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La Gazette de Montmartre T HE O F F I C I A L TO U R I S M O F F I C E O F M O N TM A R T R E N° 54 M A R S - SE P T E M B R E 2015 DR L’année VAN GOGH SUR LES PAS DE VAN GOGH À MONTMARTRE UN PARCOURS NUAGEUX PARSEMÉ D’ORAGES SOUS LE CIEL DE PARIS CLAIR ET LIMPIDE. INAUGURATION DU PARCOURS VAN GOGH >> P.7 DÎNER-SPECTACLE VAN GOGH >> P.7 LA VISITE GUIDÉE VAN GOGH DR >> P.9 ON EN PARLE FOCUS SUR L’AGENDA Dégustation d’absinthe, avec la cuvée Montmartre. La célèbre boisson qui a tant inspiré les artistes. • • • • • • • • Dessinateurs libres Plan guide 2015 Parcs et jardins du 18ème Visite exclusive en Segway La Soirée Van Gogh Vincent au ciné XIII Shakespeare sur la butte Le Périgord à Montmartre La Gazette de Montmartre N°54 Sommaire 04 12 19 20 22 24 30 31 Édito LA VIE DU SYNDICAT Vincent van Gogh écrivait à son frère Théo en 1883 : « La patrie n’est pas seulement un coin de terre, c’est aussi un ensemble de cœurs humains qui recherchent et ressentent la même chose ». Le partenariat avec l’institut Van Gogh de Auvers-sur-Oise. LA VIE DU VILLAGE Shakespeare sur la butte, Les Printemps des Arts et Arènes de Montmartre. LA VIE DE MONTMARTRE Les caricatures de Montmartre, vive les dessinateurs libres ! DOSSIER VERT Nos espaces verts à l’honneur. LA VIE DES ASSOCIATIONS Les nouveaux arrivants et les événements dans notre quartier. DOSSIER Sur les pas de Vincent van Gogh à Montmartre. MONTMARTRE DES MONTMARTROIS Françoise Bardet Une montmartroise à Matignon. DESTINATION IMPRESSIONNISME La chambre de Van Gogh à l’Auberge Ravoux Directeur de la publication et rédactrice en chef : Sylvie Fourmond. Comité de rédaction : Jacques Bachellerie, Philippe Simon, Sylvie Fourmond, Mélanie Moya, Nadia Laraba, Marielle-Frédérique Turpaud, Willy Descamps, Anick Lhote. Je remercie l’association du Vieux Montmartre, la République de Montmartre, Paris Montmartre et le Ciné XIII Théâtre d’avoir inclus, dans leur programme 2015, la mise à l’honneur de Vincent van Gogh pour le 125ème anniversaire de sa mort, démontrant ainsi que Montmartre n’est pas seulement un coin de terre, mais aussi des hommes et des femmes de cœur … « Sur les pas de Van Gogh à Montmartre … » est le thème touristique de l’année 2015 choisi par le Syndicat d’Initiative de Montmartre. Dans le cadre du contrat « Destination Impressionisme Normandie - Ile-deFrance», le Syndicat d’Initiative de Montmartre a concrétisé des échanges fructueux avec Auvers-sur-Oise et plus particulièrement avec l’Institut Van Gogh et M. Dominique-Charles Janssens, un homme de cœur ! • Mise en place d’un parcours d’affichage d’informations touristiques dans la rue des saules. • Découverte de l’absinthe « Cuvée de Montmartre » et son rituel de dégustation dans six restaurants montmartrois. • Mise en place d’une visite guidée de qualité d’une heure et demie pour suivre pas à pas le peintre lors de son séjour. Vous pouvez vous inscrire en avant première pour le 17 avril ; Jean Manuel Gabert sera votre guide. • A ne surtout pas manquer, le vendredi 17 avril 2015, le Syndicat d’Initiative de Montmartre, en partenariat avec le Comité Régional du Tourisme Ile-de-France (C.R.T), lance l’année touristique montmartroise 2015 lors d’une grande soirée pleine de surprises où vous serez les bienvenus. Retrouvez toutes ces informations détaillées et bien d’autres sur la vie de Montmartre dans ce premier numéro de la gazette 2015. Au plaisir de se retrouver le 17 avril puisque … Montmartre, c’est aussi un ensemble de cœurs humains qui recherchent et ressentent la même chose. La présidente Sylvie Fourmond Ont participé à ce numéro : Jacques Bachellerie, Sylvie Fourmond, Géraldine Dujat, Nadia Laraba, Marielle-Frédérique Turpaud, Frédéric Loup, Catherine Loup,> Talita Denize, Willy Descamps, Françoise Bardet, Joanna Biton. Photographe : Willy Descamps. Dessin de l’affiche : Bernard Deubelbeiss. Création: Philippe Simon, Willy Descamps. Réalisation : Philippe Simon. DR Impression : DCFA 34 allée des Soudanes 78430 Louveciennes Commission paritaire : en cours ISSN : 1626-9640 3 4 La Gazette de Montmartre N°54 CLAUDE DEVERS ET MICHELINE... LA SORTIE DE LA GAZETTE N°53 > DR DR Le S.I. Montmartre présente tous ses vœux de bonheur à Claude Devers et Micheline, qui se sont… enfin... DIT OUI le 18 septembre 2014 sous le regard bienveillant de Roger Dangueuger. Claude a œuvré avec efficacité et conviction au sein du Syndicat d’Initiative de Montmartre depuis le début de sa création et a travaillé au sein du Conseil d’Administration et du bureau pour la promotion de Montmartre. Pour lui rendre hommage, le Conseil d’Administration a voté à l’unanimité en 2014 la décision de le promouvoir en tant que Membre d’honneur à vie au sein du Conseil du Syndicat d’Initiative de Montmartre - Official Tourism Office of Montmartre. Bravo à deux jeunes mariés... Un grand merci à toute l’équipe de la Pomponnette, Dominique et Catherine Moureau, Jean-Paul Perez pour leur merveilleux accueil lors de la sortie du > n° 53 de la Gazette de Montmartre, le > 3 décembre dernier. DR L A V I E D U SY N D I C AT DR à La Pomponnette Plaisir et convivialité, c’est ce qui a émané de ce joli moment passé dans ce lieu mythique, où on ne se lasse pas de venir ! Ce 3 décembre, nous avons aussi fêté un autre événement, l’anniversaire de Jean François Roques, Administrateur du S.I. et restaurateur de Montmartre. Nous avons clôturé cette soirée à la Pomponnette par un joyeux festin… bien arrosé ! N.L. La Gazette de Montmartre N°54 QUAND MONTMARTRE FÊTE PÂQUES NOUVEAU : DÉCOUVRIR MONTMARTRE EN SEGWAY La Chasse aux Œufs 2015 Suivez-nous dans cette balade atypique Le Syndicat d’Initiative de Montmartre - Official Tourism Office of Montmartre, organise pour la cinquième année consécutive, la Grande Chasse aux Œufs de Pâques dans les jardins de Saint-Pierre. of Montmartre, vous propose de visiter notre village de façon exclusive : en Segway. Cette visite, idéale entre amis, famille, ou collègues vous permet de découvrir les lieux incontournables de la Butte tout en vous amusant et en profitant des joies de ce véhicule électrique à deux roues. Notre guide conférencier, spécialement formé à la pratique du Segway, vous accompagne tout au long de votre parcours et partage avec vous les anecdotes qui ont marqué l’histoire de la Butte Montmartre. Cette visite culturelle se révèlera être une véritable expérience sensorielle et sensationnelle inoubliable. Willy Descamps, administrateur du Syndicat d’Initiative de Montmartre, et nos guides conférenciers ont mis au point un itinéraire spécialement étudié pour vous garantir des moments riches en émotions et une visite historique des plus complètes. Contactez nous ! Joanna Biton Nous remercions nos partenaires pour leur générosité, le Père Sonnier de la paroisse Saint-Pierre de Montmartre et notre sponsor METRO. Celle-ci aura lieu le dimanche 5 avril 2015 à 12h et à 14h, pour les enfants de 3 ans à 10 ans, sur inscription. Elle débutera par un parcours-découverte culturel et historique de la Butte Montmartre, et sera suivi de la Chasse aux Œufs dans les jardins de l’Eglise Saint-Pierre. Cet évènement promet d’être un moment convivial et riche en gourmandises pour le plus grand bonheur des enfants ! DR DR Le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office 5 $ 6 La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME Parution du nouveau Plan Guide et bonnes adresses de Montmartre « Destination Van Gogh »… Le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre, pour les 125 ans de la mort de Van Gogh, a décidé de mettre en avant ce grand peintre post impressionniste qui pendant les deux années où il a vécu à Montmartre a peint plus de 200 tableaux. L A V I E D U SXYXNXDXI XC XAXT Cette édition 2015, tirée à 70 000 exemplaires, traduite en six langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien, russe) est un support efficace de promotion touristique de la Butte Montmartre. Avec ce plan, les visiteurs peuvent s’informer pour découvrir Montmartre, se restaurer, sortir et y dormir. Le plan guide apporte une offre complète et attractive pour les curieux et les gourmands... Le plan de la Butte illustre parfaitement le charme des rues du Village de Montmartre. DR Cette année, afin d’orienter le lecteur vers le site Internet de l’Office du Tourisme où il pourra accéder à un contenu interactif et ludique en ligne, nous avons intégré sur ce plan, un QR Code. Lieux de diffusion : l Le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre, l Les 5 points infos des Aéroports de Paris l Le Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France L’Office du Tourisme de Paris (25, rue des Pyramides) l Les 4 points infos de l’Office du Tourisme de Paris situés : au 72, bd Rochechouart, à l’Hôtel de Ville de Paris, à la gare du Nord et à la gare de Lyon, l L’Office du Tourisme de Versailles, l Musées, restaurants, hôtels et autres commerces de la Butte. Demandez dès maintenant le tout nouveau Plan Guide de Montmartre auprès de notre accueil, ou téléchargez le plan sur www.montmartre-guide.com Commerçants, vous souhaitez renforcer votre visibilité, n’hésitez pas à nous contacter pour avoir une insertion publicitaire sur notre plan : [email protected] Tél. : 01 42 62 21 21 N.L. DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54 7 SOIRÉE EXCEPTIONNELLE Sur les pas de Van Gogh à Montmartre… LE VENDREDI 17 AVRIL 2015 Dans le cadre du 125ème anniversaire de la mort de Vincent van Gogh. Montmartre a accueilli Vincent pendant deux ans. IL a parcouru les pentes du village que vous empruntez chaque jour. Il a immortalisé par sa peinture la Butte Montmartre et ses illustres moulins et il a bu la célèbre absinthe dans les cafés et les guinguettes. Sylvie Fourmond et toute l’équipe du Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre DR vous invitent, le vendredi 17 avril 2015, à la soirée La guingette de La Bonne Franquette dédiée à l’artiste voyageur, Vincent van Gogh. PROGRAMME DE LA SOIRÉE 19h. INAUGURATION DU PARCOURS VAN GOGH, cinq panneaux d’information sur l’artiste Vincent van Gogh En présence de : 20h. DÎNER-SPECTACLE VAN GOGH à la Bonne Franquette l Dégustation de l’absinthe - Cuvée Montmartre. l Lecture d’extraits de lettres échangées entre Vincent et Théo. l Chansons de l’époque interprétées par une descendante de Toulouse-Lautrec. l Eric Lejoindre - Maire du 18éme arrondissement, l Isabelle Mézières - Maire d’Auvers-sur-Oise l François Navarro - directeur du C.R.T (Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France), l Film « Sur les pas de Van Gogh » aimablement prêté par l’Institut Van Gogh. Dominique-Charles Janssens Président Fondateur de l’Institut Van Gogh. l Danse dans la guinguette de la Bonne Franquette. l Dr Wouter van der Veen - Historien d’Art. l Et d’autres surprises… l Inscrivez-vous en téléphonant au Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre. Inscrivez-vous en téléphonant au Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre au 01 42 62 21 21 Puis envoyez votre Bulletin de Réservation rempli et accompagné de votre règlement Ordre du chèque et adresse d’envoi : Syndicat d’Initiative de Montmartre 21, Place du Tertre 75018 Paris. Prix de la soirée : 50 euros par personne M et Mme ................................................................................. Tél. : …………….................……………………. Rendez vous à 19 Heure devant la Bonne Franquette - 2, rue des Saules 75018 Paris Les réservations ne seront prises en compte qu’à réception du règlement - Attention : Nombre de places limité. $ 8 La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME Le Syndicat d’Initiative de DÉGUSTATION DE L’ABSINTHE Montmartre au Ministère Cuvée de Montmartre des Affaires Étrangères de structurer, renforcer et promouvoir l’offre touristique impressionniste, l’une des plus belles offres mondiales du tourisme français. La légitimité du S.I. Montmartre au sein de la candidature de la Normandie et de l’Ile-de-France se fonde sur la richesse des offres culturelles et touristiques, sur la force des événements et sur la notoriété de Montmartre pour la thématique impressionniste, mais aussi sur la volonté partagée entre les signataires de porter un projet collectif et de le faire vivre grâce à un réseau d’acteurs qui, pour la première fois, pourrant utiliser un dispositif permettant le dialogue, les échanges, la mutualisation des moyens à l’échelle de la destination. Vous pouvez aussi acheter le pack de mignonnettes d’absinthe de la cuvée Montmartre et sa cuillère au Syndicat d’Initiative de Montmartre au 21, Place du Tertre ou sur son site internet. Talita Denize N.L. DR La signature de ce contrat de destination a eu lieu au Ministère des Affaires Etrangères en présence de M. Laurent Fabius. Le S.I. Montmartre y était représenté par sa Présidente, Sylvie Fourmond. La France avec la Normandie, Paris et l’Ile-de-France, et d’autres sites sur le territoire national a donc le privilège d’être pour le monde entier « la Destination Impressionniste », une destination qui est l’une des marques touristiques les plus fortes de la France parce que la notoriété de cette thématique est mondiale et qu’elle attire de partout un nombre croissant de visiteurs et d’amateurs d’art. Le présent contrat-cadre de destination définit le dispositif suivant lequel les partenaires signataires ont décidé de se mobiliser ensemble et de mutualiser leurs ressources afin Cette dégustation d’absinthe, plus qu’un simple verre au comptoir, représente une véritable expérience, comme un hommage au passé. Nous vous offrons de découvrir ce rituel ancestral durant lequel vous sera présenté de façon détaillée l’histoire de ce procédé si particulier qui contribue autant à la magie de cette dégustation qu’à l’épanouissement des arômes de l’absinthe composée de 36 plantes. Imaginez-vous, la fontaine transparente, la cuillère posée sur le verre et le goutte à goutte qui commence, le sucre qui fond doucement pour venir « brouiller » l’absinthe, et savourez déjà l’effluve des arômes de l absinthe de la cuvée Montmartre . Les différents restaurants qui vous proposent de déguster en exclusivité l’absinthe de la cuvée Montmartre (à partir de 7€50) sont : • La Mascotte • Le Cadet de Gascogne • La bonne franquette • Le Bon Bock • La Pomponnette • L’Entracte DR DR L A V I E D U SY N D I C AT Le 16 décembre dernier, le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre a signé le contrat « Normandie Paris Ilede-France destination Impressionnisme » et est devenu officiellement acteur auprès du Comité du Tourisme Paris Ile de France sur le réseau VAN GOGH EN EUROPE. DR A l’occasion de l’année Van Gogh, nos restaurants partenaires vous proposent de découvrir la célèbre boisson qui a tant inspiré les artistes. DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54 9 LA VISITE GUIDÉE Sur les pas de Van Gogh à Montmartre… est proposée par le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre, en exclusivité, dans le cadre de l’année Van Gogh. Suivez-nous pour refaire le parcours montmartrois du peintre qui fut essentiel dans l’épanouissement de son art et de ses recherches. Vincent a passé deux ans de 1886 à 1888 chez son frère Théo dans le village de Montmartre. La Butte fut pour lui une source d’inspiration. Pendant ces deux années à Montmartre, Van Gogh a réalisé 200 tableaux, plus que pendant toute autre période de sa vie. Cette visite vous permettra de tout découvrir. $ Nous vous proposons pour la journée du lancement de l’année Van Gogh, le 17 Avril 2015, la visite guidée avant la soirée à La Bonne Franquette. Début de la visite guidée à 17h30 - RDV : 21, Place du Tertre 75018 Paris. Au prix de 20 euros par personne. Attention : nombre de places limité. Inscrivez-vous en téléphonant au 01.42.62.21.21 PROMENADE GUIDÉE Sur les pas de Van Gogh de la ville à la campagne... de Montmartre à Auvers-sur-Oise. Le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre et l’Institut Van Gogh vous proposent une journée exceptionnelle. Visite Guidée Van Gogh à Montmartre. l Apéritif : dégustation d’absinthe. l l Acheminement de Montmartre à Auvers-sur-Oise. Visite du village de « l’arrière-pays » de Paris, un musée à ciel ouvert. l Déjeuner à l’Auberge Ravoux, dernière demeure de Vincent van Gogh classée Monument Historique, et visite de sa chambre. l Recueillement sur la tombe de Van Gogh et de son frère Théo. l Retour à Montmartre. l Soirée Guinguette et Cabaret à Montmartre. Cette promenade guidée vous est proposée sur devis avec date à définir. Téléphonez au Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre au 01.42.62.21.21 LA VIE DU VILLAGE DR En 1890 à son retour de Provence, après trois jours passés chez Théo à Paris, il décide de fuir la ville pour s’installer à la campagne à Auvers-sur-Oise. 10 La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME Sur les pas de Van Gogh DE MONTMARTRE À AUVERS-SUR-OISE L’espace Van Gogh d’Auvers-sur-Oise Créé en 1987, l’Institut Van Gogh a su se mobiliser pour réhabiliter et sauvegarder l’univers du peintre en restaurant et en maintenant dans son jus, l’Auberge Ravoux et la chambre, sous les combles, où vécut et mourut Van Gogh. Ce lieu fut classé Monument Historique en 1985. L’Auberge Ravoux, située au cœur d’Auvers, juste en face de la mairie, à l’origine, en 1855, était un commerce de vin qui devint en 1884, café-restaurant DR La Clé de l’Espace Van Gogh. avec sept chambres meublées proposées à la location, à l’enseigne de Café de la Mairie. C’est là que le couple Ravoux accueille, le 20 mai 1890, pour soixante-dix jours, le peintre, comme pensionnaire logeant dans la chambre 5, petite mansarde à peine éclairée par une lucarne : une lucarne pour laisser passer le jour, mais une lucarne qui ouvre une fenêtre sur nous-mêmes. Dans cette minuscule pièce préservée, il n’y a rien à voir mais tout à ressentir de l’univers sensible du peintre. Cette enclave est comme un lieu de silence et de recueillement, dans toute sa nudité et sa simplicité : on a le sentiment que la gloire de Van Gogh est devenue intimité. Le projet essentiel de l’Institut est de réaliser le vœu de Vincent qui écrivait, le 10 juin 1890, à son frère Théo : “Un jour ou un autre, je crois que je trouverai moyen de faire une exposition à moi dans un café”. L’Institut ambitionne d’acquérir un tableau auversois de Vincent van Gogh afin de l’exposer et ainsi de changer la petite mansarde en une “chambre avec vue”. DR À l’invitation de l’Institut Van Gogh, des membres du Syndicat d’Initiative de Montmartre ont rencontré, à Auvers-sur-Oise, Monsieur Janssens, président de l’Institut Van Gogh, Madame la maire et la responsable de l’Office du Tourisme de la ville afin de mettre sur pied un protocole entre les différents partenaires pour célébrer cet anniversaire, accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions tant à Auvers qu’à Montmartre, se mobiliser pour préserver l’âme, l’esprit et le souvenir de Vincent van Gogh et rendre hommage à la mémoire de ce grand artiste. Le point d’orgue de cette rencontre fut la remise de la clé de l’Espace Van Gogh par Monsieur Dominique Janssens à Madame Sylvie Fourmond, présidente du Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre. Remise à Sylvie Fourmond par Dominique Janssens, (Président Fondateur de l’Institut Van Gogh) de la Clé de l’Espace Van Gogh. DR L A V I E D U SY N D I C AT Dans le cadre de la charte du Ministère du Tourisme “ Destination impressionnisme”, le Comité Régional du Tourisme d’Ile-de-France, la région Normandie, la ville d’Auvers-sur-Oise, l’Institut Van Gogh et le Syndicat d’Initiative de Montmartre commémorent, en partenariat, durant l’année 2015, le 125ème anniversaire de la mort de Vincent van Gogh survenue dans le village d’Auvers-sur-Oise, le 29 juillet 1890. Marie-Claude Delahaye fondatrice et Directrice du Musée de l’Absinthe à Auvers /Oise, Thierry Campion et Sylvie Fourmond. Auvers-sur-Oise, village > de peintres à la porte > du Vexin français C’est le peintre Charles-François Daubigny, un peintre de l’école de Barbizon, qui, le premier, fit d’Auvers, en 1861, un haut lieu artistique en y installant son atelier et en y conviant Corot et Daumier. Le Docteur Gachet, médecin original, amateur d’art, artiste lui- même et grand défenseur de l’impressionnisme, y a attiré Pissarro qui habitait tout près, à Pontoise. Ce dernier, à son tour, y amena Paul Cézanne qui y passa dix-huit mois et y peignit quelques-uns de ses tableaux les plus célèbres. Après la mort de Van Gogh, le peintre fauve Maurice de Vlaminck représenta, sur une de ses toiles, la gare d’Auvers. DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54 11 Collection F.Prévot/ Le Vieux Montmartre. DR Une photo prise le 27 mars 1960 devant la tombe de Van Gogh avec à droite Paul Gachet (fils du docteur Gachet), Gaston Lecler et Paul Yaki, tous deux anciens présidents du Vieux Montmartre lors d’une sortie du Vieux Montmartre à Auvers-sur-Oise. De gauche à droite : Willy Descamps, Jacques Bachellerie, Talita Denize, Sylvie Fourmond, Marie-Claude Delahaye, Dominique Janssens, Thierry Campion, José Algaba. y réalise près de quatre-vingts peintures et dessins. Champ de blé aux corbeaux, L’église d’Auvers, Portrait du Docteur Gachet, Champs sous un ciel d’orage comptent parmi les œuvres les plus marquantes de Van Gogh. DR Découverte de > l’Auvers-sur-Oise d’aujourd’hui C’est avant tout à Vincent van Gogh que ce village doit sa renommée. Dans une lettre à son frère Théo, Vincent en fait la description suivante : “C’est joli ici, Auvers est gravement beau, c’est de la pleine campagne caractéristique et pittoresque... Il y a des toits de chaume moussus qui sont superbes”. En moins de soixante-dix jours, le peintre Auvers-sur-Oise, plein de charme, bercé par le lent cours de l’Oise, à peu de distance de Paris, offre un dépaysement total aux nombreux touristes. Si le village a bien changé depuis le séjour de Van Gogh, il a su évoluer et se moderniser tout en conservant un côté pittoresque. Grâce aux efforts de la commune et de l’Office de Tourisme, Auvers offre aux visiteurs venant du monde entier, sur les pas de Van Gogh, un “musée à ciel ouvert”. Ce qu’il y a à voir ici est bien indiqué par des panneaux montrant la reproduction des tableaux inspirés du motif qu’on a sous les yeux ou ce qu’il en reste. Ce sont encore des lieux et des paysages protégés qu’il faut découvrir sans modération : l’auberge Ravoux, l’église, le musée atelier de Daubigny, la maison du Dr Gachet, le cimetière et les champs sur le plateau en haut du village, la statue de Van Gogh par Zadkine dans le jardin de l’Office du tourisme, le musée de l’absinthe, le château… Alors, mettez de confortables chaussures et n’hésitez pas à partir sur les pas de Vincent van Gogh à Auvers-sur-Oise et à Montmartre où le Syndicat d’Initiative vous propose une visite exclusive mise en place par Jean-Manuel Gabert, dans le cadre de l’année 2015, année Van Gogh. Suivez les pas de Van Gogh qui avait besoin de l’effervescence du village de Montmartre au tant que de la quiétude de la campagne du village d’Auvers sur Oise… Jacques Bachellerie 12 La Gazette de Montmartre N°54 VIDE GRENIER SHAKESPEARE SUR LA BUTTE ème Le Lions Club Le LIONS Club «Paris Place du Tertre Grandes Carrières» fera son vide grenier caritatif le 30 MAI 2015 sur la place des Abbesses. Le produit de ce vide grenier 6 édition du Festival les Printemps des Arts aux Arènes de Montmartre Du dimanche 3 mai au 31 mai 2015. Sous la Direction de Carlo Bosso & Danuta Zarasik. permettra de venir en aide aux DR malvoyants. Venez nombreux faire vos achats et en même temps participer à une bonne œuvre ! FÊTE DES VENDANGES 2015 LA VIE DU VILLAGE La 82ème édition de la FÊTE DES VENDANGES DE MONTMARTRE et se tiendra comme la tradition le veut le 2ème weekend d’octobre : du 9 au 11 octobre 2015. Le thème cette année sera «MONTMARTRE FÊTE LA PLANÈTE». L’environnement, l’écologie, le climat et la défense de notre écosystème seront au cœur de cette édition. En effet, Paris accueille du 30 novembre au 15 décembre 2015 La Conférence de Paris sur les changements climatiques qui se tiendra au Parc des expositions du Bourget. Ce sommet international est à la fois la 21ème conférence des parties (COP-21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la 11ème conférence des parties siégeant en tant que Réunion des parties au protocole de Kyoto (CRP-11). N.L. DR Montmartre fête la planète Pour cette année l’Académie Internationale Des Arts du Spectacle a choisi de présenter des œuvres shakespeariennes en raison de l’architecture des Arènes de Montmartre qui n’est pas sans rappeler Le Globe, mythique théâtre londonien, où l’immortel Shakespeare présenta ses chefs d’œuvres. La nuit des Rois Le songe d’une nuit d’été Roméo & Juliette Les créations proposées seront dirigées par des metteurs en scène de renommée nationale et internationale et interprétées par des jeunes artistes en formation, par des compagnies amateurs primées lors de festivals nationaux et par de jeunes N.L. structures professionnelles. Du lundi au samedi 20h, mercredi 14h30 et 20h, dimanche16h www.academie-spectacles.com Tél. : 01.42.87.39.27 La Gazette de Montmartre N°54 13 Des Racines et des Ailes à Montmartre DIMANCHE 5 JUILLET 2015 DE 14H À 18H 7 Biennale du Livre de la République de Montmartre ème DR Dans les jardins de l’église Saint Pierre de Montmartre (place Jean Marais, 2 rue St Eleuthère). Invité d’Honneur David Foenkinos, Prix Renaudot et Prix Goncourt des lycéens 2014 DR Organisée par la République de Montmartre, en partenariat avec la Librairie des Abbesses avec le soutien de BNP Paribas et des agences immobilières Immopolis, cet événement exceptionnel réunira romanciers, essayistes, nouvellistes, historiens, photographes… des auteurs célèbres, des auteurs à découvrir, à rencontrer… et des caricaturistes en hommage à Georges Wolinski Citoyen d’Honneur de la République de Montmartre lâchement assassiné parce qu’il défendait notre liberté d’expression. L’équipe de l’émission Des Racines et des Ailes nous a contacté en début d’année pour réaliser un reportage sur le « Montmartre insolite ». Et c’est tout naturellement que le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism Office of Montmartre, leur a ouvert les portes des lieux les plus secrets de la Butte. Des Racines et des Ailes a donc consacré, le 11 mars dernier un reportage de 32 minutes sur le Montmartre caché, vous dévoilant ainsi des lieux atypiques et secrets de la Butte. 20 ANS DE D’EXISTENCE La troupe INDARA Pour célébrer son 20eme anniversaire, le Groupe INDARA- le chant basque, a choisi Montmartre. En partenariat avec le Syndicat d'Iinitiative de Montmartre et l'Association des Commercants Lepic-Abbesses, les chanteurs basques officieront en l’église Saint-Jean des Abbesses, le jeudi 14 mai à 21h. Venez vite découvrir ces magnifiques chants ! Montmartre attise toujours les curiosités et ce beau documentaire vous a donné l’occasion de dévoiler les lieux les plus confidentiels, de découvrir des Montmartrois ainsi que Zazou notre factrice attitrée de la Place du Tertre ! Comme tout reportage, l’émission nous fait découvrir une facette de Montmartre. Il y en a tant d’autres que les montmartrois vivent au quotidien et qui restent à découvrir et à N.L. vivre... Chez ma Cousine DR A deux pas du Sacré-Cœur. Ouvert tous les jours Restaurant-cabaret depuis 1928. Un vrai dîner spectacle, Chansonniers, Magiciens, Imitateurs, Humoristes… Tél. : 01 46 06 49 35 - Fax : 01 42 64 27 87 12, rue Norvins 75018 Paris E mail : [email protected] Site : cabaretchezmacousine.com La Gazette de Montmartre N°54 TERRASS HÔTEL LA CRAMIF RÉCOMPENSE Thierry Campion L’adresse des artistes, au cœur du village de Montmartre OUVERTURE PRINTEMPS 2015 Phare du quartier située à l’une des portes de ce village préservé, l’élégante façade Belle Epoque de cet établissement familial depuis quatre générations brigue l’excellence d’un boutique hôtel entièrement rénové en 2014. Fidèles à l’esprit artistique du lieu, nos ambassadeurs souriants vous accueillent dans l’antichambre moderne et conviviale du Foyer pour vous donner la clef de Montmartre. La Bibliothèque, espace de réflexion et d’échanges, invite à y rencontrer artistes, entrepreneurs ou hommes d’affaires ; tandis que l’Atelier équipé des dernières technologies stimule la créativité de vos séminaires, réunions ou workshops. DR La Cramif (Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France) a créé les Trophées Cramif pour les entreprises franciliennes qui s’investissent dans la prévention des accidents du travail et les maladies professionnelles. La Mascotte, entreprise familiale, a effectué d’importants travaux de rénovation en 2014, pour lesquels elle a reçu le soutien méthodologique et technique de la Cramif. Thierry Campion a profité des travaux pour concevoir une nouvelle cuisine de 100 m² qu’il a fait aménager en sous-sol. Cet espace a été conçu avec une préoccupation particulière d’ergonomie, facilitant les déplacements et la sécurité des employés (carrelage antidérapant). Un tunnel de plonge évite la manutention de charges lourdes, un dispositif de ventilation permet d’évacuer la vapeur. A quelques ruelles pavées du Sacré-Cœur, du Moulin Rouge, des métros et boutiques tendances, cette “adresse des artistes depuis 1911”, qui fut voisine de S. Dali, H. Matisse, A. Renoir, E. Piaf, J. Prévert ou J. Marais, offre à ses hôtes la clef privilégiée d’un Montmartre historique et animé. Thierry Campion. Enfin, un monte-plats et un monte-fûts évitent les alléesvenues et limitent les risques de TMS. Un lieu où il est plus agréable de travailler ! (Source : UMIH – Union des métiers et des industries et de l’hôtellerie) Sur les six étages supérieurs, les coulisses des couloirs mènent à l’intimité de 92 chambres décorées comme des loges : mises en scène contemporaines d’un confort épuré dessiné de lampes studio, fauteuils de réalisateur de cinéma, parquet en bois, carreaux de métro parisien et valises en cuir empilées. Un bien-être sur toile de fond beige et noir, que rehaussent touches éclatantes et œuvres d’art. Le Terrass” en Haut, face à l’une des plus belles vues panoramiques de la ville Lumière, ouvre sur les toits 300 m2 de terrasse et restaurant bar : loft chic et social qui invite vos petits déjeuners, brunchs, soirées ou vernissages au sommet. Un point de vue unique sur Montmartre. LE PÉRIGORD S’EXPOSE À MONTMARTRE À LA PENTECÔTE 9ème édition Du 22 au 25 mai 2015 Du foie gras mais aussi des fraises, des noix, des cabécous, du miel, des escargots, de la truite fumée, de la truffe, du safran, des vins de fruits séduiront les papilles des nombreux visiteurs de la capitale lors du weekend de la Pentecôte, du 22 au 25 mai. À la façon d’un marché de rue, les stands des exposants seront présents pendant quatre jours au niveau du Parvis du Sacré-Cœur et le long de la rue du Cardinal Guibert. DR LA VIE DU VILLAGE Le 18 décembre dernier, Thierry Campion, patron de la La Mascotte, de Montmartre, a été récompensé par la Cramif pour sa démarche en matière de prévention des risques de TMS (troubles musculosquelettiques). DR 14 La Gazette de Montmartre N°54 SUZANNE VALADON Biqui de Montmartre Dans le cadre du 150ème anniversaire de la naissance de Suzanne Valadon, de nombreuses commémorations ont été répertoriées par la Compagnie de lecture publique LIRE AUTEMENT et présidées par Monsieur Jacques Pagniez. Le Syndicat d’Initiative de Montmartre, Official Tourism of Montmartre s’associe à cet événement pour rendre hommage à cette grande artiste montmartroise et présente en partenariat avec le Centre Culturel du Vieux Montmartre et la Compagnie Libre Autrement : BIQUI DE MONTMARTRE Suzanne Valadon & Eric Satie. Une singulière histoire d’amour. Un spectacle littéraire et musical en images. Date des représentations : 24 et 25 septembre à 20h30 > au théâtre du Ciné 13. COMMEMORATIONS VALADON EN 2015 (150ème anniversaire de sa naissance) répertoriées à ce jour : JAPON (Plusieurs Musées). Exposition Valadon et conférences. Du 18 avril 2015 au 6 décembre 2015 l BOULOGNE-SUR-MER Amis des Musées Conférence 1er semestre 2015 : Valadon un modèle devenu peintre l ESPACE VALADON - O T BESSINES SUR GARTEMPE (85) Village de naissance de Suzanne Valadon. Animations le week-end. l COMPAGNIE CASSYOPEE (Région du Sud Ouest) Mise à leur répertoire d’une création théâtrale consacrée à Valadon-Satie. l Dans le même esprit LIRE AUTREMENT présentera le 25 Avril 2015 à AMBOISE son spectacle littéraire et musical. PARIS MONTMARTRE. l 15 16 La Gazette de Montmartre N°54 PÂQUES AU SACRÉ-CŒUR PÂQUES À ST PIERRE DE MONTMARTRE Jeudi Saint 2 avril au Dimanche de Pâques 5 Avril Semaine Sainte et Pâques au Sacré-Cœur 2015 Messes des Rameaux Samedi 28 mars 22H : Messe anticipée des rameaux Dimanche des Rameaux 29 mars 10H30 : Rassemblement dans les jardins de la Basilique, Bénédiction des rameaux et messe solennelle, 7H, 18H, 22H : Messe avec la bénédiction des Rameaux Jeudi Saint 2 Avril 10H : Office des ténèbres 12H : Office du milieu du jour 19H : Célébration de la Sainte Cène (unique Messe célébrée ce jour) 22H30 : Veillée au Reposoir (La Basilique est ouverte jusqu’à minuit) Vendredi Saint 3 Avril 10H : Office des ténèbres 12H30 : Chemin de Croix présidé par le Cardinal André VINGT-TROIS (Départ Square Louise Michel, en bas des jardins) 16H : Méditation chantée des Sept dernières paroles du Christ en Croix 19H : Célébration de la Passion (Fermeture de la Basilique à 21h : le Christ est au tombeau, pas d’adoration eucharistique cette nuit-là) Samedi Saint 4 Avril 10H : Office des ténèbres 12H : Office du milieu du jour 21H : Vigile pascale et Messe de la Résurrection avec Baptême d’adultes LA VIE DU VILLAGE Dimanche de Pâques 5 Avril 9H : Laudes de la Résurrection 11H : Messe solennelle présidée par Monseigneur Denis JACHIET, Vicaire général du diocèse de Paris 16H : Vêpres solennelles de la Résurrection Autres messes de Pâques : 7h, 18h, 22h Tél. : 01 53 41 89 00 [email protected] Rassemblement sur le parvis. Bénédiction des rameaux suivie de la messe 9h & 11h Jeudi Saint Célébration de la Cène (unique messe célébrée ce jour) 19h30 Vendredi Saint Rassemblement au Calvaire de St Pierre de Montmartre à 19h15 Procession et célébration de la Passion Samedi Saint Vigile pascale et Messe de la Résurrection avec baptême d’adultes à 21h30 Messe solennelle à 11h Programme de l’association « Musiques Sacrées> à Saint-Pierre de Montmartre » qui accompagnera l’organisation de la Semaine Sainte : Jeudi Saint : avant la célébration de la Cène, de 18h30 à 19h15 « Le Chemin de Croix de Paul Claudel » dit par Gabriel TAMALET, comédien et accompagné à l’orgue par Michel BOEDEC Vendredi Saint : avant le rassemblement au calvaire et la célébration de la Passion de 18h30 à 19h15 : Concert de musiques baroque : « Leçons de Ténèbres » œuvres de Marc Antoine CHARPENTIER , François COUPERIN, Dowland... interprétées par l’ensemble HYBRIS (quatuor vocal et instrumental masculin) et un ensemble féminin de solistes dirigés par Martial PAULIAT. Samedi Saint : De 12H30 à 13h15 / « La Passion selon Max JACOB» dit par Anne LE COUTOUR Entrée 10 euros/ gratuit pour les moins de douze ans La Gazette de Montmartre N°54 17 JEUDI 23 AVRIL 2015 POUR UN SOURIRE D’ENFANT À SAINT-PIERRE DE MONTMARTRE Un livre, une rose à la librairie des Abbesses, la fête des libraires indépendants Le 17 mars dernier dans la salle paroissiale de Saint-Pierre de Montmartre en présence du grand réalisateur Patrice Leconte pour la présentation en avant-première de son film sur l’association PSE (Pour un sourire d’enfant) a été remis le chèque UGD au profit de l’école du bâtiment des enfants de l’association. La fête de la librairie par les libraires indépendants Journée mondiale du droit d’auteur. Cette journée fait écho à la Sant Jordi, Fête catalane qui a lieu le 23 avril et lors de laquelle on s’offre livres et roses. Cet événement constitue une journée de rencontres, d’échanges entre les professionnels du livre et le public. Plus de 450 libraires en France participent à cette fête et remettent à cette occasion aux lecteurs une rose. Librairie des Abbesses 30, rue Yvonne le Tac 75018 Paris DR POUR LA PETITE HISTOIRE Patrice Leconte a choisi d’apporter son soutien à l’association Pour Un Sourire d’Enfant (PSE) qui, depuis près de 20 ans, forme à un métier les enfants les plus défavorisés du Cambodge, pour les sortir définitivement de la misère et la maltraitance. Touché par cette cause, Patrice Leconte est parti fin novembre à Phnom Penh, tourner un court métrage présentant l’association et ses missions à savoir : nourrir, soigner, protéger, héberger, éduquer, scolariser et former à un métier. À propos de l’association Pour un Sourire d’Enfant (PSE) « De la misère... à un métier ! » Créée en 1995 à l’initiative de Christian et Marie-France des Pallières, Pour un Sourire d’Enfant (PSE) est une ONG française qui promeut l’éducation des enfants les plus défavorisés du Cambodge, principalement à Phnom-Penh, Sihanoukville et Siem Reap. Elle a pour objectif de les sortir de la misère en les formant à un métier. En 2000, l’association a reçu le Prix des Droits de l’Homme de la République Française. Elle est reconnue Association de Bienfaisance. Site Internet : http://pse.asso.fr/ Facebook : www.facebook.com/ps DR DÉCÈS Un doux visage de la Butte nous a quittés : René Ollier. René s’est éteint le 5 janvier dernier. Durant 15 ans il a contribué à la renommée du restaurant la Pomponnette par son professionnalisme et son accueil chaleureux. Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille, ainsi qu’à toute l’équipe de la Pomponnette. Sant Jordi - Saint Georges - est connu notamment à travers La légende dorée de Jacques de Voragine, pour avoir terrassé un dragon. Une légende raconte que du sang du dragon jaillit un rosier, une autre que la princesse sauvée des griffes du dragon offrit en remerciement à Saint Georges… un livre. Célébré aujourd’hui dans près de quatre-vingts pays, Sant Jordi faisait au Moyen-Âge l’objet de joutes chevaleresques en Catalogne lors desquelles les dames se voyaient offrir des roses. En 1926, la Chambre des Libraires de Barcelone désignait le 23 avril comme Jour du Livre Il y a à peine quelques années, le 15 novembre 1995, l’UNESCO proclamait le 23 avril, Jour du livre et du droit d’auteur, contribuant ainsi à la promotion de la lecture, de l’industrie éditoriale et de la protection de la propriété intellectuelle. 18 La Gazette de Montmartre N°54 Spectacle Vincent au Ciné XIII C’est un spectacle exclusif en France et pourtant si Montmartrois, que nous vous invitons vivement à aller découvrir. Imaginez-vous en août 1890. Quelques jours après la mort de Vincent van Gogh, alors peu connu, les rumeurs sur lui et son mode de vie vont bon train. Certains disent qu’il était un fou sans le sou, un habitué des prostituées, un clochard et un artiste médiocre qui serait vite oublié. D’autres l’appellent le « prêtre rebelle » ou « l’étranger ». Ce soir, il souhaite rétablir la vérité ! LA VIE DU VILLAGE Spectacle écrit en 1981, par Léonard Nimoy, l’illustre interprète de Spock, , c’est aujourd’hui sa version à l’acteur seul en scène qui a été jouée pour la première fois au VS Theater de Los Angeles en 2012 et accueilli par d’excellentes critiques (il y fut prolongé à trois reprises et joué pendant 14 semaines à guichet fermé) qui voyage jusqu’à Montmartre. Nous avons rencontré Jean-Michel Richaud, l’acteur qui joue à la fois Théo et Vincent sur scène. Cet amoureux de la correspondance des frères Van Gogh a eu dès la première représentation de sa pièce face à Nimoy, l’idée de la traduction de son spectacle en français. Nimoy, séduit par cette adaptation et la performance de Jean-Michel Richaud, lui accordera naturellement les droits et lui ouvrira des portes, notamment en lui proposant de jouer dans son théâtre new-yorkais. Nous avons eu la chance de voir le spectacle et nous avons été séduits par cette interprétation à la fois bouleversante, espiègle et drôle qui donne à coup sûr de nouvelles clés de compréhension de l’artiste. Elle s’adresse aussi bien aux connaisseurs de Van Gogh, de son art et de sa correspondance qu’aux plus néophytes. Auteur : Léonard Nimoy Artiste : Jean-Michel Richaud Metteur en scène : Paul Stein Au Ciné XIII jusqu’au 4 Avril 2015 http://www.cine13-theatre.com/ LES PETITES HISTOIRES DE MARIELLE LE CONTE DU NOUVEL AN Un ancien Montmartrois, corrézien de naissance, Des robots de La Poste, ne sachant se servir, Avait comme habitude, pour meilleure assistante, De se rendre rue Lamarck pour se faire affranchir. Anonyme laissons-la, puisqu’elle le veut ainsi. Mais narrons cette histoire, peu commune aujourd’hui : Notre homme de la Butte, nous l’appellerons Jean, Peu adroit de naissance, l’était moins ce mardi. Engourdi de surcroît par les frimas d’hiver, Ne sentit de sa main, tomber jusques à terre Un portefeuille empli de billets de couleurs En nombre suffisant, que c’était un bonheur. Quelques minutes après, trois cents mètres plus loin Notre balourd de Jean, on ne sait trop pourquoi Se demande s’il n’a, rien oublié là-bas. Que tâte, fouille et refouille, cherche dans les recoins. La vérité est là. Les poches ne contiennent Ni l’argent ni les cartes, de crédit, de Sécu, De visites bien-sûr, d’identité non plus. Que faire dans ce cas : éprouver de la peine ? Retournons-y pour voir, si Antoine de Padoue De passage à Montmartre, aurait dans sa bonté Retrouvé la monnaie, ainsi que les papiers De ce bel étourdi. Et puni le ripou ! Et il en fut ainsi : une dame Jeannette Retraitée sans nul doute, pas beaucoup argentée Ayant vu cet objet, l’avait déjà donné Sans le moindre inventaire, à celle qui cachète. C’est ainsi qu’à l’instant, notre ami montmartrois, Jean comme nous l’avons dit, retrouva tout son bien, Remercia ces dames, et son ange gardien ; Se délesta seulement de deux billets, pas trois Surtout pas d’amalgame, car il reste encore En ces temps incertains, des gens de qualité. Quelles que soient leur couleur, leur nationalité Ou bien leur religion ; soyons-en tous d’accord. 6 janvier 2014 J.P La Gazette de Montmartre N°54 19 Les caricatures de Montmartre VIVE LES DESSINATEURS LIBRES ! De Lascaux à Pompéi, de l’Empire à la République, les artistes populaires et contestataires ont toujours vécu autonomes et sans concession. mutation insensible du croquis du roi vers une poire banale et exige l’acquittement. Six mois de prison. Son ami Honoré Daumier (1808-1879) aura beau contester, il sera aussi condamné. Lantier, dans le chapitre VIII de L’Assommoir (1876) de Zola, (1840-1902) coince le naïf sergent de ville dans ses certitudes: « Dites donc, Badingue, vous ne connaissez pas ça ? » reprit Lantier. Il lui mettait sous le nez un petit livre imprimé à Bruxelles : «Les Amours de Napoléon III», orné de gravures. On y racontait, entre autres anecdotes, comment l’empereur avait séduit la fille d’un cuisinier, âgée de treize ans ; et l’image représentait Napoléon III, les jambes nues, ayant gardé seulement le grand cordon de la Légion d’honneur, poursuivant une gamine qui se dérobait à sa luxure.» Voyez encore les collections du Musée de Montmartre, où les journaux politiques se moquent et attaquent : chaque satire est soutenue par les lithographies, du Chat noir à La Butte libre ou à La Vache enragée. Mes illustrés (comme on disait alors) se transformaient en cours de dessin improvisés. Pour les grandes personnes, le Canard enchaîné parodiait de Gaulle en Louis XIV, mais des dessinateurs devenaient complices de nos contestations scolaires refoulées : c’était le grand Duduche de Cabu... Puis vint mai 68. Les mots, les phrases, les affiches en sérigraphie, tout est liberté! Le dessin est le véritable tribun de la ville - jusqu’à cette désillusion sans fond de juin. Les heures > de l’encre de Chine Depaquit ou Poulbot ont ri avec Willette ou Caran d’Ache. Montmartre des années soixante riait toujours. La rue, le jour, le fusain, c’était la place du Tertre, où j’arpentais les pavés inégaux en proposant son portrait au flâneur nonchalant aux mots rares et au portefeuille plus rare encore. Revoyez celui qui osait mettre en scène en public ce dont nous rêvions : Dadzu. Debout à l’Ecluse, Dadzu (19261999) dessinait au fusain noir sur des feuilles blanches, tout en versifiant à voix haute, complétait la satire, et arrachait son papier offert au spectateur ébloui. Plus tard, bien plus tard, par Jean-Philippe Ancelle ou par Xavier Jaillard, sur la scène, je faisais de même. Savourez aujourd’hui le numéro de cabaret d’Omer, illusionniste et dessinateur, notamment Chez ma Cousine, rue Norvins. Frères de crayon Mes frères de crayon et de plume, de guitare et de pinceau ! l’amitie se promène au long du temps qui passe. Les rebelles sont gris clair, voire blancs, qui n’avaient pas connu Sennep ni Hyspa. Au même bistrot ils rient avec de jeunes fougueux qui n’ont pas connu Albert Dubout (1905-1976). Ils dessinent, depuis Daumier, depuis Steinlen, depuis toujours. Sauf cinq. Depuis, désormais, les dessinateurs sont Charlie. Marielle Frédérique Turpaud, cinquième maire de la Commune Libre de Montmartre. LA VIE DE MONTMARTRE Du roi à l’Empire : > la caricature tenace M.F. Turpaud Victor Hugo, dans son roman Les Misérables, publié en exil en 1862, met de côté l’intrigue pour le gamin de Paris, qui sera plus tard le poulbot dessiné par Francisque Poulbot (1879-1946) ou le titi chanté en 1951 par Mick Micheyl (aussi sculpteur, née en 1922) : « Quelquefois ce moucheron— c’est ainsi qu’il se qualifie luimême—sait lire ; quelquefois il sait écrire, toujours il sait barbouiller. Il n’hésite pas à se donner, par on ne sait quel mystérieux enseignement mutuel, tous les talents qui peuvent être utiles à la chose publique : de 1815 à 1830, il imitait le cri du dindon ; de 1830 à 1848, il griffonnait une poire sur les murailles. Un soir d’été, Louis-Philippe, rentrant à pied, en vit un, tout petit, haut comme cela, qui suait et se haussait pour charbonner une poire gigantesque sur un des piliers de la grille de Neuilly ; le roi, avec cette bonhomie qui lui venait de Henri IV, aida le gamin, acheva la poire, et donna un louis à l’enfant en lui disant : La poire est aussi là-dessus.» Gavroche, l’enfant martyr des Thénardier, est un insolent gosse tranquille armé d’un pistolet de cavalerie. Hugo l’a écrit alors que les barricades de juillet 1830 étaient peintes par Delacroix. Charles Philipon (18001862) dessine au Charivari. La révolution de juillet 1830 transforme sa carrière : la censure royale attaque les caricatures en forme de poire contre Louis-Philippe. A l’audience du 14 novembre 1831, Philipon démontre la La Gazette de Montmartre N°54 Thomas Dupaigne 20 1 3 DR DR 2 DOSSIER VERT NOS ESPACES VERTS À L’HONNEUR Afin de mettre nos espaces verts à l’honneur qui mieux que Christophe Couard responsable du service d’exploitation des jardins, division 18ème pour nous guider à leur découverte ? C’est un homme passionné par son métier et ses équipes qui travaillent tous ensemble au quotidien pour mettre en lumière ces magnifiques espaces. Nous avons donc passé une journée en sa compagnie à la découverte des différents parcs et jardins de notre arrondissement. Du jardin le plus récent, au plus insolite, en passant par l’institution de quartier nous avons décidé de vous présenter trois coups de cœur dans ce numéro. Présentation du Jardin Eole Il s’agit içi d’un jardin très contemporain dédié aux jeux et à la détente, avec des aires de pique-nique, des buvettes et des fontaines adaptées spécialement pour les personnes à mobilité réduite. Eloigné d’environ un kilomètre et demi du parc des ButtesChaumont et du parc de la Villette, les jardins d’Eole sont un projet majeur dans ce quartier où il existait assez peu d’espaces verts. Installé sur d’anciens terrains de la SNCF, il longe le réseau ferroviaire. Ce nouveau parc tout en longueur fait face à la future ZAC Pajol. Les habitants concernés, (le jardin jouxte le 18ème et le 19ème arrondissements) ont été par ailleurs consultés par le sociologue intégré à la conception du jardin de manière à identifier leurs besoins. Il s’étend sur une superficie de plus de 4 hectares et fut attendu assez longtemps par les riverains. Il contribue à compléter le dispositif des grands parcs à l’échelle de Paris. La conception de cet espace vert est à plusieurs titres l’illustration d’une nouvelle génération de jardins avec un souci permanent d’intégrer la démarche écologique et de protéger l’environnement. • En effet, les jardiniers ont été sensibilisés dès les premières études. Les prairies sont fauchées à la main et les feuilles conservées dans les massifs arbustifs pour fabriquer du compost. Le public peut jeter ses déchets dans les corbeilles mises en place pour la collecte sélective. • Et le circuit des eaux du canal est fermé. Les eaux de ruissellement sont rejetées dans le sous-sol ou les zones plantées. Moins de 6 % des eaux sont rejetées à l’égout. • Aussi, les végétaux, choisis avec soin afin d’encourager la biodiversité, s’épanouissent dans des milieux écologiques variés : jardin de graviers, canal planté, grande prairie et pelouse fleurie, arbres en bosquet et massifs arbustifs, jardin de vivaces, jardin de graminées. • La démarche Haute Qualité Environnementale (HQE) a été suivie pour les bâtiments, traçabilité des bois et suivi particulier de la réalisation. Leur toiture est végétalisée. Elle prend également en compte la demande sociale. Le découpage de l’espace permet aux habitants d’avoir des activités multiples et variées : aires de jeux pour les toutpetits, espaces pour les jeux de balles, esplanade pour la promenade, belvédère pour le repos. Il est également possible d’y jouer au tennis sur un mur. Deux toilettes et un urinoir sont à disposition du public. L’éclairage du parc a été particulièrement étudié, ce qui contribue à donner un sentiment de sécurité. De grands mâts de 15 m de haut illuminent l’esplanade, le canal et le jardin de gravier et des bornes lumineuses sécurisent la circulation des piétons. Des projecteurs éclairent les aires de jeux de la terrasse sportive. L’ensemble du parc est accessible aux personnes à mobilité réduite. Les 8 fontaines à boire sont en particulier intégrées dans un meuble en béton étudié afin de faciliter leur accès : le meuble comprend une table sous laquelle une personne en chaise peut se mouvoir. Le Square Léon Serpollet Qui le devinerait ? En arrivant devant l’entrée du Parc Léon Serpollet de la rue Marcadet, 1 : Le square Léon Serpolet 2 : La vigne de Montmartre 3 : Square Louise Michel 4 : Le jardin d’Eole 5 : Jardin Rosa Luxemburg personne n’imagine le superbe espace qu’il représente. Cet agréable jardin en terrasse est plein de charmes, tout un poème ! Un peu d’histoire : c’est sur les terres d’une certaine Madame Marzak, qui en fit don à la Ville, que Léon Serpollet (18581907) réalisa ses expériences qui aboutirent à la création de la chaudière à vaporisation instantanée (1881), et du tricycle à vapeur (1887). Il se lança par la suite avec succès dans l’aventure automobile, ses voitures étant les premières à atteindre les 120km/h, un exploit pour l’époque ! L’atelier de Léon Serpollet a laissé la place aujourd’hui à un agréable jardin niché au cœur des habitations. Vous y découvrirez des cerisiers à fleurs, et des noisetiers de Byzance, des pommiers à fleurs, des charmes et des érables, des ormes de Sibérie, des arbres de Judée, et enfin des tulipiers de Virginie (Liriodendrons). Originaire des Etats-Unis, il n’est pas sans rappeler le magnolia, dont il a quelques caractéristiques. Il peut atteindre plus de 50 m de haut dans son pays d’origine et son nom lui vient de ses 5 21 DR 4 2 DR La Gazette de Montmartre N°54 QUALIPARIS Le Saviez-vous : Le label QualiPARIS, affiché à l’entrée d’un service de la Ville de Paris, c’est un signe de reconnaissance des établissements de services municipaux qui offrent un accueil et des prestations de qualité. Qualité de l’accueil et des services, professionnalisme, écoute, information, accessibilité figurent en effet parmi les valeurs essentielles de QUALIPARIS. Ce label, décerné par un organisme de certification indépendant, repose sur des engagements concrets et vérifiables en matière : d’accueil, d’écoute, d’accès et d’information. fleurs en forme de tulipe, qui dégagent un parfum léger. En automne, son feuillage ample prend une très belle teinte jaune d’or. Le tulipier de Virginie apprécie la fraîcheur du bassin où s’épanouissent nénuphars, iris et salicaires, tandis que des yuccas, des lavandes, des équinoxes et des graminées, préfèrent le climat plus propice à leur développement du jardin sec. Deux cascades déversent leurs flots dans un ruisseau se jetant dans le bassin surmonté d’une fontaine en granit permettant aux plus petits comme aux plus grands de s’y rafraichir l’été. Depuis 2008, une stèle rend hommage aux 90 enfants juifs agés de 14 jours à six ans qui habitaient le 18ème arrondissement et qui sont morts dans les camps d’extermination, victimes de la barbarie nazie. Notre 3ème coup de cœur : Les jardins partagés Le jardin partagé est un espace vert cultivé et animé par les habitants. C’est un lieu de vie ouvert sur le quartier qui favorise les rencontres entre générations et entre cultures. Géré par des riverains regroupés en association, il facilite les relations entre les différents lieux de vie de l’arrondissement : écoles, maisons de retraite, hôpitaux… Où trouver un jardin partagé près de chez soi ? Les jardins partagés trouvent généralement leur place sur des parcelles de la Ville de Paris mais ils peuvent aussi être aménagés sur d’autres terrains (bailleurs sociaux, Réseaux ferrés de France, etc.). Dans le 18ème, 9 jardins existent près de chez vous : • Ecobox 7, impasse de la Chapelle - M° Marx Dormoy (ligne 12), • Jardins d’Éole rue d’Aubervilliers, • Jardins du Ruisseau M° Porte de Clignancourt (ligne 4), • Square des Deux-Nèthes Impasse des Deux-Nèthes M° Porte de Clichy (ligne 13). Ce jardin partagé est en bonne partie réservé aux scolaires, • Jardin de l’Univert 33-35, rue Polonceau, • Jardin du Bois Dormoy 2 bis, cité de La Chapelle, • Jardin Baudelire 27, rue Baudelique, • Jardin la Goutte Verte 2 hors Charte Main Verte, • Le Jardin de la Table Ouverte, à l’angle des rue Myrrha et Léon. Actuellement 5 jardins partagés sont en cours de réalisation ou en projet, dont certains pourraient permettre de pérenniser des jardins éphémères : • Square Alain Baschung • Square Raymond Souplex • Jardin Pajol • Square du 122 rue des Poissonniers • Chapelle International Comment prendre part aux activités du jardin ? Lorsqu’une personne ou une structure (association, école…) souhaite jardiner dans un jardin partagé, elle doit contacter l’association gestionnaire du jardin partagé. Les coordonnées des associations gestionnaires de jardins partagés sont accessibles sur le site : www.paris.fr. Les 41 parcs et jardins parsemés dans notre arrondissement sont très différents et complémentaires. Vous retrouverez sur notre site internet, la nouvelle rubrique «parcs et jardins» toutes les informations les concernant. N’hésitez pas à les découvrir. Talita Denize 22 La Gazette de Montmartre N°54 L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS DU HAUT MONTMARTRE EST PRÉSIDÉE PAR FRÉDÉRIC LOUP SIÈGE SOCIAL : 1, RUE CORTOT 75018 PARIS TÉL. : 01 46 06 74 14 - [email protected] PRODUITS DU TERROIR & SPÉCIALITÉS RÉGIONALES DU 17 AU 27 AVRIL 2015 Les Printanières de Montmartre Parvis du Sacré-Cœur, rue cardinal Guibert - Paris Butte Montmartre exposition rassemblera des producteurs sélectionnés avec les plus grands soins pour la qualité de leurs produits. Ils vous présenteront leurs spécialités régionales de tous les coins de France à travers des dégustations, ils vous donneront des conseils pour apprécier au mieux leurs produits et peut-être qu’ils vous révéleront quelques recettes de famille... LA FERME VIVANTE Mercredi 22 Avril et Samedi 25 Avril Nous vous attendons nombreux ! DR DR L A V I E D E S A S S O C I AT I O N S DR L’Association des Commerçants du Haut-Montmartre organise « les Printanières de Montmartre » du 17 au 27 Avril prochain sur le Parvis du Sacré-Cœur et la rue du cardinal Guibert. Cette L’ASSOCIATION DES COMMERCANTS DU QUARTIER ORDENER EST PRÉSIDÉE PAR XAVIER CASTEX SIÈGE SOCIAL : 135, RUE ORDENER - 75018 PARIS TÉL. : 06 49 47 74 41 - www.acqoparis.fr L’ASSOCIATION DES COMMERCANTS DU Quartier Ordener Ce sont les commerçants du bas de Montmartre qui s’impliquent et font vivre le quartier Ordener de Paris 18ème. Sortez de l’ordinaire, > venez quartier Ordener ! UN PEU D’HISTOIRE... Au pied de la Butte Montmartre avec un accès direct aux Puces de Clignancourt et de Saint-Ouen, le quartier Ordener entoure la Mairie du 18ème qui trône sur la Place Jules Joffrin. Ce quartier vivant a toujours été un haut-lieu d’échanges commerciaux avec ses échoppes pérennes. Email : [email protected] www.acqoparis.fr Depuis septembre 2012, ACQO apporte son soutien aux commerçants et propose tout au long de l’année des animations : bingo, carnaval, marché gourmand, brocante, illuminations de fin d’année... www.facebook.com/acqoparis.fr Retrouvez nos commerces : bars, restaurants, hôtels, librairies, instituts de beauté, salons de coiffure, bijouteriejoaillerie, lingerie, optique, pressing, pharmacies, serrurerie-alarme, agences immobilières, assurances, banques... 3 BONNES RAISONS > DE NOUS REJOINDRE • Redynamiser la vie de quartier, • Agir ensemble pour mieux vivre, • Créer de échanges... La Gazette de Montmartre N°54 23 L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS LEPIC ABBESSES EST PRÉSIDÉE PAR BRICE MOYSE SIÈGE SOCIAL : 7, RUE RAVIGNAN TÉL. : 01.53.28.98.98 - [email protected] L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS LEPIC ABBESSES Deux nouvelles adresses LE PERSIFLEUR Ouverture de la très jolie boutique de cosmétiques Maison Caulières au 39, rue Durantin. C’est en manipulant ses huiles au quotidien, qu’Éric Desforges de Caulières leur a découvert des vertues exceptionnelles qu’il ne soupçonnait pas. Plus il les manipulait, plus ses mains marquées par le travail de la terre devenaient douces et agréables au toucher. Grâce à leur forte concentration en acides gras essentiels, les huiles Desforges de Caulières possèdent des propriétés bienfaisantes pour la santé mais aussi pour la peau. C’est en s’inspirant des sensations de la nature au fil des saisons et en retranscrivant ces moments précieux dans des rituels-sensations, que sont conçus chacun des soins de la MAISON CAULIÈRES. Tous leurs produits sont bio et faits maison dans leur domaine. Nous vous communiquerons très prochainement la date d’ouverture officielle de ce nouvel havre de paix Montmartrois. Ouverture d’un nouveau bar rue Durantin malicieusement nommé Le Persifleur et défini par ses propriétaires comme « L’Endroit niché aux Abbesses où se croisent rires taquins, espiègleries culinaires et découvertes rafraîchissantes. Un lieu de vie qui associe les valeurs d’une buvette traditionnelle aux inventions gustatives contemporaines ». Prometteur, comme son nom ! Persifler, vous savez ce mot qu’on n’utilise presque plus synonyme d’ironie, de taquinerie. Un Persifleur est donc un blagueur, espiègle, goguenard, frondeur, parfaitement dans l’esprit Montmartrois ! Nous sommes donc allés à la rencontre de Simon et Benoit qui ont eu l’idée de créer ce bar chaleureux, accueillant, aux cocktails raffinés. Et si, à coups sûrs, içi on aime se moquer, ironiser, et jouer avec les mots pour ce qui est des produits ils ne se moquent pas de vous ! La carte du Persifleur a été soigneusement conçue pour faire découvrir des produits atypiques ou inédits. Les références proposées ont systématiquement été sélectionnées pour leurs saveurs, leurs originalités, et le savoir-faire de leurs producteurs. Un vrai coup de cœur ! DR MAISON CAULIÈRES L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS LAMARCK CAULAINCOURT EST PRÉSIDÉE PAR SYLVIE FERRET SIÈGE SOCIAL : 125, RUE CAULAINCOURT 75018 PARIS - 75018 PARIS - [email protected] L’ASSOCIATION DES COMMERÇANTS LAMARCK CAULAINCOURT Deux nouvelles adresses KOSAK ÉPICERIE BLANCHE Le nouveau glacier des sommets parisiens. Pour ne pas les rater, Catherine et Nathalie ont la parade : une devanture rose-candy et un accueil très chaleureux. D’ailleurs, leur artisan glacier n’est autre que le fournisseur des meilleures tables de France. Des délices glacés, violette champêtre, fraise acidulée, cookie pépité ? Qu’importe, chez Kosak, le comble de l’ice-cream c’est le topping : vous choisissez votre bonbec’ préféré et vous en couronnez votre cornet. 106, rue Caulaincourt, Paris 18ème Tél. : 09 80 73 35 60 On retrouve Françoise aux manettes de l’Epicerie Blanche. La part belle est faite aux produits de l’Ile de Ré (confitures des jardins de Lydie, bières...) mais aussi italiens et portugais avec une sélection d’huiles d’olives et de vinaigres de grande qualité et quelques plats cuisinés, jambons, pâtes et fromages frais. Le lieu dispose également d’une cave à vin bien remplie avec des références françaises, portugaises mais aussi chiliennes. 66, rue Lamarck, Paris 18ème Tél. : 01 42 64 63 77 t 24 La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME SUR LES PAS DE VAN GOGH À MONTMARTRE Un parcours nuageux parsemé d’orages sous le ciel de Paris clair et limpide De la Hollande à Auvers-sur-Oise, en passant par Montmartre et le Midi, Vincent van Gogh, artiste solitaire et tenace, oscille toute sa vie entre espoir et déception et s’épuise totalement dans son travail. L’homme était un écorché vif, à la fois doux et rebelle, tout en contrastes, en repliements ou en exaltations. Écrivain de talent et amoureux de littérature, s’il ne fut peintre que seulement les dix dernières années de sa vie, il nous laisse, cependant, une œuvre exceptionnelle très fournie et très importante pour l’histoire de l’art. Vincent van Gogh vint d’abord à Paris comme marchand de tableaux, en 1875, alors qu’il avait déjà perdu la foi dans ce métier pour lequel il avait pourtant fait preuve de compétence et de conscience professionnelle. Van Gogh un peintre de trente ans presque débutant Vincent van Gogh revint à Paris en 1886, quand, après une tentative ratée de se faire pasteur ou évangéliste, il eut décidé d’être peintre. Paris, c’était la capitale de l’art moderne depuis qu’une poignée d’artistes, les Impressionnistes, avait exposé ses premiers tableaux en 1874. Paris, c’était Théo, le frère cadet, marchand de tableaux qui, depuis quelque temps, l’aidait financièrement et sur qui Vincent espérait pouvoir s’appuyer. À nous deux, Montmartre Le 28 février 1886, Théo Van Gogh reçoit un billet de son frère : “Ne m’en veux pas d’être venu tout d’un trait, j’y ai tant réfléchi et je crois que nous gagnons du temps. Serai au Louvre à partir de midi…Je désire te parler…Viens-y le plus tôt possible”. Après de très chaleureuses retrouvailles, Théo lui propose, en attendant une meilleure solution, son modeste logement de la rue de Laval (aujourd’hui la rue Victor Massé), dans le quartier de Pigalle, sur les pentes de Montmartre. Mais celui-ci est très exigu et ne permet guère la cohabitation qu’espérait l’un et que redoutait l’autre. Vincent, qui en était resté à Delacroix et aux paysagistes de l’école de Barbizon, assiste en quelques semaines aux révélations étourdissantes d’un nouveau style pictural avec l’impressionnisme et le divisionnisme ou pointillisme. Un choc pour Vincent qui tentait de se dégager du clair-obscur cher aux peintres flamands. À Montmartre, > un appartement atelier En juin 1886, les deux frères s’installent au 54 de la rue Lepic, sur le flanc ouest de la Butte Montmartre, dans un appartement plus spacieux, au troisième étage, où une pièce avec une vue immense sur les toits de Paris et la banlieue ouest, est aménagée en atelier. Les Van Gogh prennent leurs repas dans les petits restaurants de la rue des Abbesses, chez la mère Bataille, avec Bonger, grand amateur d’art, admirateur du peintre Odilon Redon et futur beau-frère de Théo ou avec le marchand Portier ou encore avec le peintre Guillaumin. Après bien des discussions animées avec ses amis peintres et après beaucoup DR DOSSIER Van Gogh marchand > de tableaux à Paris Autoportrait au chevalet, février 1888. de verres d’absinthe, ça tourne dans la tête de Vincent. Théo, rentrant le soir après de longues journées, supporte mal les exaltations ou les longues diatribes de son frère. La cohabitation est souvent difficile : il faut toute la patience de Théo pour supporter la vie avec un partenaire aussi peu sociable que Vincent, se querellant souvent avec les visiteurs. Dans une lettre à sa sœur Wilhelmine, Théo confie ses difficultés : “La maison est presque intenable… c’est comme s’il y avait deux êtres en lui, l’un merveilleusement doué, délicat et tendre, l’autre égoïste et de cœur dur… quel dommage qu’il soit ainsi son propre ennemi.” Travail et rencontres d’artistes à l’atelier Cormon À partir de l’automne 1886, l’atelier Cormon devient le centre d’intérêt principal de Van Gogh. Le peintre Cormon était un bon coloriste et c’est ce qui 25 DR DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54 DR Fleurs et tournesols, automne 1886. DR Quatre fleurs de tournesol, été 1887. La guinguette, octobre 1886. a fait sa réputation jusqu’en Belgique où Vincent avait entendu parler de lui. Vincent a souhaité fréquenter cet atelier, situé à deux pas de la place Blanche, pour améliorer son habileté à rendre le corps humain, soit par l’étude du modèle vivant, soit d’après des moulages en plâtre. Il y fait la connaissance de Pissarro, de Toulouse-Lautrec, de Bernard, d’Anquetin et du peintre australien John Russel qui peint son portrait. Émile Bernard qui ne le connait pas encore, le surprend un jour “travaillant avec une hâte fébrile et trouant sa feuille de papier à force de la frotter avec une gomme”. Vincent, au bout de trois ou quatre mois, s’apercevant qu’il n’a plus rien à apprendre, quitte cet atelier. Travail en atelier : > une cinquantaine d’études de bouquets Ayant eu la révélation du peintre Monticelli chez un marchand, Vincent subit l’influence de ce peintre bohème qui vient de mourir, en peignant des bouquets avec un empâtement et une palette somptueuse de couleurs sur des fonds bigarrés dans une cinquantaine d’études aux couleurs intenses. Des natures mortes > aux sujets variés > Vincent, dans quelques natures mortes s’essaie à des modulations aux fluidités impressionnistes qui témoignent de ses recherches de technique et de style en faisant chanter les tons et les couleurs claires. Les cinq natures mortes de souliers éculés, cabossés, meurtris, sorte d’identification au peintre Millet, évoquent les errances du peintre durant ses ••• La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME DR DR DR DR DR Autoportraits parisiens. périodes belge et hollandaise et portent les stigmates de la boue flamande. C’est aussi une sorte d’autoportrait puisque ce sont bien les brodequins de Vincent. Il représente aussi des fruits, des légumes, des poissons et une série de quatre toiles représentant des fleurs de tournesols coupées et posées sur une table, dont la plus grande, qui révèle une parfaite maîtrise de la couleur et de la composition, est considérée comme un des chefs-d’œuvre de sa période parisienne. De nombreux autoportraits Vincent réalise une trentaine d’autoportraits, dessinés ou peints, sur lesquels son regard acerbe garde la même intensité de toile en toile : les premiers sont sombres et sérieux, à la manière des maîtres hollandais. C’est une succession d’études de son propre visage, de ses différentes expressions, selon l’humeur, de face ou de troisquarts, avec ou sans chapeau. Ils sont à, la fois, des documents psychologiques, des expériences techniques et des recherches de style dans lesquelles Vincent fait DR DOSSIER DR DR 26 Vues de Paris depuis l’appartement de Théo, rue Lepic : croquis préparatoire et huile sur toile, avril 1887. le point de ses préoccupations picturales du moment. Le plus émouvant est celui qu’il exécute en janvier 1888, Portrait de l’artiste au chevalet, où, s’inspirant peut-être de celui de Cézanne, sur le fond clair se détachent, avec force, la tête aux cheveux roux et aux yeux verts, la blouse bleue et le chevalet jaune. Vincent utilise le procédé DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54 27 DR Trois paires de souliers, hiver 1886. Le Blute-fin, mars 1887. divisionniste à partir d’une répartition de la lumière qui souligne le double caractère du visage, clarté reposante d’un côté et ombre dramatique de l’autre. Un paysage > en quatre versions De son atelier rudimentaire, Vincent peint des vues plongeantes sur les toits de Paris : une esquisse préparatoire, un dessin réalisé avec beaucoup de soin ainsi que deux huiles, l’une sur carton et l’autre sur toile, dans un nuancement vaporeux de gris argent, en petites touches claires et légères sur un ciel bleu-gris en reprenant à son compte les techniques du pointillisme. Peintures de plein air, > sur le motif, paysages > de Montmartre Vincent arpente aussi les rues caillouteuses de la Butte et, dans ses toiles comme “La Guinguette” et “Le Moulin Radet vu de la rue Girardon”, son pinceau retrouve les bruns, les ocres boueux et les vieux rouges de sa période hollandaise. Il traite ces lieux comme des sites pittoresques des faubourgs de Paris dans un style très réaliste qui montre que Van Gogh résiste à l’attrait du style impressionniste et préfère une forme de naturalisme. Il peint aussi quatre toiles dénommées “Vue de Paris prise de Montmartre” ainsi que de nombreux dessins qui nous montrent Paris comme un compromis entre la tradition, le modernisme et l’histoire avec les moulins, l’industrialisation et les monuments. Il se met à peindre les motifs typiques de Montmartre qui l’enchantent comme les moulins qui y tournent encore, comme au pays de son enfance, mais sous un ciel plus limpide et plus clair dont la tendre lumière purifie sa palette. Ses toiles dans une pâte encore épaisse et sombre, s’allègent et s’éclaircissent pour aboutir à une extraordinaire vivacité chromatique. Vincent découvre le flanc nord de la Butte entrecoupé de haies, couvert de jardins potagers et de petites cabanes dominées par des moulins. Ému par ce charme campagnard, il peint une “Vue de la Butte Montmartre” dont il couvre toute la surface, rythmée par les clôtures des potagers, de couleurs pimpantes, de bleus, de verts et de jaunes gais et légers. La série des paysages montmartrois se conclut au printemps 1887 par une grande toile panoramique “Jardins potagers à Montmartre” dans laquelle on remarque l’assimilation des techniques parisiennes et la nostalgie de l’espace hollandais : le moulin central, à l’horizon, aspire les vagues fleuries de la végétation et le mouvement compartimenté des terrains. Paysages de banlieue Dès l’été 1887, il est agréable pour Vincent, quand tout va bien, qu’il fait beau, que la lumière est claire, d’aller peindre en banlieue, sac au dos, seul ou avec un ami peintre, et d’installer son chevalet sur les rives de la Seine ou sur des lieux qu’il fréquente, comme les restaurants et les guinguettes auxquelles il s’arrête, le soir. Ses paysages relèvent ainsi de l’impressionnisme et du divisionnisme avec de forts accents personnels. Il peint les bords de Seine, les pêcheurs dans leurs barques, les ponts d’Asnières, les usines, les horizons de champs ou de friches parsemés de cahutes. Vincent rejoint souvent, à Asnières, Emile Bernard et rencontre aussi Signac à Aubervilliers, à Saint-Ouen ou à Saint-Denis. Dans ses tableaux, les influences hollandaises ont disparu, Vincent est entré dans sa nouvelle famille des peintres parisiens modernes. Il est séduit par le plein air et il expérimente, par touches, la couleur et la lumière. Puis, sous l’influence des estampes japonaises étudiées chez Bing, le marchand parisien spécialiste de l’art asiatique, Vincent abandonne la fragmentation divisionniste. Il réalise trois japonaiseries en copiant des œuvres de grands maîtres, en tendant à la simplification de la forme et de la couleur posée en aplats cloisonnés. C’est le jeune peintre Louis Anquetin qui, en expérimentant le cloisonnement de la surface plane, influence Van Gogh, Bernard, Toulouse-Lautrec et surtout Gauguin qui développera et diffusera cette technique du cloisonnisme. Portraits montmartrois > et quelques rencontres Les portraits réalisés par Van Gogh sont rares, par manque de modèles. Il y a ceux du marchand écossais Alexander Reid, ceux d’Agostina Segatori et ceux du Père Tanguy. ••• La Gazette de Montmartre N°54 DESTINATION IMPRESSIONNISME DR 28 Par deux fois, Alexander Reid est portraituré par Vincent, l’un en buste, de style pointilliste et l’autre assis dans l’appartement de la rue Lepic. Agostina Segatori, propriétaire du café Le Tambourin, ancien modèle des peintres Corot et Degas posa pour Vincent. Il lui voua une grande admiration et eut une relation amoureuse avec elle. Van Gogh décore le café et en échange de toiles représentant des natures mortes, il mange gratuitement. Dans son premier tableau du printemps 1887, Vincent peint Agostina dans son café avec autour d’elle les tabourets et les tables en forme de tambourins. Dans son tableau L’Italienne, c’est elle qu’on suppose être le modèle mais aucun élément ne permet une identification certaine Vincent réalise aussi deux portraits à l’huile sur toile ainsi qu’un dessin du Père Tanguy. Le portrait, aux estampes japonaises en fond, fut peint en double version. C’est durant l’hiver que Van Gogh entre en contact chaleureux avec celui qui restera son plus sûr ami parisien, le modeste et légendaire Père Tanguy. Vieillard rayonnant de bonté, cet ancien communard tient, rue Clauzel, un petit magasin de couleurs qu’il broie lui-même. C’est un lieu de rencontres et d’exposition important pour les peintres modernes mais également pour l’introduction en France des estampes japonaises. Tanguy parfois garde les artistes à sa table et leur fait crédit contre quelques toiles invendables qu’ils lui laissent en dépôt. Sa petite boutique a vu passer Monet, Seurat, Degas, Manet, Gauguin, Toulouse-Lautrec, Emile Bernard, et bien sûr, Van Gogh avec lequel il se lie d’amitié. Van Gogh réalise trois portraits du Père Tanguy. Dans les portraits, sur fond d’estampes japonaises, les couleurs pures, l’usage du contraste des complémentaires, les touches visibles et orientées, l’espace plat, sont autant d’éléments que le peintre utilise de façon libre. Il choisit de représenter le vieil homme dans une position strictement frontale, immobile, les mains croisées, les yeux perdus dans un rêve, montrant la bonté et la modestie du personnage. Le père Tanguy devient ainsi une sorte de vieux sage japonais. Vincent van Gogh organisateur d’expositions Vincent déplorant les dissensions et les querelles entre les artistes, rêve d’une communauté fraternelle digne de se manifester dans DR DOSSIER Le Radet vu de la rue Girardon, octobre 1886. Portrait du père Tanguy, automne 1887. les endroits les plus proches du peuple, afin de l’éduquer, comme les bistrots de quartier. L’idée de réunir ses amis peintres et d’exposer ensemble ne le quitte pas : par opposition aux peintres impressionnistes exposés dans les galeries des Grands Boulevards, Van Gogh met sur pied avec Bernard, Anquetin, Lautrec, Seurat, Signac… le groupe des “Impressionnistes du Petit Boulevard”, le boulevard de Clichy. Il entraîne ses amis peintres dans une étonnante exposition au 43 de l’avenue de Clichy, dans le café Le Chalet où une grande salle vitrée est mise à disposition : des toiles de Bernard, d’Anquetin, de Koning et de Van Gogh sont exposées. Puis en juillet 1887, Vincent réalise un accrochage de ses œuvres et de celles de ses amis Paul Gauguin, Louis Anquetin et Emile Bernard au café du Tambourin. Cette exposition rencontre plus de succès que la précédente car c’est à cette occasion que Bernard et Anquetin vendent des œuvres pour la première fois. Derniers séjours> montmartrois de > Vincent van Gogh Lassé par les peintres qui s’envient et se jalousent plutôt que de faire cause commune, très touché par ses échecs successifs et craignant de devenir une trop lourde charge pour son frère Théo, Vincent n’a qu’une hâte, partir peindre à la lumière du Midi. Épuisé, énervé, abruti de conversations, de tabac et d’absinthe, il commence à ne plus pouvoir peindre à Paris. Juste avant son départ, Vincent accompagne son frère Théo chez Seurat : ce sera la dernière visite à l’atelier de son ami. Étouffé par Paris, Van Gogh quitte brusquement la capitale, le 20 février 1888, et part dans le Sud, en Arles, où il va chercher son Japon. Il ne retrouvera Paris que le 17 mai 1890, après deux ans de travail intensif en Provence DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54 29 DR VINCENT VAN GOGH : > UN PINCEAU MAIS > AUSSI UNE PLUME Agostina Ségatori au café du Tambourin, avril 1887. DR Ce séjour est perçu comme une période de transition, le passage d’une manière hollandaise à une manière française. Après assimilation des styles impressionniste et pointilliste, convaincu qu’ils se situaient dans la continuité de la peinture française, Vincent reconnut que Paris lui avait donné l’opportunité de mûrir son art, même si, bien sûr, il ne doit qu’à son génie d’avoir su si brillamment tirer parti de l’atmosphère artistique parisienne de l’époque. Jacques Bachellerie Intérieur du restaurant Chez Bataille, rue des Abbesses, janvier 1887. Toulouse-Lautrec. Ce ne fut pas le même bonheur que lors des rencontres précédentes : le petit neveu avait été très malade, ses parents étaient fatigués et Théo de plus en plus inquiet avait du mal à supporter le poids de ses responsabilités de chef de famille, auxquelles s’ajoutait l’engagement auprès de son frère. Dans l’après-midi, Vincent, anéanti, fut pris de l’envie de partir et de retrouver sa solitude et sa peinture à Auvers-sur-Oise. Que s’était-il passé, quelle mise au point ou quel reproche avaient cru devoir faire son frère Théo et son épouse Jo ? Quelque chose s’était brisé. Pendant les deux années passées à Montmartre, de 1886 à 1888, Vincent van Gogh a réalisé plus de deux cents toiles dont près de 50 bouquets, une cinquantaine de paysages de Montmartre et de banlieue, 85 natures mortes, des études japonisantes et des dessins. Sources : Catalogue de l’exposition Van Gogh à Paris, musée d’Orsay 1988. Les chemins de Van Gogh de Gilles Plazy, éditions du Chêne. Van Gogh, le soleil noir de la mélancolie, hors-série du Figaro. Van Gogh par Vincent de Pascal Bonafoux, éditions Denoël. Van Gogh, le soleil en face de Pascal Bonafoux, éditions Découvertes Gallimard. Van Gogh de Pierre Cabanne, éditions Terrail-Edigroup. Qui était Van Gogh ? de Jean Leymarie, éditions Skira. Vincent van Gogh, lettres à Théo, éditions L’imaginaire Gallimard. Lettres illustrées de Vincent van Gogh, éditions Herscher. DR qui nous valent bien des chefsd’œuvre mais qui ont anéanti la santé de Vincent. Il ne reste à Paris que trois jours seulement. Théo, aussitôt, l’emmène au 8 Cité Pigalle où il s’est installé avec son épouse Johanna Bonger et son bébé Vincent, né en janvier 1890. Vincent verse des larmes d’émotion au-dessus du berceau de son neveu. Dans une lettre à Paul Gauguin, Vincent écrit : “Je ne suis resté à Paris que trois jours ; mais le bruit parisien me faisant une bien mauvaise impression, j’ai jugé prudent pour ma tête de ficher le camp pour la campagne”. Vincent part, le 20 mai, pour Auvers-sur-Oise, village paisible au nord de Paris pour qu’il rencontre le Docteur Gachet, dont Pissarro a assuré à Théo, qu’il saurait lui apporter le soutien pour qu’il recouvre toutes ses facultés. Le dimanche 8 juillet, Vincent est à Paris, une dernière fois, pour la journée, chez Théo et Jo et y déjeune en compagnie de À sa mort en 1890, Vincent van Gogh laisse 879 toiles, mais il ne laisse pas que cette œuvre. Sa correspondance qui nous est parvenue presque intacte est également capitale. Si sa première toile date de décembre 1881, sa correspondance commença en août 1882 et dura jusqu’à sa mort à Auvers-sur-Oise : sa dernière lettre, inachevée datée du 24 juillet 1890, a été retrouvée sur le corps de Vincent. Sur les 902 lettres de Vincent, 668 de celles-ci sont adressées à Théo, son frère, son confident, son complice, son double. Dans plusieurs, il évoque les difficiles naissances de son œuvre mais aussi nous donne un aperçu de sa vie quotidienne et de son travail pictural, souvent illustré par un dessin. Les lettres de Vincent à Théo ne sont pas les seules à avoir été préservées : il nous reste aussi la correspondance avec sa mère, sa sœur, ses amis peintres et la famille Ginoux, amis très intimes d’Arles. Durant sa période montmartroise, seules sept lettres ont été écrites : trois à des peintres, trois à Théo et une à sa sœur Willemina. Quelle qu’ait été pour Vincent sa difficulté pour communiquer oralement avec quiconque, ses idées affluaient lorsqu’il prenait la plume. Ses lettres sont truffées de références aux artistes qui l’inspirèrent et aux écrivains qui furent ses références littéraires. Il se révèle comme un savoureux prosateur et un homme à la culture remarquable possédant d’excellentes connaissances linguistiques : il écrivait en néerlandais, en anglais et en français. Au fil de ses lettres, Vincent n’épargne à son destinataire aucun détail de sa vie de pasteur ignoré, d’artiste souffrant, de malade… Il y apparaît tour à tour intelligent, cultivé, opiniâtre, idéaliste, isolé, rongé par la douleur et lucide lorsqu’il confie à son frère Théo, dans sa dernière lettre : “Eh bien, mon travail à moi j’y risque ma vie et ma raison y a fondu à moitié… mais que veux-tu ?” 30 La Gazette de Montmartre N°54 Françoise Bardet UNE MONTMARTROISE À MATIGNON MONTMARTRE DES MONTMARTROIS “Vous connaissez si bien cette maison que vous deviez déjà être là du temps de Léon Blum” me dit un jour en riant Michel Rocard. Un peu d’histoire C’est Louis XIV qui, à la fin de son règne, décide du plan d’urbanisme du quartier de Paris situé de nos jours autour des Invalides. L’actuelle rue de Varenne est alors nommée “le noble faubourg” et ne comporte que quatre maisons. C’est ce qui pousse le maréchal de Trigny à y acquérir un terrain. Il décide d’y faire construire une demeure qui s’harmonise avec un parc “à la française” de trois hectares, qui deviendra le plus grand parc privé de Paris. L’architecte Jean Courtonne, chargé de la réalisation du bâtiment, souhaite qu’il soit posé sur une terrasse pour “éviter l’humidité des sols”. En 1723, le maréchal de Trigny est contraint de vendre son domaine. Et c’est JacquesFrançois Léonor de Goyon de Matignon, prince de Monaco, époux de la princesse héritière Louise Hyppolyte Grimaldi, qui rachète l’édifice et continue les travaux d’aménagement. Les Gouyon-Matignon s’y installent vers 1725. Et pour savourer à loisir la beauté de son parc, Jacques de Matignon y fait construire un “petit Trianon” avec accès direct sur l’actuelle rue de Babylone. A sa mort en 1751, l’hôtel est reconnu comme l’une des maisons les plus élégantes de Paris, qui garde encore des traces de ce passage avec tapisseries des Gobelins, tableaux, bronzes, objets d’orfèvrerie, porcelaines chinoises, puisés dans les collections monégasques. L’hôtel est alors racheté par le duc et la duchesse de Galliéra, puis passe de mains en mains : Talleyrand en 1808, Napoléon 1er en 1812, le roi Louis XVIII en 1815 – qui l’échange contre le palais de l’Elysée. Il est finalement donné à l’empereur François-Joseph de Habsbourg, qui y installe l’ambassade d’Autriche-Hongrie. Après la première guerre mondiale, l’Autriche cède l’édifice à la France qui décide, en 1934, de l’affecter à la présidence du Conseil. La vie au bureau Aménager des bureaux dans un tel édifice historique n’est pas chose aisée. Les parquets sont “d’époque”, certains murs recouverts de toiles peintes ou tendus de soieries. Donc, pas question d’y planter un clou ni même une punaise. Et l’arrivée des ordinateurs dans de telles conditions fût un veritable casse-tête. Nous passions nos journées à sautiller au dessus des cables. Les plus chanceux disposaient de “goulottes” retenues au sol avec de l’adhésif de bureau : c’est dire l’efficacité d’un tel dispositif ! Tous ces désagréments sont en passe d’être résolus, mais il aura fallu une vingtaine d’années pour en arriver là (eh oui, la lenteur administrative s’applique également aux fonctionnaires). Les hommes J’ai travaillé sous les ordres de dix-huit Premiers Ministres. Je dis sciemment “sous les ordres car la vie de cabinet est très codée et hiérarchisée, quasiment “ancien régime”. Les conseillers entourant les Premiers Ministres m’ont toujours fait penser aux courtisans du roi, essayant de reproduire son phrasé, heureux comme des enfants lorsque le “chef” leur faisait un compliment personnel. Mais il faut dire à leur décharge qu’ils travaillent énormément, mettant quasiment leur vie personnelle entre parenthèses durant la mission qui leur est confiée. Une secrétaire, qu’Edouard Balladur avait fait appeler afin de lui dicter un courier, eut l’audace de s’asseoir en attendant que le Premier Ministre termine une conversation téléphonique. Elle fut immédiatement congédiée par un “Mademoiselle, on s’assoit quand j’en donne l’ordre”. Ce même Edouard Balladur avait un soir décidé de passer la nuit dans l’appartement de fonction jouxtant le bureau du Premier Ministre. Pierre DR Eh bien, pas tout à fait, mais j’ai découvert l’hôtel de Matignon en 1969, sous la présidence du Général de Gaulle. J’y arrivais en qualité de stagiaire et ma première affectation fut auprès de Jean-Marcel Jeanneney, ministre du Général, grand résistant, qui était alors chargé de préparer le texte sur la régionalisation et le Sénat, qui donna lieu à référendum et entraîna le départ du Général de Gaulle. Cette première “participation à l’Histoire” me décida : je ferai ma carrière professionnelle auprès des Premiers Ministres. Il faut dire que franchir chaque jour les portes de cet édifice prestigieux, situé dans le 7ème arrondissement, au 57, rue de Varenne, est un privilège. L’Hôtel Matignon. Mongin, alors chef de cabinet, en eut des sueurs froides car M. Balladur ne dormait que dans ces draps de soie et l’intendance n’avait prévu que de modestes draps de lin. On dut en catastrophe courir Paris pour faire l’emplette des ces précieux draps et tout rentra dans l’ordre. Mais, heureusement, tous nos Premiers Ministres ne sont pas aussi “grand siècle”. Et certains mêmes, qualifiés à l’époque de froids et distants par les journalists, se sont révélés bien différents avec le personnel. Je pense notamment à Alain Juppé me racontant ses vacances à Hossegor ou à Lionel Jospin me complimentant sur mon changement de coiffure ; c’est dire que “l’austère qui se marre” est également attentif et observateur. Ces quarante années passées aux côtés des hommes de pouvoir n’ont jamais entamé ma passion pour la politique et les hommes qui la font. Et ceci est pour moi l’essentiel. Françoise Bardet DESTINATION IMPRESSIONNISME La Gazette de Montmartre N°54 31 La chambre de Van Gogh à l’Auberge Ravoux Ou Le silence de Van Gogh DR DR Depuis la réouverture, en septembre 1993, de l’Auberge Ravoux dite « Maison de Van Gogh » près de 1.300.000 visiteurs venus du monde entier y ont découvert la chambre de Van Gogh. Qu’est-ce qui explique un tel engouement pour une chambre vide et dans laquelle aucun événement n’a été organisé depuis son ouverture au public ? En réalité, la chambre de Van Gogh n’accueille pas des touristes mais des « pèlerins » qui adhèrent aux valeurs dont Van Gogh était porteur et dont le sentiment est si bien résumé par l’historien d’art Wouter van der Veen dans son livre « Van Gogh – dans la chambre de Vincent »* : « Van Gogh est le modèle absolu pour ceux qui se sentent en désaccord avec les pouvoirs, les règles, les systèmes et les injustices qui les entourent. Il a montré que la révolte et l’insoumission étaient de formidables moteurs de création. Il a montré qu’il était bon d’hésiter, de douter, de remettre en question, tout en restant fidèle à des valeurs telles que la simplicité, le travail et l’intégrité. […] […] C’est sans doute là le miracle Van Gogh. Il réussit à donner à chacun des clés de lecture différentes et personnelles. Chacun est libre de voir dans ses toiles ce qu’il veut, ou ce dont il a besoin. Nul besoin d’être historien de l’art pour apprécier l’œuvre de Vincent, et peut-être même que le contraire serait la seule vérité acceptable : moins on en sait, et mieux ça vaut, car l’imaginaire peut alors prendre le relais sur le savoir, et, à l’inverse de l’esprit académique mais en parfaite adéquation avec l’esprit de Van Gogh, le plus ignare des incultes peut y trouver un clin d’œil intime. Chacun, au fond, porte en soi son propre Van Gogh. » En résumé, dans la chambre de Van Gogh, il n’y a rien à voir mais tout à ressentir et il n’est nul besoin de créer un événement pour la « meubler ». L’Auberge Ravoux est aujourd’hui à la fois un lieu de mémoire et un lieu de vie. Le défi est de faire cohabiter, dans un lieu chargé d’histoire, l’activité traditionnelle « restaurant et commerce de vin » et l’activité culturelle gérée par l’Institut Van Gogh. Celui-ci s’est donné pour mission de réaliser à l’Auberge Ravoux le modeste rêve de Van Gogh qui écrivait, le 10 juin 1890 : « Un jour ou un autre, je crois que je trouverai moyen de faire une exposition à moi dans un café. » * Edition Desmaret, collection les Insoumis (2004)