Calcul du risque de trisomie 21 fœtale : comparaison du logiciel Fast
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Calcul du risque de trisomie 21 fœtale : comparaison du logiciel Fast
Article original Ann Biol Clin 2013 ; 71 (1) : 31-8 Calcul du risque de trisomie 21 fœtale : comparaison du logiciel Fast Screen pre I plus avec le logiciel ViewPoint. Évaluation des algorithmes de calcul Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Prenatal risk calculation: comparison between Fast Screen pre I plus software and ViewPoint software. Evaluation of the risk calculation algorithms Jean-François Morin1 Eléonore Botton2 François Jacquemard3 Anouk Richard-Gireme4 1 Biostatistique et informatique médicale, Faculté de médecine, Brest, France <[email protected]> 2 Laboratoire de biologie médicale, Hôpital américain, Neuilly-sur-Seine, France 3 Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal, Hôpital américain, Neuilly-sur-Seine, France 4 Thermo Fisher Scientific, Clinical Diagnostic Division, Clichy, France Résumé. La Fédération allemande de médecine fœtale a mis au point un nouvel algorithme nommé Prenatal Risk Calculation pour le calcul du risque de trisomie 21 fœtale à partir de la fraction libre de l’hCG, de la PAPP-A et de la clarté nucale. Cet algorithme a la particularité d’utiliser des degrés d’extrêmes (DoE) au lieu des multiples de la médiane (MoM). Les biologistes dosant les marqueurs sériques sur les automates KryptorTM de la société Thermo Fisher Scientific utilisent pour le calcul de risque le logiciel Fast Screen pre I plus dont le noyau de calcul est cet algorithme. Notre étude repose sur les données de 2 092 dossiers de patientes dont 19 présentent une pathologie fœtale. Ces dossiers avaient été exploités au préalable par le logiciel ViewPoint utilisant classiquement les MoM. Les liens entre DoE et MoM ont pu être analysés et les différents risques, déduits des deux logiciels, comparés. Il ressort de cette étude que le logiciel Fast Screen pre I plus fournit des risques en accord avec ceux déduits de ViewPoint, mais donne significativement moins de faux positifs que ce logiciel. Mots clés : trisomie 21 fœtale, degrés d’extrêmes, logiciel Fast Screen pre I plus, Kryptor doi:10.1684/abc.2012.0776 Abstract. The Fetal medicine foundation (FMF) has developed a new algorithm called Prenatal Risk Calculation (PRC) to evaluate Down syndrome screening based on free hCG, PAPP-A and nuchal translucency. The peculiarity of this algorithm is to use the degree of extremeness (DoE) instead of the multiple of the median (MoM). The biologists measuring maternal seric markers on KryptorTM machines (Thermo Fisher Scientific) use Fast Screen pre I plus software for the prenatal risk calculation. This software integrates the PRC algorithm. Our study evaluates the data of 2.092 patient files of which 19 show a fœtal abnormality. These files have been first evaluated with the ViewPoint software based on MoM. The link between DoE and MoM has been analyzed and the different calculated risks compared. The study shows that Fast Screen pre I plus software gives the same risk results as ViewPoint software, but yields significantly fewer false positive results. Article reçu le 12 avril 2012, accepté le 21 mai 2012 Key words: prenatal risk calculation, degree of extremeness, Fast Screen pre I plus software, Kryptor Tirés à part : J.-F. Morin Pour citer cet article : Morin JF, Botton E, Jacquemard F, Richard-Gireme A. Calcul du risque de trisomie 21 fœtale : comparaison du logiciel Fast Screen pre I plus avec le logiciel ViewPoint. Evaluation des algorithmes de calcul. Ann Biol Clin 2013 ; 71(1) : 31-8 doi:10.1684/abc.2012.0776 31 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Article original Les dosages de la fraction libre de la chaîne bêta de l’hormone chorionique gonadotrope (hCG) et de la protéine plasmatique placentaire de type A (PAPP-A), associés à la mesure échographique de la clarté nucale (CN) constituent une référence pour l’évaluation du risque (R) de trisomie 21 fœtale au cours du premier trimestre de grossesse. Ce procédé non invasif a été introduit en 1998 par la Fédération de médecine fœtale (FMF) anglaise [1]. Les logiciels permettant le calcul de ce risque reposent sur l’exploitation du multiple de la médiane (MoM). À partir d’une base de données de 70 030 femmes enceintes porteuses de fœtus sains, la FMF allemande a mis au point un nouvel algorithme, nommé « Prenatal Risk Calculation » (PRC), exploitant la notion de degré d’extrêmes (DoE). Cet algorithme, qui constitue le noyau de calcul du logiciel Fast Screen pre I plus, se distingue très nettement de ceux utilisant les MoM. Le DoE est, à longueur crânio-caudale (LCC) donnée, le rapport de deux écarts : écart entre la concentration mesurée et une valeur centrale (Ccent ) et écart entre Ccent et l’un ou l’autre des centiles 5 % ou 95 % [2-4], selon la situation de la concentration par rapport à cette valeur centrale. De plus, le DoE subit une transformation mathématique afin que puisse être calculé un rapport de vraisemblance déduit de fonctions gaussiennes. Enfin, le risque est obtenu en traitant les rapports de vraisemblance des marqueurs sériques (MS) et de CN par le théorème de Bayes. Il faut souligner que, dans sa version initiale, l’algorithme de calcul ne tient compte ni du tabagisme de la femme, ni de son poids, ni de son origine géographique. L’importance de ces différences a motivé ce travail. À partir d’un fichier de 2 092 patientes nous avons, d’une part, analysé la liaison entre MoM et DoE et testé l’influence du poids sur cette liaison et, d’autre part, comparé la classification des risques déduits des deux logiciels. Matériel et méthodes Patientes et données disponibles Notre travail utilise les données de 2 092 dossiers de femmes enceintes dont les marqueurs sériques du premier trimestre ont été dosés sur l’automate KryptorTM (Thermo Fisher Scientific) entre 2007 et 2009 par le laboratoire de l’Hôpital américain (Neuilly-sur-Seine). Les mesures des CN ont été obtenues entre 11 SA + 0 J et 13 SA + 6 J semaines d’aménorrhée (SA) par les échographistes du centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) situé dans l’Hôpital américain. Les échographistes étaient formés et certifiés par la FMF anglaise. Les risques ont été calculés 32 avec le logiciel ViewPoint (GE Healthcare) à partir des données exprimées en MoM. Dix-neuf dossiers présentaient des anomalies génétiques dont 11 cas de trisomie 21. Les informations essentielles de ces dossiers ont été introduites dans le logiciel Thermo Fisher Brahms Fast Screen pre I plus (Thermo Fisher Scientific) : date de naissance de la patiente, date d’échographie, date de prélèvement, LCC, concentrations des MS et CN. Les résultats obtenus sont : les DoE des MS, les risques déduits de la CN seule (RCN ), des MS seuls (RMS ) et enfin le risque final (RF ) combinant MS et CN. Moyennes, médianes, écarts types, amplitudes et centiles 5 % et 95 % de quelques caractéristiques sont données dans le tableau 1. MoM et DoE Rappelons que le MoM est le rapport de la concentration du marqueur sérique à une concentration médiane (Med) pour SA données. Cette médiane est généralement calculée à partir d’une équation mathématique Med = f(SA) déduite par ajustement à une base de concentrations obtenues chez un très grand nombre de femmes dont le fœtus ne présentait aucune anomalie chromosomique (population N). Ces concentrations sont transformées en MoM à l’aide du polynôme Med = f(SA) ; les log(MoM) sont ensuite calculés ainsi que la moyenne MN et l’écart type SN de leur ensemble. De même, les concentrations obtenues chez un très grand nombre de femmes dont le fœtus présentait une trisomie 21 (population P) sont transformées en leur MoM par la même équation, puis en log(MoM) afin d’obtenir la moyenne MP et l’écart type SP de ces logarithmes. Les populations N et P des log(MoM) sont considérées comme gaussiennes. Enfin, les log(MoM) sont corrigés de différents facteurs (poids maternel, tabagisme, origine géographique, diabète. . .) avant d’être traités dans le noyau de calcul du logiciel pour obtenir le risque final calculé. Le DoE est un écart relatif : il est, pour une LCC donnée, l’écart de la concentration (C) à la concentration centrale (CCent ) divisé par l’écart de CCent au centile 5 % (C5 ) ou 95 % (C95 ) selon que C est inférieure ou supérieure à CCent . DoE se calcule donc par l’une ou l’autre des expressions suivantes : DoE = C – CCent C95 – CCent DoE = – C – CCent C5 – CCent si C > CCent (équation 1) si C ≤ CCent (équation 2) Ces formules montrent que le DoE peut être à valeurs positives ou négatives, qu’il est de valeur nulle si C = CCent et égale à ± 1 selon que C est égale au 95e ou au 5e centile. Ann Biol Clin, vol. 71, n◦ 1, janvier-février 2013 Comparaison de deux logiciels de calcul du risque de trisomie 21 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Tableau 1. Caractéristiques statistiques essentielles des 2 092 dossiers. Age maternel (années) Poids (kg) SA (jours) LCC (mm) CN (mm) MoM de l’hCG MoM de la PAPP-A DoE de l’hCG DoE de la PAPP-A Moyenne 33,40 60,12 73,42 62,56 1,599 1,17 1,11 - 0,142 0,093 Médiane 33,48 59 73 63 1,5 0,985 1,006 - 0,224 0,049 Valeur centrale, centiles 5 % et 95 % sont calculés à partir de polynômes C = f(LCC) déduits d’une base de 70 030 dossiers d’une population N [3, 4]. L’intervalle entre les polynômes 5 % et 95 % est appelé bande de référence. La largeur de cette bande varie en fonction de la LCC du fait de la variation de l’écart type des concentrations en fonction de ce paramètre. Le logiciel positionne à l’écran, par rapport à sa propre bande, le DoE calculé pour chacun des deux marqueurs sériques, attirant ainsi l’attention sur les DoE hors de l’intervalle [- 1 ; 1], toute valeur extérieure à cet intervalle pouvant être considérée comme peu probable et donc suspecte. Au contraire des MoM, les DoE ne subissent aucune correction dans cette version du logiciel. Écart type 4,44 9,38 4,42 8,12 0,633 0,743 0,592 0,638 0,815 Amplitudes 20,0-46,8 38-134 60-90 45-84 0,4-14,5 0,2-6,0 0,15-6,0 - 1,43-4,46 - 1,64-19,69 Centiles 5 et 95 % 26,15-40,5 49-76 66-81 49-76 0,8-2,5 0,40-2,55 0,41-2,16 - 0,978-0,965 - 0,893-1,288 Le risque est enfin calculé par l’intermédiaire de la formule de Bayes après multiplication du LR total par le risque lié à l’âge maternel [2, 3]. Méthodes statistiques d’exploitation des données La corrélation linéaire a été utilisée pour la comparaison des DoE aux MoM ainsi que pour la comparaison des différents risques calculés. Les coefficients de corrélation, après transformation de Fisher, sont comparés par le t de Student. La concordance entre les risques donnés par les deux logiciels a été mesurée par le kappa de Cohen et les discordances ont été soumises au test de McNemar pour données appariées. Les calculs statistiques ont été effectués avec les logiciels Excel© et StatView© . Risque calculé par les MoM et les DoE Les log(MoM), X1 et X2 , des deux marqueurs sériques sont calculés compte tenu de l’âge gestationnel de la femme. Le rapport de vraisemblance des marqueurs sériques ou likelihood ratio (LRMS ) peut alors être calculé. C’est le rapport des deux densités gaussiennes bi-variées FN (X1 , X2 , MN1 , SN1 , MN2 , SN2 , RN12 ) et FP (X1 , X2 , MP1 , SP1 , MP2 , SP2 , RP12 ) dans lesquelles RN12 et RP12 sont les coefficients de corrélation linéaire entre les log(MoM) des deux marqueurs dans les populations P et N. Le produit de LR par le risque maternel lié à l’âge (RA) donne le risque calculé par les seuls marqueurs sériques (RMS ). Enfin, le risque final (RF ) s’obtient en multipliant RMS par le rapport de vraisemblance propre à la clarté nucale. Les DoE des marqueurs sériques sont calculés compte tenu de la LCC de la femme puis soumis chacun à une transformation linéaire. Chaque LR est calculé séparément : le LR de chacun des marqueurs est obtenu en introduisant le logarithme Y de la transformation linéaire dans des densités gaussiennes GN (Y, MN , SN ) et GP (Y, MP , SP ) propres à chaque marqueur et en calculant le rapport de ces densités. Le LR total est déduit du produit des LR des marqueurs sériques par le LR de la clarté nucale. Ann Biol Clin, vol. 71, n◦ 1, janvier-février 2013 Résultats Comparaison des DoE aux MoM Lors d’un changement de logiciel, il est usuel d’étudier la correspondance entre les MoM des MS et entre les MoM de la CN donnés par chacun des logiciels. En général, cette correspondance est résumée par une régression. Avec Fast Screen Pre I Plus, il s’agit cette fois de correspondances entre MoM et DoE. Cette comparaison est cependant limitée aux seuls MS car Fast Screen Pre I Plus ne donne pas accès aux DoE de CN : en conséquence, ces DoE n’ont pu être comparés aux MoM de CN donnés par le logiciel ViewPoint. Relation théorique entre DoE et MoM DoE et MoM sont des transformations linéaires de concentrations mesurées sur un même automate. De ce fait ces transformations doivent être corrélées. La relation entre DoE et MoM peut être exprimée de façon algébrique. En effet, en divisant le numérateur et le dénominateur des 33 Article original équations 1 et 2 par la médiane pour une LCC donnée, on obtient : CCent C CCent – MoM – Med Med Med DoE = = CCent CCent C95 C95 – – Med Med Med Med Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. = MoM – MoMCent MoM95 – MoMCent (équation 1 bis) si C > CCent CCent C CCent – MoM – Med Med Med DoE = – = CCent CCent C5 C5 – – Med Med Med Med =– MoM – MoMCent MoM5 – MoMCent si C ≤ CCent (équation 2 bis) Il s’agit dans les deux cas de relations linéaires : DoE = A1 . MoM + B1 , DoE = A2 . MoM + B2 dont les valeurs des paramètres A et B dépendent de la LCC. La connaissance de la médiane pour une LCC donnée permet de les calculer. La dissymétrie de la distribution des concentrations autour de la valeur centrale implique que les dénominateurs C95 − CCent et CCent − C5 ont, pour une LCC donnée, des valeurs différentes. Ce changement de paramètre dans le calcul du DoE se traduit par une rupture de pente à DoE = 0 dans le nuage de points DoE = f(MoM). La figure 1 illustre cette rupture dans le cas d’un diagramme de corrélation entre MoM et DoE de la hCG pour LCC = 45 mm : le diagramme de corrélation est donc constitué de deux droites différentes. En conséquence, la comparaison DoE versus MoM par régression linéaire exige de séparer les DoE positifs des DoE négatifs et toute interprétation déduite d’une comparaison globale [5] est biaisée. Lorsque LCC augmente, les pentes des droites diminuent tandis que les ordonnées à l’origine augmentent. En conséquence, le diagramme DoE = f(MoM) pour toutes les LCC observées fait apparaître une dispersion résiduelle liée à ces variations. Cette dispersion résiduelle est a fortiori plus importante encore lorsque MoM et DoE sont déduits de bases de données différentes comme l’illustre la figure 2. Régression et corrélation entre MoM et DoE Pour comparer globalement DoE et MoM il faut donc séparer les DoE en deux groupes : DoE > 0 et DoE ≤ 0. C’est avec cette précaution qu’une analyse par corrélation linéaire peut être effectuée. Les résultats obtenus sont les suivants : – pour les DoE ≤ 0 : hCG : DoE = 1,1535 MoM − 1,3887 (r = 0,867 ; n = 1 258), PAPP-A : DoE = 1,0500 MoM − 1,1989 (r = 0,788 ; n = 970). – pour les DoE > 0 : hCG : DoE = 0,6553 MoM − 0,7526 (r = 0,960 ; n = 834), PAPP-A : DoE = 0,8740 MoM − 0,6715 (r = 0,862 ; n = 1 122). Médianes des MoM et des DoE Le MoM fait référence à la médiane à SA données. En conséquence, les concentrations doivent se répartir en nombres statistiquement égaux autour de cette médiane et la médiane des MoM doit être proche de 1. Cette vérification régulière dans le temps peut constituer un outil de contrôle de qualité pour le biologiste [6]. Les médianes des MoM donnés par le logiciel ViewPoint sont 0,985 pour l’hCG et 1,006 pour la PAPP-A. Ces valeurs ne diffèrent pas statistiquement de la valeur 1 théoriquement attendue (p = 0,70 et p = 0,66 respectivement). Le DoE fait référence à une valeur centrale CCent et à l’écart entre cette valeur et le centile 5 % ou 95 % selon que la concentration est inférieure ou supérieure à CCent . Or, pour une LCC donnée (ou une SA donnée), les concentrations sont distribuées selon des lois statistiques dissymétriques généralement considérées comme approximativement lognormales. Pour ces distributions, de dissymétrie gauche, la moyenne est toujours supérieure à la médiane comme on peut le constater dans le tableau 1. Tableau 2. Tableaux croisés des pourcentages des risques ≥ 1/250 et < 1/250 obtenus avec les logiciels ViewPoint (VP) et Fast Screen (FS) sur les 2 092 dossiers. VP RA FS RCN RMS RF ≥ 1/250 ≥ 1/250 33,89 < 1/250 2,29 Total 36,18 ≥ 1/250 8,89 < 1/250 5,26 Total 14,15 ≥ 1/250 13,05 < 1/250 2,63 Total 15,68 ≥ 1/250 5,88 < 1/250 2,01 Total 7,89 < 1/250 Total 0,00 33,89 63,81 66,10 63,81 100 0,48 9,37 85,37 90,63 85,85 100 4,88 17,93 79,44 82,07 84,32 100 3,11 8,99 89,01 91,01 92,11 100 RA : risque lié à l’âge maternel. RCN : risque déduit de la seule clarté nucale. RMS : risque déduit des seuls marqueurs sériques. RF : risque final déduit des risques précédents. 34 Ann Biol Clin, vol. 71, n◦ 1, janvier-février 2013 Comparaison de deux logiciels de calcul du risque de trisomie 21 linéaires sur les risques inverses (1/R). Les concordances entre risques sont mesurées par le kappa de Cohen et comparées par le test de McNemar sur des tableaux croisés classant les effectifs des risques selon leur position par rapport au risque seuil 1/250, valeur au-dessus de laquelle une amniocentèse est proposée à la patiente. 1.5 DoE DoE = 0,8910 MoM - 0,9433 1.0 0.5 MoM 0.0 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 -0.5 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. -1.0 DoE = 1,666 MoM - 1,764 -1.5 Figure 1. Droites de régressions DoE versus MoM pour LCC = 45 mm. Les couples de points (MoM, DoE) sont situés sur deux droites de caractéristiques différentes. 5.0 4.0 DoE 3.0 Risques liés à l’âge maternel (RA ) Les risques liés à l’âge maternel donnés par les deux logiciels sont pratiquement identiques. La droite de régression obtenue entre les risques inverses est 1/RAFS = 1,020.1/RAVP − 19,87 (r = 0,9992). Soulignons cependant qu’une légère forme sigmoïde du nuage de points est observée : ceux-ci sont un peu au-dessus de la droite pour les risques inverses élevés et un peu en dessous pour les risques inverses les plus faibles. Comme le montre le tableau 2, le logiciel Fast Screen pre I plus annonce plus de résultats positifs (≥ 1/250) que le logiciel ViewPoint. Le test de McNemar signe une différence statistique (p < 10-9 ). Cependant, le test kappa de Cohen indique pour l’ensemble un accord jugé « excellent » (K = 0,95). 2.0 1.0 MoM 0.0 0.0 -1.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 -2.0 Figure 2. Diagramme de dispersion des DoE versus MoM pour toutes les LCC de l’étude. Centiles des MoM et des DoE Le risque final calculé est le résultat essentiel dans le calcul de risque de trisomie 21 fœtale. Cependant, MoM et DoE ne sont pas que de simples intermédiaires dans le calcul : ils sont aussi des indicateurs d’anomalies chromosomiques qui peuvent être déterminants, en particulier lorsque le risque calculé est inférieur au risque choisi pour seuil. Le logiciel Fast Screen pre I plus fournit pour cette raison un graphique situant le DoE par rapport aux centiles 5 % et 95 %. Il a donc paru intéressant d’évaluer les centiles des MoM et DoE. Les valeurs de ces centiles figurent dans le tableau 1. Comparaison des risques calculés (R) Les risques liés à l’âge maternel, ceux calculés avec la seule clarté nucale, avec les seuls marqueurs sériques et enfin avec les trois marqueurs sont proposés par Fast Screen Pre I Plus (FS) et ViewPoint (VP). La comparaison des risques liés à l’âge a été effectuée par régression en coordonnées Ann Biol Clin, vol. 71, n◦ 1, janvier-février 2013 Risques déduits de la seule clarté nucale (RCN ) La corrélation entre les risques inverses (1/RCN ) obtenus avec la seule clarté nucale a pour expression 1/RCNFS = 0,985.1/RCNVP − 136,3 (r = 0,941). Les risques calculés par le logiciel Fast Screen pre I plus sont statistiquement supérieurs à ceux donnés par le logiciel ViewPoint. Le tableau 2 indique la position des risques par rapport au seuil 1/250 : là encore le logiciel Fast Screen pre I plus annonce plus de résultats positifs. Le test de McNemar indique une différence statistique (p < 109 ). Le test kappa permet cependant de qualifier de « bon » l’accord entre les résultats donnés par les deux logiciels (K = 0,72). Risques déduits des deux marqueurs sériques (RMS ) La corrélation entre les risques inverses (1/RMS ) déduits des seuls marqueurs sériques est 1/RMSFS = 1,32.1/RMSVP − 131,5 (r = 0,749). Les risques calculés par le logiciel Fast Screen pre I plus sont statistiquement inférieurs à ceux calculés par le logiciel ViewPoint. Le tableau 2 indique la position des risques trouvés par rapport au seuil 1/250 : avec les seuls marqueurs sériques le logiciel Fast Screen pre I plus annonce moins de résultats positifs (p < 10-4 ). Le kappa permet cependant de qualifier de « bon » l’accord entre les résultats donnés par les deux logiciels (K = 0,73). Risques déduits des trois marqueurs (RF ) Les risques inverses finaux (1/RF ) permettent d’obtenir la régression suivante : 1/RFFS = 0,819.1/RFVP + 881.6 35 Article original Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. (r = 0,734). Le tableau 2 croise les valeurs trouvées par rapport au seuil 1/250. Le logiciel Fast Screen pre I plus donne significativement moins de positifs que le logiciel ViewPoint (p = 0,03). Le test kappa indique un « bon » accord entre les résultats donnés par les deux logiciels (K = 0,67). Discussion Ce présent travail a pour objet de répondre à certaines des questions que se pose un biologiste lors d’un changement de logiciel telles les correspondances entre anciens et nouveaux résultats : correspondance entre DoE et MoM, entre risques calculés, entre nombre de faux positifs et de faux négatifs générés. L’absence de correction liée au poids maternel a de quoi surprendre car tous les logiciels de calcul de risque tiennent compte de ce facteur poids. Les concepteurs du logiciel ont objecté que la correction n’affectait que de quelques pour cent les bases de données et les résultats globaux. Cependant, il a paru indispensable de rappeler l’existence et l’importance de cette correction et d’en tester la faisabilité. Risques des femmes portant un fœtus atteint d’une anomalie génétique Ces 19 femmes ont une moyenne d’âge de 37,6 ans (amplitude : 29,0-4,9 ans), statistiquement supérieure à celle des autres femmes (p < 10-4 ). Les mesures de CN se situent entre 0,8 et 8,5 mm. Les tableaux croisés des effectifs des différents risques (RA , RCN , RMS et RF ) sont donnés dans le tableau 3 et les valeurs des risques dans le tableau 4. Tableau 3. Tableaux croisés des pourcentages des risques ≥ 1/250 et < 1/250 obtenus avec les logiciels ViewPoint (VP) et Fast Screen (FS) pour les 19 femmes porteuses d’un fœtus atteint d’une anomalie génétique. VP RA FS RCN RMS RF ≥ 1/250 ≥ 1/250 84,21 < 1/250 0,00 Total 84,21 ≥ 1/250 89,47 < 1/250 5,26 Total 94,74 ≥ 1/250 68,42 < 1/250 5,26 Total 73,68 ≥ 1/250 94,74 < 1/250 5,26 Total 100 < 1/250 Total 0,00 84,21 15,79 15,79 15,79 100 0 89,47 5,26 10,53 5,26 100 5,26 73,68 21,05 26,32 26,32 100 0,00 94,74 0,00 5,26 0 19 RA : risque lié à l’âge maternel. RCN : risque déduit de la seule clarté nucale. RMS : risque déduit des seuls marqueurs sériques. RF : risque final déduit des risques précédents. Tableau 4. Anomalies génétiques. RF Anomalies 45,X 45,XX 46,XX, T2 sur qq cellules 46,XY t(5;18) 46,XY, 45,X 47,XXX, 45,X T15 T18 T21 T21 T21 T21 T21 T21 T21 T21 T21 T21 T21 VP 1/241 1/202 1/39 1/442 1/78 1/28 1/12 1/227 1/43 1/5 1/4 1/2 1/2 1/8 1/92 1/49 1/2 1/142 1/3 RA FS 1/1 1/75 1/53 1/144 1/103 1/28 1/18 1/98 1/9 1/30 1/4 1/1 1/1 1/15 1/169 1/75 1/1 1/112 1/2 VP 1/285 1/483 1/149 1/64 1/51 1/44 1/50 1/137 1/201 1/21 1/246 1/199 1/113 1/699 1/143 1/243 1/92 1/249 1/147 RCN FS 1/254 1/467 1/136 1/57 1/44 1/37 1/42 1/122 1/186 1/17 1/228 1/183 1/99 1/681 1/129 1/229 1/80 1/230 1/132 VP 1/3 1/15 1/214 1/11 1/2 1/115 1/3 1/46 1/176 1/31 1/117 1/915 1/14 1/83 1/4 1/258 1/240 1/116 1/30 RMS FS 1/1 1/3 1/142 1/6 1/1 1/55 1/1 1/40 1/226 1/13 1/118 1/1008 1/14 1/90 1/1 1/111 1/125 1/62 1/12 VP 1/2108 1/1463 1/4 1/22 1/3 1/121 1/18 1/24 1/506 1/133 1/194 1/20 1/92 1/407 1/17 1/37 1/12 1/307 1/12 FS 1/4077 1/1604 1/29 1/37 1/8 1/66 1/28 1/43 1/119 1/96 1/326 1/19 1/129 1/568 1/14 1/110 1/18 1/419 1/12 RA : risque lié à l’âge maternel. RCN : risque déduit de la seule clarté nucale. RMS : risque déduit des seuls marqueurs sériques. RF : risque final déduit des risques précédents. VP : logiciel ViewPoint. FS : logiciel FastScreen. 36 Ann Biol Clin, vol. 71, n◦ 1, janvier-février 2013 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Comparaison de deux logiciels de calcul du risque de trisomie 21 Correction du poids maternel Médianes et centiles Il a été montré que la comparaison des DoE aux MoM ne peut être faite par régression linéaire qu’à condition de séparer les DoE en deux groupes selon leur signe. Pour une LCC donnée, les points se répartissent exactement sur deux droites différentes selon les équations 1 bis et 2 bis. Mais, si l’analyse est faite pour toutes les LCC, une dispersion est observée dont l’une des sources a pour origine la variation de la largeur de la bande de référence avec la LCC. Cependant les régressions proposées précédemment entre DoE et MoM sont biaisées car les MoM du fichier étaient corrigés du poids maternel. Ne disposant pas de l’équation de correction du poids utilisée par le logiciel ViewPoint, il n’a pas été possible de calculer des MoM non corrigés du poids pour les comparer aux DoE qui eux ne prennent pas en compte ce facteur. Néanmoins, disposant des poids maternels et des concentrations des marqueurs sériques, il a été possible d’obtenir une équation de correction du poids que nous avons appliquée non aux MoM mais aux DoE. Les comparaisons entre DoE et MoM corrigés du poids maternel donnent les résultats suivants : La médiane d’un ensemble de MoM doit être proche de 1. Les valeurs trouvées pour les médianes de l’hCG et pour la PAPP-A sont en accord statistique avec cette valeur théorique (tableau 1). Ces résultats permettent de penser que les générateurs de médianes utilisés pour calculer les MoM des marqueurs sériques sont adaptés à la population explorée et à l’automate utilisé. En ce qui concerne les DoE, les centiles 5 % et 95 % doivent être proches de -1 et + 1 respectivement. Comme le montre le tableau 1, les centiles de l’hCG sont proches de ces valeurs et les fréquences des DoE en dessous de - 1 et au-dessus de + 1 ne diffèrent pas statistiquement de 5 %. Par contre, les centiles de la PAPP-A en sont très éloignés : 2,4 % des DoE sont inférieurs à -1 et 8,8 % supérieurs à + 1. La comparaison de ces fréquences à la valeur théorique – pour les DoE ≤ 0 : hCG : DoE = 1,3726. MoM − 1,4443 (r = 0,972 ; 1 125) PAPP-A : DoE = 1,4221. MoM − 1,3952 (r = 0,940 ; 967). 5.0 DoE 4.0 3.0 2.0 1.0 MoM 0.0 – pour les DoE > 0 ; hCG : DoE = 0,7344. MoM − 0,7590 (r = 0,986 ; 886) PAPP-A : DoE = 0,9292. MoM − 0,8210 (r = 0,929 ; 1 206). -2.0 La comparaison des droites de régression faisant intervenir les DoE corrigés du poids maternel à celles utilisant les DoE non corrigés montre des différences hautement significatives (p < 10-6 ) soulignant ainsi l’importance du poids dans la valeur de DoE. Précisons aussi que dans tous les cas la correction de poids diminue statistiquement les variances résiduelles (p < 10-6 ). Une manière d’illustrer simplement la nécessité de cette correction de poids consiste à séparer les poids inférieurs à la moyenne (60 kg) de ceux qui lui sont supérieurs. Comme le montre la figure 3, on fait ainsi apparaître deux populations bien distinctes montrant que le poids est une variable influente. Après correction (figure 4), les deux populations se superposent et l’on peut constater aussi que la variance résiduelle a diminué. Ce constat est valable pour les deux marqueurs biologiques. Les risques pathologiques le restent avec cette correction de poids, mais nous n’avons pu évaluer son impact sur les faux positifs. Signalons qu’une nouvelle version de Fast Screen pre I plus propose depuis peu cette correction [7]. Ann Biol Clin, vol. 71, n◦ 1, janvier-février 2013 1.0 0.0 -1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 Figure 3. Diagramme de dispersion des MoM versus DoE pour toutes les LCC de l’étude. En bleu les couples (MoM, DoE) correspondant à des poids inférieurs à la moyenne 60 kg et en gris à des poids supérieurs à cette moyenne. 5.0 4.0 DoE 3.0 2.0 1.0 MoM 0.0 0.0 -1.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0 -2.0 Figure 4. Diagramme de dispersion des MoM versus DoE pour toutes les LCC de l’étude après correction du poids maternel. En bleu les couples (MoM, DoE) correspondant à des poids inférieurs à la moyenne 60 kg et en gris à des poids supérieurs à cette moyenne. 37 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Article original attendue (5 %) indique une différence hautement significative (p < 10-6 ). Ce décalage des centiles observé pour la PAPP-A pourrait provenir d’une mauvaise adaptation des polynômes du logiciel à la population explorée ou encore de ce que l’automate donne des concentrations trop élevées. Constatant ce décalage, nous avons voulu vérifier quelle variation appliquer aux concentrations de la PAPP-A pour obtenir des centiles les plus proches possible des centiles théoriques. Pour cela, chacune des concentrations du fichier a été affectée d’une erreur proportionnelle variant entre 15 % et – 15 % et à chaque fois les DoE du marqueur ont été recalculés. L’analyse montre que les centiles observés pour la PAPP-A sont ceux attendus (fréquence des DoE < 1 et fréquence des DoE > 1 ne différant pas de 5 %) si le pourcentage de variation appliqué aux concentrations est de − 10 %. Risques calculés La comparaison par le test de McNemar des discordances (tableau 2) entre risques calculés par les deux logiciels a mis en évidence des différences statistiques. Cependant le kappa de Cohen indique que la concordance entre ces deux groupes de risques reste bonne. Il est à noter que le logiciel Fast Screen pre I plus annonce plus de valeurs supérieures ou égales à 1/250 pour les risques déduits de l’âge maternel (48 soit 2,29 %) ou déduits de la clarté nucale (100 soit 4,78 %), mais affiche l’opposé pour les risques déduits des marqueurs sériques (- 47 soit - 2,27 %) et pour le risque final (- 23 soit - 1,10 %). Comme on peut le constater (tableau 4) deux risques intermédiaires sont discordants ; à la ligne 9, les deux risques calculés par les seuls MS (1/506 et 1/119) et à la ligne 16 les risques calculés par la CN seule (1/258 et 1/111). Ces divergences ont vraisemblablement pour origine les différences entre les différents algorithmes des deux logiciels ; elles soulignent combien le changement de logiciel au sein d’un laboratoire n’est pas chose aisée. En ce qui concerne le risque final, la proportion de faux positifs issue du logiciel Fast Screen pre I plus (6,98 % ± 0,56) est statistiquement inférieure à celle du logiciel ViewPoint (8,13 % ± 0,60). Le faible effectif des anomalies génétiques ne permet pas une estimation suffisamment robuste de la proportion des vrais positifs ni de comparer l’efficacité des deux logiciels pour la détection des trisomies 21. Seul un cas de faux négatif en moins a été constaté avec le logiciel Fast Screen pre I plus (tableau 4, ligne 4). de la médiane (MoM) et tient compte de l’évolution de la variabilité du marqueur en fonction de la durée de gestation. Il s’appuie sur l’exploitation des percentiles : DoE = - 1 correspond au 5e percentile et DoE = + 1 correspond au 95e percentile. Toute valeur en dehors de l’intervalle [- 1 ; + 1] est suspecte. Les résultats déduits du logiciel Fast Screen pre I plus ont été comparés à ceux donnés par le logiciel ViewPoint utilisant les MoM. Cette étude montre clairement la relation existant entre MoM et DoE et précise que toute analyse de ces deux quantités par corrélation linéaire doit se faire en séparant DoE positifs et DoE négatifs. Les risques trouvés avec le logiciel Fast Screen pre I plus sont en accord avec ceux donnés par le logiciel ViewPoint et la fréquence des faux positifs générée par le premier (6,98 %) est statistiquement inférieure à celle donnée par le second (8,13 %). Par contre, par manque d’effectif, il n’est pas possible de conclure à une amélioration de la fréquence des faux négatifs (0 % contre 5,26 %). On peut regretter que sur cette version de l’algorithme PRC la correction du poids maternel ne soit pas effectuée. La nouvelle version annoncée corrige du poids ainsi que des effets du tabagisme et de l’origine géographique, paramètres dont on sait l’importance dans le calcul de risque de trisomie 21 fœtale. Liens d’intérêts : activités de conseil (Brahms). Références 1. Snijders RJ, Noble P, Sebire N, Souka A, Nicolaides KH. UK multicentre project on assessment of risk of trisomy 21 by maternal age and fetal nuchal translucency thickness at 10-14 weeks of gestation. Fetal Medicine Foundation First Trimester Screening Group. Lancet 1998 ; 352 : 343-6. 2. Merz E. First trimester screening. A new algorithm for risk calculation of chromosomal anomalies developed by FMF Germany. Ultraschall Med 2007 ; 28 : 270-2. 3. Merz E, Thode C, Alkier A, Eiben B, Hackelöer BJ, Hansmann M, et al. A new approach to calculating the risk of chromosomal abnormalities with first-trimester screening data. Ultraschall Med 2008 ; 29 : 639-45. 4. Wellek S, Merz E. Age-related reference ranges for growth parameters. Meth Inform Med 1995 ; 34 : 523-8. 5. Schmidt P, Hörmansdörfer C, Staboulidou I, Hillemans P, Scharf A. Using “degree of extremeness” instead of “multiples of median” in first trimester risk assessment for Down syndrome. An improved method or just a gimmick in face of political motivations ? Arch Gynecol Obstet 2007 ; 278 : 119-24. Conclusion 6. Morin JF, Moineau MP, Morin V, Codet JP, Morin PP. Calcul de risque de trisomie 21 fœtale : suivi statistique des multiples de la médiane. Immunoanal Biol Spec 2003 ; 18 : 2-10. L’algorithme Prenatal Risk Calculation (PRC) intégré dans le logiciel Fast Screen pre I plus repose sur l’exploitation des degrés d’extrêmes (DoE). Le DoE remplace le multiple 7. Merz E, Thode C, Eiben B, Faber R, Hackelöer BJ, Huesgen G, et al. Individualized correction for maternal weight in calculating the risk of chromosomal abnormalities with first-trimester screening data. Ultraschall Med 2011 ; 32 : 33-9. 38 Ann Biol Clin, vol. 71, n◦ 1, janvier-février 2013