Carence en fer Carence de vie
Transcription
Carence en fer Carence de vie
Christophe Drezet et Valentine Fernandez Carence en fer Carence de vie Traitements naturopathiques Diffusées et distribuées par DG DIFFUSION Z.I. de Bogues 31750 Escalquens INTRODUCTION On s’étonnera peut-être du thème apparemment anodin de ce livre. Hélas, la carence en fer est largement sous-estimée dans sa fréquence et l’importance de ses conséquences sur la santé. Dans les pays riches où la nourriture abonde, où l’on ne meurt plus de faim, on a pris l’habitude de penser que les carences alimentaires sont médicalement négligeables car facilement comblées par une alimentation accessible et diversifiée. Ainsi qu’il est bon de penser qu’une bonne hygiène de vie basée sur de l’exercice, une alimentation saine et un bon ressort psychologique, nous met à l’abri de tous problèmes de santé. Mais le sport est-il toujours bénéfique, qu’est-ce qu’une alimentation saine et comment échapper tout au long d’une vie à tous les chocs et dérapages psychologiques ? Comme toujours il faut rechercher l’équilibre et l’équilibre en toutes choses est bien difficile à trouver. Ainsi en est-il de l’équilibre du fer dans l’organisme. Minéral vital, indispensable pour oxygéner toutes nos cellules, à l’instar du magnésium dans les molécules de chlorophylle des plantes, le fer doit être apporté et stocké dans le corps en quantité suffisante. La livraison se fait par la voie digestive et l’organisme prélève selon ses besoins les quantités nécessaires à son fonctionnement. Une partie est stockée pour des besoins imprévus et une partie utilisée immédiatement. Lorsque tout fonctionne normalement, le système est parfaitement rodé et la machinerie biologique tourne sans heurts. Mais les rouages complexes, l’approvisionnement en fer souvent aléatoire et de mauvaise qualité, les ulcérations et inflammations du tube digestif, les pertes de sang fréquentes, 11 CARENCE EN FER – CARENCE DE VIE naturelles ou non, peuvent rapidement compromettre l’équilibre subtil du cycle du fer indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Les stocks de fer en réserve se trouveront vite insuffisants, fragilisant les tissus les plus sensibles à un manque de fer. Nous serons dès lors devant un état de carence, un manque de réserves qu’il est, comme nous le verrons, très difficile d’estimer aisément. D’autant que ce manque de réserves ne cause pas forcément de problèmes de santé importants et passe donc la plupart du temps inaperçu. Apprendre à être à l’écoute de son corps n’est pas un enseignement courant dans nos sociétés ultra compétitives où il est plus valorisant de ne pas ménager son organisme quitte à prendre des stimulants, médicaments, vitamines, drogues diverses pour se surpasser et surtout surpasser l’autre. Or pour détecter une carence de fer moyenne, il faut écouter son corps, ses fatigues, ses baisses de régime, ses manques… Il faut souvent ralentir sa course à la performance, corriger son alimentation, prendre le temps de « bichonner » son organisme. Ainsi combien de gens n’ont « pas le temps » de prendre le matin un petit-déjeuner correct ni même d’avaler quelque complémentation vitaminée. Ces mêmes personnes s’alarmeront de quelques dysfonctionnements de leur voiture, de quelques ratés du moteur, de quelques fumées noires, ils prendront bien soin de ne négliger aucune vidange, aucun entretien courant de peur d’une panne ou d’un vieillissement prématuré du moteur… Mais par contre, ils négligent sans vergogne le bon entretien du seul véhicule qui a vraiment de l’importance : leur corps ! La carence en fer devrait être traitée préventivement, sans qu’il soit besoin d’attendre un début d’anémie pour réagir 12 INTRODUCTION médicalement. D’autant qu’à ce stade (hémoglobine très basse) de nombreux problèmes de santé plus ou moins graves auront été enclenchés à cause de la carence. De plus au stade « anémie » il est très difficile et très long de traiter la carence en fer. Une prévention efficace de cette même carence basée sur l’alimentation et des compléments naturels permettrait presque toujours d’empêcher l’aggravation d’une carence débutante. En stimulant ainsi la machinerie immunitaire et la respiration cellulaire dans tout l’organisme, on traiterait préventivement de nombreuses petites maladies infectieuses et on éviterait l’apparition de pathologies plus lourdes. Il nous est devenu évident, après une longue expérience de terrain, que laisser un organisme (le plus souvent ce sont des enfants et des femmes, des femmes enceintes notamment) en carence de fer affecte le bon fonctionnement de ces organismes. Le danger étant proportionnel à l’importance de la carence. Cette carence ferrique fragilise et ouvre la porte à de nombreuses pathologies qui se porteront généralement sur les points faibles de ces personnes. Les problèmes engendrés seront donc très divers et l’on ne fera pas forcément le lien avec une éventuelle carence en fer installée depuis de longues années. Problèmes immunitaires, sensibilité aux infections, pathologies digestives, circulatoires, dépressions nerveuses seront plus à même de se développer sur un terrain fragilisé par une carence en fer permanente. La prise en compte de la carence en fer, même légère, est essentielle dans le cadre d’une véritable politique de santé préventive, mais est aussi efficace dans les traitements de moult pathologies comme nous l’expliquerons dans ce livre. 13 CARENCE EN FER – CARENCE DE VIE En résumé, face à une carence en fer, la problématique est double : • D’une part, le problème d’un diagnostic fiable, sauf lorsque l’anémie est déjà présente, anémie qui est le dernier stade de la carence en fer. • D’autre part le problème, encore plus épineux, du traitement qui justifie évidemment la rédaction de cet ouvrage. La médecine allopathique a par trop négligé les conséquences de la carence en fer sur la santé et n’a donc à disposition pour la traiter que des produits mal adaptés (car souvent très mal tolérés digestivement) et moyennement efficaces. Il existe par contre des moyens plus naturels que des médicaments et particulièrement efficaces pour traiter sans risques d’effets secondaires nocifs la carence en fer. L’alimentation est évidemment un facteur primordial dans le cadre d’un traitement naturel. Nous ajouterons qu’il n’est pas dans nos intentions d’opposer deux médecines, l’une étant naturelle et l’autre « chimique », mais simplement d’aider tout thérapeute digne de sa profession et tout patient à sauvegarder ou restaurer ensemble un état de santé… Et nous sommes certains que la prise en compte de la carence en fer est primordiale dans cette optique. Nous verrons pourquoi la carence en fer s’est développée et aggravée dans les pays occidentaux ces vingt dernières années, tout en restant la carence la plus répandue dans les pays pauvres à travers le monde. Le fer est souvent un sujet controversé… Il jouit d’une mauvaise réputation. En partie à cause d’une maladie génétique laquelle 14 INTRODUCTION engendre un excès de fer dans l’organisme et des effets à long terme particulièrement nocifs au niveau organique, en partie pour son classement dans les substances « oxydantes », par opposition aux nombreux « anti-oxydants » très à la mode aujourd’hui. Avant de détailler tout cela, disons simplement que toute substance, même la plus anodine, est nocive en excès et que l’oxydation « fait » la vie, le fer étant partie intégrante de la respiration, donc de l’oxygénation de toutes nos cellules, cellules qui se dégradent et se régénèrent en permanence. Il y a peut-être aussi cette symbolique du rouge, rouge de l’hémoglobine, rouge couleur d’interdit, d’agressivité, de passion qui s’oppose au vert des plantes, le vert chlorophyllien qui associé au magnésium symbolise le calme, l’apaisement, la régénération. Il suffit de constater l’opposition stérile et définitive entre les partisans d’une alimentation végétarienne et ceux d’une alimentation carnée. Il est urgent de réconcilier les camps et surtout de ne plus faire de la carence en fer un enjeu des débats. Enfin il est urgent de prendre vraiment en compte la carence en fer dans le maintien d’un bon état de santé et d’admettre qu’elle est à l’origine de nombreux dysfonctionnements organiques dans notre corps. Notre expérience nous a démontré tous les bienfaits sur la santé que pouvait apporter un traitement efficace à base de fer, prescrit à bon escient et correctement dosé. En restaurant la vitalité naturelle de l’organisme et en stimulant ses défenses immunitaires, le traitement de la carence en fer, notamment préventif, améliorerait grandement l’état de santé générale de toute une population et pourrait être plus connu dans les pays les 15 CARENCE EN FER – CARENCE DE VIE plus pauvres où cette même carence fait des ravages sans qu’on la prenne suffisamment en compte, par méconnaissance et manque de traitements efficaces. Pour conclure, ajoutons que le traitement de la carence en fer doit s’inscrire dans un cadre de médecine naturopathique associée à une médecine allopathique de pointe. La naturopathie doit retrouver des lettres de noblesse par une reconnaissance des pouvoirs publiques car elle est par trop galvaudée et discréditée aujourd’hui. Médecine de terrain par excellence, elle doit être présente pour aider avant tout préventivement à garder l’organisme en santé, c’est-à-dire en ÉQUILIBRE… Et le maintien d’un bon équilibre, c’est tout le secret d’un traitement efficace de LA CARENCE EN FER… 16 I Résumé des connaissances médicales sur le fer CARENCE EN FER – CARENCE DE VIE 1 . Les rôles importants du fer dans l’organisme Le fer joue un rôle essentiel dans la vie animale. Il est le parallèle du magnésium dans le monde végétal : celui-ci permet à la photosynthèse de s’effectuer, donc aux plantes de « respirer » la lumière. Le fer permet aux animaux de respirer l’oxygène de l’air. Il intervient en effet dans la fixation de cet oxygène si nécessaire à la vie, fixation sur l’hémoglobine, le pigment rouge du sang qui va transporter cet oxygène jusqu’aux cellules pour leur permettre de vivre. L’oxygène est stocké notamment dans les muscles sur la myoglobine toujours grâce au fer, présent en quantité importante. Le fer s’associe également à des protéines pour assurer dans les cytochromes la « respiration cellulaire », avec d’autres protéines il forme la catalase, intervenant dans les défenses immunitaires et la dégradation de substances oxydantes nuisibles à l’organisme. Ces rôles multiples et essentiels expliquent évidemment que la carence en fer entraîne des pathologies très diverses d’un individu à l’autre et est donc très difficile à diagnostiquer médicalement. En effet le manque de réserve de fer va se répercuter sur les différentes fonctions dans lesquelles il intervient, que ce soient : • La fabrication des globules rouges, de l’hémoglobine, • Le transport de l’oxygène aux tissus (notamment musculaires) • Les défenses immunitaires entraînant une sensibilité accrue à toutes formes d’infections bactériennes ou virales déséquilibreront l’équilibre bactérien bénéfique et nocives dans les intestins. 18 RÉSUMÉ DES CONNAISSANCES MÉDICALES SUR LE FER • L’élimination des peroxydes nuisibles, qui en étant perturbée, provoque un vieillissement prématuré de certains tissus. La carence en fer provoquera des dysfonctionnements très divers de l’organisme lequel ne peut assumer ses fonctions vitales correctement et une baisse générale de vitalité. Toutefois, ces signaux du corps sont souvent «psychologiquement» masqués par un tonus nerveux, «un gros moral» qui fait que l’on n’écoute pas la fatigue corporelle inévitable en cas de carence importante, on n’écoute pas ce corps qui parle. Evidemment, la complexité vient aussi du fait que le fer est loin d’être le seul intervenant dans ces différentes fonctions vitales. Sont aussi essentiels d’autres minéraux, vitamines, protéines, enzymes… Citons quelques carences répandues, Magnésium, Zinc, Vitamines C, F, Vitamines du groupe B, protéines non métabolisables. C’est pourquoi comme nous le verrons plus loin, il serait souhaitable d’associer à une prise de fer, un rééquilibrage alimentaire (si nécessaire) et une éventuelle couverture des différentes carences citées plus haut. Ensuite, la « cuisine physiologique » peut s’effectuer dans toute sa complexité. 19 Table des matières INTRODUCTION ........................................................ 11 I : CONNAISSANCES GÉNÉRALES SUR LE RÔLE DU FER DANS L’ORGANISME 1. Les rôles importants du fer dans l’organisme ......... 18 2. Le cycle du fer. Schéma, explications ....................... 20 3. Teneurs en fer du corps humain, besoins et réserves 27 4. La FERRITINE : un indicateur pas toujours fiable . 30 II : CAUSES ET SYMPTÔMES DE LA CARENCE EN FER. DIAGNOSTIC 1. Causes de la carence en fer et circonstances ............ 38 Effets cumulatifs ......................................................... 38 Tableau ........................................................................ 39 Déperditions gynécologiques ...................................... 40 Déperditions digestives. Malabsorption...................... 45 Pertes de sang.............................................................. 47 Apports insuffisants : .................................................. 49 – Nutrition ................................................................ 49 – Enfants .................................................................. 58 – Sportifs .................................................................. 63 Pathologies : maladies, prises de médicaments .......... 66 Environnement appauvri en fer ................................... 70 151 CARENCE EN FER – CARENCES DE VIE 2. Les symptômes de la carence .................................... 72 Tableau ........................................................................ 75 Fatigues physiques ...................................................... 76 Fatigue nerveuse ......................................................... 78 Troubles digestifs régulier........................................... 79 Sensibilité aux infections - Allergies .......................... 79 Problèmes circulatoires. Sensibilité au froid .............. 80 Douleurs musculaires, crampes .................................. 81 Chute des cheveux ...................................................... 82 Symptômes divers ....................................................... 84 Pica.............................................................................. 85 3. Méthode de diagnostic naturopathique ................... 88 Symptômes physiques................................................. 88 Ressentis physiques .................................................... 89 Hygiène de vie, nutrition............................................. 90 Évaluation par groupe ................................................. 92 – Enfant ................................................................... 92 – Femme................................................................... 92 – Homme.................................................................. 93 – Conclusion ........................................................... 94 III : LES TRAITEMENTS 1. Difficultés et façons de traiter la carence en fer ...... 98 Traitements médicamenteux .......................................101 Traitements naturopathiques .......................................105 152 TABLE DES MATIÈRES 2. Traitement adapté à l’état de carence ...................... 109 Prévention (groupe à risque), carence légère .............. 109 Carence établie ............................................................ 110 • Manque d’apports .................................................. 112 • Pertes continues ..................................................... 113 • Exemples d’effets cumulatifs et de traitements efficaces ................................................................. 114 L’anémie...................................................................... 125 3. L’alimentation et le fer............................................... 127 Aliments pouvant corriger une carence....................... 129 • D’origine animale .................................................. 129 • D’origine végétale ................................................. 130 • Régime idéal .......................................................... 132 • Exemples de menus ............................................... 134 • Aliments les moins riches en fer ............................ 135 4. Protocoles de traitement ............................................ 137 En prévention ou suspicion de carence ....................... 137 En carence établie ....................................................... 137 La complémentation.................................................... 138 Que faire en cas d’intolérance digestive ..................... 139 Protocole naturopathique général ............................... 141 CONCLUSION .................................................................. 147 153