Lompret : la mélodie du bonheur d`une demandeuse d`asile

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Lompret : la mélodie du bonheur d`une demandeuse d`asile
Lompret : la mélodie du bonheur
d’une demandeuse d’asile
Publié le 26/10/2015
PAR DIAROUGA BALDÉ (CLP)
Le 27 septembre à Hellemmes, Ashkhen Petrosyan, d’origine arménienne, recevait le premier prix
du trophée de musique « Daniel Balavoine » grâce à son interprétation de « Listen » (Beyoncé). En
exil en France depuis 2012, elle habite avec ses parents au centre de demandeurs d’asile de
Lompret. Elle nous parle ici de son prix et des difficultés qu’elle rencontre dans sa vie quotidienne.
Ashkhen Petrosyan, lycéenne à Lambersart, vit en exil en France depuis 2012 avec sa famille.
Le 27 septembre, Ashkhen Petrosyan (au centre en blouson de cuir) a reçu à Hellemmes le premier
prix dans la catégorie adulte du concours de musique « Daniel-Balavoine », édition 2015.
– Qu’est-ce que ce prix représente pour toi ?
« Ce prix me rend vraiment heureuse. Je ne savais pas que je pouvais gagner devant près de trois
cents candidats au départ. En plus, c’est mon premier concours depuis que je suis en exil en
France avec mes parents. Cette victoire sur un coup d’essai m’a fait beaucoup de bien. En fait, cela
signifie pour moi qu’ici, l’égalité existe. Puisque, même en venant d’Arménie, j’ai remporté ce prix
devant beaucoup de Français. C’est dire qu’ils ne regardent pas la nationalité, mais le talent. »
– Au-delà de la musique, que fais-tu ?
« En plus de la musique, je poursuis mes études en terminale littéraire au lycée Jean-Perrin de
Lambersart. Même si en France la vie était difficile pour mes parents et moi au départ, j’ai toujours
voulu continuer à chanter en plus des études. Pour moi, le lieu où je me trouve, les conditions de
vie comptent peu, ou ne comptent pas d’ailleurs. L’important, c’est le travail. Que je vive au foyer
ou dans une cité huppée cela ne compte pas beaucoup chez moi. »
– Dans le parcours qui est le tien actuellement, qu’est-ce qui te motive surtout ?
« J’ai participé à ce concours alors que je venais d’avoir ma carte de séjour. Cela m’a boostée et je
me suis dit que je pouvais réaliser mon rêve de devenir chanteuse et surtout, réussir ma vie et
aider mes parents à sortir de leur situation actuelle. Ce n’est pas souvent aisé mais je sais que j’y
arriverai si je fais preuve de courage et de sérieux. »
– Charles Aznavour est d’origine arménienne comme toi. Est-ce que son exemple
t’inspire ?
« Pour moi, Aznavour est un symbole par ce que c’est un vrai artiste qui a réussi en France, malgré
les difficultés rencontrées au départ. Maintenant, il est célèbre et il représente la France et
l’Arménie partout. J’aimerais faire comme lui dans l’avenir pour ce pays qui m’a accueillie et pour
l’Arménie. »
– Si tu avais un conseil donner aux jeunes de ton âge, tu leur dirais quoi ?
« Je ne suis pas bien placée pour donner des orientations mais je leur dirais simplement de ne pas
baisser les bras et de continuer à travailler. Si on prend les choses qu’on aime au sérieux, on arrive
toujours à réussir. C’est pourquoi je fais de la musique tout en bossant dur à l’école. C’est cela la
clé du succès. »
Qu’est-ce que le prix Balavoine?
Le prix Daniel-Balavoine, dont la cinquième édition s’est déroulée ce 27 septembre, vise à réunir
les passionnés de musique dont les talents sont encore dans l’ombre. En quelque sorte, il donne un
coup de pouce à des talents naissants qui ont besoin de s’affirmer. L’édition 2015 a mobilisé 200
artistes venus de plusieurs pays, avec à l’arrivée, 26 finalistes.

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