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La Gazette de
Montmartre
T HE O F F I C I A L TO U R I S M O F F I C E O F M O N TM A R T R E
N° 54
M A R S - SE P T E M B R E 2015
DR
L’année
VAN GOGH
SUR LES PAS DE VAN GOGH
À MONTMARTRE
UN PARCOURS NUAGEUX
PARSEMÉ D’ORAGES
SOUS LE CIEL DE PARIS CLAIR
ET LIMPIDE.
INAUGURATION DU
PARCOURS VAN GOGH
>> P.7 DÎNER-SPECTACLE
VAN GOGH
>> P.7 LA VISITE GUIDÉE
VAN GOGH
DR
>> P.9
ON EN PARLE
FOCUS SUR
L’AGENDA
Dégustation d’absinthe,
avec la cuvée Montmartre.
La célèbre boisson qui a tant
inspiré les artistes.
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Dessinateurs libres
Plan guide 2015
Parcs et jardins du 18ème
Visite exclusive en Segway
La Soirée Van Gogh
Vincent au ciné XIII
Shakespeare sur la butte
Le Périgord à Montmartre
La Gazette de Montmartre N°54
Sommaire
04
12
19
20
22
24
30
31
Édito
LA VIE DU SYNDICAT
Vincent van Gogh écrivait à son frère Théo
en 1883 : « La patrie n’est pas seulement
un coin de terre, c’est aussi un ensemble
de cœurs humains qui recherchent et
ressentent la même chose ».
Le partenariat avec l’institut Van Gogh
de Auvers-sur-Oise.
LA VIE DU VILLAGE
Shakespeare sur la butte, Les Printemps
des Arts et Arènes de Montmartre.
LA VIE DE MONTMARTRE
Les caricatures de Montmartre, vive les
dessinateurs libres !
DOSSIER VERT
Nos espaces verts à l’honneur.
LA VIE DES ASSOCIATIONS
Les nouveaux arrivants et les
événements dans notre quartier.
DOSSIER
Sur les pas de Vincent van Gogh à
Montmartre.
MONTMARTRE DES MONTMARTROIS
Françoise Bardet
Une montmartroise à Matignon.
DESTINATION IMPRESSIONNISME
La chambre de Van Gogh
à l’Auberge Ravoux
Directeur de la publication et rédactrice en chef :
Sylvie Fourmond.
Comité de rédaction :
Jacques Bachellerie, Philippe Simon, Sylvie Fourmond, Mélanie Moya,
Nadia Laraba, Marielle-Frédérique Turpaud, Willy Descamps, Anick Lhote.
Je remercie l’association du Vieux Montmartre, la République de Montmartre,
Paris Montmartre et le Ciné XIII Théâtre d’avoir inclus, dans leur programme
2015, la mise à l’honneur de Vincent van Gogh pour le 125ème anniversaire de
sa mort, démontrant ainsi que Montmartre n’est pas seulement un coin de
terre, mais aussi des hommes et des femmes de cœur …
« Sur les pas de Van Gogh à Montmartre … »
est le thème touristique de l’année 2015 choisi par le Syndicat d’Initiative de
Montmartre.
Dans le cadre du contrat « Destination Impressionisme Normandie - Ile-deFrance», le Syndicat d’Initiative de Montmartre a concrétisé des échanges
fructueux avec Auvers-sur-Oise et plus particulièrement avec l’Institut Van
Gogh et M. Dominique-Charles Janssens, un homme de cœur !
• Mise en place d’un parcours d’affichage d’informations touristiques dans la
rue des saules.
• Découverte de l’absinthe « Cuvée de Montmartre » et son rituel de
dégustation dans six restaurants montmartrois.
• Mise en place d’une visite guidée de qualité d’une heure et demie pour
suivre pas à pas le peintre lors de son séjour. Vous pouvez vous inscrire
en avant première pour le 17 avril ; Jean Manuel Gabert sera votre guide.
• A ne surtout pas manquer, le vendredi 17 avril 2015, le Syndicat
d’Initiative de Montmartre, en partenariat avec le Comité Régional du
Tourisme Ile-de-France (C.R.T), lance l’année touristique montmartroise
2015 lors d’une grande soirée pleine de surprises où vous serez les
bienvenus.
Retrouvez toutes ces informations détaillées et bien d’autres sur la vie de
Montmartre dans ce premier numéro de la gazette 2015.
Au plaisir de se retrouver le 17 avril puisque … Montmartre, c’est aussi un
ensemble de cœurs humains qui recherchent et ressentent la même chose.
La présidente
Sylvie Fourmond
Ont participé à ce numéro :
Jacques Bachellerie, Sylvie Fourmond, Géraldine Dujat, Nadia Laraba,
Marielle-Frédérique Turpaud, Frédéric Loup, Catherine Loup,>
Talita Denize, Willy Descamps, Françoise Bardet, Joanna Biton.
Photographe : Willy Descamps.
Dessin de l’affiche : Bernard Deubelbeiss.
Création­: Philippe Simon, Willy Descamps.
Réalisation : Philippe Simon.
DR
Impression : DCFA 34 allée des Soudanes 78430 Louveciennes
Commission paritaire : en cours ISSN : 1626-9640
3
4
La Gazette de Montmartre N°54
CLAUDE DEVERS ET MICHELINE...
LA SORTIE DE LA GAZETTE N°53 >
DR
DR
Le S.I. Montmartre présente tous ses vœux de bonheur à Claude Devers et
Micheline, qui se sont… enfin... DIT OUI le 18 septembre 2014 sous le
regard bienveillant de Roger Dangueuger. Claude a œuvré avec efficacité et
conviction au sein du Syndicat d’Initiative de Montmartre depuis le début
de sa création et a travaillé au sein du Conseil d’Administration et du bureau
pour la promotion de Montmartre. Pour lui rendre hommage, le Conseil
d’Administration a voté à l’unanimité en 2014 la décision de le promouvoir
en tant que Membre d’honneur à vie au sein du Conseil du Syndicat
d’Initiative de Montmartre - Official Tourism Office of Montmartre.
Bravo à deux jeunes mariés...
Un grand merci à
toute l’équipe de
la Pomponnette,
Dominique et Catherine
Moureau, Jean-Paul
Perez pour leur
merveilleux accueil lors
de la sortie du >
n° 53 de la Gazette de
Montmartre, le >
3 décembre dernier.
DR
L A V I E D U SY N D I C AT
DR
à La Pomponnette
Plaisir et convivialité, c’est ce qui a émané de ce joli moment
passé dans ce lieu mythique, où on ne se lasse pas de venir !
Ce 3 décembre, nous avons aussi fêté un autre événement,
l’anniversaire de Jean François Roques, Administrateur du S.I.
et restaurateur de Montmartre.
Nous avons clôturé cette soirée à la Pomponnette par un
joyeux festin… bien arrosé ! N.L.
La Gazette de Montmartre N°54
QUAND MONTMARTRE FÊTE PÂQUES
NOUVEAU : DÉCOUVRIR MONTMARTRE EN SEGWAY
La Chasse aux Œufs 2015
Suivez-nous dans cette
balade atypique
Le Syndicat d’Initiative de Montmartre - Official Tourism Office of
Montmartre, organise pour la cinquième année consécutive, la
Grande Chasse aux Œufs de Pâques dans les jardins de Saint-Pierre.
of Montmartre, vous propose de visiter notre village de façon
exclusive : en Segway.
Cette visite, idéale entre amis, famille, ou collègues vous permet de
découvrir les lieux incontournables
de la Butte tout en vous amusant et
en profitant des joies de ce véhicule
électrique à deux roues.
Notre guide conférencier, spécialement formé à la pratique du
Segway, vous accompagne tout
au long de votre parcours et partage avec vous les anecdotes qui
ont marqué l’histoire de la Butte
Montmartre. Cette visite culturelle
se révèlera être une véritable expérience sensorielle et sensationnelle
inoubliable.
Willy Descamps, administrateur du
Syndicat d’Initiative de Montmartre,
et nos guides conférenciers ont mis
au point un itinéraire spécialement
étudié pour vous garantir des moments riches en émotions et une
visite historique des plus complètes.
Contactez nous !
Joanna Biton
Nous remercions nos partenaires pour leur générosité, le Père Sonnier de la
paroisse Saint-Pierre de Montmartre et notre sponsor METRO.
Celle-ci aura lieu le dimanche 5 avril 2015 à 12h et à 14h, pour les enfants de
3 ans à 10 ans, sur inscription. Elle débutera par un parcours-découverte
culturel et
historique de la
Butte
Montmartre, et
sera suivi de la
Chasse aux Œufs
dans les jardins
de l’Eglise
Saint-Pierre.
Cet évènement
promet d’être
un moment
convivial et
riche en
gourmandises
pour le plus
grand bonheur
des enfants !
DR
DR
Le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office
5
$
6
La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME
Parution du nouveau Plan Guide
et bonnes adresses de Montmartre
« Destination Van Gogh »…
Le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre, pour les 125 ans de la
mort de Van Gogh, a décidé de mettre en avant ce grand peintre post impressionniste qui pendant les
deux années où il a vécu à Montmartre a peint plus de 200 tableaux.
L A V I E D U SXYXNXDXI XC XAXT
Cette édition 2015, tirée à
70 000 exemplaires, traduite
en six langues (français,
anglais, allemand, espagnol,
italien, russe) est un support
efficace de promotion
touristique de la Butte
Montmartre.
Avec ce plan, les visiteurs
peuvent s’informer pour
découvrir Montmartre, se
restaurer, sortir et y dormir.
Le plan guide apporte une
offre complète et attractive
pour les curieux et les
gourmands...
Le plan de la Butte illustre
parfaitement le charme des
rues du Village de
Montmartre.
DR
Cette année, afin d’orienter le
lecteur vers le site Internet
de l’Office du Tourisme où il
pourra accéder à un contenu
interactif et ludique en ligne,
nous avons intégré sur ce
plan, un QR Code.
Lieux de diffusion :
l Le Syndicat d’Initiative de
Montmartre, Official Tourism
Office of Montmartre,
l Les 5 points infos des
Aéroports de Paris
l Le Comité Régional du
Tourisme Paris Ile-de-France
L’Office du Tourisme de Paris
(25, rue des Pyramides)
l Les 4 points infos de
l’Office du Tourisme de Paris
situés :
au 72, bd Rochechouart, à
l’Hôtel de Ville de Paris, à la
gare du Nord et à la gare de
Lyon,
l L’Office du Tourisme de
Versailles,
l Musées, restaurants, hôtels
et autres commerces de la
Butte.
Demandez dès maintenant le
tout nouveau Plan Guide de
Montmartre auprès de notre
accueil, ou téléchargez le
plan sur
www.montmartre-guide.com
Commerçants, vous souhaitez
renforcer votre visibilité,
n’hésitez pas à nous
contacter pour avoir une
insertion publicitaire sur notre
plan :
[email protected]
Tél. : 01 42 62 21 21
N.L.
DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54
7
SOIRÉE EXCEPTIONNELLE
Sur les pas de Van Gogh à Montmartre…
LE VENDREDI 17 AVRIL 2015 Dans le cadre du 125ème anniversaire de la mort de Vincent van Gogh.
Montmartre a accueilli Vincent pendant deux ans. IL a parcouru les pentes
du village que vous empruntez chaque jour. Il a immortalisé par sa peinture
la Butte Montmartre et ses illustres moulins et il a bu la célèbre absinthe
dans les cafés et les guinguettes.
Sylvie Fourmond et toute l’équipe du Syndicat d’Initiative de
Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre
DR
vous invitent, le vendredi 17 avril 2015, à la soirée
La guingette de La Bonne Franquette
dédiée à l’artiste voyageur, Vincent van Gogh.
PROGRAMME DE LA SOIRÉE
19h. INAUGURATION DU PARCOURS VAN GOGH,
cinq panneaux d’information
sur l’artiste Vincent van Gogh
En présence de :
20h. DÎNER-SPECTACLE VAN GOGH
à la Bonne Franquette
l
Dégustation de l’absinthe - Cuvée Montmartre.
l
Lecture d’extraits de lettres échangées entre Vincent et Théo.
l
Chansons de l’époque interprétées par une descendante
de Toulouse-Lautrec.
l
Eric Lejoindre - Maire du 18éme arrondissement,
l
Isabelle Mézières - Maire d’Auvers-sur-Oise
l
François Navarro - directeur du C.R.T
(Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France),
l
Film « Sur les pas de Van Gogh »
aimablement prêté par l’Institut Van Gogh.
Dominique-Charles Janssens
Président Fondateur de l’Institut Van Gogh.
l
Danse dans la guinguette de la Bonne Franquette.
l
Dr Wouter van der Veen - Historien d’Art.
l
Et d’autres surprises…
l
Inscrivez-vous en téléphonant au
Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official
Tourism Office of Montmartre.
Inscrivez-vous en téléphonant au Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre
au 01 42 62 21 21
Puis envoyez votre Bulletin de Réservation rempli et accompagné de votre règlement
Ordre du chèque et adresse d’envoi : Syndicat d’Initiative de Montmartre 21, Place du Tertre 75018 Paris.
Prix de la soirée : 50 euros par personne
M et Mme ................................................................................. Tél. : …………….................…………………….
Rendez vous à 19 Heure devant la Bonne Franquette - 2, rue des Saules 75018 Paris
Les réservations ne seront prises en compte qu’à réception du règlement - Attention : Nombre de places limité.
$
8
La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME
Le Syndicat d’Initiative de DÉGUSTATION DE L’ABSINTHE
Montmartre au Ministère Cuvée de Montmartre
des Affaires Étrangères
de structurer, renforcer et
promouvoir l’offre touristique
impressionniste, l’une des plus
belles offres mondiales du
tourisme français.
La légitimité du S.I. Montmartre
au sein de la candidature de la
Normandie et de l’Ile-de-France
se fonde sur la richesse des offres
culturelles et touristiques, sur la
force des événements et sur la
notoriété de Montmartre pour la
thématique impressionniste, mais
aussi sur la volonté partagée entre
les signataires de porter un projet
collectif et de le faire vivre grâce
à un réseau d’acteurs qui, pour la
première fois, pourrant utiliser un
dispositif permettant le dialogue,
les échanges, la mutualisation
des moyens à l’échelle de la
destination.
Vous pouvez aussi acheter le pack de
mignonnettes d’absinthe de la cuvée
Montmartre et sa cuillère au Syndicat
d’Initiative de Montmartre au
21, Place du Tertre
ou sur son site internet.
Talita Denize
N.L.
DR
La signature de ce contrat de
destination a eu lieu au Ministère
des Affaires Etrangères en
présence de M. Laurent Fabius.
Le S.I. Montmartre y était
représenté par sa Présidente,
Sylvie Fourmond.
La France avec la Normandie,
Paris et l’Ile-de-France, et d’autres
sites sur le territoire national a
donc le privilège d’être pour le
monde entier « la Destination
Impressionniste », une destination
qui est l’une des marques
touristiques les plus fortes de la
France parce que la notoriété de
cette thématique est mondiale et
qu’elle attire de partout un nombre
croissant de visiteurs et d’amateurs
d’art.
Le présent contrat-cadre de
destination définit le dispositif
suivant lequel les partenaires
signataires ont décidé de se
mobiliser ensemble et de
mutualiser leurs ressources afin
Cette dégustation d’absinthe, plus qu’un simple verre
au comptoir, représente une véritable expérience,
comme un hommage au passé. Nous vous offrons de
découvrir ce rituel ancestral durant lequel vous sera
présenté de façon détaillée l’histoire de ce procédé si
particulier qui contribue autant à la magie de cette
dégustation qu’à l’épanouissement des arômes de
l’absinthe composée de 36 plantes.
Imaginez-vous, la fontaine transparente, la cuillère
posée sur le verre et le goutte à goutte qui
commence, le sucre qui fond doucement pour venir
« brouiller » l’absinthe, et savourez déjà l’effluve des
arômes de l absinthe de la cuvée Montmartre .
Les différents restaurants qui vous proposent de
déguster en exclusivité l’absinthe de la cuvée
Montmartre (à partir de 7€50) sont :
• La Mascotte
• Le Cadet de Gascogne
• La bonne franquette
• Le Bon Bock
• La Pomponnette
• L’Entracte
DR
DR
L A V I E D U SY N D I C AT
Le 16 décembre dernier, le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official
Tourism Office of Montmartre a signé le contrat « Normandie Paris Ilede-France destination Impressionnisme » et est devenu officiellement
acteur auprès du Comité du Tourisme Paris Ile de France sur le réseau
VAN GOGH EN EUROPE.
DR
A l’occasion de l’année Van Gogh, nos
restaurants partenaires vous proposent de
découvrir la célèbre boisson qui a tant inspiré
les artistes.
DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54
9
LA VISITE GUIDÉE
Sur les pas de Van Gogh à Montmartre…
est proposée par le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre, en exclusivité,
dans le cadre de l’année Van Gogh.
Suivez-nous pour refaire
le parcours montmartrois
du peintre qui fut essentiel dans
l’épanouissement de son art
et de ses recherches.
Vincent a passé deux ans de 1886 à 1888 chez son frère Théo dans
le village de Montmartre.
La Butte fut pour lui une source d’inspiration.
Pendant ces deux années à Montmartre, Van Gogh a réalisé
200 tableaux, plus que pendant toute autre période de sa vie.
Cette visite vous permettra de tout découvrir.
$
Nous vous proposons pour la journée du lancement de l’année Van Gogh, le 17 Avril 2015,
la visite guidée avant la soirée à La Bonne Franquette.
Début de la visite guidée à 17h30 - RDV : 21, Place du Tertre 75018 Paris.
Au prix de 20 euros par personne.
Attention : nombre de places limité.
Inscrivez-vous en téléphonant au 01.42.62.21.21
PROMENADE GUIDÉE
Sur les pas de Van Gogh de la ville à la campagne...
de Montmartre à Auvers-sur-Oise.
Le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre et l’Institut Van Gogh vous
proposent une journée exceptionnelle.
Visite Guidée Van Gogh à Montmartre.
l
Apéritif : dégustation d’absinthe.
l
l
Acheminement de Montmartre à Auvers-sur-Oise.
Visite du village de « l’arrière-pays » de Paris,
un musée à ciel ouvert.
l
Déjeuner à l’Auberge Ravoux, dernière demeure de
Vincent van Gogh classée Monument Historique,
et visite de sa chambre.
l
Recueillement sur la tombe de Van Gogh et de son frère Théo.
l
Retour à Montmartre.
l
Soirée Guinguette et Cabaret à Montmartre.
Cette promenade guidée vous est proposée sur devis avec date à définir.
Téléphonez au Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre au 01.42.62.21.21
LA VIE DU VILLAGE
DR
En 1890 à son retour de Provence, après trois jours passés chez Théo
à Paris, il décide de fuir la ville pour s’installer à la campagne à
Auvers-sur-Oise.
10
La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME
Sur les pas de Van Gogh
DE MONTMARTRE À AUVERS-SUR-OISE
L’espace Van Gogh
d’Auvers-sur-Oise
Créé en 1987, l’Institut Van
Gogh a su se mobiliser pour
réhabiliter et sauvegarder
l’univers du peintre en
restaurant et en maintenant
dans son jus, l’Auberge
Ravoux et la chambre, sous les
combles, où vécut et mourut
Van Gogh. Ce lieu fut classé
Monument Historique en 1985.
L’Auberge Ravoux, située au
cœur d’Auvers, juste en face de
la mairie, à l’origine, en 1855,
était un commerce de vin qui
devint en 1884, café-restaurant
DR
La Clé de l’Espace Van Gogh.
avec sept chambres meublées
proposées à la location, à
l’enseigne de Café de la Mairie.
C’est là que le couple Ravoux
accueille, le 20 mai 1890, pour
soixante-dix jours, le peintre,
comme pensionnaire logeant
dans la chambre 5, petite
mansarde à peine éclairée par
une lucarne : une lucarne pour
laisser passer le jour, mais une
lucarne qui ouvre une fenêtre
sur nous-mêmes.
Dans cette minuscule pièce
préservée, il n’y a rien à
voir mais tout à ressentir de
l’univers sensible du peintre.
Cette enclave est comme
un lieu de silence et de
recueillement, dans toute sa
nudité et sa simplicité : on a le
sentiment que la gloire de Van
Gogh est devenue intimité.
Le projet essentiel de l’Institut
est de réaliser le vœu de Vincent
qui écrivait, le 10 juin 1890, à
son frère Théo : “Un jour ou un
autre, je crois que je trouverai
moyen de faire une exposition
à moi dans un café”. L’Institut
ambitionne d’acquérir un tableau
auversois de Vincent van Gogh
afin de l’exposer et ainsi de
changer la petite mansarde en
une “chambre avec vue”.
DR
À l’invitation de l’Institut Van
Gogh, des membres du Syndicat
d’Initiative de Montmartre ont
rencontré, à Auvers-sur-Oise,
Monsieur Janssens, président de
l’Institut Van Gogh, Madame la
maire et la responsable de l’Office
du Tourisme de la ville afin de
mettre sur pied un protocole entre
les différents partenaires pour
célébrer cet anniversaire, accueillir
les visiteurs dans les meilleures
conditions tant à Auvers qu’à
Montmartre, se mobiliser pour
préserver l’âme, l’esprit et le
souvenir de Vincent van Gogh et
rendre hommage à la mémoire
de ce grand artiste. Le point
d’orgue de cette rencontre fut la
remise de la clé de l’Espace Van
Gogh par Monsieur Dominique
Janssens à Madame Sylvie
Fourmond, présidente du Syndicat
d’Initiative de Montmartre, Official
Tourism Office of Montmartre.
Remise à Sylvie Fourmond par Dominique Janssens, (Président Fondateur de
l’Institut Van Gogh) de la Clé de l’Espace Van Gogh.
DR
L A V I E D U SY N D I C AT
Dans le cadre de la charte du Ministère du Tourisme “ Destination impressionnisme”, le Comité Régional du Tourisme
d’Ile-de-France, la région Normandie, la ville d’Auvers-sur-Oise, l’Institut Van Gogh et le Syndicat d’Initiative de Montmartre
commémorent, en partenariat, durant l’année 2015, le 125ème anniversaire de la mort de Vincent van Gogh survenue dans
le village d’Auvers-sur-Oise, le 29 juillet 1890.
Marie-Claude Delahaye fondatrice et Directrice du Musée de l’Absinthe
à Auvers /Oise, Thierry Campion et Sylvie Fourmond.
Auvers-sur-Oise, village >
de peintres à la porte >
du Vexin français
C’est le peintre Charles-François
Daubigny, un peintre de l’école
de Barbizon, qui, le premier,
fit d’Auvers, en 1861, un haut
lieu artistique en y installant
son atelier et en y conviant
Corot et Daumier. Le Docteur
Gachet, médecin original,
amateur d’art, artiste lui-
même et grand défenseur de
l’impressionnisme, y a attiré
Pissarro qui habitait tout près, à
Pontoise. Ce dernier, à son tour,
y amena Paul Cézanne qui y
passa dix-huit mois et y peignit
quelques-uns de ses tableaux
les plus célèbres. Après la
mort de Van Gogh, le peintre
fauve Maurice de Vlaminck
représenta, sur une de ses
toiles, la gare d’Auvers.
DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54
11
Collection F.Prévot/ Le Vieux Montmartre.
DR
Une photo prise le 27 mars
1960 devant la tombe de
Van Gogh avec à droite
Paul Gachet (fils du docteur
Gachet), Gaston Lecler et
Paul Yaki, tous deux anciens
présidents du Vieux
Montmartre lors d’une
sortie du Vieux Montmartre à
Auvers-sur-Oise.
De gauche à droite : Willy Descamps, Jacques Bachellerie, Talita Denize, Sylvie Fourmond, Marie-Claude Delahaye,
Dominique Janssens, Thierry Campion, José Algaba.
y réalise près de quatre-vingts
peintures et dessins. Champ
de blé aux corbeaux, L’église
d’Auvers, Portrait du Docteur
Gachet, Champs sous un ciel
d’orage comptent parmi les
œuvres les plus marquantes de
Van Gogh.
DR
Découverte de >
l’Auvers-sur-Oise
d’aujourd’hui
C’est avant tout à Vincent van
Gogh que ce village doit sa
renommée. Dans une lettre à
son frère Théo, Vincent en fait
la description suivante : “C’est
joli ici, Auvers est gravement
beau, c’est de la pleine
campagne caractéristique
et pittoresque... Il y a des
toits de chaume moussus qui
sont superbes”. En moins de
soixante-dix jours, le peintre
Auvers-sur-Oise, plein de
charme, bercé par le lent cours
de l’Oise, à peu de distance de
Paris, offre un dépaysement
total aux nombreux touristes.
Si le village a bien changé
depuis le séjour de Van Gogh,
il a su évoluer et se moderniser
tout en conservant un côté
pittoresque.
Grâce aux efforts de la
commune et de l’Office de
Tourisme, Auvers offre aux
visiteurs venant du monde
entier, sur les pas de Van Gogh,
un “musée à ciel ouvert”.
Ce qu’il y a à voir ici est bien
indiqué par des panneaux
montrant la reproduction des
tableaux inspirés du motif qu’on
a sous les yeux ou ce qu’il en
reste. Ce sont encore des lieux
et des paysages protégés qu’il
faut découvrir sans modération :
l’auberge Ravoux, l’église, le
musée atelier de Daubigny,
la maison du Dr Gachet, le
cimetière et les champs sur
le plateau en haut du village,
la statue de Van Gogh par
Zadkine dans le jardin de l’Office
du tourisme, le musée de
l’absinthe, le château…
Alors, mettez de confortables
chaussures et n’hésitez pas à
partir sur les pas de Vincent
van Gogh à Auvers-sur-Oise et
à Montmartre où le Syndicat
d’Initiative vous propose une
visite exclusive mise en place
par Jean-Manuel Gabert, dans
le cadre de l’année 2015,
année Van Gogh.
Suivez les pas de Van Gogh qui
avait besoin de l’effervescence
du village de Montmartre
au tant que de la quiétude
de la campagne du village
d’Auvers sur Oise…
Jacques Bachellerie
12
La Gazette de Montmartre N°54
VIDE GRENIER SHAKESPEARE SUR LA BUTTE
ème
Le Lions Club
Le LIONS Club «Paris Place du
Tertre Grandes Carrières» fera son
vide grenier caritatif le 30 MAI
2015 sur la place des Abbesses.
Le produit de ce vide grenier
6 édition du Festival
les Printemps des Arts
aux Arènes de Montmartre
Du dimanche 3 mai au 31 mai 2015.
Sous la Direction de Carlo Bosso & Danuta Zarasik.
permettra de venir en aide aux
DR
malvoyants. Venez nombreux
faire vos achats et en même
temps participer à une bonne
œuvre !
FÊTE DES VENDANGES 2015
LA VIE DU VILLAGE
La 82ème édition
de la FÊTE DES
VENDANGES DE
MONTMARTRE
et se tiendra
comme la tradition le veut le
2ème weekend d’octobre :
du 9 au 11 octobre 2015.
Le thème cette année sera
«MONTMARTRE FÊTE LA PLANÈTE».
L’environnement, l’écologie, le climat et la défense de notre écosystème seront au cœur de cette
édition.
En effet, Paris accueille du 30 novembre au 15 décembre 2015 La
Conférence de Paris sur les changements climatiques qui se tiendra au
Parc des expositions du Bourget.
Ce sommet international est à la
fois la 21ème conférence des parties
(COP-21) à la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements
climatiques et la 11ème conférence
des parties siégeant en tant que
Réunion des parties au protocole
de Kyoto (CRP-11).
N.L.
DR
Montmartre fête la planète
Pour cette année l’Académie
Internationale Des Arts du Spectacle
a choisi de présenter des œuvres
shakespeariennes en raison de l’architecture des Arènes de Montmartre
qui n’est pas sans rappeler Le Globe,
mythique théâtre londonien, où
l’immortel Shakespeare présenta ses
chefs d’œuvres.
La nuit des Rois
Le songe d’une nuit d’été
Roméo & Juliette
Les créations proposées seront dirigées par des metteurs en scène de
renommée nationale et internationale et interprétées par des jeunes
artistes en formation, par des compagnies amateurs primées lors de
festivals nationaux et par de jeunes
N.L.
structures professionnelles.
Du lundi au samedi 20h,
mercredi 14h30 et 20h, dimanche16h
www.academie-spectacles.com
Tél. : 01.42.87.39.27
La Gazette de Montmartre N°54
13
Des Racines et des
Ailes à Montmartre
DIMANCHE 5 JUILLET 2015 DE 14H À 18H
7 Biennale du Livre de
la République de Montmartre
ème
DR
Dans les jardins de l’église Saint Pierre de Montmartre
(place Jean Marais, 2 rue St Eleuthère).
Invité d’Honneur David Foenkinos,
Prix Renaudot et Prix Goncourt des lycéens 2014
DR
Organisée par la République de Montmartre, en partenariat avec la Librairie
des Abbesses avec le soutien de BNP Paribas et des agences immobilières
Immopolis, cet événement exceptionnel réunira romanciers, essayistes,
nouvellistes, historiens, photographes… des auteurs célèbres, des auteurs
à découvrir, à rencontrer… et des caricaturistes en hommage à Georges
Wolinski Citoyen d’Honneur de la République de Montmartre lâchement
assassiné parce qu’il défendait notre liberté d’expression.
L’équipe de l’émission Des Racines et des Ailes nous a contacté
en début d’année pour réaliser un reportage sur le « Montmartre insolite ».
Et c’est tout naturellement que le
Syndicat d’Initiative de Montmartre,
Official Tourism Office of Montmartre,
leur a ouvert les portes des lieux les
plus secrets de la Butte.
Des Racines et des Ailes a donc
consacré, le 11 mars dernier un
reportage de 32 minutes sur le
Montmartre caché, vous dévoilant
ainsi des lieux atypiques et secrets
de la Butte.
20 ANS DE D’EXISTENCE
La troupe INDARA
Pour célébrer son 20eme anniversaire, le Groupe INDARA- le chant
basque, a choisi Montmartre.
En partenariat avec le Syndicat d'Iinitiative de Montmartre et
l'Association des Commercants Lepic-Abbesses, les chanteurs basques
officieront en l’église Saint-Jean des Abbesses, le jeudi 14 mai à 21h.
Venez vite découvrir ces magnifiques chants !
Montmartre attise toujours les curiosités et ce beau documentaire vous a
donné l’occasion de dévoiler les lieux
les plus confidentiels, de découvrir des
Montmartrois ainsi que Zazou notre
factrice attitrée de la Place du Tertre !
Comme tout reportage, l’émission
nous fait découvrir une facette de
Montmartre. Il y en a tant d’autres
que les montmartrois vivent au quotidien et qui restent à découvrir et à
N.L.
vivre...
Chez ma Cousine
DR
A deux pas du Sacré-Cœur. Ouvert tous les jours
Restaurant-cabaret depuis 1928. Un vrai dîner spectacle,
Chansonniers, Magiciens, Imitateurs, Humoristes…
Tél. : 01 46 06 49 35 - Fax : 01 42 64 27 87
12, rue Norvins 75018 Paris
E mail : [email protected]
Site : cabaretchezmacousine.com
La Gazette de Montmartre N°54
TERRASS HÔTEL
LA CRAMIF RÉCOMPENSE
Thierry Campion
L’adresse des artistes, au cœur du village
de Montmartre OUVERTURE PRINTEMPS 2015
Phare du quartier située à l’une
des portes de ce village préservé,
l’élégante façade Belle Epoque de
cet établissement familial depuis
quatre générations brigue l’excellence d’un boutique hôtel entièrement rénové en 2014.
Fidèles à l’esprit artistique du lieu,
nos ambassadeurs souriants vous
accueillent dans l’antichambre moderne et conviviale du Foyer pour
vous donner la clef de Montmartre.
La Bibliothèque, espace de réflexion
et d’échanges, invite à y rencontrer
artistes, entrepreneurs ou hommes
d’affaires ; tandis que l’Atelier
équipé des dernières technologies
stimule la créativité de vos séminaires, réunions ou workshops.
DR
La Cramif (Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France) a
créé les Trophées Cramif pour les
entreprises franciliennes qui s’investissent dans la prévention des
accidents du travail et les maladies
professionnelles.
La Mascotte, entreprise familiale,
a effectué d’importants travaux de
rénovation en 2014, pour lesquels
elle a reçu le soutien méthodologique et technique de la Cramif.
Thierry Campion a profité des travaux pour concevoir une nouvelle
cuisine de 100 m² qu’il a fait aménager en sous-sol.
Cet espace a été conçu avec une
préoccupation particulière d’ergonomie, facilitant les déplacements
et la sécurité des employés (carrelage antidérapant).
Un tunnel de plonge évite la manutention de charges lourdes, un
dispositif de ventilation permet
d’évacuer la vapeur.
A quelques ruelles pavées du
Sacré-Cœur, du Moulin Rouge,
des métros et boutiques
tendances, cette “adresse des
artistes depuis 1911”, qui fut
voisine de S. Dali, H. Matisse,
A. Renoir, E. Piaf, J. Prévert ou
J. Marais, offre à ses hôtes la
clef privilégiée d’un Montmartre
historique et animé. Thierry Campion.
Enfin, un monte-plats et un
monte-fûts évitent les alléesvenues et limitent les risques
de TMS. Un lieu où il est plus
agréable de travailler !
(Source : UMIH – Union des métiers et
des industries et de l’hôtellerie)
Sur les six étages supérieurs, les coulisses des couloirs mènent à l’intimité
de 92 chambres décorées comme des
loges : mises en scène contemporaines d’un confort épuré dessiné de
lampes studio, fauteuils de réalisateur
de cinéma, parquet en bois, carreaux
de métro parisien et valises en cuir
empilées. Un bien-être sur toile de
fond beige et noir, que rehaussent
touches éclatantes et œuvres d’art.
Le Terrass” en Haut, face à l’une des
plus belles vues panoramiques de
la ville Lumière, ouvre sur les toits
300 m2 de terrasse et restaurant
bar : loft chic et social qui invite vos
petits déjeuners, brunchs, soirées ou
vernissages au sommet.
Un point de vue unique sur
Montmartre.
LE PÉRIGORD S’EXPOSE À
MONTMARTRE À LA PENTECÔTE
9ème édition Du 22 au 25 mai 2015
Du foie gras mais aussi
des fraises, des noix,
des cabécous, du miel,
des escargots, de la
truite fumée, de la
truffe, du safran, des
vins de fruits séduiront
les papilles des
nombreux visiteurs de
la capitale lors du weekend de la Pentecôte, du
22 au 25 mai.
À la façon d’un marché
de rue, les stands
des exposants seront
présents pendant
quatre jours au niveau
du Parvis du Sacré-Cœur
et le long de la rue du
Cardinal Guibert.
DR
LA VIE DU VILLAGE
Le 18 décembre dernier, Thierry Campion, patron de la La Mascotte,
de Montmartre, a été récompensé par la Cramif pour sa démarche
en matière de prévention des risques de TMS (troubles musculosquelettiques).
DR
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La Gazette de Montmartre N°54
SUZANNE VALADON
Biqui de Montmartre
Dans le cadre du 150ème anniversaire de la naissance de Suzanne
Valadon, de nombreuses commémorations ont été répertoriées par
la Compagnie de lecture publique LIRE AUTEMENT et présidées par
Monsieur Jacques Pagniez.
Le Syndicat d’Initiative de
Montmartre, Official Tourism
of Montmartre s’associe à cet
événement pour rendre hommage
à cette grande artiste montmartroise
et présente en partenariat avec le
Centre Culturel du Vieux Montmartre
et la Compagnie Libre Autrement :
BIQUI DE MONTMARTRE
Suzanne Valadon & Eric Satie.
Une singulière histoire d’amour.
Un spectacle littéraire et musical en
images.
Date des représentations :
24 et 25 septembre à 20h30 >
au théâtre du Ciné 13.
COMMEMORATIONS VALADON EN
2015 (150ème anniversaire de sa
naissance) répertoriées à ce jour :
JAPON (Plusieurs Musées).
Exposition Valadon et conférences.
Du 18 avril 2015
au 6 décembre 2015
l BOULOGNE-SUR-MER
Amis des Musées
Conférence 1er semestre 2015 :
Valadon un modèle devenu peintre
l ESPACE VALADON - O T BESSINES
SUR GARTEMPE (85) Village de
naissance de Suzanne Valadon.
Animations le week-end.
l COMPAGNIE CASSYOPEE
(Région du Sud Ouest)
Mise à leur répertoire d’une création
théâtrale consacrée à Valadon-Satie.
l Dans le même esprit LIRE
AUTREMENT présentera le 25 Avril
2015 à AMBOISE son spectacle
littéraire et musical.
PARIS MONTMARTRE.
l
15
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La Gazette de Montmartre N°54
PÂQUES AU SACRÉ-CŒUR
PÂQUES À ST PIERRE DE MONTMARTRE
Jeudi Saint 2 avril au Dimanche de Pâques 5 Avril
Semaine Sainte et Pâques au Sacré-Cœur 2015
Messes des Rameaux
Samedi 28 mars
22H : Messe anticipée des rameaux
Dimanche des Rameaux 29 mars
10H30 : Rassemblement dans les jardins de la Basilique, Bénédiction des rameaux
et messe solennelle, 7H, 18H, 22H : Messe avec la bénédiction des Rameaux
Jeudi Saint 2 Avril
10H : Office des ténèbres
12H : Office du milieu du jour
19H : Célébration de la Sainte Cène (unique Messe célébrée ce jour)
22H30 : Veillée au Reposoir (La Basilique est ouverte jusqu’à minuit)
Vendredi Saint 3 Avril
10H : Office des ténèbres
12H30 : Chemin de Croix présidé par le Cardinal André VINGT-TROIS (Départ
Square Louise Michel, en bas des jardins) 16H : Méditation chantée des Sept
dernières paroles du Christ en Croix
19H : Célébration de la Passion (Fermeture de la Basilique à 21h : le Christ est au
tombeau, pas d’adoration eucharistique cette nuit-là)
Samedi Saint 4 Avril
10H : Office des ténèbres
12H : Office du milieu du jour
21H : Vigile pascale et Messe de la Résurrection avec Baptême d’adultes
LA VIE DU VILLAGE
Dimanche de Pâques 5 Avril
9H : Laudes de la Résurrection
11H : Messe solennelle présidée par Monseigneur Denis JACHIET, Vicaire général
du diocèse de Paris
16H : Vêpres solennelles de la Résurrection Autres messes de Pâques : 7h, 18h, 22h
Tél. : 01 53 41 89 00 [email protected]
Rassemblement sur le parvis. Bénédiction des rameaux suivie de la messe 9h & 11h
Jeudi Saint Célébration de la Cène (unique messe célébrée ce jour) 19h30
Vendredi Saint
Rassemblement au Calvaire de St Pierre de Montmartre à 19h15
Procession et célébration de la Passion
Samedi Saint
Vigile pascale et Messe de la Résurrection avec baptême d’adultes à 21h30
Messe solennelle à 11h
Programme de l’association « Musiques Sacrées>
à Saint-Pierre de Montmartre » qui accompagnera
l’organisation de la Semaine Sainte :
Jeudi Saint : avant la célébration de la Cène, de 18h30 à 19h15 « Le Chemin
de Croix de Paul Claudel » dit par Gabriel TAMALET, comédien et accompagné à
l’orgue par Michel BOEDEC
Vendredi Saint : avant le rassemblement au calvaire et la célébration
de la Passion de 18h30 à 19h15 : Concert de musiques baroque : « Leçons
de Ténèbres » œuvres de Marc Antoine CHARPENTIER , François COUPERIN,
Dowland... interprétées par l’ensemble HYBRIS (quatuor vocal et instrumental
masculin) et un ensemble féminin de solistes dirigés par Martial PAULIAT.
Samedi Saint : De 12H30 à 13h15 / « La Passion selon Max JACOB»
dit par Anne LE COUTOUR
Entrée 10 euros/ gratuit pour les moins de douze ans
La Gazette de Montmartre N°54
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JEUDI 23 AVRIL 2015
POUR UN SOURIRE D’ENFANT
À SAINT-PIERRE DE MONTMARTRE Un livre, une rose à la librairie
des Abbesses, la fête
des libraires indépendants
Le 17 mars dernier dans la salle paroissiale de Saint-Pierre de
Montmartre en présence du grand réalisateur Patrice Leconte pour la
présentation en avant-première de son film sur l’association PSE (Pour
un sourire d’enfant) a été remis le chèque UGD au profit de l’école du
bâtiment des enfants de l’association.
La fête de la librairie par les libraires indépendants Journée mondiale du droit d’auteur.
Cette journée fait écho à la Sant Jordi, Fête catalane qui
a lieu le 23 avril et lors de laquelle on s’offre livres et
roses. Cet événement constitue une journée de rencontres, d’échanges entre les professionnels du livre et
le public. Plus de 450 libraires
en France participent à cette
fête et remettent à cette occasion aux lecteurs une rose.
Librairie des Abbesses
30, rue Yvonne le Tac 75018 Paris
DR
POUR LA PETITE HISTOIRE
Patrice Leconte a choisi
d’apporter son soutien à
l’association Pour Un Sourire
d’Enfant (PSE) qui, depuis près
de 20 ans, forme à un métier
les enfants les plus défavorisés
du Cambodge, pour les sortir
définitivement de la misère et
la maltraitance.
Touché par cette cause, Patrice
Leconte est parti fin novembre
à Phnom Penh, tourner un
court métrage présentant
l’association et ses missions
à savoir : nourrir, soigner,
protéger, héberger, éduquer,
scolariser et former à un métier.
À propos de l’association Pour
un Sourire d’Enfant (PSE)
« De la misère... à un métier ! »
Créée en 1995 à l’initiative de
Christian et Marie-France des
Pallières, Pour un Sourire d’Enfant
(PSE) est une ONG française
qui promeut l’éducation des
enfants les plus défavorisés du
Cambodge, principalement à
Phnom-Penh, Sihanoukville et
Siem Reap. Elle a pour objectif
de les sortir de la misère en les
formant à un métier.
En 2000, l’association a reçu le
Prix des Droits de l’Homme de
la République Française. Elle
est reconnue Association de
Bienfaisance.
Site Internet : http://pse.asso.fr/
Facebook : www.facebook.com/ps
DR
DÉCÈS
Un doux visage de la Butte nous a quittés :
René Ollier. René s’est éteint le 5 janvier dernier.
Durant 15 ans il a contribué à la renommée du
restaurant la Pomponnette par son professionnalisme
et son accueil chaleureux.
Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille,
ainsi qu’à toute l’équipe de la Pomponnette.
Sant Jordi - Saint Georges - est connu notamment à travers La légende
dorée de Jacques de Voragine, pour avoir terrassé un dragon. Une légende
raconte que du sang du dragon jaillit un rosier, une autre que la princesse
sauvée des griffes du dragon offrit en remerciement à Saint Georges…
un livre. Célébré aujourd’hui dans près de quatre-vingts pays, Sant Jordi
faisait au Moyen-Âge l’objet de joutes chevaleresques en Catalogne lors
desquelles les dames se voyaient offrir des roses.
En 1926, la Chambre des Libraires de Barcelone désignait le 23 avril
comme Jour du Livre Il y a à peine quelques années, le 15 novembre
1995, l’UNESCO proclamait le 23 avril, Jour du livre et du droit d’auteur,
contribuant ainsi à la promotion de la lecture, de l’industrie éditoriale et de
la protection de la propriété intellectuelle.
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La Gazette de Montmartre N°54
Spectacle Vincent
au Ciné XIII
C’est un spectacle exclusif en France et pourtant si Montmartrois, que nous vous invitons
vivement à aller découvrir. Imaginez-vous en août 1890. Quelques jours après la mort de
Vincent van Gogh, alors peu connu, les rumeurs sur lui et son mode de vie vont bon train.
Certains disent qu’il était un fou sans le sou, un habitué des prostituées, un clochard et un
artiste médiocre qui serait vite oublié. D’autres l’appellent le « prêtre rebelle » ou
« l’étranger ». Ce soir, il souhaite rétablir la vérité !
LA VIE DU VILLAGE
Spectacle écrit en 1981, par Léonard
Nimoy, l’illustre interprète de Spock, ,
c’est aujourd’hui sa version à l’acteur seul
en scène qui a été jouée pour la première
fois au VS Theater de Los Angeles en
2012 et accueilli par d’excellentes
critiques (il y fut prolongé à trois reprises
et joué pendant 14 semaines à guichet
fermé) qui voyage jusqu’à Montmartre.
Nous avons rencontré Jean-Michel Richaud,
l’acteur qui joue à la fois Théo et Vincent sur
scène.
Cet amoureux de la correspondance des
frères Van Gogh a eu dès la première
représentation de sa pièce face à Nimoy,
l’idée de la traduction de son spectacle en
français.
Nimoy, séduit par cette adaptation et la
performance de Jean-Michel Richaud, lui
accordera naturellement les droits et lui ouvrira
des portes, notamment en lui proposant de
jouer dans son théâtre new-yorkais.
Nous avons eu la chance de voir le
spectacle et nous avons été séduits par
cette interprétation à la fois bouleversante,
espiègle et drôle qui donne à coup sûr
de nouvelles clés de compréhension de
l’artiste. Elle s’adresse aussi bien aux
connaisseurs de Van Gogh, de son art et de
sa correspondance qu’aux plus néophytes.
Auteur : Léonard Nimoy
Artiste : Jean-Michel Richaud
Metteur en scène : Paul Stein
Au Ciné XIII jusqu’au 4 Avril 2015
http://www.cine13-theatre.com/
LES PETITES HISTOIRES DE MARIELLE
LE CONTE DU NOUVEL AN
Un ancien Montmartrois, corrézien de naissance,
Des robots de La Poste, ne sachant se servir,
Avait comme habitude, pour meilleure assistante,
De se rendre rue Lamarck pour se faire affranchir.
Anonyme laissons-la, puisqu’elle le veut ainsi.
Mais narrons cette histoire, peu commune aujourd’hui :
Notre homme de la Butte, nous l’appellerons Jean,
Peu adroit de naissance, l’était moins ce mardi.
Engourdi de surcroît par les frimas d’hiver,
Ne sentit de sa main, tomber jusques à terre
Un portefeuille empli de billets de couleurs
En nombre suffisant, que c’était un bonheur.
Quelques minutes après, trois cents mètres plus loin
Notre balourd de Jean, on ne sait trop pourquoi
Se demande s’il n’a, rien oublié là-bas.
Que tâte, fouille et refouille, cherche dans les recoins.
La vérité est là. Les poches ne contiennent
Ni l’argent ni les cartes, de crédit, de Sécu,
De visites bien-sûr, d’identité non plus.
Que faire dans ce cas : éprouver de la peine ?
Retournons-y pour voir, si Antoine de Padoue
De passage à Montmartre, aurait dans sa bonté
Retrouvé la monnaie, ainsi que les papiers
De ce bel étourdi. Et puni le ripou !
Et il en fut ainsi : une dame Jeannette
Retraitée sans nul doute, pas beaucoup argentée
Ayant vu cet objet, l’avait déjà donné
Sans le moindre inventaire, à celle qui cachète.
C’est ainsi qu’à l’instant, notre ami montmartrois,
Jean comme nous l’avons dit, retrouva tout son bien,
Remercia ces dames, et son ange gardien ;
Se délesta seulement de deux billets, pas trois
Surtout pas d’amalgame, car il reste encore
En ces temps incertains, des gens de qualité.
Quelles que soient leur couleur, leur nationalité
Ou bien leur religion ; soyons-en tous d’accord.
6 janvier 2014
J.P
La Gazette de Montmartre N°54
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Les caricatures de Montmartre
VIVE LES DESSINATEURS LIBRES !
De Lascaux à Pompéi, de l’Empire à la République, les artistes populaires et
contestataires ont toujours vécu autonomes et sans concession.
mutation insensible du croquis
du roi vers une poire banale et
exige l’acquittement. Six mois
de prison. Son ami Honoré
Daumier (1808-1879) aura
beau contester, il sera aussi
condamné.
Lantier, dans le chapitre VIII
de L’Assommoir (1876) de
Zola, (1840-1902) coince le
naïf sergent de ville dans ses
certitudes:
« Dites donc, Badingue, vous
ne connaissez pas ça ? » reprit
Lantier.
Il lui mettait sous le nez
un petit livre imprimé à
Bruxelles : «Les Amours
de Napoléon III», orné de
gravures. On y racontait, entre
autres anecdotes, comment
l’empereur avait séduit la fille
d’un cuisinier, âgée de treize
ans ; et l’image représentait
Napoléon III, les jambes nues,
ayant gardé seulement le grand
cordon de la Légion d’honneur,
poursuivant une gamine qui se
dérobait à sa luxure.»
Voyez encore les collections du
Musée de Montmartre, où les
journaux politiques se moquent
et attaquent : chaque satire est
soutenue par les lithographies,
du Chat noir à La Butte libre ou
à La Vache enragée.
Mes illustrés (comme on disait
alors) se transformaient en
cours de dessin improvisés.
Pour les grandes personnes,
le Canard enchaîné parodiait
de Gaulle en Louis XIV, mais
des dessinateurs devenaient
complices de nos contestations
scolaires refoulées : c’était le
grand Duduche de Cabu...
Puis vint mai 68. Les mots,
les phrases, les affiches en
sérigraphie, tout est liberté!
Le dessin est le véritable
tribun de la ville - jusqu’à cette
désillusion sans fond de juin.
Les heures >
de l’encre de Chine
Depaquit ou Poulbot ont ri
avec Willette ou Caran d’Ache.
Montmartre des années
soixante riait toujours.
La rue, le jour, le fusain, c’était
la place du Tertre, où j’arpentais
les pavés inégaux en proposant
son portrait au flâneur
nonchalant aux mots rares et
au portefeuille plus rare encore.
Revoyez celui qui osait mettre
en scène en public ce dont nous
rêvions : Dadzu.
Debout à l’Ecluse, Dadzu (19261999) dessinait au fusain noir
sur des feuilles blanches, tout
en versifiant à voix haute,
complétait la satire, et arrachait
son papier offert au spectateur
ébloui. Plus tard, bien plus
tard, par Jean-Philippe Ancelle
ou par Xavier Jaillard, sur la
scène, je faisais de même.
Savourez aujourd’hui le numéro
de cabaret d’Omer, illusionniste
et dessinateur, notamment
Chez ma Cousine, rue Norvins.
Frères de crayon
Mes frères de crayon et de
plume, de guitare et de
pinceau ! l’amitie se promène
au long du temps qui passe.
Les rebelles sont gris clair, voire
blancs, qui n’avaient pas connu
Sennep ni Hyspa. Au même
bistrot ils rient avec de jeunes
fougueux qui n’ont pas connu
Albert Dubout (1905-1976).
Ils dessinent, depuis Daumier,
depuis Steinlen, depuis
toujours.
Sauf cinq.
Depuis, désormais, les
dessinateurs sont Charlie.
Marielle Frédérique
Turpaud, cinquième maire
de la Commune Libre de
Montmartre.
LA VIE DE MONTMARTRE
Du roi à l’Empire : >
la caricature tenace
M.F. Turpaud
Victor Hugo, dans son roman
Les Misérables, publié en exil
en 1862, met de côté l’intrigue
pour le gamin de Paris, qui sera
plus tard le poulbot dessiné par
Francisque Poulbot (1879-1946)
ou le titi chanté en 1951 par
Mick Micheyl (aussi sculpteur,
née en 1922) :
« Quelquefois ce moucheron—
c’est ainsi qu’il se qualifie luimême—sait lire ; quelquefois
il sait écrire, toujours il sait
barbouiller. Il n’hésite pas à
se donner, par on ne sait quel
mystérieux enseignement
mutuel, tous les talents qui
peuvent être utiles à la chose
publique : de 1815 à 1830, il
imitait le cri du dindon ; de
1830 à 1848, il griffonnait une
poire sur les murailles. Un soir
d’été, Louis-Philippe, rentrant à
pied, en vit un, tout petit, haut
comme cela, qui suait et se
haussait pour charbonner une
poire gigantesque sur un des
piliers de la grille de Neuilly ;
le roi, avec cette bonhomie
qui lui venait de Henri IV, aida
le gamin, acheva la poire, et
donna un louis à l’enfant en
lui disant : La poire est aussi
là-dessus.»
Gavroche, l’enfant martyr des
Thénardier, est un insolent
gosse tranquille armé d’un
pistolet de cavalerie. Hugo l’a
écrit alors que les barricades de
juillet 1830 étaient peintes par
Delacroix.
Charles Philipon (18001862) dessine au Charivari.
La révolution de juillet 1830
transforme sa carrière : la
censure royale attaque les
caricatures en forme de poire
contre Louis-Philippe.
A l’audience du 14 novembre
1831, Philipon démontre la
La Gazette de Montmartre N°54
Thomas Dupaigne
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DOSSIER VERT
NOS ESPACES VERTS À L’HONNEUR
Afin de mettre nos espaces verts à l’honneur qui mieux que Christophe Couard responsable du service d’exploitation
des jardins, division 18ème pour nous guider à leur découverte ? C’est un homme passionné par son métier et ses équipes
qui travaillent tous ensemble au quotidien pour mettre en lumière ces magnifiques espaces.
Nous avons donc passé une
journée en sa compagnie à
la découverte des différents
parcs et jardins de notre
arrondissement. Du jardin le
plus récent, au plus insolite,
en passant par l’institution de
quartier nous avons décidé de
vous présenter trois coups de
cœur dans ce numéro.
Présentation du Jardin Eole
Il s’agit içi d’un jardin très
contemporain dédié aux jeux
et à la détente, avec des
aires de pique-nique, des
buvettes et des fontaines
adaptées spécialement pour les
personnes à mobilité réduite.
Eloigné d’environ un kilomètre
et demi du parc des ButtesChaumont et du parc de la
Villette, les jardins d’Eole sont
un projet majeur dans ce
quartier où il existait assez peu
d’espaces verts.
Installé sur d’anciens terrains
de la SNCF, il longe le réseau
ferroviaire. Ce nouveau parc
tout en longueur fait face
à la future ZAC Pajol. Les
habitants concernés, (le
jardin jouxte le 18ème et le
19ème arrondissements) ont
été par ailleurs consultés
par le sociologue intégré à
la conception du jardin de
manière à identifier leurs
besoins.
Il s’étend sur une superficie
de plus de 4 hectares et fut
attendu assez longtemps par
les riverains. Il contribue à
compléter le dispositif des
grands parcs à l’échelle de
Paris.
La conception de cet espace
vert est à plusieurs titres
l’illustration d’une nouvelle
génération de jardins avec un
souci permanent d’intégrer la
démarche écologique et de
protéger l’environnement.
• En effet, les jardiniers
ont été sensibilisés dès les
premières études. Les prairies
sont fauchées à la main et les
feuilles conservées dans les
massifs arbustifs pour fabriquer
du compost. Le public peut
jeter ses déchets dans les
corbeilles mises en place pour
la collecte sélective.
• Et le circuit des eaux du
canal est fermé. Les eaux de
ruissellement sont rejetées
dans le sous-sol ou les zones
plantées. Moins de 6 % des
eaux sont rejetées à l’égout.
• Aussi, les végétaux, choisis
avec soin afin d’encourager la
biodiversité, s’épanouissent
dans des milieux écologiques
variés : jardin de graviers,
canal planté, grande prairie
et pelouse fleurie, arbres en
bosquet et massifs arbustifs,
jardin de vivaces, jardin de
graminées.
• La démarche Haute Qualité
Environnementale (HQE) a
été suivie pour les bâtiments,
traçabilité des bois et suivi
particulier de la réalisation. Leur
toiture est végétalisée.
Elle prend également en
compte la demande sociale. Le
découpage de l’espace permet
aux habitants d’avoir des
activités multiples et variées :
aires de jeux pour les toutpetits, espaces pour les jeux
de balles, esplanade pour la
promenade, belvédère pour le
repos. Il est également possible
d’y jouer au tennis sur un mur.
Deux toilettes et un urinoir sont
à disposition du public.
L’éclairage du parc a été
particulièrement étudié, ce
qui contribue à donner un
sentiment de sécurité. De
grands mâts de 15 m de haut
illuminent l’esplanade, le canal
et le jardin de gravier et des
bornes lumineuses sécurisent
la circulation des piétons. Des
projecteurs éclairent les aires
de jeux de la terrasse sportive.
L’ensemble du parc est
accessible aux personnes
à mobilité réduite. Les 8
fontaines à boire sont en
particulier intégrées dans
un meuble en béton étudié
afin de faciliter leur accès : le
meuble comprend une table
sous laquelle une personne en
chaise peut se mouvoir.
Le Square Léon Serpollet
Qui le devinerait ? En arrivant
devant l’entrée du Parc Léon
Serpollet de la rue Marcadet,
1 : Le square Léon Serpolet
2 : La vigne de Montmartre
3 : Square Louise Michel
4 : Le jardin d’Eole
5 : Jardin Rosa Luxemburg
personne n’imagine le superbe
espace qu’il représente. Cet
agréable jardin en terrasse
est plein de charmes, tout un
poème !
Un peu d’histoire : c’est sur les
terres d’une certaine Madame
Marzak, qui en fit don à la Ville,
que Léon Serpollet (18581907) réalisa ses expériences
qui aboutirent à la création
de la chaudière à vaporisation
instantanée (1881), et du
tricycle à vapeur (1887). Il se
lança par la suite avec succès
dans l’aventure automobile, ses
voitures étant les premières
à atteindre les 120km/h, un
exploit pour l’époque !
L’atelier de Léon Serpollet a
laissé la place aujourd’hui à
un agréable jardin niché au
cœur des habitations. Vous
y découvrirez des cerisiers à
fleurs, et des noisetiers de
Byzance, des pommiers à
fleurs, des charmes et des
érables, des ormes de Sibérie,
des arbres de Judée, et enfin
des tulipiers de Virginie
(Liriodendrons). Originaire des
Etats-Unis, il n’est pas sans
rappeler le magnolia, dont il
a quelques caractéristiques. Il
peut atteindre plus de 50 m de
haut dans son pays d’origine
et son nom lui vient de ses
5
21
DR
4
2
DR
La Gazette de Montmartre N°54
QUALIPARIS
Le Saviez-vous : Le label QualiPARIS, affiché à l’entrée d’un service de la Ville de
Paris, c’est un signe de reconnaissance des établissements de services municipaux
qui offrent un accueil et des prestations de qualité.
Qualité de l’accueil et des services, professionnalisme, écoute, information,
accessibilité figurent en effet parmi les valeurs essentielles de QUALIPARIS.
Ce label, décerné par un organisme de certification indépendant, repose sur des engagements
concrets et vérifiables en matière : d’accueil, d’écoute, d’accès et d’information.
fleurs en forme de tulipe, qui
dégagent un parfum léger. En
automne, son feuillage ample
prend une très belle teinte
jaune d’or.
Le tulipier de Virginie apprécie
la fraîcheur du bassin où
s’épanouissent nénuphars,
iris et salicaires, tandis que
des yuccas, des lavandes, des
équinoxes et des graminées,
préfèrent le climat plus propice
à leur développement du jardin
sec.
Deux cascades déversent leurs
flots dans un ruisseau se jetant
dans le bassin surmonté d’une
fontaine en granit permettant
aux plus petits comme aux plus
grands de s’y rafraichir l’été.
Depuis 2008, une stèle rend
hommage aux 90 enfants
juifs agés de 14 jours à
six ans qui habitaient le
18ème arrondissement et qui
sont morts dans les camps
d’extermination, victimes de la
barbarie nazie.
Notre 3ème coup de cœur :
Les jardins partagés
Le jardin partagé est un espace
vert cultivé et animé par les
habitants.
C’est un lieu de vie ouvert sur
le quartier qui favorise les
rencontres entre générations
et entre cultures. Géré par
des riverains regroupés
en association, il facilite
les relations entre les
différents lieux de vie de
l’arrondissement : écoles,
maisons de retraite, hôpitaux…
Où trouver un jardin
partagé près de chez soi ?
Les jardins partagés trouvent
généralement leur place sur
des parcelles de la Ville de Paris
mais ils peuvent aussi être
aménagés sur d’autres terrains
(bailleurs sociaux, Réseaux
ferrés de France, etc.).
Dans le 18ème, 9 jardins existent
près de chez vous :
• Ecobox 7, impasse de la
Chapelle - M° Marx Dormoy
(ligne 12),
• Jardins d’Éole rue
d’Aubervilliers,
• Jardins du Ruisseau M° Porte
de Clignancourt (ligne 4),
• Square des Deux-Nèthes Impasse des Deux-Nèthes
M° Porte de Clichy (ligne 13).
Ce jardin partagé est en bonne
partie réservé aux scolaires,
• Jardin de l’Univert
33-35, rue Polonceau,
• Jardin du Bois Dormoy
2 bis, cité de La Chapelle,
• Jardin Baudelire
27, rue Baudelique,
• Jardin la Goutte Verte 2 hors
Charte Main Verte,
• Le Jardin de la Table Ouverte, à
l’angle des rue Myrrha et Léon.
Actuellement 5 jardins
partagés sont en cours de
réalisation ou en projet, dont
certains pourraient permettre
de pérenniser des jardins
éphémères :
• Square Alain Baschung
• Square Raymond Souplex
• Jardin Pajol
• Square du 122 rue des
Poissonniers
• Chapelle International
Comment prendre part aux
activités du jardin ? Lorsqu’une
personne ou une structure
(association, école…) souhaite
jardiner dans un jardin
partagé, elle doit contacter
l’association gestionnaire du
jardin partagé. Les coordonnées
des associations gestionnaires
de jardins partagés sont
accessibles sur le site :
www.paris.fr.
Les 41 parcs et jardins
parsemés dans notre
arrondissement sont très
différents et complémentaires.
Vous retrouverez sur notre site
internet, la nouvelle rubrique
«parcs et jardins» toutes les
informations les concernant.
N’hésitez pas à les découvrir.
Talita Denize
22
La Gazette de Montmartre N°54
L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS DU HAUT MONTMARTRE EST PRÉSIDÉE PAR FRÉDÉRIC LOUP
SIÈGE SOCIAL : 1, RUE CORTOT 75018 PARIS TÉL. : 01 46 06 74 14 - [email protected]
PRODUITS DU TERROIR & SPÉCIALITÉS RÉGIONALES DU 17 AU 27 AVRIL 2015
Les Printanières de Montmartre
Parvis du Sacré-Cœur, rue cardinal Guibert - Paris Butte Montmartre
exposition rassemblera des
producteurs sélectionnés avec
les plus grands soins pour
la qualité de leurs produits.
Ils vous présenteront leurs
spécialités régionales de tous
les coins de France à travers
des dégustations, ils vous
donneront des conseils pour
apprécier au mieux leurs
produits et peut-être qu’ils vous
révéleront quelques recettes de
famille...
LA FERME VIVANTE
Mercredi 22 Avril et
Samedi 25 Avril
Nous vous attendons nombreux !
DR
DR
L A V I E D E S A S S O C I AT I O N S
DR
L’Association des Commerçants
du Haut-Montmartre
organise « les Printanières
de Montmartre » du 17 au
27 Avril prochain sur le Parvis
du Sacré-Cœur et la rue
du cardinal Guibert. Cette
L’ASSOCIATION DES COMMERCANTS DU QUARTIER ORDENER EST PRÉSIDÉE PAR XAVIER CASTEX
SIÈGE SOCIAL : 135, RUE ORDENER - 75018 PARIS TÉL. : 06 49 47 74 41 - www.acqoparis.fr
L’ASSOCIATION DES COMMERCANTS DU
Quartier Ordener
Ce sont les commerçants du bas de Montmartre qui s’impliquent et
font vivre le quartier Ordener de Paris 18ème.
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l’ordinaire, >
venez
quartier Ordener !
UN PEU D’HISTOIRE...
Au pied de la Butte Montmartre
avec un accès direct aux Puces
de Clignancourt et de
Saint-Ouen, le quartier Ordener
entoure la Mairie du 18ème qui
trône sur la Place Jules Joffrin.
Ce quartier vivant a toujours
été un haut-lieu d’échanges
commerciaux avec ses
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Depuis septembre 2012,
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aux commerçants et propose
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quartier,
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vivre,
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La Gazette de Montmartre N°54
23
L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS LEPIC ABBESSES EST PRÉSIDÉE PAR BRICE MOYSE
SIÈGE SOCIAL : 7, RUE RAVIGNAN TÉL. : 01.53.28.98.98 - [email protected]
L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS LEPIC ABBESSES
Deux nouvelles adresses
LE PERSIFLEUR
Ouverture de la très jolie boutique de cosmétiques Maison
Caulières au 39, rue Durantin.
C’est en manipulant ses huiles au quotidien, qu’Éric Desforges
de Caulières leur a découvert des vertues exceptionnelles
qu’il ne soupçonnait pas. Plus il les manipulait, plus ses
mains marquées par le travail de la terre devenaient douces
et agréables au toucher.
Grâce à leur forte concentration en acides gras essentiels,
les huiles Desforges de Caulières possèdent des propriétés
bienfaisantes pour la santé mais aussi pour la peau.
C’est en s’inspirant des sensations de la nature au fil des
saisons et en retranscrivant ces moments précieux dans
des rituels-sensations, que sont conçus chacun des soins de
la MAISON CAULIÈRES. Tous leurs produits sont bio et faits
maison dans leur domaine.
Nous vous communiquerons
très prochainement la date
d’ouverture officielle de
ce nouvel havre de paix
Montmartrois.
Ouverture d’un nouveau
bar rue Durantin
malicieusement nommé
Le Persifleur et défini par
ses propriétaires comme
« L’Endroit niché aux Abbesses où se croisent rires taquins,
espiègleries culinaires et découvertes rafraîchissantes.
Un lieu de vie qui associe les valeurs d’une buvette
traditionnelle aux inventions gustatives contemporaines ».
Prometteur, comme son nom ! Persifler, vous savez ce
mot qu’on n’utilise presque plus synonyme d’ironie, de
taquinerie. Un Persifleur est donc un blagueur, espiègle, goguenard, frondeur,
parfaitement dans l’esprit Montmartrois !
Nous sommes donc allés à la rencontre de Simon et Benoit qui ont eu l’idée de
créer ce bar chaleureux, accueillant, aux cocktails raffinés.
Et si, à coups sûrs, içi on aime se moquer, ironiser, et jouer avec les mots pour ce
qui est des produits ils ne se moquent pas de vous ! La carte du Persifleur a été
soigneusement conçue pour faire découvrir des produits atypiques ou inédits. Les
références proposées ont systématiquement été sélectionnées pour leurs saveurs,
leurs originalités, et le savoir-faire de leurs producteurs. Un vrai coup de cœur !
DR
MAISON CAULIÈRES
L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS LAMARCK CAULAINCOURT EST PRÉSIDÉE PAR SYLVIE FERRET
SIÈGE SOCIAL : 125, RUE CAULAINCOURT 75018 PARIS - 75018 PARIS - [email protected]
L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS LAMARCK CAULAINCOURT
Deux nouvelles adresses
KOSAK
ÉPICERIE BLANCHE
Le nouveau glacier des sommets parisiens.
Pour ne pas les rater, Catherine et Nathalie
ont la parade : une devanture rose-candy
et un accueil très chaleureux. D’ailleurs, leur
artisan glacier n’est autre que le fournisseur
des meilleures tables de France. Des délices
glacés, violette champêtre, fraise acidulée,
cookie pépité ? Qu’importe, chez Kosak,
le comble de l’ice-cream c’est le topping :
vous choisissez votre bonbec’ préféré et
vous en couronnez votre cornet.
106, rue Caulaincourt, Paris 18ème
Tél. : 09 80 73 35 60
On retrouve Françoise aux manettes de
l’Epicerie Blanche. La part belle est faite
aux produits de l’Ile de Ré (confitures
des jardins de Lydie, bières...) mais aussi
italiens et portugais avec une sélection
d’huiles d’olives et de vinaigres de grande
qualité et quelques plats cuisinés, jambons,
pâtes et fromages frais. Le lieu dispose
également d’une cave à vin bien remplie
avec des références françaises, portugaises
mais aussi chiliennes.
66, rue Lamarck, Paris 18ème
Tél. : 01 42 64 63 77
t
24
La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME
SUR LES PAS DE VAN GOGH
À MONTMARTRE
Un parcours nuageux parsemé d’orages sous le ciel de Paris clair et limpide
De la Hollande à Auvers-sur-Oise, en passant par Montmartre et le Midi, Vincent van Gogh, artiste solitaire et tenace,
oscille toute sa vie entre espoir et déception et s’épuise totalement dans son travail. L’homme était un écorché vif, à la fois
doux et rebelle, tout en contrastes, en repliements ou en exaltations. Écrivain de talent et amoureux de littérature, s’il ne
fut peintre que seulement les dix dernières années de sa vie, il nous laisse, cependant, une œuvre exceptionnelle très
fournie et très importante pour l’histoire de l’art.
Vincent van Gogh vint d’abord
à Paris comme marchand
de tableaux, en 1875, alors
qu’il avait déjà perdu la foi
dans ce métier pour lequel il
avait pourtant fait preuve de
compétence et de conscience
professionnelle.
Van Gogh un peintre
de trente ans presque
débutant
Vincent van Gogh revint à
Paris en 1886, quand, après
une tentative ratée de se faire
pasteur ou évangéliste, il eut
décidé d’être peintre.
Paris, c’était la capitale de l’art
moderne depuis qu’une poignée
d’artistes, les Impressionnistes,
avait exposé ses premiers
tableaux en 1874.
Paris, c’était Théo, le frère cadet,
marchand de tableaux qui,
depuis quelque temps, l’aidait
financièrement et sur qui Vincent
espérait pouvoir s’appuyer.
À nous deux, Montmartre Le 28 février 1886, Théo Van
Gogh reçoit un billet de son
frère : “Ne m’en veux pas
d’être venu tout d’un trait, j’y
ai tant réfléchi et je crois que
nous gagnons du temps. Serai
au Louvre à partir de midi…Je
désire te parler…Viens-y le plus
tôt possible”.
Après de très chaleureuses
retrouvailles, Théo lui propose,
en attendant une meilleure
solution, son modeste
logement de la rue de Laval
(aujourd’hui la rue Victor
Massé), dans le quartier de
Pigalle, sur les pentes de
Montmartre. Mais celui-ci est
très exigu et ne permet guère
la cohabitation qu’espérait l’un
et que redoutait l’autre.
Vincent, qui en était resté à
Delacroix et aux paysagistes
de l’école de Barbizon, assiste
en quelques semaines aux
révélations étourdissantes
d’un nouveau style pictural
avec l’impressionnisme et le
divisionnisme ou pointillisme.
Un choc pour Vincent qui tentait
de se dégager du clair-obscur
cher aux peintres flamands.
À Montmartre, >
un appartement atelier
En juin 1886, les deux frères
s’installent au 54 de la rue
Lepic, sur le flanc ouest de la
Butte Montmartre, dans un
appartement plus spacieux, au
troisième étage, où une pièce
avec une vue immense sur les
toits de Paris et la banlieue
ouest, est aménagée en atelier.
Les Van Gogh prennent
leurs repas dans les petits
restaurants de la rue des
Abbesses, chez la mère
Bataille, avec Bonger, grand
amateur d’art, admirateur du
peintre Odilon Redon et futur
beau-frère de Théo ou avec le
marchand Portier ou encore
avec le peintre Guillaumin.
Après bien des discussions
animées avec ses amis
peintres et après beaucoup
DR
DOSSIER
Van Gogh marchand >
de tableaux à Paris
Autoportrait au chevalet, février 1888.
de verres d’absinthe, ça
tourne dans la tête de
Vincent. Théo, rentrant le soir
après de longues journées,
supporte mal les exaltations
ou les longues diatribes de
son frère. La cohabitation
est souvent difficile : il faut
toute la patience de Théo
pour supporter la vie avec un
partenaire aussi peu sociable
que Vincent, se querellant
souvent avec les visiteurs.
Dans une lettre à sa sœur
Wilhelmine, Théo confie ses
difficultés : “La maison est
presque intenable… c’est comme
s’il y avait deux êtres en lui, l’un
merveilleusement doué, délicat
et tendre, l’autre égoïste et de
cœur dur… quel dommage qu’il
soit ainsi son propre ennemi.”
Travail et rencontres
d’artistes à l’atelier Cormon
À partir de l’automne 1886,
l’atelier Cormon devient le
centre d’intérêt principal de Van
Gogh. Le peintre Cormon était
un bon coloriste et c’est ce qui
25
DR
DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54
DR
Fleurs et tournesols, automne 1886.
DR
Quatre fleurs de tournesol, été 1887.
La guinguette, octobre 1886.
a fait sa réputation jusqu’en
Belgique où Vincent avait
entendu parler de lui.
Vincent a souhaité fréquenter
cet atelier, situé à deux pas de la
place Blanche, pour améliorer son
habileté à rendre le corps humain,
soit par l’étude du modèle vivant,
soit d’après des moulages en
plâtre. Il y fait la connaissance de
Pissarro, de Toulouse-Lautrec, de
Bernard, d’Anquetin et du peintre
australien John Russel qui peint
son portrait.
Émile Bernard qui ne le connait
pas encore, le surprend un
jour “travaillant avec une hâte
fébrile et trouant sa feuille de
papier à force de la frotter avec
une gomme”.
Vincent, au bout de trois ou
quatre mois, s’apercevant qu’il
n’a plus rien à apprendre, quitte
cet atelier.
Travail en atelier : >
une cinquantaine d’études
de bouquets
Ayant eu la révélation du
peintre Monticelli chez un
marchand, Vincent subit
l’influence de ce peintre
bohème qui vient de mourir,
en peignant des bouquets avec
un empâtement et une palette
somptueuse de couleurs sur
des fonds bigarrés dans une
cinquantaine d’études aux
couleurs intenses.
Des natures mortes >
aux sujets variés >
Vincent, dans quelques
natures mortes s’essaie
à des modulations aux
fluidités impressionnistes qui
témoignent de ses recherches
de technique et de style en
faisant chanter les tons et les
couleurs claires.
Les cinq natures mortes de
souliers éculés, cabossés,
meurtris, sorte d’identification
au peintre Millet, évoquent les
errances du peintre durant ses
•••
La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME
DR
DR
DR
DR
DR
Autoportraits parisiens.
périodes belge et hollandaise et
portent les stigmates de la boue
flamande. C’est aussi une sorte
d’autoportrait puisque ce sont
bien les brodequins de Vincent.
Il représente aussi des fruits,
des légumes, des poissons
et une série de quatre toiles
représentant des fleurs de
tournesols coupées et posées
sur une table, dont la plus
grande, qui révèle une parfaite
maîtrise de la couleur et de la
composition, est considérée
comme un des chefs-d’œuvre
de sa période parisienne.
De nombreux autoportraits
Vincent réalise une trentaine
d’autoportraits, dessinés ou
peints, sur lesquels son regard
acerbe garde la même intensité
de toile en toile : les premiers
sont sombres et sérieux, à la
manière des maîtres hollandais.
C’est une succession d’études
de son propre visage, de ses
différentes expressions, selon
l’humeur, de face ou de troisquarts, avec ou sans chapeau.
Ils sont à, la fois, des documents
psychologiques, des expériences
techniques et des recherches de
style dans lesquelles Vincent fait
DR
DOSSIER
DR
DR
26
Vues de Paris depuis l’appartement de Théo, rue Lepic : croquis préparatoire et
huile sur toile, avril 1887.
le point de ses préoccupations
picturales du moment.
Le plus émouvant est celui
qu’il exécute en janvier 1888,
Portrait de l’artiste au chevalet,
où, s’inspirant peut-être de
celui de Cézanne, sur le fond
clair se détachent, avec force,
la tête aux cheveux roux et aux
yeux verts, la blouse bleue et le
chevalet jaune.
Vincent utilise le procédé
DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54
27
DR
Trois paires de souliers, hiver 1886.
Le Blute-fin, mars 1887.
divisionniste à partir d’une
répartition de la lumière qui
souligne le double caractère du
visage, clarté reposante d’un côté
et ombre dramatique de l’autre.
Un paysage >
en quatre versions
De son atelier rudimentaire,
Vincent peint des vues
plongeantes sur les toits de
Paris : une esquisse préparatoire,
un dessin réalisé avec beaucoup
de soin ainsi que deux huiles,
l’une sur carton et l’autre sur
toile, dans un nuancement
vaporeux de gris argent, en
petites touches claires et légères
sur un ciel bleu-gris en reprenant
à son compte les techniques du
pointillisme.
Peintures de plein air, >
sur le motif, paysages >
de Montmartre
Vincent arpente aussi les rues
caillouteuses de la Butte et,
dans ses toiles comme “La
Guinguette” et “Le Moulin Radet
vu de la rue Girardon”, son
pinceau retrouve les bruns, les
ocres boueux et les vieux rouges
de sa période hollandaise.
Il traite ces lieux comme des
sites pittoresques des faubourgs
de Paris dans un style très
réaliste qui montre que Van
Gogh résiste à l’attrait du style
impressionniste et préfère une
forme de naturalisme.
Il peint aussi quatre toiles
dénommées “Vue de Paris
prise de Montmartre” ainsi
que de nombreux dessins qui
nous montrent Paris comme un
compromis entre la tradition, le
modernisme et l’histoire avec
les moulins, l’industrialisation
et les monuments.
Il se met à peindre les motifs
typiques de Montmartre qui
l’enchantent comme les moulins
qui y tournent encore, comme au
pays de son enfance, mais sous un
ciel plus limpide et plus clair dont
la tendre lumière purifie sa palette.
Ses toiles dans une pâte encore
épaisse et sombre, s’allègent
et s’éclaircissent pour aboutir
à une extraordinaire vivacité
chromatique.
Vincent découvre le flanc
nord de la Butte entrecoupé
de haies, couvert de jardins
potagers et de petites cabanes
dominées par des moulins.
Ému par ce charme
campagnard, il peint une “Vue
de la Butte Montmartre” dont
il couvre toute la surface,
rythmée par les clôtures
des potagers, de couleurs
pimpantes, de bleus, de verts
et de jaunes gais et légers.
La série des paysages
montmartrois se conclut au
printemps 1887 par une grande
toile panoramique “Jardins
potagers à Montmartre”
dans laquelle on remarque
l’assimilation des techniques
parisiennes et la nostalgie
de l’espace hollandais : le
moulin central, à l’horizon,
aspire les vagues fleuries de la
végétation et le mouvement
compartimenté des terrains.
Paysages de banlieue
Dès l’été 1887, il est agréable
pour Vincent, quand tout
va bien, qu’il fait beau, que
la lumière est claire, d’aller
peindre en banlieue, sac au
dos, seul ou avec un ami
peintre, et d’installer son
chevalet sur les rives de
la Seine ou sur des lieux
qu’il fréquente, comme les
restaurants et les guinguettes
auxquelles il s’arrête, le soir.
Ses paysages relèvent ainsi
de l’impressionnisme et du
divisionnisme avec de forts
accents personnels. Il peint les
bords de Seine, les pêcheurs
dans leurs barques, les ponts
d’Asnières, les usines, les
horizons de champs ou de
friches parsemés de cahutes.
Vincent rejoint souvent, à
Asnières, Emile Bernard et
rencontre aussi Signac à
Aubervilliers, à Saint-Ouen ou à
Saint-Denis.
Dans ses tableaux, les
influences hollandaises ont
disparu, Vincent est entré
dans sa nouvelle famille des
peintres parisiens modernes.
Il est séduit par le plein air et
il expérimente, par touches, la
couleur et la lumière.
Puis, sous l’influence des
estampes japonaises étudiées
chez Bing, le marchand
parisien spécialiste de l’art
asiatique, Vincent abandonne la
fragmentation divisionniste.
Il réalise trois japonaiseries
en copiant des œuvres de
grands maîtres, en tendant à
la simplification de la forme
et de la couleur posée en
aplats cloisonnés. C’est le
jeune peintre Louis Anquetin
qui, en expérimentant le
cloisonnement de la surface
plane, influence Van Gogh,
Bernard, Toulouse-Lautrec
et surtout Gauguin qui
développera et diffusera cette
technique du cloisonnisme.
Portraits montmartrois >
et quelques rencontres
Les portraits réalisés par Van
Gogh sont rares, par manque
de modèles. Il y a ceux du
marchand écossais Alexander
Reid, ceux d’Agostina Segatori
et ceux du Père Tanguy.
•••
La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME
DR
28
Par deux fois, Alexander Reid
est portraituré par Vincent, l’un
en buste, de style pointilliste et
l’autre assis dans l’appartement
de la rue Lepic.
Agostina Segatori, propriétaire
du café Le Tambourin, ancien
modèle des peintres Corot et
Degas posa pour Vincent. Il lui
voua une grande admiration
et eut une relation amoureuse
avec elle. Van Gogh décore le
café et en échange de toiles
représentant des natures
mortes, il mange gratuitement.
Dans son premier tableau du
printemps 1887, Vincent peint
Agostina dans son café avec
autour d’elle les tabourets et les
tables en forme de tambourins.
Dans son tableau L’Italienne, c’est
elle qu’on suppose être le modèle
mais aucun élément ne permet
une identification certaine
Vincent réalise aussi deux
portraits à l’huile sur toile ainsi
qu’un dessin du Père Tanguy.
Le portrait, aux estampes
japonaises en fond, fut peint en
double version.
C’est durant l’hiver que Van Gogh
entre en contact chaleureux
avec celui qui restera son plus
sûr ami parisien, le modeste et
légendaire Père Tanguy. Vieillard
rayonnant de bonté, cet ancien
communard tient, rue Clauzel, un
petit magasin de couleurs qu’il
broie lui-même.
C’est un lieu de rencontres et
d’exposition important pour
les peintres modernes mais
également pour l’introduction en
France des estampes japonaises.
Tanguy parfois garde les
artistes à sa table et leur fait
crédit contre quelques toiles
invendables qu’ils lui laissent
en dépôt.
Sa petite boutique a vu passer
Monet, Seurat, Degas, Manet,
Gauguin, Toulouse-Lautrec, Emile
Bernard, et bien sûr, Van Gogh
avec lequel il se lie d’amitié.
Van Gogh réalise trois portraits
du Père Tanguy. Dans les
portraits, sur fond d’estampes
japonaises, les couleurs pures,
l’usage du contraste des
complémentaires, les touches
visibles et orientées, l’espace
plat, sont autant d’éléments
que le peintre utilise de façon
libre. Il choisit de représenter le
vieil homme dans une position
strictement frontale, immobile,
les mains croisées, les yeux
perdus dans un rêve, montrant
la bonté et la modestie du
personnage. Le père Tanguy
devient ainsi une sorte de vieux
sage japonais.
Vincent van Gogh
organisateur d’expositions
Vincent déplorant les
dissensions et les querelles
entre les artistes, rêve d’une
communauté fraternelle
digne de se manifester dans
DR
DOSSIER
Le Radet vu de la rue Girardon, octobre 1886.
Portrait du père Tanguy, automne 1887.
les endroits les plus proches
du peuple, afin de l’éduquer,
comme les bistrots de quartier.
L’idée de réunir ses amis peintres
et d’exposer ensemble ne le
quitte pas : par opposition aux
peintres impressionnistes exposés
dans les galeries des Grands
Boulevards, Van Gogh met sur
pied avec Bernard, Anquetin,
Lautrec, Seurat, Signac… le groupe
des “Impressionnistes du Petit
Boulevard”, le boulevard de Clichy.
Il entraîne ses amis peintres
dans une étonnante exposition
au 43 de l’avenue de Clichy,
dans le café Le Chalet où une
grande salle vitrée est mise
à disposition : des toiles de
Bernard, d’Anquetin, de Koning
et de Van Gogh sont exposées.
Puis en juillet 1887, Vincent
réalise un accrochage de ses
œuvres et de celles de ses amis
Paul Gauguin, Louis Anquetin
et Emile Bernard au café du
Tambourin. Cette exposition
rencontre plus de succès
que la précédente car c’est à
cette occasion que Bernard et
Anquetin vendent des œuvres
pour la première fois.
Derniers séjours>
montmartrois de >
Vincent van Gogh
Lassé par les peintres qui
s’envient et se jalousent plutôt
que de faire cause commune, très
touché par ses échecs successifs
et craignant de devenir une trop
lourde charge pour son frère Théo,
Vincent n’a qu’une hâte, partir
peindre à la lumière du Midi.
Épuisé, énervé, abruti de
conversations, de tabac et
d’absinthe, il commence à ne
plus pouvoir peindre à Paris.
Juste avant son départ, Vincent
accompagne son frère Théo
chez Seurat : ce sera la dernière
visite à l’atelier de son ami.
Étouffé par Paris, Van Gogh
quitte brusquement la capitale,
le 20 février 1888, et part
dans le Sud, en Arles, où il va
chercher son Japon.
Il ne retrouvera Paris que le
17 mai 1890, après deux ans
de travail intensif en Provence
DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54
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VINCENT VAN GOGH : >
UN PINCEAU MAIS >
AUSSI UNE PLUME
Agostina Ségatori au café du
Tambourin, avril 1887.
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Ce séjour est perçu comme
une période de transition,
le passage d’une manière
hollandaise à une manière
française. Après assimilation
des styles impressionniste et
pointilliste, convaincu qu’ils se
situaient dans la continuité de
la peinture française, Vincent
reconnut que Paris lui avait
donné l’opportunité de mûrir
son art, même si, bien sûr, il
ne doit qu’à son génie d’avoir
su si brillamment tirer parti
de l’atmosphère artistique
parisienne de l’époque.
Jacques Bachellerie
Intérieur du restaurant Chez Bataille, rue des Abbesses, janvier 1887.
Toulouse-Lautrec.
Ce ne fut pas le même bonheur
que lors des rencontres
précédentes : le petit neveu
avait été très malade, ses
parents étaient fatigués et Théo
de plus en plus inquiet avait
du mal à supporter le poids de
ses responsabilités de chef de
famille, auxquelles s’ajoutait
l’engagement auprès de son frère.
Dans l’après-midi, Vincent,
anéanti, fut pris de l’envie
de partir et de retrouver sa
solitude et sa peinture à
Auvers-sur-Oise.
Que s’était-il passé, quelle
mise au point ou quel reproche
avaient cru devoir faire son
frère Théo et son épouse Jo ?
Quelque chose s’était brisé.
Pendant les deux années
passées à Montmartre, de 1886
à 1888, Vincent van Gogh a
réalisé plus de deux cents toiles
dont près de 50 bouquets, une
cinquantaine de paysages de
Montmartre et de banlieue,
85 natures mortes, des études
japonisantes et des dessins.
Sources :
Catalogue de l’exposition Van Gogh à
Paris, musée d’Orsay 1988. Les chemins
de Van Gogh de Gilles Plazy, éditions
du Chêne.
Van Gogh, le soleil noir de la mélancolie,
hors-série du Figaro. Van Gogh par
Vincent de Pascal Bonafoux, éditions
Denoël.
Van Gogh, le soleil en face de Pascal
Bonafoux, éditions Découvertes
Gallimard.
Van Gogh de Pierre Cabanne, éditions
Terrail-Edigroup. Qui était Van Gogh ? de
Jean Leymarie, éditions Skira.
Vincent van Gogh, lettres à Théo,
éditions L’imaginaire Gallimard. Lettres
illustrées de Vincent van Gogh, éditions
Herscher.
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qui nous valent bien des chefsd’œuvre mais qui ont anéanti la
santé de Vincent.
Il ne reste à Paris que trois
jours seulement. Théo, aussitôt,
l’emmène au 8 Cité Pigalle
où il s’est installé avec son
épouse Johanna Bonger et son
bébé Vincent, né en janvier
1890. Vincent verse des larmes
d’émotion au-dessus du
berceau de son neveu.
Dans une lettre à Paul Gauguin,
Vincent écrit : “Je ne suis resté
à Paris que trois jours ; mais le
bruit parisien me faisant une bien
mauvaise impression, j’ai jugé
prudent pour ma tête de ficher le
camp pour la campagne”.
Vincent part, le 20 mai, pour
Auvers-sur-Oise, village paisible
au nord de Paris pour qu’il
rencontre le Docteur Gachet,
dont Pissarro a assuré à Théo,
qu’il saurait lui apporter le
soutien pour qu’il recouvre
toutes ses facultés.
Le dimanche 8 juillet, Vincent
est à Paris, une dernière fois,
pour la journée, chez Théo et Jo
et y déjeune en compagnie de
À sa mort en 1890, Vincent van
Gogh laisse 879 toiles, mais il
ne laisse pas que cette œuvre.
Sa correspondance qui nous est
parvenue presque intacte est
également capitale. Si sa première
toile date de décembre 1881, sa
correspondance commença en août
1882 et dura jusqu’à sa mort à
Auvers-sur-Oise : sa dernière lettre,
inachevée datée du 24 juillet
1890, a été retrouvée sur le corps
de Vincent.
Sur les 902 lettres de Vincent,
668 de celles-ci sont adressées
à Théo, son frère, son confident,
son complice, son double. Dans
plusieurs, il évoque les difficiles
naissances de son œuvre mais
aussi nous donne un aperçu de sa
vie quotidienne et de son travail
pictural, souvent illustré par un
dessin.
Les lettres de Vincent à Théo ne
sont pas les seules à avoir été
préservées : il nous reste aussi
la correspondance avec sa mère,
sa sœur, ses amis peintres et la
famille Ginoux, amis très intimes
d’Arles.
Durant sa période montmartroise,
seules sept lettres ont été écrites :
trois à des peintres, trois à Théo et
une à sa sœur Willemina.
Quelle qu’ait été pour Vincent
sa difficulté pour communiquer
oralement avec quiconque, ses
idées affluaient lorsqu’il prenait
la plume. Ses lettres sont truffées
de références aux artistes qui
l’inspirèrent et aux écrivains qui
furent ses références littéraires.
Il se révèle comme un savoureux
prosateur et un homme à la
culture remarquable possédant
d’excellentes connaissances
linguistiques : il écrivait en
néerlandais, en anglais et en
français.
Au fil de ses lettres, Vincent
n’épargne à son destinataire aucun
détail de sa vie de pasteur ignoré,
d’artiste souffrant, de malade…
Il y apparaît tour à tour intelligent,
cultivé, opiniâtre, idéaliste, isolé,
rongé par la douleur et lucide
lorsqu’il confie à son frère Théo,
dans sa dernière lettre : “Eh bien,
mon travail à moi j’y risque ma vie
et ma raison y a fondu à moitié…
mais que veux-tu ?”
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La Gazette de Montmartre N°54
Françoise Bardet
UNE MONTMARTROISE À MATIGNON
MONTMARTRE DES MONTMARTROIS
“Vous connaissez si bien cette maison que vous deviez déjà être là du temps de Léon
Blum” me dit un jour en riant Michel Rocard.
Un peu d’histoire
C’est Louis XIV qui, à la fin de
son règne, décide du plan
d’urbanisme du quartier de
Paris situé de nos jours autour
des Invalides. L’actuelle rue de
Varenne est alors nommée “le
noble faubourg” et ne comporte
que quatre maisons. C’est ce qui
pousse le maréchal de Trigny à
y acquérir un terrain. Il décide
d’y faire construire une demeure
qui s’harmonise avec un parc “à
la française” de trois hectares,
qui deviendra le plus grand
parc privé de Paris. L’architecte
Jean Courtonne, chargé de la
réalisation du bâtiment, souhaite
qu’il soit posé sur une terrasse
pour “éviter l’humidité des sols”.
En 1723, le maréchal de Trigny
est contraint de vendre son
domaine. Et c’est JacquesFrançois Léonor de Goyon de
Matignon, prince de Monaco,
époux de la princesse héritière
Louise Hyppolyte Grimaldi, qui
rachète l’édifice et continue les
travaux d’aménagement. Les
Gouyon-Matignon s’y installent
vers 1725. Et pour savourer à
loisir la beauté de son parc,
Jacques de Matignon y fait
construire un “petit Trianon”
avec accès direct sur l’actuelle
rue de Babylone.
A sa mort en 1751, l’hôtel
est reconnu comme l’une des
maisons les plus élégantes
de Paris, qui garde encore
des traces de ce passage
avec tapisseries des Gobelins,
tableaux, bronzes, objets
d’orfèvrerie, porcelaines
chinoises, puisés dans les
collections monégasques.
L’hôtel est alors racheté par le
duc et la duchesse de Galliéra,
puis passe de mains en mains :
Talleyrand en 1808, Napoléon
1er en 1812, le roi Louis XVIII
en 1815 – qui l’échange contre
le palais de l’Elysée. Il est
finalement donné à l’empereur
François-Joseph de Habsbourg,
qui y installe l’ambassade
d’Autriche-Hongrie.
Après la première guerre
mondiale, l’Autriche cède
l’édifice à la France qui décide,
en 1934, de l’affecter à la
présidence du Conseil.
La vie au bureau
Aménager des bureaux dans
un tel édifice historique n’est
pas chose aisée. Les parquets
sont “d’époque”, certains murs
recouverts de toiles peintes ou
tendus de soieries. Donc, pas
question d’y planter un clou ni
même une punaise. Et l’arrivée
des ordinateurs dans de telles
conditions fût un veritable
casse-tête. Nous passions nos
journées à sautiller au dessus
des cables. Les plus chanceux
disposaient de “goulottes”
retenues au sol avec de
l’adhésif de bureau : c’est dire
l’efficacité d’un tel dispositif !
Tous ces désagréments sont
en passe d’être résolus, mais
il aura fallu une vingtaine
d’années pour en arriver là (eh
oui, la lenteur administrative
s’applique également aux
fonctionnaires).
Les hommes
J’ai travaillé sous les ordres de
dix-huit Premiers Ministres.
Je dis sciemment “sous les
ordres car la vie de cabinet
est très codée et hiérarchisée,
quasiment “ancien régime”.
Les conseillers entourant les
Premiers Ministres m’ont
toujours fait penser aux
courtisans du roi, essayant
de reproduire son phrasé,
heureux comme des enfants
lorsque le “chef” leur faisait un
compliment personnel. Mais
il faut dire à leur décharge
qu’ils travaillent énormément,
mettant quasiment leur vie
personnelle entre parenthèses
durant la mission qui leur est
confiée.
Une secrétaire, qu’Edouard
Balladur avait fait appeler
afin de lui dicter un courier,
eut l’audace de s’asseoir en
attendant que le Premier
Ministre termine une
conversation téléphonique. Elle
fut immédiatement congédiée
par un “Mademoiselle, on
s’assoit quand j’en donne
l’ordre”.
Ce même Edouard Balladur
avait un soir décidé de passer
la nuit dans l’appartement de
fonction jouxtant le bureau
du Premier Ministre. Pierre
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Eh bien, pas tout à fait, mais j’ai
découvert l’hôtel de Matignon
en 1969, sous la présidence du
Général de Gaulle. J’y arrivais
en qualité de stagiaire et ma
première affectation fut auprès
de Jean-Marcel Jeanneney,
ministre du Général, grand
résistant, qui était alors chargé
de préparer le texte sur la
régionalisation et le Sénat, qui
donna lieu à référendum et
entraîna le départ du Général
de Gaulle.
Cette première “participation à
l’Histoire” me décida : je ferai
ma carrière professionnelle
auprès des Premiers Ministres.
Il faut dire que franchir chaque
jour les portes de cet édifice
prestigieux, situé dans le
7ème arrondissement, au 57, rue
de Varenne, est un privilège.
L’Hôtel Matignon.
Mongin, alors chef de cabinet,
en eut des sueurs froides car
M. Balladur ne dormait que
dans ces draps de soie et
l’intendance n’avait prévu que
de modestes draps de lin. On
dut en catastrophe courir Paris
pour faire l’emplette des ces
précieux draps et tout rentra
dans l’ordre.
Mais, heureusement, tous nos
Premiers Ministres ne sont pas
aussi “grand siècle”. Et certains
mêmes, qualifiés à l’époque
de froids et distants par les
journalists, se sont révélés bien
différents avec le personnel.
Je pense notamment à Alain
Juppé me racontant ses
vacances à Hossegor ou à Lionel
Jospin me complimentant sur
mon changement de coiffure ;
c’est dire que “l’austère qui se
marre” est également attentif
et observateur.
Ces quarante années passées
aux côtés des hommes de
pouvoir n’ont jamais entamé
ma passion pour la politique et
les hommes qui la font. Et ceci
est pour moi l’essentiel.
Françoise Bardet
DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54
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La chambre de Van Gogh à l’Auberge Ravoux
Ou
Le silence de Van Gogh
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Depuis la réouverture, en septembre 1993, de l’Auberge Ravoux dite « Maison de Van Gogh »
près de 1.300.000 visiteurs venus du monde entier y ont découvert la chambre de Van Gogh.
Qu’est-ce qui explique un tel engouement pour une chambre vide et dans laquelle aucun
événement n’a été organisé depuis son ouverture au public ?
En réalité, la chambre de Van Gogh n’accueille pas des
touristes mais des « pèlerins » qui adhèrent aux valeurs
dont Van Gogh était porteur et dont le sentiment est si bien
résumé par l’historien d’art Wouter van der Veen dans son
livre « Van Gogh – dans la chambre de Vincent »* :
« Van Gogh est le modèle absolu pour ceux qui se sentent
en désaccord avec les pouvoirs, les règles, les systèmes et
les injustices qui les entourent. Il a montré que la révolte et
l’insoumission étaient de formidables moteurs de création.
Il a montré qu’il était bon d’hésiter, de douter, de remettre
en question, tout en restant fidèle à des valeurs telles que
la simplicité, le travail et l’intégrité. […]
[…] C’est sans doute là le miracle Van Gogh. Il réussit
à donner à chacun des clés de lecture différentes et
personnelles. Chacun est libre de voir dans ses toiles
ce qu’il veut, ou ce dont il a besoin. Nul besoin d’être
historien de l’art pour apprécier l’œuvre de Vincent, et
peut-être même que le contraire serait la seule vérité
acceptable : moins on en sait, et mieux ça vaut, car
l’imaginaire peut alors prendre le relais sur le savoir,
et, à l’inverse de l’esprit académique mais en parfaite
adéquation avec l’esprit de Van Gogh, le plus ignare des
incultes peut y trouver un clin d’œil intime. Chacun, au
fond, porte en soi son propre Van Gogh. »
En résumé, dans la chambre de Van Gogh, il n’y a rien à
voir mais tout à ressentir et il n’est nul besoin de créer un
événement pour la « meubler ».
L’Auberge Ravoux est aujourd’hui à la fois un lieu de
mémoire et un lieu de vie. Le défi est de faire cohabiter,
dans un lieu chargé d’histoire, l’activité traditionnelle
« restaurant et commerce de vin » et l’activité culturelle
gérée par l’Institut Van Gogh.
Celui-ci s’est donné pour mission de réaliser à l’Auberge
Ravoux le modeste rêve de Van Gogh qui écrivait, le 10 juin
1890 :
« Un jour ou un autre, je crois que je trouverai moyen de
faire une exposition à moi dans un café. »
* Edition Desmaret, collection les Insoumis (2004)

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