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Etudes : les PME tirent mieux parti d’Internet S P É C I A L P < 25 mars 2005 > M E - P M P. 6 I www.lemondeinformatique.fr Témoignage > Jean-François Bernardin, président de l’ACFCI “A présent, les TIC se développent dans les PME sans notre intervention” Page 4 > < Interview > Un PGI Les PME profitent de l’informatique mobile > Page 15 grandeur nature pour Goëmar Olivier Bertaud, directeur général de Goëmar, a choisi le progiciel de gestion intégré SAP R/3 pour son entreprise de 150 personnes. > P. 43 Se prémunir contre les détournements de données Page 38 > Marc Guillaumot Supplément au Monde Informatique n° 1063 daté du 25 mars 2005. Ne peut être vendu séparément. SPÉCIAL PME •PMI www.lemondeinformatique.fr O M M A I R E < 25 mars 2005 > 4 “A présent, les TIC se développent dans les PME, sans notre intervention” Une interview de Jean-François Bernardin, président de l’Assemblée des chambres de commerce et d’industrie (AFCI) 6 8 10 12 L’appropriation Les PME tirent mieux parti d’Internet Les disparités de l’offre d’accès à Internet mises à nu Quand les collectivités locales se font opérateurs de télécoms Cent jours pour installer une gestion des ressources humaines DOSSIER 15 16 18 20 20 22 24 26 28 La mobilité Prêt-à porter et solutions sur mesure Le choix du matériel est dicté par l’application Témoignage : des PC Tablette pour BCA Expertise Témoignage : le Défi a centralisé son informatique Des connexions tous azimuts Des logiciels qui se rapprochent du terrain Gérer les contraintes liées à l’accès distant Le nomade de tous les dangers MATÉRIEL 30 34 35 Les serveurs pour PME, ils sont là pour vous servir Commutateurs : une ligne commune et mille détails Nouveaux produits INFRASTRUCTURES 36 38 40 Filtrer les contenus pour optimiser les temps de réponse Prémunir l’entreprise contre les détournements de données Nouveaux produits APPLICATIONS 41 43 44 Comment choisir et installer son PGI Témoignage : un PGI grandeur nature pour Goëmar Des contacts client à portée de Web Ce numéro comporte un publi-dossier sur l’iSeries d’IBM de la page 46 à la page 58. Rédacteur en chef : Patrice Desmedt Chef des informations : Maryse Gros Ce supplément Rédacteurs : a été réalisé Aurélie Chandèze, par le pôle Olivier Descamps technologies d’IDG Directeur de la publication : Ted Bloom PME - PMI Maquette : Hervé Bedel Ont collaboré à ce numéro : Olivier Bouzereau, Sophy Caulier, Eric Hiller Iconographie : Nouara Aftis Secrétariat de rédaction : Georges Grégori Fabrication : Jean-Luc Gonzalez Photographie : Marc Guillaumot Marc Guillaumot TENDANCES par Patrice Desmedt, rédacteur en chef des NTIC J’ai déjà évoqué dans ces colonnes l’intérêt grandissant des grands fournisseurs pour les PME et les PMI. Celui-ci ne se dément pas, et les offres ne cessent de se multiplier. Une bonne occasion pour faire jouer la concurrence, choisir les solutions les plus appropriées. Et profiter des différentes initiatives, dont certaines ne sont pas directement commerciales. Microsoft, ainsi, se propose d’aider les PME à bénéficier de subventions européennes ! Constructeurs et éditeurs ne se trompent pas. Les enquêtes menées par BNP Paribas Lease Group et par Fiducial-Ifop montrent bien que les PME et les PMI ont non seulement adopté les nouvelles technologies de l’information et de la communication, mais qu’elles se les sont appropriées. Les outils informatiques sont bien perçus comme des leviers de productivité, et la mise en œuvre des technologies les plus récentes est une réalité. Ainsi, les applications innovantes liées à la mobilité sont souvent le fait de PME. C’est pour cette raison - entre autres - que nous avons choisi le thème de la mobilité pour le dossier de ce supplément. L’autre enseignement, c’est l’évolution rapide des usages de l’Internet, favorisée par la généralisation des accès à haut débit. La messagerie électronique ne constitue plus l’unique application. Les PME s’informent, vendent et achètent à l’aide du Web ou en s’appuyant sur lui. Preuve qu’elles en ont assimilé le potentiel. Commission paritaire : 63427 EDITO S Édito Dépôt légal : 1er trim. 2005 3 Imprimerie : Dulac ZI route de Paris 27120 Pacy-sur-Eure LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 Tendances < Interview > “A présent, les TIC se développent dans les PME sans notre intervention” L’Assemblée des chambres de commerce et d’industrie a multiplié les initiatives pour aider les PME-PMI à adopter les technologies de l’information. Elle expérimente en interne ce qu’elle préconise : portail, site de formalités électroniques, vote sur Internet, dématérialisation des marchés… Quel constat dressez-vous en ce qui concerne les technologies de l’information et les PME ? Jean-François Bernardin : Je crois qu’il faut distinguer deux stades. Un premier constat s’impose : les PME françaises ont accusé un vrai retard par rapport aux entreprises nord-américaines ou européennes, mais aussi par rapport aux grandes entreprises, dans les technologies de l’information et de la communication, les TIC, à la fin des années 90, et jusqu’au début des années 2000. Cette situation nous a incités à des efforts volontaristes. Les chambres du réseau ont multiplié les initiatives afin de faciliter l’accès et l’adoption de ces technologies par les PME. Nous avons organisé des visites d’entités spécialisées comme, par exemple, l’Echangeur, nous avons proposé des stages d’initiation, etc. Mais les outils sont de plus en plus nombreux et il est devenu difficile de tout couvrir ! La situation a-t-elle évolué ? J.-F. B. : Oui, c’est le second stade. Aujourd’hui, les gens ont appris à se débrouiller tout seuls. Les premiers usages des TIC comme le courrier électronique ou la navigation sur le Web ne posent plus de problème. En fait, ils sont entrés dans les mœurs. Je suis surpris par le nombre de personnes – et pas que des jeunes ! – qui sont aujourd’hui capables d’installer un accès Internet chez eux sans aucune difficulté. Le patron de PME a fait dans son entreprise ce qu’il a fait chez lui pour ses enfants ou pour lui-même. Cela me fait dire que les TIC se dévelop- Valider les procédures de vote électronique TENDANCES ➜ Les 5 149 représentants des 4 CCI sont élus pour cinq ans. Les dernières élections, qui se sont déroulées du 13 octobre au 3 novembre 2004, ont été l’occasion de tester le vote électronique. Cinq chambres (Paris, Bordeaux, Alençon, Grenoble et Nice) ont expérimenté le vote sur Internet. Elles représentent 340 000 électeurs, soit environ 1/5e du corps électoral (1,8 million d’électeurs – dont 270 000 inscrits à Paris). Le taux de participation varie LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 entre 25 et 37 % pour les chambres sauf pour Paris où il n’était que de 7,5 % ! Lors de la dernière élection, le taux de participation a grimpé à 10 % dans la capitale, la possibilité de vote électronique ne serait pas pour rien dans cette augmentation. L’expérimentation a intéressé le ministère de l’Intérieur, qui a convié l’ACFCI à témoigner mi-février à l’occasion de la journée de bilan sur les expériences de vote électronique, menées en France en 2004. pent à présent dans les PME sans notre intervention. Tant mieux ! Car si une technologie a besoin d’être poussée trop longtemps pour être adoptée, c’est souvent signe qu’elle n’est pas bonne ! Vous n’êtes pas pour autant un fanatique de ces technologies ? J.-F. B. : Non, j’avoue que j’ai été échaudé par la “bulle Internet”. Et je constate que les technologies n’ont pas que des avantages. Prenez, par exemple, l’e-mail. Le nombre de messages reçus par chacun ne cesse d’augmenter. A tel point qu’il devient difficile de tout lire. Et les gens vont de plus en plus vite, surtout à répondre. Si une bêtise est dite dans un mail, elle arrive plus vite à son destinataire, mais ce n’en est pas moins une bêtise ! Cela pose aussi le problème du respect de la hiérarchie. Qui lit quoi ? En fait, le mail pose de gros problèmes d’organisation, surtout aux PME. De même, la visioconférence n’équivaut pas à une réunion. Il faut se souvenir qu’aucun des nouveaux moyens de communication inventés dans l’histoire du monde n’a remplacé de moyen existant. Les innovations viennent toujours s’ajouter à ce qui existe. Vous disiez avoir mené différentes actions pour accélérer l’adoption des TIC par les PME. Lesquelles ? J.-F. B. : Au début des années 2000, l’enjeu était de réduire la fracture numérique. Par exemple, pour le haut débit, André Marcon, premier vice-président de l’ACFCI a rédigé un excellent rapport sur ce thème, au sein du Conseil économique et social. Nous avons insisté sur le fait que si seul le marché était pris en compte, les acteurs se concentreraient sur les zones urbaines les plus rentables. Il fallait donc mobiliser les acteurs et les collectivités locales et territoriales. Nous avons participé au programme ePME de l’Afnet* afin d’inciter les PME des secteurs automobile et aéronautique à s’équiper et à garder leur activité avec leurs donneurs d’ordre. Autre exemple, nous participons au réseau Racines, qui associe de nombreuses organisations et a pour mission de développer l’usage des TIC dans les PME. Un autre volet est important, c’est l’adoption des nouvelles technologies par le réseau des chambres de commerce. Nous devons être cohérent avec notre discours. Quelles applications avez-vous mises en place ? J.-F. B. : Une des plus visibles est le portail cci.fr. Cela paraît simple, mais cela a été une aventure plutôt compliquée. Au début, nous pensions que cela générerait des recettes. Or c’est faux ! Un portail Internet ne fait pas rentrer d’argent. En revanche, il permet des économies sur les autres moyens de communication. Mais pour y parvenir, il nous a fallu trier les sites déjà construits, car tous n’étaient pas du même niveau tant technologique que qualitatif, et les relier entre eux. PME - PMI Marc Guillaumot Jean-François Bernardin, président de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie (ACFCI) : “Une des applications mises en place les plus visibles est le portail cci.fr. Cela paraît simple, mais cela a été une aventure plutôt compliquée.” fédère et anime un réseau composé de 155 CCI en France. Entre les présidents de chambre et les élus locaux ou nationaux, ce sont exactement 5 149 chefs d’entreprise, qui ont été élus pour cinq ans par les 450 000 dirigeants d’entreprise, qui se sont exprimés lors des dernières élections (contre Aujourd’hui, le portail cci.fr permet d’accéder aux contenus des sites sans passer par les sites des différentes chambres, de consulter les petites annonces des fonds de commerce à vendre par métier, par région, d’accéder aux informations relatives aux subventions, aux formations, etc. Fin 2004, le portail était consulté par 200 000 personnes chaque mois. On peut considérer que c’est un succès. Mais notre but est qu’il accueille 500 000 visiteurs chaque mois d’ici à la fin de l’année. à fin 2005. Ce service est très pratique pour quelqu’un qui a déjà créé une entreprise. Mais je déconseillerais à un débutant qui se lance dans l’aventure de remplir toutes les formalités uniquement sur Internet. CFE Net ne remplace pas un rendez-vous en face à face avec le centre de formalités et l’accompagnement nécessaire à la première expérience. Même si la création d’entreprise n’a jamais été un problème, c’est plutôt la deuxième année d’exercice que l’on rencontre des difficultés ! Vous avez également ouvert un site pour les formalités de création d’entreprise... Quelles sont les autres applications mises en œuvre ? ➜ L’Assemblée représente, J.-F. B. : Oui, CFE Net. Ce site donne la possibilité de créer son entreprise en ligne. Il y a eu trois chambres pilotes en 2004, Paris, Bordeaux et Beauvais. Elles vont très rapidement être une douzaine à proposer ce service. L’ensemble des 155 chambres le proposera d’ici PME - PMI J.-F. B. : Nous avons réalisé l’une des premières élections sur Internet de grande ampleur. En effet, à l’occasion de l’élection des 5 149 chefs d’entreprise élus des chambres de commerce fin 2004, cinq chambres ont testé le vote électronique. Il s’agit de Paris, Bordeaux, Alençon, Grenoble et Nice. 300 000 en 2000). L’ACFCI représente deux millions d’entreprises. En 2003, le réseau a reçu 220 000 créateurs d’entreprise dans ses Espaces Entreprendre. Les CCI ont étudié pas moins de 70 000 projets et accompagné 20 000 créateurs. Les départements formation ont dispensé 110 000 stages à des responsables d’entreprise. A elles cinq, ces chambres représentent plus du 1/5e de l’électorat. C’est une expérience technique lourde, surtout sur le plan de la sécurité, mais qui a intéressé beaucoup de monde par son ampleur. Nous comptons en effet pas moins de 1,8 million d’électeurs. Le marché a été confié à EADS et nous avons travaillé avec la Cnil dès le début. Dans cette expérience, les PME ont montré qu’elles étaient loin d’être en retard. Elles ont été aussi nombreuses que les grandes entreprises à opter pour le vote électronique plutôt que pour le vote par correspondance, avec près de 30 % des votes transmis par Internet. marchés publics et nombre d’entre elles gèrent les aéroports, les zones portuaires, etc. Toutefois, nous avons voulu aller plus loin que ce que prévoit le Code. Nous avons dématérialisé les procédures de la rédaction du cahier des charges et de la publication de l’appel d’offre jusqu’à l’établissement du procès-verbal de la commission des marchés. Ce n’est pas neutre. Cette approche oblige les chambres de commerce à changer leur manière de traiter les marchés publics. Ceux-ci deviennent visibles à l’échelle nationale. Pour les PME, c’est un avantage. Non seulement les appels d’offre leur deviennent plus accessibles, mais elles peuvent y répondre plus facilement. Par ailleurs, la dématérialisation de la chaîne complète permet d’automatiser aussi les étapes de la gestion documentaire, de l’archivage. Où en êtes-vous dans le domaine de la dématérialisation ? J.-F. B. : C’est une autre des applications que nous avons mises en place, notamment pour la dématérialisation des marchés publics. Les CCI sont soumises au Code des PROPOS RECUEILLIS PAR SOPHY CAULIER * Afnet : Association française des utilisateurs du Net. LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 TENDANCES Les chambres de commerce et d’industrie en France 5 Tendances < Enquête Paribas Lease Group > Les PME tirent mieux parti d’Internet Presque toutes connectées, les PME font évoluer leur manière d’utiliser Internet. Un plus grand nombre d’employés y accède pour des usages qui englobent désormais les aspects commerciaux. il fallait retenir un seul enseignement de tout ce que nous apprennent les patrons de PME-PMI de 6 à 200 salariés par cette enquête, ce serait de l’omniprésence d’Internet.” Vincent Becquey, directeur de la communication de BNP Paribas Lease Group, résume ainsi l’enquête annuelle sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, réalisée auprès des PME et PMI (*). Car si le taux de connexion à Internet est, depuis trois ans déjà, de 93 %, les usages évoluent. Derrière le courrier électronique (84 %), d’autres secteurs progressent : la recherche d’informations (77 %), la consultation de comptes et les opérations bancaires (72 %) et surtout les relations clients-fournisseurs (67 %). Et l’on peut également souligner qu’une PME sur trois utilise les sites d’appels d’offre en ligne, ce qui constitue un vrai décollage (+ 11 points en deux ans). La méfiance vis-à-vis des usages d’Internet par les salariés reste pourtant tenace. Seule une PME sur trois ouvre l’accès à tous ses membres. Le dirigeant ou son secrétariat en sont les principaux bénéficiaires (86 %), devant l’encadrement (51 %). Autre évolution notable, la généralisation des accès à haut débit. Trois PME sur quatre en bénéficient (+ 13 points en un an, + 47 points en trois ans !) Mais c’est dans le domaine des sites Internet que l’on peut pointer le vrai déclic. Car si le nombre de PME disposant d’un site progresse peu (+ 3 % à 55 %), la manière de l’envisager évolue. En 2003, 40 % des sites n’étaient que rarement mis à jour. Ils ne sont plus que 28 %. Conséquence lo- TENDANCES “S’ 6 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 gique, les “micro-sites” de moins de six pages sont en recul : 44 % au lieu de 48 % en 2003. Si le rôle de vitrine reste important, les fonctions plus concrètes prennent du poids. Plus d’un dirigeant sur deux (55 %) attend de son site qu’il procure des services à ses clients et plus d’un sur trois (35 %), qu’il recueille des commandes et des réservations (même si seulement 6 % des sites disposent d’une fonction de paiement en ligne). La sécurité prise en compte En peu d’années, la sensibilisation aux questions de sécurité a beaucoup progressé. Désormais, neuf PME sur dix possède un an- < La fameuse “fracture numérique” est en passe d’être réduite. Les trois-quarts des PME sont désormais connectées à Internet par une liaison à haut débit. Mais d’importantes disparités subsistent entre les régions. ■ tivirus, et 77 % disposent d’une procédure de mise à jour automatique, alors qu’elles n’étaient que 70 % en 2003. La sauvegarde, l’autre pan de la sécurité, est également devenue un réflexe salutaire pour une majorité de PME. 82 % d’entre elles ont mis en place une procédure de sauvegarde. Ce qui n’empêche pas les problèmes de survenir encore fréquemment. Au cours de l’année, une PME sur sept a été victime d’une panne liée à un virus, et près d’une sur cinq d’un problème matériel. PATRICE DESMEDT (*) Enquête menée chaque année au mois de décembre auprès des patrons de PME et de PMI de 6 à 200 salariés. 93 000 entreprises françaises et 1 500 allemandes, espagnoles et italiennes. Les résultats présentés ont été obtenus à partir des 5 700 premières réponses reçues. Baromètre Fiducial - Ifop > Les TPE s’approprient l’outil informatique e 17e baromètre trimestriel FiducialIfop de conjoncture des TPE (*) complète et confirme l’enquête BNP Paribas Lease Group effectuée auprès des PME. Les entreprises de moins de vingt salariés sont très largement informatisées (79 % pour l’ensemble, contre 60 % en 2001, et 95 % pour les plus de neuf salariés) et majoritairement connectées à Internet (65 %, contre 40 % en 2001). Et un peu plus d’une sur quatre possède un site Web. Les TPE n’hésitent pas à investir, puis- L qu’une sur quatre a acheté au moins un ordinateur dans les trois derniers mois. Si le premier usage de l’informatique demeure la bureautique (88 % pour rédiger des courriers), l’ordinateur est également mis à contribution pour gérer les commandes et la facturation (82 %), effectuer la comptabilité (76 %). Seule la paie est très en retrait : seulement 22 % des TPE ont recours à un logiciel pour s’acquitter de cette tâche. Les TPE se sont également approprié Internet. Pour le courrier électronique, bien sûr (91 % des connec- tés), mais aussi pour la recherche d’informations (91 % également), pour la consultation de sites professionnels (89 %), ainsi que pour pour réserver, passer des commandes ou acheter à distance (63 %) et consulter et gérer des comptes bancaires (62 %). P.D. * Etude téléphonique réalisée auprès d’un millier de dirigeants de TPE. L’échantillon d’entreprises est structuré selon la méthode des quotas, raisonné sur les critères suivants : le secteur d’activité des entreprises, la taille de l’entreprise, la région d’implantation de l’entreprise. PME - PMI Tendances < Haut débit > Les disparités mises à nu Une étude du cabinet Tactis confirme qu’il ne fait pas bon être isolé pour bénéficier d’une offre d’accès à Internet compétitive. Mais elle prouve aussi que le monde du haut débit est plus complexe qu’il n’y paraît. L TENDANCES Technologies alternatives 8 La première englobe Paris, ses quartiers d’affaires de périphérie (La Défense, Issy-les-Moulineaux, Boulogne...) et, plus surprenant, des zones couvertes par des opérateurs qui proposent, outre le DSL, des technologies alternatives comme la boucle locale radio (BLR). Zones qui peuvent être de petites villes de province. Le second ensemble couvre les centres de dix grandes agglomérations (Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Strasbourg, Toulon, Toulouse). Le troisième lot rassemble les communes périphériques de ces dix villes et les zones non dégroupées bénéficiant d’une couverture BLR. Les autres secteurs dégroupés, c’està-dire, là, où des opérateurs alternatifs installent leurs propres équipements télécoms dans les répartiteurs de France Télécom, n’arrivent donc qu’en quatrième position. Juste devant les zones grises qui bénéficient du seul DSL de l’opérateur historique et des zones blanches qui ne sont cou- LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 Tarif mensuel moyen constaté pour chaque zone (service professionnel 1 Mbit/s symétrique garanti) auprès des opérateurs alternatifs à France Télécom Tarif minimum Tarif maximum (€ HT/mois) (€ HT/mois) Tarif moyen (€ HT/mois) 870 € 610 € 540 € 870 € 660 € 660 € 1 140 € 710 € “Zone noire 4” 720 € 1 200 € 800 € “Zone grise” 800 € 1 500 € 930 € 1 850 € 2 700 € 2 000 € “Zone noire 1” 290 € “Zone noire 2” “Zone noire 3” “Zone blanche” Source : Tactis décembre 2004. vertes que par des liaisons spécialisées et par le satellite. La BLR sort grandie par l’étude. La technologie d’accès par ondes radio a été très critiquée depuis l’explosion de la bulle des télécoms, notamment parce que la plupart des opérateurs ayant obtenu une licence ont préféré jeter l’éponge. Mais ce rapport montre que là, où existent des offres alternatives au DSL, les tarifs proposés aux PME sont plus intéressants. Or parmi elles, le câble a peu de succès en France et les liaisons optiques sont très localisées et peu accessibles aux petites entreprises. Reste donc la BLR qui, en outre, s’apprête à vivre une seconde jeunesse avec l’arrivée de la technologie WiMax et l’attribution de nouvelles fréquences radio. < Des six zones présentées par Tactis ressortent six gammes de prix (voir le tableau ci-dessus). Sauf chez l’opérateur historique qui adopte une politique de péréquation tarifaire. Il propose donc la même offre DSL sur tout le territoire. A noter que son prix de 985 euros, pour une liaison SDSL à 1 Mbit/s garanti, est supérieur à la moyenne des six opérateurs alternatifs interrogés par Tactis quelle que soit la localisation. Ce qui ne veut pas dire que France Télécom propose les tarifs les plus élevés du lot. Dernier enseignement. “Il faut noter que les territoires en zone blanche ne sont pas exclusivement des communes à dominante rurale, précise l’étude. Dès lors qu’une PME se situe en dehors de Altitude Télécom a PME parisienne a davantage de chance de trouver une offre d’accès à Internet haut débit compétitive que l’entreprise installée en zone rurale. Ce n’est pas un scoop que nous livre une récente étude du cabinet Tactis (*) pour l’Afors (Association française des opérateurs de réseaux et de services de télécommunications). Mais le rapport ne se contente pas de ce constat. Il montre que les disparités tarifaires et technologiques existent aussi au sein même des ensembles géographiques censés être homogènes. On dénombre traditionnellement trois secteurs types : les zones les mieux desservies que l’on qualifie de noires (grandes agglomérations), les grises (villes moyennes) et les blanches totalement oubliées par les opérateurs (zones rurales). D’après les conclusions du rapport, il faudrait en fait en distinguer six. La boucle locale radio présente le double avantage de desservir en haut débit les zones rurales et de faire pression sur les opérateurs DSL pour qu’ils baissent leurs tarifs dans les agglomérations. (Ici, une antenne WiMax) ■ la sphère d’influence du DSL, elle ne peut bénéficier d’un tarif préférentiel. Rappelons que pour qu’une PME puisse disposer d’une offre à 1 Mbit/s garanti et symétrique, il convient qu’elle se situe suffisamment près du répartiteur d’abonnés auquel elle est rattachée (à moins de deux kilomètres environ à vol d’oiseau).” Il ne faut pourtant pas précipiter le déménagement pour autant. La technologie RE-ADSL (Reach Extended ADSL) ne devrait pas tarder à faire ses premiers pas pour combattre l’atténuation du signal, qui limite la portée des paires de cuivre téléphonique et empêche les malchanceux des villes de bénéficier d’une offre haut débit. OLIVIER DESCAMPS (*) “Analyse territoriale de la concurrence en matière d’accès haut débit pour les PME”, rapport disponible sur le site de l’Afors : (www.aforstelecom.fr) Télécommunications > Les collectivités autorisées à fournir des réseaux sur leur territoire our développer l’accès aux communications haut débit et stimuler la concurrence, les collectivités locales – situées dans des zones blanches ou grises – peuvent désormais proposer des réseaux actifs sur leur territoire (lire page 10). Jusqu’à récemment, elles pouvaient P seulement fournir l’infrastructure, aujourd’hui, elles peuvent revendre des services comme l’utilisation de la bande passante. Selon La Lettre de l’ART, la loi pour la confiance dans l’économie numérique, adoptée le 21 juin 2004, autorise les collectivités à mettre ces réseaux à la disposition d’opérateurs de té- lécoms. En cas d’absence de candidats à l’exploitation, les collectivités peuvent devenir ellesmêmes opérateurs. Seules conditions, l’établissement d’un réseau ne doit pas nuire aux éventuels réseaux déjà en place, et les tarifs ne doivent pas être inférieurs à ceux d’opérateurs présents sur la même zone. A.C. PME - PMI Tendances < Internet > Brèves Quand les collectivités locales se font opérateurs de télécoms Du 12 au 16 avril, à Lyon, fédérations professionnelles et associations de collectivités territoriales mettront en contact élus, entreprises et fournisseurs de technologies. Avec l’ambition de déboucher sur des solutions numériques concrètes pour les communes et les PME. Saint-Jean-d’Alcapiès, commune aveyronnaise de 218 habitants, l’accès au haut débit est opérationnel depuis octobre 2004. Si ce simple énoncé ne révèle a priori rien d’extraordinaire, cette liaison haut débit se distingue pourtant par l’identité de son architecte. C’est la mairie de Saint-Jean-d’Alcapiès qui s’est ellemême constituée opérateur pour ouvrir ce canal de communication aux familles de son village. A la faveur d’une législation entrée en vigueur l’an passé (*) (lire également page 8), les collectivités territoriales peuvent en effet investir dans des infrastructures dans des régions où les liaisons ADSL, notamment, tardent à être installées. Le succès de l’initiative s’est répandu. “Le répondeur de la mairie reçoit depuis de nombreux appels de communes souhaitant se renseigner sur le projet”, relate Jean-François Archer, commissaire du colloque Télécommunications et collectivités territoriales (TCT), une manifestation qui se tiendra à Lyon (à Eurexpo, du 12 au 14 avril), et au cours de laquelle Jérôme Rouve, maire de Saint-Jean-d’Alcapiès viendra apporter son témoignage. A l’origine de ce colloque se trouvent des associations de collectivités territoriales comme l’APVF (Association des petites villes de France), le conseil régional RhôneAlpes ou Grand Lyon, ainsi que des groupements professionnels tels que la FICOME (Fédération interprofessionnelle de la communication d’entreprise). Pendant trois jours, ces différents TENDANCES A 10 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 acteurs viennent à la rencontre des élus locaux et des PME, avec l’objectif de leur apporter des solutions concrètes. “Depuis le 1er janvier 2005, les collectivités locales doivent pouvoir recevoir sur Internet les réponses aux appels d’offre qu’elles ont lancés, cite en exemple Jean-François Archer. Le développement des liaisons Internet doit aussi leur permettre de renforcer le lien social avec leurs administrés.” Les conférences et ateliers du colloque TCT aborderont ces questions sous leurs aspects juridique économique et technique. Dans un village communicant de 100 m2, installé par le CNES (Centre national d’études spatiales), s’illustreront les différents types de liaisons à déployer dans la ville. On < ➜ Offres haut débit chez Club Internet Le fournisseur d’accès Internet propose de nouveaux forfaits ADSL avec VoIP, pouvant intéresser les professionnels. En zones dégroupées, ces forfaits commencent à partir de 19,9 € par mois, pour un débit allant de 512 Kbit/s à 8 Mbit/s. En zone non dégroupée, les tarifs commencent à 34,9 € mensuels. DR ➜ Une conférence pour les ■ Deux mille élus locaux ou responsables des nouvelles technologies au sein d’une collectivité locale sont attendus au colloque TCT (Télécommunications et collectivités territoriales) à Lyon, un rendez-vous placé sous le patronage du ministère de la Recherche et des Nouvelles Technologies et du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat. y verra un point d’accès satellite, installé à la mairie, porter les communications par voie hertzienne, filaire, liaisons sans fil (Wi-Fi) ou CPL (courant porteur en ligne), vers l’école, l’office du tourisme, la zone d’activités industrielle, le centre médico-social, la médiathèque ou vers les familles. MARYSE GROS (*) Article L-14-25 du code général des collectivités territoriales (CGCT). utilisateurs de Filemaker Editeur d’une solution de SGBD destinée au développement d’applications sur Macintosh et PC, Filemaker organise une conférence pour ses utilisateurs les 2 et 3 avril 2005 à Honfleur (Normandie). Le prix de la conférence, hébergement inclus, est de 289 € HT. www.filemaker.fr ➜ Trouver facilement les appels d’offre publics Avec le moteur de recherche des marchés plublics en ligne www.e-marchespublics.com, les entreprises peuvent consulter librement les appels d’offre publics. Le site propose un système d’alertes gratuit, ou chaque parution pertinente pour l’activité de l’entreprise génère un courriel. Démarches > Microsoft aide les PME a obtenir des subventions inititative peut paraître paradoxale. Microsoft Europe a décidé d’aider les PME du Vieux Continent à obtenir des subventions de l’Union européenne. Subventions qui sont généralement honnies de l’autre côté de l’Atlantique... Mais, pragmatique, Microsoft a lancé une initiative intelligente, Cap Subventions Union européenne, en L’ partenariat avec des acteurs publics et privés. Au départ, il y a un constat : entre 2000 et 2006, l’Union européenne a prévu de débloquer 117 milliards d’euros, dont 9,4 milliards pour la France. Mais seulement 45 % des PME ont connaissance de l’existence de ces fonds, et 4 % déposent un dossier. Au final, environ le quart du montant des subventions n’est pas alloué. Microsoft a donc créé un site Web qui permet, en quelques clics, de découvrir les 7 000 différentes subventions européennes. Avec le Cap Subventions, les PME et les collectivités locales disposent d’informations pour les guider dans leur démarche, évaluer leurs droits et consulter une présentation détaillée des initiatives financières disponibles. Microsoft a également des conseillers qui pourront apporter une aide rémunérée au résultat. P.D. PME - PMI Tendances Prestations > < Brèves Cent jours pour installer une gestion des ressources humaines > Francois Boulet, directeur associé de CBL Consulting : “Nous vendons notre portail RH sous forme de solution, sans coût de maintenance associé.” ➜ Les RH en pratique dans DR Les prestations de conseil accompagnant l’installation des progiciels doivent être adaptées au budget de la PME, fût-elle de bonne taille. CBL Consulting a élaboré une offre autour de SAP RH. our ajuster au budget d’une grosse PME un progiciel visant la grande entreprise, CBL Consulting mise sur son expérience du terrain. Cette société de conseil en SIRH (*) installe SAP RH en moins de cent jours (gestion administrative des salariés, organigramme hiérarchique, gestion des temps, paie et, en option, suivi de la formation et du recrutement). Son offre d’intégration HRSMB (Human Resources Small and Medium Business) vise des PME réalisant entre 20 et 80 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour réduire la durée du projet, le prestataire ne joue pas sur la préconfiguration. “D’une paie à l’autre, d’un SIRH à l’autre, il n’est pas possible d’appliquer un préparamétrage à des entreprises qui ont P < des organisations différentes, même lorsqu’elles appartiennent au même secteur d’activités”, explique François Boulet, directeur associé de la société de conseil. Un portail RH CBL Consulting remplit avec la PME un questionnaire de cinq cents items, élaboré à partir des situations déjà rencontrées. Cette étape préalable (deux jours en moyenne) contribue à réduire le délai d’installation du progiciel. Hors coût de licence, l’offre HRSMB revient à environ 80 000 euros. Parallèlement, CBL Consulting a élaboré HRQM, un portail RH reposant sur des outils en Open Source dont MySQL et le langage PHP. En y connectant des fonctions choisies de son SIRH, chaque entreprise peut se constituer un portail personnalisé. “Cette offre ne comporte pas de coût récurrent, précise François Boulet. Au bout d’un an, si l’entreprise connaît PHP, elle se débrouille seule.” Le coût du portail est évalué à 30 000 euros. Mais il peut démarrer à 15 000 euros, quel que soit le nombre d’utilisateurs, s’il se limite à quelques fonctions, par exemple la saisie des congés, avec workflow de validation. Parmi les PME clientes de CBL Consulting figurent des sociétés comme Pont du Gard (70 salariés permanents) et l’industriel Griset (280 personnes et environ 75 millions d’euros de chiffre d’affaires). MARYSE GROS (*) SIRH : système d’information pour les ressources humaines Stockage > TENDANCES Plus un doute sur iSCSI 12 n annonçant avoir franchi la barre des mille configurations iSCSI installées, Network Appliance vient de confirmer ce que l’on savait déjà avec plus ou moins de certitude. Le protocole phare des réseaux de stockage (SAN) d’entrée de gamme est désormais parfaitement intégré au paysage informatique. Pourtant, les débuts furent laborieux. En annonçant E LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 la première baie iSCSI (TotalStorage 200i) dès le début 2001, IBM avait suscité l’espoir... avant que les utilisateurs ne constatent que ce premier jet n’était qu’un bricolage reposant sur un pilote logiciel ralentissant fortement les opérations de stockage. Il aura finalement fallu attendre deux ans de plus pour que l’IETF ratifie le standard et que tous les constructeurs, petits et grands, sortent leurs produits iSCSI. Mais ➜ Les PME adoptent le sans fil Les projets liés à la mobilité se multiplient. Y compris dans les PME de 50 à 299 personnes, si l’on en croit une enquête de Comm’Back. La société d’études relève que 47 % des entreprises qui ont mis en place des réseaux sans fil faisaient partie de ce segment. En tête, l’industrie avec 32 % du marché, puis la santé avec 16 % et l’administration avec 15 %. En tout, la mobilité représente 23 % des projets concernant les réseaux identifiés en janvier 2005. aujourd’hui, il n’y a plus de doute sur le sérieux et sur la pérennité du protocole. Le géant du stockage, EMC, vient d’ajouter un support natif iSCSI à ses Clariion, comme il l’avait déjà fait pour le reste de ses baies. Et parmi ses clients, NetApp compte des PME, mais aussi des grandes organisations comme la Bibliothèque Nationale de France qui crédibilise encore un peu plus la technologie. O.D. les petites PME Sur le Web, le Kiosque PME d’ADP-GSI (www.kiosquepme.com) délivre des conseils aux entreprises de moins de 200 salariés. On y trouve un bulletin de paie expliqué, des dossiers thématiques et un calendrier social rappelant quand il convient de préparer, déclarer et payer les diverses tâches administratives. Spécialisé dans l’externalisation des processus RH, ADP-GSI en profite pour présenter le détail de son offre de logiciels et de services pour les PME. ➜ Bientôt des processeurs bi-cœurs AMD puis Intel ont annoncé l’arrivée prochaine de processeurs bi-cœurs. Concrètement, les fondeurs associent au sein d’un même boîtier deux processeurs, ce qui permet aux fabricants d’ordinateurs de doubler le nombre de processeurs sans avoir à modifier leurs machines. AMD livre déjà à ses partenaires des exemplaires de présérie, en attendant l’arrivée commerciale cet été. Ces processeurs sont destinés, dans un premier temps, aux serveurs et aux stations de travail. Car aujourd’hui, les applications standards pour le poste individuel ne savent pas tirer parti d’une architecture multiprocesseur. PME - PMI Dossier > Mobilité En détail ➜ TABLEAU DE L’OFFRE La mobilité Prêt-à porter et solutions sur mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 16 ➜ LE POSTE DE TRAVAIL Le choix du matériel est dicté par l’application . . . . . . . . . . . . . . . p. 18 n’est pas un gadget Témoignage : des PC Tablette pour BCA Expertise . . . . . . . . . . . p. 20 Témoignage : Le Défi a centralisé son informatique . . . . . . . . . . . . . p. 20 I ➜ SE CONNECTER Des connexions tous azimuts . . . p. 22 ➜ APPLICATIFS PDA Des logiciels qui se rapprochent du terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24 ➜ SYNCHRONISATION Gérer les contraintes liées à l’accès distant . . . . . . . . . . . . . . p. 26 ➜SÉCURITÉ Fujitsu-Siemens Le nomade de tous les dangers . . p. 28 PME - PMI l y a encore peu, je considérais le thème de la mobilité surtout comme un slogan. Un leitmotiv utilisé par les hommes de marketing pour vitaminer leurs ventes. Tous les fournisseurs d’informatique cherchaient à vendre la mobilité : les fabricants avec les assistants personnels, micro-ordinateurs portables et serveurs, les éditeurs avec les solutions pour gérer les outils des travailleurs nomades, les opérateurs de télécommunication avec leurs nouveaux forfaits de troisième génération. Une débauche d’énergie pour nous convaincre qu’il est indispensable de rester, à chaque instant de la journée et quel que soit le lieu, connecté au cerveau informatique de notre entreprise. Bref, j’étais sceptique. Puis j’ai changé d’avis. Ma nouvelle posi- tion vis-à-vis de la mobilité, je l’ai forgée au fil de mes visites dans des PME et des PMI utilisatrices de solutions adaptées aux nomades. Parfois depuis longtemps, souvent avec pragmatisme. Pour gagner du temps, réduire les déplacements, supprimer les ressaisies inutiles. Les solutions mises en œuvre sont multiples. Car si l’accès à distance aux ressources informatiques par l’intermédiaire d’une connexion téléphonique “3G” est La solution pour certains, d’autres préfèrent un PC Tablette et une connexion sur le réseau téléphonique classique. Puisqu’il n’existe pas de solution universelle, nous avons, dans ce dossier, présenté les principales briques qui participent à l’édification d’une solution de mobilité. PATRICE DESMEDT LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 15 > Dossier Mobilité Panorama < Outil de travail Développement et applications Technologies d’accès Extended Systems iAnywhere Solutions IBM Interscan Systèmes Microsoft Microsoft Oracle Raisonnance Syllem (ancien. Palmware) Produit Plateforme Aladdino (intranet/CRM mobile) Mobile Studio (C++BuilderX Mobile Edition, JBuilder ME, C++Builder ME) OneBridge (Integration Server, Mobile Data Suite, Presentation Server) M-Business Server Application Edition, M-Business Server Web Edition WebSphere EveryPlace Mesoke 2.0 (générateur d'applications pour Windows CE) SDK Windows Mobile 2003 (pour Pocket PC, pour Smartphone) .NET Compact Framework, Smart Device Extensions pour Visual Studio .NET Oracle 9i AS Wireless Edition Wireless Designer, WirelessPro XS-cBuilder, VGA2, XS-Pack (solution packagée) Bases de données pour applications mobiles Fournisseur iAnywhere Solutions IBM Microsoft Oracle Produit SQL Anywhere Studio DB2 Everyplace SQL Server CE Oracle 9i Lite Outils d'administration de plates-formes mobiles Fournisseur Computer Associates Extended Systems iAnywhere Solutions IBM Marimba Mobile Automation Novadigm XcelleNet Produit Unicenter IT Resource Management OneBridge Mobile Data Suite et Mobile Groupware Manage Anywhere Studio IBM Tivoli Configuration Manager (ITCM) Marimba Client Management Mobile Lifecycle Management Suite Radia Afaria 5 (dont modules de sécurité) Distribution d'applications (mode connecté) ou synchronisation de données Fournisseur Axiome Technologies Citrix Extended Systems Microsoft Mobile Latitude PeerDirect (Progress Software) Raisonnance Wokup XcelleNet Communications Sécurité > Environnements de développement d'applications mobiles Fournisseur Aladdino Borland Progiciels Produit M.I.P.S. Citrix Workforce Mobility Solutions OneBridge Mobile Solution Platform Mobile Information Server Longitude (connexion au SI) PeerDirect Data Synchronisation Wireless Mobile Wokup! Mobility Enterprise Suite RemoteWare Prêt-à-porter et solutions sur mesure Les applications mobiles ont su s’adapter aux contraintes imposées par les terminaux de poche, pour répondre aux besoins de chaque utilisation. tinérants par vocation, quefois couplés avec des solutions les commerciaux et les de géolocalisation. techniciens de main- En dehors de ces domaines dans tenance ont été les pre- lesquels les solutions packagées miers à exploiter des applications sont nombreuses, des projets poncmobiles développées pour des as- tuels ont donné naissance à des sistants numériques. La taille de développements dont l’usage a l’affichage n’est pas un handicap ensuite pu s’étendre à d’autres cas car l’application est adaptée aux d’entreprises. La SSII Abaxia, par besoins. Si l’écran est très petit, exemple, a développé une série les données présentées sont li- de solutions pour les collectivités mitées à l’indispensable et la sai- locales : l’encaissement des places sie est guidée. Lorsque l’écran est sur les marchés municipaux, la plus confortable, l’utilisateur dis- gestion des parkings, la centralipose d’une vérisation des repas table application. collectifs (canLa taille Dans les entretines). Pour les lapôts, les prépa- de l’écran n’est pas boratoires pharrateurs de commaceutiques, un handicap mandes, quoique Abaxia a réalisé sédentaires, utilides outils de sent aussi depuis longtemps des questionnaires afin de mener des solutions sur terminaux portables. enquêtes auprès des médecins. Hors des murs, le suivi des li- Au fil de leurs projets, plusieurs vraisons et le relevé de données SSII ont ainsi mis au point des sur le terrain (contrôle de comp- composants génériques ou métier teurs divers, repérage d’équipe- qu’elles peuvent réutiliser et adapments à réparer, relevé de linéaires ter en fonctions des demandes dans la grande distribution, en- des entreprises. C’est ce que proquêtes, etc.) font également appel posent des prestataires comme à des équipements légers. Les lo- Key Consulting, mFactories, Mogiciels correspondants sont quel- bile Latitude, Nogema Ingenierie, I “ ” Des assistants numériques communicants PANORAMA Synchronisation de messagerie et fonctions de bureau mobile 16 Fournisseur Abaxia Alma Cambos Consulting Ezos iAnywhere Solutions INES Integro Networks Ipracom Wokup Produit Kits de connexion GPRS, GSM, e-mail… Be-Mobile (synchronisation de messagerie) Solution de messagerie mobile EzWap (navigateur Web), SmartMMS (client MMS) Pylon (Conduit, Pro, Anywhere, Application Server) INES.MobileMail, iNES.ContactManager Universal PIM Connector Ipra*Cool, Ipra*Box Wokup! Mobility Enterprise Suite LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 ➜ Il ne suffit pas d’être mobile, il faut aussi pouvoir communi- quer facilement. Pour se connecter au siège, expédier des courriels et en recevoir, ou rechercher une information sur le Web. Or, dans ce domaine, le paramétrage des assistants numériques n’est pas toujours une partie de plaisir. Pour effectuer ces procédures rébarbatives, les opérateurs livrent des kits de connexions GPRS pour la messagerie et pour l’accès à Internet. Ces kits s’installent sur le Pocket PC ou le Palm et exécutent automatiquement les paramétrages nécessaires. C’est aujourd’hui l’une des principales activités d’Abaxia, spécialiste des applications mobiles. PME - PMI Mobilité Panorama Outil de travail Technologies d’accès Solutions destinées aux forces de vente (*) Fournisseur Cambos Consulting Danem Extended Systems iAnywhere Solutions INES Nomadesoft Oracle Page Up PeopleSoft Pocket Entreprise Rayonnance Technologies SAP Siebel Sky Tech Solo Syllem ICR TelyNET Update Webtiss Technologies Produit Pack Commerciaux Application de prise de commande (relevés linéaires) OneBridge Mobile Sales Mobile Sales 2.3 INES.SalesForce Mobisystem (vente, relevé de linéaires) Mobile Sales (Oracle eBusiness Suite) MyTailor PeopleSoft Mobile Sales Solutions d'aide à la vente Harmonie Forces de vente MySAP Mobile Business (Mobile CRM) Siebel Sales Handheld et Wireless Applications pour forces de vente Aquarelle XS-SFA, XS-CRM for Siebel TelyNET Sales Update.pda Solution pour forces de vente Solutions pour le transport et les techniciens de maintenance (*) Fournisseur Cambos Corim Solutions Danem Délia Systems Extended Systems Grizzli Mobile Systems Ipracom/Mobiloc mFactories Mobile Latitude Mobile Latitude Mov'age Nomadesoft (ICR) Oracle Page Up PeopleSoft Rayonnance Technologies Retriever et Intergraph Sky Tech TelyNET Webtiss Technologies Produit Pack Techniciens NewMaint, NewMaint Services Applications pour livreurs, pour techniciens de maintenance Opti Time Mobility (planification en temps réel) Mobile Service Grizzli Dispatch (gestion des livraisons) Mob'e-Form (transmission de formulaires) mMaintenance (interventions chez les clients) Call-eTrack Pointage et Call-eTrack chauffeur (livraisons) Solution pour techniciens de maintenance Tour Companion (géolocalisation pour livraisons et techniciens) Mobisystem (Mobiuser pour maintenance et livraisons) Oracle Mobile Field Service pour Palm (maintenance) Psycopie (maintenance), GesPOT (relevés), PSILivr (livraisons) PeopleSoft Mobile Field Service (maintenance) Harmonie Techniciens de Maintenance, Harmonie Transport Retriever Service + Maps Applications pour service après-vente, relevés, questionnaires TelyNET Field Service (maintenance) Solutions de transport, logistique et interventions Progiciels Communications Dossier > Sécurité Applications pour la logistique en entrepôts Fournisseur CGx Danem IER Interscan Systèmes Nomadesoft (ICR) Oracle SAP Sky Tech Produit GEOSuivi-logistique Application pour personnel d'entrepôts Visual Stocks Stacks pour transactions avec PGI (SAP, Baan, JDE) Mobisystem (Mobiuser pour stocks et inventaires) Mobile Supply Chain Mobile Supply Chain Management Applications d'inventaire et de préparation de commandes Weestok 210, 110, 120 (inventaires de stocks) Weelog Autres types de solutions métier Fournisseur Abaxia Cambos Consulting iAnywhere Solutions Isagri mFactories Produit Applications pour collectivités locales Pack Enquêteur (sondages) Mobile Inspection (gestion d'inspections) Solutions pour les agriculteurs mBTP (outil de gestion de chantier) Les offres UMTS Opérateur Carte Prix de la carte Forfait 2h Forfait 4h Forfait 5h Forfait 8h Forfait 10h Forfait 12h Forfait 16h Forfait 20h dépassement Option ajustement Option forfait unique Option report des minutes forfait 100 Mo forfait 300 Mo Orange Mobile PC Card 3G 199 € HT 30 € HT 50 € HT 70 € HT 0,125 € HT/minute 3 € HT 3 € HT non 40 € HT 70 € HT SFR VMCC 3G/GPRS 349 € HT 20 € HT 25 € HT – 40 € HT – 55 € HT 70 € HT – 0,12 € HT/minute – – 1,22 € HT – – Les offre GPRS Opérateur Les cartes Prix Forfait 5 Mo Forfait 10 Mo Forfait 20 Mo Forfait 50 Mo Forfait 60 Mo Forfait 300 Mo Dépassement Prix Wi-Fi Bouygues Telecom Bouygues Digital Haut Débit 169 € HT 15 € HT – 32 € HT 50 € HT – 73 € HT entre 0,0015 et 0,0025 € HT/Ko 0,17 € HT/minute SFR VMCC GPRS/WiFi 199 € HT 15 € HT 20 € HT 30 € HT – 55 € HT 80 € HT 0.0024 € HT /Ko 0,17 € HT/minute Noma@d Consulting, Resonance Technologies, Sky Tech ou Webtiss Technologies. Mode connecté ou déconnecté Plus spécialisé, l’éditeur Isagri se consacre au secteur agricole. Avec ses solutions, le cultivateur consigne sur Pocket PC les interventions qu’il effectue aux champs (traitements phytosanitaires), à la vigne ou à l’étable (événements de reproduction, sanitaire). Il arrive que l’application mobile fonctionne à la fois en mode PME - PMI connecté et déconnecté (on-line et off-line). En mode connecté, l’utilisateur accède au système d’information de l’entreprise, à partir de son équipement portable, et effectue toutes ses opérations directement : consultation de la base de clients, vérification du stock, etc. Selon les droits qui lui sont accordés, il accède à tout ou partie des fonctions de l’application centrale. L’inconvénient de ce mode est d’obliger l’utilisateur à maintenir une liaison téléphonique qui peut être coûteuse (connexions depuis l’étranger, notamment). L’autre solution consiste à tra- vailler en mode déconnecté sur l’ordinateur mobile, puis à synchroniser ses données avec celles de l’application centrale. De nombreux outils permettent d’une part, de déployer les applications fixes sur des équipements portables et, d’autre part, de synchroniser les données entre l’équipement distant et le siège. Certaines solutions, destinées à fonctionner surtout en mode connecté, se limitent à des fonctions classiques de productivité personnelle (agendas, gestion de contacts, messagerie) avec des synchronisations à chaque connexion. En revanche, les logiciels conçus d’emblée pour la mobilité embarquent un jeu complet de fonctions, comparables à celles qui sont disponibles sur un poste fixe : fichiers clients, fichiers articles, liste de tarifs, configurateur d’offres, etc. L’utilisateur dispose ainsi localement de tous les éléments dont il a besoin pour travailler. Il existe sur le marché un choix d’environnement complet pour développer +des applications mobiles et plusieurs solutions de base de données adaptées aux capacités des terminaux portables. MARYSE GROS LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 PANORAMA (*) voir aussi pages 24-25 17 > Dossier Mobilité Panorama < Outil de travail Terminal utilisateur Technologies d’accès Progiciels Communications > noter quelques informations sur le terrain, que ce soit dans les allées d’un hypermarché, dans une forêt ou sur un chantier. On peut s’en servir debout, éventuellement en parlant avec un interlocuteur, sans que sa présence ne forme une barrière. Principale limite des assistants personnels, plus que leur puissance de calcul, leur écran. Pour être réellement efficaces, ils doivent bénéficier d’applications spécialement conçues pour eux, ou tout au moins dotées d’une interface spécifique (lire page 24). Le choix du matériel est dicté par l’application Le travailleur nomade dispose pour travailler de trois familles de terminaux : les micro-ordinateurs portables, les assistants personnels et les téléphones évolués, ou “smartphones”. Le choix du produit dépendra du type d’application et de ses conditions d’utilisation. lément le plus évident de la mobilité, le terminal peut prendre diverses formes. Et si l’on parle beaucoup des “smartphones”, c’est-à-dire des téléphones évolués, et des assistants personnels communicants, le micro-ordinateur portable demeure le plus employé. Car il est polyvalent, offre un grand confort d’utilisation et évite surtout de modifier les applications. Et, par l’ajout d’une carte de téléphonie de type GPRS ou de réseau local Wi-Fi, n’importe quel portable se transforme en un outil efficace de mobilité. Ses défauts sont liés à ses atouts : il ne peut être utilisé debout et ne peut se porter que dans une sacoche. Les utilisateurs se déplaçant fréquemment préféreront un modèle léger, moins de deux kilos. La taille de l’écran (en général 12 pouces au lieu de 15, mais on notera le Fujitsu-Siemens Lifebook S, 1,7 kg avec un écran de 14 pouces) et le confort du clavier en pâtissent, mais les performances seront suffisantes pour une utilisation professionnelle. Avec le nombre grandissant de points d’accès public de réseaux sans fil, il est préférable d’opter pour un modèle avec l’accès à un réseau Wi-Fi (802.11b ou 802.11g) intégré, afin de conserver OUTIL DE TRAVAIL E 18 Sécurité Le Lifebook Série S de Fujitsu Siemens est un bon exemple de micro-ordinateur pour nomade. Il allie la légèreté (1,75 kg), le confort (écran de 14,1 pouces) et la performance (Pentium M dans une architecture Centrino) ■ DR Un champ d’application plus restreint le connecteur PCMCIA libre pour une autre carte, par exemple GPRS voire UMTS (dite “3G”). Dernier avantage du micro-ordinateur portable, sa polyvalence. Avec l’ajout éventuel d’un écran et d’un clavier externe, il pourra remplacer la machine de bureau. Il constitue au final une solution économique. Les assistants personnels communicants quant à eux méritent l’appellation “ordinateur de poche”, utilisée par certains constructeurs. Ils sont suffisamment performants pour supporter des applications métiers, au-delà de leur tâche première – mais très réductrice – d’agenda électronique. Certains peuvent également faire office de téléphone, pas tant pour mener des conversations – leur format ne les rend pas très pratiques d’utilisation – mais surtout pour se connecter par une liaison GPRS au serveur de l’entreprise. Véritable outil de mobilité, l’assistant personnel est idéal pour Les smartphones, enfin, sont d’abord des téléphones, mais qui se parent de certaines des fonctions d’un assistant personnel. La gamme de Nokia, constructeur précurseur dans le domaine des assistants personnels communicants avec son Communicator, constitue un bon exemple. Nokia propose une gamme de téléphones, non évolutive mais qui possède des fonctions d’agenda, d’envoi de SMS et de courriel et une gamme de smartphones fonctionnant avec le système d’exploitation Symbian, qui peut supporter des applications et des téléchargements. Dotés de différents types de connexions (USB, Wi-Fi, Bluetooth, GPRS), ils se synchronisent facilement avec un PC. Le Comunicator (aujourd’hui 9210) se distingue par son clavier complet. Egalement conçu autour du système d’exploitation Symbian, il peut supporter des applications plus lourdes, comme la vidéo. Mais les dimensions et le poids de ce terminal l’apparente de fait plus à une sorte d’assistant personnel qu’à un réel smartphone. PATRICE DESMEDT La liaison téléphonique n’est pas indispensable Avec la généralisation du GPRS et l’arrivée de l’UMTS, le réseau de troisième génération (“3G”), le travail depuis un microordinateur portable ou un assistant personnel est devenu possible en mode synchrone. Et avec une architecture Windows Server Terminal LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 Edition, il est même possible de travailler presque comme au bureau, sans même disposer de l’application en local (lire l’encadré de la page 27). Pour les utilisateurs de Metaframe de Citrix, SFR et Orange proposent même une connexion presque (SFR) ou totalement (Orange) illimitée pour 50 euros hors taxes par mois et par ligne. Mais dans bien des cas, cette instantanéité n’est pas indispensable. A condition de bien gérer la synchronisation des données (lire page 26), il suffit souvent de connecter son terminal mobile dans un bureau déporté par rapport à l’entreprise, chez soi ou à l’hôtel. Et si une liaison ADSL apporte un meilleur confort, une liaison téléphonique classique (RTC) sera souvent suffisante si le volume de données à échanger n’est pas trop important. PME - PMI > Dossier Mobilité Outil de travail Panorama < Témoignage Technologies d’accès Progiciels Communications Sécurité > Des PC Tablette pour Marc Guillaumot BCA Expertise Les 470 experts automobile de BCA Expertise sont équipés de PC Tablette pour évaluer rapidement le coût d’une réparation, pour envoyer cette information au siège et pour recevoir leurs ordres de mission. hez BCA Expertise, une PME de 860 personnes, plus de la moitié des employés sont des itinérants. Le numéro 1 français de l’expertise automobile regroupe en effet 470 experts sur l’ensemble du territoire, répartis en 8 régions et 90 bureaux, qui effectuent environ 870 000 missions courantes par an. “L’expert travaille souvent dans des environnements difficiles, au fond d’un atelier, dans un parking surchargé, etc., explique Claude Jacqmin, directeur informatique. Sur le terrain, l’expert évalue le coût de la réparation sur le véhicule accidenté, puis retransmet ces informations au siège depuis son bureau, à l’aide d’une application, mise au point il y a plusieurs années, qui fonctionne selon le mode C < Témoignage > Claude Jacqmin, directeur informatique : “L’expert travaille souvent dans des environnements difficiles, au fond d’un atelier, dans un parking surchargé, etc.” du client-serveur traditionnel (avec avec clavier et écran pivotant rale SGBD Sybase sous Unix sur le battable. serveur et une interface utilisateur Le Stylistic dispose en mémoire des développée à l’aide de Power- informations sur toutes les autobuilder). Pour éviter des ressaisies, mobiles. En saisissant un numéro les experts ont été équipés dès 1998 de série, l’expert visualise un éclaté d’un micro-ordide l’automobile. nateur “ardoise” Il clique sur les Une liaison Fujitsu à écran pièces et coche tactile, désormais GPRS n’est pas à dans un menu remplacés par l’action à prévoir, l’ordre du jour des PC Tablette. avant de lancer Le Stylistic ST5011 un moteur de calde Fujitsu-Siemens a été choisi en cul qui va établir immédiatement grande partie pour son écran trans- une estimation du coût de la réflectif, qui reste bien lisible à l’ex- paration. Il n’a plus qu’à envoyer térieur, et pour sa légèreté, puis- ces informations au siège d’une qu’il ne possède pas de clavier (un ligne téléphonique classique, à l’aide clavier est disponible, en option, du modem intégré dans le PC Taavec liaison infra-rouge). Les res- blette. Il récupère dans le même ponsables de bureau, qui cumu- temps ses nouvelles missions, sans lent expertise et management, dis- devoir repasser par son bureau. posent, eux, d’un modèle 4010, “Beaucoup d’ordres de mission sont récupérés la nuit. Il est donc possible de les retransmettre dès le lendemain matin aux experts concernés”, précise Claude Jacqmin. Et BCA Expertise peut ainsi répondre aux exigences des compagnies d’assurances, qui demandent des interventions de plus en plus rapides. Même si le service informatique reste attentif aux dernières technologies, une liaison de type GPRS n’est pas à l’ordre du jour. D’une part, la couverture n’est pas assurée dans toute la France, et d’autre part, il est facile de trouver sur différents sites une ligne téléphonique. “ ” PATRICE DESMEDT > Le Défi a centralisé son informatique OUTIL DE TRAVAIL “E 20 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 tent à partir leur micro-ordinateurs portables grâce à la solution d’architecture client-léger Metaframe de Citrix. Où qu’il soit, chaque utilisateur retrouve son environnement de travail et accède à l’ensemble des ressources, pourvu qu’il dispose d’une liaison filaire téléphonique classique ou ADSL, ou d’une liaison sans fil GPRS ou 3G. Sécurité maximale Les avantages de cette solution sont multiples. Il n’y a aucun transport d’ordinateurs à prévoir lors des régates de préparation qui se déroulent sur différents plans d’eau (en Espagne, en Italie, en Allemagne…), avec tous les aléas que cela comporte ; l’équipe du Défi est déchargée de tout souci Pierrick Contin n arrivant à Marseille pour la série de régates de préparation à la coupe de l’America, nous avons découvert que le port était bien équipé, mais qu’il manquait une liaison réseau. Quelques heures après notre arrivée, nous pouvions utiliser notre système informatique, grâce à une liaison 3G.” Xavier de Lesquen, co-directeur du Défi, le challenger à la coupe de l’America présenté par l’Union nationale de la course au large (UNCL) s’enthousiasme lorsqu’il parle de la solution mise en place par Neoclès. L’ensemble de l’informatique du Défi est installé sur des serveurs dans les locaux de son partenaire à Saint-Ouen, et les membres de l’équipe se connec- Avec l’architecture Metaframe de Citrix, les navigants peuvent, pendant les entraînements, envoyer des informations, qui seront traitées chez Neocles. ■ de maintenance et bénéficie de serveurs très performants, ce qui permet d’obtenir les résultats d’analyse plus rapidement ; la sécurité est maximale, puisque aucune donnée n’est stockée en local, il ne se pose aucun problème de synchronisation. Et au final, le coût global de l’informatique est en réduction de 35 % à 40 % par rapport à la campagne précédente, et sans surprise : il en coûte 200 euros par mois et par utilisateur pour l’ensemble de l’informatique (hors coûts de communication, soit 50 euros avec le forfait illimité Orange) pour le matériel, la licence Citrix, la sécurité, la sauvegarde des données et l’assistance téléphonique. Et l’installation des mises à jour des logiciels utilisés est également comprise… P.D. PME - PMI Mobilité Panorama < Sans fil Outil de travail Technologies d’accès Progiciels Communications > Des connexions tous azimuts Glossaire > GSM Data Technologie permettant d’utiliser le téléphone cellulaire comme modem mobile en mode circuit. Le GSM Data plafonne à 9,6 Kbit/s. GPRS TECHNOLOGIES D’ACCÈS (General Packet Radio Service) Evolution de la norme GSM proposant une commutation par paquet. Les connexions sont initiées quasi instantanément et moins sensibles aux interruptions que le GSM Data. Le GPRS offre un débit moyen de 40 Kbit/s et une facturation au volume de données transférées. 22 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 SM Data, GPRS, UMTS, Wi-Fi voire Wimax, les sigles associés aux connexions informatiques mobiles sont multiples et il est parfois difficile de s’y retrouver. D’autant plus que celui qui perd de vue l’actualité quelques temps peut vite se retrouver déboussolé. Exemple avec le Wi-Fi. Il n’y a pas si longtemps, tout le monde voyait la technologie cantonnée au réseau local, destinée à couvrir des salles de réunion ou des entrepôts impossibles à câbler pour des raisons esthétiques ou pratiques. La prolifération des premiers points d’accès sans fil (hot spots) était vue par les observateurs comme un épiphénomène créé par des jeunes pousses vouées à la faillite. “Aucun opérateur spécialisé dans le Wi-Fi n’a réussi à proposer un modèle économique rentable” affirmait-on alors chez France Télécom. Il y a tout juste deux ans. Aujourd’hui, l’opérateur est partenaire de plusieurs d’entre eux, au travers de l’alliance Wireless Link. Et plus personne ne met en doute les atouts de la technologie de réseaux sans fil pour fournir un accès Internet au monde professionnel. Digital Haut Débit est la première carte Edge commercialisée en France par Bouygues Telecom ■ G DR Les technologies permettant de relier un nomade à son système d’information sont désormais nombreuses. Reste à faire le tri et à bien identifier les besoins des utilisateurs avant de les équiper. < Sécurité Pas question pour autant de tom- télécharger ses courriels à la gare, ber dans l’excès inverse. La tech- lorsqu’il a une heure d’attente. nologie Wi-Fi ne répond pas, à Mais Wi-Fi ne suffit plus dès lors elle seule, à toutes les exigences qu’un utilisateur travaille sur une du travailleur nomade. Les 7 000 application temps réel en moupoints d’accès public que dé- vement permanent. Sont alors nombre, en France, les membres préconisées trois autres technologies : le GSM de l’association Data, le GPRS et Wireless Link La facturation l’UMTS. Le pre(Orange, SFR, mier tombe en Bouygues, mais au temps désuétude. Son aussi ADP Téléne séduit pas mode de factucom, Wifispot...), ration au temps restent très localisés. Ils répondent parfaitement n’a jamais séduit, il faut plusieurs aux besoins d’un commercial qui secondes pour initier la connexion voudrait synchroniser sa grille ta- et ses débits sont nettement inrifaire quotidiennement dans son suffisants. D’autre part, le plus réhôtel, ou au cadre qui voudrait cent mode GPRS équipe désor- “ ” Le GPRS, mais pas encore le monde en ligne < Témoignage > ➜ L’UMTS fait peur. Non pas, parce qu’il s’agit d’une nouvelle technologie qui doit faire ses preuves. Ni, non plus, parce qu’elle coûte cher. Mais parce qu’avec son mode de facturation à la durée, les directions informatiques craignent que les utilisateurs oublient de se déconnecter après usage. Illustration avec l’institut CSA qui vient de distribuer, à cent dix enquêteurs, des micro-ordinateurs portables et des cartes GPRS pour qu’ils saisissent en temps réel les réponses des sondés sur leur machine et qu’ils transmettent aussitôt leur formulaire aux personnes en charge de traiter l’information. Jusqu’alors, le questionnaire était indissociable de la combinaison papier-crayon-enveloppetimbre... et saisie informatique. En optant pour l’offre de Bouygues Telecom, CSA recherchait une solution simple. Tant pour le sondeur que pour l’administrateur du système. Or le second défaut de l’UMTS est sa couverture et donc le besoin de gérer différemment les utilisateurs selon leur localisation. Aucune chance pour les sondeurs basés dans des villages ou dans des petites villes de province de trouver une connexion 3G. “Parmi nos cent dix sondeurs équipés de cartes GPRS, trois connaissent déjà de gros problèmes de connexions, note Laurent Faudot, directeur informatique de la société. Parfois, il n’y a que le GSM, parfois rien du tout. Alors avec l’UMTS...” PME - PMI Crédit photo > Dossier Mobilité Panorama Outil de travail mais tous les réseaux des opérateurs mobiles, avec une couverture identique à celle du GSM. Ou presque, car des trous peuvent subsister. Troisième génération de téléphonie mobile Le GPRS a clairement donné une nouvelle dimension à ce qu’on avait appelé un peu tôt l’Internet mobile. Paradoxalement, l’intérêt majeur de cette génération de téléphonie mobile n’est pas pour le téléphone, mais pour le PC portable. Intégré à des cartes PCMCIA, les puces GPRS fournissent à l’utilisateur nomade un vrai modem mobile. Les débits plafonnent aujourd’hui à 40 Kbit/s, mais le chiffre est assez peu montré du doigt par les utilisateurs. Plus critiqués en revanche, les temps de latence de une seconde sont très handicapants pour les applications qui ne sont pas optimisées en conséquence et qui multiplient les instances entre la source et le destinataire. On sait que cette latence est l’une des principales causes de l’insuccès du satellite. A l’inverse, les temps de latence proposés par l’UMTS sont très faibles. Et après des années de discours, la troisième génération de téléphonie mobile est enfin dans les catalogues d’SFR et d’Orange. Chez l’un comme chez l’autre, environ 40 % de la population est aujourd’hui couverte. Bien sûr, les opérateurs mobiles commencent par les grandes agglomérations, mais les déploiements envisagés (un peu plus de la moitié des Fran- Technologies d’accès çais à la fin de l’année pour SFR et près des trois-quarts pour Orange) sont supérieurs à ce que l’on pouvait imaginer, il y a encore quelques mois. Quand tellement déçus par les retards des opérateurs par rapport à leurs prévisions insensées, on ne croyait plus du tout à la technologie. Côté débits, la 3G atteint 350 Kbit/s en réception. Et les tests que nous avons pu réaliser confirment les dires des opérateurs. Franchir immédiatement le pas UMTS… Le seul qui, finalement, ne soit pas pleinement convaincu est Bouygues Télécom, qui fait l’impasse sur l’UMTS de première génération, bien qu’il dispose, comme SFR et Orange, d’une licence d’exploitation. La technologie est jugée trop chère à mettre en place. Elle demande, il est vrai, une remise à plat du réseau mobile. L’opérateur lui préfère une autre technologie qu’il déploiera dans les mois à venir, Edge, une évolution commune au GSM et au TDMA américain. Avec des débits annoncés à 250 Kbit/s, Edge n’est pas en mesure de concurrencer pleinement l’UMTS, mais elle peut servir de bonne transition, en attendant la version 2 de la 3G basée sur la technologie HSDPA. Dans le meilleur des cas, elle ne verra le jour qu’à la fin de l’année, mais à l’image de CSA (voir l’encadré), bon nombre d’entreprises sont prêtes à patienter, préférant faire des compromis sur les débits plutôt que sur la couverture. Progiciels Communications Pour les convaincre de franchir immédiatement le pas UMTS, reste à SFR et Orange un argument de choix. Les cartes 3G qu’ils proposent assurent un passage transparent pour l’utilisateur d’une cellule UMTS à une cellule GSM/GPRS (handover). Donc une continuité de service totale entre les deux réseaux. Chez Orange, le GPRS a, de toute façon, été proscrit du catalogue. L’opérateur mobile ne jure plus que pas son offre Business Everywhere, qui propose à l’utilisateur un choix permanent du meilleur réseau disponible là où il se trouve : GPRS, UMTS ou Wi-Fi. La seule surprise des opérateurs 3G est finalement venue de leurs grilles tarifaires. Il y a deux ans, nous écrivions à propos du GPRS : “le mode de facturation au volume échangé (et non plus au temps passé) autorise une meilleure maîtrise des coûts, un préalable au déploiement d’applications mobiles”. Mais les opérateurs, qui avaient fini par convaincre tout leur monde de cette évidence, ont changé leur fusil d’épaule. Il serait finalement peu commode pour les utilisateurs d’évaluer leur consommation de débit. Comme pour le GSM Data, les premières offres UMTS ont donc été accompagnées de forfaits mensuels à la durée. Mais tout peut encore changer ! Orange a fait son premier pas en arrière en décembre en réintégrant à son catalogue une offre de facturation au volume pour les utilisateurs d’applications métier. OLIVIER DESCAMPS < Glossaire Dossier > Sécurité > UMTS (Universal Mobile Telecommunication Service) Troisième génération de téléphonie mobile offrant des débits atteignant 384 Kbit/s (théoriques) avec des temps de latence réduits (175 à 400 ms de la source au destinataire). Wi-Fi (Wireless Fidelity) Standard de réseaux sans fil qui garantit l’interopérabilité entre les équipements de différentes marques. Le nom Wi-Fi est utilisé comme synonyme de 802.11a, b ou g. Le premier offre un débit théorique de 54 Mbit/s dans la bande de fréquences 5 GHz. Les deux suivants offrent respectivement 11 et 54 Mbit/s dans la bande des 2,4 GHz. Wimax > Laurent Faudot est directeur informatique de l’institut de sondage CSA. L’entreprise de 150 personnes réalise 100 000 interviews en tête à tête par an. Elle fait pour cela appel à des milliers de sondeurs. PME - PMI CSA se réjouit de l’arrivée prochaine des réseaux Edge qui accéléreront les transmissions (qui durent plusieurs minutes chacune). Pas question, en revanche, pour le moment d’intégrer les réseaux Wi-Fi dans le projet de mobilité. Réseau trop morcelé. “Wi-Fi permettrait peut-être aux sondeurs proches d’une gare ou d’un McDonalds de se connecter, mais pas à tous. De plus, les connexions demanderaient des paramétrages et nous voulons que tout soit le plus simple possible pour l’utilisateur”, explique Laurent Faudot. Prochaine étape, le remplissage des questionnaires en ligne. Mais il faudra avant tout que les opérateurs mobiles fassent des progrès dans la qualité de service. “Avant de souscrire à l’offre, nous avons réalisé deux cents tests en ligne dans la grande couronne parisienne chez les trois opérateurs. Soixante communications se sont soldées par un échec”, regrette Laurent Faudot. O.D. Technologie de boucle locale radio utilisée, à l’instar du DSL, pour connecter les entreprises au réseau de leur opérateur. Wimax offre un débit de 70 Mbit/s (5 Mbit/s sur 100 km). La version mobile de Wimax (802.16e), annoncée pour 2006, permettra aux utilisateurs de rester connectés en se déplaçant. TECHNOLOGIES D’ACCÈS DR (World Interoperability for Microwave Access) 23 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 > Dossier Mobilité Panorama < Métiers Outil de travail Progiciels Technologies d’accès Communications Sécurité > Des logiciels qui se rapprochent du terrain evés l’un après l’autre, les freins techniques n’entravent plus le développement des applications mobiles, quelle que soit la taille de l’entreprise intéressée. “Depuis dix-huit mois, les projets se concrétisent vraiment alors que pendant des années, les initiatives des entreprises dans ce domaine se limitaient plutôt à de la veille technologique”, confirme Patrick Hett, PDG de Kimoce, éditeur de KIM’PDA, un logiciel de gestion d’interventions pour Pocket PC. Au fil du temps, les assistants numériques ont largement développé leurs aptitudes et, par ricochet, augmenté la crédibilité des logiciels conçus pour ces terminaux. “Dotés de processeurs plus puissants, ils étendent leurs espaces de stockage sur cartes flash, se prolongent de lecteurs de codes à barres et diversifient leurs capacités de transfert de données, tant locales, avec WiFi et Bluetooth, que distantes avec l’UMTS et le GPRS”, rappelle Rémy DR L Le technicien ou commercial en visite chez le client effectue directement son rapport d’intervention sur le PC de poche, ce qui supprime les risques d’erreur liés à la ressaisie. Il peut aussi éditer une facture et récupérer le paiement sur place pour réduire les délais d’encaissement. (ci-dessus, le logiciel KIM’PDA, de Kimoce, pour la gestion de maintenance). ■ tion des débits (*) contribuent à augmenter l’intérêt des entreprises pour ces matériels qui, jusqu’à présent, péchaient aussi par la faiblesse de leurs moyens de connexion. “Les usages s’en trouvent changés, poursuit Rémy Poulachon. Auparavant, les utilisateurs de PC de poche synchronisaient leurs données avec celles du système d’information avant de partir chez les clients.” La communication en temps réel, bien que prévue dans les fonctionnalités, n’était pas toujours satisfaisante. “Maintenant, les liaisons à haut débit permettent de récupérer rapidement l’information à tout moment, par exemple pour vérifier qu’un produit est bien disponible en stock.” Les éditeurs et les intégrateurs tiennent compte de ces nouvelles possibilités. “Nos synchronisations s’effectuent en moins d’une minute, précise Patrick Hett, de Kimoce. Seules transitent les données qui ont été modifiées, qui plus est, en mode compressé.” Marc Guillaumot PROGICIELS Poulachon, directeur de l’expertise mobilité de la SSII MicropoleUnivers. La baisse des coûts de communication et l’augmenta- DR Il n’y a plus guère d’entraves techniques à l’utilisation d’outils mobiles dans les PME. Les logiciels deviennent plus intuitifs et l’échange de données avec le système d’information profite des communications à haut débit. 24 L’intérêt des entreprises pour les applications sur PC de poche s’est confirmé à l’occasion du salon Mobile Office (Paris, 7-9 décembre 2004). ■ LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 > “Les projets de mobilité demandent des compétences multiples, notamment pour l’intégration de l’application avec le système d’information et les aspects de sécurité inhérents.” Remy Poulachon, directeur de l’expertise mobilité de la SSII Micropole-Univers qui propose, entre autres, d’accéder aux applications propriétaires (par exemple sur AS/400) à partir d’équipements mobiles. Chez Cegid, le module Gestion Commerciale sur PDA, conçu en partenariat avec Raisonnance, profite de la diversité des offres de télécommunications disponibles sur le marché. “Selon l’offre de l’opérateur partenaire qui a été choisi, notre solution peut basculer indifféremment entre l’UMTS et le GPRS”, explique Eric Valion, responsable produit pour la gestion commerciale chez l’éditeur. Une mise en place progressive Pour s’assurer de la fiabilité des applications mobiles, les entreprises qui engagent un projet effectuent souvent une mise en place progressive. Parmi les clients de Kimoce, le fabricant de chaudières De Dietrich a commencé par équiper dix techniciens de maintenance sur la centaine que compte l’entreprise. “Il s’agissait de vérifier la continuité d’exploitation en situation réelle et de s’assurer du retour sur investissement”, explique Patrick Hett. Aujourd’hui, après dix-huit mois d’exploitation, quatre-vingts techniciens se servent de KIM’PDA et dans deux mois, tous en seront équipés. “L’appropriation du logiciel par les utilisateurs a été rapide, juge l’éditeur. Nous avons beaucoup travaillé sur l’ergonomie de notre interface afin qu’elle se rapproche du métier, en préférant, par exemple, agrandir la taille de certains boutons pour PME - PMI Mobilité Outil de travail Progiciels Technologies d’accès qu’ils puissent être activés avec va toujours aux équipes comle doigt plutôt qu’avec le stylet.” merciales itinérantes (23 % des L’expérience aidant, cette adé- projets). Mais les terminaux et loquation avec les exigences du ter- giciels pour la logistique et le transrain s’est généralisée à la plupart port gagnent du terrain (15,5 % des des logiciels proposés aujourd’hui projets contre 10,8 % en 2003). par les éditeurs (voir tableaux de Quant aux solutions destinées à l’offre pages 16 et 17). KDP Infor- la maintenance et au service aprèsmatique, par exemple, est spé- vente, elles concernent toujours cialisé depuis toujours sur l’équi- un projet sur cinq. pement des forces de vente. Pour L’adoption de la plate-forme à utila version Pocket PC de ses logi- liser semble poser moins de prociels, VP Pocket Duo, il a cherché blèmes qu’auparavant. “Pendant à offrir une utilisation intuitive longtemps, le démarrage des prode l’outil. Chez Cegid, Jean-Louis jets butait sur ce simple choix, reDecosse, responsable du déve- connaît Rémy Poulachon, de Miloppement sur le PGI, confirme cropole-Univers. Quel système également la volonté de proposer d’exploitation retenir pour disune interface facile d’accès pour poser d’une solution d’avenir : réduire au minimum, voire sup- Palm OS, Pocket PC ou Symbian ? primer, les coûts de formation. Désormais, une tendance se déLa SSII Micropole Univers, de son gage en faveur de l’environnement côté, développe entièrement les Pocket PC promu par Microsoft.” applications métier en fonction Les éditeurs suivent le mouvedes impératifs de ses clients. “Cer- ment. Si les SSII qui développent tains d’entre eux ont des métiers des applications sur mesure contitrès spécifiques.” C’est le cas de nuent à servir les trois platesDenkavit, par exemple, qui élève formes (en utilisant des outils des veaux et produit des aliments comme APPForge MobileVB), de d’élevage. “Nous proposons une nombreux éditeurs préfèrent opdémarche globale, avec un cahier ter d’emblée pour le Pocket PC. Parmi les évoludes charges, la tions récemment réalisation et le Quel système constatées autour déploiement”, des solutions modétaille Rémy d’exploitation biles, le GPS n’est Poulachon. retenir ? plus considéré Au départ, faire comme un gadbâtir une solution sur mesure revient plus cher get. Les entreprises veulent bénéà l’entreprise que d’acquérir la li- ficier de la géolocalisation. Dans cence des progiciels. “En revanche, ce domaine-là, aussi, la baisse des l’application sur mesure répond prix a contribué à développer la à 100 % aux besoins de l’entreprise demande. et nous la livrons avec son code Sur le terrain, l’ensemble des avansource, poursuit-il. Elle peut en- cées techniques favorisent l’essor suite être déployée, sans surcoût, des outils de poche et se traduit sur le nombre de postes souhai- par des gains concrets. “Entre 18 tés.” Mais il reconnaît que, dans et 25 % de productivité gagnée sur les projets de mobilité, les PME les applications de maintenance.”, vont au plus rapide et privilégient recense Patrick Hett, à partir des retours d’expérience de ses clients. souvent l’achat de logiciels. D’ailleurs, parallèlement à ses pres- Enfin, c’est l’image même de l’entations d’ingénierie, Micropole- treprise et sa notoriété qui se trouUnivers intègre aussi les solutions vent valorisées, par l’intermédiaire de gestion des forces de vente réa- de ses collaborateurs équipés des lisées par des éditeurs comme iA- dernières technologies, gage de sérieux et de technicité vis-à-vis de nywhere et Extended Systems. la clientèle. Outre la satisfaction de disposer Moins d’hésitation d’un matériel performant, les sur la plate-forme équipes de terrain apprécient surL’intérêt des entreprises pour les tout de disposer d’une capacité applications sur PC de poche s’est de réaction accrue, leur permetconfirmé à l’occasion du salon tant d’être au plus près du flux. Mobile Office (Paris, 7-9 décembre MARYSE GROS 2004). Près d’un visiteur sur trois interrogé sur le salon reconnais- (*) 40 Kbit/s pour le GPRS de génération sait avoir un chantier de mobi- 2,5 et 384 Kbits/s théoriques pour l’UMTS lité en cours (contre 17 % sur l’édi- (Universal Mobile Telecommunication tion 2003 du salon). La préférence Service). Sécurité PROGICIELS DE GESTION INTÉGRÉE Aussitôt dit, aussitôt fait : “ notre ERP a le génie ” PME - PMI Communications d’être rapide à mettre en œuvre et simple à utiliser. Vous pouvez tout demander à Adonix® X3. Complet, ce progiciel de gestion intégré (ERP) simplifie vos échanges et optimise vos processus de gestion financière, commerciale, industrielle et de gestion de la relation client. Vous gagnez en réactivité et en compétitivité. Conçu pour les PME/PMI, il s'adapte facilement à votre organisation et ne requiert pas de lourde infrastructure informatique. Vos coûts sont réduits au minimum, votre retour sur investissement est rapide. 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Muni d’une tablette PC, il va pouvoir lire le message sur Lotus Notes quelques minutes après son arrivée, vérifier l’état des stocks pour le produit désiré puis traiter la commande dans l’heure, le tout sans jamais avoir à retourner à son bureau. Pour cette PME de 170 personnes, qui commercialise du matériel médical destiné aux dentistes, de tels scénarios sont déjà une réalité. “Pouvoir consulter sa messagerie lorsqu’on est en déplacement, voilà la première attente des travailleurs nomades”, lance Merlin Yamssi, responsable technique chez iAnywhere, un éditeur spécialiste de la mobilité. Pour y répondre, il faut avant tout disposer d’un terminal capable de se connecter à un réseau à distance. Ensuite, il faut également s’assurer que le serveur où s’exécute l’ap- Sécurité DR P > Séphane Péru, responsable informatique de Dentsply France : “Désormais, les directeurs régionaux peuvent suivre en direct l’activité commerciale.” plication peut gérer les contraintes liées à la mobilité : connexions non permanentes, multiplicité des points d’accès aux applications... Pour y répondre, le groupe AFE, qui fédère plusieurs PME dans le secteur de la métallurgie et de la plasturgie, a choisi d’utiliser Pylon Anywhere, une solution d’iAnywhere. Fortement présente à l’international, l’entreprise souhaitait fournir à son encadrement une solution pour que l’information stratégique puisse être diffusée dans tout le groupe dans des délais très courts. Une vingtaine de personnes sont équipées d’assistants personnels Qtek 2020. Pylon Anywhere réplique en permanence les courriels entrants et les fait suivre aux assistants personnels à travers les différents réseaux de télécommunication. “Les cadres en déplacement au Mexique ou en Chine ont leurs mails très vite”, se réjouit Jean-Marc Oviste, responsable financier chez AFE et pilote du projet. Les courriels arrivent au fil de l’eau Un équipement mobile ne possède pas d’adresse IP fixe, le serveur de l’entreprise doit donc pouvoir s’adapter à un contexte dynamique. Plusieurs approches répondent à cette contrainte. Le plus souvent, le serveur attend d’être contacté par les terminaux distants, ces derniers initiant la connexion. Ensuite, soit l’utilisateur lance de lui-même une requête au serveur de messagerie pour prendre connaissance des nouveaux messages, soit le serveur sait qu’il vient de se connecter et met à jour dans la foulée sa liste de messages. Dans le premier cas, on parle de mode “pull”, l’utilisateur devant aller retirer lui-même son courrier. Dans le second, le serveur est capable de pousser automatiquement les nouveaux messages vers l’utilisateur quand ce dernier est connecté. On parle alors de mode “push”. Chez AFE, les utilisateurs décident eux-mêmes de la façon dont ils souhaitent recevoir leurs messages : “un responsable peut choisir d’être réveillé au milieu de la nuit par l’arrivée d’un mail, ou bien lancer la réplication lorsqu’il se rase”, résume avec humour Jean-Marc Oviste. Même pour ceux qui n’ont pas besoin d’être joignables 24 heures sur 24, le mode “push” reste avantageux, l’utilisateur n’étant pas obligé de relancer sans cesse des requêtes. Si les transmissions s’effectuent par un réseau GPRS, où la facturation dépend du volume de données échangées, le push évite aussi le gaspillage, dans une certaine mesure. A chaque requête au serveur, le terminal envoie en effet quelques octets vers ce dernier, sans qu’il y ait forcément de messages à rapatrier. Avec le push, ces requêtes infructueuses deviennent inutiles. La mobilité est un choix stratégique pour le groupe AFE, regroupement international de PMI fabriquant des pieces métalliques. 26 Parmi les derniers modèles de Blackberry, le terminal 7100V dispose d’une technologie de saisie prédictive. ■ DR COMMUNICATIONS ■ LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 PME - PMI Mobilité Outil de travail Rafraîchir les données Un professionnel nomade consulte courriels et applications depuis plusieurs terminaux, PC de bureau, ordinateur portable ou assistant numérique personnel (PDA). Dans ce but, les données sont souvent dupliquées. Il faut donc les synchroniser régulièrement pour qu’elles restent à jour partout. Dans cette optique, Dentsply France, filiale de Dentsply International, a adopté MediaTransfer, une offre de synchronisation éditée par Telelogos. Près de 70 personnes composent la force de vente de la société : une application commerciale développée par la société FDV Concept est installée sur leur tablette PC (Fujitsu Siemens Stylistic 3500), afin qu’elles puissent l’utiliser dans tous leurs déplacements. “Les commandes prises sur l’application de FDV sont ensuite transmises sur un serveur Oracle centralisé, lui-même chargé d’envoyer les données en temps différé (batch) à un serveur AS/400 situé en Angleterre”, explique Stéphane Péru, responsable infor- Progiciels Communications Le Blackberry, pionnier du mode “push” Dès l’origine, la solution Blackberry a été pensée pour le courrier électronique. Sous ce nom se cachent de petits terminaux dotés d’un clavier Azerty. Cette offre proposée par Research In Motion (RIM) comprend également un serveur, un logiciel PC et un abonnement GPRS. Le serveur, installé dans l’entreprise cliente, duplique, compresse et crypte les messages au fur et à mesure qu’ils arrivent sur la messagerie interne. Les copies des messages passent par l’opérateur de télécommunications (SFR ou Orange), qui les redirige automatiquement vers l’adresse IP correspondant au terminal du destinataire. Les Blackberry se connectent d’euxmêmes dès qu’ils sont dans une zone de couverture radio. Les messages sont reçus en mode “push”, presque en temps réel. Plus disponibles durant leurs déplacements, les utilisateurs récupèrent ainsi du temps sur leurs heures de travail. Sécurisés, ces terminaux peuvent être verrouillés à distance en cas de perte et leurs données effacées. Aujourd’hui, ils font aussi office de téléphone. Ils peuvent envoyer des SMS, accéder au Web ou exécuter des applications tierces. matique de l’entreprise. Les trans- Souvent, dans le cas d’applications missions s’effectuaient d’abord le métiers, une version plus légère de soir, par réseau téléphonique clas- la base de données est embarquée sique. Un projet réunissant SFR, sur les terminaux mobiles. Quand Telelogos et FDV a permis de le terminal nomade fonctionne de mettre en place une connexion manière autonome, ses données peuvent être moGPRS sur les tadifiées, de même blettes PC. Une Un serveur que celles de la fois l’architecture MediaTransfer base centrale. fonctionnelle, les Lors de la syncommandes dédié aux chronisation, les prises pendant la deux bases doijournées ont pu transmissions vent donc s’échanêtre transmises très rapidement au siège. Un ser- ger leurs données pour se mettre veur consacré à MediaTransfer, ca- à jour : pour réduire le volume pable de gérer 32 connexions si- des échanges, les données sont multanées (dont 24 réservées au compressées. La synchronisation différentielle permet de ne transGPRS) met les bases à jour. “ ” L’architecture client-léger Une solution existe pour résoudre les problèmes d’accès distants et de synchronisation des données : utiliser un système qui centralise toutes les applications sur le serveur et qui envoie des images d’écran sur un terminal. C’est l’architecture clientléger. L’utilisateur, lui, aura l’impression de travailler sur un micro-ordinateur. Cette fonction existe dans Windows Server, livré avec des outils de base. Pour mieux administrer et gérer la sécurité, Citrix Sécurité propose sa suite Metaframe. ICA, son protocole, qui remplace RDP, celui de Microsoft, existe pour la plupart des systèmes d’exploitation. Il est donc possible d’accéder au serveur depuis n’importe quel terminal, de l’assistant personnel à la station de travail. On peut également utiliser un navigateur Web, qui fera fonction de fenêtre d’entrée, et retrouver son espace de travail depuis n’importe quel PC. L’éditeur français Systancia propose un produit concurrent, Applidis, qui repose sur RDP, et Tarantella un logiciel techniquement très différent mais qui revient au même pour l’utilisateur. La faible gourmandise des protocoles utilisés autorise tout type de liaisons téléphoniques classiques ou GPRS comprises. Et puisque rien ne se trouve en local, on dispose instantanément de son espace de travail, que l’on soit au bureau ou à l’autre bout de la terre, sans aucune synchronisation de données P.D. à effectuer. Le terminal Blackberry 7290, disponible en mars chez SFR, proposera toutes les fonctionnalités d’un PDA. ■ Depuis peu, RIM propose aussi sa solution avec des terminaux d’autres constructeurs (assistants personnels A.C. et téléphones). mettre que les données modifiées. Enfin, en cas de déconnexion imprévue, il est utile de pouvoir reprendre la transmission au point de rupture. Concrètement, de nombreuses offres répondent aux besoins induits par l’accès à distance. Les éditeurs d’applications destinées à des professions nomades fournissent souvent eux-mêmes des options pour gérer la mobilité. C’est le cas dans Microsoft Exchange ou IBM Lotus Notes. Pour les entreprises qui préfèrent diversifier leurs fournisseurs, il existe des offres spécifiques comme celle d’iAnywhere ou de Telelogos. Enfin, les opérateurs de télécommunications fournissent des offres prêtes à l’emploi. SFR et Orange misent ainsi sur le Blackberry. De son côté, Bouygues Telecom propose l’offre i-mode, dont le principe est de fournir un “Internet de poche”. La consultation du courrier électronique par imode exploite ainsi les capacités d’accès Web proposées dans les versions récentes de Microsoft Exchange et Outlook. L’en-tête de chaque nouveau message est envoyée au mobile de l’utilisateur, qui choisit ensuite de télécharger le message intégral ou pas. Certaines applications métiers peuvent aussi être adaptées aux formats de l’i-mode. L’opérateur en propose lui-même quelques-unes, gestion commerciale, maintenance ou encore annuaire. AURÉLIE CHANDÈZE PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 COMMUNICATIONS Une dernière approche mérite d’être citée, celle choisie par Research In Motion (RIM) avec ses terminaux Blackberry (voir encadré). La société a passé des accords avec les opérateurs de télécommunications, grâce auxquels la gestion des connexions est déléguée à une plate-forme située chez ces derniers. Si un terminal change d’adresse IP après une déconnexion, l’opérateur connaît la nouvelle adresse qui lui a été attribué et peut donc lui faire suivre les messages. Technologies d’accès DR Panorama Dossier > 27 > Dossier Choix informatiques Panorama < Outil de travail Accès distants Technologies d’accès Progiciels Communications Sécurité > Le nomade de tous les dangers Le travailleur mobile n’est pas protégé par les barrières de sécurité mises en place sur le réseau informatique de son entreprise. Une politique de protection doit lui être attribuée. est bien connu. En hiver, on ne s’habille pas de la même manière chez soi que dehors, sous peine de tomber malade. En informatique, c’est la même chose, sauf qu’il n’y a jamais de saison chaude. Le poste de travail qui quitte le réseau de l’entreprise doit être protégé en permanence. Sinon, comme dans la vie réelle il risque de contaminer tous les autres, une fois de retour. Deux questions doivent se poser à une équipe informatique qui met en place un projet de mobilité : “Quels sont les risques encourus par un utilisateur lambda ?” et “En quoi ces risques sont-ils différents pour le nomade ?” La première exigence d’une politique de sécurité est, sans conteste, la mise en place d’un antivirus. La première exigence d’une politique de sécurité est, sans conteste, la mise en place d’un antivirus. ■ DR C’ La problématique spécifique du nomade est celle des mises à jour. L’utilisateur n’en a pas toujours conscience. Le travail de sensibilisation est donc essentiel, qu’il prenne la forme d’une charte d’utilisation (pas trop volumineuse pour qu’elle soit lue), ou de rappels réguliers par courriels. Malgré cela, l’utilisateur peut percevoir la lutte antivirale comme une perte de temps. Les longues mises à jour seront parfois arrêtées, l’antivirus désactivé. La solution : automatiser les premières et verrouiller le second. “L’utilisateur ne doit pas porter la responsabilité de la protection”, estime François Guy, directeur général de l’intégrateur Unidirect. Mais attention, la fermeté ne va pas sans un autre devoir pour le responsable de l’informatique : “faire en sorte que la protection ne gêne pas l’utilisateur”. Elément incontournable d’un dispositif de sécurité, l’antivirus ne suffit pas pour protéger un système informatique. A l’entrée de leur réseau, les entreprises déploient généralement un pare-feu qui bloque les tentatives d’intrusion ou le téléchargement involontaire de programmes malicieux. Dans les PME, ces pare-feu prennent même très souvent la forme de tout-en-un, qui servent aussi de filtres de contenus, de codes ActiveX, de logiciels espions... Mais une fois à l’extérieur du réseau local, le travailleur nomade n’est plus protégé par cet outil. Comme dans la société CCMOP, on peut choisir d’équiper les micro-ordinateurs portables de parefeu personnels (voir le témoignage ci-contre), ou faire en sorte que, virtuellement, les postes mobiles ne quittent jamais le réseau, ce qui est possible avec des réseaux privés virtuels (RPV). Même pour se connecter à Internet, l’utilisateur verra alors ses requêtes transiter par le réseau de son entreprise et donc par les éléments de sécurité mis en place. Le RPV apparaît comme la solution par excellence lorsque l’utilisateur doit se connecter à Internet par le biais de points d’accès publics Wi-Fi (hot spots). Sans le chiffrement opéré sur un RPV, on ne sait jamais trop ce qu’il advient des données qui transitent par ce type de réseau. “Tout le monde y voit tout le monde”, confie François Guy. En outre, “construire une infrastructure de RPV n’est pas si compliqué que cela. La plupart des pare-feu, même anciens, proposent l’option en standard”, conclut-il. OLIVIER DESCAMPS On ne badine pas avec les mises à jour SÉCURITÉ ➜ Nomades et sédentaires 28 sont logés à la même enseigne chez CCMPOP, un fournisseur de pinces robotiques pour l’industrie automobile. Impossible pour la douzaine de technicocommerciaux et de cadres amenés à travailler à distance de bloquer une mise à jour ou de déconnecter leur antivirus. Un pare-feu personnel protège aussi chaque machine. Les deux outils sont intégrés dans une suite logicielle de Trend Micro composée de OfficeScan, ScanMail et NeatSuite. Les travailleurs distants sont équipés de liaisons ADSL et la LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 moitié est reliée au réseau de l’entreprise par réseau privé virtuel. Ceux-ci peuvent donc, comme les utilisateurs sédentaires, accéder à toutes les ressources de l’entreprise, y compris au serveur de mises à jour. Les autres doivent se rendre sur le site de TrendMicro pour mettre à niveau leur antivirus. Mais ces différences ne concernent que le paramétrage de la machine, car l’utilisateur ne voit pas de différence. La manœuvre est légèrement plus complexe lorsqu’il s’agit de mettre à jour les logiciels de Microsoft qui, on le sait, deviennent très vulnérables lorsqu’une faille est découverte car les pirates informatiques ne tardent pas par répondre avec des virus capables de l’exploiter. Sur le réseau, un serveur “Windows Update” télé■ CCMOP est un fournisseur de pinces robotiques pour charge automa- l’industrie automobile. Sa filiale de DE-STA-CO Industries emploie 70 personnes. tiquement les mises à jour indispensables que le respondistants qui ne sont pas reliés sable informatique, Gayen au réseau privé virtuel. Reste Skandarajah, valide avant donc la méthode artisanale : qu’elles ne soient installées sur un courriel qui recommande à tous les postes de travail de chaque utilisateur de se rendre l’entreprise. Mais la procédure sur le site de Microsoft pour ne concerne pas les travailleurs opérer la mise à jour. DR < Témoignage > PME - PMI Matériel < Zoom Serveurs > Pour vous servir… Bien qu’élément central d’un système informatique, le serveur devient de plus en plus une machine banalisée, surtout pour un usage en PME. On choisira le constructeur pour sa capacité à proposer des configurations adaptées, aux niveaux matériels et logiciels. Car presque tous les fournisseurs proposent des offres “spéciales PME”. es différents grands aux grandes entreprises. Car ces seurs Intel. Mais au sein de ces constructeurs propo- dernières exigent un suivi sur les derniers, on peut s’étonner de sent à leur catalogue modèles choisis. Les achats por- trouver des serveurs lames qui ne des serveurs pour tent souvent sur un grand nombre correspondent pas à l’utilisation PME. En quoi se différencient-ils d’unités, qui ne sont pas forcé- première d’un serveur dans une de leurs homologues pour les ment déployées en même temps. PME… grandes entreprises ? Car, si l’on Mais l’acheteur veut être sûr que HP propose lui son programme exclut les modèles les plus puis- deux serveurs livrés à quelques Smart Office, avec en particulier sants, destinés à supporter des mois d’écart sont strictement une offre de serveurs préconfiguapplications lourdes, ainsi que identiques, et être certain de ne rés accompagnée d’une maintecertaines machines spécifiques, pas voir apparaître des incom- nance complète, à laquelle on patibilités avec pourra accéder à partir d’un “guicomme les serd’autres éléments chet unique”… mais limité, pour veurs lames (lire Un serveur du système d’in- la partie logiciels, aux produits de encadré page 32), effectue souvent les formation. Et cela Microsoft. un serveur effecmêmes tâches a un coût. tue souvent des Chez Fujitsu-Siemens, l’offre spéPour leurs modèles cifique pour PME est toute fraîche tâches identiques dans une grande ou une petite estampillés “PME”, les fabricants et encore embryonnaire. Dans un entreprise. Les différences exis- font preuve au contraire d’oppor- premier temps, elle porte sur un tent pourtant, sur les composants tunisme, et choisissent à tout mo- serveur TX 200 S2, livré avec Winutilisés d’une part, sur l’habillage ment les composants offrant le dows SBS installé et un outil simmeilleur rapport performance/prix. plifié d’administration, Serverview logiciel d’autre part. A performances égales, les ser- Les nouvelles technologies sont ra- Suite, qui surveille le matériel dans veurs pour PME sont souvent pidement mises en œuvre, sans une optique de prévention des moins chers que ceux destinés passer par les longues et coûteuses pannes, facilite le déploiement et périodes de tests exigées pour les propose, en option, une fonction modèles pour grandes entreprises. d’administration à distance. Le Les serveurs pour PME se distin- reste est laissé aux bons soins des guent également et surtout par un partenaires. ensemble de logiciels destinés à Face aux poids lourds du marché, faciliter leur configuration, leur Transtec joue sur la carte de la administration et leur mainte- proximité et de la personnalisanance. Ces logiciels seront prépa- tion, et rappelle ses vingt-cinq ans ramétrés et bénéficieront d’une in- d’existence. “Nous connaissons terface adaptée à un non-spécialiste. bien la problématique des PME, Certains serveurs sont livrés avec explique Patrick Morizet, directeur un logiciel de prise de contrôle à général de Transtec en France, car distance qui permettra à un pres- nous en sommes une nous-même. tataire extérieur à l’entreprise d’in- Et nous avons bien une offre destervenir sur la machine, sans de- tinée aux PME, mais sans battage voir se déplacer, pour tout ce qui marketing. Notre objectif est de concerne les problèmes dus aux proposer le juste matériel au juste logiciels (de loin les prix, sans chercher plus courants) ainsi à “surcharger” inLe juste que pour effectuer les utilement les sermatériel mises à jour. veurs.” Comme les au juste prix C’est IBM qui, le premachines sont fa■ IBM et HP mier, a mis en place briquées à la comsont les deux les offres “Express” clairement desmande, le client peut commanconstructinées aux PME et aux PMI. Celles- der la configuration exacte qui lui teurs à ci se distinguent par des prix adap- convient. La commercialisation proposer un réel espace tés, obtenus grâce à une sorte de quant à elle est effectuée soit didestinés aux “progicialisation” des services et rectement, soit par l’intermédiaire PME, au sein par le couplage entre produits et d’intégrateurs qui proposent des de leur site services. Un certain nombre de solutions complètes, avec des loWeb . “briques” de services recouvrent giciels métier. “Mais dans tous les les besoins les plus courants. IBM cas, le client peut nous joindre en nomme “Express” de nombreux cas de problème et profiter de l’asserveurs, trop peut-être, puisque sistance directe du constructeur”, l’on trouve des pSeries sous AIX argumente Patrick Morizet. (ex. RS/6000), des iSeries (ex. AS/400) et, bien sûr, des xSeries à procesSuite page 32. L “ ” MATÉRIEL “ 30 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 ” PME - PMI Matériel Serveurs dèle exact dont il a besoin, donc au juste prix. Dell livre les serLes serveurs de Transtec sont livrés veurs “prêts à démarrer”, avec le soit avec Windows, et plus parti- système d’exploitation (Windows culièrement avec la version Small Server ou Linux) et le logiciel d’adBusinnes Server, soit sous Linux. ministration OpenManage qui comprend un L’installation des assistant, qui autres logiciels est Des serveurs prêts permet, selon laissé à l’initiative à démarrer Dell, d’installer des intégrateurs. un serveur en Enfin, Transtec peut, pour une commande de plu- vingt minutes. Et comme un sersieurs serveurs, par exemple pour veur doit supporter progiciels géune PME ayant différents sites, ins- néralistes et métier, Dell est en taller un “master” fournit par le relation avec des revendeurs à valeur ajoutée qui, le cas échéant, client ou son partenaire. Chez Dell, on met en avant l’avan- s’occupent également du matétage du modèle de vente directe riel... Preuve que la vente directe et de la fabrication à la demande. montre ses limites quand il s’agit Le client peut ainsi acheter le mo- de vendre à une PME, qui ne dispose pas toujours de compétences en informatique et qui a besoin de conseil ? Dell s’en défend, en précisant que deux cents conseillers apportent aide et conseil par téléphone. NEC, bien que disposant d’un réseau de revendeurs (complété d’un site de vente en ligne), fabrique également à la demande. Certains modèles sont prêts à l’emploi, comme l’Express Business SmartWay qui dispose des logiciels nécessaires à Suite de la page 30. “ Fujitsu-Siemens ” ■ Les serveurs destinés aux PME se présentent souvent dans un boîtier dit “tour” (ici, le Primergy TX200 S2 de Fujitsu-Siemens). L’indigence des sites Web Les constructeurs disposent de site Web a priori complets. Mais une navigation appronfondie met en évidence de grosses carences. Les espaces “PME” ne sont souvent que de pseudo-sites, dont les liens ouvrent des descriptifs produits génériques, les mêmes que ceux obtenus des espaces “Grandes entreprises”. Au delà de quelques généralités marketing, il est difficile de trouver des informations précises sur la spécificité des offres pour PME. Pire, certaines documentations sont en anglais, chez Dell, HP, IBM et Fujitsu-Siemens ! Si vous ne maîtrisez pas parfaitement la langue de Shakespeare, passez votre chemin… l’utilisation d’Internet dans une lon les besoins les plus courants PME. L’entreprise peut également des PME. Connu pour ses écrans se faire livrer une machine avec Belinea, ses portables et ses PC de tous les périphériques installés bureau, MaxData France a musdans une armoire standard (dite clé sa division serveurs au prin“rack”). “Et pour le service après- temps dernier. Tous les modèles vente, le fait de rassembler sur sont garantis en standard trois notre site d’Angers l’assistance té- ans sur site et livrés avec un loléphonique, l’ingéniering et la fa- giciel destiné à réaliser facilement brication est un gros avantage. et rapidemment une installation Les problèmes sont immédiate- rapide. ment remontés et peuvent être ra- Comme on le voit, les offres, soupidement réglés” argumente vent construites autour de WinJacques Padoliau, responsable mar- dows Small Business Server, sont assez proches keting serveurs. d’un construcMaxData, enfin, Les problèmes sont teur à l’autre. Le est aussi un rapidement réglés prix, une fois adepte de la fapris en compte brication à la demande, “avec un outil de gestion tous les éléments de la configude la fabrication sous SAP”, pré- ration, pourra faire la différence. cise Mainir Chouikli, ingénieur Mais peut-être moins que la reserveur, même si les modèles de lation de confiance qu’une PME la gamme “Select”, livrables en “heureuse” pourra nouer avec un 24 heures, sont préconfigurés se- partenaire de proximité. “ ” MATÉRIEL Les serveurs lames 32 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 Faciles à mettre en place, à administrer, les serveurs lames permettent aussi d’aborder la question de la fiabilité du service rendu de manière pragmatique : la panne d’une lame, c’est-à-dire d’un serveur unitaire, ne remet pas en cause le fonctionnement global de l’ensemble. Les serveurs lames sont surtout employés aux tâche qui n’ont pas besoin de beaucoup de puissance unitaire, comme les serveurs Web ou pour supporter une application ■ Les serveurs lames supportent un grand nombre de processeurs ( ici, dix cartes biprocesseurs pour le Dell PowerEdge 1855). Dell ➜ Le serveur lames (blade) repose sur une idée simple. Certaines fonctions exigent des serveurs nombreux, mais forcément très puissants. Or, la multiplication des machines augmentent les coûts, par les mètres carrés qu’elles occupent, les systèmes de câblage et de climatisation qu’elles obligent à installer. Il est en effet possible de placer jusqu’à vingt cartes biprocesseurs dans un boîtier standard haut de 3 U (13,3 centimètres) à placer dans une armoire standard. Metaframe de Citrix, pour la mise en place d’une architecture client léger, qui centralise tous les logiciels, y compris bureautiques, sur des serveurs sous Windows. On comprend que les PME, ayant besoin de serveurs lames, sont peu nombreuses. Pour supporter un réseau local, les tâches de serveurs de fichiers et d’impression ainsi que les progiciels de gestion et comptabilité ainsi que les applications métier, un serveur classique est mieux adapté pour P.D. une PME. PME - PMI Matériel < Zoom Réseau > Commutateurs : une ligne commune et mille détails Les réseaux locaux ont aujourd’hui un point commun : Ethernet. Dans ce monde standardisé, les offres des constructeurs sont très semblables, mais les options technologiques sont, elles, multiples. a bataille des prix fait rage dans le monde de la commutation réseau. Il fallait débourser l’équivalent de 500 euros par port Fast Ethernet en 1996 ; c’est désormais le prix d’un commutateur administrable doté de vingt-quatre ports, c’est-à-dire de vingt-quatre interfaces pour relier les différents équipements informatiques. Créer ou faire évoluer un réseau local n’est donc plus une opération hors du commun. Mais encore faut-il savoir quel produit choisir devant l’offre pléthorique des constructeurs : petits commutateurs ou châssis, Fast ou Gigabit Ethernet, niveau 2 ou niveau 3, administrable ou non, filaire ou Wi-Fi... Beaucoup de questions et peu de certitudes, quant à la possibilité de choisir objectivement. Ce qui n’empêche pas d’énumérer quelques conseils que s’accordent à donner les experts. Le point commun de tous les produits de réseau local est le respect de la norme Ethernet devenue incontournable. Concernant le débit, les commutateurs à 10 Mbit/s sont en voie d’extinction. A l’opposé, le Gigabit Ethernet reste l’apanage des solutions d’interconnexion de commutateurs plus petits. Le Gigabit est un luxe pour les PC comme pour les serveurs, si ce n’est pour les utilisateurs d’applications très consommatrices de débits comme la CAO. Restent donc les commutateurs Fast Ethernet, presque toujours à détection automatique de débit, c’est-à-dire capables de relier les PC de l’entreprise équipés de cartes réseaux 10 ou 100 Mbit/s. MATÉRIEL 34 Débat autour de l’administration Suivant la taille de la PME et de ses sous-réseaux, on pourra opter pour des commutateurs 8, 12 ou 24 ports, mais aussi pour des châs- LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 DR L ■ les constructeurs généralistes ont investi le monde de la commutation. Ici, Dell et son PowerConnect 3324. sis de commutation. Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas réservés à l’élite des entreprises. Les châssis assurent la redondance du réseau, pour un coût supérieur, mais pas prohibitif lorsqu’ils sont utilisés à plein. Ils sont toutefois réservés aux locaux exigus avec une salle informatique unique. La liaison cuivre qui relie deux éléments d’un réseau ne devant dépasser plus de cent mètres, les vastes PME doivent, quant à elles, installer plusieurs commutateurs, y compris si certains d’entre eux sont, en partie, inutilisés. La question de l’administration peut être débattue. Les produits non administrables sont deux fois moins chers que les autres. Mais ils sont incapables de restituer la moindre information sur le fonctionnement du réseau et ne permettent pas de le segmenter en communautés d’usage. Une nécessité dès que l’on veut attribuer à chacun des droits ou des services différents. La DSI doit aussi choisir le niveau de commutation qu’elle souhaite pour son réseau : IP (niveau 3) ou Ethernet (niveau 2). Les équipements qui gèrent le niveau 3, plus chers, présentent l’avantage de créer des réseaux locaux virtuels sécurisés (VLAN), mais inutile de les déployer à tous les recoins du réseau. L’idéal est d’opter pour le niveau 3 sur les dorsales par lesquelles transitent tous les flux. Des commutateurs de niveau 2 suffiront à la périphérie, pour les connexions aux serveurs et aux PC. Ils ne possèdent aucune intelligence au niveau IP, mais se contentent de transporter les trames Ethernet pour les amener à l’équipement possédant l’adresse MAC destinataire. Des options devenues monnaie courante Souvent, les produits se distinguent par des critères quantifiables comme la matrice de commutation ou le nombre d’adresses MAC qu’ils supportent, ce qui a pourtant peu d’importance car les commutateurs de périphérie sont rarement saturés. Pour assurer la qualité de service, tous les produits savent aujourd’hui identifier les classes de service de niveau 2 (protocole 802.1p) et la plupart savent marquer les trames. Le nombre de files d’attente par port est en revanche assez fluctuant d’un produit à l’autre. Les commutateurs limités à deux files ne peuvent suffire quand plusieurs applications se disputent la priorité. En quelques années, on constate que certaines options sont devenues monnaie courante, comme le “spanning tree” (802.1d). Cet algorithme est utilisé pour déterminer les meilleurs chemins que les paquets doivent suivre dans un réseau, en évitant les boucles. Si le meilleur chemin disparaît, un autre est choisi aussi rapidement que possible. Des réseaux en boucle peuvent donc être créés pour assurer la haute disponibilité des sous-réseaux bien qu’Ethernet ne soit pas conçu pour cette architecture. Seuls quelques modèles utilisent le “rapid spanning tree” (802.1w) qui accélère le procédé. L’authentification 802.1x est, pour sa part, en cours de démocratisation. Son objectif est de paralyser l’utilisateur tant qu’il ne s’est pas identifié. D’autres fonctionnalités paraîtront anecdotiques aux uns, fondamentales aux autres. C’est le cas de la possibilité de brider des ports (Rate Limiting) pour laisser le plus gros du débit disponible à ceux qui en ont besoin. Pour un usage standard de son réseau, le choix du constructeur apparaît finalement comme la dernière nécessité. Les nombreux casseurs de prix qui sont venus bouleverser le monde confiné des spécialistes sont peu innovants, mais leurs produits ne sont pas pour autant à négliger car ils respectent scrupuleusement les normes. OLIVIER DESCAMPS Les principaux acteurs de la commutation 3Com, Allied Telesyn, Cisco, Dell, D-Link, Enterasys, Foundry Networks, HP, Netgear, Nortel, SMC et Zyxel. PME - PMI Matériel < Micro-ordinateur > < Affichage > Nouveaux produits < Stockage > Ultraportable et ultra-autonome Un dix-neuf pouces au meilleur prix 500 Go accessibles facilement Le X20 de Samsung est l’un des premiers portables à intégrer la deuxième génération de Centrino d’Intel. Il réussit à concilier l’inconciliable Belinea 19 19 01 - 02 DS-101 3 en 1 a taille standard des écrans plats LCD est en train de basculer du 17 pouces au 19 pouces. Maxdata propose ainsi le Belinea 10 19 01 - 02, qui associe un prix très intéressant à des caractéristiques techniques de très bon niveau : temps de réponse de 16 ms, luminance de 250 cd/m2, contraste de 500:1, angle de vision de 170 degrés. Cet écran n’offre qu’une entrée analogique, mais il comprend des hauts-parleurs intégrés de 1 Watt et peut s’accrocher au mur. Il existe en couleur beige (10 19 01) ou en couleur argentée (10 19 02). P.D. e disque dur externe Ethernet Disk mini de LaCie est conçu pour se placer sur un petit réseau local et servir de disque partagé entre plusieurs utilisateurs, sans avoir à installer de pilotes. L’Ethernet Disk mini peut se connecter à un microordinateur par une connexion USB 2.0 pour un usage personnel. Le gestionnaire du réseau, qui n’a pas besoin d’être un professionnel, peut contrôler l’accès aux fichiers et donner les droits de lecture et d’écriture par l’intermédiaire d’une interface Web. P.D. X20 e X20 de Samsung rassemble légèreté, performance et autonomie. Ilpèse 2,3 kg et son épaisseur n’est que de 2,6 cm. Ce qui ne l’empêche pas de disposer d’un écran de 15 pouces, d’un disque dur de 60 ou 80 Go, de 512 Mo de mémoire vive (extensible à 2 Go) et d’un graveur de DVD multiformat. Le X20 existe avec un Pentium M à 1,6 GHz ou à 1,73 GHz et intègre, Centrino oblige et comprend une connexion à un réseau L sans fil 802.11 a/b/g. Il dispose de 3 ports USB 2.0, d’un port FireWire, d’un lecteur de cartes Memory Stick et SD, de sorties télévision compatible HDTV et son numérique 5.1. Le réplicateur optionnel comprend quatorze ports (4 USB 2.0, FireWire, Ethernet, parallèle, série, souris, écran, écran numérique, S-Vidéo, casque...). La batterie offre jusqu’à six heures d’autonomie en mode économie et 3 h 50 en mode multimédia. P.D. Prix : 1 253 € HT (Pentium M L L Prix : 249 € HT (250 Go) ; 399€ HT avec jobuniverse.fr MATÉRIEL Le meilleur moyen de trouver un [nouveau] travail dans l’informatique, c’est encore d’en chercher un dans l’informatique. 35 PME - PMI LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 Infrastrutures < Productivité Internet > Filtrer les contenus pour optimiser les temps de réponse Retenu par les grandes entreprises et les collectivités locales, le filtrage des contenus peut être mis à profit par les PME. Limiter l’accès aux services Internet améliore les temps de réponse des utilisateurs. es PME comme les grandes entreprises attendent du filtrage des flux une meilleure productivité et des temps de réponse plus rapides. Il ne suffit pas de barrer la route aux objets malveillants et aux publicités. Il faut aussi limiter l’étendue des services disponibles sur Internet, en particulier, lors des consultations de services Web”, préconise Fayçal Cabani, le directeur du grossiste 2SB. Jusqu’ici, l’entreprise a DR “L Avec le filtrage de contenu, il est possible d’interdire l’accès aux sites sans lien avec l’activité professionnelle. ■ mis en place les moyens qui per- ou par un filtrage externalisé. mettent aux employés de com- Former les employés pour qu’ils muniquer très largement. A se conforment à la charte d’utilisation Interprésent, pour net demeure des raisons de La prise de une précauconfidentialité et d’écoconscience démarre tion nécessaire. Mais nomies à la tout juste cette étape fois, elle tente rencontre les de protéger ses échanges et de préserver sa capa- limites de l’autodiscipline. Elle ne cité de débit. Des mesures res- peut donc s’appliquer à un large trictives qui passent par de nou- public. “En cas d’usage illicite du veaux logiciels, par une boîte noire réseau mondial depuis une borne en Mairie ou au collège, la responsabilité incombe aux élus. Or, ■ Blue Coat ceux-ci sont plus soucieux du propose une risque pénal que les dirigeants seconde boîte d’entreprise. Dans une PME de noire, incluant les licences 20 ou 50 employés, on pense saantivirus voir ce que font les collaborateurs. d’origine La prise de conscience démarre McAfee, Sophos seulement, tandis que les médiaou Panda thèques, les écoles et les centres “ ” INFRASTRUCTURES Trois formules pour filtrer les contenus des PME 36 ➜ Le Logiciel de filtrage Commercialisé en fonction du nombre d’utilisateurs, le programme est vendu de 2 à 10 euros par poste de travail et par an. Installé sur un PC dédié, il limite le trafic en fonction de règles de filtrage, de listes vertes et rouges (*). Les freins possibles concernent les mises à niveau de la base d’URL, la mauvaise interprétation des contenus et l’ergonomie de l’interface d’administration. ➜ La boîte noire L’installation d’une boîte noire ou boîtier spécialisé de type Allot Communications, NetApp ou BlueCoat (à partir de 4 000 euros) assure le filtrage dynamique des échanges FTP, http et https, entre autres protocoles. LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 Incluant un serveur mandataire (proxy) ou un serveur de cache, cette solution optimise les temps de réponse des utilisateurs et régule la bande passante. Une personnalisation et une administration avancées, mais un prix plus élevé. ➜ L’externalisation L’engagement auprès du prestataire est annuel et il requiert un abonnement de 15 à 40 euros par mois et par utilisateur pour un filtrage d’adresses complété d’une catégorisation des sites et parfois, d’un filtrage antivirus-antipourriel. L’administration de la solution étant effectuée par un tiers, cette solution se révèle moins souple pour la PME dont les demandes de modification sont prises en compte sous 4 ou 8 heures. de recherche publics s’équipent déjà volontiers”, compare Alexandre Souille, le directeur général de l’éditeur français Olfeo. En adoptant un logiciel de filtrage, l’entreprise ou la collectivité locale crée souvent une liste “verte” dite “blanche” aux EtatsUnis (*) pour recenser les seuls sites autorisés : les services d’annuaires et les serveurs intranetInternet du groupe, par exemple. Mais d’autres échanges avec l’extérieur doivent être examinés pour éviter la saturation de la ligne ; les transferts de fichiers, notamment. Marketing oblige, la boîte noire proposée est souvent qualifiée de solution tout-en-un, offrant un filtrage plus large. “Adapter le filtrage reste possible.” En réalité, selon les équipements actifs en place dans l’entreprise, tous les boîtiers spécialisés ou “appliances”, ne conviennent pas. En effet, la boîte noire est parfois placée en zone démilitarisée, c’est-àdire à l’extérieur des systèmes de sécurité de l’entreprise (c’est le cas de la solution WebWasher de Cyberguard) et parfois entre le routeur et le pare-feu (Ingrian). L’équipement Blue Coat 400 sait ainsi bloquer des échanges http, https, des flux vidéo, la messagerie instantanée, la messagerie Web, les logiciels espions, les publicités en ligne et les échanges FTP. En revanche, il ne traite pas les messages électroniques au standard SMTP. Pourquoi cette limitation ? “Les contraintes de performances sont distinctes selon les protocoles.” Reste que, à la suite du rachat de la société Ositis, Blue Coat propose maintenant PME - PMI Les critères à surveiller sont liés aux performances et à l’administration de la solution de filtrage. Rares sont les entreprises qui peuvent encore mobiliser du personnel sur l’exploitation de leurs passerelles de communication. Le logiciel d’administration assure la définition des règles et, parfois, la synchronisation d’une base de données d’adresses Internet (URL) qualifiées. Cet automatisme allège le travail du responsable informatique. La base d’adresse aide à classer les sites Web, en familles autorisées (ou pas) selon les groupes d’utilisateurs. “Il n’y a rien à installer sur les postes de travail client. Le blocage s’effectue au niveau du serveur qui filtre les requêtes sortantes vers Internet et inspecte les flux. Par conséquent, les navigateurs pour Linux, Windows OLIVIER BOUZEREAU (*) Une liste de personnes indésirables est rouge en France, mais noire aux EtatsUnis. Par analogie, on parle en jargon informatique de “listes blanches”, comme en anglais. Des listes qui seraient plutôt vertes en France, pour conserver une analogie de même type. L’éditeur français Olfeo propose un logiciel de filtrage de contenu, comportant de nombreuses fonctions, permettant de réguler le trafic. ■ PME - PMI Cadextan met le cap sur eSafe > Jean-Philippe Delmas, responsable informatique de Cadextan : La solution eSafe d’Aladdin “permet une analyse fine et puissante de l’utilisation, qui est faite de notre lien Internet.” Le responsable informatique reporting régulier sur les de Cadextan, société alertes tombe dans ma boîte de services spécialisée dans aux lettres ainsi qu’un les finances, voulait vérifier rapport mensuel délivrant l’historique des connexions, des données statistiques. assurer des échanges L’administration d’eSafe conformes à la bande s’effectue via le Web et passante et à la charte permet de remonter jusqu’au de son entreprise. poste de travail, en cas Jean-Philippe Delmas a d’alerte. Dans le cas d’usage retenu la solution de filtrage abusif, on pourra aller de contenus eSafe d’Aladdin, jusqu’à fermer certains accès. commercialisée à partir de On peut gèrer des familles 4 300 euros, pour 100 postes de sites, des listes blanches de travail. et des listes noires (*). “Le pare-feu Internet aide La solution tourne en anglais, à vérifier qui est qui, qui mais je n’ai pas rencontré peut faire quoi, de mauvaise quand et cominterprétation Un reporting ment. Mais il pour autant. régulier sur n’inspecte pas J’ai étudié les contenus la liste des les alertes véhiculés sur le expressions et réseau. C’est la raison pour des mots comparés : ils sont laquelle j’ai retenu la passeparamétrés pour plusieurs relle e-Safe NitroInspection langues européennes. Bridge d’Aladdin. Il s’agit L’examen des protocoles d’une solution transparente http, smtp et ftp s’avère de type boîte noire sous efficace. Tous les composants Linux. En insérant le CD sur Active-X, applets Java, un PC neuf, on peut démarrer les mots clés des pages très vite, une fois l’adresse HTML et même les liens URL IP attribuée. peuvent être inspectés. L’adaptation des règles Cet outil permet donc une internes n’a pris que deux analyse fine et puissante heures. Le paramétrage par de l’utilisation qui est faite défaut interdit les flux audio de notre lien Internet et offre et vidéo et les échanges en de multiples possibilités point à point, afin d’optimiser de filtrage pour optimiser l’utilisation du réseau, sans l’utilisation de la bande ralentir les performances. Un passante.” “ ” LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 INFRASTRUCTURES Filtrer les flux de chacun ou MacOS sont supportés”, atteste Alexandre Souille. L’administrateur complète ce classement par ses propres listes vertes (*) de sites admis et rouges (*) de sites proscrits. Un fournisseur tel qu’Olfeo doit donc cumuler les deux métiers nécessaires au contrôle par logiciels : l’édition du programme et le classement des sites d’informations ; une soixantaine de familles distinctes sont référencées dans son offre : “Il y a un fond culturel important dans le filtrage de contenus car il faut faire attention à ce que l’on qualifie et apporter un jugement de valeur sur les sites. Nos rivaux, tous Américains, n’hésitent pas à classer le site Web de la CGT dans la catégorie Activisme ou Cercle du mal, les sites des Mairies se retrouvant souvent dans la section ‘Tourisme’…” Si le filtrage automatique des contenus a plusieurs limites, il ne se restreint pas aux échanges de flux en réseau. Le stockage et la sauvegarde des fichiers sont également concernés. Ainsi, le logiciel Storage Exec de Veritas permet-il de fixer des limites, en filtrant les types de fichiers autorisés. Le stockage de fichiers musicaux au format mp3, par exemple, devient prohibé, ce qui réduit à la fois les trafics du réseau et l’espace disque consommé. DR une seconde boîte noire incluant les licences antivirus d’origine McAfee, Sophos ou Panda. Autre piste pour éviter l’installation d’une boîte noire ou d’un logiciel de filtrage, l’entreprise peut faire appel à un service externalisé auprès de son fournisseur d’accès Internet. “Pour une PME, l’administration par le prestataire Internet manque de souplesse. Adapter le filtrage reste possible, mais la demande est prise en compte sous 4 ou 8 heures, en fonction du contrat souscrit. Or, les raisons d’un blocage de contenus sont multiples : la liste rouge (*) des expéditeurs interdits, le ser veur DNS mal configuré, le serveur Web arrêté, etc.”, énumère Fayçal Cabani. 37 Infrastrutures < Sécurité Internet > Prémunir l’entreprise contre les détournements de données Incontournable pour échanger des informations, Internet facilite en même temps la récupération de ces données pour des usages abusifs, voire illégaux. Les entreprises doivent en tenir compte. enaces informatiques tiver les pare-feu pour envoyer liées au succès d’In- leurs données.” ternet, les logiciels es- Récupérés sans le consentement pions (spywares) et le explicite de l’utilisateur, ses hahameçonnage (phishing), ont pour bitudes de navigation serviront à points communs de détourner l’inonder de fenêtres publicitaires des informations et de faire beau- ciblées, son carnet d’adresses sera coup parler d’eux auprès du grand revendu aux auteurs de pourriels public. Les PME ne sont pas di- (spams), et les données plus senrectement ciblées par ces abus, sibles comme les différents identifiants pourront tomber entre de mais elles peuvent en pâtir. Un spyware est un petit logiciel mauvaises mains. Autre nuisance malicieux, discret, “programmé rapidement visible dans une enpour capturer de l’information treprise, la présence de spywares altère aussi le bon sur un ordinateur fonctionnement et l’envoyer à Les spywares des postes de traun tiers”, comme n’ont pas vocation à vail en consomle définit Marc casser le système mant des resBlanchard, expert sources machines. en virus chez Kaspersky Labs. Egalement qualifiés Comme pour les autres menaces d’espiogiciels, le but premier de informatiques, la protection passe ces programmes est de collecter avant tout par l’éducation des utides données à des fins commer- lisateurs, surtout s’ils disposent ciales, comme le précise Youenn de droits suffisants pour installer Pibot, ingénieur avant-vente chez eux-mêmes des programmes sur Aladdin : “Les spywares ne sont leurs postes. Beaucoup de spypas délibérément nuisibles. Ils wares sont inclus dans des login’ont pas vocation à casser le sys- ciels gratuits, mais les logiciels tème, contrairement aux virus, commerciaux n’en sont pas pour même si certains peuvent désac- autant exempts, d’autant que les M “ < Sites utiles > Forum des droits sur l’Internet : www.foruminternet.org INFRASTRUCTURES Commission nationale de l’informatique et des libertés : www.cnil.fr Association internationale de lutte contre le phishing : www.antiphishing.org Livre blanc de McAfee Research sur les moyens de prévention contre le phishing : “Anti-Phishing: Best Practices for Institutions and Consumers” sur www.networkassociates .com/us/nailabs/ documents/ 38 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 ” Calquées sur les antivirus, quelques offres spécifiquement destinées à la lutte contre les “espiogiciels” font leur apparition. (Ici, eTrust PestPatrol de Computer Associates). ■ législations étrangères ne protègent pas toutes de la même façon les données personnelles. Il faut donc inciter les utilisateurs à la prudence, et lire soigneusement les licences d’utilisation quand elles sont présentes (sinon, méfiance). D’autres logiciels espions La loi punit l’espionnage informatique “Avec le phishing et les spywares, plusieurs lois françaises sont potentiellement violées : loi Informatique et Libertés, loi pour la confiance dans l’économie numérique, etc.” prévient Garance Mathias, avocate spécialisée dans la sécurité informatique. “Dans bien des cas, notamment si elle est victime de phishing, une entreprise peut mettre en avant sa bonne foi pour se protéger face à d’éventuelles plaintes de clients”, poursuit la juriste. En cas de phishing avéré, l’entreprise doit dès que possible porter plainte contre X. La police dispose de services spécialisés pour traiter de telles plaintes, tenter de retrouver le coupable en contactant l’hébergeur du site frauduleux et mettre ce dernier hors d’état de nuire. Face aux spywares, l’entreprise peut dans certains cas être considérée comme responsable. Ainsi, selon Benoît Tanaka, chargé de suivre ces questions au forum des droits sur l’Internet, “si un spyware est présent dans un logiciel déployé par l’entreprise, et qu’il divulgue des données personnelles appartenant à ses salariés, il existe un risque.” Plus difficile en effet de plaider la bonne foi si l’installation du logiciel incriminé est décidée par l’employeur. Définir une charte d’usage du courrier électronique et d’Internet est un moyen de se prémunir, les salariés étant avertis de ne pas utiliser ces outils à des fins personnelles. Des données à usage professionnel risquent cependant d’être détournées. Si ces dernières proviennent d’une base déclarée à la Cnil, alors les obligations de l’entreprises sont claires : elle est tenue de “préserver l’intégrité des données et d’empêcher toute communication à des tiers non autorisés. Le non-respect de cette obligation de sécurité indispensable compte tenu des multiples risques d’erreurs et de fuites, est pénalement A.C. sanctionné.” PME - PMI Les principaux logiciels antispywares Fournisseur Produit Computer Associates eTrust PestPatrol F-Secure Anti-Spyware Lavasoft Ad-Aware Patrick M. Kolla Spybot Search & Destroy Webroot Software Spy Sweeper exploitent les failles de naviga- dant de mettre à jour ses identiteurs pour s’installer, notamment fiants, avec un lien sur le site frauavec Internet Explorer, dans le- duleux, qui imite parfaitement le quel il est prudent de désactiver site de l’entreprise choisie pour certaines fonctions comme les cible. Si le client ne se mécontrôles ActiveX. fie pas, il saisit ses identiSi le mal est fait, des outils peu- fiants, vite envoyés à l’auteur vent s’attaquer aux spywares déjà de l’arnaque. Celui-ci s’en serprésents. Des solutions de filtrage vira pour débiter les comptes des de contenu, comme e-safe d’Alad- utilisateurs imprudents ou peu din ou les offres de Webwasher, informés. ou bien encore des pare-feu bien Seules quelques victimes suffisent configurés peuvent bâillonner les à rendre ce système rentable - un logiciels espions. Souvent instal- étudiant français vient d’ailleurs lés sur des passerelles pour pro- d’être condamné pour avoir ainsi téger tout un réseau, ils bloquent détourné 20 000 € -. Face à ce type les programmes non autorisés à de fraude, une PME peut être vicenvoyer des informations et ana- time dans les deux sens : si elle eflysent les flux sortants, en sur- fectue des achats en ligne, ses coveillant qu’aucune donnée sen- ordonnées bancaires peuvent être sible n’y figure. détournées, si elle vendses produits Sur le même principe que les an- en ligne, son site commercial peut tivirus, il existe des antispywares, être plagié. Dans le second cas, qui scrutent les ordinateurs à la l’entreprise souffre d’abord de la recherche d’espiogiciels connus perte de confiance de ses clients. ou de comportements suspects, et Des gestes commerciaux de déaident à désinstaldommagement, non ler les programmes obligatoires mais Pousser espions. Des antisouvent nécessaires l’utilisateur à virus comme ceux pour restaurer cette l’imprudence de Kaspersky ou de confiance, peuvent Panda Software dévite lui coûter cher. tectent et éliminent certaines ca- La prévention s’impose donc, autégories de logiciels espions, par près des salariés comme auprès exemple des “keyloggers”, qui es- des clients. Apprendre à reconpionnent les frappes au clavier. naître les courriels suspects et à Enfin, Microsoft a acquis récem- les signaler, différencier les mesment l’éditeur Giant, dont la tech- sages émis par l’entreprise en les nologie antispyware devrait être personnalisant ou en évitant d’y incluse dans ses prochains sys- insérer les liens, ou encore incitèmes d’exploitation. ter à vérifier l’adresse d’une page Web (URL) avant d’y saisir des données, voilà quelques façons La prévention, première de réduire les risques. Des foncdes mesures tionnalités de contrôle d’URL apA la différence des spywares, le paraissent pour les principaux nabut de l’ hameçonnage est claire- vigateurs : Netcraft propose ainsi ment illégal. Ces “ hameçons “ une barre d’outils pour Internet désignent de faux sites utilisés Explorer, qui bloque les URL repour leurrer les clients de bou- censées comme des sites de phitiques et services en ligne. “Il s’agit shing, tandis que Mozilla réfléd’une technique d’ingénierie so- chit à intégrer une protection ciale, le but est d’inciter l’utilisa- ciblant le phishing dans les futeur à agir de manière impru- tures versions de son navigateur dente” précise Eugenio Correnti Firefox. directeur technique de F-Secure Une entreprise peut conseiller de France. La victime reçoit généra- tels outils à ses clients, le premier lement un courriel lui deman- étant gratuit pour les particuliers PME - PMI ■ L’authentification forte demande que l’utilisa- teur possède un petit objet, sur lequel sont stockés ses identifiants. Ici, il s’agit d’une clé USB constituant la solution eToken d’Aladdin. duleux, caractérisés comme les pourriels par un envoi en masse. Bon nombre de ces offres antispam fonctionnent sur un serveur, ce qui en fait des protec- tions mieux adaptées à un usage interne à une entreprise qu’à une diffusion auprès des clients. Si le phishing se répand en France et que les préjudices financiers deviennent importants, alors ces dispositifs préventifs peuvent être complétés par des solutions d’authentification forte. Dans plusieurs pays européens, les banques fournissent ainsi à leurs clients des petits boîtiers (les “tokens”), cartes ou calculatrices chargées de générer un identifiant à usage unique, cet identifiant étant renouvelé toutes les minutes. Des constructeurs comme RSA Security ou Aladdin fournissent de telles offres. Ces solutions ne peuvent pas garantir une sécurité absolue, mais elles améliorent indéniablement la sécurité. Toutes les entreprises ne peuvent pas forcément mettre en place ces solutions à large échelle, mais ces dernières peuvent cependant aider les PME à sécuriser des sites destinés à leurs partenaires commerciaux ou clients institutionnels. AURÉLIE CHANDÈZE ” INFRASTRUCTURES “ et Firefox étant libre. Pour l’instant, ces initiatives marchent sans doute mieux avec les fraudes visant les sites américains, plus nombreux à être visés. De leur côté, des solutions antispam comme celle de Sybari, qui détecte de manière proactive les envois massifs de messages grâce à une technologie conçue par Commtouch, peuvent éliminer au passage la plupart des courriels frau- 39 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 Infrastructures < Internet Nouveaux produits > < Le point d’accès public clé en main L’EliteConnect Hotspot Gateway de SMC intègre les différents composants nécessaires à la création d’un point d’accès public : routeur sans fil et outil de facturation du service. EliteConnect Hotspot Gateway e monde des points d’accès publics s’industrialise. Conscients qu’il ne suffit pas d’une liaison Internet et d’un routeur sans fil pour créer un “hot spot”, les constructeurs sortent les uns après les autres des solutions intégrées. Grâce à elle, une entreprise ou une collectivité locale pourra facilement mettre en place un point d’accès public. Dernière offre en date, celle de SMC qui combine dans son tout-en-un EliteConnect Hotspot Gateway un modem-routeur Wi-Fi 802.11g sécurisé doté de quatre interfaces pour réseau L < étendu et des fonctions d’impression de tickets apportant à l’utilisateur ses codes de connexion. Le produit est compatible 802.1x. Avant d’autoriser la communication, il peut se référer à un serveur Radius ou interroger sa propre base de données. Le routeur est capable d’héberger un répertoire de 2 000 noms. EliteConnect Hotspot Gateway possède la fonction Wireless Distribution System (WDS) permettant d’étendre la couverture du réseau sans-fil à six autres points d’accès compatibles WDS. Le touten-un est administrable par le biais d’une interface Web. Le responsable du site peut notamment imposer une page d’accueil à l’internaute se connectant du point d’accès public ou adjoindre une bannière de publicité à toutes les pages qu’il consulte. O.D. Réseau > Deux routeurs ADSL La convergence pour PME WGT634U n boîtiertout-en-un conçu pour la téléphonie sur IP. C’est ce que propose 3Com aux PME avec le NBX V3000, un autocommutateur IP facile à installer et à faire évoluer. Il intègre des fonctions d’accueil automatique, de couplage téléphonie/informatique (CTI), de messagerie vocale et de suivi graphique des relevés d’appels. Parmi les options, on notera la création de centre d’appels, la gestion de la relation client et la facturation interne des appels. Les logiciels de l’autocommuta- U < INFRASTRUCTURES teur s’intègrent facilement aux platesformes Microsoft Exchange et Lotus Notes pour les appels directs à partir du carnet d’adresses ou l’envoi de messages vocaux sous forme de courriels. Le produit est administrable au travers d’un navigateur Web. Il peut gérer jusqu’à 1 500 équipements informatiques. O.D. Prix : 1 600 € HT Réseau sans fil > a + 2g = 162 Mbit/s WGU624 etgear réconcilie les différentes normes Wi-Fi avec un routeur câble et ADSL sans fil “à double flux”. Le modèle WGU624 est compatible 802.11g et 802.11a. Sur la bande de fréquence des 2,4 GHz utilisée par le premier protocole, le routeur propose même un débit de 108 Mbit/s avec une technologie propriétaire. Avec les 54 Mbit/s du 802.11a (bande des 5 GHz), ce sont donc en N < 40 Téléphonie sur IP > tout 162 Mbit/s qui peuvent être partagés sur le réseau local. Doté d’une antenne spécifique, le routeur offre, d’après le constructeur, une portée trois fois supérieure aux équipements traditionnels. Il intègre aussi un commutateur Fast Ethernet cinq ports, un parefeu et un filtre de pages Web (URL). Parallèlement, Netgear délivre la carte Super A + G WG511U qui supporte simultanément les deux protocoles. O.D. Hébergement > Un serveur à distance pour 10 euros par mois X2301 intec complète sa gamme de routeurs ADSL avec le X2301, destiné aux agences délocalisées, aux PME ou au télétravailleurs. Il supporte l’ADSL 2+ et ses liaisons descendantes (du Web vers l’utilisateur) de 24 Mbit/s, intègrent un commutateur quatre B LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 ports et un outil d’équilibrage de charge. Plusieurs fonctions de sécurité complètent l’offre : la translation d’adresses (NAT), l’encapsulation IPSec, le support de réseaux locaux virtuels (VLAN), le chiffrement des flux (3DES, Blowfish, AES) ou encore, en option, le filtrage de pages Web (URL). O.D. Amen Le spécialiste de l’hébergement Amen propose une plate-forme d’hébergement privé virtuel sous Windows. Celle-ci repose sur Windows Server 2003 et SQL Server, la technologie Virtuzzo de Swsoft et l’interface d’administration en ligne Plesk 7. L’entreprise cliente accède à ce serveur à distance et peut y installer des applications et bénéficier d’un espace de stockage de 400 Mo extensible à 2 Go. Pour une PME, c’est l’assurance de disposer d’un serveur toujours en ordre de marche... P.D. PME - PMI Progiciels < Gestion Applications > Comment choisir et installer son progiciel intégré uand un patron de PME a l’impression de piloter son entreprise derrière l’épaule de son chef comptable, il lui vient vite l’envie d’installer un progiciel de gestion intégré (PGI). Ce qu’il veut, avant tout, c’est contrôler lui-même, au jour le jour, le cap et l’allure de son navire. Pour élaborer des indicateurs clés, consulter le volume d’affaires prévisionnel ou les ventes réalisées, le PGI constitue une bonne réponse. Complété des outils de reporting ad hoc, il donne en effet accès à l’ensemble des chiffres de l’entreprise. Il existe un choix assez large de solutions de gestion intégrées, tant pour les grandes PME que pour les structures de moins de 50 personnes. Q Certains éditeurs se concentrent sur les fonctions qui concernent plus de 80 % des entreprises. Leurs offres se déploient rapidement en réduisant d’autant les coûts de mise en œuvre. En complément, il peut être nécessaire d’y ajouter de petits développements pour couvrir une fonction métier spécifique. Le choix du produit dépend bien sûr de la taille et des ressources de l’entreprise, mais il tient également beaucoup à la complexité de l’activité. Une PME peut compter 300 salariés et retenir un PGI aux fonctions standard dès lors qu’il répond ■ La PME Fondis partage son PGI en temps réel entre à la quasi totalité de Guyancourt et le siège de Mulhouse (ci-dessus). ses besoins. C’est surtout vrai dans les secteurs du né- de pointe. Dans ce cas précis, le goce et des services. A l’inverse, problème du coût à engager passe une structure industrielle de parfois au second plan. moins de 100 personnes peut op- “Lorsqu’une entreprise de 30 sater pour une solution plus so- lariés a besoin d’un outil perphistiquée si son cœur de métier formant, elle peut prendre la dé(chimie, pharmacie, haute tech- cision d’engager un budget nologie...) exige une application spécifique pour mener le projet”, A activité complexe, logiciel sophistiqué D’autres solutions apportent une richesse de paramétrage beaucoup plus importante. En contrepartie, il s’agit d’applications plus complexes à appréhender et plus longues à installer. Le succès de leur mise en place nécessite de constituer une équipe solide pour piloter le projet. Fondis Le PGI (progiciel de gestion intégré) fournit à la PME une vue globale sur son activité. Pour bien le choisir, il faut tenir compte de la taille de l’entreprise, de ses ressources internes et de la complexité de son activité. “Etre opérationnel en trois mois” PME - PMI du SAV est primordiale pour la PME car elle doit disposer d’une traçabilité totale sur ses produits dont certains utilisent une source radioactive. “Je voulais être opérationnel début 2004.” Au retour d’un salon informatique, certains collaborateurs lui parlent de SAP Business One. Jean- Fondis “Je voulais donner aux commerciaux un outil pour élaborer leurs offres et disposer moi-même d’un aperçu sur leur volume d’affaires”, explique Jean-Pierre Ellerbach, créateur et dirigeant de Fondis, une PME de 26 personnes, installée à Guyancourt, spécialisée dans l’instrumentation scientifique(*). L’entreprise n’a pas de responsable informatique, mais elle effectue elle-même la maintenance des matériels qu’elle vend et la technologie ne lui fait pas peur. En juin 2003, elle établit un cahier des charges pour installer un progiciel intégré à la place des trois logiciels utilisés jusque là pour la comptabilité, le suivi des contacts et le service après-vente. La gestion ■ Le PGI retenu par Fondis devait pouvoir gérer les numéros de série des matériels vendus (ci-dessus un spectromètre à fluorescence X). Pierre Ellerbach est sur la défensive : “SAP, ce n’est pas pour nous”, assène-t-il, avant de constater que, finalement, le produit proposé s’adresse vraiment à des PME. La solution inclut le suivi des affaires commerciales et du SAV. “La comptabilité est assez simple, mais suffit à nos besoins, quoi que nous regrettions qu’elle n’édite pas de grand livre.” Fondis signe le 6 novembre avec l’intégrateur ERT qui revend Business One. L’offre est toute nouvelle, à peine lancée sur le marché. “Nous avons eu peur d’essuyer les plâtres”, reconnaît tout de même Jean-Pierre Ellerbach. Au bout d’un an d’utilisation, la direction de Fondis apprécie de disposer d’une vue globale sur le fonctionnement de l’entreprise en temps réel. Les factures, l’historique des relations avec les clients, la liste des pannes sont directement consultables. “Si un client nous demande de faire un effort car il a eu un souci avec un équipement, nous pouvons vérifier l’information sur-le-champ. Le gain de temps le plus important concerne le reporting mensuel. Nous l’avons ramené à un quart d’heure alors qu’il nous prenait huit heures, apprécie le directeur commercial. Auparavant, je devais me déplacer pour récupérer les dossiers techniques. Aujourd’hui, j’affiche toutes les informations chaque matin sur mon poste.” M.G. (*) CA 2003 : 8 millions d’euros LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 APPLICATIONS < Témoignage > 41 Applications Progiciels l’exploitation : définition des besoins, analyse de l’existant, choix du progiciel, élaboration d’un planning, mise en place de la solution, paramétrage, formation, mise en production et assistance au démarrage. En mode projet, un comité de pilotage est mis en place. Il aura la Démarrage rapide responsabilité de valider les difou mode projet férentes étapes du déploiement. Cyborg donne le choix entre deux “Nous entrons davantage dans le approches. “Aux PME qui ont des détail des besoins exprimés par le impératifs de délais, nous pro- client, précise Florence Caillat. posons la méthodologie QuickS- Avec une solution comme la Ligne tart. La mise en place se fait sur 1000, par exemple, il faut consaun trimestre, avec des produits crer plus de temps à l’analyse et au paramécomme la Ligne trage.” Il est tout 100, de Sage, ou Engager de même posBusinessOne, de sible d’envisager SAP.” Pour les un budget pour un déploiement PME qui demanrapide avec un dent une couver- mener le projet seul module, la ture fonctionnelle plus large, avec le PGI X3 d’Ado- comptabilité, par exemple. “Par nix, la Ligne 1000 ou encore l’In- ailleurs, certains modules de la tégrale, de Sage, une méthodolo- Ligne 1000, comme la gestion des gie en mode projet reste plus infrastructures Sage Immo 1000, peuvent s’installer en trois à cinq appropriée. En mode QuickStart, les étapes jours.” s’enchaînent rapidement jusqu’à En mode projet, l’historique des confirme Florence Caillat, directeur marketing de Cyborg. Intégrateur des progiciels de Sage, Adonix et SAP, Cyborg s’adresse à des PME comptant 50 à 2 000 salariés, avec un cœur de cible entre 50 et 500 salariés. “ < Solution intégrée ou spécialisée ➜ Le progiciel intégré permet de s’adresser à un éditeur unique qui fournira les fonctions de base de la gestion autour d’une seule base de données. Chaque information est saisie une fois pour toutes dans le progiciel et peut être exploitée par n’importe quelle autre fonction. Mais la richesse fonctionnelle du progiciel intégré ne rivalise pas toujours avec celle des logiciels spécialisés (on dit aussi “best of breed“ – le ” données de gestion est souvent récupéré sur plusieurs années. Le client demande à l’intégrateur de réaliser une maquette de l’application avec ses propres données. L’assistance au démarrage est plus longue, le suivi plus structuré. “La meilleur dans son domaine) dans la comptabilité, la gestion commerciale, le marketing, la production, etc. C’est pourquoi certaines entreprises choisissent d’assembler des logiciels de provenance différente, chacun présentant l’avantage d’être très pointu dans son domaine. Ce faisant, il faut alors intégrer ces logiciels entre eux, opération parfois coûteuse qui oblige à mettre en place et maintenir des passerelles entre les produits. nature du tissu économique fait que les installations se font plus souvent en mode projet à Paris, au contraire de la province où nous trouvons davantage de petites PME” conclut Florence Caillat. MARYSE GROS Analyse > Les PME sont difficiles à satisfaire Chaque année, 10 % seulementdes 180 000 entreprises françaises de 10 à 250 salariés investissent dans leur système de gestion. Dotées de moyens limités, leurs besoins n’en sont pas moins complexes. l y a du grain à moudre dans les PME françaises pour les éditeurs de progiciels. “Tous les cinq à sept ans, environ, les PME font évoluer leur système de gestion”, constate Florence Caillat, responsable marketing de l’intégrateur Cyborg. Pourtant, fournir une offre adaptée à la demande n’a rien d’une évidence. “Les PME sont des entreprises difficiles à satisfaire, fait remarquer Jean-François Perret, président du cabinet de conseil Pierre Audoin Consultants. Elles doivent faire face à des normes réglementaires sévères, mais elles disposent de moyens limités, tant financiers qu’humains. Elles ne peuvent pas investir tous les ans, comme le font les grandes entreprises. Leurs besoins fonctionnels n’en sont pas moins complexes.” Chaque année, 10% Les contraintes légales qu’on leur impose dans divers domaines (paie, gestion des ressources humaines, normes IAS...) poussent certaines d’entre elles à accélérer leur migration. Les pourvoyeurs de solutions espèrent donc bénéficier en 2005 d’une volonté d’investissement plus forte. 42 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 Entre 10 et 250 salariés, des exigences différentes PAC APPLICATIONS I > “La disparition d’outils de gestion d’ancienne génération va laisser un parc orphelin dans les PME”, note Jean-François Perret, président de Pierre Audoin Consultants. des 180 000 entreprises comptant 10 à 250 salariés en France réalisent tout de même un investissement. “Les grands progiciels de gestion intégrés, comme mySAP ERP, Oracle E-Business Suite ou PeopleSoft Enterprise, apparaissent trop structurants et trop chers pour la tranche d’entreprises situées entre 10 et 250 employés”, rappelle Jean-François Perret. Il arrive pourtant que certaines d’entre elles sautent le pas (voir le témoignage de Goëmar page 39). Pour le président de PAC, l’investissement est encore un peu lourd avec des solutions conçues pour de grandes PME, comme celles d’Intentia, Générix, PeopleSoft avec EnterpriseOne ou SAP avec All-in-One. Parallèlement, il énumère des offres qui, tout en proposant une palette fonctionnelle large et des possibilités d’ajustement au métier, sont “réellement adaptées” au budget et aux ressources que peuvent mobiliser des PME de 10 à 250 personnes. Il classe dans cette catégorie des produits tels que Cegid PGI, Adonix X3, MBS Navision ou SAP Business One(*). Pour exemple, une offre comme Business One revient à 2 500 euros par utilisateur, tout compris (licence, base de données et matériel, avec vingt jours d’intégration). M.G. (*) Autres éditeurs de PGI : ADNSoft, Agresso, Apisoft, Deal, IBS, IFS, Interlogiciel, Isia, Lefebvre Software, Mapics, Ordirope, Prodaxis, QAD, Qualiac, Scala, Silverpod, SSA Global, Volume et, en Open Source, Tiny ERP et OFBiz Néogia. PME - PMI Progiciels < Applications Témoignage > Un PGI grandeur nature pour Goëmar Goëmar est un cas particulier. Cette PME de 150 personnes ne se contente pas d’avoir installé une solution taillée pour de grandes entreprises. Elle a aussi choisi de l’administrer seule. > “Il y a une logique dans la façon dont SAP est organisé. Je pense qu’une fois qu’on a le déclic, on finit par l’assimiler. Il ne faut pas chercher à devenir un spécialiste. L’important est toujours de garder une bonne vision généraliste. Dans un PGI, quand vous tirez une ficelle d’un côté, cela fait aussi bouger l’autre bout de l’édifice.” Olivier Bertaud, directeur général de Goëmar. Une offre de services non adaptée “Avec le responsable informatique, Jacky Bescond, nous avions fait un tour d’horizon très large pour passer en revue les progiciels du marché, relate Olivier Bertaud, aujourd’hui directeur général de la PME. Nous avions pris notre temps, examiné de près des produits de toute taille, une quinzaine environ. Et le seul que nous n’avions pas regardé alors, c’était celui de SAP.” Un enchaînement de circonstances l’amène à découvrir R/3 sur un salon et à retenir finalement le produit en octobre 1998. Dès lors, s’engage pour Olivier Bertaud et Jacky Bescond un marathon de plusieurs semaines chez SAP pour acquérir les bases du progiciel intégré. “Nous vou- PME - PMI Marc Guillaumot “J Fiche d’identité ➜ Laboratoires Goëmar (Saint-Malo) ➜ Spécialisé dans les produits de santé et agricoles à base d’eau de mer et d’extraits d’algues (Physiomer, Audiclean, Iodus 40) ➜ 150 salariés ➜ Chiffre d’affaires : 30 millions d’euros en 2004 ➜ Progiciel retenu : SAP R/3 ➜ www.goemar.fr lions comprendre ce que le produit était capable de faire. Il était fondamental de maîtriser le sujet.” Formés à la gestion, aucun des deux n’est informaticien, même si le premier confie sa passion pour l’informatique. Cette mise en jambe s’avère plus difficile à négocier que prévu. Au centre de formation francilien de SAP, tous les autres stagiaires viennent de très grandes entreprises. Ils se préparent pour des projets de un ou deux ans, en vue d’installer un ou deux modules de SAP R/3, avec de grosses équipes in- formatiques. Tous, formateurs compris, ouvrent des yeux ronds lorsque les deux collègues annoncent leur intention d’installer tous les modules de SAP en six mois dans leur PME. En dépit des inquiétudes générées par ces réactions, Olivier Bertaud maintient son cap. “Nous nous sommes répartis les sessions de formation : les modules de finances, de contrôle de gestion et d’administration des ventes pour l’un, les achats et la gestion de production pour l’autre.” Une fois ce parcours achevé, il faut encore choisir l’intégrateur. “SAP nous avait mis en contact avec une grande SSII dont l’offre de services n’était pas du tout adaptée à la démarche d’une PME. Elle proposait d’envoyer une équipe faire l’état des lieux pendant trois mois, de repartir six mois, puis de revenir avec la solution à installer.” Outre son coût, trop élevé, cette proposition ne convenait pas du tout à Goëmar qui entendait maîtriser entièrement son système d’information. “Il était inconcevable de recourir à l’intégrateur à chaque fois qu’un changement devait être effectué.” Finalement, SAP présente Inexis, nouvelle structure alors, acquise depuis par Atos. “Ils comprenaient les problèmes des PME. Le courant est passé et je pense que ce fut l’une des clés du succès. Ils ont joué le jeu du transfert de compétences. Aucun paramétrage n’a été fait sans qu’on nous l’explique et que nous le validions.” Trouver son chemin dans des centaines de tables Goëmar avait prévu de migrer en une seule fois vers le nouveau système, au 31 juillet 1999. Mais l’embauche d’un nouveau chef comptable l’oblige à installer le module de comptabilité en deux mois et à l’interfacer avec l’ancien système. “Ce fut finalement une bonne chose parce que nos comptables ont rapidement intégré SAP. Ils ont fait part de leur satisfaction aux autres utilisateurs qui, à ce moment-là, se méfiaient des changements que le PGI pouvaient entraîner, se souvient le directeur général. Tous ont compris que l’objectif n’était pas de restructurer mais de donner à Goëmar les moyens d’une croissance forte.” Olivier Bertaud reconnaît que les capacités du progiciel sont énormes par rapport aux besoins que peut avoir une PME. “Au début, nous avons été effrayés par la complexité apparente du produit.” C’est au moment du reporting que les problèmes se posent. Comment exploiter, sans outil standard, la masse d’informations disponible. “Nous avons dû trouver notre chemin dans ces tables multiples pour développer notre reporting nous-mêmes.” Goëmar maîtrise aussi en interne l’administration de son PGI, la mise en place des correctifs envoyés régulièrement par l’éditeur et les montées de version. “Cela fait cinq ans que nous le faisons en autonomie presque totale, mis à part nos échanges avec la hotline lors des migrations vers les versions 4.6B et C. Si je pouvais supprimer les 17 % que je paie pour la maintenance, je le ferais immédiatement”, conclut le dirigeant. M.G. LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 APPLICATIONS e ne comprends pas comment une entreprise comme la nôtre pourrait être performante sans un excellent système d’information. Et je pense qu’un excellent système d’information, c’est forcément un intégré.” Pour gérer les laboratoires Goëmar, Olivier Bertaud a vu grand. Tout en calculant au mieux car “notre PME ne peut pas se permettre de perdre de l’argent dans ce genre de projet”. Installée à Saint-Malo, cette entreprise de 150 personnes est spécialisée dans les produits de santé et agricoles à base d’eau de mer et d’extraits d’algues. En 1998, quand Olivier Bertaud rejoint l’entreprise familiale et qu’il se voit confier le remplacement du progiciel de gestion, il choisit, ni plus ni moins, d’installer l’offre de SAP. Pourtant, c’est presque le hasard qui le conduit à cette décision. Car à cette époque, l’éditeur d’origine allemande développe une solution taillée pour des entreprises bien plus grandes que Goëmar. 43 Applications < Gestion Progiciels > Des contacts client à portée de Web Pour la PME, choisir une solution hébergée pour suivre ses clients permet de démarrer le projet rapidement et de se délester de l’administration technique du logiciel. es entreprises sont de plus en plus nombreuses à utiliser des logiciels en mode hébergé. Le succès de Salesforce.com, qui compte trois cents clients en France, en est un exemple. Son offre repose uniquement sur ce principe (*). Le logiciel est installé chez l’éditeur, l’entreprise utilisatrice y accédant à distance à partir d’Internet. Au catalogue de Salesforce.com, on trouve deux solutions pour PME, Professional Edition et Team Edition. Ce type d’outils gère les différentes actions conduites pour chaque client référencé : ventes, actions de marketing, services, analyses, contrats… Une fonction de gestion documentaire permet d’associer à chaque fiche client tous les documents produits à cet effet. Plusieurs autres éditeurs ont misé sur ce modèle. En France, des acteurs locaux comme Aspaway, eFront, e-Deal, Eudoweb, Ines, Likeo, Wincall ou, plus récemment, CRM & Data, proposent des solutions pour des coûts démarrant entre 25 et 60 euros mensuels par poste (25 euros HT par mois pour Ines.ContactManager, par exemple, DR L DR > Stéphane Courgeon, directeur marketing et commercial de l’offre Act! chez Ciel. : “Le marché n’est pas mûr pour adopter une offre en ligne.” 54 euros HT pour Vente Partner chez Aspaway, 1 500 euros HT par an pour cinq utilisateurs pour la licence de Ventes Enterprise chez CRM & Data, auxquels s’ajoutent le service). On trouve également les offres de Siebel ou Selligent, qui ont également élaboré des formules. Gros avantage de la formule de progiciels hébergés, la mise en œuvre n’est plus l’affaire du client, qui se trouve libéré de tout souci de maintenance, matérielle comme logicielle. Charge à l’éditeur d’adapter dans les meilleurs délais son offre au cas particulier de l’entreprise cliente et de délivrer le ni- APPLICATIONS Quelques solutions de GRC en mode hébergé pour les PME 44 Editeur Produit Commentaires Aspaway VentePartner, Wincall Héberge des offres de GRC et centres d'appels CRM & Data Ventes, Marketing Sur Internet ou en intranet (abonnement) e-Deal iDay Sur Internet (abonnement) eFront eFront CRM Sur Internet. Tarification à la carte Eudoweb Eudonet Sur Internet (location), en intranet (achat) Ines Ines.SalesForce Essai gratuit pendant 30 jours Linkeo Linkeasy CRM Bien adapté aux centres d'appels Salesforce.com Professional Edition Sur Internet. Mise en œuvre: 1 à 3 mois Selligent Selligent Xi for Web Offre lancée en janvier 2005 Siebel CRM OnDemand Solutions verticalisées avec la v.6 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005 > Pierre Soria, nouveau directeur de la filiale française de l’éditeur américain Salesforce.com : “Notre formule de licence en mode hébergé simplifie la vie de nos clients.” veau d’accessibilité requis, selon le nombre d’utilisateurs prévu. Pour Salesforce.com, l’installation et le paramétrage demande de un à trois mois, affirme l’éditeur. “Notre formule de licence en mode hébergé simplifie la vie de nos clients, leur permet de démultiplier les effectifs d’utilisateurs du jour au lendemain”, souligne Pierre Soria, directeur général de la filiale française. Moyennant la mise à disposition d’une interface générique, faiblement personnalisable comme il le reconnaît. En compensation, un outil de personnalisation, inclus à la version 17 actuelle du produit, permet au client d’ajouter de nouveaux écrans et de constituer rapidement une interface avec d’autres applications, comme un progiciel de gestion intégré. Le mode hébergé ne fait pourtant pas l’unanimité. Certains éditeurs “traditionnels” restent fidèles au modèle classique, l’installation du logiciel par l’utilisateur sur ses propres serveurs. “Le marché actuel n’est pas mûr pour adopter PME - PMI Progiciels “ L’obstacle à l’offre en ligne est d’ordre culturel ” patron d’une petite structure immobilière de huit employés basée à Hyères (Var). Des commerciaux au plus près du fonctionnement d’un outil désormais indispensable pour leur travail individuel et collectif. Jeune et perfectible, l’offre en mode hébergée n’intègre pas à ce jour la palette de services associés qui en ferait par ailleurs tout l’intérêt. Editeurs et prestataires de services ont à cet égard quelques progrès à accomplir, à en croire Michel Malka, d’Oracle : “Conscients qu’une solution technologique ne suffisait pas à couvrir les besoins des clients, nous avons tenté en 2004 de bâtir une offre services et produits avec France Télécom.” L’inaptitude relative des uns à étendre leurs compétences à la vente de services et des autres à prendre en charge la vente de solutions, a décidé finalement de l’abandon du projet. Services et produits : une réponse évidente à une demande croissante, mais dont l’application ne va toutefois pas de soi. ERIC HILLER (*) Le mode hébergé est souvent désigné par sa dénomination anglaise, ASP, pour Application Service Provider PME - PMI < Témoignage > Esker, rallié par hasard au mode hébergé A la migration coûteuse d’un outil de gestion de la relation client jugé perfectible, le fournisseur de solutions technologiques Esker a préféré adopter un service en ligne jugé plus maniable à l’usage. hez Esker, acteur technologique spécialiste de la dématérialisation de documents, le choix d’un outil unique de gestion des contacts a été arrêté quelques années plus tôt pour stopper la multiplication de solutions diverses. La sélection, en seconde intention, de la solution en ligne de Salesforce.com a épargné ensuite à l’entreprise une migration longue et coûteuse, imposée par l’éditeur, du précédent outil. “Suite à l’acquisition et à la fusion d’autres entreprises, nous utilisions plusieurs outils différents (Act!, Goldmine et Onyx), avec autant de référentiels client différents”, se remémore JeanMichel Bérard, PDG et cofondateur de cette entreprise de 246 employés répartis sur trois continents. En 1999, la volonté d’homogénéiser l’équipement informatique a conduit à une généralisation de la solution Siebel pour 180 employés. Parmi eux, 120 employés des forces de vente, 30 d’un support clients répartis dans le monde sur 9 bureaux et 30 du marketing stratégique sont des utilisateurs quotidiens d’outils de GRC. L’installation et le paramétrage de l’outil dont ils ont besoin pour exercer leur profession ne se sont pas fait sans mal, à en croire Jean-Michel Bérard. “Nous avons surtout consacré beaucoup de temps à l’importation des données existantes, dans un produit finalement compliqué, relativement fermé où chaque fiche client est éclatée en cinq ou six écrans”, précise-t-il. Des fonctions de reporting “perfectibles” de son propre avis, ne plaidaient pas en 2002 pour une migration vers la nouvelle version de l’outil, imposée alors par Siebel. L’événement a pro- C qué un changement d’outil de gestion de la relation client (GRC) en faveur de l’offre Salesforce.com : “A l’étude des coûts d’un nécessaire changement des machines, de prestations de consulting, du support et de la migration des données, l’intérêt d’acquérir un autre outil est apparu évident”, commente Jean-Michel Bérard. Erreurs de jeunesse Fin 2002, lorsque le vent du changement s’est levé chez Esker, la découverte inopinée de l’offre Salesforce.com a accéléré l’opération. A l’occasion d’une première évaluation fonctionnelle, l’outil répondait aux besoins exprimés par les utilisateurs. Opinion confirmée à l’usage, à la suite de l’installation d’un pilote sur le site d’Esker à Sydney (Australie) où le patron faisait, dit-on, figure de client averti et exigeant. “Ce produit bien développé et bien documenté présente une interface simple qui, contrairement à celle de Siebel, donne une large place à l’information au détriment des menus”, tient à souligner Jean-Michel Bérard. La qualité des outils de reporting, l’ouverture du produit et la capacité à intégrer facilement les données existantes ont décidé de son acquisition: “ce produit proposé en mode hébergé, est paradoxalement plus ouvert que d’autres ou- tils installés en local : un jeu d’interfaces de programmation, compris dans cette offre, nous a permis de l’inter facer avec notre progiciel de gestion intégré SAP, notre site Web et notre entrepôt de données”. Enfin, un calcul rapide du coût total d’utilisation a conforté ce choix : 120 000 dollars par an pour l’outil de Salesforce.com contre plus du double pour son concurrent. “Avec un bilan globalement positif de l’avis de ses utilisateurs, ce produit manque toutefois d’outils de nettoyage susceptibles d’éliminer les doublons de la base de données et de fonctions de gestion de groupes clients. Nous avons également ajouté trop de champs et dû développer une interface avec SAP pour permettre une remontée automatique d’informations que nous devions saisir manuellement avec l’outil standard.” Des lacunes susceptibles d’être comblées dans le futur, avec la maturation progressive de cette jeune famille d’outils de GRC. ERIC HILLER DR APPLICATIONS une offre en ligne”, estime de son côté Stéphane Courgeon, directeur commercial de l’offre Act! chez Ciel. L’éditeur également détenteur du produit Ciel Contacts, prépare en France la sortie en mars prochain d’une nouvelle version d’Act! lancée en septembre aux Etats-Unis. “L’obstacle actuel au développement d’une offre en ligne est d’ordre culturel : un patron d’entreprise n’a pas, aujourd’hui, envie de savoir ses données hébergées à l’autre bout du monde, dans la perspective d’une éventuelle panne qui mettrait l’entreprise en péril”, avance Stéphane Courgeon. Un risque à présent limité avec l’installation locale d’un module de consultation en mode déconnecté (off-line), comme le prévoit désormais Salesforce.com. “Je préfère ne pas externaliser ce service et laisser à l’occasion nos commerciaux gérer les aléas techniques de notre outil de gestion de la relation client”, complète de son côté Jean-Michel Kesser, Applications Jean-Michel Bérard, PDG d’Esker : “A l’étude des coûts d’un nécessaire changement des machines, l’intérêt d’acquérir un autre outil est apparu évident.” 45 LE MONDE INFORMATIQUE > 25 mars 2005