L`accompagnement psychologique des adolescentes enceintes

Transcription

L`accompagnement psychologique des adolescentes enceintes
Laura Beltran
Marie Hélène Lemonnier
L’accompagnement
psychologique des adolescentes
enceintes
Un accompagnement spécifique
de l'adolescente enceinte (1)
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la fécondité en
dessous de l’âge de 18 ans devrait être l’objet d’une attention
particulière puisque cette grossesse accroît les risques médicaux,
psychologiques et sociaux, à la fois pour la mère et l’enfant.
Proposition systématique d’un rdv avec la psychologue
Un accompagnement spécifique
de l'adolescente enceinte (2)
Décalage entre l'état physiologique et la maturité psychologique :
vulnérabilité et spécificité des besoins.
Importance d’un abord bienveillant et non répressif
Faire «alliance» avec elles, en quelque sorte les apprivoiser pour
pouvoir créer un climat de confiance et de complicité
indispensables pour gérer au mieux tous les problèmes qui
peuvent surgir au cours de ces grossesses précoces
Prise en compte des phénomènes multifactoriels à la fois
psychologiques, sociaux et culturels impliquées dans les
grossesses d'adolescentes
CB2
Une grossesse à l’adolescence une
question complexe
La grossesse S.O.S. Un appel au secours dirigé vers la famille: la
grossesse comme passage à l’acte dans un moment de crise. Recherche
d’une attention particulière de la part de l’entourage
Avoir un enfant pour avoir un rôle social, se sentir plus aimé, restauration
de leur narcissisme (lors d’échecs affectifs et familiaux, enfance
carencée, échec scolaire…) combler des manques ou carences
affectives précoces et un vide existentiel.
La grossesse comme rite initiatique : signifier son passage à la vie
adulte, désir de prouver sa féminité, de s'émanciper, de prouver son
indépendance à ses parents.
La répétition du modèle familial qu’il est sécurisant de reproduire.
L'influence des modèles familiaux, du milieu socio - économique et
culturel.
Outre les conséquences sociales difficiles certaines de ces jeunes mères
déclarent vouloir avoir un bébé et être contentes de leur état.
Diapositive 4
CB2
CHU BICETRE; 06/06/2013
Le déni de grossesse ou
grossesse cachée
Le déni de grossesse n'a rien à voir avec une histoire
d'adolescente qui dissimule sa grossesse par peur de ses parents
Le déni de grossesse n'est pas un mensonge délibéré mais un
mécanisme inconscient d'évitement d'un stress psychique.
Chez les adolescentes retarder le moment de la révélation leur
permet de s'assurer qu'un avortement ne leur sera pas imposé
Découverte tardive: par méconnaissance, peur d’en parler, anxiété à
l’égard du suivi médical, crainte d’être contrainte à une interruption et
pour certaines déni d’une réalité désirée mais finalement redoutée.
L’importance du suivi prénatal:
du désir de grossesse au désir d’enfant
Donner un sens à la grossesse, «localiser» l'origine du désir
d’enfant:
L’enfant envisagé comme un pôle affectif stable capable de combler des
carences affectives,
Le désir d’enfant dirigé vers le partenaire afin d’éprouver l’authenticité des
sentiments, ou pour faire reconnaître leur union officiellement par leur
entourage.
Commencer à construire leur futur rôle de mère: comment devenir
mère sans avoir fini d’être fille
Investir le bébé à venir: idéalisation et réalité
Réfléchir à la relation avec leur propre mère: l’ambivalence des
sentiments (être son égale et devenir sa rivale )
Inscrire la grossesse dans l'histoire familiale: les répétitions
Elaboration des projets d’avenir
Laisser une place au père: accompagner la mue identitaire vers la
fonction de père
La parentalité à l’adolescence
Il existe, on le sait une grande variété interindividuelle dans le devenir de
couple mère enfant après la naissance . Plusieurs études montrent que bien
entourée, la mère adolescente ou la jeune famille sont parfaitement capables
d’une attitude parentale tout à fait correcte.
Dès la naissance il est capital de suivre la façon dont va se développer le
lien mère enfant. Ces mères encore plongées dans l’adolescence paraissent
finalement assez habiles avec leur bébé mais leur investissement dans ce
domaine peut se montrer relativement instable.
Elles ont souvent une bonne capacité à jouer avec leur bébé, mais se
montrent plus rigides que les autres mères dans leurs convictions : «il a
faim», «il doit dormir» etc…. Ceci n’est pas sans rappeler la fillette jouant à
la poupée. Elle peut considérer son enfant comme son confident, son
consolateur mais également comme son souffre-douleur responsable de ses
malheurs. Il est donc capital de s’assurer que la jeune fille puisse être aidée
à assumer son rôle de mère sans le faire à sa place.
Ces jeunes mères sont souvent plus surveillées et jugées qu’aidées à
poursuivre leur double itinéraire :celui inachevé de leur adolescence et celui
engagé trop tôt dans le processus de la parentalité.
Bibliographie
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LE VAN, Charlotte, Les grossesses à l’adolescence. Normes
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