Polka 18 - Printemps Arabe

Transcription

Polka 18 - Printemps Arabe
polka agenda france
A Marseille, l’hôtel de région présente
une exposition majeure qui donne à voir et
à comprendre les révolutions arabes.
« Printemps arabe »,
exposition à l’hôtel
de région de Marseille.
Jusqu’au 28 juin.
Plus d’infos :
Printempsarabe.
regionpaca.fr
18 I polka #18
Hommage, d’abord,
aux héros anonymes.
Huit portraits par Johann
Rousselot sont là,
à l’entrée, pour saluer
le rôle des hommes et des
femmes qui ont animé
cette lame de fond où,
depuis décembre 2010,
se sont abîmés, l’un après
l’autre, les dictateurs. Une
scénographie dynamique
rassemble autour de
194 photos tous les autres
vecteurs de l’information.
Elle fait la part belle aux
documents sonores avec
les bruits de la foule
hurlant sa soif de liberté et
de justice, ses chants, ses
cris de révolte, à retrouver
aussi sur le « mur des
slogans ». Alain Mingam,
le commissaire de l’exposition, a voulu que, devant
les images choisies au sein
des reportages les plus
approfondis, le visiteur
ressente l’atmosphère,
qu’il s’identifie aux acteurs
et actrices, aux victimes
aussi, afin de comprendre
ce qui s’est passé.
Soixante-six photos de
Yuri Kozyrev ; tout un
pan de mur consacré aux
clichés en noir et blanc
d’Alfred Yaghobzadeh ;
le voyage des migrants
sous l’objectif d’Olivier
Jobard... En tout, une
trentaine de photographes,
des documentaristes
et des journalistes qui
ont exercé leur métier au
plus près des révoltés du
Printemps arabe.
Trois grands thèmes
– les jeunes, les immigrés,
les femmes – sont développés sur les cimaises.
Vient aussi une analyse
des causes et des effets
des révolutions. Ainsi,
LE WORLD PRESS
PHOTO À PARIS
Avant de prendre ses
quartiers au festival Visa pour
l’Image à Perpignan du 1er au
23 septembre, le World Press
Photo est de passage à Paris.
Comme chaque année,
l’exposition a été inaugurée
à l’Oude Kerk (Vieille Eglise)
d’Amsterdam, là où se trouve
le siège de l’organisation.
Le jury a récompensé cette
année l’Espagnol Samuel
Aranda pour sa photo prise
à l’intérieur d’une mosquée
(ci-dessus), reconvertie
en hôpital de campagne, au
Yémen, le 15 octobre 2011.
« World Press Photo 2012 »,
exposition à la galerie
Azzedine Alaïa, Paris.
Du 1er au 21 juin.
© K r i s S é r a p h i n - L a n g e / Ve r t i g o 2 0 1 0 .
Parfum de jasmin
« Interdit », le documentaire sur l’Egypte d’Amal
Ramsis, explique-t-il pourquoi le couvercle posé sur
toutes les libertés devait
forcément céder sous la
pression.
« J’ai tenu, précise
Alain Mingam, à ce qu’il
y ait une alchimie entre les
trois écritures journalistiques : les photos, les
vidéos et documentaires
– j’en ai retenu quinze,
dont les films de Manon
Loizeau ou Paul Moreira
en Syrie –, et enfin les
textes de Jean-Pierre Perrin
et de Hala Kodmani. »
Un parcours à la fois
passionné et pédagogique.
« Sans jamais, ajoute Alain
Mingam, zapper la réalité. »
Le statut des femmes,
par exemple, est présenté
dans toute sa complexité.
« Une visiteuse n’a pu
retenir ses pleurs face
aux images du combat
de toutes ses sœurs,
au Caire, à Sanaa, à
Tunis, à Rabat ou à Alger...
Marocaine d’origine, cette
jeune femme m’a parlé de
l’espoir qui irradie comme
un soleil. » Hamideddine
Bouali, auteur de la photo
de la jeune Tunisienne
au visage ardent, bras
levés dans les plis du drapeau tunisien, a tenu à la
légender « Pour la laïcité,
victoire de Tunisie ».
Comme un gage sur un
avenir encore incertain.
Une pièce a aussi
été aménagée avec deux
écrans diffusant France 24,
l’un en français, l’autre en
arabe. Ici le visiteur est
connecté avec l’actualité
en marche, omniprésente
sur le fil de photos de Reuters. Pour assister peutêtre en direct à la chute
de Bachar El-Assad...
© S a m u e l A r a n d a / C o r b i s p o u r « T h e N e w Yo r k Ti m e s » .
HAMIDEDDINE BOUALI
AVENUE BOURGUIBA, TUNIS, 19 FÉVRIER 2011
« Pour la laïcité, victoire de Tunisie. »
LES NUS DE KRIS
À ARLES
L’artiste née en Egypte Kris
Séraphin-Lange est comme
ses photos : déroutante
et énigmatique. Dans ses
travaux, elle cherche la
beauté et l’intime pour
les transmuer en spectacle.
Ses clichés de nus dansants
sont faits de chair et de sang.
Le rouge est sa marque.
La couleur de la passion
mais aussi celle du danger.
« Hamra-Vermillon »,
exposition au Festival
européen de la photo de nu
à Arles, à l’espace Van Gogh.
Du 12 au 20 mai.