La tropicalisation du cheptel bovin, pour un élevage durable et

Transcription

La tropicalisation du cheptel bovin, pour un élevage durable et
500 F
Dossier
/¡tAvril 2015
Partenaire d’un
développement agricole durable
La tropicalisation du cheptel
bovin, pour un élevage
durable et rentable
Parcours
Jacques Dolbeau,
agriculteur au Cap > p.24
Forte dynamique
des éleveurs / p. 10
P. 48 / Découvrez le Ranch de l’îlot Puen
sommaire
4 > Actualités en bref
6 > Assemblé générale
8 > Vos services
10 > Enjeux
s&ORTEDYNAMIQUEDESÏLEVEURS
8
14
18
14 > Pôle végétal
s,ERETOURDELAPOMMEDETERRELOCALE
s!CTUALITÏDU'ROUPEMENTDEDÏFENSE
SANITAIREVÏGÏTAL'$36
18 > Pôle élevage
s#HARTEDEPRODUCTIVITÏDESTROUPEAUX
LAPPUITECHNIQUEDESÏLEVEURS
s,APRODUCTIVITÏNUMÏRIQUEDUTROUPEAU
s!CTUALITÏDU'ROUPEMENTDEDÏFENSE
SANITAIREANIMALL'$3!
24 > Parcours
s*ACQUES$OLBEAUAGRICULTEURAU#AP
27 > Dossier
s,ATROPICALISATIONDUCHEPTELBOVINPOUR
UNÏLEVAGEDURABLEETRENTABLE
36
34 > Recherche - Innovation
Transfert
s%LIMINERSESANIMAUXLESPLUSSENSIBLES
AUXTIQUES)NTÏRÐTETIMPACT
36 > Initiative
s0ARRAINAGELAVOLONTÏDEPARTAGERSA
PASSION
38 > Economie / juridique
s0OINTSURLA#33VOTREAGENDA
s6OLDEBÏTAIL
50
/¡t"WSJM
La Calédonie Agricole est une publication de la Chambre
d’agriculture de Nouvelle-Calédonie, BP 111 - 98845 Nouméa
cedex, tél. 24 31 60 - Fax : 28 45 87. Directeur de publication :
Gérard Pasco. Directeur de rédaction : Yannick Couete.
Rédacteur en chef : Sophie Golfier. Rédacteurs : Yoann
Kerhouas, Vincent Galibert, Sophie Golfier, Bernard
Angonin, Laura Henry, Clément Gandet, Sabrina Lucien,
Sophie Tron, François Japiot, Fanny Contensou, IAC, Bernard Angonin. Photos : IAC, Chambre d’agriculture. Réalisation : International Concept Pacifique, tél. 24 35 20.
Régie publicitaire : Agence Calédonienne de Publications,
tél. 24 35 20 - Daniel Amar : 78 22 41 . ISSN : 1257 - 0397.
La Calédonie Agricole est tiré à 3500 exemplaires sur les
presses de Artypo.
N°145 Avril 2015
édito
Le mot
du président
A l’heure où nous bouclons La Calédonie Agricole,
le Vanuatu a été frappé par le terrible cyclone PAM.
L’agriculture est très durement touchée et la sécurité alimentaire fait partie des priorités. Très vite les
secours s’organisent et les aides d’urgences se mettent
en place avec la Nouvelle-Calédonie. Pour le maraîchage, un stock de semences prioritaires et d’outils
agricoles sont prêts à être expédiés, en complément
des stocks disponibles localement. Cela permettra
d’apporter un complément alimentaire à court terme.
François Japiot, chargé de coopération technique
régionale à la Chambre d’agriculture est sur place en
appui au NDMO (National Disaster Management
Office), plus particulièrement le groupe « Sécurité
alimentaire et production agricole », pour coordonner la distribution de l’aide alimentaire et des kits de
semences et outils de première urgence.
A moyen terme, un point plus précis sur les besoins
permettra de définir les opérations de reconstruction
de l’agriculture vanuataise avec l’appui de la coopération de la Nouvelle-Calédonie.
44 > Formation
s-ACHINISMEAGRICOLE
s#%24)0(94/.#
Une partie des agriculteurs calédoniens a aussi été
impactée par le cyclone PAM, fort heureusement,
dans une moindre mesure que les agriculteurs vanuatais. Néanmoins, nous ne les oublions pas, plus
particulièrement ceux de Maré, Tiga et de Lifou.
46 > Actualité Région Pacifique
s,A#OMMUNAUTÏ/CÏANIENNEPOUR
LAGRICULTUREBIOLOGIQUEETLECOMMERCE
ÏTHIQUE0/%4#OM
La Chambre d’agriculture travaille en collaboration
avec l’ensemble des partenaires concernés (APICAN,
CAMA, Provinces et OPA) pour accompagner ces
agriculteurs sinistrés.
48 > Bienvenue à la ferme
s$ÏCOUVREZLE2ANCHDELÔLOT0UEN
s,ESACTUALITÏSDURÏSEAU
Le magazine de ce mois-ci fait la part belle au secteur
animal avec un dossier consacré à l’élevage bovin.
Les enjeux de la filière sont importants pour l’agriculture calédonienne et, on le voit bien, les partenaires
ont su s’organiser pour apporter des réponses les plus
précises aux éleveurs.
50 > Agriculture durable
s.OUVELLEOPÏRATIONDECOLLECTEDES00.5
ETDES%600
53 > Machinisme agricole
s,AFRAISEROTATIVE
54 > Petites annonces
Bonne lecture
Gérard Pasco,
Président de la Chambre d’agriculture
de Nouvelle-Calédonie
LA CALÉDONIE AGRICOLE
3
l’actu...
En bref...
l’actu
FOIRE DE BOULOUPARIS MAI 2015
La foire de Boulouparis
se tiendra cette année
DU AU MAI Vous y trouverez du cerf,
de la crevette fraîche et du poussin en quantité et à
bon prix. Et bien entendu de nombreuses animations :
un grand rodéo, des jeux équestres, sans oublier le
concours de Miss. Divers animaux de la ferme seront
présentés pour le plus grand plaisir des grands et des
petits. Cette année, l’accent sera mis sur une accessibilité au site plus fluide pour les visiteurs.
AIDE AGRICOLE POUR LE VANUATU
Suite au passage du cyclone PAM au Vanuatu, l’agriculture
a été très durement touchée. Les autorités du Vanuatu ont
sollicité la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie
pour faciliter l’acquisition et l’organisation de la logistique
de l’acheminement des semences et des outils de première nécessité pour le Vanuatu.
L’octroi de financement pour cette opération conditionnant
sa réussite, une subvention de 5 millions de F de la province
Sud ainsi qu’une subvention, également de 5 millions F,
du gouvernement ont été octroyées pour mener à bien
cette action. Le GAPSE participe à hauteur de 100 000 F.
La Banque Mondiale a également été sollicitée.
Pour le maraîchage, un stock de semences prioritaires
(maïs, chou de chine, chou pommé, citrouille, courge,
concombre, haricot nain, tomate, salade, pastèque, papaye)
et d’outils agricoles doivent être expédiés à l’heure où nous
bouclons ce magazine, via Aircalin qui offre le transport
des semences par fret sur un volume d’une tonne, avec le
soutien de Héraut Consulting se chargera des démarches
administratives et douanières à titre gracieux.
L’envoi des semences et outils sera fait sur Port Vila d’où
ils seront répartis dans les zones les plus affectées selon le
plan établi par le NDMO :
s0RIORITÏ
SHEFA/Sheperd islands, TAFEA/Tanna & Erromango
s0RIORITÏ
PENAMA, MALAMPA, TAFEA/Anatom, Aniwa, Futuna
La Chambre d’agriculture souligne que les semences entrant au Vanuatu doivent respecter les conditions de biosécurité exigées par le gouvernement Vanuatais.
4
LA CALÉDONIE AGRICOLE
VENTE ANNUELLE À NESSADIOU
Le 18 avril, à partir
de 9h, sera réalisée
la vente annuelle
de la station d’élevage de Nessadiou.
)NFORMATIONS4ÏLsAVILA CANCNCsWWWCANCNC
JOURNÉE SENSIBILISATION COMPOST
En
partenariat
avec la Chambre
d’agriculture, l’IAC
et le SIVM Sud,
l’ADEME organise
sa seconde journée technique « Compostage des déCHETSORGANIQUESwLEAVRILÌHAU#ENTRE
culturel de La Foa. Au programme, présentation par
les acteurs locaux des différentes techniques utilisées
et expériences de compostage à diverses échelles et
visites de terrain.
)NSCRIPTIONSENVIRONNEMENTCALEDONIE ADEMEFR
4ÏLsECOUAPAULT SIVMSUDLAFOANCOU
VISITE DES SINISTÉS À MARÉ
Une délégation du gouvernement, accompagnée par
la Chambre d’agriculture, s’est rendue sur Maré pour
rencontrer les agriculteurs sinistrés.
N°145 Avril 2015
Santé animale
MISSION O.I.E
Dans le domaine de la santé animale et des zoonoses, l’Organisation mondiale de la Santé animale est la référence pour la
définition de mesures applicables au commerce international
d’animaux et de produits d’origine animale. La mise en œuvre
des recommandations de l’O.I.E, lesquelles portent également
sur la qualité et l’évaluation des services vétérinaires, constitue le
meilleur instrument de promotion d’un commerce international à
la fois sûr et équitable, de prévention et de contrôle des maladies
animales et de respect du bien-être animal. La Nouvelle-CalédoNIEESTMEMBREDEL/)%DEPUIS
Dans ce contexte, Martial Petitclerc et Daniel Bourzat, auditeurs
de l’O.I.E, ont réalisé une évaluation des services vétérinaires de
la Nouvelle-Calédonie au sens large, concernant l’ensemble des
PARTENAIRESACTIFSDANSLESUIVIDELASANTÏANIMALEDUNOVEMBREAUDÏCEMBRE#ETTEÏVALUATIONAVAITPOUROBJECTIF
de définir les domaines d’activité qui requièrent un renforcement.
Quatre composantes ont été évaluées :
sLAPRÏSENCEDESRESSOURCESHUMAINESPHYSIQUESETlNANCIÒRES
nécessaires ;
sLAUTORITÏETLACAPACITÏTECHNIQUESÌFAIREFACEAUXPROBLÒMESEXIStants ou nouveaux en s’adossant à des principes scientifiques ;
sLEXISTENCEDINTERACTIONSCONSTANTESAVECLESACTEURSCONCERNÏS
sLA CAPACITÏ Ì ACCÏDER AUX MARCHÏS GRÊCE AU RESPECT DES
normes.
L’intérêt pour la Nouvelle-Calédonie est de disposer d’une reconnaissance internationale de ses services vétérinaires, au sens
large, dans un système normé permettant des comparaisons avec
les services des autres pays membres. Cet audit avait également
pour objectif d’obtenir une indication des actions spécifiques et des
priorités à mettre en œuvre pour moderniser et améliorer l’activité
de ces services ainsi que la législation associée.
Dans le cadre de cette évaluation les auditeurs ont été amenés
à visiter de nombreuses structures et à rencontrer les principaux
partenaires « de la fourche à la fourchette » en lien avec le SIVAPDAVAR. (Gouvernement, APICAN, CANC, provinces, IAC, OCEF, IVNC,
UFC Que choisir, les UPRAs, le GTV, de nombreux éleveurs et agriCULTEURSETC,ERAPPORTDÏVALUATIONESTATTENDUCOURANT
3!,/.$%,!'2)#5,452%PARIS
LE SALON INTERNATIONAL DE L’AGRICULTURE
SESTTENUÌ0ARISDUFÏVRIERAUer mars dernier. Sur le stand
représentant la Nouvelle-Calédonie, Jean-Paul Ruze a proposé des
dégustations de cerf, Julien Pascal a présenté sa vanille, primée en
ET,ES$ÏLICES"OURAILLAISONTPROPOSÏDESCONlTURESETDES
PUNCHSÏGALEMENTPRIMÏSAU#ONCOURS'ÏNÏRAL!GRICOLE
Julien Pascal
Arianne Blanco
Jean-Paul Ruze
AIDES À L’ÉNERGIE ET CARTE AGRICOLE
s,ACARTEPROFESSIONNELLEAGRICOLEESTDISPONIBLEDANSLENSEMBLEDESANTENNESDELA#HAMBRE
DAGRICULTUREDEPUISLEERJANVIERENFONCTIONDEVOTREZONEGÏOGRAPHIQUE.OUMÏA"OUrail, Pouembout, Koumac, Poindimié, Lifou).
s6OTRECARTEVOUSSERAREMISECONTRELEDÏPÙTDELAMISEÌJOURETLEPAIEMENTDELACOTIsation.
s!TTENTIONVOUSDEVEZRENSEIGNERLAMISEÌJOURAVANTLEJUINAlNDEPOUVOIR
obtenir les aides publiques versées par la Chambre d’agriculture.
N°145 Avril 2015
LA CALÉDONIE AGRICOLE
5
Assemblée Générale
Assemblée Générale
La dernière Assemblée
générale de la Chambre
d’agriculture s’est tenue à
Nessadiou le 16 décembre
2014. Retour sur ce temps
fort avec Gérard Pasco,
président de l’institution au
service des professionnels.
« Principal organisme professionnel au
service de l’ensemble des agriculteurs
de la Nouvelle Calédonie, la Chambre
d’agriculture se doit d’accompagner et
de défendre au mieux les intérêts des
agriculteurs qui nous ont fait confiance
en nous élisant » a souligné le président de la Chambre d’agriculture,
Gérard Pasco.
Les temps forts :
sionnels au sein des instances de
décisions a été soulignée. « Cette
problématique constitue un enjeu majeur pour nous, c’est d’ailleurs l’axe 3
de notre projet stratégique. Nous souhaitons des avancées dans ce domaine.
Tout d’abord, siéger et délibérer au sein
de structures telles que l’OCEF, l’ERPA
ou le pôle terrestre de l’ADECAL est
devenu indispensable à nos yeux, au
regard des décisions prises dans ces instances pour le monde agricole. Par ailleurs, au sein de chacune des Provinces,
il manque également un réel espace
d’échanges entre professionnels et décideurs provinciaux, qui ont la responsabilité du développement économique.
La Chambre d’agriculture et les autres
6
LA CALÉDONIE AGRICOLE
de la Chambre d’agriculture
Organisations Professionnelles Agricoles adresseront prochainement une
proposition aux décideurs politiques de
ces instances de façon à créer une réelle
représentation professionnelle, qui se
veut naturellement constructive et pertinente ».
sence d’un espace d’échange et de
concertation à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, seul moyen pour
construire à terme une politique
agricole cohérente et concertée.
Dernièrement, la tenue des Assises
du développement rural de la province Sud l’ont démontré : le seul
moyen de construire une stratégie
de reconquête de l’agriculture passe
par des démarches de filières. « La
filière bovine a montré la voie à suivre,
nous souhaitons qu’il en soit de même
pour les autres filières. Tout le monde
s’accorde aujourd’hui à reconnaître
cette démarche de bon sens, reste donc
à présent à la concrétiser. Je pense
aux filières de production (porcines,
avicoles, apicoles, horticoles, grandes
cultures, fruits et légumes…) mais aussi
aux dynamiques transversales telles
que l’installation, la formation, la recherche/transfert, le tourisme rural… »
Certaines dynamiques sont déjà
lancées, d’autres sont à créer en
veillant à ce que la profession soit
étroitement impliquée, notamment
dans l’animation. La coordination
de ces différentes démarches de filières ou transversales pourra alors
être assurée par un Comité d’Orien-
tation Agricole, réunissant les décideurs, à savoir la Nouvelle-Calédonie, les trois Provinces, la Chambre
d’agriculture et l’Etat. La nécessité
de créer ce type d’instance avait été
reconnue par tous et le principe
acté en 2008 avec l’ensemble des
acteurs. Six années se sont écoulées
depuis et fort est de constater que
cette instance territoriale de concertation fait défaut pour construire
progressivement une véritable politique agricole.
inquiétude sur le financement des
outils professionnels, et tout particulièrement de la Chambre d’agriculture. « A défaut de financements
adéquats, nous ne seront bientôt plus en
mesure d’assumer l’intégralité des missions au services des agriculteurs. Nous
ne désespérons pas de trouver de nouvelles sources de financements pérennes
avec la réforme de la TSPA et de la
TCPPL, dès 2015. Cependant, j’attire
l’attention des décideurs politiques sur
le fait que l’émergence et la structuration d’outils professionnels sont stratégiques pour l’agriculture calédonienne.
La profession agricole a su relever de
nombreux défis ces dernières années,
elle s’est structurée, a assumé les nombreuses missions qui lui ont été confiées.
Nous avons fait nos preuves et le développement notamment de la Chambre
d’agriculture l’atteste. C’est la raison
pour laquelle la précarité financière
à laquelle nous sommes dorénavant
confrontés est incompréhensible ».
N°145 Avril 2015
Vos services
Sabrina Lucien,
animatrice du reseau «Bienvenue à la ferme»
Le réseau « Bienvenue à la
Ferme », est une marque
pilotée par les Chambres
d’agriculture.
Né il y a 21 ans en
métropole, il regroupe
aujourd’hui plus de 8 000
agriculteurs. La NouvelleCalédonie a rejoint ce
réseau il y a 15 ans,
fédèrant 40 producteurs
sur l’ensemble du territoire.
L’agri tourisme
est une formule
qui séduit les
touristes et
les locaux à
la recherche
d’authenticité.
8
LA CALÉDONIE AGRICOLE
Bienvenue à la Ferme
pour découvrir le
terroir calédonien
Qu’est ce que le Réseau
Bienvenue à la Ferme ?
Un réseau d’agriculteurs et agricultrices, fiers de leur métier, unis par
une volonté commune d’accueillir
des visiteurs au cœur de leur ferme.
En privilégiant le tourisme d’échange
et de proximité, les agriculteurs font
ainsi découvrir leur métier, leur
culture, leur patrimoine et leurs produits, à des visiteurs curieux et à
l’écoute. Partager des moments de
convivialité et faire le plein d’émotions, telles sont les promesses de
Bienvenue à la ferme.
Au coeur du terroir calédonien
Les exposants de Bienvenue à la
ferme ont instauré depuis plusieurs
années des rendez-vous avec le public
à travers leur présence sur les différents marchés du territoire, en créant
des événements tels que le Grand
Marché Paysan. Outils d’animation
et de développement du territoire,
ces marchés offrent aux consommateurs la possibilité de « toucher »
des produits en direct, sans intermédiaire, où prime la relation avec le
producteur.
Les agriculteurs vous ouvrent
leurs portes
En privilégiant l’authenticité, l’agritourisme touche les petits et les
grands. Il permet de découvrir les
activités d’une exploitation agricole,
son fonctionnement et son environnement en participant à la visite
d’une ferme pédagogique ou d’une
ferme de découverte.
Bienvenue à la ferme permet d’organiser des séjours avec hébergement, restauration mais aussi de
nombreuses activités telles que la
randonnée à cheval dans les fermes
équestres ou la chasse à la ferme par
exemple.
C’est une occasion privilégiée de
découvrir le monde rural calédonien.
Où trouver les adhérents
du réseau ?
Un livret présentant tous les adhérents du réseau Bienvenue à la ferme
est disponible gratuitement dans tous
les lieux touristiques pour connaître
l’offre de prestations. Il est aussi disponible sur www.canc.nc et dans les
antennes de la Chambre d’argiculture.
N°145 Avril 2015
14 Formules d’accueil à la ferme
Les prestations offertes par la marque Bienvenue à la ferme sont nombreuses et
répondent à une charte précise.
Vente de produits fermiers
Les produits de la ferme sont cultivés,
transformés et vendus en direct par l’agriculteur.
Table d’hôtes
Restauration à la table de l’agriculteur.
Les produits de la ferme et la cuisine du
terroir sont mis en valeur.
Ferme auberge
Salles de restauration sur des exploitations
agricoles, servant des spécialités élaborées à partir des produits de la ferme.
Activité traiteur
Plats à emporter ou livraisons de buffets.
Ferme de séjour
Hébergement et restauration à la table de
l’agriculteur, avec des loisirs sur place ou
à proximité.
Gîtes à la Ferme
Hébergement sur l’exploitation agricole,
dans un cadre simple et chaleureux, avec
des loisirs sur place ou à proximité.
Camping à la Ferme
Terrains de camping aménagés à proximité de la ferme.
Chasse à la Ferme
Activité de chasse de pleine nature.
Découverte de l’horticulture
Permet de découvrir une exploitation spécialisée dans l’horticulture, possibilité
d’acheter des plantes.
Ferme de découverte
Elles proposent aux groupes ou aux individuels de découvrir les activités de l’exploitation agricole.
Ferme pédagogique
Elles accueillent des groupes d’enfants pour
leur faire découvrir la réalité du monde agricole et éveiller leur curiosité.
Vacances d’enfants
à la ferme
Faites découvrir à vos enfants la vie au rythme
d’une exploitation agricole. Accueil d’enfants
en petits groupes à la journée ou à la semaine.
Activités proposées en rapport avec la ferme.
Plus d’informations :
Goûter à la ferme
Après une randonnée sur l’exploitation
agricole, régalez-vous d’une tarte maison
ou d’une assiette de charcuterie.
N°145 Avril 2015
Ferme équestre
Exploitations agricoles où l’on pratique
l’équitation avec souvent possibilité d’hébergement ou de restauration.
Sabrina LUCIEN,
!NIMATRICEDURÏSEAUi"IENVENUEÌLA&ERMEw
#HAMBREDAGRICULTUREn!NTENNEDE"OURAIL
4ÏL4ÏL
BIENVENUEALAFERME CANCNCWWWCANCNC
LA CALÉDONIE AGRICOLE
9
Enjeux
Forte dynamique
des éleveurs
Le Syndicat des éleveurs de
Nouvelle-Calédonie est l’un
des principaux acteurs de la
lors de sa dernière
assemblée générale qui
s’est tenue en février
dernier. Rencontre avec Guy
Monvoisin, président du
Syndicat des éleveurs.
LCA : Quel bilan retirez-vous de
votre Assemblée générale ?
GM : Aujourd’hui le Syndicat des
éleveurs compte entre 230 et 250 adhérents. Cela montre bien les enjeux
forts de l’élevage et les combats à
mener pour améliorer la filière viande
bovine et le revenu des éleveurs. Nous
constatons aussi un renforcement des
relations avec l’ensemble de nos partenaires pour développer notre filière
afin de la rendre plus performante.
Je tiens aussi à souligner que le Syndicat est devenu un véritable lieu de
débat. Discuter, échanger, c’est ce
qu’attendent nos éleveurs. Nous nous
sommes d’ailleurs retrouvés dans
une ambiance conviviale pour terminer notre assemblée générale autour
d’une dégustation de viande.
A l’issue d’un long combat sur le
prix de la viande, vous vous engagez sur un nouveau thème : la
génétique et la gestion de la tique.
Pourquoi avez-vous souhaité débattre de ce sujet avec vos adhérents ?
Aujourd’hui, nous avons la volonté
de traiter de sujets plus techniques.
Le problème de la tique du bétail
impacte durement nos exploitations,
d’où le choix de ce thème lors de
notre dernière Assemblée générale.
L’absence de nouvelles molécules
10
LA CALÉDONIE AGRICOLE
pour traiter de manière chimique
les troupeaux nous oblige depuis
plusieurs années à repenser notre
façon de travailler. Les réunions,
notamment au sein du GDS-A, avec
nos partenaires UPRA Bovine et les
services compétents, ont pu décliner plusieurs pistes pour gérer le
problème de la tique. Cependant, il
est apparu, pour beaucoup d’entre
nous, que la solution la plus facile à
mettre en œuvre est celle de la génétique avec l’introduction de nouvelles
races résistantes. Raison pour laquelle nous avons choisi de présenter
ce qui se fait sur le territoire en offre
d’animaux présentant des nouveaux
caractères pour lutter contre la tique.
D’ailleurs, je tiens à saluer le travail
de ces éleveurs qui se sont lancés
dans cette démarche nouvelle et je
souhaite de tous mes vœux que nous
puissions également conserver notre
patrimoine génétique de races dites
« européennes » présent depuis de
nombreuses années. Le but de cette
présentation a été d’essayer d’éclairer
les éleveurs dans leurs choix, mais
certainement pas de dire qu’une race
est meilleure que l’autre. Cette initiative est le fruit d’une étroite collaboration entre éleveurs et nos organisations professionnelles (Chambre
d’agriculture, UPRA Bovine, IVNC)
et il faut s’en féliciter.
N°145 Avril 2015
“
Aujourd’hui, nous avons la
volonté de traiter de sujets plus
techniques. Le problème de la
tique du bétail impacte durement
nos exploitations, d’où le choix de
ce thème lors de notre dernière
Assemblée générale.
Où en est-on sur le vol de bétail,
quelles sont les avancées ?
Ceci est l’aboutissement de longues
années de combat appuyé ces derniers mois par l’action sur le terrain
des membres du collectif des amis
des éleveurs. La solidarité sur cette
question doit se poursuivre et JeanPierre Blanc, responsable du collectif,
a aujourd’hui tous les moyens dont
disposent notre syndicat à sa disposition pour l’aider dans ces demandes
pour continuer ensemble cette action.
Il reste aussi quelques ajustements
à mener en province Sud et un gros
travail à faire avec la province Nord
pour harmoniser les réglementations.
A savoir aussi que le Syndicat des Eleveur peut désormais agir en justice à
titre collectif.
Plus largement quels sont les projets du syndicat ?
La charte bovine fédère autour de la
table tous les acteurs du développement de la filière. Elle travaille aux
orientations et aux moyens pour le
développement de la filière au sein
de quatre groupes de travail : un qui
s’occupe de la productivité des troupeaux, un sur l’organisation de la
production, un pour le foncier et le
renouvellement des générations c’est
à dire l’installation de jeunes (nouveaux) éleveurs et un pour l’observa-
N°145 Avril 2015
tion de la filière. Tout est important…,
mais, pour réussir, l’éleveur doit être
accompagné dans sa démarche car lui
seul ne peut pas faire face à tous les
enjeux qui vont lui permettre de rentabiliser au mieux son exploitation :
financier, comptabilité, suivi et gestion des troupeaux, des rotations de
runs, de la nature des sols, choix des
races, environnement, etc...
Il nous est apparu qu’il fallait renforcer le rôle du technicien de terrain et
le repositionner en tant que partenaire
de l’éleveur. En effet, les éleveurs
attendent aujourd’hui un service
technique digne de ce nom pour les
accompagner dans leur travail d’amélioration de leur productivité et donc
de leur revenu. Pour cela nous avons
décidé depuis quelque temps de créer
un groupe de techniciens à la disposition des éleveurs sur l’ensemble du
territoire.
Autre point essentiel, c’est la sécurisation du foncier à travers la propriété
privée garant de l’activité économique. C’est évidemment une question institutionnelle et politique, mais
les éleveurs ont besoin d’être sécurisés sur cette question car les investissements en élevage nécessitent une
vision à long terme sur notre avenir.
Sans oublier d’autres dossiers sur lesquels nous serons présents : la révi-
sion régulière du prix de la viande, la
réforme de la classification que nous
attendons et qui fait l’objet d’un accord interprofessionnel et bien sûr la
poursuite de l’animation de la charte
bovine.
”
Quels sont vos principaux
partenaires ?
Il existe aujourd’hui et heureusement
de nombreux services professionnels
ou administratifs qui travaillent pour
la filière bovine : Les services provinciaux (Direction du développement),
les services du gouvernement (DAVAR, SIVAP, APICAN), les organisations professionnelles (Chambre
d’agriculture et notamment le GDSA, UPRA BOVINE, IVNC), l’OCEF,
les vétérinaires, les organismes de
recherche et laboratoire d’analyses
(IAC et le laboratoire de Port Laguerre), les banques (FDEB). Notre
synergie est indispensable pour avancer sur nos nombreux projets.
LA CALÉDONIE AGRICOLE
11
Pôle végétal
Le retour de la pomme
Après une disparition des
assiettes des calédoniens
suite aux effets des
attaques de mildiou en
2013, la campagne 2014
a permis de retrouver
la pomme de terre
calédonienne sur les étals.
Retour sur la campagne
2014 et les perspectives
pour 2015.
de terre locale
S
uite aux effets désastreux du
mildiou sur la campagne 2013,
les agriculteurs et les différents
intervenants de la filière
(province Sud, OCEF, APICAN,
ADECAL et Chambre d’agriculture)
ont mis en place toute une série
d’actions et de mesures afin de faire
face à cette maladie.
phytosanitaires
pour
chaque
producteur et à la mise en œuvre
d’un livret de campagne pour assurer
la traçabilité des parcelles.
Ainsi, en amont du lancement de
la campagne 2014, de nombreuses
actions ont été menées afin de sécuriser
la campagne :
d’étalonnage des appareils de
traitements par le technicien de la
Chambre d’agriculture.
sur la gestion du mildiou chez nos
voisins.
par l’ADECAL, sur l’évaluation
de la résistance au mildiou sur
9 nouvelles variétés (Anoushka,
Baccara, Belinda, Driver, Electra,
Jelly, Kikko, Merida et Red Rascal).
Les caractéristiques agronomiques
de ces 9 variétés ont été comparées
avec deux témoins actuellement en
production (Mondial, Red Ruby).
traitement anti-mildiou avec un
appui de la DDR aux producteurs
pour l’élaboration de commandes
prévisionnelles
des
produits
14
LA CALÉDONIE AGRICOLE
garantir la disponibilité des produits
anti-mildiou.
agents de la DDR pour s’assurer de
l’absence de repousse de pomme
de terre qui pourrait être des foyers
potentiels de contamination et de
dispersion du mildiou.
Bilan phytosanitaire
de la campagne 2014
Malgré une fausse alerte sur Canala,
on peut affirmer qu’il n’y a pas eu
d’attaques de mildiou sur l’ensemble
des parcelles de pomme de terre en
2014. Cette absence de mildiou a permis
d’éviter la réalisation du programme
curatif. Si l’absence de mildiou a
été un signe très encourageant, les
agriculteurs ont dû gérer d’autres
maladies sur la campagne comme
l’alternaria, la fusariose et le bortytis.
N°145 Avril 2015
Cette dépendance aux conditions
climatiques de l’Ile du Sud de la
Bilan de la récolte 2014
L’ensemble des mesures ci-dessus a permis de produire au total
1 387 tonnes (sans les nouvelles). Sources : données OCEF
Campagne 2015
On peut affirmer que la campagne
2014 a redonné confiance aux
producteurs qui ont tous exprimé
leur volonté de replanter en 2015. La
campagne 2015 présentera quelques
nouveautés votées lors du Conseil
d’administration de l’OCEF du 6
février 2015 :
semences d’Agria pour la quatrième
gamme,
N°145 Avril 2015
mm pour toutes les variétés de table,
à 154 F/kg pour les vendre sur un
segment haut de gamme (nouvelle
offre sur le marché).
Le 4 mars dernier, l’OCEF a
informé les producteurs que suite à
d’importants problèmes de sécheresse
semences ne pourra pas être livrée
(manque 36 tonnes de Mondial).
semences certifiées à l’export a relancé
le débat sur la faisabilité de production
de semences en Nouvelle-Calédonie et
la diversification des origines (Australie,
Europe,…) des fournisseurs. Si les
commandes de semences de Mondial
ne peuvent pas être honorées par
le fournisseur principal de l’OCEF,
l’Office a cependant trouvé des
solutions alternatives pour permettre
aux producteurs de planter les surfaces
initialement prévues. Ainsi le choix
entre les variétés Sebago et Red Rascal
(testées à l’ADECAL) a été proposé aux
agriculteurs pour remplacer le manque
de Mondial qui passera ainsi de 57 %
à 28 % du total de semences importées.
Poursuite de la campagne d’essai
Parmi les variétés testées en 2014,
trois prometteuses (Bellinda, Electra
et Jelly) vont être testées chez trois
producteurs volontaires en 2015. A
noter que l’ADECAL va poursuivre
ses essais en micro-parcelles avec trois
nouvelles variétés (Purple Heart, Purple
Passion et Ducth Cream) dont certaines
à chaire violette afin d’envisager
une diversification de l’offre et de
répondre à des attentes spécifiques des
restaurateurs.
LA CALÉDONIE AGRICOLE
15
Pôle végétal
Actualité du GDS-V
Un nouveau ravageur
en Nouvelle-Calédonie :
En Nouvelle-Calédonie,
on connaissait le thrips
dans les pastèques, les
poivrons, les oignons…
On n’avait encore jamais
vu de fortes attaques
de thrips sur les maïs.
C’est pourtant ce qui est
arrivé en août dernier à
Boulouparis, à Poya et
à Pouembout sur quatre
parcelles différentes
nouvellement plantées.
étant le Thrips du maïs,
est une nouvelle espèce
qui n’avait jamais été
inventoriée par les
chercheurs en NouvelleCalédonie.
Contact
Groupement de défense sanitaire végétal
(GDS-V) : Antenne Chambre d’agriculture
de Pouembout (Accueil du GDS-V) :
4ÏLsSTRON CANCNC
le thrips du maïs
(Frankliniella williamsi)
lusieurs facteurs nous amènent à
relativiser le risque à venir :
P
n’est pas considéré comme
un ravageur économiquement important dans le monde,
étaient exceptionnelles : un très fort
déficit hydrique dans le sol et des
nuits particulièrement chaudes,
nouvelle zone peut donner lieu à des
pullulations au départ,
sur les sites où les infestations ont eu
lieu (repousses, ou nouvelles plantations) montrent soit de faibles intensités de symptômes, soit l’absence
totale de symptômes.
Toutefois, les comités du GDS-V
réunis en janvier/février ont estimé
que les attaques ont été suffisamment sévères en août pour inviter les
accrue lors de leur prochaine saison
de plantation : il faut surveiller les
plantes dès la levée jusqu’au stade 10
plus préjudiciable.
Des symptômes assez nets de jaunissement (décoloration du plant) et un
aspect de flétrissement doivent donner la puce à l’oreille. Un petit livret
d’observation et d’information est
disponible.
De plus, si des traitements phytosanitaires s’avèrent nécessaires, on
pourra utiliser des produits tels que
decis, baytroid, success 4, avid, orytis
qui sont autorisés en Nouvelle-Calédonie*. Dans les pays touchés par le
ils sont déjà utilisés. En cas d’infestation, il faut intervenir très tôt. Il
est donc essentiel de surveiller dès la
levée, chaque semaine. Le traitement
pourra être rendu plus efficace si
on traite le soir quand le thrips est
plus actif, après une irrigation ou
une pluie qui font souvent sortir les
thrips de leur loge...
Pour plus d’informations, vous êtes
invités à contacter votre technicien
référent habituel.
* des demandes d’autorisation thrips sur maïs
ont été faites au gouvernement pour ces PPUA
déjà présents ici qui devraient être efficaces.
Sous réserve de réponse du Gouvernement
Symptômes de thrips
© ADECAL, Boulouparis.
16
LA CALÉDONIE AGRICOLE
N°145 Avril 2015
Adulte de la Punaise vers 17 h.
Les observations se font plutôt le soir.
© P.Wadra
Biopesticides pour lutter
contre la punaise de l’avocatier
Margaux Jourdainne, élève
ingénieur ESITPA vient de
terminer la première étape
du travail Biopesticides pour
lutter contre la punaise de
l’avocatier à Maré.
C
e travail du GDS-V, réalisé
en partenariat avec l’IAC, a
permis de mieux connaître la
punaise et ses modes d’action. L’efficacité des traitements n’est pas pour
l’instant démontrée : il faudra attendre la maturité finale des avocats
en mai. Les produits testés sont le
kaolin (argile mouillable) et l’engrais
de poisson.
Toutefois, un constat s’impose à
Maré, une part importante des ver-
gers de l’île sont en souffrance : près
de la moitié des chutes de fruits depuis la nouaison n’est pas due aux
punaises mais est physiologique. Or,
on sait que des arbres affaiblis sont
plus sujets aux attaques d’insectes. Si
les niveaux de fertilisation et d’irrigation des arbres ne sont pas améliorés,
les traitements auront possiblement
une efficacité sur la punaise, mais
n’auront pas forcément d’impact sur
l’augmentation des rendements.
Qui sont les ravageurs, les maladies,
les auxiliaires du champ bio en Nouvelle-Calédonie ?
Après une année d’épidémiosurveillance dans cinq champs de producteurs bio de Nouvelle-Calédonie, le
GDS-V a invité l’ensemble des producteurs de Biocalédonia à se joindre à eux pour la visite d’un champ à
La Tamoa, l’observation des ravageurs et maladies du moment, et les résultats en photos et commentés
de l’ensemble des observations de l’année. Un moment riche en échanges…
Un livret sur «Les organismes nuisibles du champ bio» est disponible à la Chambre d’agriculture.
Pouebo centre : le foyer de bunchy-top
exige la mobilisation de tous
Une prospection exhaustive
de la zone allant de St
Ferdinand à St Adolphe
a été orchestrée par
la province Nord et
l’association Arbofruits.
N°145 Avril 2015
I
l s’agissait d’établir un plan de
lutte. Des agents de différentes
structures et un bénévole de la
tribu de Ste Marie se sont relayés pendant 10 jours et ont comptabilisé une
centaine de plants malades. Sans surprise, puisque la période est particulièrement favorable au développement
de la maladie et de son vecteur (vent,
chaleur, humidité).
La maladie s’étend sur 4 km du nord
au sud dans la plaine (pas encore sur
la montagne). Des plants malades ont
été marqués à la peinture à St Louis,
Ste Marie, St Adolphe, St Gabriel et
St Ferdinand (trois gros foyers et une
trentaine de plants épars) : à la charge
du producteur de les détruire. Attention, d’autres plants peuvent devenir
malades et ne seront pas forcément
marqués.
La population est plus que jamais appelée à être vigilante et à arracher ses
plants malades.
LA CALÉDONIE AGRICOLE
17
Pôle élevage
Charte bovine : productivité des troupeaux
l’appui technique des éleveurs
Les résultats techniques
de nombreux élevages
bovins, notamment
la productivité des
troupeaux, peuvent être
le revenu des éleveurs.
C
omme le rappelle le syndicat des éleveurs de NC,
« la prochaine augmentation de
notre revenu doit venir de nos progrès techniques. Quand en moyenne, 1 vache sur 3
ne fait pas veau tous les ans, nous savons
que nous pouvons progresser pour améliorer
nos revenus. Une vache dans les meilleures
conditions est en capacité de faire un veau
par an. Cela n’est pas possible tout le temps,
mais on doit essayer de s’en rapprocher. »
L’éleveur doit avoir les bons
éléments pour une bonne décision
Chaque station a un potentiel de production lié à des facteurs difficilement
maitrisables : nature des sols, pentes,
pluviométries. Chaque éleveur a sa
stratégie de production : vente en vif,
embouche, naisseur, naisseur/engraisseur. Pour réussir à rentabiliser au
mieux son exploitation, il doit souvent
être accompagné dans ses choix car
lui seul ne peut pas faire face à tous les
enjeux : suivi et gestion des troupeaux
et des rotations de runs, choix des races
pour une adaptation à l’environnement
et à sa stratégie de production, gestion
sanitaire, suivi de la comptabilité et
analyse financière, etc… Les éleveurs
attendent aujourd’hui un service d’appui technique pour les accompagner.
Des moyens et des compétences
existent. Les discussions dans le cadre
de la Charte bovine et entre les représentants des organisations professionnelles et les directions provinciales en
charge du développement économique,
ont permis d’acter qu’il fallait, renforcer le rôle d’appui sur le terrain du technicien provincial, qui deviendra si les
18
LA CALÉDONIE AGRICOLE
éleveurs le souhaitent, son technicien
référent.
Le technicien référent :
le partenaire de l’éleveur
Au Nord, au Sud ou dans les Iles, le
technicien référent sera le plus proche
collaborateur de l’éleveur pour un
contrat d’objectifs communs. L’axe
prioritaire est de s’approcher de « un
veau par vache par an ».
Le technicien référent veillera à :
les partenaires :
- GDS-A : IPG, lutte contre la tique,
risent une bonne communication avec
les autres intervenants techniques, car
l’éleveur peut transmettre à tous la
même information.
Au-delà de l’inventaire, l’enregistrement des dates de naissances et de la
filiation mères/veaux permet d’obtenir
rapidement des informations utiles au
suivi de la reproduction (ex : nombre de
veaux sevrés / femelles à la reproduction) et sur plusieurs années d’en mesurer les évolutions. Grâce aux mises
à jour régulières, il est alors simple de
repérer la liste des vaches peu ou pas
productives et d’étudier l’opportunité
de les réformer. En effet, en plus des
réformes imprévues (accidents, maladies…), les animaux à réformer seront
par ordre de priorité :
conseil génétique, marché des reproducteurs, insémination et transfert
animale, conduite du troupeau.
Connaitre la performance favorise
la bonne gestion des reproductrices
L’IPG, grâce aux informations notifiées par l’éleveur, est un outil efficace.
L’enregistrement sur les folios des entrées (naissances, achats) et des sorties
(abattages, ventes, morts…) permet
la construction d’un tableau de bord
de l’élevage. Ces informations favo-
bons produits.
La qualité de l’élevage et du choix des
génisses de renouvellement est importante
pour pouvoir préparer une réforme
adaptée. Il faut disposer d’éléments d’aide
à la décision pour définir quelles génisses
garder ou acheter. Cela suppose qu’un
certain nombre d’informations sur les
carrières des mères soient enregistrées
pour permettre un choix éclairé.
N°145 Avril 2015
Pôle élevage
La productivité
numérique du troupeau
La productivité numérique
du troupeau est un levier
technique pour améliorer
les résultats économiques
de l’éleveur et donc ses
revenus.
D
Auteur :
Thierry Raobelina
DDR PROVINCE SUD
epuis 2007, le réseau d’élevages
bovins viande de la province
Sud met en évidence les résultats techniques et économiques de plus
de 40 exploitations suivies par des zootechniciens et des conseillers de gestion
afin de mieux comprendre les forces et
les faiblesses de cette filière.
Au-delà de la simple collecte d’informations, le travail d’appui du réseau
permet d’informer et de former tant sur
l’approche technique nécessaire que sur
la réalité économique des exploitations.
Les résultats de l’année 2013 ont permis de mieux cerner l’influence des
différents composants techniques ou
économiques sur la performance des
entreprises.
Qu’est ce que la productivité
numérique ?
La productivité numérique est le
nombre de veaux sevrés en rapport avec
le nombre de vaches mises à la reproduction. C’est un indicateur de performance significatif et relativement synthétique.
Il exprime à la fois :
- le suivi du troupeau : renouvellement,
- la reproduction : planning, suivi cha- le suivi sanitaire : parasitisme, protec-
20
LA CALÉDONIE AGRICOLE
- et indirectement le niveau d’alimentation du troupeau.
Les exploitations du réseau ont toujours eu des résultats techniques et
économiques disparates, liés à des facteurs internes (expérience, savoir-faire
et objectifs de l’éleveur, temps de travail
disponible, investissements) et externes
(contexte pédoclimatique).
Néanmoins, depuis plusieurs années,
une amélioration significative de la
performance des troupeaux étudiés est
constatée, avec une hausse de poids des
animaux au même âge et une meilleure
reproduction.
De 2010 à 2013, le taux de productivité
numérique du groupe réseau a progressé de 11 points (passant de 64 à 75 %).
Des simulations plus fines ont permis
de tester la sensibilité des différents
composants sur le calcul de l’excédent
brut d’exploitation.
L’EBE (Excédent Brut d’Exploitation)
est un bon indicateur de performance
de
l’exploitation, car ce solde
doit permettre de
payer les annuités,
d’autofinancer des
investissements et
de rémunérer le travail de l’éleveur. Ce
graphique montre
l’impact sur l’EBE
d’une hausse ou
d’une baisse du prix
des engrais de 20 %,
celui d’une variation de 5 % du prix
de vente des ani-
maux ou encore, le bénéfice d’une amélioration de la technique traduite par une
augmentation de 5 % du taux de productivité numérique.
Dans les systèmes de production naisseurs ou naisseurs engraisseurs, une
augmentation de 5 % de la productivité
numérique se traduit par une augmentation de 12 000 F à 18 000 F de l’EBE/
vache. Critère le plus pesant dans la formation du revenu de l’éleveur, c’est le
levier majeur pour la rentabilité des élevages, bien plus que le prix des approvisionnements ou des services. L’objectif
de l’éleveur doit rester de produire et de
vendre le plus d’animaux possible à un
prix correct, valeur dont il n’a pas forcément la maîtrise.
N°145 Avril 2015
Pôle élevage
Actualité du GDS-A
Etat des lieux de l’identification bovine
Il y a actuellement 547
exploitations adhérentes
bovine.
E
n 2014, le suivi identification des
animaux abattus à l’OCEF apporte les informations suivantes
(données IVNC) :
identifiés.
L’année passée a aussi confirmé le resserrement des partenariats avec l’OCEF
et l’IVNC. Des projets communs
émergent tel que celui de l’informatisation des échanges entre les bases de données de l’OCEF, de l’IVNC, de l’UPRA
et de la DAVAR. Dans ces conditions,
les perspectives d’avoir un retour d’information pour les éleveurs à partir des
données d’abattage sont bonnes.
Cette étape marquera de
deux façons la vie des éleveurs
éleveur pourra consulter ses données
d’abattage quasiment en temps réel,
grâce à internet. La gestion des interrogations sur la classification d’un bovin
ou sur une éventuelle saisie s’en trouvera améliorée et permettra de mettre
en œuvre une conciliation plus rapidement et plus facilement avec les partenaires concernés. Enfin, la conduite du
22
LA CALÉDONIE AGRICOLE
troupeau sera facilitée car il sera plus
simple de réaliser des suivis de carrière
pour une vache mère, ainsi la conduite
des réformes et le choix des génisses de
renouvellement pourra se faire de façon
plus objective en tenant compte de critères techniques fiable.
Pour atteindre ces objectifs, les éleveurs ont deux actions à mettre en
œuvre :
A l’échelle de la filière, les choix génétiques pourront être objectivés de
manière plus fine. Le conseil en matière
de taureau s’en trouvera consolidé et les
discussions techniques autour des questions de classification et de recherche
de qualité pour mieux adapter les produits bouchers aux attentes du marché
pourront se faire à partir de données
objectives confortées sur plusieurs milliers d’abattage, selon les saisons ou tout
autre critère technique jugé utile pour
atteindre le meilleur compromis entre
professionnels concernés.
2. Notifier au GDS-A les mouvements (naissance, achat, vente en vif,
abattage etc…).
Quelques chiffres
s 547 exploitations adhérentes au
dispositif d’identification bovine au
17/01/2015.
s 65 991 bovins identifiés au
17/01/2015 (78% du cheptel recensé par
le RGA 2012).
s0RINCIPALESCOMMUNESPARLEURCHEPTEL
PS : Bourail (10 359 bovins) et La Foa
(10 082 bovins).
PN : Pouembout (5 925 bovins) et Kaala
Gomen (3 670 bovins).
1. Boucler les animaux et assurer
le rebouclage lors de la perte d’une
marque auriculaire.
L’équipe du GDS-A a conscience que les
pertes de boucles représentent un réel
enjeu pour la filière. Face à ce problème,
une expertise réalisée auprès de deux
laboratoires qualité en métropole l’an
passé a mis en évidence une faiblesse du
plastique des boucles employées dans les
conditions climatiques calédoniennes. Le
cahier des charges de production a été
modifié pour correspondre à celui employé
par les marques auriculaires officielles
de l’état du Queensland (Australie). Une
enquête d’évaluation de ces boucles sera
réalisée à partir de 2016.
Contact
Pour toute question sur l’un de ces points,
contacter le GDS-A :
Tél. : 44 52 45 - 76 94 38 - 93 14 71.
N°145 Avril 2015
Les bonnes pratiques de pose des boucles ne doivent
surtout pas être négligées. Voici un rappel avec :
entre lla chambra d’agriculture de Nouvelle
RESPECTER LE SENS DE LA BOUCLE
(grande boucle)
Une bonne tenue des boucles est liée à plusieurs facteurs :
La qualité de pose de la boucle,
La qualité du matériel de pose,
La qualité des boucles.
BIEN STOCKER LES BOUCLES
Stocker les boucles dans leur enveloppe
…)
UTILISER UNE PINCE ET UN POINTEAU ADAPTES
UN MAUVAIS SENS DE POSE, FAVORISE L’ACCROCHAGE ET
L’ARRACHEMENT DE L’OREILLE OU DE LA BOUCLE.
Les autres pinces ALLFLEX (bleues, …) sont
Pince TOTAL TAGGER UNIVERSELLE
rouge ALLFLEX
mais pas pour la pose de boucles électroniques.
- Changer le pointeau régulièrement,
-
FERMER RAPIDEMENT LA PINCE
Si nécessaire... pensez à changer votre pince
La pose doit être complète.
Fermer la pince d’un coup sec
en appuyant à fond.
HYGIENE AVANT LA POSE
Travaillez avec une pince propre. Désinfectez la régulièrement
Une bonne pose se caractérise par le son émis lors de l’encliquetage de la boucle.
IMMOBILISER LE VEAU
CONTROLER LA QUALITE DE LA POSE
Lorsque la boucle est posée, tourner un 1/4
de tour vers la gauche, puis vers la droite.
Ce geste termine le percement de l’oreille et
pose correcte des boucles.
BIEN PLACER LA BOUCLE
NB :
ou de tremper la pointe de la boucle mâle
Placer la boucle au centre de l’oreille
distance de la tête.
REUSSIR LE REBOUCLAGE
S’assurer de la bonne concordance des numéros,
er
-
EVITER LES « PIEGES » A BOUCLES
Ne pas poser la boucle à
l’extrémité de l’oreille.
tranchants (rebords de bac à eau, …)
AINSI, VOUS EVITEREZ
L’ACCROCHAGE ET L’ARRACHEMENT
DE L’OREILLE OU DE LA BOUCLE.
N°145 Avril 2015
CES CONSIGNES SIMPLES AMELIORENT LA TENUE
DES BOUCLES ET ASSURENT UNE BONNE IDENTIFICATION.
LA CALÉDONIE AGRICOLE
23
Parcours
Jacques Dolbeau est
l’un de ces hommes au
parcours atypique. Eleveur
au Cap, dans la région de
Bourail, il s’occupe de sa
ferme en famille.
Jacques Dolbeau,
agriculteur au Cap
«
C’est la sixième ferme que nous
avons construite avec ma femme ».
C’est après un parcours varié,
que Jacques Dolbeau vit désormais
sur son exploitation au Cap.
« Mon père souhaitait que je fasse des
études alors j’ai passé un Brevet professionnel de menuiserie ». C’est donc
tout d’abord en soutien à l’entreprise paternelle de menuiserie que
Jacques Dolbeau débute son activité
professionnelle.
Mais c’était avant
tout un grand sportif. Très tôt, il a su
faire sa place dans
24
24
LA CALÉDONIE AGRICOLE
le domaine du sport, dés son plus
jeune âge.
C’est tout d’abord en tant que gymnaste qu’il s’illustre, puis en self
défense. Mais c’est surtout dans la
course à pied, dés l’âge de 13 ans,
qu’il a fait ses preuves en remportant très vite des marathons.
« A 14 ans, je voulais faire de la boxe,
mais mon père ne le voulait pas, alors je
me suis tourné vers
le cyclisme ». Et
première course,
première
victoire. Il a par la
suite pratiqué le
cyclisme à haut
niveau. Début
d’une grande
série de réussites, tant en
Nouvelle-Calédonie qu’ailleurs.
En
effet, le sport
l’a
conduit
à mener des
courses de cyclisme en Algérie et
en Métropole. En 1963, il remporte
avec l’équipe de France les « Jeux de
l’Amitié » en Algérie. « Nous étions
quatre calédoniens et quatre français ».
N°145 Avril 2015
Après quelques années passées en
France, à l’INSEP, Jacques revient
à l’âge de 19 ans en Nouvelle-Calédonie. C’est alors la passion des
chevaux qui anime l’éleveur depuis
de nombreuses années car c’est à
Vincennes, proche de l’INSEP, qu’il
découvre les chevaux de course.
cienne directrice d’école. « C’est cette
ferme là que je voulais, la ferme dont
j’avais rêvé… » souligne amusé l’agriculteur. « Nous sommes arrivés au Cap
en 1982 où nous avons construit notre
maison actuelle ».
Aujourd’hui, l’éleveur a un
cheptel de vaches : Santa
Gertrudis, limousins et charolais, ainsi que des cochons
et des chevaux de course.
Son fils et sa fille sont également éleveurs proches de son
exploitation, avec notamment
des moutons et des ruches.
« J’aime bien tout faire et j’aime bien
gagner », c’est comme cela que l’on
pourrait résumer le parcours d’un
homme, riche d’avoir relevé de
nombreux défis.
Sa première ferme était située à Yahoué, sur la propriété familiale maternelle. C’est là que Jacques ouvre
une boucherie au Pont des Français. « C’est en rachetant tout le stock
que je me suis retrouvé chef d’entreprise
presque du jour au lendemain ». Il s’y
investi quelques années, avec l’aide
de son épouse.
D’autres fermes suivront, comme
la ferme de Saint Louis où il avait
250 vaches laitières, puis une ferme
à Canala. Et c’est bien plus tard, que
Jacques est arrivé dans la région de
Bourail, sur une propriété d’une an-
N°145 Avril 2015
LA CALÉDONIE AGRICOLE
25
La tropicalisation
du cheptel bovin,
et des réponses apportées par les éleveurs qui témoignent de leur grande
capacité d’adaptation. A nouveau, l’élevage calédonien est confronté à
Dossier
pour un élevage
durable et rentable
conditions d’élevage tropicales propres à la Nouvelle-Calédonie ?
Comment appréhender l’émergence de tiques résistantes aux traitements
habituels ? La tropicalisation du cheptel devient aujourd’hui un levier
27
Dossier
A
ujourd’hui, la lutte contre
la tique est la priorité en
matière de protection sanitaire du cheptel calédonien. Et face
à ce fléau, les éleveurs disposent
déjà d’un certain nombre de races
en Nouvelle-Calédonie, adaptées
aux conditions climatiques et à la
demande du marché. Charolaise,
Blonde d’Aquitaine, Limousine,
Sénépol, Brahman, Belmont Red,
Droughtmaster, Santa Gertrudis…
ces noms évoquent la diversité de
nos élevages, diversité qui constitue
notre patrimoine.
Avant d’évoquer les atouts génétiques des races bovines de Nouvelle-Calédonie, il ne faut pas oublier les bonnes pratiques qui sont
au cœur du métier d’éleveur. En
effet, une bonne alimentation et une
conduite du troupeau adaptée sont
aussi la clé du succès.
La meilleure génétique, c’est l’herbe.
Le préalable a la bonne santé du
troupeau est avant tout une bonne
alimentation, en qualité et quantité.
Objectif de productivité :
1 veau par vache par an
L’élevage s’inscrit dans une filière
économique. A chaque étape de la
28
LA CALÉDONIE AGRICOLE
filière, les professionnels travaillent
pour garantir la meilleure qualité
aux consommateurs, « de la fourche
à la fourchette » avec l’enjeu fort de
l’éleveur : produire pour dégager un
revenu de son travail.
Un objectif de productivité est aujourd’hui bien présent pour chaque
éleveur : « 1 veau par vache par an ».
Cette productivité de l’élevage dépend d’abord de la manière dont
il est alimenté. En effet, le nombre
d’animaux à l’hectare (charge) et
la vitesse de rotation des pâturages
conditionnent la bonne santé du
troupeau.
Pour augmenter le revenu des éleveurs et l’autonomie alimentaire
en Nouvelle-Calédonie, il y a des
marges de manœuvre. A savoir
notamment qu’une récente étude a
montré qu’une augmentation de la
productivité de 5% augmenterait le
revenu brut de l’éleveur de 25%.
Une bonne alimentation avant
tout
Chaque jour, l’animal doit consommer la quantité d’aliments nécessaire pour couvrir ses besoins, qui
varient suivant l’espèce, l’âge, le
type de production, la saison et sa
localisation. Les aliments doivent
apporter aux animaux les composants utiles à leurs fonctions vitales
et à leur production (croissance, gestation, lactation) : énergie, protéine,
minéraux et vitamines.
L’éleveur connait ses animaux et
sait évaluer leurs besoins. Il adapte
alors la conduite du troupeau selon
les pâturages dont il dispose. Si besoin, des compléments alimentaires
peuvent être apportés.
Favoriser de bonnes
conditions de reproduction
Toujours dans un objectif de rentabilité, l’éleveur s’attache à réunir
que les bonnes conditions soient là
avant la mise à la reproduction : animaux en bon état corporel, s’assurer
des performances d’aptitude à la reproduction (test de fertilité, vérifier
l’état des femelles gestantes). Mais
aussi il met en place un diagnostic
des gestations avec un bon suivi des
femelles pour pouvoir réformer rapidement les animaux infertiles. Le
taux de vêlage annuel moyen est de
60% en Nouvelle-Calédonie, c’est à
dire que plus d’une vache sur 3 est
improductive.
N°145 Avril 2015
Une transition
génétique indispensable
La lutte chimique contre la tique a
aujourd’hui atteint ses limites. Une
transition génétique est désormais
en cours en Nouvelle-Calédonie.
Les éleveurs accompagnés par les
organisations professionnelles agricoles tels que l’Upra bovine et le
Groupement de défense sanitaire
animal (GDS-A) travaillent à la mise
en place d’une nouvelle stratégie : la
lutte intégrée, dont la tropicalisation
est un des piliers.
La tropicalisation consiste à utiliser
les différents caractères génétiques
d’une race ou d’un croisement,
afin d’adapter son troupeau aux
contraintes du milieu tropical et de
sa production.
bovine apporte de précieux conseils
pour accompagner les éleveurs dans
l’amélioration de leur génétique.
Comment mettre en place cette
transition génétique ? Le choix génétique doit être réfléchi et accompagné car il représente un impact à
long terme pour l’éleveur.
Outil de contrôle de performance,
outil de diffusion génétique (insémination, vente de taureau reproducteur, transfert d’embryons), l’Upra
Une réflexion filière sur l’utilisation
de types de races adaptées au type
de production est en cours de mise
en place. Il s’agit de l’organisation
d’un réseau « schéma génétique »
Cette stratégie génétique permettra
d’être un outil d’aide à la décision
afin d’orienter les élevage sur leurs
choix.
Résistance à la tique
Le niveau de résistance est le nombre moyen de larves de tiques n’arrivant pas au stade de gorgement. Les animaux sur lesquels 100
larves femelles arrivent au gorgement ont une résistance de 99%, ceux permettant le gorgement de 1000 larves ont une résistance
de 90%. En fonction de ce pourcentage, le niveau de résistance est considéré comme :
Plus les gènes Brahman sont dilués, plus les animaux sont sensibles à la tique. Le nombre de tiques augmente avec la diminution
des gènes de Bos Indicus.
La suppression des animaux les plus sensibles diminue en quelques générations l’infestation moyenne de la population.
N°145 Avril 2015
LA CALÉDONIE AGRICOLE
29
Dossier
Le croisement comme utilisation
complémentaire des races
L’augmentation de la productivité des
élevages nécessite une bonne adaptation des bovins aux conditions d’élevage tropicale. En croisant des animaux de génotype différent (races) on
obtient une recombinaison des gènes.
Il en résulte une augmentation des performances que l’on peut qualifier de
multiplicatives. C’est l’effet hétérosis.
On combine ainsi les performances de
chaque race (fertilité, conformation,
adaptation…).
« Les progrès sont rapides car en une génération on peut atteindre un objectif alors
qu’en sélectionnant en race pure cela prend
beaucoup plus de temps » souligne Flavien
Pierson, directeur de l’Upra bovine.
Stratégies pour améliorer la production et l’adaptation
Pour supporter la pression des tiques et
les facteurs de stress liés à la sécheresse
et la mauvaise alimentation, le pourcentage d’adaptation aux conditions
tropicales doit être de 25 à 75%. Pour
des environnements beaucoup plus
stressants 100% d’adaptation peut être
nécessaire (très rare en Nouvelle-Calédonie). Pour une bonne tolérance à
la tique, les animaux doivent avoir un
minimum de 50% d’adaptation.
Pour atteindre ce pourcentage d’adaptation aux conditions tropicales, les
éleveurs peuvent utiliser :
dérivés de bos indicus (droughtmaster,
charbray, brahmousin ou santa-gertrudis),
30
LA CALÉDONIE AGRICOLE
le Sénépol, le Belmont red.
Plus les conditions environnementales
sont stressantes plus il faut utiliser un
pourcentage de Bos indicus important.
Dans un environnement tropical, l’utilisation en croisement d’une combinaison de race permet d’optimiser la
productivité des animaux tout en leur
conférant une bonne adaptation à l’environnement dans lequel ils évoluent.
L’utilisation conjointe de Bos indicus et de races taurines adaptées aux
conditions tropicales permet également de bénéficier de l’effet hétérosis,
ce qui offre la possibilité de maximiser
la productivité sans pour autant réduire le niveau de résistance aux parasites et aux stress environnementaux.
Il est plus rapide et plus économique
de combiner les qualités de chaque
race plutôt que de chercher à sélectionner et à améliorer en race pure
les défauts d’une race. L’intervalle
entre génération est long en bovin, la
sélection en race pure taurine sur un
critère tel que la résistance à la tique
demande plusieurs dizaines d’années
et des moyens très important. Pour
maximiser, la rentabilité des éleveurs,
la meilleure approche est de focaliser
les efforts de sélection sur les bovins
qui sont productifs en présence des
facteurs de stress environnementaux.
Les critères de productivité sont souvent antagonistes aux critères d’adaptation aux conditions tropicales. Dans
tous les environnements de produc-
tion, il existe des facteurs qui limitent
la production, ce qui signifie qu’il
n’existe pas de race « passe partout »
mais qu’il existe des races plus ou
moins productives dans des environnements donnés.
Définitions
sLa productivité : croissance, fertilité,
poids à l’âge adulte, qualité de viande
sAdaptation au milieu tropical :
résistance aux parasites internes
et externes, résistance à la chaleur,
résistance à la sécheresse.
L’effet hétérosis
La moyenne des performances d’animaux
issus de croisement est meilleure que les
performances de celle des deux parents.
Plus les animaux sont de lignée opposée,
et plus l’effet hétérosis est important.
Article réalisé en partenariat
avec l’UPRA Bovine.
FILM POUR LES
ÉLEVEURS BOVIN
Le Syndicat des éleveurs
de Nouvelle-calédonie, en
partenariat avec l’UPRA
Bovine et la Chambre d’agriculture, ont
réalisé un film sur la tropicalisation du
cheptel. il est disponible sur youtube.
N°145 Avril 2015
Cheptel calédonien, quels sont les
atouts des différentes races bovines ?
La race LIMOUSINE
Première race Calédonienne
Commencées il y a plus d’un siècle, les importations de géniteurs limousins
de race pure ont fortement marqué l’élevage calédonien.
Sa rusticité, ses qualités maternelles et ses aptitudes bouchères en font
la race calédonienne la plus représentée. Veaux et bœufs produisent des
carcasses peu grasses à la viande bien valorisée par le système OCEF.
Les limousins calédoniens bénéficient d’une longue adaptation aux
conditions d’élevage tropicales et du meilleur de la génétique française.
Les effectifs importants constituent une base suffisamment large pour un
progrès génétique régulier.
Cependant, sa sensibilité à la tique rend difficile son utilisation en race
pure dans les troupeaux commerciaux. C’est pour cette raison que certain
séleveurs ont pris l’option d’utiliser cette race en croisement pour créer le
Brahmousin et le Sénézin. Il s’agit là d’un moyen de conserver les qualités
génétiques du Limousin.
La race CHAROLAISE
Excellent en croisement
Originaire du Centre de la France, le charolais est élevé en NouvelleCalédonie depuis 1969. Le Charolais doit son succès international à la
production exceptionnelle de viande de qualité qu’il permet en race pure et
qu’il transmet en croisement.
Excellent raceur, il améliore, en croisement avec toutes les races, la
conformation, le potentiel de croissance et la qualité de la viande.
Race assez fragile qui nécessite une excellente maitrise de l’alimentation.
Sa sensibilité à la tique compromet son utilisation en race pure dans nos
conditions tropicales.
Race à utiliser plutôt en croisement terminal par la voix mâle. Son potentiel
génétique est également conservé au travers du développement des races
Charbraise et Senelais.
La race BRAHMAN
Vigueur, adaptation et récupération
La race SANTA GERTRUDIS
Cette race, développée au Texas entre 1910 et 1925, est issue du croisement
entre Brahman (3/8) et Shorthorn (5/8). Cette race fut introduite en 1952 en
Australie puis au début des années 60 en Calédonie, comme alternative aux
problèmes posés par la tique du bétail sur le territoire.
Animal à grand développement, lourd et assez précoce (dépose du gras tôt),
il s’adapte bien à des conditions d’élevage difficiles.
Cette race est connue pour ses qualités maternelles (lait).
N°145 Avril 2015
Cette race a été développée aux Etats-Unis entre la fin du 19ème et le début
de 20ème siècle. Elle est issue du croisement de 3 races de zébus importées
d’Inde et Pakistan (races Guzerat, Nellore et Gir) puis d’une 4ème race de
zébu d’origine indienne mais sélectionnée au Brésil (race Indu-Brazil).
Ces croisements ont été réalisés lors de 3 vagues d’importation (1854-1906,
1924-1925 puis 1946). Ce zébu, d’abord sélectionné aux Etats-Unis, s’est
largement répandu dans de nombreux pays tropicaux. Il a la capacité de
s’adapter à des conditions d’élevage extrêmes. Il supporte bien la chaleur et
résiste à la tique du bétail.
Du fait de ces qualités de résistance à la tique, cette race est beaucoup
utilisée en croisement avec des Bos taurus dans des proportions plus ou
moins élevées et est ainsi vecteur d’une vigueur hybride très importante.
LA CALÉDONIE AGRICOLE
31
Roger Gaillot,
éleveur à Boulouparis
Roger Gérard,
éleveur à La Tamoa
La race DROUGHTMASTER
Entre Bos indicus et Bos taurus
Cette race a été créée en Australie au début des années 1960 et se compose
de 50% à 62% (5/8) de sang Brahman et 38% (3/8) à 50% de sang Shorthorn/
Hereford. Cette race a été développée dans le Queensland en Australie avec
pour objectifs d’améliorer la fertilité et la précocité du Brahman tout en
conservant son adaptation aux conditions tropicales.
Le Drougthmaster a été importé en Nouvelle-Calédonie en 2008. Il est pour
l’instant utilisé en race pure, afin de produire des reproducteurs mâles.
Ces reproducteurs pourront ensuite être utilisés en croisement terminal avec
des vaches croisées Brahman. Ce type de croisement devrait permettre aux
femelles de première génération de conserver leur résistance à la tique tout
en développant plus de précocité.
La race SENEPOL
a évolué pour s’adapter au milieu tropical
La race Sénépol est une race relativement récente puisqu’elle a été
développée dans la région Caribéenne à la fin du 19ème siècle. Elle a ensuite
été introduite aux Etats-Unis et ce n’est qu’en 1995 que les premiers animaux
sont arrivés en Australie.
Des reproducteurs Sénépol ont été importés en 2008 en Nouvelle-Calédonie
afin d’être utilisés en croisement avec des troupeaux de Bos taurus d’origine
européenne.
Patrick Ardimani,
éleveur à Tontouta
La race BLONDE D’AQUITAINE
Développement musculaire important
Race d’origine française du genre Bos Taurus (donc sensible à la tique), la
blonde d’aquitaine est le résultat de la fusion en 1961 de 3 races locales
du sud-ouest de la France : la blonde du Quercy, la blonde des Pyrénées
et la Garonnaise.
Ses atouts sont les suivants : développement musculaire important et
forte croissance des veaux. Peu de dépôt de gras au profit du muscle.
Poils ras, velâge assez facile, avec un caractère se situant entre la
charolaise et la limousine.
A savoir que sa production de lait est moyenne en race pure. Sa fertilité
est moyenne.
La race BELMONT RED
Vigueur, adaptation et récupération
Le Belmont Red a été créé par le gouvernement Australien dans la station
de recherche de Belmont à partir de 1954. Il est né d’un besoin des éleveurs
installés dans les régions tropicales de l’Australie (Queensland, le Territoire
du Nord et Western Australia) qui souhaitaient utiliser une race de bovins
ayant un bon tempérament, un niveau de fertilité élevé, et pouvant valoriser
de manière efficace les ressources d’un environnement difficile.
L’objectif des éleveurs calédoniens est de pouvoir bénéficier du fort degré
d’hétérosis de cette race.
Cette race composite est issue d’un croisement entre de l’Africander (Afrique
Sanga), du Hereford et du Shorthorn (Bos taurus). C’est ensuite grâce à une
sélection rigoureuse, que le Belmont Red, est une race taurine « 100 % made
in Australia », résistante à la tique.
Croisement entre le N’Dama, originaire d’Afrique de l’Ouest (‘Séné’ venant de
Sénégal) et du Red Poll, originaire d’Europe (Hupp et Williams, 1994). Elle est
dite résistante aux insectes et à la tique.
Développée à la fin des années 60, elle inclut initialement 50% sang résistant
venant d’une race de Sanga (taurus africain adapté aux conditions tropicales)
et 50% de sang de races tempérées (Hereford, Shorthorn).
32
LA CALÉDONIE AGRICOLE
N°145 Avril 2015
2014 a été une année
concernant les problèmes
liés à la tique du bétail. De
nombreux éleveurs ont
subi des pertes, parfois
importantes au sein de leur
troupeau, quel que soit
l’environnement, l’âge et
même la race des animaux.
Auteur : Thomas Hüe
Vétérinaire et chercheur
en parasitologie à l’Institut
Agronomique néo-Calédonien
34
LA CALÉDONIE AGRICOLE
© IAC
3FDIFSDIFtJOOPWBUJPOt5SBOTGFSU
Eliminer ses animaux
les plus sensibles aux tiques :
Intérêt et impact ?
C
et épisode n’a fait qu’aggraver la défiance des éleveurs envers les races Européennes Bos taurus, très touchées
par ce parasite, et a entrainé une
accélération de la transition du troupeau calédonien vers des races plus
résistantes. Pourtant il est nécessaire
de garder du Bos taurus (Limousin
ou Charolais) sur le territoire. Outre
la préservation de ce patrimoine historique et génétique, la maintien de
ces animaux en race pure est bien
évidemment indispensable pour produire du Brahmousin ou tout autre
type de croisement entre des races
résistantes à la tique (Brahman ou
les races composites) et du Bos taurus. L’objectif de ces croisements est
ainsi de produire des animaux bien
conformés avec une bonne résistance à la tique.
Avec la baisse d’efficacité des tiquicides, il faut à présent trouver des
solutions alternatives pour protéger
les animaux. Parmi celles-ci, l’identification des animaux les plus résistants et la réforme des animaux les
plus sensibles au sein d’un troupeau
permet d’abaisser à terme le niveau
d’infestation du troupeau.
Des essais dans ce sens ont déjà été
menés en Australie entre 1983 et
1998. L’étude a porté sur un troupeau de 100 vaches mère de race Hereford x Shorthorn, un croisement
de deux races Bos taurus anglaises,
particulièrement sensibles à la tique.
Pendant 15 ans, l’unique critère de
réforme a été la sensibilité à la tique.
Au moins 3 comptages de tiques ont
été réalisés par an et les 15% les plus
sensibles ont été réformées chaque
année.
L’évolution du nombre de tiques
observées par animal est présentée
dans le graphique n°1.
Graph 1 : évolution du nombre de
tiques par animal par comptage
N°145 Avril 2015
Les Australiens ont également enregistré les pesées de ces animaux pour
voir si la sélection sur le critère de la
résistance à la tique ne se faisait pas
au détriment de la conformation des
animaux. Les résultats sont présentés
dans le graphique n°2.
Graph 2 : évolution des Poids Age
Type à 6, 12 et 18 mois sur 15 ans.
est semble-t-il dû directement à la réduction de l’impact des tiques sur les
animaux.
Quinze ans, c’est certes long, mais si
nous voulons préserver les Bos taurus
sur le territoire, l’élimination des animaux les plus sensibles est une piste
intéressante à creuser, sachant que
cela s’accompagne d’une amélioration des performances.
Il est aujourd’hui important de bénéficier des dernières molécules encore
actives (Ivomec Gold, Acatak, voire
Taktic dans certaines conditions)
pour entamer cette sélection dès que
possible. Ces dernières molécules ne
seront pas efficaces encore longtemps
et il faut en profiter pour amorcer ce
tournant, c’est peut-être la dernière
occasion de maintenir le Limousin et
le Charolais en Nouvelle-Calédonie
avant leur disparition définitive.
© IAC
© IAC
En l’espace de 15 ans, le niveau d’infestation du troupeau a été divisé par
7. Cette diminution est le résultat de 2
paramètres : le maintien dans le troupeau des animaux naturellement les
plus résistants – ou disons les moins
sensibles – et l’élimination des animaux les plus sensibles, qui étaient les
plus infestés par les tiques et qui participaient ainsi à la recontamination
régulière des pâturages.
qu’il est possible d’y consacrer.
A minima, il faudra noter les animaux
sur lesquels sont observés le plus de
tiques lors des rentrées de bétail pour
les bains. Lors des réformes, vous
pourrez ainsi connaitre quels sont les
animaux qui ont eu régulièrement le
plus de tiques. Attention cependant,
l’état des animaux influence leur
sensibilité à la tique. Une vache suitée aura, par exemple, plus de tiques
qu’une vache pleine. Il est donc plus
intéressant de noter plusieurs fois les
animaux, quitte à y passer un peu plus
de temps.
Pour avoir une information plus pertinente, une évaluation rapide des
animaux peut être mise en place. En
passant la main sur le flanc des animaux et en observant quelques points
précis (encolure, périnée, attache de la
queue), il est possible d’avoir une estimation de l’infestation de l’animal par
les tiques adultes et les formes immatures. L’enregistrement de ces 2 paramètres sur 3 à 4 montées de tiques
permet, en fin d’année, d’avoir une
information assez précise pour faire le
choix de ses réformes.
A ce jour, les stations de la Chambre
d’agriculture et de la province Sud,
ainsi que les premiers éleveurs, sont
rentrés dans cette démarche.
Cet article est dédié à Jean-Claude Hurlin
Contact
La sélection sur le critère de la tique
s’accompagne également d’une amélioration des performances des animaux. En 15 ans, les bovins ont en
moyenne gagné 20 kg à 18 mois. Ceci
N°145 Avril 2015
Comment procéder ?
Le plus important est d’enregistrer les
informations. Plusieurs niveaux de
précision sont possibles en fonction de
l’objectif que l’on se fixe et du temps
Si vous souhaitez mettre ce suivi en
place dans votre élevage, rapprochezvous du Groupement de défense
sanitaire animal (GDS-A) :
Vincent Galibert : 74 28 24
ou de l’IAC Thomas Hue : 74 20 73
LA CALÉDONIE AGRICOLE
35
Initiative
C’est l’expérience qui
compte ! C’est sur ce
principe que Maurice
Wabealo se rend
aujourd’hui disponible
pour épauler de
nouveaux agriculteurs
pour partager avec
eux leur expérience.
Témoignage…
Parrainage,
la volonté de
partager sa passion
M
aurice Wabealo est l’un des
premiers agriculteurs certifié Agriculture Biologique
du territoire. Maraicher sur Baco,
il a également disposé d’un accompagnement de la plateforme Initiative NC pour la mise en place de
son projet agricole à Koné en 2007.
Avec une expérience de prés de vingt
années dans l’agriculture, Maurice a
décidé d’accepter de parrainer à son
tour un jeune créateur qui se lance
aujourd’hui dans l’agriculture à
Ouégoa.
l’arrosage ou encore sur les insectes et les
maladies » explique Maurice. « Ce
partage se fait tranquillement. Les personnes m’appellent quand ils ont besoin.
On s’entraide, c’est une bonne chose ».
L’enjeu est intéressant, car non seulement il faut que « le courant passe »
afin que la confiance s’installe, base
indispensable des bonnes relations
futures, mais il faut aussi que l’un
accepte d’avoir un « mentor », celuici conseillant son « filleul ». Il s’agit
de lui faire profiter de son réseau, de
son expérience, sans pour autant intervenir à sa place et même accepter
de ne pas être écouté.
Initiative NCI
Ce principe de faire jouer son réseau, Initiative NC l’a bien compris
et accompagne les promoteurs qui
le souhaitent pour les aider à justement développer leur réseau. Un
atout certain qui favorise aussi la
solidarité.
Initiative NC consent aux promoteurs
des prêts d’honneur affectés à la
constitution de l’apport personnel de
ces derniers. Ces prêts d’honneur
sont consentis sans garanties et
sans intérêts ni frais d’aucune
sorte. Initiative NC intervient sur
l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie.
L’intégralité des services d’Initiative
NC, de l’instruction au suivi postcréation, est fournie à titre gratuit.
Depuis, Maurice est souvent appelé
pour partager son expérience avec Plus d’informations : Initiative NC
d’autres agriculteurs. « On m’appelle 4ÏLsNCIDIR LAGOONNC
pour échanger nos pratiques, notamment www.initiative-nc.com
sur les techniques de semence, les engrais,
36
LA CALÉDONIE AGRICOLE
N°145 Avril 2015
Economie
la CCS
Voici des exemples de mise en oeuvre
Févier 2015
Janvier 2015
er
er
>valable jusqu’au mois de décembre 2014
38
LA CALÉDONIE AGRICOLE
N°145 Avril 2015
Juridique
Volde bétail
Du nouveau en matière
de vol de bétail.
Désormais, le tribunal
a reconnu l’intérêt
pour agir en justice du
Syndicat des Eleveurs
de Nouvelle-Calédonie.
Philippe Gillardin, avocat
en charge du dossier.
En quoi peut-il s’agir là d’un préjudice collectif ?
P. G : C’est très simple, dés qu’on
parle de vol de bétail, il s’agit d’une
perturbation psychologique de la filière toute entière, liée à la crainte de
renouvellement, d’accidents ou pire.
De plus, chaque vol de bétail, que
la viande soit réservée à un usage
«familial» ou vendu, est un acte de
concurrence déloyale puisque ces
consommateurs n’iront pas l’acheter
dans le commerce.
Le Syndicat des Éleveurs est reconnu comme ayant intérêt à agir,
Depuis quand la problématique
du braconnage est sur le terrain
judiciaire ?
P.G : Les éleveurs sont confrontés aux suites judiciaires de leurs
plaintes depuis toujours, mais le
syndicat a pris la décision d’agir
collectivement avec mon assistance,
depuis 2012. L’objectif est de tenter
d’obtenir un suivi plus ferme du parquet et une réponse judiciaire cohérente (les condamnations).
40
LA CALÉDONIE AGRICOLE
P.G : C’est un peu compliqué. Une
association de protection des animaux, par exemple, a qualité à agir
parce que l’Etat lui a reconnu cette
qualité dans le code pénal, comme
les associations contre le racisme, les
violences sexuelles... Mais pour les
Syndicats professionnels c’était plus
compliqué de le faire comprendre au
Tribunal. Parfois nous étions reconnus et parfois non. Un arrêt de la
Cour d’Appel en ce début d’année
vient de reprendre et admettre notre
démonstration. Cela fait donc jurisprudence et les tribunaux ne pourront que suivre cette décision. À
chaque fois le Syndicat obtiendra
d’être entendu et indemnisé, voire
au franc symbolique, comme c’est
parfois le cas pour les associations.
Quelles sont les autres avancées
judiciaires face à ce sujet sensible ?
P.G : L’autre avancée très importante de cet arrêt de la Cour est que
les éleveurs victimes devront maintenant, en déposant plainte, penser
à déclarer comme préjudice une
somme bien supérieure à la simple
valeur OCEF du bétail. La Cour a en
effet suivi là aussi notre démonstration sur le fait que le préjudice c’est
aussi le travail rendu nécessaire à la
mise au dépotoir des restes du bétail
abattu, la réparation des clôtures, la
perte éventuelle au niveau génétique
et de reproduction, le travail accompli pour rien... Bref quand on vole
un vélo on sait déterminer la valeur
du vélo, lorsqu’il s’agit d’un bétail
c’est beaucoup de choses.
Il ne s’agit donc plus de dire : préjudice 80 000 ou 140 000, mais : Au
total au moins 200 000 f. A nous
ensuite de défendre cette demande
devant le tribunal. Nous venons
d’obtenir une première décision
depuis l’arrêt, et chaque vache a été
indémnisée à 200 000 f, on progresse
donc…
N°145 Avril 2015
Formation
Formation
machinisme agricole
Choix, réglages et
utilisation des matériels de
pulvérisation phytosanitaire,
voici les caractéristiques de
la formation au machinisme
agricole proposée par la
Chambre d’agriculture.
Objectifs
.IVEAU
IV
%FFECTIF
10 personnes / session.
0UBLICVISÏ
agriculteurs et promoteurs porteurs de
projets.
$URÏE
2 jours à la suite ou 2 x 1 jours décalés
selon la disponibilité des agriculteurs.
,IEU
Plateforme machinisme agricole de
Pouembout.
0RÏREQUIS
Avoir une activité agricole
professionnelle ou semiprofessionnelle. Validation de
candidature par les services technique
de la DDEE concernés.
Contenus et activités
s!CQUÏRIRLESBASESTECHNIQUESNÏCESSAIRESPOUR
- Choisir un appareil de pulvérisation.
- Etablir un référentiel de traitement.
- Régler et étalonner un pulvérisateur.
s/PTIMISATIONDESRÏGLAGESETDELUTILISATIONDESÏQUIPEMENTSÏTUDIÏS
AUTRAVERSDERÏALISATIONSPRATIQUES
- Mise en application pratique des acquis théoriques : tarage des appareils.
- Utilisation des outils d’optimisation des réglages (le système DPAE).
- Utilisation du guidage GPS.
*OUR
-ATINÏECOURSTHÏORIQUESH
- Appréhension des lois physiques liées à l’utilisation d’un liquide sous
pression et de particules solides en mouvement.
- Technologie des matériels de pulvérisation.
!PRÒSMIDICOURSTHÏORIQUESETPRATIQUESH
- Etudes de cas.
- Etude des différents types de buse, méthode de choix.
Tarage en relation avec des études de cas.
*OUR
-ATINÏECOURSPRATIQUESHTHÏORIQUEH
- Réalisation pratique d’épandage contrôle d’efficacité.
- Mode opératoire des systèmes d’assistance du type DPAE
!PRÒSMIDICOURSTHÏORIQUESHPRATIQUESH
- Utilisation des outils d’optimisation des réglages (DPAE).
- Utilisation et limites d’applications des outils d’assistance (DGPS). Validation:
attestation de stage.
Sur l’agenda :
Formations en machinisme
13 au 16 avrilt5SBDUFVSJOJUJBUJPOtprovince Nord semaine 1
5 au 7 mait6UJMJTBUJPOFUFOUSFUJFOQFUJUTÏRVJQFNFOUTBHSJDPMFTNPUPSJTÏTtMaré
18 au 22 mait*OJUJBUJPOUSBDUFVStQSPWJODF/PSEtTFNBJOF
8 au 12 juint$POEVJUFFOUSFUJFOQFSGFDUJPOOFNFOUtQSPWJODF/PSEtTFNBJOF
22 au 26 juint.BJOUFOBODFFUèmeÏDIFMPOtMaré
29 juin au 3 juillet t$POEVJUFFOUSFUJFOQFSGFDUJPOOFNFOUtQSPWJODF/PSETFNBJOF
20 au 24 juillet t"VUPDPOTUSVDUJPOtProvince Nord
44
LA CALÉDONIE AGRICOLE
Contact : Plateforme Machinisme Agricole
BP 161 Pouembout
5ÏM
5ÏM
[email protected]
N°145 Avril 2015
CERTIPHYTO-NC
Agriculteurs, c’est le moment
de se former au CERTIPHYTO-NC
Dés qu’une action porte sur l’utilisation, la distribution ou la vente de produits phytosanitaires, le
professionnel est soumis à la détention d’une qualification adaptée. En Nouvelle-Calédonie, cette qualification peut être obtenue par équivalence avec certains diplômes agricoles ou par le Certiphyto-NC.
GRATUIT
C’est le moment de se former !
Le Certiphyto-NC est une formation d’une durée de 3 jours qui atteste de l’acquisition de connaissances
suffisantes pour utiliser certains produits phytosanitaires à usage agricole en toute sécurité et en réduire
leur usage quand cela s’avère possible. A savoir que cette qualification deviendra obligatoire, alors c’est
le moment pour s’y préparer.
Le CERTIPHYTO-NC est une qualification pour utiliser
Le Certiphyto-NC comprend
4 voletsproduits
:
certains
phytosanitaires à usage agricole.
La réduction du recours aux produits phytosanitaires et la
sécurisation de leur utilisation afin de maîtriser les risques pour
la santé publique et l’environnement impliquent un niveau de
connaissance approprié.
Qui est concerné par le CERTIPHYTO-NC ?
Désormais, une formation permettant d’obtenir la qualification
Cette formation est gratuite pour les agriculteurs inscrits au renécessaire à l’achat, la détention et l’utilisation de certains
gistre de l’agriculture.
D’une durée de 3 jours, elle concerne produits
les agriculteurs,
les appliphytosanitaires
à usage agricole est proposée en
cateurs, les prestataires de travaux agricoles, les pépiniéristes et
Nouvelle-Calédonie
via une formation dispensée par la
les distributeurs. La formation se déroule
sous forme de cours
théoriques et de mises en pratique des
connaissances
avec
un
Chambre d’agriculture. A compter d’août 2016, cette qualification
autodiagnostic de ses pratiques.
sera obligatoire pour l’achat, la détention et l’utilisation de
Les prochaines sessions de
CERTIPHYTOcertains
produits, alors c’est le moment de s’y préparer !
cas d’accident ou d’intoxication,
NC sont lancées
La Chambre d’agriculture informe l’ensemble des agriculteurs
de Nouvelle-Calédonie que les formations Certiphyto-NC sont
programmées sur l’ensemble du territoire, en fonction des demandes.
2 FORMATIONS
Pour les utilisateurs : agriculteurs, employés agricoles…
Contact : Pôle formation de la Chambre d’agriculture
5ÏMtGPSNBUJPO!DBODOD
Pour les distributeurs, coopératives agricoles, importateurs,
magasins d’intrants agricoles…
DURÉE
FORMATION
: 3 JOURS
Sur
l’agenda
:
Formations « CERTIPHYTO-NC »
GRATUIT
EN 2014
pour
les agriculteurs
BWSJMFUNBJtTFTTJPO$'11"4VE4BJOU-PVJT
NBJFUKVJOt-B'PB
KVJOtBourail
KVJMMFUtPouembout
TFQUFNCSFtPoindimié
OPWFNCSFtKoumac
Plus d’informations ou vous inscrire :
Service Formation de la Chambre d’agriculture
Tél
: 24 31 60
N°145 Avril 2015
[email protected]
LA CALÉDONIE AGRICOLE
45
Co opération
Actualité Région Pacifique
La Communauté Océanienne pour
l’agriculture biologique et le commerce
éthique (POET Com)1
POET Com regroupe les acteurs de l’agriculture biologique des pays
et territoires du Pacifique, dont la Nouvelle-Calédonie. Retour sur son
assemblée générale, qui s’est déroulée à Fidji en décembre 2014.
P
Les membres du POET Com se sont retrouvés à Nadi (Fidji) du 8 au 12 décembre dernier, avec trois temps forts :
- Réunion du conseil consultatif, l’instance
de gouvernance
- L’assemblée générale, regroupant les principales organisations des pays membres du
POET Com,
- Deux jours de réunion d’échanges techniques
lohea), ainsi que la coordinatrice (Karen
Mapusua).
Les travaux du Conseil ont porté sur les projets, notamment sur l’octroi de 1 million de
dollar US (3 ans) au bénéfice des Îles Cook,
Niue et les Îles Marshall, la nécessité de
continuellement sensibiliser les partenaires,
notamment de la CPS, sur le rôle joué par
l’agriculture biologique dans l’atténuation
des effets liés au changement climatique, ou
encore sur les freins à l’importation (taxes
sur les produits « bio » en Nouvelle-Calédonie).
A noter que l’association Biocalédonia
intègre deux instances majeures à partir de
2015 : le comité de certification « NOAB »
du POET Com (Georges Tieya) et l’International Network of Organic Farmers Organisations3 (Sylviane Chevaux).
Compte-tenu du rôle prépondérant joué par
POET Com en termes de plaidoyer et de
promotion de l’agriculture biologique, une
démarche de participation au COP 214 est
en préparation afin de faire entendre la voix
du Pacifique présentant le « bio » comme
une solution aux effets du changement climatique.
Le Conseil consultatif du POET Com
Celui-ci comprend des représentants de la
Nouvelle-Calédonie (Clément Gandet), de
la Polynésie Française (Gilles Parzy), des
Îles Cook (Anthony Brown), du Vanuatu
(Nambo Moses), de Tonga (Vanessa Lo-
La fragilité budgétaire du secrétariat du
POET Com est toujours au centre des préoccupations et des mesures devront être
prises rapidement pour assurer la pérennité
de l’organisation, notamment la contribution des membres.
OET Com est une organisation qui
représente et défend les intérêts de
elle a notamment créé le label Bio Pasifika.
C’est également un programme logé et mis
en œuvre par la CPS, visant à développer
des chaînes de valeurs agricoles et une utilisation des ressources naturelles durables
tout en renforçant la sécurité alimentaire et
nutritionnelle.
POET Com comprend 30 membres, 52 titulaires de la certification « NOAB2 », 12 000
agriculteurs dans 15 pays et Territoires du
Pacifique. Il est notamment soutenu par la
CPS et le FIDA .
46
L’assemblée générale
Le président du conseil consultatif du
POET Com, Anthony Brown (Iles Cook) a
accueilli les participants à la seconde assemblée générale en se félicitant de l’augmentation du nombre de ses membres depuis
2012, date de la 1ère assemblée générale.
« Un travail important de sensibilisation et de
promotion de l’agriculture biologique (environnement, sécurité alimentaire…) a d’ores et déjà été
réalisé. Cette réunion est une nouvelle occasion
d’échanger des idées et d’apprendre les uns des
autres » a-t-il ajouté. Le Directeur adjoint
de la Division des ressources foncières au
Secrétariat de la Communauté du Pacifique,
Sairusi Bulai, a souligné les liens précieux
qui se développent entre le réseau POET
Com et ses partenaires : bailleurs de fonds,
agences techniques et membres de la communauté.
Dans son discours, Jérôme Pons, en charge
des secteurs économique et social de la délégation de l’Union Européenne pour le Pacifique, a relevé que « l’agriculture biologique
peut contribuer à relever les défis de développement pour les îles du Pacifique, y compris la
sécurité alimentaire. L’agriculture biologique est
une réponse appropriée aux impacts du changement climatique. Sachant que le marché mondial des aliments biologiques devrait doubler
entre 2011 et 2015 (57,5 à 104,7 milliards de
dollars US), cela offre encore plus de possibilités pour les produits biologiques en provenance
des îles du Pacifique. La filière « bio » repose
sur des partenariats dans lequel les agriculteurs
sont intégrés au sein de marchés adaptés à leur
capacité de production, niveau d’organisation
et d’infrastructure.»
Dans un deuxième temps, chaque pays
a présenté la situation de l’agriculture sur
son territoire et, force est de constater que
la production, la diversité et la valorisation
des produits, les systèmes locaux de certification ont fortement progressé ces dernières années. A noter également, la multiplication des programmes « de la ferme
à l’assiette » pour la consommation locale
des produits « bio ».
Durant l’assemblée générale, plusieurs motions ont été prises, notamment :
- Les statuts du POET Com,
- L’équivalence des certifications délivrées
par des partenaires tels que BIOGRO
Agriculture (NASAA, Australia), BioAgriCert (Italie) et « Bio Pasifika »,
- La création d’un réseau « SPG » permettant le partage d’expérience en la matière,
- La constitution d’un soutien politique
fort pour POET Com et l’agriculture biologique,
- L’élaboration de projets pilotes (et recherche de fonds) par les membres du
POET Com pour augmenter la consommation d’aliments biologiques en Océanie,
à l’école notamment,
- La recherche et l’obtention de ressources
pour développer et mettre en œuvre un
cours interactif sur le « bio » par le biais
d’Internet et de DVD.
Conformément à ses statuts, trois membres
du conseil consultatif ont été remplacés
par Robert Bishop (Palau), François Japiot
(Nouvelle-Calédonie), et Adimaimalaga
Tafunai (Samoa). Gilles Parzy (Polynésie
française) et Nambo Moses (Vanuatu) - qui
devient président - restent en poste.
Les échanges techniques
De nombreux exposés riches d’expériences
ont illustré la diversité et l’ingéniosité des
agriculteurs et des techniciens dans le
Pacifique : gestion de la fertilité des sols et
compost, agroforesterie, valorisation des
produits agricoles (sucre de coco).
Pour plus d’informations, consulter :
www.spc.int/lrd/about-organic-pasifika
Première mission exploratoire à Fidji
En marge de la réunion POET Com en décembre dernier, Norene Warekaicane,
1er vice président de la Chambre d’agriculture, et François Japiot, chargé de
la coopération technique régionale à la Canc, ont rencontré quelques acteurs
majeurs de l’agriculture fidjienne et de la coopération internationale pour envisager le développement d’une coopération technique au service du développement des échanges économiques entre Fidji et la Nouvelle-Calédonie.
L
e secteur agricole contribue pour
environ 9% du PIB fidjien, 80%
sont des petits agriculteurs familiaux (quelques hectares de superficie, pluriactivités, agricuture de subsistance, 10%
ont une activité commerciale) qui représentent une priorité pour le Ministère de
l’agriculture. 70% des terres sont gérées
sous le régime coutumier (bail de 30 ans,
durée que le gouvernement souhaite acsont les principaux marchés d’exportation,
mais également les premiers fournisseurs
d’intrants et d’équipements. Afin de mieux
répondre à la demande intérieure et comptetenu de la restructuration du secteur sucrier,
le ministère de l’agriculture souhaite notamment développer les productions de riz,
de lait et de pomme de terre, représentant
respectivement 30%, 15% et 5% des besoins
du pays. Lesélevages bovin viande et porcin
permettent de satisfaire la demande intérieure, mais une amélioration génétique est
nécessaire.
Fiji Crop and Livestock Council (FCLC) est
l’equivalent d’une Chambre d’agriculture
à Fidji, regroupant différentes interprofes-
N°142 Août 2014
sions et associations de producteurs. Son
équipe technique comprend 6 techniciens
« filières/thématiques » (élevage, cultures,
commerce…). Créée, notamment à l’initiative du Ministère de l’agriculture, elle est aujourd’hui largement financée par un projet
européen et donc à la recherche d’un financement pérenne. Ses besoins concernent :
la structuration interne et des différentes
filières et interprofessions, mais également
des besoins plus techniques, notamment
pour les filières élevage bovine et porcine.
Ces premières rencontres permettent
d’identifier des pistes de coopération et de
développement des échanges économiques
agricoles :
- La structuration du secteur agricole à
Fidji,
- L’amélioration génétique animale (bovin,
porcin) et la gestion de l’élevage (conseil,
formation),
- La coopération scientifique, avec des thématiques à déterminer.
Compte-tenu du retour très positif des partenaires rencontrés et sachant que cette première liste n’est pas exhaustive, il est désormais nécessaire de réaliser une analyse en
profondeur de l’économie agricole fidjienne
(acteurs, politique agricole, potentiel de
développement, demandes…) et d’élaborer
une synthèse présentant le secteur agricole
calédonien (atouts, potentialités, marchés,
entreprises, services et biens, organisations
professionnelles, réglementation…). Ceci
permettra de définir une stratégie et un
47
plan d’actions pour le développement des
échanges agricoles et notamment d’organiser une rencontre entre les professionnels
fidjiens et calédoniens.
Pacific Organic Ethical Trade Community
(en anglais)
2
Norme de l’Agriculture Biologique
3
INOFO : Structure autonome au sein de
l’IFOAM composée exclusivement d’organisations
paysannes biologiques dont le rôle est de consulter,
coopérer et, éventuellement, de parler d’une seule voix
légitime sur les questions ayant un intérêt commun
4
Conférence des parties de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques de
2015 (COP21/CMP11), aussi appelée « Paris 2015 »
(30 novembre au 11 décembre 2015)
5
Ambassade de France à Fidji, délégation de
l’Union Européenne pour le Pacifique
1
LA CALÉDONIE AGRICOLE
47
#JFOWFOVFËMBGFSNF
Découvrez
le Ranch de l’îlot Puen
Quel meilleur endroit qu’un
y faire des randonnées
équestres, des ballades en
kayak, ou tout simplement
se relaxer… Situé sur la
commune de Boulouparis,
à 10 minutes en bateau
du Wharf de Bouraké,
Savina et Sébastien vous
accueillent dans un endroit
plein de charme.
L
’îlot fût à l’époque habité par
le père de Savina, Pierre-Louis
Creugnet, et trois de ses frères.
C’est dans les années 50 qu’il y développe l’élevage bovin, avec 80 têtes de
bétail de type Limousin. Mais l’exploitation de sable dans les années 80 sur
l’îlot ne favorise pas le bon développement du cheptel. C’est bien des années
48
LA CALÉDONIE AGRICOLE
plus tard, après l’arrêt de l’exploitation
de sable, que Savina et son compagnon
reprennent l’élevage bovin de son père.
Les débuts de l’élevage
Fervent protecteurs de l’environnement, ils ont conscience que les intrants
et produits mis sur le bétail et les pâturages risquaient de se retrouver dans la
mer. Ils se lancent donc dans un défi de
taille, l’élevage bio. En 2010, ils montent
un stockyard et toutes les infrastructures
destinées à l’élevage bovin. Actuellement, Savina et Sébastien ont 120 têtes
de bétail.
Savina nous explique les principales
règles de l’élevage bio : « Il n’y a aucun
pesticide ni traitement sur le bétail et
les pâturages. Une autre des caractéristiques de cet élevage est la minimisation du stress de l’animal. Tout est
fait de sorte que le bétail se sente bien.
Le Stockyard que nous avons installé a
été inventé par le Dr Temple Grandin.
C’est une américaine autiste qui a révolutionné le monde
des
stockyards
et abattoirs aux
Etats-Unis.
Par
exemple, le stockyard est en rond
ce qui fait que
bétail a l’impression de retourner
d’où il vient, ce
qu’il veut faire par
instinct, et avance
donc
naturelle-
ment. De plus, la souffrance de la bête
est amoindrie : nous ne pratiquons pas
d’écornage, pas de marquage. L’animal
est né et abattu à la ferme par les éleveurs. L’avantage de l’élevage Bio est
que la viande produite est saine ». Ils
ont également suivi une formation en
Australie, « Low stress stockhandling »,
littéralement, la gestion du troupeau
avec minimisation du stress.
La commercialisation de la viande
La viande est vendue en caissette de 5
à 6 kg, directement au consommateur.
Les livraisons se font environ une fois
par mois à la boutique Bio Monde sur
Nouméa. Ils commenceront prochainement la commercialisation de caissettes
de cerf.
La Biodynamie
L’agriculture bio-dynamique est une
agriculture garantissant la santé du sol
et des plantes pour procurer une alimentation saine aux animaux et aux
hommes. Elle accorde une grande importance aux rythmes de la nature et à
l’influence des astres, et cycles lunaires.
En quelques mots, la biodynamie est
un type d’agriculture qui intègre les
différents aspects de l’agriculture biologique, technique, économique et
sociale en s’appuyant sur les grands
principes suivants : le recyclage de la
matière organique de l’exploitation
dans les sols (fumier, lisier et déchets),
la transformation de la matière organique par le compostage et utilisation
N°145 Avril 2015
de préparations à base de plantes médicinales pour obtenir une fumure aux
effets appropriés sur le sol.
Savina et Sébastien ont commencé
à améliorer leur pâturage. Suite à
l’exploitation de sable, les sols ont été
lourdement dégradés. Leur démarche
est donc de restaurer les sols au mieux.
Ils utilisent un mélange de graminées
et de légumineuses, pour que le bétail
puisse lui même choisir sa nourriture
en fonction de ses besoins. Le troupeau
est ainsi déplacé de parcelle en parcelle.
Après le passage du bétail dans un run,
Savina et Sébastien passent un ébouseur, qui permet d’étaler les bouses de
vaches, pour une pénétration homogène dans les sols. Cette technique permet un apport en matière organique à
la terre.
Maintenant dans le réseau Bienvenue à la Ferme
C’est par le biais des livrets que Savina
prend connaissance de l’existence du
Réseau Bienvenue à la Ferme. Le produit qu’ils voulaient développer sur
l’îlot correspondait parfaitement avec
l’éthique du Réseau. C’est donc tout
naturellement qu’ils ont décidé d’engager une démarche d’adhésion.
Activités touristiques
C’est en 2014 que Savina ré-ouvre le
Ranch. Elle travaille avec Anne Guérin,
monitrice diplômée. C’est elle qui gère
toute la partie équestre.
Stage vacances à la ferme équestre :
Les stages se font donc pendant les
vacances scolaires. L’accueil se fait du
dimanche au vendredi soir, sous tente.
Anne accueil les enfants à partir de 8
ans, et un maximum de 10 participants
par session.
Accès
A la sortie Nord de Boulouparis, prendre à gauche juste après le
Contact
Pour le cheval : Anne 74 94 46 et [email protected]
Pour les caissettes :
Ouvert 7/7, sur réservation.
Animaux interdits.
Randonnées équestres :
Elle propose des formules à la journée
sur l’ilot avec la journée ou la demijournée à cheval.
Les actualités du réseau
Bienvenue à la ferme
Edition 2015 !
L’édition 2015 du livret « Bienvenue à la Ferme » est disponible dans les antennes de la Chambre
d’agriculture et dans les différents relais touristiques.
Recettes du terroir Calédonien
Un livret de Recettes du terroir Calédonien est disponible à l’antenne de la Chambre d’agriculture de Bourail, il a été élaboré par les adhérents du Réseau Bienvenue à la Ferme. De quoi
régaler vos papilles !
Reunion annuelle du réseau
Les adhèrents du réseau BAF se retrouveront à La Foa le 31 mars pour leur point annuel.
N°145 Avril 2015
LA CALÉDONIE AGRICOLE
49
Agri culture durable
Nouvelle opération
La Chambre d’agriculture,
de collecte des
en partenariat avec la
province Sud, a organisé
une troisième opération de
collecte pour les agriculteurs
de PPNU et d’EVPP, les 3
et 5 février derniers sur Port
Laguerre et Pocquereux.
2011
1ère opération en province Sud :
5 tonnes de PPNU collectées sur 3 sites
2013
2 ème opération en province Sud :
4 tonnes de PPNU collectées sur 3 sites
1ère opération en province Nord 1 tonne de
PPNU collectées sur 2 sites
2014
1ère opération en province des Iles Loyauté
(Lifou) : 200 kg de PPNU collectées
2015
3 opération en province sud :
1,4 tonnes de PPNU collectées sur 2 sites
ème
2 ème opération de collecte en cours
d’organisation en province Nord
50
LA CALÉDONIE AGRICOLE
PPNU et des EVPP
D
epuis 2011, la Chambre d’agriculture collabore avec les
provinces pour organiser des
collectes de PPNU et EVPP pour les
agriculteurs. Ces opérations ont pour
but d’éliminer les stocks historiques
des PPNU présents sur les exploitations agricoles. Elles permettent aussi
d’acquérir des références technicoéconomiques dans le but d’organiser
une filière pérenne et accessible à
l’ensemble des agriculteurs.
Des participants volontaires
Pour cette opération, les sites de collecte choisis étaient la station zootechnique de Port Laguerre et la déchèterie de La Foa. Ces lieux ont été
choisis car ils étaient faciles d’accès
pour les agriculteurs et assez centraux
vis-à-vis des gisements de PPNU
identifiés.
Les agriculteurs se sont inscris volontairement à la collecte. Cette étape
est indispensable pour organiser au
mieux l’opération et prévoir le budget. Finalement, 26 apporteurs volontaires se sont déplacés sur les sites de
collecte (une commune, 5 organismes
agricoles et 20 agriculteurs). Au total,
cette collecte a permis de collecter
1400 kg de PPNU et d’EVPP.
L’agriculture, pionnière en gestion
Les PPNU sont des déchets dangereux diffus comme les peintures, les
solvants et beaucoup d’autres. Pour
une fois, l’agriculture est pionnière
dans les démarches de gestion des
déchets. Par ces collectes, elle a acquis des références qui permettront, à
terme, d’orienter les futures réglementations en respectant les attentes et les
contraintes des agriculteurs.
La Chambre d’agriculture travaille
sur les PPNU car ce sont des déchets
dangereux pouvant poser des problèmes tant environnementaux que
pour la santé publique. Mais sans le
soutien financier des provinces, il n’y
a pas de solution viable économiquement pour l’agriculteur.
Plus largement, la problématique de la
gestion des déchets est primordiale en
agriculture. En effet, il existe d’autres
déchets sur les exploitations agricoles,
dont certains sont pris en charge par
les filières réglementées, ce qui est le
cas pour les pneus, les batteries, ou
l’huile usagée. Mais d’autres restent
plus problématiques comme les plastiques (paillage, serre...). Aujourd’hui,
ces déchets sont déposés dans les déchèteries. Toutefois, des solutions de
valorisation sont toujours à trouver.
Définition :
PPNU : Produits Phytosanitaires Non
Utilisés
EVPP : Emballages Vides de Produits
Phytosanitaires
N°145 Avril 2015
LA FRAISE ROTATIVE
FICHE TECHNIQUE
DÉFINITION TECHNIQUE
Outil animé de préparation du sol dénommé fraise rotative
à axe vertical communément appelé Rotavator™ (il s’agit
d’une appellation commerciale).
UTILISATIONS
Ce type de matériel est principalement utilisé en reprise
de labour (émottage) en préparation d’un lit de semence
(émiettage) et parfois en déchaumage. L’emploi de cet
outil nécessite un ameublissement préalable (labour,
CONDITIONS D’UTILISATION
- Vitesses d’avancement : de 3 à 5 km/h selon les conditions
physiques du sol.
- Profondeur de travail : 5 cm (lit de semence) à 15 cm (reprise
de labour).
- Puissance absorbée : de 35 à 50 ch. /m selon la texture et
l’état physique du sol.
MODE DE FONCTIONNEMENT :
Cet outil est constitué d’un rotor horizontal sur lequel sont
cisaillement et de choc de couteaux. La rotation horizontale
du rotor assure un brassage vertical de la couche travaillée
pouvant remonter la matière organique préalablement
enfouie (reprise de labour). Le travail de la herse rotative
est complété par un tablier arrière réglable en hauteur
abaissé) ou un relief motteux (tablier levé).
La régularité de la profondeur de travail est assurée par des
patins mais il est possible d’associer un rouleau arrière ayant
pour rappuyer le sol et éviter de laisser un sol trop creux ou
CHOIX DES LAMES :
AVANTAGES
INCONVÉNIENTS
Production importante
Consommation de
carburant.
Puissance absorbée
Ne convient pas en sol
humide.
Rendement assez faible
Bon travail de
nivellement.
Régularité de
profondeur.
Possibilité de couplage
avec un semoir.
Les lames en L (houe) :
Ce sont les modèles les plus montés. Ne
conviennent pas pour les sols argileux
surtout s’ils sont travaillés en conditions
humides : création d’une semelle de labour.
Les lames vrillées (cultilabour) :
n’en conservent pas moins les mêmes défauts.
de brassage moins important.
Les pointes (rototiller) :
adventices à rhizomes
Assez sensible en
conditions pierreuses.
Constituées de roues avec pneumatiques non
Bien adapté pour les travaux du sol à texture à
faible teneur en argile.
AUTRES OPTIONS :
La boite de vitesse :
Le rouleau arrière :
Elle permet de faire varier la vitesse
de rotation du rotor selon les
conditions de travail et du résultat
recherché.
Il est rarement monté d’origine mais souvent
indispensable pour tasser légèrement le sol travaillé
sol creux.
53
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N°142 Août 2014