grandeur nature pour Goëmar

Transcription

grandeur nature pour Goëmar
Etudes : les PME tirent mieux parti d’Internet
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< 25 mars 2005 >
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www.lemondeinformatique.fr
Témoignage >
Jean-François Bernardin,
président de l’ACFCI
“A présent, les TIC
se développent dans
les PME sans notre
intervention”
Page 4
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Interview
>
Un PGI
Les PME profitent de
l’informatique mobile
>
Page 15
grandeur nature
pour Goëmar
Olivier Bertaud, directeur général
de Goëmar, a choisi le progiciel
de gestion intégré SAP R/3 pour
son entreprise de 150 personnes. > P. 43
Se prémunir contre
les détournements
de données
Page 38
>
Marc Guillaumot
Supplément au Monde Informatique n° 1063 daté du 25 mars 2005. Ne peut être vendu séparément.
SPÉCIAL
PME •PMI
www.lemondeinformatique.fr
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< 25 mars 2005 >
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“A présent, les TIC se développent dans les PME,
sans notre intervention”
Une interview de Jean-François Bernardin, président
de l’Assemblée des chambres de commerce et d’industrie (AFCI)
6
8
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12
L’appropriation
Les PME tirent mieux parti d’Internet
Les disparités de l’offre d’accès à Internet mises à nu
Quand les collectivités locales se font opérateurs de télécoms
Cent jours pour installer une gestion des ressources humaines
DOSSIER
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La mobilité
Prêt-à porter et solutions sur mesure
Le choix du matériel est dicté par l’application
Témoignage : des PC Tablette pour BCA Expertise
Témoignage : le Défi a centralisé son informatique
Des connexions tous azimuts
Des logiciels qui se rapprochent du terrain
Gérer les contraintes liées à l’accès distant
Le nomade de tous les dangers
MATÉRIEL
30
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Les serveurs pour PME, ils sont là pour vous servir
Commutateurs : une ligne commune et mille détails
Nouveaux produits
INFRASTRUCTURES
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Filtrer les contenus pour optimiser les temps de réponse
Prémunir l’entreprise contre les détournements de données
Nouveaux produits
APPLICATIONS
41
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44
Comment choisir et installer son PGI
Témoignage : un PGI grandeur nature pour Goëmar
Des contacts client à portée de Web
Ce numéro comporte un publi-dossier sur l’iSeries d’IBM de la page 46 à la page 58.
Rédacteur en chef :
Patrice Desmedt
Chef des informations :
Maryse Gros
Ce supplément
Rédacteurs :
a été réalisé
Aurélie Chandèze,
par le pôle
Olivier Descamps
technologies d’IDG
Directeur
de la publication :
Ted Bloom
PME - PMI
Maquette : Hervé Bedel
Ont collaboré
à ce numéro :
Olivier Bouzereau,
Sophy Caulier,
Eric Hiller
Iconographie : Nouara Aftis
Secrétariat de rédaction :
Georges Grégori
Fabrication :
Jean-Luc Gonzalez
Photographie :
Marc Guillaumot
Marc Guillaumot
TENDANCES
par Patrice
Desmedt,
rédacteur
en chef
des NTIC
J’ai déjà évoqué dans ces colonnes l’intérêt
grandissant des grands fournisseurs pour
les PME et les PMI. Celui-ci ne se dément pas,
et les offres ne cessent de se multiplier.
Une bonne occasion pour faire jouer
la concurrence, choisir les solutions les plus
appropriées. Et profiter des différentes
initiatives, dont certaines ne sont pas
directement commerciales. Microsoft, ainsi,
se propose d’aider les PME à bénéficier de
subventions européennes !
Constructeurs et éditeurs ne se trompent pas.
Les enquêtes menées par BNP Paribas Lease
Group et par Fiducial-Ifop montrent bien
que les PME et les PMI ont non seulement
adopté les nouvelles technologies
de l’information et de la communication,
mais qu’elles se les sont appropriées.
Les outils informatiques sont bien perçus
comme des leviers de productivité, et
la mise en œuvre des technologies les plus
récentes est une réalité. Ainsi, les applications innovantes liées à la mobilité sont
souvent le fait de PME. C’est pour cette
raison - entre autres - que nous avons choisi
le thème de la mobilité pour le dossier de
ce supplément. L’autre enseignement, c’est
l’évolution rapide des usages de l’Internet,
favorisée par la généralisation des accès
à haut débit. La messagerie électronique
ne constitue plus l’unique application.
Les PME s’informent, vendent et achètent
à l’aide du Web ou en s’appuyant sur lui.
Preuve qu’elles en ont assimilé le potentiel.
Commission paritaire :
63427
EDITO
S
Édito
Dépôt légal : 1er trim. 2005
3
Imprimerie : Dulac
ZI route de Paris
27120 Pacy-sur-Eure
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
Tendances
<
Interview
>
“A présent, les TIC se
développent dans les PME
sans notre intervention”
L’Assemblée des chambres de commerce et d’industrie a multiplié les initiatives
pour aider les PME-PMI à adopter les technologies de l’information. Elle expérimente
en interne ce qu’elle préconise : portail, site de formalités électroniques, vote
sur Internet, dématérialisation des marchés…
Quel constat dressez-vous en ce
qui concerne les technologies de
l’information et les PME ?
Jean-François Bernardin : Je crois
qu’il faut distinguer deux stades.
Un premier constat s’impose : les
PME françaises ont accusé un vrai
retard par rapport aux entreprises
nord-américaines ou européennes,
mais aussi par rapport aux grandes
entreprises, dans les technologies
de l’information et de la communication, les TIC, à la fin des
années 90, et jusqu’au début des
années 2000. Cette situation nous
a incités à des efforts volontaristes.
Les chambres du réseau ont multiplié les initiatives afin de faciliter l’accès et l’adoption de ces
technologies par les PME. Nous
avons organisé des visites d’entités spécialisées comme, par
exemple, l’Echangeur, nous avons
proposé des stages d’initiation,
etc. Mais les outils sont de plus
en plus nombreux et il est devenu
difficile de tout couvrir !
La situation a-t-elle évolué ?
J.-F. B. : Oui, c’est le second stade.
Aujourd’hui, les gens ont appris
à se débrouiller tout seuls. Les premiers usages des TIC comme le
courrier électronique ou la navigation sur le Web ne posent plus
de problème. En fait, ils sont entrés dans les mœurs. Je suis surpris par le nombre de personnes
– et pas que des jeunes ! – qui sont
aujourd’hui capables d’installer
un accès Internet chez eux sans
aucune difficulté. Le patron de
PME a fait dans son entreprise ce
qu’il a fait chez lui pour ses enfants ou pour lui-même. Cela me
fait dire que les TIC se dévelop-
Valider les procédures
de vote électronique
TENDANCES
➜ Les 5 149 représentants des
4
CCI sont élus pour cinq ans.
Les dernières élections, qui se
sont déroulées du 13 octobre
au 3 novembre 2004, ont été
l’occasion de tester le vote
électronique. Cinq chambres
(Paris, Bordeaux, Alençon,
Grenoble et Nice) ont expérimenté le vote sur Internet.
Elles représentent
340 000 électeurs, soit environ 1/5e du corps électoral
(1,8 million d’électeurs – dont
270 000 inscrits à Paris).
Le taux de participation varie
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
entre 25 et 37 % pour les
chambres sauf pour Paris où
il n’était que de 7,5 % ! Lors de
la dernière élection, le taux de
participation a grimpé à 10 %
dans la capitale, la possibilité
de vote électronique ne serait
pas pour rien dans cette augmentation. L’expérimentation
a intéressé le ministère de
l’Intérieur, qui a convié l’ACFCI
à témoigner mi-février à
l’occasion de la journée
de bilan sur les expériences
de vote électronique, menées
en France en 2004.
pent à présent dans les PME sans
notre intervention. Tant mieux !
Car si une technologie a besoin
d’être poussée trop longtemps
pour être adoptée, c’est souvent
signe qu’elle n’est pas bonne !
Vous n’êtes pas pour autant un fanatique de ces technologies ?
J.-F. B. : Non, j’avoue que j’ai été
échaudé par la “bulle Internet”. Et
je constate que les technologies
n’ont pas que des avantages. Prenez, par exemple, l’e-mail. Le
nombre de messages reçus par chacun ne cesse d’augmenter. A tel
point qu’il devient difficile de tout
lire. Et les gens vont de plus en
plus vite, surtout à répondre. Si
une bêtise est dite dans un mail,
elle arrive plus vite à son destinataire, mais ce n’en est pas moins
une bêtise ! Cela pose aussi le problème du respect de la hiérarchie.
Qui lit quoi ? En fait, le mail pose
de gros problèmes d’organisation,
surtout aux PME. De même, la visioconférence n’équivaut pas à une
réunion. Il faut se souvenir qu’aucun des nouveaux moyens de communication inventés dans l’histoire
du monde n’a remplacé de moyen
existant. Les innovations viennent
toujours s’ajouter à ce qui existe.
Vous disiez avoir mené différentes
actions pour accélérer l’adoption
des TIC par les PME. Lesquelles ?
J.-F. B. : Au début des années 2000,
l’enjeu était de réduire la fracture
numérique. Par exemple, pour le
haut débit, André Marcon, premier
vice-président de l’ACFCI a rédigé
un excellent rapport sur ce thème,
au sein du Conseil économique et
social. Nous avons insisté sur le
fait que si seul le marché était pris
en compte, les acteurs se concentreraient sur les zones urbaines les
plus rentables. Il fallait donc mobiliser les acteurs et les collectivités locales et territoriales. Nous
avons participé au programme ePME de l’Afnet* afin d’inciter les
PME des secteurs automobile et
aéronautique à s’équiper et à garder leur activité avec leurs donneurs d’ordre. Autre exemple, nous
participons au réseau Racines, qui
associe de nombreuses organisations et a pour mission de développer l’usage des TIC dans les
PME. Un autre volet est important,
c’est l’adoption des nouvelles technologies par le réseau des chambres
de commerce. Nous devons être
cohérent avec notre discours.
Quelles applications avez-vous
mises en place ?
J.-F. B. : Une des plus visibles est
le portail cci.fr. Cela paraît simple,
mais cela a été une aventure plutôt compliquée. Au début, nous
pensions que cela générerait des
recettes. Or c’est faux ! Un portail
Internet ne fait pas rentrer d’argent. En revanche, il permet des
économies sur les autres moyens
de communication. Mais pour y
parvenir, il nous a fallu trier les
sites déjà construits, car tous
n’étaient pas du même niveau
tant technologique que qualitatif, et les relier entre eux.
PME - PMI
Marc Guillaumot
Jean-François Bernardin, président de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie (ACFCI) :
“Une des applications mises en place les plus visibles est le portail cci.fr. Cela paraît simple, mais cela a été une aventure plutôt compliquée.”
fédère et anime un réseau
composé de 155 CCI en France.
Entre les présidents de chambre
et les élus locaux ou nationaux,
ce sont exactement 5 149 chefs
d’entreprise, qui ont été élus
pour cinq ans par les 450 000
dirigeants d’entreprise, qui se
sont exprimés lors des
dernières élections (contre
Aujourd’hui, le portail cci.fr permet d’accéder aux contenus des
sites sans passer par les sites des
différentes chambres, de consulter les petites annonces des fonds
de commerce à vendre par métier, par région, d’accéder aux informations relatives aux subventions, aux formations, etc. Fin 2004,
le portail était consulté par
200 000 personnes chaque mois.
On peut considérer que c’est un
succès. Mais notre but est qu’il accueille 500 000 visiteurs chaque
mois d’ici à la fin de l’année.
à fin 2005. Ce service est très pratique pour quelqu’un qui a déjà
créé une entreprise. Mais je déconseillerais à un débutant qui se
lance dans l’aventure de remplir
toutes les formalités uniquement
sur Internet. CFE Net ne remplace
pas un rendez-vous en face à face
avec le centre de formalités et l’accompagnement nécessaire à la première expérience. Même si la création d’entreprise n’a jamais été un
problème, c’est plutôt la deuxième
année d’exercice que l’on rencontre
des difficultés !
Vous avez également ouvert un site
pour les formalités de création d’entreprise...
Quelles sont les autres applications mises en œuvre ?
➜ L’Assemblée représente,
J.-F. B. : Oui, CFE Net. Ce site
donne la possibilité de créer son
entreprise en ligne. Il y a eu trois
chambres pilotes en 2004, Paris,
Bordeaux et Beauvais. Elles vont
très rapidement être une douzaine
à proposer ce service. L’ensemble
des 155 chambres le proposera d’ici
PME - PMI
J.-F. B. : Nous avons réalisé l’une
des premières élections sur Internet de grande ampleur. En effet,
à l’occasion de l’élection des 5 149
chefs d’entreprise élus des
chambres de commerce fin 2004,
cinq chambres ont testé le vote
électronique. Il s’agit de Paris, Bordeaux, Alençon, Grenoble et Nice.
300 000 en 2000). L’ACFCI
représente deux millions
d’entreprises. En 2003, le
réseau a reçu 220 000 créateurs d’entreprise dans ses
Espaces Entreprendre. Les
CCI ont étudié pas moins de
70 000 projets et accompagné 20 000 créateurs. Les
départements formation ont
dispensé 110 000 stages à des
responsables d’entreprise.
A elles cinq, ces chambres représentent plus du 1/5e de l’électorat.
C’est une expérience technique
lourde, surtout sur le plan de la
sécurité, mais qui a intéressé beaucoup de monde par son ampleur.
Nous comptons en effet pas moins
de 1,8 million d’électeurs. Le marché a été confié à EADS et nous
avons travaillé avec la Cnil dès le
début. Dans cette expérience, les
PME ont montré qu’elles étaient
loin d’être en retard. Elles ont été
aussi nombreuses que les grandes
entreprises à opter pour le vote
électronique plutôt que pour le
vote par correspondance, avec près
de 30 % des votes transmis par
Internet.
marchés publics et nombre d’entre
elles gèrent les aéroports, les zones
portuaires, etc. Toutefois, nous avons
voulu aller plus loin que ce que
prévoit le Code.
Nous avons dématérialisé les procédures de la rédaction du cahier
des charges et de la publication de
l’appel d’offre jusqu’à l’établissement du procès-verbal de la commission des marchés. Ce n’est pas
neutre. Cette approche oblige les
chambres de commerce à changer
leur manière de traiter les marchés
publics. Ceux-ci deviennent visibles
à l’échelle nationale. Pour les PME,
c’est un avantage. Non seulement
les appels d’offre leur deviennent
plus accessibles, mais elles peuvent
y répondre plus facilement. Par
ailleurs, la dématérialisation de la
chaîne complète permet d’automatiser aussi les étapes de la gestion documentaire, de l’archivage.
Où en êtes-vous dans le domaine
de la dématérialisation ?
J.-F. B. : C’est une autre des applications que nous avons mises en
place, notamment pour la dématérialisation des marchés publics.
Les CCI sont soumises au Code des
PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHY CAULIER
* Afnet : Association française des utilisateurs du Net.
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
TENDANCES
Les chambres de commerce et d’industrie en France
5
Tendances
<
Enquête Paribas Lease Group >
Les PME tirent
mieux parti
d’Internet
Presque toutes connectées, les PME font évoluer leur
manière d’utiliser Internet. Un plus grand nombre
d’employés y accède pour des usages qui englobent
désormais les aspects commerciaux.
il fallait retenir un seul
enseignement de tout
ce que nous apprennent les patrons de
PME-PMI de 6 à 200 salariés par
cette enquête, ce serait de l’omniprésence d’Internet.” Vincent
Becquey, directeur de la communication de BNP Paribas Lease
Group, résume ainsi l’enquête annuelle sur l’utilisation des technologies de l’information et de la
communication, réalisée auprès
des PME et PMI (*). Car si le taux
de connexion à Internet est, depuis trois ans déjà, de 93 %, les
usages évoluent.
Derrière le courrier électronique
(84 %), d’autres secteurs progressent : la recherche d’informations
(77 %), la consultation de comptes
et les opérations bancaires (72 %)
et surtout les relations clients-fournisseurs (67 %). Et l’on peut également souligner qu’une PME sur
trois utilise les sites d’appels d’offre
en ligne, ce qui constitue un vrai
décollage (+ 11 points en deux ans).
La méfiance vis-à-vis des usages
d’Internet par les salariés reste
pourtant tenace. Seule une PME
sur trois ouvre l’accès à tous ses
membres. Le dirigeant ou son secrétariat en sont les principaux
bénéficiaires (86 %), devant l’encadrement (51 %). Autre évolution
notable, la généralisation des accès
à haut débit. Trois PME sur quatre
en bénéficient (+ 13 points en un
an, + 47 points en trois ans !)
Mais c’est dans le domaine des
sites Internet que l’on peut pointer le vrai déclic. Car si le nombre
de PME disposant d’un site progresse peu (+ 3 % à 55 %), la manière de l’envisager évolue. En
2003, 40 % des sites n’étaient que
rarement mis à jour. Ils ne sont
plus que 28 %. Conséquence lo-
TENDANCES
“S’
6
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
gique, les “micro-sites” de moins
de six pages sont en recul : 44 %
au lieu de 48 % en 2003. Si le rôle
de vitrine reste important, les fonctions plus concrètes prennent du
poids. Plus d’un dirigeant sur deux
(55 %) attend de son site qu’il procure des services à ses clients et
plus d’un sur trois (35 %), qu’il recueille des commandes et des réservations (même si seulement
6 % des sites disposent d’une fonction de paiement en ligne).
La sécurité prise en compte
En peu d’années, la sensibilisation aux questions de sécurité a
beaucoup progressé. Désormais,
neuf PME sur dix possède un an-
<
La fameuse “fracture numérique” est en passe d’être réduite. Les trois-quarts
des PME sont désormais connectées à Internet par une liaison à haut débit.
Mais d’importantes disparités subsistent entre les régions.
■
tivirus, et 77 % disposent d’une
procédure de mise à jour automatique, alors qu’elles n’étaient
que 70 % en 2003. La sauvegarde,
l’autre pan de la sécurité, est également devenue un réflexe salutaire pour une majorité de PME.
82 % d’entre elles ont mis en place
une procédure de sauvegarde. Ce
qui n’empêche pas les problèmes
de survenir encore fréquemment.
Au cours de l’année, une PME sur
sept a été victime d’une panne
liée à un virus, et près d’une sur
cinq d’un problème matériel.
PATRICE DESMEDT
(*) Enquête menée chaque année au mois
de décembre auprès des patrons de PME
et de PMI de 6 à 200 salariés. 93 000 entreprises françaises et 1 500 allemandes,
espagnoles et italiennes. Les résultats
présentés ont été obtenus à partir des
5 700 premières réponses reçues.
Baromètre Fiducial - Ifop >
Les TPE s’approprient
l’outil informatique
e 17e baromètre trimestriel FiducialIfop de conjoncture
des TPE (*) complète
et confirme l’enquête BNP Paribas Lease Group effectuée auprès des PME. Les entreprises
de moins de vingt salariés sont
très largement informatisées
(79 % pour l’ensemble, contre
60 % en 2001, et 95 % pour les
plus de neuf salariés) et majoritairement connectées à Internet (65 %, contre 40 % en 2001).
Et un peu plus d’une sur quatre
possède un site Web. Les TPE
n’hésitent pas à investir, puis-
L
qu’une sur quatre a acheté au
moins un ordinateur dans les trois
derniers mois.
Si le premier usage de l’informatique demeure la bureautique
(88 % pour rédiger des courriers),
l’ordinateur est également mis à
contribution pour gérer les commandes et la facturation (82 %),
effectuer la comptabilité (76 %).
Seule la paie est très en retrait :
seulement 22 % des TPE ont recours à un logiciel pour s’acquitter de cette tâche.
Les TPE se sont également approprié Internet. Pour le courrier électronique, bien sûr (91 % des connec-
tés), mais aussi pour la recherche
d’informations (91 % également),
pour la consultation de sites professionnels (89 %), ainsi que pour
pour réserver, passer des commandes ou acheter à distance
(63 %) et consulter et gérer des
comptes bancaires (62 %).
P.D.
* Etude téléphonique réalisée auprès d’un
millier de dirigeants de TPE. L’échantillon
d’entreprises est structuré selon la
méthode des quotas, raisonné sur les critères suivants : le secteur d’activité des
entreprises, la taille de l’entreprise, la
région d’implantation de l’entreprise.
PME - PMI
Tendances
<
Haut débit >
Les disparités mises à nu
Une étude du cabinet Tactis confirme qu’il ne fait pas bon être isolé pour bénéficier
d’une offre d’accès à Internet compétitive. Mais elle prouve aussi que le monde du haut
débit est plus complexe qu’il n’y paraît.
L
TENDANCES
Technologies alternatives
8
La première englobe Paris, ses quartiers d’affaires de périphérie (La
Défense, Issy-les-Moulineaux, Boulogne...) et, plus surprenant, des
zones couvertes par des opérateurs
qui proposent, outre le DSL, des
technologies alternatives comme
la boucle locale radio (BLR). Zones
qui peuvent être de petites villes
de province. Le second ensemble
couvre les centres de dix grandes
agglomérations (Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Nantes,
Nice, Strasbourg, Toulon, Toulouse).
Le troisième lot rassemble les communes périphériques de ces dix
villes et les zones non dégroupées
bénéficiant d’une couverture BLR.
Les autres secteurs dégroupés, c’està-dire, là, où des opérateurs alternatifs installent leurs propres équipements télécoms dans les
répartiteurs de France Télécom,
n’arrivent donc qu’en quatrième
position. Juste devant les zones
grises qui bénéficient du seul DSL
de l’opérateur historique et des
zones blanches qui ne sont cou-
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
Tarif mensuel moyen constaté pour chaque zone
(service professionnel 1 Mbit/s symétrique garanti)
auprès des opérateurs alternatifs à France Télécom
Tarif minimum Tarif maximum
(€ HT/mois)
(€ HT/mois)
Tarif moyen
(€ HT/mois)
870 €
610 €
540 €
870 €
660 €
660 €
1 140 €
710 €
“Zone noire 4”
720 €
1 200 €
800 €
“Zone grise”
800 €
1 500 €
930 €
1 850 €
2 700 €
2 000 €
“Zone noire 1”
290 €
“Zone noire 2”
“Zone noire 3”
“Zone blanche”
Source : Tactis décembre 2004.
vertes que par des liaisons spécialisées et par le satellite.
La BLR sort grandie par l’étude. La
technologie d’accès par ondes radio
a été très critiquée depuis l’explosion de la bulle des télécoms,
notamment parce que la plupart
des opérateurs ayant obtenu une
licence ont préféré jeter l’éponge.
Mais ce rapport montre que là,
où existent des offres alternatives
au DSL, les tarifs proposés aux
PME sont plus intéressants. Or
parmi elles, le câble a peu de succès en France et les liaisons optiques sont très localisées et peu
accessibles aux petites entreprises.
Reste donc la BLR qui, en outre,
s’apprête à vivre une seconde jeunesse avec l’arrivée de la technologie WiMax et l’attribution de
nouvelles fréquences radio.
<
Des six zones présentées par Tactis ressortent six gammes de prix
(voir le tableau ci-dessus). Sauf
chez l’opérateur historique qui
adopte une politique de péréquation tarifaire. Il propose donc
la même offre DSL sur tout le territoire. A noter que son prix de
985 euros, pour une liaison SDSL
à 1 Mbit/s garanti, est supérieur
à la moyenne des six opérateurs
alternatifs interrogés par Tactis
quelle que soit la localisation. Ce
qui ne veut pas dire que France
Télécom propose les tarifs les plus
élevés du lot.
Dernier enseignement. “Il faut
noter que les territoires en zone
blanche ne sont pas exclusivement des communes à dominante
rurale, précise l’étude. Dès lors
qu’une PME se situe en dehors de
Altitude Télécom
a PME parisienne a davantage de chance de
trouver une offre d’accès à Internet haut
débit compétitive que l’entreprise
installée en zone rurale. Ce n’est
pas un scoop que nous livre une
récente étude du cabinet Tactis (*)
pour l’Afors (Association française
des opérateurs de réseaux et de
services de télécommunications).
Mais le rapport ne se contente pas
de ce constat. Il montre que les
disparités tarifaires et technologiques existent aussi au sein même
des ensembles géographiques censés être homogènes.
On dénombre traditionnellement
trois secteurs types : les zones les
mieux desservies que l’on qualifie de noires (grandes agglomérations), les grises (villes moyennes)
et les blanches totalement oubliées
par les opérateurs (zones rurales).
D’après les conclusions du rapport, il faudrait en fait en distinguer six.
La boucle locale radio présente le double
avantage de desservir en haut débit
les zones rurales et de faire pression sur
les opérateurs DSL pour qu’ils baissent
leurs tarifs dans les agglomérations.
(Ici, une antenne WiMax)
■
la sphère d’influence du DSL, elle
ne peut bénéficier d’un tarif préférentiel. Rappelons que pour
qu’une PME puisse disposer d’une
offre à 1 Mbit/s garanti et symétrique, il convient qu’elle se situe
suffisamment près du répartiteur
d’abonnés auquel elle est rattachée (à moins de deux kilomètres
environ à vol d’oiseau).”
Il ne faut pourtant pas précipiter
le déménagement pour autant. La
technologie RE-ADSL (Reach Extended ADSL) ne devrait pas tarder à faire ses premiers pas pour
combattre l’atténuation du signal,
qui limite la portée des paires de
cuivre téléphonique et empêche
les malchanceux des villes de bénéficier d’une offre haut débit.
OLIVIER DESCAMPS
(*) “Analyse territoriale de la concurrence
en matière d’accès haut débit pour les
PME”, rapport disponible sur le site de
l’Afors : (www.aforstelecom.fr)
Télécommunications >
Les collectivités autorisées à fournir
des réseaux sur leur territoire
our développer l’accès aux communications haut débit et
stimuler la concurrence, les collectivités locales –
situées dans des zones blanches
ou grises – peuvent désormais
proposer des réseaux actifs sur
leur territoire (lire page 10). Jusqu’à récemment, elles pouvaient
P
seulement fournir l’infrastructure,
aujourd’hui, elles peuvent revendre des services comme l’utilisation de la bande passante.
Selon La Lettre de l’ART, la loi
pour la confiance dans l’économie numérique, adoptée le 21
juin 2004, autorise les collectivités à mettre ces réseaux à la
disposition d’opérateurs de té-
lécoms. En cas d’absence de candidats à l’exploitation, les collectivités peuvent devenir ellesmêmes opérateurs. Seules
conditions, l’établissement d’un
réseau ne doit pas nuire aux
éventuels réseaux déjà en place,
et les tarifs ne doivent pas être
inférieurs à ceux d’opérateurs
présents sur la même zone. A.C.
PME - PMI
Tendances
<
Internet >
Brèves
Quand les collectivités
locales se font opérateurs
de télécoms
Du 12 au 16 avril, à Lyon, fédérations professionnelles
et associations de collectivités territoriales
mettront en contact élus, entreprises et fournisseurs
de technologies. Avec l’ambition de déboucher
sur des solutions numériques concrètes pour
les communes et les PME.
Saint-Jean-d’Alcapiès,
commune aveyronnaise de 218 habitants,
l’accès au haut débit
est opérationnel depuis octobre
2004. Si ce simple énoncé ne révèle a priori rien d’extraordinaire,
cette liaison haut débit se distingue pourtant par l’identité de
son architecte. C’est la mairie de
Saint-Jean-d’Alcapiès qui s’est ellemême constituée opérateur pour
ouvrir ce canal de communication aux familles de son village.
A la faveur d’une législation entrée en vigueur l’an passé (*) (lire
également page 8), les collectivités territoriales peuvent en effet
investir dans des infrastructures
dans des régions où les liaisons
ADSL, notamment, tardent à être
installées. Le succès de l’initiative
s’est répandu. “Le répondeur de
la mairie reçoit depuis de nombreux appels de communes souhaitant se renseigner sur le projet”, relate Jean-François Archer,
commissaire du colloque Télécommunications et collectivités
territoriales (TCT), une manifestation qui se tiendra à Lyon (à Eurexpo, du 12 au 14 avril), et au
cours de laquelle Jérôme Rouve,
maire de Saint-Jean-d’Alcapiès
viendra apporter son témoignage.
A l’origine de ce colloque se trouvent des associations de collectivités territoriales comme l’APVF
(Association des petites villes de
France), le conseil régional RhôneAlpes ou Grand Lyon, ainsi que
des groupements professionnels
tels que la FICOME (Fédération
interprofessionnelle de la communication d’entreprise).
Pendant trois jours, ces différents
TENDANCES
A
10
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
acteurs viennent à la rencontre
des élus locaux et des PME, avec
l’objectif de leur apporter des solutions concrètes. “Depuis le 1er
janvier 2005, les collectivités locales doivent pouvoir recevoir sur
Internet les réponses aux appels
d’offre qu’elles ont lancés, cite en
exemple Jean-François Archer. Le
développement des liaisons Internet doit aussi leur permettre
de renforcer le lien social avec
leurs administrés.”
Les conférences et ateliers du colloque TCT aborderont ces questions sous leurs aspects juridique
économique et technique. Dans
un village communicant de 100
m2, installé par le CNES (Centre
national d’études spatiales), s’illustreront les différents types de liaisons à déployer dans la ville. On
<
➜ Offres haut débit chez
Club Internet
Le fournisseur d’accès
Internet propose de nouveaux forfaits ADSL avec
VoIP, pouvant intéresser les
professionnels. En zones
dégroupées, ces forfaits
commencent à partir de
19,9 € par mois, pour un
débit allant de 512 Kbit/s à
8 Mbit/s. En zone non
dégroupée, les tarifs commencent à 34,9 € mensuels.
DR
➜ Une conférence pour les
■ Deux mille élus locaux ou responsables
des nouvelles technologies au sein
d’une collectivité locale sont attendus
au colloque TCT (Télécommunications
et collectivités territoriales) à Lyon,
un rendez-vous placé sous le patronage
du ministère de la Recherche
et des Nouvelles Technologies
et du ministère de la Fonction publique
et de la Réforme de l’Etat.
y verra un point d’accès satellite,
installé à la mairie, porter les communications par voie hertzienne,
filaire, liaisons sans fil (Wi-Fi) ou
CPL (courant porteur en ligne),
vers l’école, l’office du tourisme,
la zone d’activités industrielle, le
centre médico-social, la médiathèque ou vers les familles.
MARYSE GROS
(*) Article L-14-25 du code général des
collectivités territoriales (CGCT).
utilisateurs de Filemaker
Editeur d’une solution de
SGBD destinée au développement d’applications sur
Macintosh et PC, Filemaker
organise une conférence
pour ses utilisateurs les
2 et 3 avril 2005 à Honfleur
(Normandie). Le prix de la
conférence, hébergement
inclus, est de 289 € HT.
www.filemaker.fr
➜ Trouver facilement
les appels d’offre publics
Avec le moteur de recherche
des marchés plublics en
ligne www.e-marchespublics.com, les entreprises
peuvent consulter librement
les appels d’offre publics. Le
site propose un système
d’alertes gratuit, ou chaque
parution pertinente pour
l’activité de l’entreprise
génère un courriel.
Démarches >
Microsoft aide les PME
a obtenir des subventions
inititative peut paraître paradoxale.
Microsoft Europe a
décidé d’aider les
PME du Vieux Continent à obtenir des subventions de
l’Union européenne. Subventions qui sont généralement
honnies de l’autre côté de l’Atlantique... Mais, pragmatique,
Microsoft a lancé une initiative intelligente, Cap Subventions Union européenne, en
L’
partenariat avec des acteurs publics et privés. Au départ, il y a
un constat : entre 2000 et 2006,
l’Union européenne a prévu de
débloquer 117 milliards d’euros,
dont 9,4 milliards pour la France.
Mais seulement 45 % des PME
ont connaissance de l’existence
de ces fonds, et 4 % déposent un
dossier. Au final, environ le quart
du montant des subventions n’est
pas alloué. Microsoft a donc créé
un site Web qui permet, en
quelques clics, de découvrir les
7 000 différentes subventions européennes. Avec le Cap Subventions, les PME et les collectivités
locales disposent d’informations
pour les guider dans leur démarche, évaluer leurs droits et
consulter une présentation détaillée des initiatives financières
disponibles. Microsoft a également des conseillers qui pourront apporter une aide rémunérée au résultat.
P.D.
PME - PMI
Tendances
Prestations >
<
Brèves
Cent jours pour installer
une gestion des ressources
humaines
> Francois Boulet,
directeur associé
de CBL Consulting :
“Nous vendons
notre portail RH
sous forme de
solution, sans coût
de maintenance
associé.”
➜ Les RH en pratique dans
DR
Les prestations de
conseil accompagnant
l’installation des progiciels
doivent être adaptées au
budget de la PME, fût-elle
de bonne taille. CBL
Consulting a élaboré une
offre autour de SAP RH.
our ajuster au budget
d’une grosse PME un
progiciel visant la
grande entreprise, CBL
Consulting mise sur son expérience
du terrain. Cette société de conseil
en SIRH (*) installe SAP RH en
moins de cent jours (gestion administrative des salariés, organigramme hiérarchique, gestion des
temps, paie et, en option, suivi de
la formation et du recrutement).
Son offre d’intégration HRSMB
(Human Resources Small and Medium Business) vise des PME réalisant entre 20 et 80 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour
réduire la durée du projet, le prestataire ne joue pas sur la préconfiguration. “D’une paie à l’autre,
d’un SIRH à l’autre, il n’est pas
possible d’appliquer un préparamétrage à des entreprises qui ont
P
<
des organisations différentes,
même lorsqu’elles appartiennent
au même secteur d’activités”, explique François Boulet, directeur
associé de la société de conseil.
Un portail RH
CBL Consulting remplit avec la
PME un questionnaire de cinq
cents items, élaboré à partir des
situations déjà rencontrées. Cette
étape préalable (deux jours en
moyenne) contribue à réduire le
délai d’installation du progiciel.
Hors coût de licence, l’offre HRSMB
revient à environ 80 000 euros.
Parallèlement, CBL Consulting a
élaboré HRQM, un portail RH reposant sur des outils en Open
Source dont MySQL et le langage
PHP. En y connectant des fonctions choisies de son SIRH, chaque
entreprise peut se constituer un
portail personnalisé. “Cette offre
ne comporte pas de coût récurrent, précise François Boulet. Au
bout d’un an, si l’entreprise connaît
PHP, elle se débrouille seule.”
Le coût du portail est évalué à
30 000 euros. Mais il peut démarrer à 15 000 euros, quel que
soit le nombre d’utilisateurs, s’il
se limite à quelques fonctions,
par exemple la saisie des congés,
avec workflow de validation.
Parmi les PME clientes de CBL
Consulting figurent des sociétés
comme Pont du Gard (70 salariés
permanents) et l’industriel Griset
(280 personnes et environ 75 millions d’euros de chiffre d’affaires).
MARYSE GROS
(*) SIRH : système d’information pour les
ressources humaines
Stockage >
TENDANCES
Plus un doute sur iSCSI
12
n annonçant avoir
franchi la barre des
mille configurations
iSCSI installées, Network Appliance vient de confirmer ce que l’on savait déjà avec
plus ou moins de certitude. Le
protocole phare des réseaux de
stockage (SAN) d’entrée de
gamme est désormais parfaitement intégré au paysage informatique. Pourtant, les débuts
furent laborieux. En annonçant
E
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
la première baie iSCSI (TotalStorage 200i) dès le début 2001, IBM
avait suscité l’espoir... avant que
les utilisateurs ne constatent que
ce premier jet n’était qu’un bricolage reposant sur un pilote logiciel ralentissant fortement les
opérations de stockage.
Il aura finalement fallu attendre
deux ans de plus pour que l’IETF
ratifie le standard et que tous les
constructeurs, petits et grands,
sortent leurs produits iSCSI. Mais
➜ Les PME adoptent le sans fil
Les projets liés à la mobilité
se multiplient. Y compris
dans les PME de 50 à
299 personnes, si l’on
en croit une enquête de
Comm’Back. La société
d’études relève que 47 %
des entreprises qui ont mis
en place des réseaux sans fil
faisaient partie de ce
segment. En tête, l’industrie
avec 32 % du marché,
puis la santé avec 16 % et
l’administration avec 15 %.
En tout, la mobilité représente 23 % des projets
concernant les réseaux
identifiés en janvier 2005.
aujourd’hui, il n’y a plus de doute
sur le sérieux et sur la pérennité
du protocole. Le géant du stockage, EMC, vient d’ajouter un
support natif iSCSI à ses Clariion,
comme il l’avait déjà fait pour
le reste de ses baies. Et parmi ses
clients, NetApp compte des PME,
mais aussi des grandes organisations comme la Bibliothèque
Nationale de France qui crédibilise encore un peu plus la technologie.
O.D.
les petites PME
Sur le Web, le Kiosque
PME d’ADP-GSI
(www.kiosquepme.com)
délivre des conseils aux
entreprises de moins de
200 salariés. On y trouve
un bulletin de paie expliqué,
des dossiers thématiques
et un calendrier social
rappelant quand il convient
de préparer, déclarer et payer
les diverses tâches administratives. Spécialisé dans
l’externalisation des processus RH, ADP-GSI en profite
pour présenter le détail de
son offre de logiciels et de
services pour les PME.
➜ Bientôt des processeurs
bi-cœurs
AMD puis Intel ont annoncé
l’arrivée prochaine de
processeurs bi-cœurs.
Concrètement, les fondeurs
associent au sein d’un même
boîtier deux processeurs,
ce qui permet aux fabricants
d’ordinateurs de doubler
le nombre de processeurs
sans avoir à modifier leurs
machines. AMD livre déjà à
ses partenaires des exemplaires de présérie, en
attendant l’arrivée
commerciale cet été. Ces
processeurs sont destinés,
dans un premier temps, aux
serveurs et aux stations de
travail. Car aujourd’hui, les
applications standards pour
le poste individuel ne savent
pas tirer parti d’une architecture multiprocesseur.
PME - PMI
Dossier >
Mobilité
En détail
➜ TABLEAU DE L’OFFRE
La mobilité
Prêt-à porter et solutions
sur mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 16
➜ LE POSTE DE TRAVAIL
Le choix du matériel est dicté
par l’application . . . . . . . . . . . . . . . p. 18
n’est pas un gadget
Témoignage : des PC Tablette
pour BCA Expertise . . . . . . . . . . . p. 20
Témoignage : Le Défi a centralisé
son informatique . . . . . . . . . . . . . p. 20
I
➜ SE CONNECTER
Des connexions tous azimuts . . . p. 22
➜ APPLICATIFS PDA
Des logiciels qui se rapprochent
du terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24
➜ SYNCHRONISATION
Gérer les contraintes liées
à l’accès distant . . . . . . . . . . . . . . p. 26
➜SÉCURITÉ
Fujitsu-Siemens
Le nomade de tous les dangers . . p. 28
PME - PMI
l y a encore peu, je considérais le thème de la mobilité
surtout comme un slogan. Un
leitmotiv utilisé par les hommes
de marketing pour vitaminer
leurs ventes. Tous les fournisseurs d’informatique cherchaient à vendre la mobilité : les
fabricants avec les assistants
personnels, micro-ordinateurs
portables et serveurs, les éditeurs avec les solutions pour
gérer les outils des travailleurs
nomades, les opérateurs de télécommunication avec leurs
nouveaux forfaits de troisième
génération. Une débauche
d’énergie pour nous convaincre
qu’il est indispensable de rester, à chaque instant de la journée et quel que soit le lieu,
connecté au cerveau informatique de notre entreprise.
Bref, j’étais sceptique. Puis j’ai
changé d’avis. Ma nouvelle posi-
tion vis-à-vis de la mobilité, je l’ai
forgée au fil de mes visites dans
des PME et des PMI utilisatrices
de solutions adaptées aux
nomades. Parfois depuis longtemps, souvent avec pragmatisme. Pour gagner du temps,
réduire les déplacements, supprimer les ressaisies inutiles.
Les solutions mises en œuvre
sont multiples. Car si l’accès à
distance aux ressources informatiques par l’intermédiaire
d’une connexion téléphonique
“3G” est La solution pour certains, d’autres préfèrent un PC
Tablette et une connexion sur
le réseau téléphonique classique. Puisqu’il n’existe pas de
solution universelle, nous avons,
dans ce dossier, présenté les
principales briques qui participent à l’édification d’une solution de mobilité.
PATRICE DESMEDT
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
15
> Dossier
Mobilité
Panorama
<
Outil de travail
Développement et applications
Technologies d’accès
Extended Systems
iAnywhere Solutions
IBM
Interscan Systèmes
Microsoft
Microsoft
Oracle
Raisonnance
Syllem (ancien. Palmware)
Produit
Plateforme Aladdino (intranet/CRM mobile)
Mobile Studio (C++BuilderX Mobile Edition,
JBuilder ME, C++Builder ME)
OneBridge (Integration Server,
Mobile Data Suite, Presentation Server)
M-Business Server Application Edition,
M-Business Server Web Edition
WebSphere EveryPlace
Mesoke 2.0 (générateur d'applications
pour Windows CE)
SDK Windows Mobile 2003 (pour Pocket PC,
pour Smartphone)
.NET Compact Framework, Smart Device
Extensions pour Visual Studio .NET
Oracle 9i AS Wireless Edition
Wireless Designer, WirelessPro
XS-cBuilder, VGA2, XS-Pack (solution packagée)
Bases de données pour applications mobiles
Fournisseur
iAnywhere Solutions
IBM
Microsoft
Oracle
Produit
SQL Anywhere Studio
DB2 Everyplace
SQL Server CE
Oracle 9i Lite
Outils d'administration de plates-formes mobiles
Fournisseur
Computer Associates
Extended Systems
iAnywhere Solutions
IBM
Marimba
Mobile Automation
Novadigm
XcelleNet
Produit
Unicenter IT Resource Management
OneBridge Mobile Data Suite
et Mobile Groupware
Manage Anywhere Studio
IBM Tivoli Configuration Manager (ITCM)
Marimba Client Management
Mobile Lifecycle Management Suite
Radia
Afaria 5 (dont modules de sécurité)
Distribution d'applications
(mode connecté) ou synchronisation de données
Fournisseur
Axiome Technologies
Citrix
Extended Systems
Microsoft
Mobile Latitude
PeerDirect (Progress Software)
Raisonnance
Wokup
XcelleNet
Communications
Sécurité
>
Environnements de développement d'applications mobiles
Fournisseur
Aladdino
Borland
Progiciels
Produit
M.I.P.S.
Citrix Workforce Mobility Solutions
OneBridge Mobile Solution Platform
Mobile Information Server
Longitude (connexion au SI)
PeerDirect Data Synchronisation
Wireless Mobile
Wokup! Mobility Enterprise Suite
RemoteWare
Prêt-à-porter
et solutions
sur mesure
Les applications mobiles ont su s’adapter aux contraintes
imposées par les terminaux de poche, pour répondre aux
besoins de chaque utilisation.
tinérants par vocation, quefois couplés avec des solutions
les commerciaux et les de géolocalisation.
techniciens de main- En dehors de ces domaines dans
tenance ont été les pre- lesquels les solutions packagées
miers à exploiter des applications sont nombreuses, des projets poncmobiles développées pour des as- tuels ont donné naissance à des
sistants numériques. La taille de développements dont l’usage a
l’affichage n’est pas un handicap ensuite pu s’étendre à d’autres cas
car l’application est adaptée aux d’entreprises. La SSII Abaxia, par
besoins. Si l’écran est très petit, exemple, a développé une série
les données présentées sont li- de solutions pour les collectivités
mitées à l’indispensable et la sai- locales : l’encaissement des places
sie est guidée. Lorsque l’écran est sur les marchés municipaux, la
plus confortable, l’utilisateur dis- gestion des parkings, la centralipose d’une vérisation des repas
table application.
collectifs (canLa taille
Dans les entretines). Pour les lapôts, les prépa- de l’écran n’est pas boratoires pharrateurs de commaceutiques,
un handicap
mandes, quoique
Abaxia a réalisé
sédentaires, utilides outils de
sent aussi depuis longtemps des questionnaires afin de mener des
solutions sur terminaux portables. enquêtes auprès des médecins.
Hors des murs, le suivi des li- Au fil de leurs projets, plusieurs
vraisons et le relevé de données SSII ont ainsi mis au point des
sur le terrain (contrôle de comp- composants génériques ou métier
teurs divers, repérage d’équipe- qu’elles peuvent réutiliser et adapments à réparer, relevé de linéaires ter en fonctions des demandes
dans la grande distribution, en- des entreprises. C’est ce que proquêtes, etc.) font également appel posent des prestataires comme
à des équipements légers. Les lo- Key Consulting, mFactories, Mogiciels correspondants sont quel- bile Latitude, Nogema Ingenierie,
I
“
”
Des assistants numériques
communicants
PANORAMA
Synchronisation de messagerie et fonctions de bureau mobile
16
Fournisseur
Abaxia
Alma
Cambos Consulting
Ezos
iAnywhere Solutions
INES
Integro Networks
Ipracom
Wokup
Produit
Kits de connexion GPRS, GSM, e-mail…
Be-Mobile (synchronisation de messagerie)
Solution de messagerie mobile
EzWap (navigateur Web), SmartMMS
(client MMS)
Pylon (Conduit, Pro, Anywhere,
Application Server)
INES.MobileMail, iNES.ContactManager
Universal PIM Connector
Ipra*Cool, Ipra*Box
Wokup! Mobility Enterprise Suite
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
➜ Il ne suffit pas d’être mobile, il faut aussi pouvoir communi-
quer facilement. Pour se connecter au siège, expédier des
courriels et en recevoir, ou rechercher une information sur
le Web. Or, dans ce domaine, le paramétrage des assistants
numériques n’est pas toujours une partie de plaisir. Pour
effectuer ces procédures rébarbatives, les opérateurs livrent
des kits de connexions GPRS pour la messagerie et pour l’accès à Internet. Ces kits s’installent sur le Pocket PC ou le Palm
et exécutent automatiquement les paramétrages nécessaires.
C’est aujourd’hui l’une des principales activités d’Abaxia,
spécialiste des applications mobiles.
PME - PMI
Mobilité
Panorama
Outil de travail
Technologies d’accès
Solutions destinées aux forces de vente (*)
Fournisseur
Cambos Consulting
Danem
Extended Systems
iAnywhere Solutions
INES
Nomadesoft
Oracle
Page Up
PeopleSoft
Pocket Entreprise
Rayonnance Technologies
SAP
Siebel
Sky Tech
Solo
Syllem ICR
TelyNET
Update
Webtiss Technologies
Produit
Pack Commerciaux
Application de prise de commande (relevés linéaires)
OneBridge Mobile Sales
Mobile Sales 2.3
INES.SalesForce
Mobisystem (vente, relevé de linéaires)
Mobile Sales (Oracle eBusiness Suite)
MyTailor
PeopleSoft Mobile Sales
Solutions d'aide à la vente
Harmonie Forces de vente
MySAP Mobile Business (Mobile CRM)
Siebel Sales Handheld et Wireless
Applications pour forces de vente
Aquarelle
XS-SFA, XS-CRM for Siebel
TelyNET Sales
Update.pda
Solution pour forces de vente
Solutions pour le transport et les techniciens de maintenance (*)
Fournisseur
Cambos
Corim Solutions
Danem
Délia Systems
Extended Systems
Grizzli Mobile Systems
Ipracom/Mobiloc
mFactories
Mobile Latitude
Mobile Latitude
Mov'age
Nomadesoft (ICR)
Oracle
Page Up
PeopleSoft
Rayonnance Technologies
Retriever et Intergraph
Sky Tech
TelyNET
Webtiss Technologies
Produit
Pack Techniciens
NewMaint, NewMaint Services
Applications pour livreurs, pour techniciens
de maintenance
Opti Time Mobility (planification en temps réel)
Mobile Service
Grizzli Dispatch (gestion des livraisons)
Mob'e-Form (transmission de formulaires)
mMaintenance (interventions chez les clients)
Call-eTrack Pointage et Call-eTrack chauffeur
(livraisons)
Solution pour techniciens de maintenance
Tour Companion (géolocalisation pour livraisons
et techniciens)
Mobisystem (Mobiuser pour maintenance et livraisons)
Oracle Mobile Field Service pour Palm (maintenance)
Psycopie (maintenance), GesPOT (relevés),
PSILivr (livraisons)
PeopleSoft Mobile Field Service (maintenance)
Harmonie Techniciens de Maintenance,
Harmonie Transport
Retriever Service + Maps
Applications pour service après-vente, relevés,
questionnaires
TelyNET Field Service (maintenance)
Solutions de transport, logistique et interventions
Progiciels
Communications
Dossier >
Sécurité
Applications pour la logistique en entrepôts
Fournisseur
CGx
Danem
IER
Interscan Systèmes
Nomadesoft (ICR)
Oracle
SAP
Sky Tech
Produit
GEOSuivi-logistique
Application pour personnel d'entrepôts
Visual Stocks
Stacks pour transactions avec PGI (SAP, Baan, JDE)
Mobisystem (Mobiuser pour stocks et inventaires)
Mobile Supply Chain
Mobile Supply Chain Management
Applications d'inventaire et de préparation
de commandes
Weestok 210, 110, 120 (inventaires de stocks)
Weelog
Autres types de solutions métier
Fournisseur
Abaxia
Cambos Consulting
iAnywhere Solutions
Isagri
mFactories
Produit
Applications pour collectivités locales
Pack Enquêteur (sondages)
Mobile Inspection (gestion d'inspections)
Solutions pour les agriculteurs
mBTP (outil de gestion de chantier)
Les offres UMTS
Opérateur
Carte
Prix de la carte
Forfait 2h
Forfait 4h
Forfait 5h
Forfait 8h
Forfait 10h
Forfait 12h
Forfait 16h
Forfait 20h
dépassement
Option ajustement
Option forfait unique
Option report des minutes
forfait 100 Mo
forfait 300 Mo
Orange
Mobile PC Card 3G
199 € HT
30 € HT
50 € HT
70 € HT
0,125 € HT/minute
3 € HT
3 € HT
non
40 € HT
70 € HT
SFR
VMCC 3G/GPRS
349 € HT
20 € HT
25 € HT
–
40 € HT
–
55 € HT
70 € HT
–
0,12 € HT/minute
–
–
1,22 € HT
–
–
Les offre GPRS
Opérateur
Les cartes
Prix
Forfait 5 Mo
Forfait 10 Mo
Forfait 20 Mo
Forfait 50 Mo
Forfait 60 Mo
Forfait 300 Mo
Dépassement
Prix Wi-Fi
Bouygues Telecom
Bouygues Digital Haut Débit
169 € HT
15 € HT
–
32 € HT
50 € HT
–
73 € HT
entre 0,0015
et 0,0025 € HT/Ko
0,17 € HT/minute
SFR
VMCC GPRS/WiFi
199 € HT
15 € HT
20 € HT
30 € HT
–
55 € HT
80 € HT
0.0024 € HT /Ko
0,17 € HT/minute
Noma@d Consulting, Resonance
Technologies, Sky Tech ou Webtiss Technologies.
Mode connecté
ou déconnecté
Plus spécialisé, l’éditeur Isagri se
consacre au secteur agricole. Avec
ses solutions, le cultivateur consigne
sur Pocket PC les interventions qu’il
effectue aux champs (traitements
phytosanitaires), à la vigne ou à
l’étable (événements de reproduction, sanitaire).
Il arrive que l’application mobile
fonctionne à la fois en mode
PME - PMI
connecté et déconnecté (on-line et
off-line). En mode connecté, l’utilisateur accède au système d’information de l’entreprise, à partir
de son équipement portable, et effectue toutes ses opérations directement : consultation de la base
de clients, vérification du stock,
etc. Selon les droits qui lui sont
accordés, il accède à tout ou partie des fonctions de l’application
centrale. L’inconvénient de ce mode
est d’obliger l’utilisateur à maintenir une liaison téléphonique qui
peut être coûteuse (connexions depuis l’étranger, notamment).
L’autre solution consiste à tra-
vailler en mode déconnecté sur
l’ordinateur mobile, puis à synchroniser ses données avec celles
de l’application centrale. De nombreux outils permettent d’une part,
de déployer les applications fixes
sur des équipements portables et,
d’autre part, de synchroniser les
données entre l’équipement distant et le siège.
Certaines solutions, destinées à
fonctionner surtout en mode
connecté, se limitent à des fonctions classiques de productivité
personnelle (agendas, gestion de
contacts, messagerie) avec des synchronisations à chaque connexion.
En revanche, les logiciels conçus
d’emblée pour la mobilité embarquent un jeu complet de fonctions, comparables à celles qui
sont disponibles sur un poste fixe :
fichiers clients, fichiers articles,
liste de tarifs, configurateur d’offres,
etc. L’utilisateur dispose ainsi localement de tous les éléments dont
il a besoin pour travailler.
Il existe sur le marché un choix
d’environnement complet pour
développer +des applications mobiles et plusieurs solutions de base
de données adaptées aux capacités des terminaux portables.
MARYSE GROS
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
PANORAMA
(*) voir aussi pages 24-25
17
> Dossier
Mobilité
Panorama
<
Outil de travail
Terminal utilisateur
Technologies d’accès
Progiciels
Communications
>
noter quelques informations sur
le terrain, que ce soit dans les allées d’un hypermarché, dans une
forêt ou sur un chantier. On peut
s’en servir debout, éventuellement
en parlant avec un interlocuteur,
sans que sa présence ne forme
une barrière. Principale limite des
assistants personnels, plus que
leur puissance de calcul, leur écran.
Pour être réellement efficaces, ils
doivent bénéficier d’applications
spécialement conçues pour eux,
ou tout au moins dotées d’une interface spécifique (lire page 24).
Le choix du matériel
est dicté par l’application
Le travailleur nomade dispose pour travailler de trois familles de terminaux :
les micro-ordinateurs portables, les assistants personnels et les téléphones
évolués, ou “smartphones”. Le choix du produit dépendra du type d’application
et de ses conditions d’utilisation.
lément le plus évident
de la mobilité, le terminal peut prendre diverses formes. Et si l’on
parle beaucoup des “smartphones”,
c’est-à-dire des téléphones évolués,
et des assistants personnels communicants, le micro-ordinateur
portable demeure le plus employé.
Car il est polyvalent, offre un grand
confort d’utilisation et évite surtout de modifier les applications.
Et, par l’ajout d’une carte de téléphonie de type GPRS ou de réseau
local Wi-Fi, n’importe quel portable se transforme en un outil efficace de mobilité. Ses défauts sont
liés à ses atouts : il ne peut être
utilisé debout et ne peut se porter que dans une sacoche.
Les utilisateurs se déplaçant fréquemment préféreront un modèle
léger, moins de deux kilos. La taille
de l’écran (en général 12 pouces
au lieu de 15, mais on notera le
Fujitsu-Siemens Lifebook S, 1,7 kg
avec un écran de 14 pouces) et le
confort du clavier en pâtissent,
mais les performances seront suffisantes pour une utilisation professionnelle. Avec le nombre grandissant de points d’accès public
de réseaux sans fil, il est préférable
d’opter pour un modèle avec l’accès à un réseau Wi-Fi (802.11b ou
802.11g) intégré, afin de conserver
OUTIL DE TRAVAIL
E
18
Sécurité
Le Lifebook Série S de Fujitsu
Siemens est un bon exemple de
micro-ordinateur pour nomade.
Il allie la légèreté (1,75 kg),
le confort (écran de 14,1 pouces)
et la performance (Pentium M
dans une architecture Centrino)
■
DR
Un champ d’application
plus restreint
le connecteur PCMCIA libre pour
une autre carte, par exemple GPRS
voire UMTS (dite “3G”).
Dernier avantage du micro-ordinateur portable, sa polyvalence.
Avec l’ajout éventuel d’un écran
et d’un clavier externe, il pourra
remplacer la machine de bureau.
Il constitue au final une solution
économique.
Les assistants personnels communicants quant à eux méritent l’appellation “ordinateur de poche”,
utilisée par certains constructeurs.
Ils sont suffisamment performants
pour supporter des applications
métiers, au-delà de leur tâche première – mais très réductrice –
d’agenda électronique. Certains
peuvent également faire office de
téléphone, pas tant pour mener
des conversations – leur format ne
les rend pas très pratiques d’utilisation – mais surtout pour se
connecter par une liaison GPRS
au serveur de l’entreprise.
Véritable outil de mobilité, l’assistant personnel est idéal pour
Les smartphones, enfin, sont
d’abord des téléphones, mais qui
se parent de certaines des fonctions d’un assistant personnel. La
gamme de Nokia, constructeur
précurseur dans le domaine des
assistants personnels communicants avec son Communicator,
constitue un bon exemple. Nokia
propose une gamme de téléphones, non évolutive mais qui
possède des fonctions d’agenda,
d’envoi de SMS et de courriel et
une gamme de smartphones fonctionnant avec le système d’exploitation Symbian, qui peut supporter des applications et des
téléchargements. Dotés de différents types de connexions (USB,
Wi-Fi, Bluetooth, GPRS), ils se synchronisent facilement avec un PC.
Le Comunicator (aujourd’hui 9210)
se distingue par son clavier complet. Egalement conçu autour du
système d’exploitation Symbian,
il peut supporter des applications
plus lourdes, comme la vidéo.
Mais les dimensions et le poids
de ce terminal l’apparente de fait
plus à une sorte d’assistant personnel qu’à un réel smartphone.
PATRICE DESMEDT
La liaison téléphonique n’est pas indispensable
Avec la généralisation du GPRS
et l’arrivée de l’UMTS, le réseau
de troisième génération (“3G”),
le travail depuis un microordinateur portable ou un
assistant personnel est devenu
possible en mode synchrone.
Et avec une architecture Windows Server Terminal
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
Edition, il est même possible
de travailler presque comme
au bureau, sans même disposer
de l’application en local (lire
l’encadré de la page 27). Pour
les utilisateurs de Metaframe
de Citrix, SFR et Orange proposent même une connexion
presque (SFR) ou totalement
(Orange) illimitée pour 50 euros
hors taxes par mois et par
ligne. Mais dans bien des cas,
cette instantanéité n’est pas
indispensable. A condition de
bien gérer la synchronisation
des données (lire page 26),
il suffit souvent de connecter
son terminal mobile dans
un bureau déporté par rapport
à l’entreprise, chez soi ou à
l’hôtel. Et si une liaison ADSL
apporte un meilleur confort,
une liaison téléphonique
classique (RTC) sera souvent
suffisante si le volume
de données à échanger
n’est pas trop important.
PME - PMI
> Dossier
Mobilité
Outil de travail
Panorama
<
Témoignage
Technologies d’accès
Progiciels
Communications
Sécurité
>
Des PC Tablette pour
Marc Guillaumot
BCA Expertise
Les 470 experts automobile de BCA Expertise sont équipés de PC
Tablette pour évaluer rapidement le coût d’une réparation, pour envoyer
cette information au siège et pour recevoir leurs ordres de mission.
hez BCA Expertise, une
PME de 860 personnes,
plus de la moitié des
employés sont des itinérants. Le numéro 1 français de
l’expertise automobile regroupe
en effet 470 experts sur l’ensemble
du territoire, répartis en 8 régions
et 90 bureaux, qui effectuent environ 870 000 missions courantes
par an. “L’expert travaille souvent
dans des environnements difficiles, au fond d’un atelier, dans
un parking surchargé, etc., explique Claude Jacqmin, directeur
informatique.
Sur le terrain, l’expert évalue le
coût de la réparation sur le véhicule accidenté, puis retransmet ces
informations au siège depuis son
bureau, à l’aide d’une application,
mise au point il y a plusieurs années, qui fonctionne selon le mode
C
<
Témoignage
> Claude Jacqmin, directeur
informatique : “L’expert travaille
souvent dans des environnements
difficiles, au fond d’un atelier,
dans un parking surchargé, etc.”
du client-serveur traditionnel (avec avec clavier et écran pivotant rale SGBD Sybase sous Unix sur le battable.
serveur et une interface utilisateur Le Stylistic dispose en mémoire des
développée à l’aide de Power- informations sur toutes les autobuilder). Pour éviter des ressaisies, mobiles. En saisissant un numéro
les experts ont été équipés dès 1998 de série, l’expert visualise un éclaté
d’un micro-ordide l’automobile.
nateur “ardoise”
Il clique sur les
Une
liaison
Fujitsu à écran
pièces et coche
tactile, désormais
GPRS n’est pas à dans un menu
remplacés par
l’action à prévoir,
l’ordre du jour
des PC Tablette.
avant de lancer
Le Stylistic ST5011
un moteur de calde Fujitsu-Siemens a été choisi en cul qui va établir immédiatement
grande partie pour son écran trans- une estimation du coût de la réflectif, qui reste bien lisible à l’ex- paration. Il n’a plus qu’à envoyer
térieur, et pour sa légèreté, puis- ces informations au siège d’une
qu’il ne possède pas de clavier (un ligne téléphonique classique, à l’aide
clavier est disponible, en option, du modem intégré dans le PC Taavec liaison infra-rouge). Les res- blette. Il récupère dans le même
ponsables de bureau, qui cumu- temps ses nouvelles missions, sans
lent expertise et management, dis- devoir repasser par son bureau.
posent, eux, d’un modèle 4010, “Beaucoup d’ordres de mission
sont récupérés la nuit. Il est donc
possible de les retransmettre dès
le lendemain matin aux experts
concernés”, précise Claude Jacqmin. Et BCA Expertise peut ainsi
répondre aux exigences des compagnies d’assurances, qui demandent des interventions de plus
en plus rapides. Même si le service informatique reste attentif
aux dernières technologies, une
liaison de type GPRS n’est pas à
l’ordre du jour. D’une part, la couverture n’est pas assurée dans toute
la France, et d’autre part, il est facile de trouver sur différents sites
une ligne téléphonique.
“
”
PATRICE DESMEDT
>
Le Défi a centralisé son informatique
OUTIL DE TRAVAIL
“E
20
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
tent à partir leur micro-ordinateurs portables grâce à la solution
d’architecture client-léger Metaframe de Citrix. Où qu’il soit,
chaque utilisateur retrouve son
environnement de travail et accède à l’ensemble des ressources,
pourvu qu’il dispose d’une liaison filaire téléphonique classique
ou ADSL, ou d’une liaison sans
fil GPRS ou 3G.
Sécurité maximale
Les avantages de cette solution
sont multiples. Il n’y a aucun
transport d’ordinateurs à prévoir
lors des régates de préparation
qui se déroulent sur différents
plans d’eau (en Espagne, en Italie, en Allemagne…), avec tous les
aléas que cela comporte ; l’équipe
du Défi est déchargée de tout souci
Pierrick Contin
n arrivant à Marseille pour la série
de régates de préparation à la coupe
de l’America, nous avons découvert que le port était bien
équipé, mais qu’il manquait une
liaison réseau. Quelques heures
après notre arrivée, nous pouvions utiliser notre système informatique, grâce à une liaison
3G.” Xavier de Lesquen, co-directeur du Défi, le challenger à
la coupe de l’America présenté
par l’Union nationale de la
course au large (UNCL) s’enthousiasme lorsqu’il parle de la
solution mise en place par Neoclès. L’ensemble de l’informatique du Défi est installé sur des
serveurs dans les locaux de son
partenaire à Saint-Ouen, et les
membres de l’équipe se connec-
Avec l’architecture Metaframe
de Citrix, les navigants peuvent,
pendant les entraînements, envoyer
des informations, qui seront traitées
chez Neocles.
■
de maintenance et bénéficie de
serveurs très performants, ce qui
permet d’obtenir les résultats
d’analyse plus rapidement ; la sécurité est maximale, puisque aucune donnée n’est stockée en local, il ne se pose aucun problème
de synchronisation.
Et au final, le coût global de l’informatique est en réduction de
35 % à 40 % par rapport à la campagne précédente, et sans surprise :
il en coûte 200 euros par mois et
par utilisateur pour l’ensemble de
l’informatique (hors coûts de communication, soit 50 euros avec le
forfait illimité Orange) pour le
matériel, la licence Citrix, la sécurité, la sauvegarde des données
et l’assistance téléphonique. Et
l’installation des mises à jour des
logiciels utilisés est également
comprise…
P.D.
PME - PMI
Mobilité
Panorama
<
Sans fil
Outil de travail
Technologies d’accès
Progiciels
Communications
>
Des connexions
tous azimuts
Glossaire
>
GSM Data
Technologie permettant
d’utiliser le téléphone
cellulaire comme
modem mobile en mode
circuit. Le GSM Data
plafonne à 9,6 Kbit/s.
GPRS
TECHNOLOGIES D’ACCÈS
(General Packet Radio Service)
Evolution de la norme
GSM proposant une
commutation par
paquet. Les connexions
sont initiées quasi instantanément et moins
sensibles aux interruptions que le GSM Data.
Le GPRS offre un débit
moyen de 40 Kbit/s et
une facturation au
volume de données
transférées.
22
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
SM Data, GPRS, UMTS,
Wi-Fi voire Wimax, les
sigles associés aux
connexions informatiques mobiles sont multiples et
il est parfois difficile de s’y retrouver. D’autant plus que celui
qui perd de vue l’actualité quelques
temps peut vite se retrouver déboussolé. Exemple avec le Wi-Fi.
Il n’y a pas si longtemps, tout le
monde voyait la technologie cantonnée au réseau local, destinée
à couvrir des salles de réunion ou
des entrepôts impossibles à câbler pour des raisons esthétiques
ou pratiques.
La prolifération des premiers
points d’accès sans fil (hot spots)
était vue par les observateurs
comme un épiphénomène créé
par des jeunes pousses vouées à
la faillite. “Aucun opérateur spécialisé dans le Wi-Fi n’a réussi à
proposer un modèle économique
rentable” affirmait-on alors chez
France Télécom. Il y a tout juste
deux ans. Aujourd’hui, l’opérateur
est partenaire de plusieurs d’entre
eux, au travers de l’alliance Wireless Link. Et plus personne ne
met en doute les atouts de la technologie de réseaux sans fil pour
fournir un accès Internet au
monde professionnel.
Digital Haut
Débit est
la première
carte Edge
commercialisée
en France
par Bouygues
Telecom
■
G
DR
Les technologies
permettant de relier
un nomade à son système
d’information sont
désormais nombreuses.
Reste à faire le tri et
à bien identifier les besoins
des utilisateurs avant de
les équiper.
<
Sécurité
Pas question pour autant de tom- télécharger ses courriels à la gare,
ber dans l’excès inverse. La tech- lorsqu’il a une heure d’attente.
nologie Wi-Fi ne répond pas, à Mais Wi-Fi ne suffit plus dès lors
elle seule, à toutes les exigences qu’un utilisateur travaille sur une
du travailleur nomade. Les 7 000 application temps réel en moupoints d’accès public que dé- vement permanent. Sont alors
nombre, en France, les membres préconisées trois autres technologies : le GSM
de l’association
Data, le GPRS et
Wireless Link
La
facturation
l’UMTS. Le pre(Orange, SFR,
mier tombe en
Bouygues, mais
au temps
désuétude. Son
aussi ADP Téléne séduit pas
mode de factucom, Wifispot...),
ration au temps
restent très localisés. Ils répondent parfaitement n’a jamais séduit, il faut plusieurs
aux besoins d’un commercial qui secondes pour initier la connexion
voudrait synchroniser sa grille ta- et ses débits sont nettement inrifaire quotidiennement dans son suffisants. D’autre part, le plus réhôtel, ou au cadre qui voudrait cent mode GPRS équipe désor-
“
”
Le GPRS, mais pas encore le monde en ligne
< Témoignage >
➜ L’UMTS fait peur. Non pas,
parce qu’il s’agit d’une nouvelle technologie qui doit
faire ses preuves. Ni, non
plus, parce qu’elle coûte cher.
Mais parce qu’avec son mode
de facturation à la durée,
les directions informatiques
craignent que les utilisateurs
oublient de se déconnecter
après usage. Illustration avec
l’institut CSA qui vient de distribuer, à cent dix enquêteurs,
des micro-ordinateurs
portables et des cartes GPRS
pour qu’ils saisissent en
temps réel les réponses des
sondés sur leur machine et
qu’ils transmettent aussitôt
leur formulaire aux personnes
en charge de traiter
l’information. Jusqu’alors,
le questionnaire était indissociable de la combinaison
papier-crayon-enveloppetimbre... et saisie
informatique.
En optant pour l’offre de
Bouygues Telecom, CSA
recherchait une solution
simple. Tant pour le sondeur
que pour l’administrateur
du système. Or le second
défaut de l’UMTS est sa couverture et donc le besoin de gérer
différemment les utilisateurs
selon leur localisation. Aucune
chance pour les sondeurs basés dans des villages ou dans
des petites villes de province
de trouver une connexion 3G.
“Parmi nos cent dix sondeurs
équipés de cartes GPRS, trois
connaissent déjà de gros problèmes de connexions, note
Laurent Faudot, directeur
informatique de la société.
Parfois, il n’y a que le GSM,
parfois rien du tout. Alors
avec l’UMTS...”
PME - PMI
Crédit photo
> Dossier
Mobilité
Panorama
Outil de travail
mais tous les réseaux des opérateurs mobiles, avec une couverture identique à celle du GSM. Ou
presque, car des trous peuvent
subsister.
Troisième génération
de téléphonie mobile
Le GPRS a clairement donné une
nouvelle dimension à ce qu’on
avait appelé un peu tôt l’Internet
mobile. Paradoxalement, l’intérêt
majeur de cette génération de téléphonie mobile n’est pas pour
le téléphone, mais pour le PC portable. Intégré à des cartes PCMCIA, les puces GPRS fournissent
à l’utilisateur nomade un vrai modem mobile. Les débits plafonnent aujourd’hui à 40 Kbit/s, mais
le chiffre est assez peu montré du
doigt par les utilisateurs.
Plus critiqués en revanche, les
temps de latence de une seconde
sont très handicapants pour les
applications qui ne sont pas optimisées en conséquence et qui
multiplient les instances entre la
source et le destinataire. On sait
que cette latence est l’une des
principales causes de l’insuccès
du satellite.
A l’inverse, les temps de latence
proposés par l’UMTS sont très
faibles. Et après des années de discours, la troisième génération de
téléphonie mobile est enfin dans
les catalogues d’SFR et d’Orange.
Chez l’un comme chez l’autre, environ 40 % de la population est
aujourd’hui couverte. Bien sûr, les
opérateurs mobiles commencent
par les grandes agglomérations,
mais les déploiements envisagés
(un peu plus de la moitié des Fran-
Technologies d’accès
çais à la fin de l’année pour SFR
et près des trois-quarts pour
Orange) sont supérieurs à ce que
l’on pouvait imaginer, il y a encore quelques mois. Quand tellement déçus par les retards des
opérateurs par rapport à leurs prévisions insensées, on ne croyait
plus du tout à la technologie. Côté
débits, la 3G atteint 350 Kbit/s en
réception. Et les tests que nous
avons pu réaliser confirment les
dires des opérateurs.
Franchir immédiatement
le pas UMTS…
Le seul qui, finalement, ne soit
pas pleinement convaincu est
Bouygues Télécom, qui fait l’impasse sur l’UMTS de première génération, bien qu’il dispose,
comme SFR et Orange, d’une licence d’exploitation. La technologie est jugée trop chère à mettre
en place. Elle demande, il est vrai,
une remise à plat du réseau mobile. L’opérateur lui préfère une
autre technologie qu’il déploiera
dans les mois à venir, Edge, une
évolution commune au GSM et
au TDMA américain. Avec des débits annoncés à 250 Kbit/s, Edge
n’est pas en mesure de concurrencer pleinement l’UMTS, mais
elle peut servir de bonne transition, en attendant la version 2 de
la 3G basée sur la technologie
HSDPA. Dans le meilleur des cas,
elle ne verra le jour qu’à la fin
de l’année, mais à l’image de CSA
(voir l’encadré), bon nombre d’entreprises sont prêtes à patienter,
préférant faire des compromis
sur les débits plutôt que sur la
couverture.
Progiciels
Communications
Pour les convaincre de franchir
immédiatement le pas UMTS,
reste à SFR et Orange un argument de choix. Les cartes 3G qu’ils
proposent assurent un passage
transparent pour l’utilisateur
d’une cellule UMTS à une cellule
GSM/GPRS (handover). Donc une
continuité de service totale entre
les deux réseaux. Chez Orange, le
GPRS a, de toute façon, été proscrit du catalogue. L’opérateur mobile ne jure plus que pas son offre
Business Everywhere, qui propose
à l’utilisateur un choix permanent du meilleur réseau disponible là où il se trouve : GPRS,
UMTS ou Wi-Fi.
La seule surprise des opérateurs
3G est finalement venue de leurs
grilles tarifaires. Il y a deux ans,
nous écrivions à propos du GPRS :
“le mode de facturation au volume échangé (et non plus au
temps passé) autorise une
meilleure maîtrise des coûts, un
préalable au déploiement d’applications mobiles”. Mais les opérateurs, qui avaient fini par
convaincre tout leur monde de
cette évidence, ont changé leur fusil d’épaule.
Il serait finalement peu commode
pour les utilisateurs d’évaluer leur
consommation de débit. Comme
pour le GSM Data, les premières
offres UMTS ont donc été accompagnées de forfaits mensuels
à la durée. Mais tout peut encore
changer ! Orange a fait son premier pas en arrière en décembre
en réintégrant à son catalogue une
offre de facturation au volume
pour les utilisateurs d’applications
métier.
OLIVIER DESCAMPS
<
Glossaire
Dossier >
Sécurité
>
UMTS
(Universal Mobile
Telecommunication Service)
Troisième génération de
téléphonie mobile
offrant des débits atteignant 384 Kbit/s
(théoriques) avec des
temps de latence réduits
(175 à 400 ms de la
source au destinataire).
Wi-Fi
(Wireless Fidelity)
Standard de réseaux
sans fil qui garantit
l’interopérabilité entre
les équipements de
différentes marques.
Le nom Wi-Fi est utilisé
comme synonyme
de 802.11a, b ou g. Le
premier offre un débit
théorique de 54 Mbit/s
dans la bande de
fréquences 5 GHz.
Les deux suivants
offrent respectivement
11 et 54 Mbit/s dans la
bande des 2,4 GHz.
Wimax
> Laurent Faudot est directeur
informatique de l’institut
de sondage CSA. L’entreprise
de 150 personnes réalise
100 000 interviews en tête à tête
par an. Elle fait pour cela appel
à des milliers de sondeurs.
PME - PMI
CSA se réjouit de l’arrivée prochaine des réseaux Edge qui
accéléreront les transmissions
(qui durent plusieurs minutes
chacune). Pas question,
en revanche, pour le moment
d’intégrer les réseaux Wi-Fi
dans le projet de mobilité.
Réseau trop morcelé. “Wi-Fi
permettrait peut-être aux
sondeurs proches d’une gare
ou d’un McDonalds de
se connecter, mais pas à tous.
De plus, les connexions
demanderaient des paramétrages et nous voulons que
tout soit le plus simple
possible pour l’utilisateur”,
explique Laurent Faudot.
Prochaine étape, le remplissage des questionnaires
en ligne. Mais il faudra avant
tout que les opérateurs
mobiles fassent des progrès
dans la qualité de service.
“Avant de souscrire à l’offre,
nous avons réalisé deux cents
tests en ligne dans la grande
couronne parisienne chez
les trois opérateurs. Soixante
communications se sont
soldées par un échec”,
regrette Laurent Faudot.
O.D.
Technologie de boucle
locale radio utilisée,
à l’instar du DSL, pour
connecter les entreprises au réseau
de leur opérateur.
Wimax offre un débit
de 70 Mbit/s (5 Mbit/s
sur 100 km). La version
mobile de Wimax
(802.16e), annoncée
pour 2006, permettra
aux utilisateurs
de rester connectés
en se déplaçant.
TECHNOLOGIES D’ACCÈS
DR
(World Interoperability
for Microwave Access)
23
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
> Dossier
Mobilité
Panorama
<
Métiers
Outil de travail
Progiciels
Technologies d’accès
Communications
Sécurité
>
Des logiciels qui
se rapprochent du terrain
evés l’un après l’autre,
les freins techniques
n’entravent plus le développement des applications mobiles, quelle que soit
la taille de l’entreprise intéressée.
“Depuis dix-huit mois, les projets
se concrétisent vraiment alors
que pendant des années, les initiatives des entreprises dans ce
domaine se limitaient plutôt à
de la veille technologique”,
confirme Patrick Hett, PDG de Kimoce, éditeur de KIM’PDA, un logiciel de gestion d’interventions
pour Pocket PC.
Au fil du temps, les assistants numériques ont largement développé leurs aptitudes et, par ricochet, augmenté la crédibilité
des logiciels conçus pour ces terminaux. “Dotés de processeurs
plus puissants, ils étendent leurs
espaces de stockage sur cartes
flash, se prolongent de lecteurs
de codes à barres et diversifient
leurs capacités de transfert de
données, tant locales, avec WiFi
et Bluetooth, que distantes avec
l’UMTS et le GPRS”, rappelle Rémy
DR
L
Le technicien ou commercial en visite
chez le client effectue directement son
rapport d’intervention sur le PC
de poche, ce qui supprime les risques
d’erreur liés à la ressaisie. Il peut aussi
éditer une facture et récupérer
le paiement sur place pour réduire
les délais d’encaissement. (ci-dessus,
le logiciel KIM’PDA, de Kimoce,
pour la gestion de maintenance).
■
tion des débits (*) contribuent à
augmenter l’intérêt des entreprises
pour ces matériels qui, jusqu’à
présent, péchaient aussi par la
faiblesse de leurs moyens de
connexion.
“Les usages s’en trouvent changés,
poursuit Rémy Poulachon. Auparavant, les utilisateurs de PC de
poche synchronisaient leurs données avec celles du système d’information avant de partir chez les
clients.” La communication en
temps réel, bien que prévue dans
les fonctionnalités, n’était pas toujours satisfaisante. “Maintenant,
les liaisons à haut débit permettent de récupérer rapidement l’information à tout moment, par
exemple pour vérifier qu’un produit est bien disponible en stock.”
Les éditeurs et les intégrateurs tiennent compte de ces nouvelles possibilités.
“Nos synchronisations s’effectuent
en moins d’une minute, précise
Patrick Hett, de Kimoce. Seules
transitent les données qui ont été
modifiées, qui plus est, en mode
compressé.”
Marc Guillaumot
PROGICIELS
Poulachon, directeur de l’expertise mobilité de la SSII MicropoleUnivers. La baisse des coûts de
communication et l’augmenta-
DR
Il n’y a plus guère d’entraves techniques à l’utilisation d’outils mobiles dans les PME.
Les logiciels deviennent plus intuitifs et l’échange de données avec le système
d’information profite des communications à haut débit.
24
L’intérêt des entreprises pour les applications sur PC de poche s’est confirmé à l’occasion du salon Mobile Office
(Paris, 7-9 décembre 2004).
■
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
> “Les projets de mobilité
demandent des compétences
multiples, notamment pour l’intégration de l’application avec
le système d’information et les
aspects de sécurité inhérents.”
Remy Poulachon, directeur
de l’expertise mobilité de la
SSII Micropole-Univers qui
propose, entre autres, d’accéder
aux applications propriétaires
(par exemple sur AS/400) à
partir d’équipements mobiles.
Chez Cegid, le module Gestion
Commerciale sur PDA, conçu en
partenariat avec Raisonnance, profite de la diversité des offres de
télécommunications disponibles
sur le marché. “Selon l’offre de
l’opérateur partenaire qui a été
choisi, notre solution peut basculer indifféremment entre l’UMTS
et le GPRS”, explique Eric Valion,
responsable produit pour la gestion commerciale chez l’éditeur.
Une mise en place
progressive
Pour s’assurer de la fiabilité des
applications mobiles, les entreprises qui engagent un projet effectuent souvent une mise en
place progressive. Parmi les clients
de Kimoce, le fabricant de chaudières De Dietrich a commencé
par équiper dix techniciens de
maintenance sur la centaine que
compte l’entreprise. “Il s’agissait
de vérifier la continuité d’exploitation en situation réelle et
de s’assurer du retour sur investissement”, explique Patrick Hett.
Aujourd’hui, après dix-huit mois
d’exploitation, quatre-vingts techniciens se servent de KIM’PDA et
dans deux mois, tous en seront
équipés. “L’appropriation du logiciel par les utilisateurs a été
rapide, juge l’éditeur. Nous avons
beaucoup travaillé sur l’ergonomie de notre interface afin qu’elle
se rapproche du métier, en préférant, par exemple, agrandir la
taille de certains boutons pour
PME - PMI
Mobilité
Outil de travail
Progiciels
Technologies d’accès
qu’ils puissent être activés avec va toujours aux équipes comle doigt plutôt qu’avec le stylet.” merciales itinérantes (23 % des
L’expérience aidant, cette adé- projets). Mais les terminaux et loquation avec les exigences du ter- giciels pour la logistique et le transrain s’est généralisée à la plupart port gagnent du terrain (15,5 % des
des logiciels proposés aujourd’hui projets contre 10,8 % en 2003).
par les éditeurs (voir tableaux de Quant aux solutions destinées à
l’offre pages 16 et 17). KDP Infor- la maintenance et au service aprèsmatique, par exemple, est spé- vente, elles concernent toujours
cialisé depuis toujours sur l’équi- un projet sur cinq.
pement des forces de vente. Pour L’adoption de la plate-forme à utila version Pocket PC de ses logi- liser semble poser moins de prociels, VP Pocket Duo, il a cherché blèmes qu’auparavant. “Pendant
à offrir une utilisation intuitive longtemps, le démarrage des prode l’outil. Chez Cegid, Jean-Louis jets butait sur ce simple choix, reDecosse, responsable du déve- connaît Rémy Poulachon, de Miloppement sur le PGI, confirme cropole-Univers. Quel système
également la volonté de proposer d’exploitation retenir pour disune interface facile d’accès pour poser d’une solution d’avenir :
réduire au minimum, voire sup- Palm OS, Pocket PC ou Symbian ?
primer, les coûts de formation. Désormais, une tendance se déLa SSII Micropole Univers, de son gage en faveur de l’environnement
côté, développe entièrement les Pocket PC promu par Microsoft.”
applications métier en fonction Les éditeurs suivent le mouvedes impératifs de ses clients. “Cer- ment. Si les SSII qui développent
tains d’entre eux ont des métiers des applications sur mesure contitrès spécifiques.” C’est le cas de nuent à servir les trois platesDenkavit, par exemple, qui élève formes (en utilisant des outils
des veaux et produit des aliments comme APPForge MobileVB), de
d’élevage. “Nous proposons une nombreux éditeurs préfèrent opdémarche globale, avec un cahier ter d’emblée pour le Pocket PC.
Parmi les évoludes charges, la
tions récemment
réalisation et le
Quel système
constatées autour
déploiement”,
des solutions modétaille Rémy
d’exploitation
biles, le GPS n’est
Poulachon.
retenir ?
plus considéré
Au départ, faire
comme un gadbâtir une solution sur mesure revient plus cher get. Les entreprises veulent bénéà l’entreprise que d’acquérir la li- ficier de la géolocalisation. Dans
cence des progiciels. “En revanche, ce domaine-là, aussi, la baisse des
l’application sur mesure répond prix a contribué à développer la
à 100 % aux besoins de l’entreprise demande.
et nous la livrons avec son code Sur le terrain, l’ensemble des avansource, poursuit-il. Elle peut en- cées techniques favorisent l’essor
suite être déployée, sans surcoût, des outils de poche et se traduit
sur le nombre de postes souhai- par des gains concrets. “Entre 18
tés.” Mais il reconnaît que, dans et 25 % de productivité gagnée sur
les projets de mobilité, les PME les applications de maintenance.”,
vont au plus rapide et privilégient recense Patrick Hett, à partir des
retours d’expérience de ses clients.
souvent l’achat de logiciels.
D’ailleurs, parallèlement à ses pres- Enfin, c’est l’image même de l’entations d’ingénierie, Micropole- treprise et sa notoriété qui se trouUnivers intègre aussi les solutions vent valorisées, par l’intermédiaire
de gestion des forces de vente réa- de ses collaborateurs équipés des
lisées par des éditeurs comme iA- dernières technologies, gage de sérieux et de technicité vis-à-vis de
nywhere et Extended Systems.
la clientèle.
Outre la satisfaction de disposer
Moins d’hésitation
d’un matériel performant, les
sur la plate-forme
équipes de terrain apprécient surL’intérêt des entreprises pour les tout de disposer d’une capacité
applications sur PC de poche s’est de réaction accrue, leur permetconfirmé à l’occasion du salon tant d’être au plus près du flux.
Mobile Office (Paris, 7-9 décembre
MARYSE GROS
2004). Près d’un visiteur sur trois
interrogé sur le salon reconnais- (*) 40 Kbit/s pour le GPRS de génération
sait avoir un chantier de mobi- 2,5 et 384 Kbits/s théoriques pour l’UMTS
lité en cours (contre 17 % sur l’édi- (Universal Mobile Telecommunication
tion 2003 du salon). La préférence Service).
Sécurité
PROGICIELS DE GESTION INTÉGRÉE
Aussitôt dit,
aussitôt fait :
“
notre ERP a le génie
”
PME - PMI
Communications
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Photo : Patrick Faure
PROGICIELS
Panorama
Dossier >
25
W W W . A D O N I X . F R
-
T É L .
:
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8 2 8
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
> Dossier
Mobilité
Panorama
<
Outil de travail
Synchronisation des données
Technologies d’accès
Progiciels
Communications
>
Gérer les contraintes
liées à l’accès distant
La mobilité est de moins en moins synonyme de perte de temps :
le travailleur nomade peut désormais accéder aux données de
son entreprise en temps réel, emportant son bureau avec lui.
arti rencontrer un
prospect loin de ses locaux, un commercial
de Dentsply France attend le jour même un courriel
d’un client qui doit lui passer une
commande importante. Muni
d’une tablette PC, il va pouvoir
lire le message sur Lotus Notes
quelques minutes après son arrivée, vérifier l’état des stocks pour
le produit désiré puis traiter la
commande dans l’heure, le tout
sans jamais avoir à retourner à
son bureau. Pour cette PME de 170
personnes, qui commercialise du
matériel médical destiné aux dentistes, de tels scénarios sont déjà
une réalité.
“Pouvoir consulter sa messagerie
lorsqu’on est en déplacement,
voilà la première attente des travailleurs nomades”, lance Merlin
Yamssi, responsable technique
chez iAnywhere, un éditeur spécialiste de la mobilité. Pour y répondre, il faut avant tout disposer d’un terminal capable de se
connecter à un réseau à distance.
Ensuite, il faut également s’assurer que le serveur où s’exécute l’ap-
Sécurité
DR
P
> Séphane Péru, responsable
informatique de Dentsply France :
“Désormais, les directeurs régionaux
peuvent suivre en direct l’activité commerciale.”
plication peut gérer les contraintes
liées à la mobilité : connexions
non permanentes, multiplicité des
points d’accès aux applications...
Pour y répondre, le groupe AFE,
qui fédère plusieurs PME dans le
secteur de la métallurgie et de la
plasturgie, a choisi d’utiliser Pylon Anywhere, une solution d’iAnywhere. Fortement présente à
l’international, l’entreprise souhaitait fournir à son encadrement
une solution pour que l’information stratégique puisse être diffusée dans tout le groupe dans
des délais très courts.
Une vingtaine de personnes sont
équipées d’assistants personnels
Qtek 2020. Pylon Anywhere réplique en permanence les courriels entrants et les fait suivre aux
assistants personnels à travers les
différents réseaux de télécommunication. “Les cadres en déplacement au Mexique ou en Chine
ont leurs mails très vite”, se réjouit Jean-Marc Oviste, responsable financier chez AFE et pilote
du projet.
Les courriels arrivent
au fil de l’eau
Un équipement mobile ne possède pas d’adresse IP fixe, le serveur de l’entreprise doit donc
pouvoir s’adapter à un contexte
dynamique. Plusieurs approches
répondent à cette contrainte. Le
plus souvent, le serveur attend
d’être contacté par les terminaux
distants, ces derniers initiant la
connexion. Ensuite, soit l’utilisateur lance de lui-même une requête au serveur de messagerie
pour prendre connaissance des
nouveaux messages, soit le serveur sait qu’il vient de se connecter et met à jour dans la foulée
sa liste de messages. Dans le premier cas, on parle de mode
“pull”, l’utilisateur devant aller
retirer lui-même son courrier.
Dans le second, le serveur est capable de pousser automatiquement les nouveaux messages vers
l’utilisateur quand ce dernier est
connecté. On parle alors de mode
“push”.
Chez AFE, les utilisateurs décident
eux-mêmes de la façon dont ils
souhaitent recevoir leurs messages :
“un responsable peut choisir d’être
réveillé au milieu de la nuit par
l’arrivée d’un mail, ou bien lancer la réplication lorsqu’il se rase”,
résume avec humour Jean-Marc
Oviste. Même pour ceux qui n’ont
pas besoin d’être joignables 24
heures sur 24, le mode “push” reste
avantageux, l’utilisateur n’étant
pas obligé de relancer sans cesse
des requêtes.
Si les transmissions s’effectuent
par un réseau GPRS, où la facturation dépend du volume de données échangées, le push évite aussi
le gaspillage, dans une certaine
mesure. A chaque requête au serveur, le terminal envoie en effet
quelques octets vers ce dernier,
sans qu’il y ait forcément de messages à rapatrier. Avec le push, ces
requêtes infructueuses deviennent
inutiles.
La mobilité est
un choix stratégique
pour le groupe AFE,
regroupement
international de PMI
fabriquant des
pieces métalliques.
26
Parmi les derniers
modèles de Blackberry,
le terminal 7100V
dispose d’une technologie
de saisie prédictive.
■
DR
COMMUNICATIONS
■
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
PME - PMI
Mobilité
Outil de travail
Rafraîchir les données
Un professionnel nomade consulte
courriels et applications depuis
plusieurs terminaux, PC de bureau, ordinateur portable ou assistant numérique personnel (PDA).
Dans ce but, les données sont souvent dupliquées. Il faut donc les
synchroniser régulièrement pour
qu’elles restent à jour partout. Dans
cette optique, Dentsply France,
filiale de Dentsply International,
a adopté MediaTransfer, une offre
de synchronisation éditée par
Telelogos. Près de 70 personnes
composent la force de vente de la
société : une application commerciale développée par la société FDV
Concept est installée sur leur tablette PC (Fujitsu Siemens Stylistic 3500), afin qu’elles puissent l’utiliser dans tous leurs déplacements.
“Les commandes prises sur l’application de FDV sont ensuite
transmises sur un serveur Oracle
centralisé, lui-même chargé d’envoyer les données en temps différé (batch) à un serveur AS/400
situé en Angleterre”, explique Stéphane Péru, responsable infor-
Progiciels
Communications
Le Blackberry,
pionnier du mode “push”
Dès l’origine, la solution
Blackberry a été pensée pour
le courrier électronique. Sous
ce nom se cachent de petits
terminaux dotés d’un clavier
Azerty. Cette offre proposée
par Research In Motion (RIM)
comprend également un serveur, un logiciel PC et un abonnement GPRS. Le serveur,
installé dans l’entreprise
cliente, duplique, compresse
et crypte les messages au fur
et à mesure qu’ils arrivent
sur la messagerie interne. Les
copies des messages passent
par l’opérateur de télécommunications (SFR ou Orange),
qui les redirige automatiquement vers l’adresse IP
correspondant au terminal
du destinataire. Les Blackberry se connectent d’euxmêmes dès qu’ils sont dans
une zone de couverture radio.
Les messages sont reçus
en mode “push”, presque
en temps réel. Plus disponibles
durant leurs déplacements,
les utilisateurs récupèrent
ainsi du temps sur leurs
heures de travail. Sécurisés,
ces terminaux peuvent être
verrouillés à distance en cas
de perte et leurs données
effacées. Aujourd’hui, ils font
aussi office de téléphone.
Ils peuvent envoyer des SMS,
accéder au Web ou exécuter
des applications tierces.
matique de l’entreprise. Les trans- Souvent, dans le cas d’applications
missions s’effectuaient d’abord le métiers, une version plus légère de
soir, par réseau téléphonique clas- la base de données est embarquée
sique. Un projet réunissant SFR, sur les terminaux mobiles. Quand
Telelogos et FDV a permis de le terminal nomade fonctionne de
mettre en place une connexion manière autonome, ses données
peuvent être moGPRS sur les tadifiées, de même
blettes PC. Une
Un serveur
que celles de la
fois l’architecture
MediaTransfer
base centrale.
fonctionnelle, les
Lors de la syncommandes
dédié aux
chronisation, les
prises pendant la
deux bases doijournées ont pu
transmissions
vent donc s’échanêtre transmises
très rapidement au siège. Un ser- ger leurs données pour se mettre
veur consacré à MediaTransfer, ca- à jour : pour réduire le volume
pable de gérer 32 connexions si- des échanges, les données sont
multanées (dont 24 réservées au compressées. La synchronisation
différentielle permet de ne transGPRS) met les bases à jour.
“
”
L’architecture client-léger
Une solution existe pour
résoudre les problèmes
d’accès distants et de synchronisation des données : utiliser
un système qui centralise
toutes les applications sur
le serveur et qui envoie des
images d’écran sur un terminal. C’est l’architecture clientléger. L’utilisateur, lui, aura
l’impression de travailler sur
un micro-ordinateur. Cette
fonction existe dans Windows
Server, livré avec des outils de
base. Pour mieux administrer
et gérer la sécurité, Citrix
Sécurité
propose sa suite Metaframe.
ICA, son protocole, qui remplace RDP, celui de Microsoft,
existe pour la plupart des
systèmes d’exploitation. Il est
donc possible d’accéder au
serveur depuis n’importe quel
terminal, de l’assistant personnel à la station de travail.
On peut également utiliser
un navigateur Web, qui fera
fonction de fenêtre d’entrée, et
retrouver son espace de travail
depuis n’importe quel PC.
L’éditeur français Systancia
propose un produit concurrent,
Applidis, qui repose sur RDP,
et Tarantella un logiciel techniquement très différent mais
qui revient au même pour l’utilisateur. La faible gourmandise
des protocoles utilisés autorise
tout type de liaisons téléphoniques classiques ou GPRS
comprises. Et puisque rien ne
se trouve en local, on dispose
instantanément de son espace
de travail, que l’on soit
au bureau ou à l’autre bout
de la terre, sans aucune
synchronisation de données
P.D.
à effectuer.
Le terminal Blackberry 7290,
disponible en mars chez SFR,
proposera toutes les fonctionnalités
d’un PDA.
■
Depuis peu, RIM propose aussi
sa solution avec des terminaux
d’autres constructeurs
(assistants personnels
A.C.
et téléphones).
mettre que les données modifiées.
Enfin, en cas de déconnexion imprévue, il est utile de pouvoir reprendre la transmission au point
de rupture.
Concrètement, de nombreuses
offres répondent aux besoins induits par l’accès à distance. Les
éditeurs d’applications destinées
à des professions nomades fournissent souvent eux-mêmes des
options pour gérer la mobilité.
C’est le cas dans Microsoft Exchange ou IBM Lotus Notes. Pour
les entreprises qui préfèrent diversifier leurs fournisseurs, il existe
des offres spécifiques comme celle
d’iAnywhere ou de Telelogos. Enfin, les opérateurs de télécommunications fournissent des offres
prêtes à l’emploi. SFR et Orange
misent ainsi sur le Blackberry.
De son côté, Bouygues Telecom
propose l’offre i-mode, dont le
principe est de fournir un “Internet de poche”. La consultation
du courrier électronique par imode exploite ainsi les capacités
d’accès Web proposées dans les
versions récentes de Microsoft Exchange et Outlook. L’en-tête de
chaque nouveau message est envoyée au mobile de l’utilisateur,
qui choisit ensuite de télécharger
le message intégral ou pas. Certaines applications métiers peuvent aussi être adaptées aux formats de l’i-mode. L’opérateur en
propose lui-même quelques-unes,
gestion commerciale, maintenance
ou encore annuaire.
AURÉLIE CHANDÈZE
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
COMMUNICATIONS
Une dernière approche mérite
d’être citée, celle choisie par Research In Motion (RIM) avec ses
terminaux Blackberry (voir encadré). La société a passé des accords avec les opérateurs de télécommunications, grâce auxquels
la gestion des connexions est déléguée à une plate-forme située
chez ces derniers. Si un terminal
change d’adresse IP après une déconnexion, l’opérateur connaît la
nouvelle adresse qui lui a été attribué et peut donc lui faire suivre
les messages.
Technologies d’accès
DR
Panorama
Dossier >
27
> Dossier
Choix informatiques
Panorama
<
Outil de travail
Accès distants
Technologies d’accès
Progiciels
Communications
Sécurité
>
Le nomade de tous les dangers
Le travailleur mobile
n’est pas protégé par
les barrières de sécurité
mises en place sur
le réseau informatique
de son entreprise. Une
politique de protection
doit lui être attribuée.
est bien connu. En hiver, on ne s’habille pas
de la même manière
chez soi que dehors,
sous peine de tomber malade. En
informatique, c’est la même chose,
sauf qu’il n’y a jamais de saison
chaude. Le poste de travail qui
quitte le réseau de l’entreprise doit
être protégé en permanence. Sinon, comme dans la vie réelle il
risque de contaminer tous les
autres, une fois de retour. Deux
questions doivent se poser à une
équipe informatique qui met en
place un projet de mobilité :
“Quels sont les risques encourus
par un utilisateur lambda ?” et
“En quoi ces risques sont-ils différents pour le nomade ?”
La première exigence d’une politique de sécurité est, sans conteste,
la mise en place d’un antivirus.
La première
exigence d’une
politique de
sécurité est,
sans conteste,
la mise en place
d’un antivirus.
■
DR
C’
La problématique spécifique du
nomade est celle des mises à jour.
L’utilisateur n’en a pas toujours
conscience. Le travail de sensibilisation est donc essentiel, qu’il
prenne la forme d’une charte d’utilisation (pas trop volumineuse
pour qu’elle soit lue), ou de rappels réguliers par courriels.
Malgré cela, l’utilisateur peut percevoir la lutte antivirale comme
une perte de temps. Les longues
mises à jour seront parfois arrêtées, l’antivirus désactivé. La solution : automatiser les premières
et verrouiller le second. “L’utilisateur ne doit pas porter la responsabilité de la protection”, estime François Guy, directeur
général de l’intégrateur Unidirect.
Mais attention, la fermeté ne va
pas sans un autre devoir pour le
responsable de l’informatique :
“faire en sorte que la protection
ne gêne pas l’utilisateur”.
Elément incontournable d’un dispositif de sécurité, l’antivirus ne
suffit pas pour protéger un système informatique. A l’entrée de
leur réseau, les entreprises déploient généralement un pare-feu
qui bloque les tentatives d’intrusion ou le téléchargement involontaire de programmes malicieux.
Dans les PME, ces pare-feu prennent même très souvent la forme
de tout-en-un, qui servent aussi
de filtres de contenus, de codes
ActiveX, de logiciels espions... Mais
une fois à l’extérieur du réseau local, le travailleur nomade n’est
plus protégé par cet outil.
Comme dans la société CCMOP,
on peut choisir d’équiper les micro-ordinateurs portables de parefeu personnels (voir le témoignage
ci-contre), ou faire en sorte que,
virtuellement, les postes mobiles
ne quittent jamais le réseau, ce
qui est possible avec des réseaux
privés virtuels (RPV). Même pour
se connecter à Internet, l’utilisateur verra alors ses requêtes transiter par le réseau de son entreprise et donc par les éléments de
sécurité mis en place.
Le RPV apparaît comme la solution par excellence lorsque l’utilisateur doit se connecter à Internet
par le biais de points d’accès publics Wi-Fi (hot spots). Sans le chiffrement opéré sur un RPV, on ne
sait jamais trop ce qu’il advient
des données qui transitent par ce
type de réseau. “Tout le monde y
voit tout le monde”, confie François Guy. En outre, “construire une
infrastructure de RPV n’est pas si
compliqué que cela. La plupart des
pare-feu, même anciens, proposent
l’option en standard”, conclut-il.
OLIVIER DESCAMPS
On ne badine pas avec les mises à jour
SÉCURITÉ
➜ Nomades et sédentaires
28
sont logés à la même
enseigne chez CCMPOP,
un fournisseur de pinces
robotiques pour l’industrie
automobile. Impossible
pour la douzaine de technicocommerciaux et de cadres
amenés à travailler à distance
de bloquer une mise à jour
ou de déconnecter leur antivirus. Un pare-feu personnel
protège aussi chaque
machine. Les deux outils
sont intégrés dans une suite
logicielle de Trend Micro
composée de OfficeScan,
ScanMail et NeatSuite.
Les travailleurs distants sont
équipés de liaisons ADSL et la
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
moitié est reliée au réseau de
l’entreprise par réseau privé
virtuel. Ceux-ci peuvent donc,
comme les utilisateurs sédentaires, accéder à toutes les
ressources de l’entreprise, y
compris au serveur de mises
à jour. Les autres doivent
se rendre sur le site de
TrendMicro pour mettre
à niveau leur antivirus. Mais
ces différences ne concernent
que le paramétrage de
la machine, car l’utilisateur
ne voit pas de différence.
La manœuvre est légèrement
plus complexe lorsqu’il s’agit
de mettre à jour les logiciels
de Microsoft qui, on le sait,
deviennent très vulnérables
lorsqu’une faille est découverte
car les pirates
informatiques
ne tardent pas
par répondre
avec des virus
capables de
l’exploiter. Sur
le réseau,
un serveur
“Windows
Update” télé■ CCMOP est un fournisseur de pinces robotiques pour
charge automa- l’industrie automobile. Sa filiale de DE-STA-CO Industries
emploie 70 personnes.
tiquement les
mises à jour
indispensables que le respondistants qui ne sont pas reliés
sable informatique, Gayen
au réseau privé virtuel. Reste
Skandarajah, valide avant
donc la méthode artisanale :
qu’elles ne soient installées sur un courriel qui recommande à
tous les postes de travail de
chaque utilisateur de se rendre
l’entreprise. Mais la procédure
sur le site de Microsoft pour
ne concerne pas les travailleurs opérer la mise à jour.
DR
< Témoignage >
PME - PMI
Matériel
<
Zoom
Serveurs
>
Pour vous servir…
Bien qu’élément central
d’un système informatique,
le serveur devient de plus
en plus une machine
banalisée, surtout
pour un usage en PME.
On choisira le constructeur
pour sa capacité
à proposer des
configurations adaptées,
aux niveaux matériels
et logiciels. Car presque
tous les fournisseurs
proposent des offres
“spéciales PME”.
es différents grands aux grandes entreprises. Car ces seurs Intel. Mais au sein de ces
constructeurs propo- dernières exigent un suivi sur les derniers, on peut s’étonner de
sent à leur catalogue modèles choisis. Les achats por- trouver des serveurs lames qui ne
des serveurs pour tent souvent sur un grand nombre correspondent pas à l’utilisation
PME. En quoi se différencient-ils d’unités, qui ne sont pas forcé- première d’un serveur dans une
de leurs homologues pour les ment déployées en même temps. PME…
grandes entreprises ? Car, si l’on Mais l’acheteur veut être sûr que HP propose lui son programme
exclut les modèles les plus puis- deux serveurs livrés à quelques Smart Office, avec en particulier
sants, destinés à supporter des mois d’écart sont strictement une offre de serveurs préconfiguapplications lourdes, ainsi que identiques, et être certain de ne rés accompagnée d’une maintecertaines machines spécifiques, pas voir apparaître des incom- nance complète, à laquelle on
patibilités avec pourra accéder à partir d’un “guicomme les serd’autres éléments chet unique”… mais limité, pour
veurs lames (lire
Un serveur
du système d’in- la partie logiciels, aux produits de
encadré page 32),
effectue
souvent
les
formation. Et cela Microsoft.
un serveur effecmêmes tâches
a un coût.
tue souvent des
Chez Fujitsu-Siemens, l’offre spéPour leurs modèles cifique pour PME est toute fraîche
tâches identiques
dans une grande ou une petite estampillés “PME”, les fabricants et encore embryonnaire. Dans un
entreprise. Les différences exis- font preuve au contraire d’oppor- premier temps, elle porte sur un
tent pourtant, sur les composants tunisme, et choisissent à tout mo- serveur TX 200 S2, livré avec Winutilisés d’une part, sur l’habillage ment les composants offrant le dows SBS installé et un outil simmeilleur rapport performance/prix. plifié d’administration, Serverview
logiciel d’autre part.
A performances égales, les ser- Les nouvelles technologies sont ra- Suite, qui surveille le matériel dans
veurs pour PME sont souvent pidement mises en œuvre, sans une optique de prévention des
moins chers que ceux destinés passer par les longues et coûteuses pannes, facilite le déploiement et
périodes de tests exigées pour les propose, en option, une fonction
modèles pour grandes entreprises. d’administration à distance. Le
Les serveurs pour PME se distin- reste est laissé aux bons soins des
guent également et surtout par un partenaires.
ensemble de logiciels destinés à Face aux poids lourds du marché,
faciliter leur configuration, leur Transtec joue sur la carte de la
administration et leur mainte- proximité et de la personnalisanance. Ces logiciels seront prépa- tion, et rappelle ses vingt-cinq ans
ramétrés et bénéficieront d’une in- d’existence. “Nous connaissons
terface adaptée à un non-spécialiste. bien la problématique des PME,
Certains serveurs sont livrés avec explique Patrick Morizet, directeur
un logiciel de prise de contrôle à général de Transtec en France, car
distance qui permettra à un pres- nous en sommes une nous-même.
tataire extérieur à l’entreprise d’in- Et nous avons bien une offre destervenir sur la machine, sans de- tinée aux PME, mais sans battage
voir se déplacer, pour tout ce qui marketing. Notre objectif est de
concerne les problèmes dus aux proposer le juste matériel au juste
logiciels (de loin les
prix, sans chercher
plus courants) ainsi
à “surcharger” inLe juste
que pour effectuer les
utilement les sermatériel
mises à jour.
veurs.” Comme les
au juste prix
C’est IBM qui, le premachines sont fa■ IBM et HP
mier, a mis en place
briquées à la comsont les deux
les
offres
“Express”
clairement
desmande,
le
client
peut commanconstructinées aux PME et aux PMI. Celles- der la configuration exacte qui lui
teurs à
ci se distinguent par des prix adap- convient. La commercialisation
proposer un
réel espace
tés, obtenus grâce à une sorte de quant à elle est effectuée soit didestinés aux
“progicialisation” des services et rectement, soit par l’intermédiaire
PME, au sein
par le couplage entre produits et d’intégrateurs qui proposent des
de leur site
services. Un certain nombre de solutions complètes, avec des loWeb .
“briques” de services recouvrent giciels métier. “Mais dans tous les
les besoins les plus courants. IBM cas, le client peut nous joindre en
nomme “Express” de nombreux cas de problème et profiter de l’asserveurs, trop peut-être, puisque sistance directe du constructeur”,
l’on trouve des pSeries sous AIX argumente Patrick Morizet.
(ex. RS/6000), des iSeries (ex. AS/400)
et, bien sûr, des xSeries à procesSuite page 32.
L
“
”
MATÉRIEL
“
30
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
”
PME - PMI
Matériel
Serveurs
dèle exact dont il a besoin, donc
au juste prix. Dell livre les serLes serveurs de Transtec sont livrés veurs “prêts à démarrer”, avec le
soit avec Windows, et plus parti- système d’exploitation (Windows
culièrement avec la version Small Server ou Linux) et le logiciel d’adBusinnes Server, soit sous Linux. ministration OpenManage qui
comprend un
L’installation des
assistant, qui
autres logiciels est
Des serveurs prêts
permet, selon
laissé à l’initiative
à démarrer
Dell, d’installer
des intégrateurs.
un serveur en
Enfin, Transtec
peut, pour une commande de plu- vingt minutes. Et comme un sersieurs serveurs, par exemple pour veur doit supporter progiciels géune PME ayant différents sites, ins- néralistes et métier, Dell est en
taller un “master” fournit par le relation avec des revendeurs à
valeur ajoutée qui, le cas échéant,
client ou son partenaire.
Chez Dell, on met en avant l’avan- s’occupent également du matétage du modèle de vente directe riel... Preuve que la vente directe
et de la fabrication à la demande. montre ses limites quand il s’agit
Le client peut ainsi acheter le mo- de vendre à une PME, qui ne dispose pas toujours de
compétences en informatique et qui a besoin
de conseil ? Dell s’en défend, en précisant que
deux cents conseillers apportent aide et conseil
par téléphone.
NEC, bien que disposant
d’un réseau de revendeurs (complété d’un site
de vente en ligne), fabrique également à la demande. Certains modèles
sont prêts à l’emploi,
comme l’Express Business SmartWay qui dispose des logiciels nécessaires
à
Suite de la page 30.
“
Fujitsu-Siemens
”
■ Les serveurs destinés
aux PME se présentent
souvent dans un boîtier dit
“tour” (ici, le Primergy TX200
S2 de Fujitsu-Siemens).
L’indigence
des sites Web
Les constructeurs disposent
de site Web a priori complets. Mais une navigation
appronfondie met en
évidence de grosses
carences. Les espaces “PME”
ne sont souvent que de
pseudo-sites, dont les liens
ouvrent des descriptifs
produits génériques, les
mêmes que ceux obtenus
des espaces “Grandes
entreprises”. Au delà de
quelques généralités marketing, il est difficile de trouver
des informations précises
sur la spécificité des offres
pour PME. Pire, certaines
documentations sont en
anglais, chez Dell, HP, IBM
et Fujitsu-Siemens ! Si vous
ne maîtrisez pas parfaitement
la langue de Shakespeare,
passez votre chemin…
l’utilisation d’Internet dans une lon les besoins les plus courants
PME. L’entreprise peut également des PME. Connu pour ses écrans
se faire livrer une machine avec Belinea, ses portables et ses PC de
tous les périphériques installés bureau, MaxData France a musdans une armoire standard (dite clé sa division serveurs au prin“rack”). “Et pour le service après- temps dernier. Tous les modèles
vente, le fait de rassembler sur sont garantis en standard trois
notre site d’Angers l’assistance té- ans sur site et livrés avec un loléphonique, l’ingéniering et la fa- giciel destiné à réaliser facilement
brication est un gros avantage. et rapidemment une installation
Les problèmes sont immédiate- rapide.
ment remontés et peuvent être ra- Comme on le voit, les offres, soupidement réglés” argumente vent construites autour de WinJacques Padoliau, responsable mar- dows Small Business Server, sont
assez proches
keting serveurs.
d’un construcMaxData, enfin,
Les problèmes sont
teur à l’autre. Le
est aussi un
rapidement réglés
prix, une fois
adepte de la fapris en compte
brication à la demande, “avec un outil de gestion tous les éléments de la configude la fabrication sous SAP”, pré- ration, pourra faire la différence.
cise Mainir Chouikli, ingénieur Mais peut-être moins que la reserveur, même si les modèles de lation de confiance qu’une PME
la gamme “Select”, livrables en “heureuse” pourra nouer avec un
24 heures, sont préconfigurés se- partenaire de proximité.
“
”
MATÉRIEL
Les serveurs lames
32
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
Faciles à mettre en place,
à administrer, les serveurs
lames permettent aussi
d’aborder la question de
la fiabilité du service rendu de
manière pragmatique :
la panne d’une lame,
c’est-à-dire d’un serveur
unitaire, ne remet pas
en cause le fonctionnement
global de l’ensemble.
Les serveurs lames sont
surtout employés aux tâche qui
n’ont pas besoin de beaucoup
de puissance unitaire, comme
les serveurs Web ou pour
supporter une application
■ Les
serveurs lames
supportent un grand
nombre de processeurs
( ici, dix cartes biprocesseurs pour le Dell
PowerEdge 1855).
Dell
➜ Le serveur lames (blade)
repose sur une idée simple.
Certaines fonctions exigent
des serveurs nombreux, mais
forcément très puissants. Or,
la multiplication des machines
augmentent les coûts, par
les mètres carrés qu’elles
occupent, les systèmes de
câblage et de climatisation
qu’elles obligent à installer.
Il est en effet possible de
placer jusqu’à vingt cartes
biprocesseurs dans un boîtier
standard haut de 3 U
(13,3 centimètres) à placer
dans une armoire standard.
Metaframe de Citrix, pour la
mise en place d’une architecture client léger, qui centralise
tous les logiciels, y compris
bureautiques, sur des serveurs
sous Windows.
On comprend que les PME,
ayant besoin de serveurs
lames, sont peu nombreuses.
Pour supporter un réseau
local, les tâches de serveurs de
fichiers et d’impression ainsi
que les progiciels de gestion
et comptabilité ainsi que
les applications métier,
un serveur classique est
mieux adapté pour
P.D.
une PME.
PME - PMI
Matériel
<
Zoom
Réseau
>
Commutateurs : une ligne commune
et mille détails
Les réseaux locaux ont aujourd’hui un point commun : Ethernet. Dans ce monde standardisé, les offres
des constructeurs sont très semblables, mais les options technologiques sont, elles, multiples.
a bataille des prix fait
rage dans le monde
de la commutation réseau. Il fallait débourser l’équivalent de 500 euros
par port Fast Ethernet en 1996 ;
c’est désormais le prix d’un commutateur administrable doté de
vingt-quatre ports, c’est-à-dire de
vingt-quatre interfaces pour relier les différents équipements informatiques.
Créer ou faire évoluer un réseau
local n’est donc plus une opération hors du commun. Mais encore faut-il savoir quel produit
choisir devant l’offre pléthorique
des constructeurs : petits commutateurs ou châssis, Fast ou Gigabit Ethernet, niveau 2 ou niveau
3, administrable ou non, filaire ou
Wi-Fi... Beaucoup de questions et
peu de certitudes, quant à la possibilité de choisir objectivement.
Ce qui n’empêche pas d’énumérer quelques conseils que s’accordent à donner les experts.
Le point commun de tous les produits de réseau local est le respect
de la norme Ethernet devenue incontournable. Concernant le débit, les commutateurs à 10 Mbit/s
sont en voie d’extinction. A l’opposé, le Gigabit Ethernet reste l’apanage des solutions d’interconnexion de commutateurs plus
petits. Le Gigabit est un luxe pour
les PC comme pour les serveurs,
si ce n’est pour les utilisateurs
d’applications très consommatrices de débits comme la CAO.
Restent donc les commutateurs
Fast Ethernet, presque toujours à
détection automatique de débit,
c’est-à-dire capables de relier les
PC de l’entreprise équipés de cartes
réseaux 10 ou 100 Mbit/s.
MATÉRIEL
34
Débat autour
de l’administration
Suivant la taille de la PME et de
ses sous-réseaux, on pourra opter
pour des commutateurs 8, 12 ou
24 ports, mais aussi pour des châs-
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
DR
L
■ les constructeurs généralistes ont investi le monde de la commutation.
Ici, Dell et son PowerConnect 3324.
sis de commutation. Contrairement aux idées reçues, ils ne sont
pas réservés à l’élite des entreprises.
Les châssis assurent la redondance
du réseau, pour un coût supérieur,
mais pas prohibitif lorsqu’ils sont
utilisés à plein. Ils sont toutefois
réservés aux locaux exigus avec
une salle informatique unique. La
liaison cuivre qui relie deux éléments d’un réseau ne devant dépasser plus de cent mètres, les
vastes PME doivent, quant à elles,
installer plusieurs commutateurs,
y compris si certains d’entre eux
sont, en partie, inutilisés.
La question de l’administration
peut être débattue. Les produits
non administrables sont deux fois
moins chers que les autres. Mais
ils sont incapables de restituer la
moindre information sur le fonctionnement du réseau et ne permettent pas de le segmenter en
communautés d’usage. Une nécessité dès que l’on veut attribuer
à chacun des droits ou des services différents. La DSI doit aussi
choisir le niveau de commutation qu’elle souhaite pour son réseau : IP (niveau 3) ou Ethernet
(niveau 2).
Les équipements qui gèrent le niveau 3, plus chers, présentent
l’avantage de créer des réseaux locaux virtuels sécurisés (VLAN), mais
inutile de les déployer à tous les
recoins du réseau. L’idéal est d’opter pour le niveau 3 sur les dorsales par lesquelles transitent tous
les flux. Des commutateurs de niveau 2 suffiront à la périphérie,
pour les connexions aux serveurs
et aux PC. Ils ne possèdent aucune intelligence au niveau IP,
mais se contentent de transporter les trames Ethernet pour les
amener à l’équipement possédant
l’adresse MAC destinataire.
Des options devenues
monnaie courante
Souvent, les produits se distinguent par des critères quantifiables
comme la matrice de commutation ou le nombre d’adresses MAC
qu’ils supportent, ce qui a pourtant peu d’importance car les commutateurs de périphérie sont rarement saturés. Pour assurer la
qualité de service, tous les produits savent aujourd’hui identifier les classes de service de niveau 2 (protocole 802.1p) et la
plupart savent marquer les trames.
Le nombre de files d’attente par
port est en revanche assez fluctuant d’un produit à l’autre. Les
commutateurs limités à deux files
ne peuvent suffire quand plusieurs applications se disputent
la priorité.
En quelques années, on constate
que certaines options sont devenues monnaie courante, comme
le “spanning tree” (802.1d). Cet algorithme est utilisé pour déterminer les meilleurs chemins que
les paquets doivent suivre dans
un réseau, en évitant les boucles.
Si le meilleur chemin disparaît,
un autre est choisi aussi rapidement que possible. Des réseaux
en boucle peuvent donc être créés
pour assurer la haute disponibilité des sous-réseaux bien qu’Ethernet ne soit pas conçu pour cette
architecture. Seuls quelques modèles utilisent le “rapid spanning
tree” (802.1w) qui accélère le procédé. L’authentification 802.1x est,
pour sa part, en cours de démocratisation. Son objectif est de paralyser l’utilisateur tant qu’il ne
s’est pas identifié. D’autres fonctionnalités paraîtront anecdotiques aux uns, fondamentales
aux autres. C’est le cas de la possibilité de brider des ports (Rate
Limiting) pour laisser le plus gros
du débit disponible à ceux qui
en ont besoin.
Pour un usage standard de son
réseau, le choix du constructeur
apparaît finalement comme la
dernière nécessité. Les nombreux
casseurs de prix qui sont venus
bouleverser le monde confiné des
spécialistes sont peu innovants,
mais leurs produits ne sont pas
pour autant à négliger car ils respectent scrupuleusement les
normes.
OLIVIER DESCAMPS
Les principaux acteurs
de la commutation
3Com, Allied Telesyn, Cisco, Dell, D-Link, Enterasys, Foundry
Networks, HP, Netgear, Nortel, SMC et Zyxel.
PME - PMI
Matériel
<
Micro-ordinateur
>
<
Affichage >
Nouveaux produits
<
Stockage >
Ultraportable
et ultra-autonome
Un dix-neuf
pouces au
meilleur prix
500 Go
accessibles
facilement
Le X20 de Samsung est l’un des premiers
portables à intégrer la deuxième
génération de Centrino d’Intel.
Il réussit à concilier l’inconciliable
Belinea 19 19 01 - 02
DS-101 3 en 1
a taille standard des
écrans plats LCD est en
train de basculer du 17
pouces au 19 pouces. Maxdata propose ainsi le Belinea 10 19 01 - 02,
qui associe un prix très intéressant à des caractéristiques techniques de très bon niveau : temps
de réponse de 16 ms, luminance
de 250 cd/m2, contraste de 500:1,
angle de vision de 170 degrés. Cet
écran n’offre qu’une entrée analogique, mais il comprend des
hauts-parleurs intégrés de 1 Watt
et peut s’accrocher au mur. Il existe
en couleur beige (10 19 01) ou en
couleur argentée (10 19 02). P.D.
e disque dur externe
Ethernet Disk mini de
LaCie est conçu pour se
placer sur un petit réseau local et
servir de disque partagé entre plusieurs utilisateurs, sans avoir à installer de pilotes. L’Ethernet Disk
mini peut se connecter à un microordinateur par une connexion USB
2.0 pour un usage personnel. Le
gestionnaire du réseau, qui n’a pas
besoin d’être un professionnel,
peut contrôler l’accès aux fichiers
et donner les droits de lecture et
d’écriture par l’intermédiaire d’une
interface Web.
P.D.
X20
e X20 de Samsung rassemble légèreté, performance et autonomie. Ilpèse 2,3 kg et son épaisseur n’est
que de 2,6 cm. Ce qui ne l’empêche pas de disposer d’un écran
de 15 pouces, d’un disque dur de
60 ou 80 Go, de 512 Mo de mémoire vive (extensible à 2 Go) et
d’un graveur de DVD multiformat. Le X20 existe avec un Pentium M à 1,6 GHz ou à 1,73 GHz
et intègre, Centrino oblige et comprend une connexion à un réseau
L
sans fil 802.11 a/b/g. Il dispose de
3 ports USB 2.0, d’un port FireWire, d’un lecteur de cartes Memory Stick et SD, de sorties télévision compatible HDTV et son
numérique 5.1.
Le réplicateur optionnel comprend
quatorze ports (4 USB 2.0, FireWire,
Ethernet, parallèle, série, souris,
écran, écran numérique, S-Vidéo,
casque...). La batterie offre jusqu’à
six heures d’autonomie en mode
économie et 3 h 50 en mode multimédia.
P.D.
Prix : 1 253 € HT (Pentium M
L
L
Prix : 249 € HT (250 Go) ; 399€ HT
avec jobuniverse.fr
MATÉRIEL
Le meilleur moyen
de trouver un [nouveau] travail
dans l’informatique,
c’est encore d’en chercher un
dans l’informatique.
35
PME - PMI
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
Infrastrutures
<
Productivité
Internet
>
Filtrer les contenus
pour optimiser
les temps de réponse
Retenu par les grandes entreprises et les collectivités
locales, le filtrage des contenus peut être mis à profit
par les PME. Limiter l’accès aux services Internet
améliore les temps de réponse des utilisateurs.
es PME comme les
grandes entreprises attendent du filtrage des
flux une meilleure
productivité et des temps de réponse plus rapides. Il ne suffit pas
de barrer la route aux objets malveillants et aux publicités. Il faut
aussi limiter l’étendue des services disponibles sur Internet, en
particulier, lors des consultations
de services Web”, préconise Fayçal Cabani, le directeur du grossiste 2SB. Jusqu’ici, l’entreprise a
DR
“L
Avec le filtrage de contenu, il est possible d’interdire l’accès
aux sites sans lien avec l’activité professionnelle.
■
mis en place les moyens qui per- ou par un filtrage externalisé.
mettent aux employés de com- Former les employés pour qu’ils
muniquer très largement. A se conforment à la charte d’utilisation Interprésent, pour
net demeure
des raisons de
La prise de
une précauconfidentialité et d’écoconscience démarre tion nécessaire. Mais
nomies à la
tout juste
cette étape
fois, elle tente
rencontre les
de protéger ses
échanges et de préserver sa capa- limites de l’autodiscipline. Elle ne
cité de débit. Des mesures res- peut donc s’appliquer à un large
trictives qui passent par de nou- public. “En cas d’usage illicite du
veaux logiciels, par une boîte noire réseau mondial depuis une borne
en Mairie ou au collège, la responsabilité incombe aux élus. Or,
■ Blue Coat
ceux-ci sont plus soucieux du
propose une
risque pénal que les dirigeants
seconde boîte
d’entreprise. Dans une PME de
noire, incluant
les licences
20 ou 50 employés, on pense saantivirus
voir ce que font les collaborateurs.
d’origine
La prise de conscience démarre
McAfee, Sophos
seulement, tandis que les médiaou Panda
thèques, les écoles et les centres
“
”
INFRASTRUCTURES
Trois formules pour filtrer
les contenus des PME
36
➜ Le Logiciel de filtrage
Commercialisé en fonction du nombre
d’utilisateurs, le programme est vendu de 2 à
10 euros par poste de travail et par an. Installé
sur un PC dédié, il limite le trafic en fonction
de règles de filtrage, de listes vertes et
rouges (*). Les freins possibles concernent
les mises à niveau de la base d’URL,
la mauvaise interprétation des contenus et
l’ergonomie de l’interface d’administration.
➜ La boîte noire
L’installation d’une boîte noire ou boîtier
spécialisé de type Allot Communications,
NetApp ou BlueCoat (à partir de 4 000 euros)
assure le filtrage dynamique des échanges
FTP, http et https, entre autres protocoles.
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
Incluant un serveur mandataire (proxy)
ou un serveur de cache, cette solution optimise
les temps de réponse des utilisateurs et régule
la bande passante. Une personnalisation et
une administration avancées, mais un prix
plus élevé.
➜ L’externalisation
L’engagement auprès du prestataire est annuel
et il requiert un abonnement de 15 à 40 euros
par mois et par utilisateur pour un filtrage
d’adresses complété d’une catégorisation des
sites et parfois, d’un filtrage antivirus-antipourriel. L’administration de la solution étant effectuée par un tiers, cette solution se révèle moins
souple pour la PME dont les demandes de modification sont prises en compte sous 4 ou 8 heures.
de recherche publics s’équipent
déjà volontiers”, compare
Alexandre Souille, le directeur général de l’éditeur français Olfeo.
En adoptant un logiciel de filtrage, l’entreprise ou la collectivité locale crée souvent une liste
“verte” dite “blanche” aux EtatsUnis (*) pour recenser les seuls
sites autorisés : les services d’annuaires et les serveurs intranetInternet du groupe, par exemple.
Mais d’autres échanges avec l’extérieur doivent être examinés pour
éviter la saturation de la ligne ;
les transferts de fichiers, notamment. Marketing oblige, la boîte
noire proposée est souvent qualifiée de solution tout-en-un, offrant un filtrage plus large.
“Adapter le filtrage
reste possible.”
En réalité, selon les équipements
actifs en place dans l’entreprise,
tous les boîtiers spécialisés ou “appliances”, ne conviennent pas. En
effet, la boîte noire est parfois placée en zone démilitarisée, c’est-àdire à l’extérieur des systèmes de
sécurité de l’entreprise (c’est le cas
de la solution WebWasher de Cyberguard) et parfois entre le routeur et le pare-feu (Ingrian).
L’équipement Blue Coat 400 sait
ainsi bloquer des échanges http,
https, des flux vidéo, la messagerie instantanée, la messagerie Web,
les logiciels espions, les publicités en ligne et les échanges FTP.
En revanche, il ne traite pas les
messages électroniques au standard SMTP. Pourquoi cette limitation ? “Les contraintes de performances sont distinctes selon
les protocoles.” Reste que, à la
suite du rachat de la société Ositis, Blue Coat propose maintenant
PME - PMI
Les critères à surveiller sont liés
aux performances et à l’administration de la solution de filtrage.
Rares sont les entreprises qui peuvent encore mobiliser du personnel sur l’exploitation de leurs
passerelles de communication. Le
logiciel d’administration assure
la définition des règles et, parfois,
la synchronisation d’une base de
données d’adresses Internet (URL)
qualifiées. Cet automatisme allège
le travail du responsable informatique. La base d’adresse aide à
classer les sites Web, en familles
autorisées (ou pas) selon les
groupes d’utilisateurs.
“Il n’y a rien à installer sur les
postes de travail client. Le blocage s’effectue au niveau du serveur qui filtre les requêtes sortantes vers Internet et inspecte
les flux. Par conséquent, les navigateurs pour Linux, Windows
OLIVIER BOUZEREAU
(*) Une liste de personnes indésirables
est rouge en France, mais noire aux EtatsUnis. Par analogie, on parle en jargon
informatique de “listes blanches”, comme
en anglais. Des listes qui seraient plutôt
vertes en France, pour conserver une analogie de même type.
L’éditeur français Olfeo propose un logiciel de filtrage de contenu, comportant
de nombreuses fonctions, permettant de réguler le trafic.
■
PME - PMI
Cadextan met le cap
sur eSafe
> Jean-Philippe Delmas, responsable informatique de Cadextan : La solution
eSafe d’Aladdin “permet une analyse fine et puissante de l’utilisation, qui est
faite de notre lien Internet.”
Le responsable informatique
reporting régulier sur les
de Cadextan, société
alertes tombe dans ma boîte
de services spécialisée dans
aux lettres ainsi qu’un
les finances, voulait vérifier
rapport mensuel délivrant
l’historique des connexions,
des données statistiques.
assurer des échanges
L’administration d’eSafe
conformes à la bande
s’effectue via le Web et
passante et à la charte
permet de remonter jusqu’au
de son entreprise.
poste de travail, en cas
Jean-Philippe Delmas a
d’alerte. Dans le cas d’usage
retenu la solution de filtrage
abusif, on pourra aller
de contenus eSafe d’Aladdin,
jusqu’à fermer certains accès.
commercialisée à partir de
On peut gèrer des familles
4 300 euros, pour 100 postes
de sites, des listes blanches
de travail.
et des listes noires (*).
“Le pare-feu Internet aide
La solution tourne en anglais,
à vérifier qui est qui, qui
mais je n’ai pas rencontré
peut faire quoi,
de mauvaise
quand et cominterprétation
Un reporting
ment. Mais il
pour autant.
régulier sur
n’inspecte pas
J’ai étudié
les contenus
la liste des
les alertes
véhiculés sur le
expressions et
réseau. C’est la raison pour
des mots comparés : ils sont
laquelle j’ai retenu la passeparamétrés pour plusieurs
relle e-Safe NitroInspection
langues européennes.
Bridge d’Aladdin. Il s’agit
L’examen des protocoles
d’une solution transparente
http, smtp et ftp s’avère
de type boîte noire sous
efficace. Tous les composants
Linux. En insérant le CD sur
Active-X, applets Java,
un PC neuf, on peut démarrer les mots clés des pages
très vite, une fois l’adresse
HTML et même les liens URL
IP attribuée.
peuvent être inspectés.
L’adaptation des règles
Cet outil permet donc une
internes n’a pris que deux
analyse fine et puissante
heures. Le paramétrage par
de l’utilisation qui est faite
défaut interdit les flux audio
de notre lien Internet et offre
et vidéo et les échanges en
de multiples possibilités
point à point, afin d’optimiser de filtrage pour optimiser
l’utilisation du réseau, sans
l’utilisation de la bande
ralentir les performances. Un passante.”
“
”
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
INFRASTRUCTURES
Filtrer les flux de chacun
ou MacOS sont supportés”, atteste Alexandre Souille. L’administrateur complète ce classement
par ses propres listes vertes (*) de
sites admis et rouges (*) de sites
proscrits.
Un fournisseur tel qu’Olfeo doit
donc cumuler les deux métiers
nécessaires au contrôle par logiciels : l’édition du programme et
le classement des sites d’informations ; une soixantaine de familles distinctes sont référencées
dans son offre : “Il y a un fond
culturel important dans le filtrage
de contenus car il faut faire attention à ce que l’on qualifie et
apporter un jugement de valeur
sur les sites. Nos rivaux, tous Américains, n’hésitent pas à classer le
site Web de la CGT dans la catégorie Activisme ou Cercle du
mal, les sites des Mairies se retrouvant souvent dans la section
‘Tourisme’…”
Si le filtrage automatique des
contenus a plusieurs limites, il ne
se restreint pas aux échanges de
flux en réseau. Le stockage et la
sauvegarde des fichiers sont également concernés. Ainsi, le logiciel
Storage Exec de Veritas permet-il
de fixer des limites, en filtrant les
types de fichiers autorisés. Le stockage de fichiers musicaux au format mp3, par exemple, devient
prohibé, ce qui réduit à la fois les
trafics du réseau et l’espace disque
consommé.
DR
une seconde boîte noire incluant
les licences antivirus d’origine
McAfee, Sophos ou Panda.
Autre piste pour éviter l’installation d’une boîte noire ou d’un
logiciel de filtrage, l’entreprise
peut faire appel à un service externalisé auprès de son fournisseur d’accès Internet. “Pour une
PME, l’administration par le prestataire Internet manque de souplesse. Adapter le filtrage reste
possible, mais la demande est
prise en compte sous 4 ou 8
heures, en fonction du contrat
souscrit. Or, les raisons d’un blocage de contenus sont multiples :
la liste rouge (*) des expéditeurs
interdits, le ser veur DNS mal
configuré, le serveur Web arrêté,
etc.”, énumère Fayçal Cabani.
37
Infrastrutures
<
Sécurité
Internet
>
Prémunir l’entreprise contre
les détournements de données
Incontournable
pour échanger des
informations, Internet
facilite en même
temps la récupération
de ces données pour
des usages abusifs,
voire illégaux. Les
entreprises doivent
en tenir compte.
enaces informatiques tiver les pare-feu pour envoyer
liées au succès d’In- leurs données.”
ternet, les logiciels es- Récupérés sans le consentement
pions (spywares) et le explicite de l’utilisateur, ses hahameçonnage (phishing), ont pour bitudes de navigation serviront à
points communs de détourner l’inonder de fenêtres publicitaires
des informations et de faire beau- ciblées, son carnet d’adresses sera
coup parler d’eux auprès du grand revendu aux auteurs de pourriels
public. Les PME ne sont pas di- (spams), et les données plus senrectement ciblées par ces abus, sibles comme les différents identifiants pourront tomber entre de
mais elles peuvent en pâtir.
Un spyware est un petit logiciel mauvaises mains. Autre nuisance
malicieux, discret, “programmé rapidement visible dans une enpour capturer de l’information treprise, la présence de spywares
altère aussi le bon
sur un ordinateur
fonctionnement
et l’envoyer à
Les spywares
des postes de traun tiers”, comme
n’ont
pas
vocation
à
vail en consomle définit Marc
casser le système
mant des resBlanchard, expert
sources machines.
en virus chez Kaspersky Labs. Egalement qualifiés Comme pour les autres menaces
d’espiogiciels, le but premier de informatiques, la protection passe
ces programmes est de collecter avant tout par l’éducation des utides données à des fins commer- lisateurs, surtout s’ils disposent
ciales, comme le précise Youenn de droits suffisants pour installer
Pibot, ingénieur avant-vente chez eux-mêmes des programmes sur
Aladdin : “Les spywares ne sont leurs postes. Beaucoup de spypas délibérément nuisibles. Ils wares sont inclus dans des login’ont pas vocation à casser le sys- ciels gratuits, mais les logiciels
tème, contrairement aux virus, commerciaux n’en sont pas pour
même si certains peuvent désac- autant exempts, d’autant que les
M
“
<
Sites utiles
>
Forum des droits
sur l’Internet :
www.foruminternet.org
INFRASTRUCTURES
Commission nationale
de l’informatique
et des libertés :
www.cnil.fr
Association internationale de lutte
contre le phishing :
www.antiphishing.org
Livre blanc de McAfee
Research sur les
moyens de prévention
contre le phishing :
“Anti-Phishing:
Best Practices
for Institutions
and Consumers” sur
www.networkassociates
.com/us/nailabs/
documents/
38
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
”
Calquées sur les antivirus, quelques
offres spécifiquement destinées
à la lutte contre les “espiogiciels” font
leur apparition. (Ici, eTrust PestPatrol
de Computer Associates).
■
législations étrangères ne protègent pas toutes de la même façon
les données personnelles. Il faut
donc inciter les utilisateurs à la
prudence, et lire soigneusement
les licences d’utilisation quand
elles sont présentes (sinon, méfiance). D’autres logiciels espions
La loi punit l’espionnage informatique
“Avec le phishing et les spywares, plusieurs
lois françaises sont potentiellement violées :
loi Informatique et Libertés, loi pour la
confiance dans l’économie numérique, etc.”
prévient Garance Mathias, avocate spécialisée
dans la sécurité informatique. “Dans bien
des cas, notamment si elle est victime de
phishing, une entreprise peut mettre en avant
sa bonne foi pour se protéger face à d’éventuelles plaintes de clients”, poursuit la juriste.
En cas de phishing avéré, l’entreprise doit dès
que possible porter plainte contre X. La police
dispose de services spécialisés pour traiter de
telles plaintes, tenter de retrouver le coupable
en contactant l’hébergeur du site frauduleux
et mettre ce dernier hors d’état de nuire.
Face aux spywares, l’entreprise peut dans certains cas être considérée comme responsable.
Ainsi, selon Benoît Tanaka, chargé de suivre
ces questions au forum des droits sur
l’Internet, “si un spyware est présent dans
un logiciel déployé par l’entreprise, et qu’il
divulgue des données personnelles appartenant à ses salariés, il existe un risque.”
Plus difficile en effet de plaider la bonne foi
si l’installation du logiciel incriminé est
décidée par l’employeur.
Définir une charte d’usage du courrier
électronique et d’Internet est un moyen de
se prémunir, les salariés étant avertis de ne
pas utiliser ces outils à des fins personnelles.
Des données à usage professionnel risquent
cependant d’être détournées. Si ces dernières
proviennent d’une base déclarée à la Cnil,
alors les obligations de l’entreprises sont
claires : elle est tenue de “préserver l’intégrité des données et d’empêcher toute
communication à des tiers non autorisés.
Le non-respect de cette obligation de sécurité
indispensable compte tenu des multiples
risques d’erreurs et de fuites, est pénalement
A.C.
sanctionné.”
PME - PMI
Les principaux logiciels antispywares
Fournisseur
Produit
Computer Associates
eTrust PestPatrol
F-Secure
Anti-Spyware
Lavasoft
Ad-Aware
Patrick M. Kolla
Spybot Search & Destroy
Webroot Software
Spy Sweeper
exploitent les failles de naviga- dant de mettre à jour ses identiteurs pour s’installer, notamment fiants, avec un lien sur le site frauavec Internet Explorer, dans le- duleux, qui imite parfaitement le
quel il est prudent de désactiver site de l’entreprise choisie pour
certaines fonctions comme les cible. Si le client ne se mécontrôles ActiveX.
fie pas, il saisit ses identiSi le mal est fait, des outils peu- fiants, vite envoyés à l’auteur
vent s’attaquer aux spywares déjà de l’arnaque. Celui-ci s’en serprésents. Des solutions de filtrage vira pour débiter les comptes des
de contenu, comme e-safe d’Alad- utilisateurs imprudents ou peu
din ou les offres de Webwasher, informés.
ou bien encore des pare-feu bien Seules quelques victimes suffisent
configurés peuvent bâillonner les à rendre ce système rentable - un
logiciels espions. Souvent instal- étudiant français vient d’ailleurs
lés sur des passerelles pour pro- d’être condamné pour avoir ainsi
téger tout un réseau, ils bloquent détourné 20 000 € -. Face à ce type
les programmes non autorisés à de fraude, une PME peut être vicenvoyer des informations et ana- time dans les deux sens : si elle eflysent les flux sortants, en sur- fectue des achats en ligne, ses coveillant qu’aucune donnée sen- ordonnées bancaires peuvent être
sible n’y figure.
détournées, si elle vendses produits
Sur le même principe que les an- en ligne, son site commercial peut
tivirus, il existe des antispywares, être plagié. Dans le second cas,
qui scrutent les ordinateurs à la l’entreprise souffre d’abord de la
recherche d’espiogiciels connus perte de confiance de ses clients.
ou de comportements suspects, et Des gestes commerciaux de déaident à désinstaldommagement, non
ler les programmes
obligatoires mais
Pousser
espions. Des antisouvent nécessaires
l’utilisateur à
virus comme ceux
pour restaurer cette
l’imprudence
de Kaspersky ou de
confiance, peuvent
Panda Software dévite lui coûter cher.
tectent et éliminent certaines ca- La prévention s’impose donc, autégories de logiciels espions, par près des salariés comme auprès
exemple des “keyloggers”, qui es- des clients. Apprendre à reconpionnent les frappes au clavier. naître les courriels suspects et à
Enfin, Microsoft a acquis récem- les signaler, différencier les mesment l’éditeur Giant, dont la tech- sages émis par l’entreprise en les
nologie antispyware devrait être personnalisant ou en évitant d’y
incluse dans ses prochains sys- insérer les liens, ou encore incitèmes d’exploitation.
ter à vérifier l’adresse d’une page
Web (URL) avant d’y saisir des
données, voilà quelques façons
La prévention, première
de réduire les risques. Des foncdes mesures
tionnalités de contrôle d’URL apA la différence des spywares, le paraissent pour les principaux nabut de l’ hameçonnage est claire- vigateurs : Netcraft propose ainsi
ment illégal. Ces “ hameçons “ une barre d’outils pour Internet
désignent de faux sites utilisés Explorer, qui bloque les URL repour leurrer les clients de bou- censées comme des sites de phitiques et services en ligne. “Il s’agit shing, tandis que Mozilla réfléd’une technique d’ingénierie so- chit à intégrer une protection
ciale, le but est d’inciter l’utilisa- ciblant le phishing dans les futeur à agir de manière impru- tures versions de son navigateur
dente” précise Eugenio Correnti Firefox.
directeur technique de F-Secure Une entreprise peut conseiller de
France. La victime reçoit généra- tels outils à ses clients, le premier
lement un courriel lui deman- étant gratuit pour les particuliers
PME - PMI
■ L’authentification
forte demande que l’utilisa-
teur
possède un petit objet, sur lequel sont
stockés ses identifiants. Ici, il s’agit
d’une clé USB constituant la solution
eToken d’Aladdin.
duleux, caractérisés comme les
pourriels par un envoi en masse.
Bon nombre de ces offres antispam fonctionnent sur un serveur, ce qui en fait des protec-
tions mieux adaptées à un usage
interne à une entreprise qu’à une
diffusion auprès des clients.
Si le phishing se répand en France
et que les préjudices financiers
deviennent importants, alors ces
dispositifs préventifs peuvent être
complétés par des solutions d’authentification forte. Dans plusieurs
pays européens, les banques fournissent ainsi à leurs clients des
petits boîtiers (les “tokens”), cartes
ou calculatrices chargées de générer un identifiant à usage unique,
cet identifiant étant renouvelé
toutes les minutes.
Des constructeurs comme RSA
Security ou Aladdin fournissent
de telles offres. Ces solutions ne
peuvent pas garantir une sécurité absolue, mais elles améliorent indéniablement la sécurité.
Toutes les entreprises ne peuvent pas forcément mettre en
place ces solutions à large échelle,
mais ces dernières peuvent cependant aider les PME à sécuriser des sites destinés à leurs
partenaires commerciaux ou
clients institutionnels.
AURÉLIE CHANDÈZE
”
INFRASTRUCTURES
“
et Firefox étant libre. Pour l’instant, ces initiatives marchent sans
doute mieux avec les fraudes visant les sites américains, plus nombreux à être visés. De leur côté,
des solutions antispam comme
celle de Sybari, qui détecte de manière proactive les envois massifs
de messages grâce à une technologie conçue par Commtouch,
peuvent éliminer au passage la plupart des
courriels frau-
39
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
Infrastructures
<
Internet
Nouveaux produits
>
<
Le point d’accès
public clé en main
L’EliteConnect Hotspot Gateway de SMC intègre
les différents composants nécessaires à la création
d’un point d’accès public : routeur sans fil et outil
de facturation du service.
EliteConnect Hotspot
Gateway
e monde des points d’accès publics s’industrialise. Conscients qu’il ne
suffit pas d’une liaison Internet
et d’un routeur sans fil pour créer
un “hot spot”, les constructeurs
sortent les uns après les autres
des solutions intégrées. Grâce à
elle, une entreprise ou une collectivité locale pourra facilement
mettre en place un point d’accès
public. Dernière offre en date,
celle de SMC qui combine dans
son tout-en-un EliteConnect Hotspot Gateway un modem-routeur
Wi-Fi 802.11g sécurisé doté de
quatre interfaces pour réseau
L
<
étendu et des
fonctions d’impression de
tickets apportant à l’utilisateur ses codes
de connexion. Le
produit est compatible
802.1x. Avant d’autoriser la communication, il peut se référer à
un serveur Radius ou interroger
sa propre base de données. Le
routeur est capable d’héberger un
répertoire de 2 000 noms.
EliteConnect Hotspot Gateway
possède la fonction Wireless Distribution System (WDS) permettant d’étendre la couverture du
réseau sans-fil à six autres points
d’accès compatibles WDS. Le touten-un est administrable par le
biais d’une interface Web. Le responsable du site peut notamment
imposer une page d’accueil à l’internaute se connectant du point
d’accès public ou adjoindre une
bannière de publicité à toutes les
pages qu’il consulte.
O.D.
Réseau >
Deux routeurs ADSL
La convergence pour PME
WGT634U
n boîtiertout-en-un conçu
pour la téléphonie sur IP.
C’est ce que propose 3Com aux
PME avec le NBX V3000, un autocommutateur IP facile à installer et à faire évoluer. Il intègre des
fonctions d’accueil automatique,
de couplage téléphonie/informatique (CTI), de messagerie vocale
et de suivi graphique des relevés
d’appels. Parmi les options, on notera la création de centre d’appels,
la gestion de la relation client et
la facturation interne des appels.
Les logiciels de l’autocommuta-
U
<
INFRASTRUCTURES
teur s’intègrent
facilement aux platesformes Microsoft Exchange et Lotus
Notes pour les appels directs à
partir du carnet d’adresses ou l’envoi de messages vocaux sous forme
de courriels.
Le produit est administrable au
travers d’un navigateur Web. Il
peut gérer jusqu’à 1 500 équipements informatiques.
O.D.
Prix : 1 600 € HT
Réseau sans fil >
a + 2g = 162 Mbit/s
WGU624
etgear réconcilie
les différentes
normes Wi-Fi
avec un routeur câble et
ADSL sans fil “à double
flux”. Le modèle WGU624
est compatible 802.11g et
802.11a. Sur la bande de
fréquence des 2,4 GHz
utilisée par le premier
protocole, le routeur propose même un débit de
108 Mbit/s avec une technologie propriétaire.
Avec les 54 Mbit/s du
802.11a (bande des 5
GHz), ce sont donc en
N
<
40
Téléphonie sur IP >
tout 162 Mbit/s qui peuvent être partagés sur le
réseau local. Doté d’une
antenne spécifique, le
routeur offre, d’après le
constructeur, une portée
trois fois supérieure aux
équipements traditionnels. Il intègre aussi un
commutateur Fast Ethernet cinq ports, un parefeu et un filtre de pages
Web (URL). Parallèlement,
Netgear délivre la carte
Super A + G WG511U qui
supporte simultanément
les deux protocoles.
O.D.
Hébergement >
Un serveur à distance
pour 10 euros par mois
X2301
intec complète sa gamme
de routeurs ADSL avec le
X2301, destiné aux agences
délocalisées, aux PME ou au télétravailleurs. Il supporte l’ADSL 2+
et ses liaisons descendantes (du
Web vers l’utilisateur) de 24 Mbit/s,
intègrent un commutateur quatre
B
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
ports et un outil d’équilibrage de
charge. Plusieurs fonctions de sécurité complètent l’offre : la translation d’adresses (NAT), l’encapsulation IPSec, le support de
réseaux locaux virtuels (VLAN), le
chiffrement des flux (3DES, Blowfish, AES) ou encore, en option, le
filtrage de pages Web (URL). O.D.
Amen
Le spécialiste de l’hébergement
Amen propose une plate-forme
d’hébergement privé virtuel sous
Windows. Celle-ci repose sur Windows Server 2003 et SQL Server,
la technologie Virtuzzo de Swsoft
et l’interface d’administration en
ligne Plesk 7. L’entreprise cliente
accède à ce serveur à distance et
peut y installer des applications
et bénéficier d’un espace de stockage de 400 Mo extensible à 2 Go.
Pour une PME, c’est l’assurance
de disposer d’un serveur toujours
en ordre de marche...
P.D.
PME - PMI
Progiciels
<
Gestion
Applications
>
Comment choisir et installer
son progiciel intégré
uand un patron de
PME a l’impression de
piloter son entreprise
derrière l’épaule de son
chef comptable, il lui vient vite
l’envie d’installer un progiciel de
gestion intégré (PGI). Ce qu’il veut,
avant tout, c’est contrôler lui-même,
au jour le jour, le cap et l’allure
de son navire. Pour élaborer des
indicateurs clés, consulter le volume d’affaires prévisionnel ou les
ventes réalisées, le PGI constitue
une bonne réponse. Complété des
outils de reporting ad hoc, il donne
en effet accès à l’ensemble des
chiffres de l’entreprise.
Il existe un choix assez large de
solutions de gestion intégrées,
tant pour les grandes PME que
pour les structures de moins de
50 personnes.
Q
Certains éditeurs se concentrent
sur les fonctions qui concernent
plus de 80 % des entreprises. Leurs
offres se déploient rapidement en
réduisant d’autant les coûts de mise
en œuvre. En complément, il peut
être nécessaire d’y ajouter de petits développements pour couvrir
une fonction métier spécifique.
Le choix du produit
dépend bien sûr de
la taille et des ressources de l’entreprise,
mais il tient également beaucoup à la
complexité de l’activité. Une PME peut
compter 300 salariés
et retenir un PGI aux
fonctions standard
dès lors qu’il répond
■ La PME Fondis partage son PGI en temps réel entre
à la quasi totalité de Guyancourt et le siège de Mulhouse (ci-dessus).
ses besoins. C’est surtout vrai dans les secteurs du né- de pointe. Dans ce cas précis, le
goce et des services. A l’inverse, problème du coût à engager passe
une structure industrielle de parfois au second plan.
moins de 100 personnes peut op- “Lorsqu’une entreprise de 30 sater pour une solution plus so- lariés a besoin d’un outil perphistiquée si son cœur de métier formant, elle peut prendre la dé(chimie, pharmacie, haute tech- cision d’engager un budget
nologie...) exige une application spécifique pour mener le projet”,
A activité complexe,
logiciel sophistiqué
D’autres solutions apportent une
richesse de paramétrage beaucoup
plus importante. En contrepartie,
il s’agit d’applications plus complexes à appréhender et plus
longues à installer. Le succès de
leur mise en place nécessite de
constituer une équipe solide pour
piloter le projet.
Fondis
Le PGI (progiciel de gestion intégré) fournit à la PME une vue globale sur
son activité. Pour bien le choisir, il faut tenir compte de la taille de l’entreprise, de ses ressources internes et de la complexité de son activité.
“Etre opérationnel en trois mois”
PME - PMI
du SAV est primordiale pour la
PME car elle doit disposer
d’une traçabilité totale sur
ses produits dont certains utilisent une source radioactive.
“Je voulais être opérationnel
début 2004.” Au retour d’un
salon informatique, certains
collaborateurs lui parlent de
SAP Business One. Jean-
Fondis
“Je voulais donner aux commerciaux un outil pour
élaborer leurs offres et disposer moi-même d’un aperçu
sur leur volume d’affaires”,
explique Jean-Pierre
Ellerbach, créateur et dirigeant de Fondis, une PME
de 26 personnes, installée
à Guyancourt, spécialisée
dans l’instrumentation
scientifique(*).
L’entreprise n’a pas de responsable informatique, mais
elle effectue elle-même la
maintenance des matériels
qu’elle vend et la technologie
ne lui fait pas peur. En juin
2003, elle établit un cahier
des charges pour installer un
progiciel intégré à la place
des trois logiciels utilisés
jusque là pour la comptabilité,
le suivi des contacts et le service après-vente. La gestion
■ Le PGI retenu par Fondis devait
pouvoir gérer les numéros de série
des matériels vendus (ci-dessus
un spectromètre à fluorescence X).
Pierre Ellerbach est sur la
défensive : “SAP, ce n’est pas
pour nous”, assène-t-il, avant
de constater que, finalement,
le produit proposé s’adresse
vraiment à des PME. La solution inclut le suivi des affaires
commerciales et du SAV.
“La comptabilité est assez
simple, mais suffit à nos
besoins, quoi que nous
regrettions qu’elle n’édite pas
de grand livre.”
Fondis signe le 6 novembre
avec l’intégrateur ERT qui
revend Business One. L’offre
est toute nouvelle, à peine
lancée sur le marché. “Nous
avons eu peur d’essuyer les
plâtres”, reconnaît tout de
même Jean-Pierre Ellerbach.
Au bout d’un an d’utilisation,
la direction de Fondis apprécie de disposer d’une vue
globale sur le fonctionnement
de l’entreprise en temps réel.
Les factures, l’historique des
relations avec les clients, la
liste des pannes sont directement consultables. “Si un
client nous demande de faire
un effort car il a eu un souci
avec un équipement, nous
pouvons vérifier l’information
sur-le-champ. Le gain de
temps le plus important
concerne le reporting mensuel. Nous l’avons ramené à
un quart d’heure alors qu’il
nous prenait huit heures,
apprécie le directeur commercial. Auparavant, je
devais me déplacer pour
récupérer les dossiers techniques. Aujourd’hui, j’affiche
toutes les informations
chaque matin sur mon poste.”
M.G.
(*) CA 2003 : 8 millions d’euros
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
APPLICATIONS
< Témoignage >
41
Applications
Progiciels
l’exploitation : définition des besoins, analyse de l’existant, choix
du progiciel, élaboration d’un
planning, mise en place de la solution, paramétrage, formation,
mise en production et assistance
au démarrage.
En mode projet, un comité de pilotage est mis en place. Il aura la
Démarrage rapide
responsabilité de valider les difou mode projet
férentes étapes du déploiement.
Cyborg donne le choix entre deux “Nous entrons davantage dans le
approches. “Aux PME qui ont des détail des besoins exprimés par le
impératifs de délais, nous pro- client, précise Florence Caillat.
posons la méthodologie QuickS- Avec une solution comme la Ligne
tart. La mise en place se fait sur 1000, par exemple, il faut consaun trimestre, avec des produits crer plus de temps à l’analyse et
au paramécomme la Ligne
trage.” Il est tout
100, de Sage, ou
Engager
de même posBusinessOne, de
sible d’envisager
SAP.” Pour les un budget pour
un déploiement
PME qui demanrapide avec un
dent une couver- mener le projet
seul module, la
ture fonctionnelle
plus large, avec le PGI X3 d’Ado- comptabilité, par exemple. “Par
nix, la Ligne 1000 ou encore l’In- ailleurs, certains modules de la
tégrale, de Sage, une méthodolo- Ligne 1000, comme la gestion des
gie en mode projet reste plus infrastructures Sage Immo 1000,
peuvent s’installer en trois à cinq
appropriée.
En mode QuickStart, les étapes jours.”
s’enchaînent rapidement jusqu’à En mode projet, l’historique des
confirme Florence Caillat, directeur marketing de Cyborg. Intégrateur des progiciels de Sage, Adonix et SAP, Cyborg s’adresse à des
PME comptant 50 à 2 000 salariés, avec un cœur de cible entre
50 et 500 salariés.
“
<
Solution intégrée
ou spécialisée
➜ Le progiciel intégré
permet de s’adresser à un
éditeur unique qui fournira
les fonctions de base de la
gestion autour d’une seule
base de données. Chaque
information est saisie une
fois pour toutes dans le
progiciel et peut être
exploitée par n’importe
quelle autre fonction.
Mais la richesse fonctionnelle
du progiciel intégré ne rivalise pas toujours avec celle
des logiciels spécialisés (on
dit aussi “best of breed“ – le
”
données de gestion est souvent
récupéré sur plusieurs années. Le
client demande à l’intégrateur de
réaliser une maquette de l’application avec ses propres données.
L’assistance au démarrage est plus
longue, le suivi plus structuré. “La
meilleur dans son domaine)
dans la comptabilité, la gestion
commerciale, le marketing,
la production, etc. C’est pourquoi certaines entreprises
choisissent d’assembler
des logiciels de provenance
différente, chacun présentant l’avantage d’être très
pointu dans son domaine. Ce
faisant, il faut alors intégrer
ces logiciels entre eux,
opération parfois coûteuse
qui oblige à mettre en place
et maintenir des passerelles
entre les produits.
nature du tissu économique fait
que les installations se font plus
souvent en mode projet à Paris,
au contraire de la province où
nous trouvons davantage de petites PME” conclut Florence Caillat.
MARYSE GROS
Analyse >
Les PME sont difficiles à satisfaire
Chaque année, 10 % seulementdes 180 000 entreprises françaises de 10 à 250 salariés investissent
dans leur système de gestion. Dotées de moyens limités, leurs besoins n’en sont pas moins complexes.
l y a du grain à
moudre dans les
PME françaises pour
les éditeurs de progiciels. “Tous les cinq à sept ans,
environ, les PME font évoluer
leur système de gestion”,
constate Florence Caillat, responsable marketing de l’intégrateur Cyborg. Pourtant, fournir une offre adaptée à la
demande n’a rien d’une évidence.
“Les PME sont des entreprises
difficiles à satisfaire, fait remarquer Jean-François Perret,
président du cabinet de conseil
Pierre Audoin Consultants. Elles
doivent faire face à des normes
réglementaires sévères, mais elles
disposent de moyens limités,
tant financiers qu’humains. Elles
ne peuvent pas investir tous les
ans, comme le font les grandes
entreprises. Leurs besoins fonctionnels n’en sont pas moins
complexes.” Chaque année, 10%
Les contraintes légales qu’on leur
impose dans divers domaines
(paie, gestion des ressources humaines, normes IAS...) poussent
certaines d’entre elles à accélérer
leur migration. Les pourvoyeurs
de solutions espèrent donc bénéficier en 2005 d’une volonté
d’investissement plus forte.
42
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
Entre 10 et 250 salariés,
des exigences différentes
PAC
APPLICATIONS
I
> “La disparition d’outils de gestion
d’ancienne génération va laisser un
parc orphelin dans les PME”, note
Jean-François Perret, président de
Pierre Audoin Consultants.
des 180 000 entreprises comptant
10 à 250 salariés en France réalisent tout de même un investissement.
“Les grands progiciels de gestion
intégrés, comme mySAP ERP,
Oracle E-Business Suite ou PeopleSoft Enterprise, apparaissent
trop structurants et trop chers pour
la tranche d’entreprises situées
entre 10 et 250 employés”, rappelle
Jean-François Perret. Il arrive pourtant que certaines d’entre elles sautent le pas (voir le témoignage de
Goëmar page 39).
Pour le président de PAC, l’investissement est encore un peu
lourd avec des solutions conçues
pour de grandes PME, comme
celles d’Intentia, Générix, PeopleSoft avec EnterpriseOne ou SAP
avec All-in-One. Parallèlement, il
énumère des offres qui, tout en
proposant une palette fonctionnelle large et des possibilités d’ajustement au métier, sont “réellement adaptées” au budget et aux
ressources que peuvent mobiliser
des PME de 10 à 250 personnes.
Il classe dans cette catégorie des
produits tels que Cegid PGI, Adonix X3, MBS Navision ou SAP Business One(*). Pour exemple, une
offre comme Business One revient
à 2 500 euros par utilisateur, tout
compris (licence, base de données
et matériel, avec vingt jours d’intégration).
M.G.
(*) Autres éditeurs de PGI : ADNSoft,
Agresso, Apisoft, Deal, IBS, IFS,
Interlogiciel, Isia, Lefebvre Software,
Mapics, Ordirope, Prodaxis, QAD, Qualiac,
Scala, Silverpod, SSA Global, Volume et,
en Open Source, Tiny ERP et OFBiz Néogia.
PME - PMI
Progiciels
<
Applications
Témoignage >
Un PGI grandeur nature pour Goëmar
Goëmar est un cas particulier. Cette PME de 150 personnes ne se contente pas d’avoir installé une solution
taillée pour de grandes entreprises. Elle a aussi choisi de l’administrer seule.
> “Il y a une logique
dans la façon dont
SAP est organisé.
Je pense qu’une fois
qu’on a le déclic,
on finit par l’assimiler.
Il ne faut pas chercher
à devenir un spécialiste. L’important est
toujours de garder
une bonne vision
généraliste. Dans
un PGI, quand vous
tirez une ficelle d’un
côté, cela fait aussi
bouger l’autre bout
de l’édifice.” Olivier
Bertaud, directeur
général de Goëmar.
Une offre de services
non adaptée
“Avec le responsable informatique, Jacky Bescond, nous
avions fait un tour d’horizon
très large pour passer en revue
les progiciels du marché, relate
Olivier Bertaud, aujourd’hui directeur général de la PME. Nous
avions pris notre temps, examiné de près des produits de
toute taille, une quinzaine environ. Et le seul que nous
n’avions pas regardé alors,
c’était celui de SAP.” Un enchaînement de circonstances
l’amène à découvrir R/3 sur un
salon et à retenir finalement le
produit en octobre 1998.
Dès lors, s’engage pour Olivier
Bertaud et Jacky Bescond un
marathon de plusieurs semaines
chez SAP pour acquérir les bases
du progiciel intégré. “Nous vou-
PME - PMI
Marc Guillaumot
“J
Fiche d’identité
➜ Laboratoires Goëmar
(Saint-Malo)
➜ Spécialisé dans
les produits de santé
et agricoles à base d’eau
de mer et d’extraits
d’algues (Physiomer,
Audiclean, Iodus 40)
➜ 150 salariés
➜ Chiffre d’affaires : 30
millions d’euros en 2004
➜ Progiciel retenu : SAP R/3
➜ www.goemar.fr
lions comprendre ce que le produit était capable de faire. Il était
fondamental de maîtriser le sujet.” Formés à la gestion, aucun
des deux n’est informaticien,
même si le premier confie sa passion pour l’informatique.
Cette mise en jambe s’avère plus
difficile à négocier que prévu. Au
centre de formation francilien de
SAP, tous les autres stagiaires viennent de très grandes entreprises.
Ils se préparent pour des projets
de un ou deux ans, en vue d’installer un ou deux modules de SAP
R/3, avec de grosses équipes in-
formatiques. Tous, formateurs
compris, ouvrent des yeux ronds
lorsque les deux collègues annoncent leur intention d’installer tous les modules de SAP en
six mois dans leur PME. En dépit
des inquiétudes générées par ces
réactions, Olivier Bertaud maintient son cap. “Nous nous sommes
répartis les sessions de formation :
les modules de finances, de
contrôle de gestion et d’administration des ventes pour l’un,
les achats et la gestion de production pour l’autre.”
Une fois ce parcours achevé, il
faut encore choisir l’intégrateur.
“SAP nous avait mis en contact
avec une grande SSII dont l’offre
de services n’était pas du tout
adaptée à la démarche d’une
PME. Elle proposait d’envoyer
une équipe faire l’état des lieux
pendant trois mois, de repartir
six mois, puis de revenir avec la
solution à installer.” Outre son
coût, trop élevé, cette proposition ne convenait pas du tout à
Goëmar qui entendait maîtriser
entièrement son système d’information. “Il était inconcevable
de recourir à l’intégrateur à
chaque fois qu’un changement
devait être effectué.”
Finalement, SAP présente Inexis,
nouvelle structure alors, acquise
depuis par Atos. “Ils comprenaient
les problèmes des PME. Le courant est passé et je pense que ce
fut l’une des clés du succès. Ils
ont joué le jeu du transfert de
compétences. Aucun paramétrage
n’a été fait sans qu’on nous l’explique et que nous le validions.”
Trouver son chemin dans
des centaines de tables
Goëmar avait prévu de migrer en
une seule fois vers le nouveau système, au 31 juillet 1999. Mais l’embauche d’un nouveau chef comptable l’oblige à installer le module
de comptabilité en deux mois et
à l’interfacer avec l’ancien système.
“Ce fut finalement une bonne
chose parce que nos comptables
ont rapidement intégré SAP. Ils
ont fait part de leur satisfaction
aux autres utilisateurs qui, à ce
moment-là, se méfiaient des changements que le PGI pouvaient entraîner, se souvient le directeur
général. Tous ont compris que
l’objectif n’était pas de restructurer mais de donner à Goëmar les
moyens d’une croissance forte.”
Olivier Bertaud reconnaît que les
capacités du progiciel sont
énormes par rapport aux besoins
que peut avoir une PME. “Au début, nous avons été effrayés par
la complexité apparente du produit.” C’est au moment du reporting que les problèmes se posent. Comment exploiter, sans
outil standard, la masse d’informations disponible. “Nous avons
dû trouver notre chemin dans ces
tables multiples pour développer
notre reporting nous-mêmes.”
Goëmar maîtrise aussi en interne
l’administration de son PGI, la
mise en place des correctifs envoyés régulièrement par l’éditeur
et les montées de version. “Cela
fait cinq ans que nous le faisons
en autonomie presque totale, mis
à part nos échanges avec la hotline lors des migrations vers les
versions 4.6B et C. Si je pouvais
supprimer les 17 % que je paie
pour la maintenance, je le ferais immédiatement”, conclut le
dirigeant.
M.G.
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
APPLICATIONS
e ne comprends pas
comment une entreprise comme la
nôtre pourrait être
performante sans un excellent
système d’information. Et je
pense qu’un excellent système
d’information, c’est forcément
un intégré.” Pour gérer les laboratoires Goëmar, Olivier Bertaud a vu grand. Tout en calculant au mieux car “notre PME
ne peut pas se permettre de
perdre de l’argent dans ce genre
de projet”.
Installée à Saint-Malo, cette entreprise de 150 personnes est
spécialisée dans les produits
de santé et agricoles à base
d’eau de mer et d’extraits
d’algues. En 1998, quand Olivier Bertaud rejoint l’entreprise
familiale et qu’il se voit confier
le remplacement du progiciel
de gestion, il choisit, ni plus ni
moins, d’installer l’offre de SAP.
Pourtant, c’est presque le hasard qui le conduit à cette décision. Car à cette époque, l’éditeur d’origine allemande
développe une solution taillée
pour des entreprises bien plus
grandes que Goëmar.
43
Applications
<
Gestion
Progiciels
>
Des contacts client
à portée de Web
Pour la PME, choisir une solution hébergée pour suivre ses clients
permet de démarrer le projet rapidement et de se délester
de l’administration technique du logiciel.
es entreprises sont de
plus en plus nombreuses à utiliser des
logiciels en mode hébergé. Le succès de Salesforce.com,
qui compte trois cents clients en
France, en est un exemple. Son
offre repose uniquement sur ce
principe (*). Le logiciel est installé
chez l’éditeur, l’entreprise utilisatrice y accédant à distance à partir d’Internet. Au catalogue de Salesforce.com, on trouve deux
solutions pour PME, Professional
Edition et Team Edition. Ce type
d’outils gère les différentes actions
conduites pour chaque client référencé : ventes, actions de marketing, services, analyses, contrats…
Une fonction de gestion documentaire permet d’associer à
chaque fiche client tous les documents produits à cet effet.
Plusieurs autres éditeurs ont misé
sur ce modèle. En France, des acteurs locaux comme Aspaway,
eFront, e-Deal, Eudoweb, Ines, Likeo, Wincall ou, plus récemment,
CRM & Data, proposent des solutions pour des coûts démarrant
entre 25 et 60 euros mensuels par
poste (25 euros HT par mois pour
Ines.ContactManager, par exemple,
DR
L
DR
> Stéphane Courgeon,
directeur marketing et
commercial de l’offre
Act! chez Ciel. : “Le
marché n’est pas mûr
pour adopter une offre
en ligne.”
54 euros HT pour Vente Partner
chez Aspaway, 1 500 euros HT par
an pour cinq utilisateurs pour la
licence de Ventes Enterprise chez
CRM & Data, auxquels s’ajoutent
le service). On trouve également
les offres de Siebel ou Selligent,
qui ont également élaboré des
formules.
Gros avantage de la formule de
progiciels hébergés, la mise en
œuvre n’est plus l’affaire du client,
qui se trouve libéré de tout souci
de maintenance, matérielle comme
logicielle. Charge à l’éditeur d’adapter dans les meilleurs délais son
offre au cas particulier de l’entreprise cliente et de délivrer le ni-
APPLICATIONS
Quelques solutions de GRC en mode hébergé pour les PME
44
Editeur
Produit
Commentaires
Aspaway
VentePartner, Wincall
Héberge des offres de GRC et centres d'appels
CRM & Data
Ventes, Marketing
Sur Internet ou en intranet (abonnement)
e-Deal
iDay
Sur Internet (abonnement)
eFront
eFront CRM
Sur Internet. Tarification à la carte
Eudoweb
Eudonet
Sur Internet (location), en intranet (achat)
Ines
Ines.SalesForce
Essai gratuit pendant 30 jours
Linkeo
Linkeasy CRM
Bien adapté aux centres d'appels
Salesforce.com
Professional Edition
Sur Internet. Mise en œuvre: 1 à 3 mois
Selligent
Selligent Xi for Web
Offre lancée en janvier 2005
Siebel
CRM OnDemand
Solutions verticalisées avec la v.6
LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005
> Pierre Soria, nouveau directeur de
la filiale française de l’éditeur américain
Salesforce.com : “Notre formule de
licence en mode hébergé simplifie
la vie de nos clients.”
veau d’accessibilité requis, selon
le nombre d’utilisateurs prévu.
Pour Salesforce.com, l’installation
et le paramétrage demande de un
à trois mois, affirme l’éditeur.
“Notre formule de licence en
mode hébergé simplifie la vie de
nos clients, leur permet de démultiplier les effectifs d’utilisateurs du jour au lendemain”, souligne Pierre Soria, directeur général
de la filiale française. Moyennant
la mise à disposition d’une interface générique, faiblement personnalisable comme il le reconnaît. En compensation, un outil
de personnalisation, inclus à la
version 17 actuelle du produit,
permet au client d’ajouter de nouveaux écrans et de constituer rapidement une interface avec
d’autres applications, comme un
progiciel de gestion intégré.
Le mode hébergé ne fait pourtant
pas l’unanimité. Certains éditeurs
“traditionnels” restent fidèles au
modèle classique, l’installation
du logiciel par l’utilisateur sur ses
propres serveurs. “Le marché actuel n’est pas mûr pour adopter
PME - PMI
Progiciels
“
L’obstacle à
l’offre en ligne est
d’ordre culturel
”
patron d’une petite structure immobilière de huit employés basée
à Hyères (Var). Des commerciaux
au plus près du fonctionnement
d’un outil désormais indispensable pour leur travail individuel
et collectif.
Jeune et perfectible, l’offre en
mode hébergée n’intègre pas à ce
jour la palette de services associés qui en ferait par ailleurs tout
l’intérêt. Editeurs et prestataires
de services ont à cet égard
quelques progrès à accomplir, à
en croire Michel Malka, d’Oracle :
“Conscients qu’une solution technologique ne suffisait pas à couvrir les besoins des clients, nous
avons tenté en 2004 de bâtir une
offre services et produits avec
France Télécom.” L’inaptitude relative des uns à étendre leurs compétences à la vente de services et
des autres à prendre en charge la
vente de solutions, a décidé finalement de l’abandon du projet. Services et produits : une réponse évidente à une demande
croissante, mais dont l’application ne va toutefois pas de soi.
ERIC HILLER
(*) Le mode hébergé est souvent désigné par sa dénomination anglaise, ASP,
pour Application Service Provider
PME - PMI
<
Témoignage >
Esker, rallié par hasard
au mode hébergé
A la migration coûteuse d’un outil de gestion de
la relation client jugé perfectible, le fournisseur
de solutions technologiques Esker a préféré adopter
un service en ligne jugé plus maniable à l’usage.
hez Esker, acteur
technologique spécialiste de la dématérialisation de documents, le choix d’un outil
unique de gestion des contacts
a été arrêté quelques années
plus tôt pour stopper la multiplication de solutions diverses.
La sélection, en seconde intention, de la solution en ligne de
Salesforce.com a épargné ensuite
à l’entreprise une migration
longue et coûteuse, imposée par
l’éditeur, du précédent outil.
“Suite à l’acquisition et à la fusion d’autres entreprises, nous
utilisions plusieurs outils différents (Act!, Goldmine et Onyx),
avec autant de référentiels client
différents”, se remémore JeanMichel Bérard, PDG et cofondateur de cette entreprise de 246
employés répartis sur trois continents. En 1999, la volonté d’homogénéiser l’équipement informatique a conduit à une
généralisation de la solution Siebel pour 180 employés. Parmi
eux, 120 employés des forces de
vente, 30 d’un support clients
répartis dans le monde sur 9
bureaux et 30 du marketing stratégique sont des utilisateurs quotidiens d’outils de GRC. L’installation et le paramétrage de
l’outil dont ils ont besoin pour
exercer leur profession ne se
sont pas fait sans mal, à en
croire Jean-Michel Bérard. “Nous
avons surtout consacré beaucoup de temps à l’importation
des données existantes, dans un
produit finalement compliqué,
relativement fermé où chaque
fiche client est éclatée en cinq
ou six écrans”, précise-t-il. Des
fonctions de reporting “perfectibles” de son propre avis, ne
plaidaient pas en 2002 pour une
migration vers la nouvelle version de l’outil, imposée alors
par Siebel. L’événement a pro-
C
qué un changement d’outil de gestion de la relation client (GRC) en
faveur de l’offre Salesforce.com :
“A l’étude des coûts d’un nécessaire changement des machines,
de prestations de consulting, du
support et de la migration des
données, l’intérêt d’acquérir un
autre outil est apparu évident”,
commente Jean-Michel Bérard.
Erreurs de jeunesse
Fin 2002, lorsque le vent du changement s’est levé chez Esker, la découverte inopinée de l’offre Salesforce.com a accéléré l’opération.
A l’occasion d’une première évaluation fonctionnelle, l’outil répondait aux besoins exprimés par
les utilisateurs. Opinion confirmée à l’usage, à la suite de l’installation d’un pilote sur le site
d’Esker à Sydney (Australie) où le
patron faisait, dit-on, figure de
client averti et exigeant. “Ce produit bien développé et bien documenté présente une interface
simple qui, contrairement à celle
de Siebel, donne une large place
à l’information au détriment des
menus”, tient à souligner Jean-Michel Bérard.
La qualité des outils de reporting,
l’ouverture du produit et la capacité à intégrer facilement les
données existantes ont décidé de
son acquisition: “ce produit
proposé en mode hébergé,
est paradoxalement plus
ouvert que d’autres ou-
tils installés en local : un jeu d’interfaces de programmation, compris dans cette offre, nous a permis de l’inter facer avec notre
progiciel de gestion intégré SAP,
notre site Web et notre entrepôt
de données”. Enfin, un calcul rapide du coût total d’utilisation a
conforté ce choix : 120 000 dollars par an pour l’outil de Salesforce.com contre plus du double
pour son concurrent.
“Avec un bilan globalement positif de l’avis de ses utilisateurs,
ce produit manque toutefois d’outils de nettoyage susceptibles d’éliminer les doublons de la base de
données et de fonctions de gestion de groupes clients. Nous
avons également ajouté trop de
champs et dû développer une interface avec SAP pour permettre
une remontée automatique d’informations que nous devions saisir manuellement avec l’outil standard.” Des lacunes susceptibles
d’être comblées dans le futur, avec
la maturation progressive de cette
jeune famille d’outils de GRC.
ERIC HILLER
DR
APPLICATIONS
une offre en ligne”, estime de son
côté Stéphane Courgeon, directeur commercial de l’offre Act!
chez Ciel. L’éditeur également détenteur du produit Ciel Contacts,
prépare en France la sortie en
mars prochain d’une nouvelle version d’Act! lancée en septembre
aux Etats-Unis. “L’obstacle actuel
au développement d’une offre en
ligne est d’ordre culturel : un patron d’entreprise n’a pas, aujourd’hui, envie de savoir ses données hébergées à l’autre bout du
monde, dans la perspective d’une
éventuelle panne qui mettrait l’entreprise en péril”, avance Stéphane
Courgeon. Un risque à présent limité avec l’installation locale d’un
module de consultation en mode
déconnecté (off-line), comme le
prévoit désormais Salesforce.com.
“Je préfère ne pas externaliser ce
service et laisser à l’occasion nos
commerciaux gérer les aléas techniques de notre outil de gestion
de la relation client”, complète
de son côté Jean-Michel Kesser,
Applications
Jean-Michel Bérard,
PDG d’Esker :
“A l’étude des
coûts d’un
nécessaire
changement
des machines,
l’intérêt
d’acquérir
un autre
outil est
apparu
évident.”
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LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005