La Marseillaise pour les nuls
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La Marseillaise pour les nuls
La Marseillaise pour les nuls Bolcheviks russes en 1917 ou les mouvements ouvriers, avant de lui préférer L’Internationale. Grâce à un film projeté, commenté par des bustes animés, la salle des doléances retrace les avancées de la Révolution française, du 5 mai 1789, date des États généraux, à la naissance de la République française le 22 septembre 1792. Enfin dans l’ancienne salle du jeu de paume, dont un mur a été conservé, des projections vidéos à 360 degrés font revivre en son et lumière, l’histoire du lieu et le départ des fédérés marseillais à Paris jusqu’à la chute des Tuileries. Revendiquée comme un élément identitaire sur l’échiquier politique, la Marseillaise a perdu au fil du temps un peu de son universalité. « Expliquer les racines historiques de la Marseillaise peut contribuer à réhabiliter un chant, souvent considéré comme violent, alors que dans le contexte où il est né, il porte les fondamentaux de notre République », estime Frédéric Franck, directeur du mémorial, qui attend de 30 000 à 40 000 visiteurs par an. Le mémorial de la Marseillaise, qui ouvre ses portes demain à Marseille fait découvrir de manière pédagogique et interactive, le rôle des fédérés phocéens dans la popularisation de ce chant de guerre, devenu hymne national en 1879 MARSEILLE (Bouches-du-Rhône) De notre correspondante U CORINNE BOYER 23-25, rue Thubaneau 13001 Marseille. Tél : 04.91.91.91.97. AFP/GER ARD JULIEN n énorme drapeau bleu blanc rouge domine l’entrée du 23-25, rue Thubaneau, étroite ruelle du centre-ville de Marseille (Bouches-du-Rhône). La cité phocéenne a joué un rôle aussi majeur que méconnu dans l’histoire de l’hymne national français qu’aucun lieu ne retraçait. Une lacune réparée avec l’ouverture, demain, du mémorial de la Marseillaise. L’ancien jeu de Paume, laissé à l’abandon depuis les années 1980, a été rénové par la ville pour un montant de 4,5 millions d’euros. C’est de ce lieu, siège du club des Jacobins que partirent, le 2 juillet 1792, 517 fédérés marseillais vers Paris. Objectif : « défendre la patrie », menacée par les troupes du roi d’Autriche, à qui la France a déclaré la guerre le 20 avril 1792. Dans leur ferveur, les Marseillais sont portés par le chant de guerre pour l’armée du Rhin. Composé dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 à Strasbourg par l’officier Claude Joseph Rouget de Lisle, ce chant a été entonné pour la première fois le 21 juin 1792 par François Mireur, un étudiant montpelliérain en médecine, à l’issue d’un banquet républicain, organisé au 11, rue Thubaneau. Le chant soulève l’enthousiasme. Les paroles, imprimées dès le 23 juin 1792 dans les colonnes du journal des départements méridionaux sont distribuées aux 517 fédérés qui les entonnent tout au long de leur marche vers Paris, où ils parti- Façade du mémorial de la Marseillaise lors de son inauguration, le 3 mars. Une dizaines de bornes permettent d’écouter 50 des 600 versions de l’hymne. cipent, le 10 août 1792, à la prise des Tuileries. Par commodité, les Parisiens baptisent le chant des Marseillais, la Marseillaise. Déclarée chant officiel le 14 juillet 1795, elle sera interdite sous l’Empire, puis la Restauration avant d’être confirmée comme hymne national le 14 juillet 1879. Le mémorial de la Marseillaise fait revivre ces moments méconnus sur 300 m 2 de manière interactive. « La Marseillaise se vit, se ressent. Transmettre l’histoire de ce chant aux jeunes générations requiert des moyens modernes », indique Dominik Barbier, scénographe. Dans la salle des Marseillaises, une dizaine de bornes permettent d’écouter 50 des 600 versions recensées de la Marseillaise, du XIXe siècle aux années 1980, avec la version reggae de Serge Gainbourg ou punk du groupe Oberkampf. Les versions humanistes (Marseillaise de la paix) succèdent aux parodies (Marseillaise des belles-mères) alors que le chant est souvent repris pour porter des revendications (droit de vote des femmes) ou célébrer des avancées sociales (repos hebdomadaire notamment). « Ce chant révolutionnaire exprime les valeurs universelles que sont le combat pour la liberté et l’égalité. De fait, chaque minorité s’en empare par la suite », explique Gabriel Chakra, ancien journaliste qui a effectué les recherches historiques pour le Mémorial. Les Vénitiens l’entonnent dès 1797 lors de la chute de la République des doges ainsi que les