Parents adolescents: entre cours et biberons

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Parents adolescents: entre cours et biberons
Parents adolescents: entre cours et biberons
Comment a évolué la société vis-à-vis des filles mères ?
La société n’a pas toujours été égale à celle que l’on connaît aujourd’hui en Europe. Comme toute évolution,
on a connu des points positifs, comme par exemple l’élargissement de la connaissance technologique, ou la
découverte scientifique. On pourrait penser que cela ait touché aussi les mentalités des gens, que l’ouverture
d’esprit ait gagné sur les préjugés et que le Monde où l’on vit soit une sorte de Paradis terrestre où chacun
peut être ce qu’il est sans avoir des incessants regards prêts à critiquer toute anormalité pointés sur lui. On
pourrait bien le croire, si ce n’était que les stéréotypes auxquels on est obligés de se confronter sont parfois
trop sévères pour certaines personnes qui sortent en quelque sorte de l’ordinaire.
A partir de la fin du XIX ème siècle, des criminologues se sont penchés sur les enfants en prison nés de
filles-mères, ou bien ceux issus de « famille irrégulière ». L’idée que ces enfants nés hors mariage sont du
gibier de potence reçoit une caution scientifique. De plus, vers 1914, la justice des mineurs se construit, au
moment où cette représentation est très forte. Nadine Lefaucheur, sociologue au CNRS, explique : « Et dans
les années 1960 apparait le discours sur les effets pathologisants du divorce, qui se diffuse comme une vérité
allant de soi jusque dans les années 1970. »
Le terme fille-mère est remplacé par « monoparentale », mot importé des Etats-Unis, ce qui signifie « avec
un seul parent ». L’ INSEE en a adopté l’expression. Selon eux, ce qui est à retenir de ces familles est très
simple : les mères seules qui vivent avec leurs enfants constituent de vraies familles.
(Source : http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-74968,0.html)
Pourquoi tant de grossesses adolescentes ?
L’avortement, jusqu’en 1995, était interdit en France, ce qui a provoqué des grossesses chez les adolescentes
très fréquentes. Il a fallu attendre cinq ans avant les années 2000 pour qu’une loi légalisant l’avortement
sorte. A cette annonce, plus de 10 000 féministes ont fêté cette nouvelle qu’elles attendaient depuis
longtemps. (source : http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?
offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=884778)
Mais malgré cette loi, de plus en plus de mineures tombent enceinte, que ce soit en France, en Europe ou
dans le monde. Les causes ne sont pas nombreuses mais réelles. Les filles-mères tombent enceinte par viol,
ou par mauvaise utilisation des moyens de contraceptions. D’autres encore décident par elles-mêmes de
tomber enceinte.
De nos jours, la moitié des adolescentes enceintes décident de garder l’enfant, et les futurs pères, un peu
moins nombreux assument cette dure responsabilité d’adulte. Sans doute ne savent-ils pas ce qui les attend,
car même si la société accepte beaucoup plus ces situations qu’avant, les familles composées de filles-mères
ne vivent pas aussi facilement que les autres. Les parents de la future mère ou du futur père y jouent un rôle
important. Certains acceptent de devenir grand parent si tôt, d’autre s’y refuse, provoquant des conflits
familiaux plus ou moins grave selon les familles.
Les parents de Dominik, 18 ans, ont toujours considéré leur fils comme un adolescent sérieux et résponsable.
La nouvelle-choc de sa paternité prématurée a donc été pour eux un inattendu et voir même désagréable
inconvénient. Il a fallu du temps pour que les deux jeunes grands-parents se fassent à cette idée: « En tant
que parents, on a tendance à penser en premier à tous les problèmes que cela implique. Les premiers temps,
après l’annonce de la grossesse, nous avons commis de graves erreurs. Nous avons mis l’accent sur tous les
problèmes qui les attendaient. Nous leur avons parlé des difficultés qu’ils allaient rencontrer, de tout ce à
quoi ils allaient devoir renoncer. Mais nous avons changé notre fusil d’épaule le jour où Dominik nous a dit
qu’il ferait peut-être mieux de se jeter sous le métro. »
Nicole et Dominik sont ensemble depuis 20 mois. Ils ont pris leur temps avant de faire le grand pas qui est le
rapport sexuel. Leur situation reflète parfaitement celle de beaucoup de couples de jeunes parents, où la fille
refuse de prendre la pilule, ou d’aller voir un gynécologue. Le manque de connaissance des moyens de
contraception, mène donc à des situations analogues à celle-ci.
Chaque année, en France, on constante une augmentation constante du nombre de grossesses adolescentes.
En 2001, l’UNICEF a découvert que l’Angleterre se situe en tête de peloton, avec une moyenne de 30
grossesses pour 1 000 adolescentes. En Autriche, le taux de grossesse chez les adolescentes est de 25 pour 1
000. En Allemagne, il est de 20 pour 1 000, contre 15 pour 1 000 en France. En Hollande, le travail
d’information a particulièrement bien fonctionné. On n’enregistre que 7 grossesses pour 1 000 adolescentes.
Tout d’abord, on a pu remarquer que certaines jeunes filles ont leurs premières règles autour des 9 ans, tandis
que avant l’âge de la puberté féminine était à environ 12-13 ans.
L’omniprésence du thème de la sexualité dans la vie des adolescents est aussi un facteur à prendre en
compte. Le médecin Heike Eversheim est une enseignante d’éducation sexuelle qui donne des cours dans les
écoles berlinoises. Elle constate que les jeunes n’arrivent pas à distinguer leurs connaissances en matière et la
vie réelle. Seuls 10 % des jeunes de 14 ans sont effectivement actifs sexuellement. En Europe, l’âge moyen
de la « première fois » se situe entre 16 et 17 ans. Une troisième raison pour expliquer ce phénomène est le
manque d’information. Beaucoup de jeunes ont du mal à faire le lien entre ce qu’ils apprennent en cours de
biologie d’une part, et la réalité d’autre part. Ils sont très mal à l’aise lorsqu’on aborde le sujet de leur propre
sexualité.
Problèmes liés à la grossesse des filles-mères
Les gynécologues sont presque tous d’accord sur un point : le jeune âge des futures mères ne menace en rien
leur santé et celle de l’enfant. Toutefois, ces grossesses entrainent parfois des problèmes au sein du couple de
jeunes, et surtout dans la famille. La peur de l’avenir de ces jeunes filles peut entraîner des complications
durant la grossesse, et atteindre alors la santé, physique et mentale.
(source : http://www.arte.tv/fr/Hippocrate/890568,CmC=890638.html)
La scolarité des jeunes parents
Suite à l’annonce d’une grossesse, souvent, les jeunes filles
se voient expulsées de leur lycée ou collège. Ces dernières
n’avaient peut-être pas prévu ce risque, et elles sont alors
dans l’obligation de manquer des mois de cours, ou bien
d’en prendre à domicile.
Cette situation se voit reprise dans un contexte réel
symbolisé dans des livres ou des œuvres
cinématographiques. Par exemple, dans le film Precious,
de Lee Daniels (20 novembre 2009, Canada), la
protagoniste Claireece Precious Jones tombe enceinte
après plusieurs abus sexuels de la part de son père Carl
d’une enfant trisomique. A l’annonce de sa deuxième
grossesse elle se retrouve virée de son établissement et,
grâce à un conseil de son ancienne directrice, elle continue
ses études dans un autre établissement specialisé pour les
analphètes comme elle. Sa vie, dejà assez compliquée à
cause de sa situation et de son milieu familial, devient
encore plus complèxe et chaotique suite à sa grossesse
prématurée.
Le ministère de l’Education a récemment annoncé l’introduction d’une nouvelle loi sur les congés de
maternité de ces jeunes filles. Les autorités scolaires sont dans l’obligation de reprendre les jeunes filles,
désormais mères, pour qu’elles continuent leur scolarité. Il existe aussi une loi concernant le congé de
paternité. Néanmoins, il est possible d’y échapper.
Ekkie Mlondo est, comme bien d’autres parents, voire grands parents conservateur, peu impressionné. Il
déclare : « Cette nouvelle politique va encourager de nombreuses jeunes filles à tomber enceintes
délibérément étant donné qu’elles peuvent toujours réintégrer l’école une fois que leur bébé aura grandi.
Elles ne comprennent pas ce que cela signifie réellement d’être parent et ne finissent que par augmenter les
statistiques sur les enfants des rues. Le gouvernement devrait aussi mettre en place un fonds pour les filles
mères. Les grands-mères d’aujourd’hui ne peuvent pas s’occuper des enfants à plein temps bénévolement. »
D’autres, au contraires, pendent que cette politique est bien menée, et permettra « aux jeunes filles d’avoir
leur mot à dire dans leur avenir scolaire malgré leur grossesse précoce » comme l’affirme Michael Madoda.
Il rappelle qu’autrefois, les jeunes filles enceintes se retrouvaient privées d’enseignement, démontrant ainsi
une relative évolution entre les mentalités de l’époque et celles d’aujourd’hui.
(Source : http://www.rnw.nl/afrique/article/un-sursis-pour-les-filles-meres)
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