L`histoire de la «Marseillaise
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L`histoire de la «Marseillaise
■ L’histoire de la «Marseillaise» L a «Marseillaise» est l’hymne national de la France. Elle a été composée pendant la Révolution, mais, malgré° son nom, elle n’est pas d’origine marseillaise. Où donc est née cette célèbre chanson et dans quelles circonstances? Voici son histoire. Avril 1792. Nous sommes en pleine effervescence révolutionnaire. La France vient de déclarer la guerre à l’Autriche.° Pour protéger la frontière,° une armée, l’armée du Rhin, a été cantonnée° à Strasbourg. Il y a des soldats partout° dans les rues. Le 24 avril, le maire° de Strasbourg offre un grand banquet aux officiers de la garnison. On mange, on boit, on chante, et on crie des slogans: «Vive la patrie!», «À bas° la tyrannie!», «À bas les ennemis de la France!» La ferveur patriotique et révolutionnaire est à son comble.° Parmi° les officiers, il y a un jeune capitaine. Il s’appelle Rouget de Lisle. Militaire, il aime aussi la poésie et il joue du violon. Le maire de Strasbourg s’adresse à lui: «Dites donc, Rouget, vous êtes bien poète et musicien. Alors, pourquoi est-ce que vous ne composez pas quelque chose pour ces braves soldats qui vont défendre la patrie?»° Rouget de Lisle ne dit rien, mais, rentré chez lui, il prend son violon et joue quelques notes. Puis il prend une plume° et écrit ces mots sur une feuille de papier: «Allons, enfants de la patrie. . . Le jour de gloire est arrivé. . . » Toute la nuit, il travaille et retravaille les paroles et la musique d’un puissant° chant de guerre. Au petit matin, il a fini. À dix heures, il se présente chez le maire. «Monsieur le maire, j’ai votre chanson.» Il se met° au piano et commence: «Allons, enfants de la patrie. . .» Chez le maire, c’est l’enthousiasme général. Rouget joue et rejoue l’air qu’il a intitulé «Chant de guerre pour l’armée du Rhin». Le lendemain, le texte de cette chanson est imprimé° et distribué. Quelques jours plus tard, la musique de la Garde Nationale joue cet hymne révolutionnaire sur la place d’Armes° de Strasbourg. Dans la foule,° c’est le délire. Tout le monde reprend en choeur «Marchons, marchons. . .» Bientôt° le «Chant de guerre pour l’armée du Rhin» est dans la bouche de tous les soldats. Il passe de garnison en garnison. Partout il enflamme les esprits. En juin 1792, la chanson arrive à Marseille. Là, un régiment de volontaires l’adopte comme son chant de marche. Ces soldats marseillais montent à Paris en chantant la redoutable chanson. Le chant de l’armée du Rhin devient le «Chant des Marseillais», puis, plus simplement, la «Marseillaise». Le 14 juillet 1795, jour anniversaire de la Prise de la Bastille, la Marseillaise devient officiellement l’hymne national, mais pour quelques années seulement. En 1799, la Révolution est terminée. Un peu plus tard, Napoléon devient empereur. Général issu de la Révolution, il se méfie° maintenant de la révolution en général et des chants révolutionnaires en particulier. Il interdit° de jouer la Marseillaise. La Marseillaise n’est plus l’hymne national français, mais elle devient un hymne révolutionnaire universel. C’est aux accents° de la Marseillaise que se font les révolutions du 19e siècle, en Allemagne, en Italie, dans le monde entier. . . Finalement, la République est rétablie en France et la Marseillaise redevient l’hymne national, mais seulement en 1879. Depuis 1792, de nouvelles strophes° ont été ajoutées° au texte de la Marseillaise. Aujourd’hui, ce texte est l’objet de controverse. La Marseillaise est, en effet, un hymne terriblement guerrier° qui incite à la lutte° sans merci contre les ennemis de la patrie. À l’heure actuelle, la France n’a plus d’ennemis et elle veut la paix dans le monde. Pourquoi ne pas transformer la Marseillaise en un hymne pour la paix en changeant le texte? Beaucoup de Français seraient d’accord, mais beaucoup d’autres préfèrent garder ce texte traditionnel. malgré in spite of Autriche Austria frontière border cantonnée stationed partout everywhere maire mayor à bas down with à son comble at its height parmi among patrie homeland plume (quill) pen puissant powerful se met = s’assied imprimé printed place d’Armes parade ground foule crowd bientôt soon thereafter se méfie is distrustful interdit prohibits accents tune strophes verses ajoutées added guerrier warlike lutte fight 222 INTERLUDE: Les Grands Moments de l’Histoire de France (1715-1870)