Instruments législatifs existant dans le domaine de la lutte
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Instruments législatifs existant dans le domaine de la lutte
MEMO/04/63 Bruxelles, le 18 mars 2004 Instruments législatifs existant dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et projets de mesures déjà présentés au Conseil L’Union a déjà adopté une série de mesures législatives pour lutter contre le terrorisme. Cependant, leur mise en œuvre est souvent lente, médiocre et insuffisante. Les cinq États membres qui n’ont pas encore pris les mesures nécessaires pour transposer la décision-cadre relative au mandat d’arrêt européen1 dans leur droit national devraient le faire de toute urgence. Cette transposition n’est toutefois pas suffisante: la Commission présentera un rapport à la fin de cette année sur les mesures que les États membres ont adoptées et sur le fonctionnement pratique du mandat d’arrêt européen; il s’agit d’une question dont la Commission et Eurojust assurent un suivi permanent. À la suite des événements du 11 septembre 2001, l’Union a adopté une décision marquant un tournant, la décision-cadre relative à la lutte contre le terrorisme2, dont l’objectif est de faire en sorte que les définitions des infractions terroristes soient identiques à travers l’Union et de prévoir des sanctions minimales et maximales communes pour ces infractions odieuses. Trois États membres n’ont pas encore communiqué l’intégralité des mesures prises pour assurer l’application de cet instrument législatif et, pour les autres États membres, il n’est pas encore certain que les mesures nationales mettent pleinement en œuvre les dispositions de la décision-cadre. Au cours des semaines à venir, la Commission portera à la connaissance du Conseil, en des termes dépourvus de toute ambiguïté, les carences dans ce domaine et mettra tout en œuvre pour veiller à ce que les États membres prennent les mesures qui doivent l’être. La convention du 29 mai 2000 relative à l’entraide judiciaire en matière pénale entre les États membres de l’Union européenne, complétée par le protocole de 2001, vise à améliorer les règles relatives à l’entraide judiciaire. Elle contient des dispositions ayant trait aux demandes transfrontalières d’interception de communications et à la surveillance des comptes bancaires. Aucun délai légal n’a été fixé pour la mise en œuvre de cet instrument. À ce jour, seuls quatre États membres ont officiellement ratifié la convention, bien que d’autres États membres aient adopté les dispositions législatives requises. 1 Décision-cadre du Conseil du 13 juin 2002 relative au mandat d'arrêt européen et aux procédures de remise entre États membres, JO L 190 du 18.7.2002, p.1 2 Décision-cadre du Conseil du 13 juin 2002 relative à la lutte contre le terrorisme, JO L 164 du 22.6.2002, p.3. En ce qui concerne les mesures à prendre à l’égard des moyens utilisés par les organisations terroristes pour financer leurs activités, il est fondamental que les États membres adoptent les mesures nécessaires à la mise en œuvre de la décision-cadre du Conseil du 26 juin 2001 concernant le blanchiment d'argent, l'identification, le dépistage, le gel ou la saisie et la confiscation des instruments et des produits du crime3; cette décision-cadre limite les réserves des États membres à l’égard de la convention du Conseil de l'Europe relative au blanchiment, au dépistage, à la saisie et à la confiscation des produits du crime, de 1990, et prévoit le rapprochement des sanctions pour les infractions de blanchiment d’argent. La date limite de mise en œuvre de cet instrument était le 31 décembre 2002, et, bien qu’à une exception près, tous les États membres aient informé la Commission des mesures prises pour en assurer la transposition, dans certains cas, les informations fournies n’étaient pas complètes. La décision-cadre relative aux équipes communes d'enquête4 met en place un outil opérationnel essentiel afin de permettre à des enquêteurs de deux ou plusieurs États membres de collaborer en matière de lutte contre les activités criminelles transfrontalières. Cet instrument aurait dû être mis en application par les États membres au début de l’année 2003, mais, à ce jour, seuls neuf États membres ont communiqué des mesures de transposition à la Commission. Il convient en outre de veiller à tirer pleinement parti des moyens d’action créés par deux décisions du Conseil dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, à savoir la décision du Conseil du 28 février 2002 instituant Eurojust5 et la décision relative à l'application de mesures spécifiques de coopération policière et judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme6. Ce dernier instrument prévoit que tous les États membres sont tenus de désigner des points de contact nationaux chargés de recueillir toutes les informations pertinentes concernant les enquêtes pénales et découlant de celles-ci en ce qui concerne les infractions terroristes qui impliquent toute personne, tout groupe ou toute entité figurant sur la liste annexée à la position commune 2001/931/PESC, et de transmettre ces informations à Europol et à Eurojust. Deux États membres n’ont toutefois pas encore désigné de point de contact national afin d’échanger des informations sur le terrorisme avec Eurojust et Europol. Concernant l’avenir, la Commission demande instamment aux États membres de prouver qu’ils respectent la décision-cadre relative à l'exécution dans l'Union européenne des décisions de gel de biens ou d'éléments de preuve7 avant la date butoir fixée au 2 août 2005. 3 4 5 6 7 Décision-cadre du Conseil du 26 juin 2001 concernant le blanchiment d'argent, l'identification, le dépistage, le gel ou la saisie et la confiscation des instruments et des produits du crime, JO L 182 du 5.7. 2001, p.1 Décision-cadre du Conseil du 13 juin 2002 relative aux équipes communes d'enquête, JO L 162 du 20.6.2002, p.1 Décision du Conseil du 28 février 2002 instituant Eurojust afin de renforcer la lutte contre les formes graves de criminalité, JO L 63 du 6.3.2002, p.1 Décision du Conseil du 19 décembre 2002 relative à l'application de mesures spécifiques de coopération policière et judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme, conformément à l'article 4 de la position commune 2001/931/PESC. Décision-cadre du Conseil du 22 juillet 2003 relative à l'exécution dans l'Union européenne des décisions de gel de biens ou d'éléments de preuve, JO L 196 du 2.8.2003, p.45. 2 La Commission invite les États membres à mettre en œuvre rapidement la législation existant dans le domaine de la sécurité maritime et aérienne, notamment le règlement (CE) n° 2320/2002 relatif à l'instauration de règles communes dans le domaine de la sûreté de l'aviation civile, le règlement (CE) n° 1486/2003 définissant les modalités des inspections effectuées par la Commission dans le domaine de la sûreté de l'aviation civile et le règlement relatif à l'amélioration de la sûreté des navires et des installations portuaires, qui n’a pas encore été publié. Projets d’instruments en matière de lutte contre le terrorisme que le Conseil Justice et affaires intérieures devrait adopter prioritairement: Le projet de décision-cadre relative à la confiscation des produits, des instruments et des biens du crime, qui vise à faire en sorte que tous les États membres disposent de règles efficaces concernant la confiscation des produits du crime, ainsi que de pouvoirs de confiscation élargis. Le Conseil est parvenu à un accord politique relatif à cet instrument le 19 décembre 2002, mais son adoption officielle doit attendre la levée des réserves constitutionnelles et parlementaires de deux États membres. Le projet de décision-cadre relative aux attaques visant les systèmes d'information, qui devrait apporter une réponse à la préoccupation croissante face à la menace potentielle que constitue le cyberterrorisme. Un accord politique a été trouvé le 28 février 2003, mais des réserves parlementaires doivent encore être levées dans trois États membres. Le projet de décision-cadre relative à l'application du principe de reconnaissance mutuelle aux décisions de confiscation. Les discussions au sujet de cet instrument sont pratiquement achevées et les ministres de la justice et de l’intérieur devraient être incités à parvenir à un accord lors de leur réunion du 30 mars 2004. Le projet de décision-cadre du Conseil relative au mandat européen d'obtention de preuves tendant à recueillir des objets, des documents et des données en vue de leur utilisation dans le cadre de procédures pénales8. Cette proposition applique le principe de la reconnaissance mutuelle à l’obtention de certains types d’éléments de preuve et remplace ainsi le régime actuel d’entraide judiciaire dans ce domaine. 8 COM(2003)688 du 14 novembre 2003. 3