Les vacances de l enfant allergique ORL

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Les vacances de l enfant allergique ORL
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Les vacances de l’enfant allergique ORL
Holidays for an ENT allergic child
G. Dutau*
Résumé : Les enfants atteints d’allergies ORL partent en vacances, comme tous les autres ! Les parents nous posent souvent
des questions, parmi lesquelles : “Peut-on arrêter le traitement ?” ou “Peut-on l’alléger ?” ou “Quels médicaments devons-nous
emporter ?” Les réponses à ces questions sont individuelles. Il existe toutefois des règles générales valables pour tous les enfants.
Mots-clés : Allergies - Rhinite allergique - Asthme - Vacances - Trousse de médicaments.
Summary: Ent allergic children go on holidays as every children. Parents often ask questions such as “Should we stop or reduce
the treatment? or “What medicine should we bring with us?” Answers depend on each case, however some rules are valid for all.
Keywords: Allergy - Allergic rhinitis - Asthma - Holidays.
omme les autres enfants, les allergiques doivent partir en vacances, mais il est prudent de prendre
quelques précautions qui sont à moduler selon la
nature de leur affection, sa gravité et les pathologies associées,
en particulier l’asthme. Voici quelques conseils pratiques et de
bon sens.
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LES VACANCES
Au pluriel, “vacances” signifie “la période plus ou moins longue
pendant laquelle une personne cesse toute activité professionnelle pour se reposer, se détendre” (1) : “période d’arrêt de travail légal des salariés” ou “période de congés dans les écoles et
les universités”. Le ministère de l’Éducation nationale fixe chaque
année la date et la durée des différentes vacances : les vacances
d’été ou “grandes vacances” et les “petites vacances”, qui coïncident plus ou moins avec certaines fêtes religieuses : Toussaint,
Noël, Pâques (1, 2). Pour des raisons multiples, en particulier
socio-économiques, le calendrier des vacances est fixé pour trois
zones. Cette mise au point concerne surtout les vacances d’été,
mais elle est valable pour les autres, surtout s’il y a déplacement.
LES PATHOLOGIES EN QUESTION
Il s’agit essentiellement des allergies ORL, mais l’allergique peut
avoir des pathologies associées (asthme, eczéma, allergies alimentaires). Son terrain atopique l’expose aussi à développer
d’autres allergies (piqûres d’insectes). Les problèmes de la plon-
* ORL, Toulouse.
gée sous-marine et des baignades chez l’enfant sont abordés dans
d’autres articles de ce numéro.
Allergies ORL
Elles sont dominées par les rhinites et les rhinoconjonctivites allergiques. Anciennement classées en saisonnières (pollens) et perannuelles (acariens, animaux, moisissures), elles le sont maintenant en fonction de la fréquence des symptômes (intermittentes
et persistantes) et leur sévérité (légères et modérées à sévères) (3).
Allergènes en cause
Tous les allergènes usuels sont potentiellement en cause : acariens, animaux, moisissures, blattes, pollens, mais certains d’entre
eux sont plus particulièrement à craindre.
Acariens et moisissures
Très souvent, les villas ou appartements de location de juilletaoût ne sont ouverts que quelques jours avant l’arrivée des locataires. Un abondant nettoyage à l’eau peut augmenter l’humidité
intérieure, favorisant ainsi la prolifération des acariens et des moisissures.
< Il est donc fortement recommandé aux familles d’un enfant
allergique d’aller visiter le lieu prévu de leurs vacances pour
vérifier exposition, humidité, aménagement intérieur, literie. Ne
pas louer sur la base d’une photographie qui sera toujours avantageuse !
Pollens
Au moment des vacances d’été, la grande saison des pollens de
graminées (mi-avril, mai, mi-juin) est terminée en plaine, mais
cette affirmation est à nuancer.
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1. Les pollens pénètrent à l’intérieur des maisons et leur pic est
décalé d’un mois ou plus par rapport au pic extérieur. De plus,
la quantité de pollens présente à l’intérieur des maisons est suffisante pour provoquer des symptômes.
2. À la campagne, les pollens de l’été sont surtout des pollens de
composées.
3. En altitude, la saison des pollens est décalée (juillet) par rapport à celle de la plaine, avec un pic important dans un délai court.
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< Les patients fortement allergiques aux pollens doivent donc
poursuivre ou reprendre leur traitement.
Moisissures
Alternaria alternata est responsable de rhinoconjonctivites estivales dont les symptômes sont les mêmes que ceux de la pollinose, d’où leur appellation : “rhinoconjonctivite pseudo-pollinique”. Les circonstances d’exposition sont les promenades en
Encadré 1. Quelques situations à risque.
Arbres. Dans les pays exotiques, il faut se méfier de certains arbres. Par
exemple, aux Antilles, des pancartes avertissent de ne pas s’aventurer sous les
mancenilliers (1), arbres de la famille des euphorbiacées situés près des plages,
sinon ce sont des lésions assurées par contact direct ou indirect avec le suc :
érythèmes, éruptions vésiculeuses, contact avec les muqueuses. Lavages au
savon, et au besoin à l’eau de mer, puis désinfection (1).
Pêche (à la ligne). Les allergiques ORL sont exposés aux rhinites et conjonctivites polliniques en situation de pêche. Mais attention, plusieurs cas d’allergie
aux appâts de pêcheur ont été décrits : rhinites, conjonctivites, urticaire,
asthme : asticots, mouches (ténébrions), vers de terre (annélidés), vers de vase
(chironomes) (15, 16). On peut en rapprocher les rhinoconjonctivites des personnes qui nourrissent les poissons en aquarium.
Avions. Risque de conjonctivite, de rhinite et d’asthme (près de 2 % des allergiques à l’arachide et aux fruits secs à coque) par ingestion et même inhalation
ou contact avec des fruits secs distribués pendant le vol (2).
Plongée sous-marine. Ne pas remplir les bouteilles près de plantes en train de
polliniser. Des plongeurs atteints de rhinite allergique en ont fait la douloureuse expérience après avoir fait cette erreur près de pariétaires aux pollens
desquelles ils étaient allergiques : conjonctivite, rhinite et asthme au cours de
la plongée (17, 18).
Baignades. Attention à l’association soleil + baignades ou efforts (peau
mouillée, sueurs) + contact avec les herbes : risque de dermite des prés. Cette
affection (stries linéaires érythémato-papuleuses prurigineuses, lésions bulleuses des mains et des pieds reproduisant la zone de contact végétal) n’est pas
de nature allergique, mais liée à une phototoxicité. À distinguer des photoallergies solaires (allergie au soleil).
Effort. L’effort physique peut améliorer une rhinite. L’inverse se produit
lorsque l’activité physique impose la respiration d’air froid : ski, patinage,
hockey sur glace (cold-induced rhinorrhea) (3). La rhinite allergique serait
plus beaucoup fréquente (plus de 50 %) chez les sportifs de haut niveau (4). Le
risque de rhinite est augmenté au cours des sports aquatiques, nage et plongée
(3). L’effort physique faisant suite à l’ingestion d’aliments peut entraîner une
anaphylaxie. Les premiers signes sont un prurit palmaire et plantaire, une rhinite et, si l’effort se poursuit, un asthme et un choc anaphylactique (5).
Forêt. Attention aux allergènes qui s’y trouvent : moisissures. Attention aussi
aux insectes piqueurs ou urticants : aoûtats, chenilles processionnaires. Ces
dernières, nombreuses dans certaines forêts de conifères, entraînent des rhinoconjonctivites et des lésions cutanées par action mécanique de leurs poils chitineux (6-8). Une médiation IgE est également possible en plus de cette irritation mécanique. Quelques cas d’anaphylaxie ont été décrits (8).
Herbes. Chez les patients atteints de rhinoconjoncivite pollinique, l’exposition
massive aux allergènes végétaux peut entraîner des symptômes d’anaphylaxie
par exposition massive aux allergènes (déplacements dans de hautes herbes)
(9, 10) ou pénétration anormale dans l’organisme (attrition cutanée par blessure sur du gazon) (11).
Mastocytose. Risque d’allergie grave, en particulier après piqûre d’insecte
(12).
Médicaments. Avant un effort physique, la prise d’antalgiques (aspirine, antiinflammatoires non stéroïdiens, enzyme de conversion de l’angiotensine) est
déconseillée : rhinite, asthme, urticaire, angio-œdème, anaphylaxie (5, 13).
Orages. Plusieurs épidémies d’asthme aigu grave (AAG) ont été décrites
immédiatement au cours et à la suite d’orages d’été (thunderstorm associated
asthma). Elles surviennent presque exclusivement chez des patients atteints de
rhinoconjonctivite par allergie aux pollens de graminées (ivraie). Cinquante
pour cent de ces patients n’ont jamais eu auparavant de crise d’asthme et font
l’expérience d’un AAG (à risque mortel) au cours de ce premier orage. Les
facteurs favorisants sont une chute brutale de la température (jusqu’à 10 °C) et
une augmentation de l’hygrométrie (85 % et plus) (14). Des moisissures ont
aussi été incriminées, en particulier Didymella exitialis, dont le nombre de
spores augmente dans l’atmosphère après les pluies d’été pour disparaître dès
que l’hygrométrie diminue (14).
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Pollution. L’exposition à la pollution atmosphérique estivale (ozone) favorise
la rhinite, la toux et l’asthme (summertime asthma) (19). En cas de niveau
élevé de pollution, il faut s’abstenir d’effort à l’extérieur.
Soleil. Voir Baignades.
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2. Sicherer SH, Furlong TJ, DeSimone J, Sampson HA. Self-reported allergic reactions to
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4. Katelaris CH, Carozzi FM, Burke TV, Byth K. A springtime olympic demands special
consideration for allergic athletes. J Allergy Clin Immunol 2000;106:260-6.
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Dutau G. Actualités en pneumologie et en allergologie. Collection Références en pédiatrie. Paris : Elsevier, 2002:155-70.
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 298 - mai-juin 2005
Encadré 2. Quelques indications pratiques.
France
´ Avoir l’ordonnance médicale pour les médicaments transportés
dans la trousse
´ Avoir les médicaments accessibles avec les objets usuels (en voiture)
Étranger
´ Ne pas mettre la trousse dans les bagages en soute, mais l’avoir
avec soi dans les bagages à main (avion)
´ Ne pas oublier la prescription (douane)
´ Avoir un dictionnaire avec les phrases simples pour : 1) demander
des secours, 2) consulter un médecin, etc.
´ Avoir une assurance de rapatriement
Partout
´ Importance d’avoir un plan d’action écrit par le médecin : par exemple,
traitement de la crise d’asthme (2 bouffées d’un β2-stimulant d’action
rapide d’emblée, puis toutes les 15 à 30 minutes pendant une heure.
Au bout d’une heure, ajouter 2 mg/kg de corticoïdes per os sans dépasser
60 mg et prendre un avis médical)
´ Emporter une quantité suffisante de médicaments
´ Emporter les notices des médicaments (dénomination commune
internationale)
´ Vérifier en particulier les inhalateurs de poudre et les flacons de spray
pour le nez et le poumon
´ Respecter la règle des 3 heures entre un repas et un effort prolongé
ou intense (risque d’anaphylaxie d’effort)
forêt, dans les lieux humides, la cueillette des champignons, etc.
< Cette allergie, parfois isolée, accompagne souvent une allergie pollinique.
Animaux
Il faut savoir si des animaux (chats, chiens) ont séjourné dans le
lieu des vacances (villas de location, chez l’habitant, gîtes).
< À savoir : les allergènes des animaux, surtout ceux du chat,
persistent jusqu’à 6 mois (parfois plus) après le retrait de l’animal. Leur concentration est suffisante pour provoquer des symptômes. Les vacances, c’est aussi l’occasion de développer une
allergie nouvelle : poney, cheval...
Encadré 3. La trousse de l’allergique.
Trousse générale
´ Coton hydrophile
´ Pansements de différentes tailles
´ Pour les ampoules : pansements type Compeed® (deuxième peau)
´ Alcool modifié, éther sulfurique (si possible), désinfectants
(ammoniums quaternaires, désinfectants iodés)
´ Ciseaux, pince à épiler, coupe-ongles
´ Médicaments : antithermiques (paracétamol surtout, aspirine),
antalgiques, antidiarrhéiques, désinfectants intestinaux,
dermocorticoïdes, antihistaminiques de dernière génération
(comprimés ou solutés buvables)
´ Un paquet de cigarettes et une boîte d’allumettes : pour inactiver le venin
à la suite d’une piqûre d’abeille ou de guêpe (une cigarette incandescente
à 1-2 cm de la piqûre pendant 4-5 minutes pour provoquer une chaleur
locale de 60 °C)
´ Crèmes solaires protectrices contre les UV A et les UV B, crèmes écran
total résistantes à l’eau pour les bébés et les jeunes enfants
´ Lunettes de soleil
´ Barres énergétiques, sucre et comprimés de dextrose
Trousse des allergiques
´ Antihistaminiques H1 de dernière génération per os
´ Corticoïdes per os
´ β2-stimulant d’action rapide en spray (+ chambre d’inhalation)
ou dispositif délivrant une poudre
´ L’adrénaline (allergies alimentaires) sort du cadre de ce dossier mais,
si indication, se munir d’Anapen® (stylo auto-injecteur d’adrénaline
d’usage unique, avec deux dosages disponibles : “junior”, à la dose
de 0,15 mg/0,3 ml pour un poids inférieur à 20 kg, et dosage
à 0,30 mg/0,3 ml pour les adultes et les enfants de plus de 20 kg)
Le choix de la destination oriente les précautions. En cas de
vacances à l’étranger, il faudra se renseigner sur les vaccinations
à effectuer éventuellement et sur les affections endémiques, parasitaires ou autres (contacter le centre de vaccination du Service
des maladies infectieuses et tropicales de votre CHU).
S’il s’agit d’un pays autre que la France, munissez-vous de
l’ordonnance de votre médecin pour ne pas avoir de problème
lors du passage à la douane, en particulier avec les seringues et
les aiguilles.
Végétaux de l’intérieur des maisons
La présence de plantes favorise le développement de moisissures
et l’augmentation de l’hygrométrie facilite la prolifération des
acariens. Ne pas oublier que le cycle de reproduction des acariens est maximal en août du fait de l’hygrométrie (> 60-70 %)
et de la température (> 20-25 °C) élevées.
< À savoir : les végétaux du type ficus sont fortement allergisants. Les allergènes du ficus viendraient actuellement au troisième rang, derrière les acariens et les animaux, mais devant les
moisissures (4).
Les traitements antiallergiques sont souvent arrêtés de façon plus
ou moins systématique pendant les vacances. Cette attitude est à
proscrire. La conduite à tenir dépend de chaque enfant. Les allergènes ne prennent pas de vacances ! Le seul traitement que l’on
peut suspendre est l’immunothérapie, aussi bien sous forme injectable que sublinguale. Pour le reste, il faut rester pratique et ne
pas risquer d’être démuni. Bonnes vacances !
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Situations à risque et précautions
L’encadré 1 expose les principales situations à risque, depuis
“A” jusqu’à “S”. Nous en conseillons une lecture attentive... mais
pas de panique ! L’encadré 2 présente quelques indications pratiques. L’encadré 3 donne les listes des produits indispensables
à l’allergique (en général).
1. Le Trésor de la Langue Française informatisé (TLF) : http://atilf.atilf.fr
2. Larousse médical.
3. Bousquet J, van Cauwenberge P, Khaltaev N and the WHO panel. Manage-
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ment of allergic rhinitis and its impact on asthma. J Allergy Clin Immunol
2001;108:s1-s315.
4. Drappier JC, Leriche E, Pradalier A. Ficus benjamina : une allergie de
l’intérieur [abstract]. Rev Fr Allergol Clin Immunol 2005;45:81.
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