Papillomavirus humains
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Papillomavirus humains
Questions au spécialiste Vol. 19 No. 4 2008 Papillomavirus humains Alessandro Diana, Genève Question Rudolf Schlaepfer, La Chaux-de-Fonds Lorsque j’informe de jeunes patientes et leurs parents des problèmes liés aux papillomavirus et du nouveau vaccin, apparaissent des questions souvent intéressantes, parfois, dans la situation «life», embarrassan tes. Les rumeurs qui courent reflètent l’inquiétude et le manque d’information compétente de la population. Ainsi une maman, masseuse de profession (tout à fait honorable) s’inquiète du risque encouru par le contact avec ses patients, souvent des sportifs. Une esthéticienne qui fait des «peeling», a les mêmes craintes. Une jeune fille se demande, si elle risque d’être contaminée par son frère, lorsqu’ils se «bagarrent» , font des batailles de coussins et ne sont donc pas forcément très habillés et une maman se demande, si elle pourrait être contaminée par son fils? à partir de quel âge le garçon est porteur du HPV et peut donc contaminer? Est-ce qu’une fille, préalablement contaminée par un garçon, peut transmettre le HPV à une autre fille? Est-ce que ça s’attrape à la piscine? Réponse Alessandro Diana, Genève Il y a environ 100 souches différentes de HPV. Certaines ont un tropisme uniquement cutané responsable de verrues (plantaires par exemple), d'autres un tropisme génital responsable de condylomes et de dyspla- sies/néoplasies du col de l'utérus. Les virus HPV se transmettent par contact avec les régions infectées. Les souches responsa bles des infections génitales se transmettent donc uniquement par contacts intimes – dans le contexte de relations sexuelles. Malgré l'utilisation régulière du préservatif, recommandée dans nos pays, 20–30% des jeunes adultes présentent une infection à HPV avec un risque cumulé au cours de la vie de 70%. En effet, le HPV est souvent retrouvé sur la peau des organes génitaux masculins (scrotum et plis inguinaux), si bien que des attouchements peuvent infecter le partenaire du sexe opposé même sans pénétration ou malgré l'utilisation de préservatif. Chez l'homme, le tableau des infections et complications d'une infection à HPV n'est pas (encore) bien reconnu. De plus en plus on incrimine les virus HPV dans les cancers ano-rectaux et du pénis. Le virus HPV est également retrouvé dans les cancers du larynx chez les non-fumeurs, suggérant une transmission par contacts oro-génitaux. Il nous manque «l'étude» qui recherche le HPV chez les garçons (pli inguinaux, scrotum et pénis) qui ne sont pas encore sexuellement actifs. Ainsi on peut/doit rassurer les personnes qui ont des contacts n'impliquant pas les muqueuses génitales: elles attraperont peutêtre des verrues cutanées, mais ne sont pas à risque de s'infecter avec les sérotypes HPV responsables des lésions génitales, et donc du cancer du col de l'utérus. Donc: pas de risque pour les masseuses «honorables» (!), ni pour les bagarres de coussins, ni pour les câlins en famille, ni pour ceux qui brave raient le climat pour aller nager en piscine. Par contre, des contacts sexuels entre deux jeunes filles pourraient à priori aboutir à une transmission virale. Correspondance: Dr Alessandro DIANA Médecin associé Dpt de l'enfant et de l'adolescent HUG 6, rue Willy Donzé 1211 Genève 4 Médecin responsable Pédiatrie Clinique des Grangettes 7, chemin des grangettes 1224 Chêne-Bougeries [email protected] 73