votent la généralisation du tiers payant
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votent la généralisation du tiers payant
Vendredi 10 avril 2015 N° 4780 EN DIRECT REVUE DE PRESSE REPORTING : NOUVEAU PROJET page 2 LABORATOIRESMÉDECINS : TRANSPARENCE RENFORCÉE page 3 agence fédérale d’information mutualiste Loi de santé : les députés votent la généralisation du tiers payant Les députés ont voté, le jeudi 9 avril, la généralisation progressive du tiers payant en médecine de ville. Le texte prévoit une évaluation technique et financière des différentes solutions qui seront proposées par l’assurance maladie et les complémentaires, ainsi que la création d’un comité de pilotage, comprenant des représentants des organismes complémentaires. Assemblée nationale a voté le jeudi 9 avril la généralisation du tiers payant en médecine de ville. Inscrite à l’article 18 du projet de loi de modernisation du système de santé, cette mesure, qui permettra aux assurés de ne plus avoir à avancer les frais de consultation, a été adoptée à 23 voix pour et 12 voix contre. Le dispositif, auquel peuvent déjà prétendre les patients bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ou de l’aide médicale d’Etat, sera généralisé progressivement et deviendra un droit pour tous les assurés à compter du 1er janvier 2017 (lire encadré page 2). Le texte prévoit que l’assurance maladie et les organismes complémentaires devront élaborer « conjointement » les modalités de mise en œuvre du tiers payant simultanément sur les parts couvertes par les régimes obligatoires d’assurance maladie et celles assurées par les régimes complémentaires. L’ OPTIQUE, DENTAIRE : EXTENSION DES TARIFS SOCIAUX L’examen du projet de loi de modernisation du système de santé, débuté le 31 mars, se poursuit aujourd’hui à l’Assemblée nationale. A ce jour, les députés ont adopté 31 articles sur les 57 que contient la loi. Hier, outre la généralisation progressive du tiers payant, l’Assemblée a voté l’article 20 qui prévoit d’encadrer le prix des prothèses auditives, des lunettes et des soins dentaires pour les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS), comme c’est déjà le cas pour les bénéficiaires de la CMU. Saisie fin 2014 sur le texte pour avis par la Direction de la Sécurité sociale, l’Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire (Unocam) avait pourtant estimé que cet article allait « à l’encontre des principes de solidarité entre assurés sociaux », et tendait à « complexifier davantage le système de santé […]. » S. L. Ces solutions techniques devront être présentées dans un rapport transmis à la ministre de la Santé au plus tard le 31 octobre 2015. Elles devront permettre d’« assurer aux professionnels de santé la simplicité de l’utilisation, la lisibilité des droits et la garantie du paiement ». Un amendement, déposé par la rapporteure (PS) Bernadette Laclais et adopté par les députés, ajoute que le rapport devra inclure une évaluation de la « faisabilité technique et financière de chaque solution ». Toutefois, le texte précise qu’une des solutions présentées devra garantir « un flux unique de paiement » aux professionnels de santé. Une disposition ambiguë car sa formulation actuelle ne garantit pas la lisibilité du financement des organismes complémentaires. En effet, comme l’a fait valoir le président de la Mutualité Française, Etienne Caniard, « il faut prendre en compte l’existence d’un cofinancement et chaque financeur doit être responsable de ses engagements » (lire Afim n° 4766 du vendredi 20 mars 2015). COMITÉ DE PILOTAGE A l’occasion des débats, la ministre de la Santé Marisol Touraine a néanmoins réaffirmé qu’elle souhaitait « une gouvernance coordonnée » entre l’assurance maladie et les organismes complémentaires dans la mise en place du tiers payant. Un amendement de la rapporteure, adopté par les députés, ••• ASSURANCE MALADIE ••• introduit en effet la création d’un comité de pilotage, qui devra assister l’assurance maladie dans sa « mission générale de pilotage du déploiement et de l’application du tiers payant ». Composée de l’ensemble des acteurs concernés, parmi lesquels des représentants d’organismes complémentaires, des professionnels de santé et des usagers du système de santé, cette instance collégiale devra identifier les difficultés rencontrées par les professionnels de santé et formu- ler, si nécessaire, des préconisations d’amélioration. De son côté, la Mutualité Française, qui s’est engagée pour déployer un dispositif simple et fiable pour les professionnels de santé, poursuit la concertation menée depuis plusieurs mois avec, d’une part, l’assurance maladie et, d’autre part, les autres fédérations de complémentaires santé (FFSA et CTIP). La prochaine réunion entre ces trois organismes se tiendra le 24 avril. Sophie Lecerf LE CALENDRIER DE LA GÉNÉRALISATION La généralisation du tiers payant sera déployée en trois étapes. A compter du 1er juillet 2015, le dispositif sera appliqué à l’ensemble des bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS). La deuxième étape débutera le 1er juillet 2016 avec une extension du tiers payant aux personnes souffrant d’une affection de longue durée (ALD), aux femmes enceintes et aux victimes d’un accident professionnel. Enfin, la généralisation à tous les patients interviendra au 1er janvier 2017. S. L. EN DIRECT du DSIS Vous travaillez avec des délégataires ? Vous êtes vous-même délégataire ? Ce projet vous concerne ! U n nouveau projet nommé « Harmonisation du reporting en délégation de gestion », est mené actuellement par la FNMF, le Ctip et la FFSA. Initié par la FFSA, dont les adhérents utilisent déjà avec certains délégataires les normes dites « PRDG », ce projet consiste à normaliser les échanges entre porteurs de risque et délégataires de gestion, dans le sens « délégataire » vers « porteurs de risque ». Les domaines concernés sont les contrats, les assurés, les cotisations, les prestations santé et prévoyance, les réclamations et les informations à transmettre périodiquement par le délégataire au porteur de risque. La FNMF et le CTIP ont rejoint les travaux fin 2014, pour la définition des expressions de besoin. Ce projet, qui concerne les contrats santé et prévoyance, collectifs et individuels, est étroitement lié à Solvabilité 2 ainsi qu’à l’arrivée de la DSN, du fait de la forte attente des porteurs de risque envers leurs délégataires, avec un besoin croissant d’informations de leur part. Les mutuelles sont donc concernées par ce projet, soit comme porteur de risque, soit comme délégataire. En parallèle, une remise à plat de la gouvernance du projet est engagée entre les trois familles, ainsi la définition des modalités de financement. Si vous souhaitez participer aux travaux, trois options sont possibles : – Prendre connaissance des livrables déjà produits et nous transmettre vos remarques par mail afin que le DSIS les porte aux ateliers regroupant les trois familles (FNMF, CTIP, FFSA) et les délégataires (documents transmis sur demande). – Participer aux ateliers pilotés par la FFSA (dates fournies sur demande). – Vous inscrire comme participant au groupe de travail prévu le 16 avril de 13 h 00 à 17 h 00 à la FNMF. Une réponse à toutes vos questions. SVP fédéral vous aide dans vos questions sur les métiers de la Mutualité et vous assiste dans l’utilisation de Mutweb. Du lundi au vendredi par mail : [email protected] Cliquer ici pour en savoir + et par téléphone Contact : Stéphanie Kucharski. Mél. : [email protected] Tél. : 01 40 43 23 37 de 14h à 17h30 SVP fédéral est dédié aux groupements et aux mutuelles adhérents à la FNMF. VENDREDI 10 AVRIL 2015 • N° 4780 • 2 REVUE DE PRESSE Laboratoires-médecins : transparence renforcée P ar un amendement gouvernemental au projet de loi de santé, les députés doivent discuter aujourd’hui du renforcement d’un décret de mai 2013 qui impose aux laboratoires de publier la liste des avantages consentis aux professionnels de santé. Depuis ce décret baptisé « Sunshine act », rappelle Le Monde Eco et entreprise (page 3), tout citoyen peut vérifier sur le site du ministère de la Santé si un médecin, pharmacien ou encore une sage-femme a perçu d’un laboratoire un quelconque « avantage » d’une valeur supérieure à 10 euros. Ce dernier peut être une invitation à déjeuner, des billets d’avion, voire tout dédommagement susceptible d’influencer le professionnel de santé. Cette opération de transparence a toutefois une double limite. Le premier frein est d’ordre technique : du fait de sa complexité, la base informatique est difficile à analyser. Le second renvoie à la nature des informations publiées. En effet, indique le journal, « le Sunshine Act mentionne l’existence de “conventions” – c’est-à-dire les contrats passés entre les industriels et les professionnels de santé pour des travaux de recherches, des missions de conseils ou encore des “speechs” – mais pas leur montant. Un black-out incompréhensible alors que les médecins et les laboratoires euxmêmes sont favorables à leur publication ». L’amendement du gouvernement vise à améliorer le décret en résolvant ces défaillances. Ainsi, dès le mois d’octobre, il sera possible de consulter le montant des SOCIAL – « Loi santé : la généralisation progressive du tiers payant votée à l’Assemblée. » L’Assemblée nationale a voté hier, par 23 contre 12, la généralisation progressive du tiers payant, l’une des mesures phares du projet de loi de santé. « Je suis certaine que, dans dix ans, on ne parlera plus du tiers payant parce qu’il sera devenu une banalité, une norme, une simplicité », a lancé la ministre de la Santé, Marisol Touraine. « Beaucoup des réticences [des médecins libéraux] viennent de leur inquiétude quant à la mise en œuvre technique et concrète du système », a-t-elle ajouté. Les Echos page 2, Le Parisien/Aujourd’hui page 8 et Libération page 14. – « Autisme : une disposition litigieuse du projet de loi santé supprimée. » L’Assemblée nationale a supprimé hier une disposition du projet de loi de santé portant sur la mise en place d’un « dispositif permanent d’orientation » au sein des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Les parents d’enfants autistes craignaient que ce texte ne donne « les pleins pouvoirs » aux MDPH. Les Echos page 14. – « Les députés votent pour une évaluation des refus de soins. » Toujours dans le cadre de l’examen du projet de loi de santé, les députés ont voté hier, à l’unanimité, le principe d’une évaluation des pratiques de refus de soins de certains médecins. Les conseils nationaux des ordres médicaux pourront utiliser tous « les moyens qu’ils jugent appropriés » pour mesurer l’importance du phénomène. Le Figaro page 20. – « Retraites complémentaires : l’idée de la décote provisoire fait son chemin. » Les partenaires sociaux se retrouvent aujourd’hui pour la 3e séance de négociations, en vue de redresser les comptes de l’Agirc- contrats passés entre les laboratoires et les praticiens. « Le gouvernement prévoit aussi de faire tomber les obstacles à la libre utilisation des données », ajoute Le Monde. Tout cela évidemment « dans les limites prévues par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) – le nom des professionnels ne doit pas pouvoir être indexé par un moteur de recherche ». Pour l’association Regards citoyens, l’amélioration de la loi est « une bonne nouvelle ». Il faut dire qu’entre janvier 2012 et juin 2014, les avantages consentis par les laboratoires aux professionnels de santé sont restés fréquents, et se chiffrent au total à 245 millions d’euros. Outre les professionnels de santé, à l’avenir, prévient Le Monde, « tous les experts de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, de la Haute Autorité de santé, de l’Agence de biomédecine ou encore du Comité économique des produits de santé (CEPS) devront déclarer les montants qu’ils perçoivent ou ont perçu des laboratoires pharmaceuFrédéric Lavignette tiques ». Arrco déficitaires de 5 milliards d’euros. Depuis le 17 février, début des rencontres, le Medef cherche à imposer l’idée d’une décote provisoire sur le montant de la pension allouée avant l’âge du taux plein (67 ans). Les syndicats de salariés s’y opposant, l’organisation patronale arrondit désormais les angles et propose la mise en œuvre de la réforme seulement en 2019, avec exemption d’abattements pour les carrières longues ou pour les bénéficiaires du taux de CSG réduit. Les Echos page 4. – « IVG : un gouvernement volontaire pour les femmes. » Les députés se sont opposés à la suppression du délai de réflexion de sept jours entre les deux consultations préalables à un avortement. Ce délai est imposé par la loi Veil. Libération page 11. ET AUSSI ● Un antihistaminique bon marché vendu sans ordonnance, la chlorcyclizine HCL, pourrait être efficace contre l’hépatite C, selon des expériences sur des souris. L’Humanité page 2. ● L’idée de diminuer une nouvelle fois le taux du Livret A fait son chemin. Les Echos page 29. ● Le ministre du Travail, François Rebsamen, a semé la confusion hier au sujet du compte pénibilité. Il a déclaré que les petites entreprises n’auraient pas à remplir de fiches individuelles à partir de juin. Ces propos ont été interprétés comme une remise en cause du dispositif. Matignon a démenti. Le Parisien/Aujourd’hui page 8. ● Une équipe de chercheurs japonais a mis au point un test de détection du virus Ebola qui donne un résultat en moins de 12 minutes en moyenne, et moins cher que le système actuellement utilisé. L’Humanité page 2. AFIM. 255, rue de Vaugirard. 75719 Paris cedex 15. Télécopie: 0156084004. www.mutualite.fr. FNMF, organisme régi par le Code de la Mutualité. Directeur de la publication: François Rauch – Coordination éditoriale: Pascal Lelièvre – Rédacteur en chef: Jean-Michel Molins (3478) – Rédactrice en chef adjointe: Sabine Dreyfus (3361) – Secrétaire de rédaction: Marie-Laure Gros – Rédacteurs: Anne Baudeneau (6286), Paula Ferreira (3308), Frédéric Lavignette, Sophie Lecerf (3534), Anne Thiriet (6286), John Sutton – Photographe: Nathanaël Mergui (sauf crédits photos) – Tél.: composez le 01 40 43 suivi du numéro de poste – Mél.: pré[email protected] Relations presse: Constance Baudry (3021), Christelle Cros (6326) – Emission/réception: Karine Vappereau. 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