jerry lee lewis, little richard, chuck berry
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jerry lee lewis, little richard, chuck berry
300 P07-11 PIONNIERS_300-P07-11 PIONNIERS 02/11/11 14:58 Page7 PIONNIERS DU ROCK a été redécouvert L’automne 1966 et en 1964 grâce aux l’hiver 1967 Rolling sont marStones, qués par Beatles, la venue à etc. et, chez l’Olymn o u s , pia, pour E d d y au moins la Mitchell. deuxième Comme pour fois voire plus, les fois préde trois pioncédentes, niers emblémaJacques Bartiques du rock ’n’roll : Jerry Lee Lewis, Little Richard et Chuck samian était au rendez-vous et il nous fait reBerry. Les deux premiers ont galvanisé les vivre par le détail ces trois moments de grâce Français dès la fin des années 50, le troisième avec interview d’époque à l’appui. Let’s rock ! JERRY LEE LEWIS LITTLE RICHARD CHUCK BERRY JERRY LEE LEWIS e 8 novembre 1966, à l’Olympia, Jerry Lee L Lewis prouve que le rock pur enflamme toujours un public fidèle. Il est 21 heures. La salle est comble, depuis huit jours déjà la location était terminée. Je gagne ma place, juste le temps de voir les SAFARIS se faire jeter. Puis, c’est le tour des SHAMROCKS et de leur célèbre « Cadillac ». Indifférence totale ! C’était une erreur de les mettre dans un programme de rock pur. Ils font du bon travail et me rappellent les anciens Moody Blues. Seraient-ils trop bons ? Je file dans les coulisses voir si Jerry Lee Lewis ou Vince Taylor sont arrivés. Aucun signe de vie du premier, c’est normal, son passage est prévu à 23 heures. Le second est dans sa loge, entouré de Tony Harvey, son guitariste soliste, de Ces Baron, son batteur, et de Jeannot, son bassiste. Tous quatre discutent tranquillement, décident de l’ordre des titres. Sur une table, une douzaine de canettes vides. Vince est un peu nerveux, il fume cigarette sur cigarette et se demande si le public parisien ne l’a pas oublié. On me dit que Jerry Lee est arrivé. Sa loge est déjà bouclée. Le programme se poursuit sur scène. Le haut-parleur annonce VINCE TAYLOR. Je dis bien le haut-parleur car, cette fois, il n’y a pas de présentateur : ils ont en effet la vie dure dans les spectacles de rock’n’roll ! Vince arrive, non point vêtu de cuir, mais en chemise et jeans noirs, une veste en toile rouge. Il est terriblement acclamé alors qu’il interprète « Brand New Cadillac », « Fever », « My Babe » et « Shakin’ All Over ». Son jeu de scène a gagné en sobriété. Les yeux dans le vague, il se balade de long en large. Ce sont des cris de joie à chaque fois qu’il se déhanche ou fait voltiger son micro. Deux rappels, avec successivement « Heartbreak Hotel », sur un tempo blues, puis un rapide « Whole Lotta Shakin’ Goin’ On ». Vince revient remercier le public. Pour Vince Taylor, tout peut alors recommencer, raison pour laquelle je mettrai sur pied, avec mon ami Jean-Louis Rancurel, la tournée L’Epopée du rock à l’été 1967. Les coulisses étant prises d’assaut, je me dirige vers le bar où les conversations vont bon train. L’ambiance est passionnée. - T’as pas vu Moustique ? Il a fait des progrès. - Pour moi, la révélation de la première partie, c’est Cyril Azzam, le copain de Michel Polnareff. Quelle voix puissante dans « Bama Lama Bama Loo » et « Rock Around The Clock » ! Quant à ceux qui l’accompagnent, les Ci-Devant, ils sont vraiment dans le coup. Un peu plus loin, le ton est le même. - Jackie Edwards mériterait d’être plus connu. C’est lui qui a écrit tous les succès du Spencer Davis Group. Vince Taylor n’a jamais été aussi bon. J’espère qu’il va bientôt sortir un nouveau disque. - Moi, j’ai été stupéfait par le succès qu’ont remporté les Rhythm Shakers. Quelle bobine il a leur chanteur ! Mais il faut l’entendre dans « Long Tall Sally ». Ça c’est du rock ! A quelques mètres, deux acharnés se battent. L’un est pour Elvis Presley, l’autre pour Jerry Lee Lewis. Comme à l’école, la sonnerie retentit. J’essaie de retrouver ma place. Bien entendu, elle est prise. Le rideau s’ouvre, JERRY LEE LEWIS est là en costume sombre. Il ressemble à un homme d’affaires. A l’instar des autres grands pionniers, il paraît avoir grossi. Il crie Oh yeah, le public lui répond. Il démarre sur « Little Queenie » de Chuck Berry. Jerry Lee termine ce premier morceau et l’assistance scande son nom. Très relax, toujours assis à son piano, il enchaîne sur « You Win Again », une ballade country. Il balance 7