Berne, le
Transcription
Berne, le
Berne, le 3 juillet 2007 Seules les paroles prononcées font foi L’augmentation des prix garantit la capacité future des transports publics Paul Blumenthal, directeur du trafic voyageurs, membre de la direction des CFF Mesdames et Messieurs les représentants de la presse, Mesdames et Messieurs, Après que le surveillant des prix ait communiqué son appréciation lors de sa conférence de presse, je profite de l’occasion qui m’est donnée, aux côtés de Monsieur Peter Vollmer, directeur de l’Union des transports publics (UTP), de commenter le résultat des négociations, du point de vue des CFF. Je suis très satisfait que nous puissions le faire avec l’UTP, car cette question ne concerne pas seulement les CFF en particulier, mais la capacité future des transports publics en général. Les augmentations de prix ne sont pas populaires – j’en suis tout à fait conscient. Je profite de l’occasion pour vous présenter nos mobiles: Depuis l’introduction de Rail 2000, le rail vit un véritable boom : chaque année, davantage de gens prennent le train. Ce succès n’est pas le fruit du hasard, mais il est le résultat de l’amélioration conséquente de l’offre et de la qualité. Aujourd’hui, des trains toujours plus modernes circulent selon des horaires toujours plus denses. La capacité du système ferroviaire suisse doit aussi être assurée à l’avenir – nous devons poursuivre de manière conséquente sur le chemin que nous avons emprunté. Cette augmentation de la capacité et des prestations n’est pas gratuite. Tenant compte de ces considérations, nous devons aussi générer à l’avenir un résultat convenable. Au cours des prochaines années, nous allons investir 500 millions de francs par an pour la modernisation du matériel roulant. Nous allons acquérir de nouveaux trains, par exemple de nouvelles voitures à plancher surbaissé, et moderniser le matériel roulant existant, par exemple en l’équipant d’installations de climatisation supplémentaires. Une partie du programme consiste à rendre nos trains – là où cela n’est pas encore fait – plus facilement accessibles aux personnes à mobilité réduite. Nous l’avons calculé récemment et avons défini un index de qualité pour notre matériel roulant concernant la climatisation, l’accès surbaissé, etc. Alors qu’aujourd’hui, nous avons un index de valeur de 40, notre objectif est de porter cette valeur à 80 d’ici à 2013. La réalité est que notre programme d’investissements prévoit qu’au cours des années prochaines, nous dépenserons davantage d’argent que nous en encaisserons. C’est pourquoi, nous avons besoin de réserves. Nous ne recevons pas les moyens nécessaires de la Confédération. Les CFF doivent acquérir cet argent en faisant des affaires. Permettez-moi aussi de faire référence à l’étude que Monsieur Carlo Pfund a présentée en juin 2006 sur mandat de la Litra : « Offre et prix des CFF et des chemins de fer voisins ». Vous trouverez la petite brochure dans vos documents. L’étude conclut clairement : « En comparaison européenne sur le plan de l’offre et des prix, les chemins de fer suisses s’en sortent bien. Le système de l’offre et du prix est adéquat. » Monsieur Pfund compare notamment le résultat par voyageur-kilomètre et constate : « La Suisse est en milieu de classement ». 2 Comme vous le savez, le surveillant des prix s’est prononcé contre la hausse des suppléments de distance sur certains tronçons CFF du trafic grandes lignes. Vous trouverez les tronçons concernés dans votre documentation. Les CFF ont alors décidé de laisser tomber cette partie du paquet tarifaire, alors même qu’elle génère des recettes d’un montant en millions à deux chiffres. Nous sommes naturellement convaincus que les suppléments sont jusitifés. Je vous cite un exemple: avec le nouveau tunnel de base du Lötschberg, le temps de parcours entre Berne et Viège diminue d’une heure. Ceci est bien sûr possible parce que le tronçon à travers le tunnel est plus court que l’actuelle ligne sommitale. Sans la possibilité d’encaisser des suppléments de distance, cela signifierait que le voyage à travers le nouveau tunnel ne serait pas seulement plus rapide mais également sensiblement meilleur marché. De plus, nous aurions deux tarifs différents sur le tronçon Berne−Viège. Cela ne peut pas être le cas. C’est pour cela que nous avons harmonisé les prix des deux tronçons. Le client a maintenant le choix, pour le même prix, de voyager par la ligne sommitale ou par le tunnel de base. Avec notre renoncement, nous permettons à toutes les entreprises des transports publics de pouvoir réaliser les mesures de prix nécessaires pour le délai fixé, soit au changement d’horaire de décembre 2007. Le surveillant des prix justifie son appréciation à propos des suppléments sur quelques tronçons particulièrement demandés et particulièrement bien desservis en affirmant que les CFF font aujourd’hui déjà un bénéfice convenable. Les CFF sont tenus de travailler de manière à dégager des bénéfices et d’assurer leurs investissements sur le long terme. C’est le mandat que la Confédération a confié aux CFF. La question de savoir quel peut être finalement le bénéfice des CFF est avant tout 3 d’ordre politique et doit être déterminée durant les mois prochains avec le propriétaire des CFF, autrement dit la Confédération. Par cette décision, le trafic grandes lignes sera amputé des moyens nécessaires. C’est un développement dangereux. Ce n’est que si le trafic grandes lignes et le trafic régional continuent de fonctionner en tant que système global, que le trafic supplémentaire futur peut être accepté. Un tiers des voyageurs du trafic régional sont aussi clients du trafic grandes lignes et un tiers des clients du trafic grandes lignes utilisent aussi les trains régionaux. Il s’agit d’un seul et même système. La Confédération, en tant que propriétaire des CFF, nous contraint de ne pas faire de bénéfice en trafic régional. Les cantons, en tant que mandataires de prestations régionales et investisseurs de montants substantiels, ne seraient pas d’accord. Cela signifie qu’en trafic voyageurs, nous ne pouvons encaisser les moyens dont nous avons besoin qu’en trafic grandes lignes. Si on affaiblit le trafic grandes lignes, on affaiblit aussi l’ensemble du trafic voyageurs et, finalement, les CFF en entier. Ces derniers jours, le « Tagesanzeiger » a écrit avec raison : « Dans un marché libre, la ligne parade Zurich−Berne serait clairement meilleur marché en raison de la concurrence. Bien sûr, beaucoup d’autres tronçons, moins prestigieux, seraient alors plus coûteux. » Il n’y a rien à rajouter, si ce n’est, peut-être, cette indication : deux tiers des grandes lignes des CFF sont déficitaires. Nous devons encaisser l’argent où la demande est possible. Ce sont nos lignes parade. Ces dernières années, nous n’avons pas seulement continuellement amélioré notre horaire et considérablement étoffé l’offre pour notre clientèle. Nous avons sans cesse augmenté l’efficacité et la productivité aux CFF. Ce sont les contribuables et la clientèle qui en profitent. Mais il est clair que l’exploitation ferroviaire est coûteuse et ce que le client ne paie 4 pas est pris en charge par le contribuable. Ou alors l’offre sera sensiblement réduite. C’est partout ainsi et ce n’est pas différent chez nous. Si nous ne pouvons pas encaisser nous-mêmes plus d’argent, cela charge les pouvoirs publics. C’est à la politique de décider si c’est ce qu’elle veut ou non. Si nous renonçons maintenant à une majoration sur certains tronçons, nous ne l’avons fait, je l’ai déjà dit, que pour rendre possible la mise en vigueur des autres mesures tarifaires. Ce n’est pas une bonne solution. Dans l’accord que nous avons signé avec le surveillant des prix, nous ne renonçons à l’augmentation des suppléments de distance que durant une année. Nous profiterons de cette année pour continuer à améliorer le système de prix actuel avec nos partenaires. Le but est d’avoir un système de prix nous permettant d’avoir une réaction transparente sur le développement de l’offre et du marché. Disons-le clairement : avec son appréciation, le surveillant des prix a provoqué une pression pour l’ensemble du système des transports publics en Suisse. Toutes les entreprises de transports publics sont concernées. C’est pourquoi, je compte sur la volonté de nos partenaires des transports publics, pour nous aider activement afin de pouvoir continuer à développer le système de prix existant. Si ça se passe comme ça, alors l’intervention du surveillant des prix a même un aspect positif. L’objectif commun est absolument clair : à l’avenir, ce n’est qu’en faisant correspondre l’offre et la prestation au prix approprié du billet, que nous pourrons conserver la capacité des transports publics. Ceci dans l’intérêt de notre clientèle et de la Suisse entière. 5