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www.challenges.fr
Date : 29/11/2013
Auteur : Marco Mosca
Xbox One/PS4 : la guerre des consoles de jeux vidéo est relancée
Avec leur console de salon de nouvelle génération, Microsoft et Sony prennent deux options
différentes. Premiers résultats après Noël.
Soirée de lancement de la Xbox One, à Auckland, le 22 novembre. AFP
Rien n’était trop beau pour célébrer le lancement de la Xbox One, la nouvelle console de jeux de
Microsoft. A Paris, le 21 novembre, le géant informatique avait convié près d’un millier de personnes
pour une soirée festive à la Cité de la mode et du design sur les bords de Seine. Un choix judicieux :
sa structure verte rappelle furieusement la couleur emblématique du logo Xbox. L’événement était à
la hauteur de l’enjeu. D’abord parce que le précédent lancement remonte à 2005, une éternité. Mais
aussi, et surtout, parce qu’il précède d’une semaine la commercialisation, le 29 novembre, en Europe,
de la console concurrente, la PlayStation 4 de Sony, qui a déjà enregistré des ventes record aux
Etats-Unis et au Canada, avec 1 million de machines achetées le premier jour. Un chiffre également
atteint par la Xbox One le 22 novembre, mais dans treize pays.
Ce lancement simultané est une première dans l’histoire de l’industrie du jeu vidéo. Il met un terme
au cycle précédent entamé il y a huit ans et qui s’est soldé par la victoire de la Wii de Nintendo
sur ces deux rivaux. Cette nouvelle ère promet une guerre de tranchées acharnée entre les deux
prétendants, d’autant que les ventes de la Wii U, la petite dernière du fabricant japonais, lancée en
2012, ne décollent pas. Pour l’industrie en général, c’est la promesse d’une sacrée bouffée d’air frais.
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Le cabinet Gartner prévoit un chiffre d’affaires de 44 milliards de dollars en 2013 pour le seul segment
des consoles et des jeux dédiés, pour 37 milliards en 2012 et 55 milliards en 2015.
Le "tout-en-un" de Microsoft
Le match entre Microsoft et Sony a démarré en juin au salon de l’E3 de Los Angeles, la grandmesse mondiale du jeu vidéo (pour en savoir plus, lire : Comment Sony a mis KO Microsoft à l'E3).
L’occasion de dérouler, depuis plusieurs mois déjà, deux stratégies bien distinctes. Le premier veut
imposer la Xbox comme le nouveau portail incontournable de tous les divertissements au cœur du
salon. En la dévoilant au printemps, Yusuf Mehdi, le vice-président de la division Entertainment, a
annoncé "le début d’une nouvelle génération de jeux et de divertissements et une nouvelle génération
de téléviseurs intelligents". Le choix du nom n’est pas un hasard, "One" faisant référence au all in one,
le "tout-en-un".
Car Microsoft entend ratisser large. Ne visant pas seulement les très gros joueurs, il veut reproduire
ce que Nintendo est parvenu à faire avec sa Wii, à savoir mettre devant la console les enfants, les
parents et les grands-parents, en offrant aussi – outre du jeu – de la télévision, du cinéma, de la
musique, du sport, de l’Internet, des réseaux sociaux… Le tout avec une interface unique pilotable à
distance grâce au système de reconnaissance gestuelle et vocale Kinect. "L’idée, c’est de changer la
façon dont les gens consomment de la télévision", explique Hugues Ouvrard, directeur de la division
Xbox France. Place au multitâche : il est désormais possible de zapper d’une chaîne à une autre
par la voix, de jouer à un jeu ou d’utiliser Skypetout en ayant un œil sur son programme télé… De
nombreux partenariats ont été signés en France, notamment avec Orange, Canal+, FranceTV Pluzz,
M6, TF1 ou SFR pour intégrer dans le bouquet une offre de services la plus variée possible. "L’idée
pourrait être, à terme, de remplacer la box des opérateurs", décode Leslie Griffe de Malval, analyste à
Fourpoints IM.
Sony centré sur les joueurs
Le discours marketing de Microsoft a toutefois décontenancé les vrais joueurs et les fans de la
marque (Pour en savoir plus, lire : "Les 5 étapes d'une communication ratée"). Sony n’avait plus
qu’à surfer sur le mécontentement et focaliser sa stratégie sur le jeu. Au sein du groupe nippon, le
message est on ne peut plus clair. La PS4 est une console de jeux faite avant tout pour les gamers.
Une communication très efficace qui lui a permis de prendre très vite l’avantage. "Selon les premiers
chiffres, Sony a visiblement gagné la bataille de la communication, décrypte Leslie Griffe de Malval.
Car au démarrage, ce sont d’abord les joueurs qui achètent la console."
Sony propose une machine un peu plus puissante que sa rivale et orientée vers les réseaux
sociaux. "Nous avons observé les changements qui ont touché la manière de vivre des gens,
et particulièrement ce que les réseaux sociaux ont apporté. C’est pourquoi la console permet
de partager son expérience et de voir ce que font les amis", explique Jim Ryan, patron de Sony
Computer Entertainment Europe. "La dimension sociale des jeux va prendre de plus en plus
d’importance", prédit, quant à lui, David Cage, fondateur du studio français de développement de jeux
vidéo Quantic Dream.
La machine de Sony fait aussi la différence en termes de tarif : 399 euros, 100 euros de moins que la
Xbox One, qui intègre toutefois le système Kinect. "En Europe, où la situation économique n’est pas
facile, nous pensons que nous avons un bon prix", tranche, confiant, Jim Ryan.
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Une course de fond
Derrière ces deux tactiques, la cible reste au final la même. "Les deux acteurs ont pour stratégie
d’augmenter leur base de clientèle en draguant les joueurs occasionnels qui ont en partie quitté
Nintendo pour se tourner vers les smartphones et les tablettes", explique Richard Beaudoux, analyste
à Natixis. C’est là tout l’enjeu de ce nouveau cycle pour les fabricants de hardware. Intégrer le jeu
mobile dans l’offre, pour séduire ceux qui, aujoud’hui, se contentent de leur téléphone ou de leur
tablette. "Nous nous attendons à des consoles plus ouvertes, notamment sur le monde du mobile,
avec la systématisation des tablettes ou téléphones comme deuxième écran", explique David Cage
(Pour en savoir plus, lire : David Cage et les consoles "Next Gen")
Sony semble prendre le meilleur départ, mais à Microsoft, on rappelle que le business des consoles
est une course de fond. "Nous parlons d’une génération de sept à huit ans", prévient Hugues
Ouvrard. Au cours des premiers mois, la question des approvisionnements va en effet se poser pour
le fabricant japonais. Seuls les clients ayant précommandé leur console seront servis. Les autres
devront attendre février ou mars 2014. Son rival américain pourrait en profiter… (Pour en savoir plus,
lire : Sony, la PS4 et les ruptures de stocks)
Autre nouveauté, les fabricants vont gagner de l’argent dès les premières ventes. Jusqu’à présent,
ils vendaient les consoles presque à perte et tiraient bénéfices des jeux. Le cabinet IHS estime ainsi
que Sony devrait gagner 18 dollars par machine (Pour en savoir plus, lire : "Ce que rapporte vraiment
chaque PS4"). "Ils vont pouvoir baisser plus rapidement le prix pour démocratiser leurs consoles.
C’est très bon pour l’industrie", reconnaît Richard Beaudoux, qui table sur des ventes supérieures
à celles de la précédente génération : 12 millions de consoles environ d’ici à mars 2014, prévoit
l’analyste. Et sur l’ensemble du cycle, il annonce de 90 à 100 millions de consoles vendues pour
chacun des deux fabricants, soit 20% de plus que pour la génération précédente. Reste à savoir qui
prendra l’ascendant.
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