Résumé

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Résumé
Rev Epidemiol Sante Publique, 2012 ; 60 : sous presse.
Acceptabilité de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) par les pédiatres, les
mères et les jeunes femmes à Hô Chi Minh Ville, Vietnam.
Phuong Thao D PHAN, Trong Q PHAM, Michel STROBEL, Duc Si TRAN, Loi T TRAN, Yves
BUISSON.
Résumé
Position du problème
Le cancer du col de l’utérus (CCU) est presque toujours induit par des papillomavirus humains
(HPV) oncogènes. Au Vietnam, il occupe le premier rang des cancers féminins avec une prévalence
très élevée à Hô Chi Minh Ville (HCMV). Depuis 2006, la prévention du CCU a été améliorée par
la mise sur le marché de vaccins recombinants dirigés contre les HPV 16 et 18, efficaces lorsqu’ils
sont administrés avant l’âge des premières relations sexuelles. Un programme national
d’immunisation des filles pré-adolescentes en complément du dépistage cytologique systématique
chez les femmes adultes réduirait fortement l’incidence du CCU au Vietnam mais les vaccins sont
onéreux et on ignore comment cette stratégie serait acceptée par la population cible. L’objectif de
cette étude était d’évaluer l’acceptabilité de la vaccination HPV par les pédiatres, les mères ayant
une fille âgée de neuf à 15ans et les jeunes femmes âgées de 16 à 26ans à HCMV.
Méthodes
Une enquête transversale de type « connaissances et attitudes » a été réalisée pendant quatre mois
(mars–juin 2010) auprès de 115 pédiatres de l’hôpital pédiatrique, 210 mères et 400 jeunes femmes
consultant dans le service de gynécologie de l’hôpital universitaire.
Résultats
Les pédiatres avaient généralement une bonne perception du risque mais ils manquaient encore de
connaissances sur la vaccination HPV, proposée par 66 % d’entre eux. Parmi les mères, 18%
connaissaient la relation entre infection HPV et CCU, 43% avaient entendu parler de la vaccination
HPV et 40% étaient d’accord pour faire vacciner leur fille. Parmi les jeunes femmes, 35%
connaissaient la nature du risque, 49% savaient qu’il existait un vaccin et 38% souhaitaient se faire
vacciner. Le niveau d’instruction, le montant des revenus et le célibat étaient positivement liés à
l’intention de se faire vacciner. Le manque d’informations sur la vaccination HPV et le coût élevé
des vaccins étaient les causes principales de refus ou d’indécision.
Conclusion
La vaccination HPV systématique des jeunes filles à HCMV sera bien acceptée par la population si
une vaste campagne d’éducation pour la santé est mise en œuvre par le gouvernement et si
l’accessibilité financière aux vaccins est facilitée.
Mots clés : Cancer du col de l’utérus, Vaccination antipapillomavirus, Acceptabilité, Pédiatres,
Mères, Adolescentes, Vietnam