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José Crespo / a 17 Petits trains: Berne fait marche arrière Les Suisses tiennent à leurs trains régionaux. Penaud, l’Office fédéral des transports revient sur ses intentions de les transférer sur la route. Q uel est le point commun entre Les Diablerets, la Fabrique de chocolat Cailler à Broc ou encore les étangs de Bonfol? Ces destinations sont desservies par des trains régionaux dont la rentabilité est inférieure à 30%. Elles sont encore, avec une quinzaine d’autres lignes, dans le collimateur de l’Office fédéral des transports (OFT), qui demande désormais d’examiner, tous les dix ans, s’il ne faut pas assurer ces liaisons par bus. Berne a ainsi mis de l’eau dans son vin. En octobre 2012, l’OFT avait en effet envisagé le transfert de quelque 175 liaisons régionales sur la route. Le projet, qui n’épargnait pas des axes récemment revalorisés, comme Bulle – Romont – Fribourg ou encore Delémont – Delle, avait suscité un tollé dans les cantons concernés (lire BàS 12/2012*). En février, une pétition de soutien munie de 18 600 signatures avait même été déposée. Critères élargis Ces réactions avaient mis Berne dans ses petits souliers. A la fin de mai, l’OFT publiait de nouvelles directives. Si 17 lignes, dont 14 en Suisse romande, sont encore sur la sellette, la réflexion doit dé- sormais intégrer de nouveaux paramètres, tels que la fréquentation aux heures de pointe ou l’aménagement du territoire. David Asséo, délégué aux Transports pour le canton du Jura, pousse un ouf de soulagement. Il souhaite toutefois voir les efforts du canton mieux encouragés. «Nous avons amélioré récemment les cadences, avec une augmentation notable de la fréquentation. Or, les messages venant de Berne vont encore dans le sens d’un démantèlement!» Vincent Ducrot, directeur des Transports publics fribourgeois (TPF) relativise la menace et défend «ses» lignes. «La liaison Bulle–Broc permet d’acheminer les matières premières à la Fabrique de chocolat Nestlé. Quant au tronçon Bulle– Montbovon, il relie la Gruyère au MOB, sans parler des écoliers qui l’empruntent chaque jour.» A Fribourg, on se mord du reste les doigts d’avoir vu, en 1969, supprimer la ligne du «train rouge» entre Vevey–Saint-Légier et ChâtelSaint-Denis. Il est donc hors de question, pour les TPF, de répéter cette erreur. Berne ne semble en revanche pas vouloir tirer les leçons du passé. Claire Houriet Rime Pas bon, le bon de commande Un document des CFF affiche le prix de l’abonnement général sénior à 2000 fr., mais, au guichet, il grimpe à 2680 fr. Un lecteur dénonce. voulu acheter un AG sénior «J’ aià 2000 fr. au guichet de la gare comme offert sur le bon de commande qui m’a été envoyé chez moi. En voyant que le vendeur préparait une quittance pour 2680 fr., je lui ai dit mon étonnement. Il s’est renseigné et m’a indiqué qu’il y avait eu une erreur d’impression. En guise d’excuse, les CFF m’ont proposé une carte journalière de surclassement. J’ai refusé et il a annulé ma commande. Que peut-on faire?» s’interroge Luzius Auer, d’Assens (VD). Le document qu’il a reçu à domicile est estampillé «bon de com- mande». Selon le Service juridique de Bon à Savoir, il s’apparente donc à une proposition de contrat aux tarifs indiqués, et non à un simple envoi de prix courants ou à une publicité, qui n’engageraient pas juridiquement le vendeur. Le document comporte par ailleurs des informations précises au sujet de notre lecteur, dont la mention «votre photo est encore valable», confirmant qu’il est déjà client, ce qui distingue l’envoi d’une simple publicité. Ainsi, même s’il s’agit d’une erreur d’impression, les CFF sont tenus de l’assumer. La bourde aurait pu être admise comme telle si le montant indiqué avait été clairement erroné, par exemple: 26.80 fr. au lieu de 2680 fr. Les CFF ne l’entendent pas de cette oreille: «Juridiquement, le formulaire est une offre de contracter. Le contrat n’est donc conclu qu’au moment de l’acceptation de la commande par les CFF», indique Patricia Claivaz, porte-parole. Geste commercial Si cette argumentation juridique divise la doctrine, il n’empêche qu’elle se fait au préjudice du consommateur. Nous avons donc interpellé les CFF au sujet d’un éventuel geste commercial destiné aux quelque 270 séniors qui ont bel et bien commandé l’AG au prix de 2000 fr. Refus net de la part de l’ex-régie: «Il est déjà vendu à un tarif avantageux, presque 1000 fr. de moins qu’un AG adulte», poursuit la porte-parole. Ces derniers seront donc contactés individuellement et devront confirmer s’ils maintiennent leur commande malgré une différence de quelque 25%, en leur défaveur. zeb