Synthèse conférence 2015

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Synthèse conférence 2015
Paris, le 9 juin 2015
BILAN 2014
DES CHARCUTERIES DE QUALITE POUR RELANCER LE MARCHE NATIONAL
ET CONQUERIR DES MARCHES A L’EXPORT
1. MALGRE UNE CONJONCTURE ECONOMIQUE MAUSSADE….
Stabilité des achats de charcuterie-salaison à domicile
En 2014, la consommation à domicile des ménages n’a que très peu progressé. Elle a augmenté de 0,4%,
soit à 840 000 tonnes.
Les achats s’élèvent à 8,5 milliards d’euros, en hausse de 1,4% sur un an.
Le prix moyen des produits de charcuterie-salaison vendus au consommateur se situe à 10,15€/kg TTC (+1%
sur un an).
Le marché de la charcuterie en 2014 : 840KT (+0,4% sur un an) / 8,5Mds d’euros (+1,4%)
En 2014
En 2005
=
29,0 kg
259 €
47
Le marché de la charcuterie libre-service en 2014 : 600KT (+1% sur un an) / 5,7Mds d’euros (+1,5%)
En 2014
En 2005
99,0%
19,0 kg
159 €
36
Le marché de la charcuterie coupe en 2014 : 240KT (-1,1% sur un an) / 2,8Mds d’euros (+1,1%)
En 2014
En 2005
86,0%
12,0 kg
119 €
20
La charcuterie occupe une place toujours plus grande dans les dépenses des Français (poids de la charcuterie dans
les dépenses PGC : 7,4% vs 7% en 2011), mais à tendance à ralentir (+0,4% en 2014, comparée à une croissance
moyenne de 1,5% en volume sur les 10 dernières années). La hausse est portée par les foyers 4 personnes et plus
(+400g/an) et les foyers modestes (+300g/an).
2
Les consommateurs s’orientent vers les marques fabricants et les circuits de proximité et Internet/Drive :
2014
Par type de marques
(LS)
Marques fabricants
Marques distributeurs
Dont Economique + HD
PDM
Volume
35%
65%
24,2%
PDM
Valeur
44,1%
55,9%
15,8%
2013
PDM
Volume
34,9%
65,1%
25,4%
PDM
Valeur
44%
56%
16,7%
2014/13
Volume
+0,1 pt
-0,1 pt
-1,2 pt
2014/13
Valeur
+0,1 pt
-0,1 pt
-0,9 pt
En 2014, les achats dans les hypermarchés et supermarchés augmentent de 0,5% en volume et de 1,4% en valeur.
Ceux réalisés dans le circuit hard discount diminuent (-2,9% en volume). Les ménages développent leurs achats
dans les magasins de proximité (+7,1% en volume) et sur Internet/Drive (+9,8% en volume).
GMS
Dont Hypermarchés
Dont Supermarchés
Superettes
Dont HD
Dont e-commerce
Circuits spécialisés
2014
PDM
PDM
Volume
Valeur
89,2%
85,3%
45,2%
44,6%
21,8%
22,2%
5%
5,7%
14,4%
10,2%
2,8%
2,6%
10,8%
14,7%
2013
PDM
PDM
Volume
Valeur
89%
85,3%
44,5%
44%
22,4%
22,7%
4,7%
5,4%
14,9%
10,7%
2,5%
2,4%
11%
14,7%
2014/13
Volume
+0,2 pt
+0,7 pt
-0,6 pt
+0,3 pt
-0,5 pt
+0,3 pt
-0,2 pt
2014/13
Valeur
=
+0,6 pt
-0,5 pt
+0,3 pt
-0,5 pt
+0,2 pt
=
Les produits en croissance en 2014 (%)
En volume
En valeur
Saucisse à gros hachage : +3,6%
Saucisse à gros hachage : +4,3%
Lardons : +2,6%
Lardons : +3,7%
Rillettes : +1,4%
Jambon de volaille : +2,6%
Saucisse à pâte fine : +1,1%
Pâté : +2,1%
Jambon de volaille : +0,8%
Jambon cuit : +1,6%
Jambon sec : +0,5%
Boudin : +1,2%
Jambon cuit : +0,4%
Saucisson sec : +0,8%
Jambon sec : +0,7%
Les produits en recul en 2014 (%)
En volume
En valeur
Andouille-andouillette : -5,1%
Saucisse de volaille : -3,9%
Saucisse de volaille : -2,8%
Andouille-andouillette : -1,8%
Saucisson sec : -1,5%
Saucisse à pâte fine : -0,9%
Boudin : -1,3%
Saucisson cuit ou à cuire : -0,7%
Saucisson cuit ou à cuire : -1,2%
Rillettes : -0,2%
Pâté : -0,6%
Quelques familles de produits ont souffert : andouilles, andouillettes, saucisses de volaille et saucissons
secs, mais la majorité continue de progresser et plus particulièrement : saucisses à gros hachage, lardons et
rillettes.
Le marché France (tout marché) progresse de 1,5% à 1 127 Ktonnes et 6,258 milliards d’euros. La part de
marché des produits de charcuteries-salaisons importés à tendance à augmenter chaque année (13,3% en
2014 contre 12,9% en 2013 et 12,2% en 2012).
Les importations de charcuteries-salaisons ont augmenté de 3% en valeur et de 4,8% en volume sur un an, en
provenance principalement d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie.
3
Sur les premiers mois de l’année 2015…
La consommation à domicile de charcuterie-salaison recule :
-1,9% sur 4 mois (cumul du 29/12/14 au 19/04/15 % année précédente)
Les produits en baisse : saucisses à pâte fine (-4,3%), jambon sec (-4,2%), saucisson sec et
andouilles/andouillettes (-3%), pâtés (-2,8%), jambon cuit et lardons (-0,4%)
Les produits en hausse : rillettes (+1,1%), saucissons cuits ou à cuire (+0,6%), charcuterie de volaille (+0,5%)
Des exportations françaises qui continuent de reculer
Sur les 10 dernières années, les exportations françaises de produits de charcuterie-salaison « porc » ont
progressé de 1,9% en valeur (ce qui indique une amélioration de la qualité vendue), mais ont reculé de
14,3% en volume, alors que celles de nos principaux concurrents européens se sont développées
nettement :
Allemagne : 1 410 millions d’euros / 330 KT Les exportations ont été multipliées par 2,1 en 10 ans
Italie : 1 218 millions d’euros / 152 KT Les exportations ont été multipliées par 1,8 en 10 ans
Espagne : 768 millions d’euros / 130 KT Les exportations ont été multipliées par 2,4 en 10 ans
Exportations de charcuteries (porc) de nos principaux concurrents
(en millions d'euros)
1600
1400
1200
1000
Allemagne
1 410
Italie
1 218
800
Espagne
768
600
400
France
315
200
0
2014
Après un rebond en 2013, les exportations françaises de charcuteries-salaisons baissent de 3,5% en valeur
(315 millions d’euros) et 4,1% en volume (74 Ktonnes).
Avec les pays de l’Union européenne, les exportations diminuent de 2,9% en valeur et de 3,4% en volume. Les
exportations françaises se développent en Italie (+14,5%), elles sont stables en Belgique (-0,3%) ou au
Royaume-Uni (+0,1%), mais diminuent nettement vers l’Allemagne (-5,7%), ou encore l’Espagne (-20%).
Cette année, les exportations vers les pays tiers sont également orientées à la baisse (-6,4% en valeur et -5,9%
en volume).
4
2. … L’INDUSTRIE SE MOBILISE POUR RETROUVER LE CHEMIN DE LA CROISSANCE
Une rentabilité aidée par une conjoncture favorable…
….des matières premières
Après des fortes augmentations en 2011 et 2012, les prix des pièces de découpe de porc ont, plus ou moins
(suivant le contexte de chaque marché), suivi le prix du porc et sont donc orientés à la baisse en 2014 (-5,6%
entre 2014/2013).
Evolutions des principales pièces de découpe de porc
Jambon sans mouille : -2,4%
Poitrine lardon n°1 : -5,7%
Epaule 4D : -2%
Gras dur : -20,5%
Gorge découennée : -15,1%
Trimming 80/20 coche : -7,7%
Estomac : -0,1%
Chaudin : entre -3,1% et -6,4%
Evolution des pièces de découpe de porc (Indice 100 = Janvier 2011)
Poitrine lardon n°1
Epaule 4D
Trimming 80/20 coche
Estomac
Chaudin entier fermé
Jambon sans mouille
Gras dur
Gorge découennée
170
160
150
140
130
120
110
100
Janvier 2011 = Base 100
90
janv.-13 févr.-13 mars-13 avr.-13
mai-13
juin-13
juil.-13
août-13 sept.-13 oct.-13
nov.-13
déc.-13 janv.-14 févr.-14 mars-14 avr.-14
mai-14
juin-14
juil.-14
août-14 sept.-14 oct.-14
nov.-14
déc.-14
Sur les premiers mois de l’année 2015…
L’indice pondéré des pièces de découpe de porc est en baisse de 8,5% sur un an (moyenne glissante janvier à
mars). Evolution de quelques pièces :
Jambon sans mouille : -7,9%
Poitrine lardon n°1 : -1,3%
Epaule 4D : -13,1%
Gras dur : -25,4%
Gorge découennée : -5,6%
Trimming 80/20 coche : -16,6%
Estomac : +0,8%
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Les autres coûts de production :
Main d’œuvre (évolution des salaires réels) : +1,1% sur un an / +21% sur 10 ans
Gaz : -6,4% sur un an / +96,4% sur 10 ans
Electricité : +4,2% sur un an
Gazole : -6,2% sur un an / +47,4% sur 10 ans
Emballages (plastiques) : -0,7% sur un an / +16,8% sur 10 ans
Sur les premiers mois de l’année 2015…
Des entreprises de charcuteries-salaisons sont alertées par leurs fournisseurs d’emballages plastiques sur des
risques possibles de hausses de prix ou d’approvisionnements, car ils font face à des hausses importantes de
leurs matières premières, déconnectées des cours du pétrole. Pour le moment, les industriels s’organisent
avec leurs fournisseurs pour planifier au mieux les besoins à moyen terme afin d'éviter les ruptures.
Coûts de production (2013)
Transports
5%
Energie
4%
Autres services
15%
Achats
matières
premières
54%
Emballages
5%
Personnel
17%
…et par le CICE
Le CICE, mis en place par les pouvoirs publics fin 2012, a permis aux entreprises de réduire le coût de travail et
constitue une aide précieuse dans leur besoin de trésorerie. Pour 2014, ce crédit d’impôt a représenté une
économie de près de 40 millions d’euros (28 millions d’euros en 2013).
Malgré une légère reprise en 2013, les résultats financiers des entreprises de la charcuterie-salaison restent
insuffisants. En 2013, près d’un tiers des entreprises avait un bilan déficitaire (source Banque de France,
exercice 2013). Le résultat net moyen après impôt du secteur (résultat net/CAHT*100) sur 5 ans se situe à
1,1% du chiffre d’affaires. Ces résultats sont insuffisants pour permettre aux industries de la charcuteriesalaison d’investir, d’innover ou encore d’exporter (montant du résultat net en 2013: 89 millions d’euros, soit
6 centimes par kg vendu).
Chiffre d’affaires
Achats de matières
premières
2012
2013
Moyenne
sur 5 ans
100
100
100
53,8%
53,6%
52,1%
19,7%
20,2%
20,8%
17,6%
17,3%
17,7%
3,7%
4,5%
4,6%
0,3%
1,2%
1,1%
(%CA)
Valeur ajoutée
(%CA)
Frais de personnel
(%CA)
EBE
(%CA)
Résultat net après impôt
(%CA)
6
Le rapport 2015 de l’Observatoire des prix et des marges, rendu public le 21 avril 2015, apporte également un
éclairage sur la rentabilité des différents maillons de la filière porcine. Le rayon « charcuterie » reste le rayon,
parmi les produits frais, le plus rentable pour les GMS (5,5% du chiffre d’affaires en 2013 vs 5,8% en 2012).
Relative stabilité de la production industrielle
Le chiffre d’affaires du secteur est de 6,7 milliards d’euros, en baisse de 0,4% sur un an (-0,1% pour les
charcuteries-salaisons).
La production totale s’élève à 1,246 million de tonnes, soit une hausse de 0,4% sur un an (+0,7% pour les
charcuteries-salaisons).
Les prix à la production des produits de charcuterie-salaison (sortie usine) recule de 0,7% sur un an (-0,8%
pour les charcuteries-salaisons).
Entre 2014 et 2004, les prix à la production progressent de 7,8%, alors que l’inflation des produits
alimentaire enregistre une hausse de 15% sur la même période.
Charcuteries salaisons
Produits traiteur
Conserves viande
bovine
Total
Tonnage
%
2014/2013
%
2014/2004
Milliers
d’euros
%
2014/2013
%
2014/2004
1 051 360
+0,7
+4,8
5 828 579
-0,1
+14,8
170 669
-1,4
-39,6
794 939
-2,1
-47,6
23 953
+0,2
-15,5
97 458
+0,3
-5,2
1 245 982
+0,4
-5,1
6 720 976
-0,4
+0,4
Après une période de baisse (2010 à 2013) les effectifs sont en légère hausse
Les industries charcutières et traiteurs emploient 33 760 salariés en CDI répartis sur tout le territoire
national (+0,7% sur un an), mais le secteur a perdu 3800 emplois depuis 2009 (-10%).
30 entreprises (10%) emploient 52% des effectifs.
7
3. POURSUIVRE LES ACTIONS ENGAGEES POUR AIDER LES ENTREPRISES A
DEGAGER LA RENTABILITE ADEQUATE POUR INVESTIR DANS L’INNOVATION ET LE
DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL
SUR LE MARCHE FRANCAIS
• Regagner de la rentabilité
1 – Sensibiliser les politiques et les parlementaires pour faire stopper la guerre des prix entre distributeurs
conduisant à une spirale déflationniste néfaste pour l’économie française.
La politique de prix toujours plus bas de l’alimentation pour les consommateurs, menée par la grande
distribution, à travers ses marques et celles des industriels, est destructrice de valeur pour les acteurs
économiques qui produisent et conduit à des pertes d’emplois.
2 – Apporter des éléments pour que les services de l’Etat s’assurent de la stricte application du Code du
commerce par les clients distributeurs
Face aux comportements abusifs de la grande distribution, il convient de renforcer les contrôles et les
sanctions, conformément à la Loi de consommation visant à rééquilibrer les relations commerciales entre les
PME et la GMS. La captation des marges par les enseignes (réf. Observatoire des prix et des marges) réduit les
capacités d’investissements industriels et commerciaux des entreprises.
3 – Etre force de propositions pour amender la LME et faire appliquer la clause de renégociation de prix dans
tous les contrats
La loi de consommation a instauré une clause de renégociation de prix obligatoire, afin de prendre en compte
les fortes fluctuations de matières premières que subissent certains produits agricoles et alimentaires. Elle doit
figurer dans tous les contrats supérieurs à 3 mois pour la vente de produits de charcuteries-salaisons, avec
sanction administrative en cas de manquement.
Les discussions sur la loi Macron offrent une nouvelle occasion pour amender la LME et affirmer la clause de
renégociation sur les contrats MDD. Les marques de distributeurs, qui n'étaient pas concernées par cette
disposition prévue par la loi, le deviennent
La FICT établira un bilan de cette clause avec ses adhérents afin de s’assurer de modalités d’application
conformes à l’esprit de la loi et permettant une prise en compte efficace des variations de prix des matières
premières.
4 – Alléger les charges qui pèsent sur les entreprises pour faciliter le développement de l’emploi et de la
formation professionnelle dans les industries charcutières
Dans un secteur où les marges restent très faibles, la baisse du coût du travail constitue une composante non
négligeable pour améliorer la compétitivité. Les industries charcutières sont riches en savoir-faire (plus de 400
recettes dans le Code des usages professionnel), qui repose beaucoup sur les compétences des salariés et les
transferts intergénérationnels (seniors/jeunes). Le coût du personnel (charges sociales incluses) représente,
selon la taille de l’entreprise et la gamme de produits fabriqués, entre 12% et 28% du CA des entreprises du
secteur (moyenne : 17,3% avec les intérimaires).
•
Poursuivre les allègements de charges sur les salaires
Alléger les charges des entreprises par des mesures pérennes (Allègements « FILLON », baisse de taux de
cotisations, CICE, …) pour un alignement avec les autres pays européens.
8
Les cotisations sociales sont très élevées (environ 50%). Tout allègement permet donc aux entreprises d’en
réduire le coût et de relancer la croissance et l’emploi.
•
Simplifier le Code du travail
Un certain nombre de mesures devraient être simplifiées en-dessous d’un seuil d’effectif (par exemple : avoir
plus de flexibilité sur les formes d’aménagement du temps de travail en cas de variation imprévue d’activité,
recourir de façon systématique au chômage partiel en cas de difficulté économique, faciliter le travail à temps
partiel (et non inversement), réduire le nombre de consultations obligatoires des Représentants du Personnel
dans les PME de moins de 50 salariés, …).
•
Apporter une plus grande flexibilité
Afin de développer l’emploi dans le secteur, il est nécessaire pour les PME une plus grande souplesse dans les
mesures d’application des dispositifs légaux. Ce qui suppose de :
o Lever certains freins liés au CDI, afin d’inciter l’entreprise à utiliser davantage le CDI pour toute embauche
(ex : abaisser le montant légal des indemnités de licenciement, assouplir les règles en cas de rupture du
CDI, ...), et simplifier les règles de recours aux CDD et contrats d’intérim, variable d’ajustement nécessaire
pour répondre aux commandes saisonnières ou exceptionnelles (cas des produits festifs en fin d’année,
périodes promotionnelles auprès des distributeurs, ..).
o Aider davantage les entreprises qui s’engagent dans une politique de création d’emplois et de
transmission des compétences entre les générations. Les aides publiques sur le contrat de génération
(environ 500 jeunes recrutés en 2014 dans la profession) ne sont versées qu’aux entreprises de moins de
300 salariés. D’une part, ce seuil doit être relevé, d’autre part, il est difficile pour des PME de s’engager
sur 3 ans alors qu’elles manquent de visibilité économique.
o Faciliter le recrutement de jeunes en facilitant les échanges entre les établissements d’enseignement
général ou technologique (formation initiale) et les entreprises, et développer des partenariats avec des
organismes en vue de solutions en matière de logement et transport.
•
Renforcer la qualification professionnelle des salariés
En 2014, les entreprises du secteur ont dépensé 13 M€ pour développer les compétences et la qualification de
leur personnel. Près de 2/3 des entreprises ont engagé des actions de formation.
Le développement des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) est une priorité de la profession afin
de permettre aux salariés d’acquérir une qualification indispensable à leur emploi.
Un accord sur la formation a été conclu le 30 octobre 2014 qui privilégie le cofinancement de certaines actions
entre l’employeur et le salarié, à travers son Compte Personnel de Formation (CPF).
•
Poursuivre la valorisation des charcuteries
1 –Refonder une interprofession porcine basée sur la qualité des produits
Afin de faciliter le développement économique de la filière pérenne, il devient urgent de dynamiser la
consommation de viande fraîche de porc et de produits de charcuterie-salaison, en partant des nouvelles
attentes et besoins des consommateurs. L’anticipation des évolutions des demandes sociétales (sanitaire,
bien-être animal, environnement, nutrition) devient un enjeu prioritaire pour un développement durable de la
filière.
La filière doit s’appuyer sur ces niveaux d’exigences qualitatives à respecter et proposer une offre de qualité
différenciante, sans se focaliser sur la seule origine des matières premières.
Il faut également concevoir ensemble des systèmes d’anticipation et de gestion de marché permettant de
réduire la volatilité des prix des matières premières et permettre ainsi une juste rémunération basée sur le
rapport qualité / prix.
9
2-Defendre la qualité et la diversité des produits de charcuterie, le « savoir-faire charcutier français »
Le patrimoine charcutier est riche de 400 produits, dont les recettes sont consignées dans le Code des Usages
de la Charcuterie, et s’appliquent aussi bien aux artisans qu’aux industriels.
La qualité des produits est un enjeu pour les industries charcutières françaises. Il faut prendre en compte la
dimension qualitative tout en garantissant un prix raisonnable au consommateur. Toutefois, une trop grosse
pression sur les prix fait courir un risque sur la qualité des produits mis sur le marché, tant sur le plan
organoleptique, que nutritionnel ou sanitaire, ouvrant la voie à plus de produits importés, mais aussi appauvri
le patrimoine par la disparition de spécialités locales et régionales.
La profession a collectivement pris des initiatives en ce sens ses dernières :
-
Guide de bonnes pratiques d’hygiène, charte sécurité rillettes et saucissons secs, démarches de
progrès, Charte antifraudes,
Charte d’engagements nutritionnels (2010) dont les résultats ont été validés par le Ministère de la
Santé,
Nouvelle révision du Code des usages de la charcuterie pour rehausser le niveau d’exigences des
produits de qualité supérieure et introduire des critères maximum en gras et en sel,
Recommandations de baisse des nitrites et nitrates dans les produits,
Nouvel accord collectif dans le cadre du Programme National de l’Alimentation en trois volets :
réduction de sel et de gras pour 10 autres produits, réduction des accidents du travail et TMS,
réduction des déchets sur trois ans.
Il faudrait notamment :
•
Faciliter l’obtention des signes officiels de la qualité car les procédures françaises (INAO) sont
inadaptées aux produits transformés et complexes pour les IGP et STG : plus de 3 ans d’instruction,
abus d’exigences (ex : pâté de campagne breton), origine des matières premières…
•
Eviter de créer des contraintes réglementaires françaises supplémentaires :
-
comme ajouter un logo de score nutritionnel sur les produits alimentaires en France alors que
l’étiquetage nutritionnel est sur le point d’être obligatoire au niveau européen. Cette mesure,
traduite dans le projet de Loi de Santé publique, porte atteinte aux produits de terroir, créée
inutilement des distorsions de concurrence suivant le mode et le lieu de fabrication d’un produit.
-
Il en est de même de la pression française sur l’étiquetage de l’origine de la matière première des
produits transformés. La traçabilité des produits est assurée par une obligation communautaire et
ce n’est pas le marquage origine qui empêchera les fraudes. En revanche, l’origine n’est pas
toujours signe de qualité. Pour des produits de mélange (pâtés, saucissons,…), dont les matières
premières sont soumises aux échanges européens et mondiaux, l’étiquetage des matières
premières serait complexe et couteux, sans apporter une réelle information aux consommateurs.
SUR LES MARCHES ETRANGERS
•
Développer les exportations françaises
L’export, tant dans l’Union européenne que dans les pays tiers, est un axe de développement incontournable.
Les Allemands exportent 1,4 milliard d’€ de charcuterie, les Italiens 1,2 milliard d’€ et les Espagnols 770
millions d’€. Les Français seulement 320 M€. Les entreprises françaises ne sont pas encore assez présentes sur
les marchés extérieurs.
10
1 - Faciliter l’exportation pour les entreprises françaises
La levée des barrières tarifaires et non tarifaires est une démarche longue et complexe : signature de
protocole, négociations bilatérales, inspections, agréments des entreprises… Les services de l’Etat doivent
continuer à coordonner leurs efforts pour identifier et lever les principaux freins à l’export, stimuler les
stratégies d’exportation des entreprises et améliorer l’efficacité de la promotion des produits.
Pour assurer plus d’efficacité il serait, par exemple, souhaitable de :
•
•
Assurer une meilleure coopération entre les entreprises et les services de l’Etat,
Mettre en place un guichet unique des aides et coordonner les efforts en matière de
promotion nationaux et régionaux.
2 – Créer les conditions de mutualisation des efforts pour pénétrer les marchés étrangers
Il serait nécessaire de développer la prospection « en meute » au niveau national et régional et mieux
coordonner les initiatives issues de multiples intervenants.
Il conviendrait aussi de favoriser les partenariats entre les grandes enseignes françaises de distribution ou des
grands exportateurs et les PME stratégiquement engagées dans le développement sur les marchés étrangers.
3 - Communiquer sur les marchés étrangers pour rendre l’offre française attractive pour les consommateurs
/ utilisateurs locaux.
Lorsque les marchés sont ouverts (c’est déjà le cas de tous les marchés de l’Union européenne), il faut pouvoir
mettre en œuvre des actions pour faire connaître les produits sur les marchés étrangers (minimum d’outils
collectifs), mutualiser des actions ou des postes. Ces opérations jusqu’alors finançables par FranceAgriMer ne
le sont plus depuis le début de l’année 2015.
Le fond de promotion des produits agricoles et alimentaires de la Commission européenne a été porté à 200
millions d’euros sur les années 2015/2017. Il serait opportun de créer un mouvement d’échanges et de
coopération pour promouvoir les charcuteries-salaisons.
Simplification administrative à tous les niveaux
L’Administration française doit être un facilitateur pour les entreprises. Les mesures gouvernementales
doivent tenir compte des contraintes économiques des PME, en rendant les procédures plus faciles et plus
rapides.
11

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