Jardinier d`Espaces Verts

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Jardinier d`Espaces Verts
Jardinier d'Espaces Verts
Rome A1203
1 Le métier
Le métier : Jardinier d'Espaces Verts
Généraliste ou spécialisé, le jardinier intervient dans l’entretien,
l’aménagement ou la création d’espaces verts comme les parcs paysagers,
les jardins privés et publics, les terrains de sports, squares et ceintures
vertes. Concerné par les nouvelles exigences environnementales, la
technicité de son métier est en évolution.
©Jardinier-CRpaca
Entretien, aménagement, création d’espaces verts.
Les tâches du jardinier varient selon les saisons et la nature de l’espace vert. Celles-ci concernent :
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la préparation des sols, le terrassement, le débroussaillage et le reboisement ;
les plantations et les semis, opérations parfois complexes lorsqu’il réalise la végétalisation de zones
auparavant dédiées à d’autres fins comme les carrières, les décharges... ;
l’arrosage et l’application de produits phytosanitaires pour traiter les plantes contre les insectes et les
maladies ;
la surveillance de l’équilibre écologique des pièces d’eau (bassins,…), la taille des arbres et arbustes, la
tonte des pelouses, le binage des massifs.
En « gestion différenciée », il prendra en compte la singularité des espaces pour adapter l’intensité ou la nature
des soins. Pour une utilisation « raisonnée » des produits phytosanitaires, il réalisera des diagnostics en
préalable au traitement. Ses savoir-faire peuvent s’élargir à d’autres disciplines : ouvrages de petite maçonnerie
(murets, pièces d’eau), réalisation de voies de circulation, installation de systèmes électriques (éclairage ou
arrosage automatiques), lecture de plans, topographie.
Les entreprises privées spécialisées dans l’aménagement paysager (encore appelées « entreprise du paysage »)
et, dans une moindre mesure, les collectivités territoriales (notamment les organismes communaux et
intercommunaux) sont les employeurs de jardiniers.
Une majorité d’entreprises du paysage ont une spécialité (7 sur 10). Cette spécialité peut nécessiter la
possession d’une qualification complémentaire ou spécifique : ainsi l’élagage, qui nécessite un certificat de
spécialisation « élagage ». Selon son expérience, sa qualification et l’entreprise qui l’emploie, le jardinier peut
participer à la conception des espaces verts en collaborant au plan d’aménagement, ou au choix des espèces.
Il exerce aussi pour des espaces intérieurs. Décors de domiciles privés, bureaux, hôtels et restaurants, tournages
de films : autant de lieux dont l’embellissement est parfois imaginé grâce à un décor végétal.
Un métier exigeant en matière de sécurité et de santé.
L’organisation du travail se fait selon une logique d’équipe et de chantier. La charge varie selon les saisons et les
besoins, mais reste assez bien répartie sur l’année.
Le jardinier utilise différents matériels et outils tels que tondeuses, tronçonneuses, sécateurs, etc. Il peut conduire
des engins permettant le terrassement, ce qui, suivant les cas, requiert la possession d’un CACES (certificat
d’aptitude à la conduite en sécurité) ainsi que des notions d’entretien mécanique courant.
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Ce travail en extérieur, en hauteur, nécessitant du port de charge et des contraintes posturales, une exposition à
des produits chimiques justifient l’existence de contre indications médicales à l’exercice du métier. Certaines
entreprises privées de l’aménagement paysager recourent au travail de nuit, mais elles sont en nombre modéré.
L’activité du paysage : un domaine bien représenté en PACA
PACA, en raison de son patrimoine naturel exceptionnel (avec notamment la plus grande surface régionale de
sites protégés de France), de son climat, des nombreux lieux de villégiature est une région où les métiers et les
activités du paysage sont bien représentées. C’est la première région d’implantation pour les entrepreneurs
privés du paysage (17,5 % de l’ensemble des entrepreneurs français). C’est aussi la région où la part d’agents
territoriaux travaillant au sein des espaces verts était la plus conséquente en 2002.
2 Le marché du travail
Sur quels postes débuter dans le métier ?
Un métier accessible aux débutants.
D’une façon générale, le débutant pourvu d’un CAP A ou d’un BEP A pourra postuler à des offres d’ouvrier
paysagiste d’exécution. Il aura à réaliser des travaux d’entretien, le travail du sol, la taille, la tonte des gazons,
voire l’aménagement de l’espace, la décoration et les plantations.
Les responsabilités sont aussi fonction des diplômes possédés. Un titulaire de Bac professionnel Travaux
paysagers pourra se voir confier la réalisation d’un espace paysager.
Et demain ?
Pas de départs massifs liés à l’âge dans les entreprises privées du paysage.
Au sein des entreprises de paysage, le métier reste très jeune et ne devrait pas être touché par le « papy boom ».
Il y aura peu de postes libérés par les départs à la retraite.
Toujours plus de vert dans son environnement.
Les habitants des villes aspirent de plus en plus à «mettre du vert» dans leur environnement. La présence
d’espaces verts est un enjeu politique, environnemental comme un art de vivre. Les espaces protégés sont en
augmentation (parcs naturels nationaux, régionaux, zones de protection des programmes Natura 2000, etc.) Les
jardins, comme les terrasses aménagées, voire les murs et les toits végétalisés se multiplient. Ces évolutions
dans les modes de vie ont soutenu la croissance des emplois, publics comme privés. D’ailleurs, l’évolution du
chiffre d’affaire des entreprises du paysage est portée par la création et non par l’entretien des jardins.
Les espaces verts relevant des collectivités territoriales : emplois publics ? ou
externalisation vers les emplois privés ?
Si les surfaces consacrées à des espaces « natures » se multiplient, notamment dans les villes, cela ne
s’accompagne pas d’une croissance dans les mêmes proportions des effectifs des emplois publics. Les services
« espaces verts »se sont étoffés, mais les marchés publics obtenus par les entreprises du paysage continuent de
progresser, et cela indépendamment même du ralentissement économique.
Les entreprises du paysage sous l’effet de la crise financière de fin 2008.
Le chiffre d’affaire des entreprises du paysage est en croissance. Une croissance forte depuis les années 2000,
un peu ralentie depuis 2004, mais ne grevant pas, jusqu’à présent, la sérénité des professionnels quant à
l’évolution de leur activité.
La crise financière de fin 2008 entraîne une ralentissement de l’activité, touchant autant la création que l’entretien
des jardins et espaces verts. La demande des entreprises s’effrite, celle des particuliers mollit aussi (ils
représentent en PACA 44 % des commanditaires). Seul le chiffre d’affaires réalisé auprès des marchés publics
continue de progresser.
Un autre chiffre incite à la prudence : beaucoup d’entreprises sont jeunes. Sur le plan national plus du tiers des
entreprises de 0 salarié ont été créées ou reprises depuis 2006. Elles sont encore fragiles et doivent résister au
contexte économique difficile.
Néanmoins, dans leurs anticipations pour 2009/2010, 45 % des entreprises envisagent une stabilité de leur
activité, et presque 1 entreprise sur 3 envisage une hausse d’activité.
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Les emplois de jardinier portés par l’essor des services à la personne ?
Plusieurs entreprises du paysage envisagent d’ouvrir des structures en lien avec les services à la personne. En
2008, 22% des entreprises françaises l’ont déjà ouverte ou vont l’ouvrir, soit 5 fois plus qu’en 2006. Cette initiative
est majoritairement le fait des entreprises de 10 salariés ou plus. 5 000 emplois ont été ainsi « ouverts ». Mais il
s’agit plus de transferts d’emplois que de créations : les salariés ont été repositionnés sur des marchés relevant
des services à la personne.
La nature des travaux demandés est aussi différente, relevant de l’entretien plus que de la création de jardin et
générant un chiffre d’affaire modeste. Or, c’est la création qui reste la part la plus porteuse d’emplois selon les
entreprises du paysage (55% du chiffre d’affaire concerne la création en PACA).
Une élévation des exigences lors des recrutements, reflet de l’évolution du métier.
Plusieurs évolutions réglementaires ou législatives élèvent le niveau des connaissances et savoir-faire
nécessaires et nécessitent une adaptation du métier traditionnel. On peut citer : la croissance des règles de
sécurité ; les prescriptions du développement durable et du « Grenelle de l’environnement » traduites dans des «
référentiels qualité » ou des « démarches Iso » et le « jardinage durable » ; l’usage « raisonné » des produits
phytosanitaires (de plus en plus souvent d’origine biologique) nécessitant de poser des diagnostics pour ne traiter
que ce qui doit l’être ; la « gestion différenciée » des soins apportés aux espaces naturels et souvent
accompagnée de techniques alternatives ; la prise en charge de surfaces qui s’accroissent à effectif constant,
nécessitant de connaître les espèces les plus adaptées au climat et aux sols pour une optimisation des soins ;
l’évolution des techniques et la créativité (murs végétalisés) ; etc.
Ainsi, la part des embauchés de niveau Brevet professionnel (BP) et Bac professionnel s’est accrue dans l’emploi
privé : elle est passée de 18 % en 2004 à 25 % en 2006 et la tendance parait s’installer.
3 Evoluer
Je veux évoluer dans le métier ou dans le secteur professionnel
Au sein des entreprises du paysage, environ 20 % des salariés non cadres ont bénéficié de formations continues
en 2006. Il s’agit de formations de courtes durées (environ 6,5 jours pour les non cadres).
Ces entreprises signalent un besoin régulier de formations concernant la sécurité : par exemple, CACES pour la
conduite d’engins, DAPA (distributeurs ou applicateurs de produits antiparasitaires à usage agricole et des
produits assimilés) pour les produits phytosanitaires.
Evoluer dans la hiérarchie :
Chef d’équipe
Il encadre des petites équipes de 2 à 3 personnes et est responsable de leur sécurité. En plus de ses
connaissances techniques, il doit connaître la lecture de plans et la conduite de petits engins. Ce poste est
accessible aux ouvriers paysagistes qualifiés possédant déjà une expérience.
Chef de secteur :
C’est un emploi exercé avec le statut cadre. L’entreprise doit aussi être de taille suffisamment importante
(supérieur à environ 15 salariés). Il a en charge l’organisation des chantiers, l’encadrement des collaborateurs, la
gestion du portefeuille client et la réponse aux appels d’offres. Il doit posséder, au-delà de ses connaissances
techniques, des savoir-faire de manager et de développement commercial.
Elagueur :
Il réalise l’élagage et le « démontage » des arbres. En complément, il effectue le nettoyage des chantiers et le tri
du bois lorsqu’il y a valorisation. Cette fonction nécessite un certificat de spécialisation qui l’informe des
consignes de sécurité et l’initie aux techniques d’élagage. Au sein d’entreprises de taille supérieure à 20 salariés
environ, on peut trouver des équipes d’élagueurs.
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Evoluer vers des métiers proches :
Technico-commercial
Ces fonctions se retrouvent au sein d’entreprises ayant une certaine taille (plus de 15 salariés environ). Cette
évolution est facilitée par les savoir-faire techniques et la connaissance des produits qu’il aura capitalisé durant
son emploi de jardinier.
Le paysagiste
Ce métier, très attractif, n’est pas accessible au jardinier sauf à reprendre une formation longue et sélective
(qualification de niveau II ou I, correspondant à un bac + 4, bac +5 ou plus). Il ne s’agit pas d’une spécialisation
du métier d’architecte, même si l’on parle aussi d’architecte paysagiste.
Il crée et conçoit des espaces verts privés ou publics. En tant qu’expert, il est consulté dans les projets
d’aménagements de l’espace public. Sa mission va de la conception du projet, à sa mise en œuvre et au suivi du
chantier de réalisation. Il peut exercer en tant que salarié, en agence ou au sein d’une collectivité territoriale ou à
son compte.
Les débouchés professionnels sont rares et l’APECITA Méditerranée (agence pour l’emploi des cadres et
techniciens de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’environnement) confirme qu’elle ne recueille que très peu
d’offres.
Cette fiche a été produite par l’ORM PACA
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