L e s fich e s d e Ju risp ru d e n ce d e www.e Ju ris.b e
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L e s f i c h e s d e j u r i s p r u d e n c e d ’ e J u r i s . b e : Im m o b i l i e r – F i s c a l i t é – U r b a n i s m e - C o p r o p r i é t é – C o n s t r u c t i o n Responsabilité du fait des animaux Responsabilité partage n° 167 Les fiches de Jurisprudence de www.eJuris.be Tribunal de 1ère instance de Bruxelles, Jugement du 12 février 2001 Par application de l'article 1385 du Code civil, il existe une présomption de faute à l charge du propriétaire lorsque l'animal provoque un dommage à un tiers comme en l'espèce. "Le gardien ne peut échapper à la responsabilité qu'en faisant la preuve positive que l'accident est la conséquence soit d'une cause étrangère, soit d'un cas fortuit ou de force majeure, soit d'une faute commise par la victime" (R.P.D.B., T. II, "Responsabilité", n° 1049). Suivant le défendeur, l'accident résulte du fait de la demanderesse qui a voulu caresser l'animal en dérogeant ainsi "à la règle élémentaire de prudence de ne jamais s'approcher d'un chien qui ne vous appartient pas surtout si l'animal est de grande taille et accompagne son maître qu'il défend instinctivement. Toutefois, mieux que la victime, le propriétaire devrait connaître les réactions de son chien. Partage des responsabilités (RGDC 2001, p. 467) Jugement du 12 février 2001 Le Tribunal, (…) RETROACTES Il n'est pas contesté que les faits se sont déroulés le 17 mai 1995 dans la matinée devant le domicile du demandeur alors que le chien était tenu en laisse el portait une muselière, pas plus d'ailleurs que la défenderesse connaissait le chien. Il ne peut être contesté que le défendeur avait son chien sous sa garde lors de l'accident puisqu'elle tenait en laisse. A ce titre, par application de l'article 1385 du Code civil, il existe une présomption de faute à sa charge lorsque l'animal provoque un dommage à un tiers comme en l'espèce. "Le gardien ne peut échapper à la responsabilité qu'en faisant la preuve positive que l'accident est la conséquence soit d'une cause étrangère, soit d'un cas fortuit ou de force majeure, soit d'une faute commise par la victime" (R.P.D.B., T. II, "Responsabilité", n° 1049). C'est ce dernier point que le défendeur va tenter de prouver; Selon le défendeur, l'accident résulte du fait de la demanderesse qui a voulu caresser l'animal en dérogeant ainsi "à la règle élémentaire de prudence de ne jamais s'approcher d'un chien qui ne vous appartient pas surtout si l'animal est de grande taille et accompagne son maître qu'il défend instinctivement." De l'enquête qu'a fait mener l'assureur du défendeur, il ressort que: - la demanderesse admet qu'arrivée à proximité du chien, elle s'est baissée pour le caresser. "Je connais ce chien pour l'avoir déjà vu auparavant" - le défendeur de son côté admet que "Lorsque mon chien a sauté, il se trouvait derrière moi vu que j'ouvrais la porte d'entrée" ce qui est confirmé par la demanderesse elle-même lorsqu'elle déclare en page 3, alinéa 3 de l'enquête, "C'est exactement à cet endroit précis, devant sa porte d'entrée et alors qu'il s'apprêtait à mettre les clés dans sa serrure", Manifestement, le défendeur a relâché son attention lorsque la victime est entrée dans la maison et c'est à ce moment aussi que la victime s'est penchée pour caresser le chien ce qui implique une faute également de la victime. En effet selon toute vraisemblance, le chien n'aurait pas bougé si la victime ne s'était pas approchée du chien mais il appartenait cependant au défendeur de faire en sorte qu'il gardât toujours le contrôle de son chien même pour ouvrir la porte de sa maison en maintenant par exemple la laisse très courte pendant cette opération. Car, mieux que la victime, il devait connaître les réactions de son chien dans ses manifestations de sympathie puisque c'est dans un même élan l'un vers l'autre que l'animal et la victime se sont heurtées avec autant de force sans aucune mauvaise intention de part et d'autre puisqu'il apparaît également que les parties entretiennent des relations d'amitié depuis dix ans et que la victime avait admis connaître le bouvier du défendeur. Dans ce contexte il échet de conclure à un partage de responsabilité par l'inattention passagère du défendeur qui a permis au chien d'aller au devant d'une personne qu'il connaissait et qui voulait répondre à une manifestation de sympathie et par la démarche de la victime entraînant la réaction du chien alors que l'attention de son maître était tournée vers l'ouverture de la porte. Chacune des parties a été la cause en part égale de l'accident survenu et doit en assumer les conséquences dans la même proportion.