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ALAKYAZ
MENSUEL DES CULTURES ARMÉNIENNES - N° 1 - OCTOBRE 2012
Arménie
entre ville et campagne
P. 2
Lettre
AU LECTEUR
Les faucheurs
Région de Lori, sur le plateau de Gochavank.
Photo Anahid Samikyan
Hayk Melikyan
la passion du piano
P. 2
P. 3
Manifestations
culturelles
P. 4
La page Théâtrale
Ami lecteur,
A
CHKHAR a cessé de
paraître.
Avec
lui
s’éteint l’un des représentants de la presse arménienne de diaspora et le lien
tissé entre le journal et ses
lecteurs.
Le numéro 1 d’ALAKYAZ*
vient vous informer en
ligne. Son objectif est de
vous donner envie de voir,
d’entendre et de découvrir
différents aspects de la culture arménienne en Arménie et en diaspora.
Dans un premier temps
ALAKYAZ sera chez vous le
15 de chaque mois, il
concernera l’art, les livres
récemment parus ou réédités,
les
expositions,
concerts, films, pièces de
théâtre, en rapport direct
ou indirect avec la culture
arménienne.
ALAKYAZ vous signalera
aussi les principales manifestations du mois.
Nous espérons que ce journal en ligne suscitera votre
intérêt et que vous serez
nombreux à nous soutenir, à
nous encourager.
Lisez-le, faites-le lire, propagez-le auprès de vos
proches sous forme imprimée si nécessaire.
BONNE LECTURE !
L’équipe de rédaction :
M. HALADJIAN, A.T. MAVIAN,
A. SAMIKYAN.
*ALAKYAZ est le nom d’une bourgade rurale située non loin de la
plus haute montagne d’Arménie
l’Arakatz, elle est aujourd’hui célèbre pour un plat LE KHASH qu’on
vient déguster. Mais notre choix
provient surtout de la mélodie de
KOMITAS, qui fait partie du patrimoine arménien.
Notre ami Alexandre Siranossian
développera pour vous l’histoire de
cet air très connu.
Photo Brigitte Enguérand
(Dom Juan et Sganarelle)
● Serge
Bagdassarian
dans Dom Juan
● Le Repas
des Fauves
dÊaprès lÊfluvre
de Vahé Katcha
Le mont Arakatz
1
ARMENIE
ENTRE VILLE ET CAMPAGNE
Après plusieurs randonnées pédestres en Arménie
qui nous ont permis de nous approcher de la vie
dans les campagnes, nous ne pouvons rester insensibles aux différences frappantes qui existent avec
la vie urbaine, en particulier à Yerevan. DÊun côté, la
ville résolument tournée vers la modernité et la société de consommation, où apparaissent les enseignes commerciales du monde occidental qui
prennent ici des allures incongrues, de lÊautre, des
villages qui conservent des modes de vie ancestraux,
avec des paysans qui semblent sculptés dans les
pierres de magnifiques sites montagneux. Comment
ces deux mondes, si proches dans lÊespace géographique, peuvent-ils coexister et demeurer si éloignés
lÊun de lÊautre dans la réalité quotidienne ?
A Yerevan, marcher dans les rues est source dÊétonnement à chaque instant : les artères du centre rénové sont très animées, de nombreuses voitures
imposantes y circulent, beaucoup de monde et des
jeunes en particulier flânent dans les parcs et les jardins, le boulevard du Nord aligne ses immeubles
neufs et offre ses terrasses de café aux passants, des
hôtels somptueux jalonnent les parcours dans des
perspectives de dépliants touristiques, les magasins
affichent quantité de produits et de marques de
luxe, lÊapparence semble occuper une grande place
dans le quotidien des habitants. Pourtant, non loin
de là, on trouve aussi des rues défoncées, des cours
intérieures peu entretenues ou des immeubles laissés à lÊabandon, des petits étalages de vendeurs regroupés, lÊaffairement des gens ordinaires pour
régler les préoccupations journalières. Tous les
contrastes se retrouvent dans la circulation dense
de la ville, pour les automobiles comme pour les autobus, les guimbardes côtoyant les modèles les plus
sophistiqués. Plus lÊon sÊéloigne du centre, plus la
vétusté des habitations saute aux yeux, les immeubles jamais finis et laissés en lÊétat subissent leur
lente dégradation alors que de pompeuses villas imposent dans le paysage leur architecture voyante et
dominatrice.
En circulant dans les campagnes, dans la plupart des
régions, nous sommes frappés par lÊaspect souvent
délabré des maisons villageoises, quand elles ne
sont pas abandonnées. Souvent âgés, les paysans
semblent être là depuis la nuit des temps, portant
sur lÊépaule une houe ou une faux qui laissent penser que les progrès techniques nÊont jamais pénétré
dans ces zones rurales. Les prés sont fauchés à la
main et les foins conservés dans des granges toutes
de guingois. Quelquefois, un berger, jeune ou vieux
conduit un troupeau le long dÊun sentier montagneux ; cÊest le village qui lui a confié la garde de
toutes les bêtes. Une famille entière travaille pour la
fabrication du fromage; la laiterie dÊun autre âge est
installée dans les prairies où paissent vaches et brebis pendant lÊété. Quelques vieilles machines agricoles finissent de rouiller en bordure dÊune route,
tandis que près des maisons, des briquettes de
bouse et de torchis sèchent au soleil avant dÊêtre
empilées en pyramides pour servir de combustible
en hiver. Des jardins potagers bien entretenus, de minuscules vergers accrochés aux pentes de la montagne fournissent une bonne part de lÊalimentation
de la famille.
Malgré ces différences évidentes, entre lÊapparente
richesse de la ville et la criante pauvreté des campagnes, dÊautres phénomènes moins visibles agissent de manière plus sourde dans les mutations que
Alakyaz . Octobre 2012
connaît la société arménienne. Par exemple, nous
pouvons nous demander ce que sont devenus tous
les habitants de Yerevan qui ont été expropriés, parfois brutalement, lors de la construction du boulevard du Nord ; que sont devenues aussi les
personnes âgées qui vendaient dans les rues de Yerevan quelques graines de tournesol afin de gagner
quelques drams pour subsister et qui se sont vu interdire leur petit commerce ? Dans cette population
urbaine qui peut laisser une impression dÊinsouciance et dÊoisiveté, quels sont ceux qui travaillent
et à quelles conditions, et ceux qui nÊont pas dÊemploi ? Comment se fait-il que les campagnes dÊArménie connaissent maintenant un tel dénuement,
alors que le pays était considéré comme lÊun des
fleurons de lÊagriculture et de lÊindustrie agro-ali-
mentaire du système soviétique ? Enfin, sans perspective dÊavenir dans le pays, un grand nombre dÊArméniens ne trouvent de solution que dans
lÊémigration définitive ; il ne sÊagit plus dÊopposition
entre deux modes de vie mais dÊune volonté commune de se reconstruire ailleurs. Quelles seront les
conséquences de ce dépeuplement à plus ou moins
long terme pour lÊArménie ?
Sur ce thème, une exposition de photographies sera
présentée du mardi 16 octobre au vendredi 9 novembre au centre dÊanimation de la Grange-auxBelles à Paris 10e, puis pendant la fête du livre de
lÊUCFAF, au mois de novembre.
Anahid Samikyan
Hayk MELIKYAN la passion du piano
Le pianiste Hayk Melikyan sÊest produit dans la capitale pour un récital le 22 septembre à la Scots Kirk
consacré à la musique de notre temps. Secret et profond, néanmoins chaleureux, attentif aux autres, ce
pianiste aime avec ardeur faire partager sa passion
pour la musique et transmettre au public la beauté
dense des fluvres quÊil choisit dÊinterpréter. Le musicien arménien est un familier de la capitale et de
la France où il est invité régulièrement depuis 2006.
Il est particulièrement sensible à la culture et à lÊart
français, sa littérature, ses musées, ses artistes qui
ont joué un rôle important dans la construction de
sa personnalité. Il a participé au prestigieux Concours
dÊOrléans où il a remporté une mention spéciale du
Prix Samson François en 2008, il a été convié dans le
cadre du festival de la Côte de Nacre en 2009 ainsi
quÊau festival de Valmagne.
Né à Yerevan dÊun père architecte amateur dÊopéras
et dÊune mère géographe qui a encouragé sa vocation précoce, Hayk Melikyan a commencé à toucher
son instrument avant même lÊâge de 6 ans. Très
jeune, ses dons se manifestent, il compose et il improvise au gré de sa fantaisie et de lÊinspiration.
Après des premiers cours de piano et de flûte, il
entre au Conservatoire de Yerevan en classe de
piano et suit lÊenseignement dÊAlexandre Gourguenov, un maître qui aura une influence déterminante
sur sa formation. De brillantes études pianistiques
et dÊhistoire de la musique achevées, son intérêt
pour lÊécriture musicale lÊamène à sÊinscrire en
classe de composition pour donner forme et
contenu à ses intuitions ÿ pour être professionnel Ÿ,
reconnaît-il. Son goût de la perfection, son exigence
artistique trouvent à se développer au cours de différents master-classes, en particulier à Utrecht, en
Hollande, où il élargit son répertoire et travaille avec
acharnement lÊfluvre pour piano de Franz Liszt. De
nombreuses récompenses, dont un deuxième prix
attribué à lÊissue du Concours de musique contemporaine de Rome en 2000, seront comme autant de
marques de reconnaissance de son immense talent.
Des organisateurs de concerts lÊont ainsi programmé dans différents festivals qui lÊont conduit
du Japon au Mexique où il a pu donner la mesure de
ses innombrables possibilités dÊinterprète, une maîtrise technique éblouissante et un sens musical aigu,
tant dans le répertoire classique que contemporain.
La grande singularité de ce pianiste dÊexception est
une curiosité permanente pour la musique de notre
temps. ÿJÊaime lÊimagination contemporaine, le langage dÊaujourdÊhui mÊinterpelle, sa forme musicale
et le toucher particulier quÊil exige sont un enjeu important pour lÊinterprète qui doit faire preuve dÊ un
2
engagement total pour
donner vie à des partitions expérimentales Ÿ
avoue le pianiste. Ainsi,
il donne à écouter en
Arménie des fluvres
de Michel Karsky et de
musiciens majeurs tels
Pierre Boulez, Pascal
Dusapin,
Salvatore
Sciarrino, György Ligeti,
György Kurtag, John
Cage, Samuel Barber,
Charles Ives et surtout
des créations importantes de compositeurs arméniens. LÊexcellence de ses choix et la
qualité de son jeu ont fidélisé en Arménie même un
public assidu, avide de découvertes. ÿ Je me donne
un rôle : servir la musique contemporaine. Si complexe soit-elle, elle est universelle par lÊémotion
quÊelle suscite à condition de se donner la peine
dÊentrer dans ce monde musical Ÿ.
Outre sa carrière de concertiste et de soliste de lÊOrchestre National Philharmonique dÊArménie, dÊaccompagnateur des chanteuses Varduhi Khachatryan
et Anna Mayilyan dans des romances arméniennes,
Hayk Melikyan poursuit son travail de composition.
Il a écrit des pièces pour piano, pour orchestre, pour
voix et ensembles instrumentaux ainsi que des
transcriptions pour piano de plusieurs opéras. Parallèlement à ses nombreuses activités, il dispense des
cours au Conservatoire de Yerevan où il fut lui-même
étudiant. Il accompagne ses élèves dans leur parcours artistique, leur prodigue les conseils nourris de
sa propre expérience et leur transmet avec générosité le sens de son engagement. Il a gravé plusieurs
CD sous label arménien Digital Productions. En 2008,
un premier enregistrement réunissait des fluvres de
compositeurs contemporains dont Chostakovitch et
Takémitsu, puis un second consacré à And the earth
shall bear again de John Cage et une transcription
de Petrouchka de Stravinsky, enfin un CD voué à la
musique pour piano de compositeurs arméniens
dont Arno Babadjanian, Harutiun Dellalian, Aram
Khachatourian, Tigran Mansourian, Lazar Sarian. Les
projets sont un moteur constant qui anime lÊénergie
créative de Hayk Melikyan comme celui dÊinstaurer
en Arménie un concours de musique contemporaine et de développer le Festival 1900 + dont il a
été lÊinitiateur voici trois ans.
Marguerite Haladjian
MANIFESTATIONS CULTURELLES
Paris Ile-de-France
CONCERTS
Jeudi 18 octobre
– 20h30 – LÊorchestre de
chambre La nouvelle Philharmonie de Hambourg – Les 4 saisons de Vivaldi ainsi que des
fluvres de Mozart, Brahms, Dvorak et Komitas.
Tigran Milaelyan directeur musical et premier
violon, Edouard Tachalow violon solo.
Cathédrale Ste-Croix des Arméniens, 13 rue du
Perche, 75003 Paris.
Vendredi 19 octobre – 20h30 – même programme – Eglise St-Germain des Prés –Place StGermain des Prés, 75006.
Samedi 20 octobre – 20h30 – Eglise N.-D.de Versailles, 36 rue de la Paroisse, 78 Versailles.
Dimanche 21 octobre à 17 h - Eglise N.-D. de
Chantilly – 13 rue du Connétable, 60 Chantilly.
Locations Fnac Virgin, Carrefour ou sur place 1h
avant le concert. Place 20€ et 15 € .
Vendredi 19 octobre – 20h30 PAPIERS DÊARMENIE – Péniche ANAKO – 12 €, TR 8 €.
Dimanche 21 octobre – 17h - Nouveaux talents
Eva Berberian chant, Shaké Mouradian chant et
Raffi the blues Kid. Péniche Anako - 12 € TR 8 € .
Dimanche 21 octobre – 15 h précises – Récital
pour deux pianos – LYDIE BARKEV, CLAUDIO
CHAIQUIN. fiuvres de Bach, Krebs, Reger,
Arensky, Rachmaminov. Salle Cortot, 78 rue
Cardinet, 75017 Paris, métro Malesherbes. 22 €,
moins de 25 ans 12 €.
Réservations s/répondeur 01.43.71.60.71, Fnac,
Virgin.
Dimanche 28 octobre – 17h – MASSIS chanteur
et Chahan Dinanian violoncelle – Péniche
Anako face au 61 quai de Seine – 75019 Paris –
12 € et TR 8 €.
Vendredi 23 novembre – 20h30 – Chflur SIPANKOMITAS- Eglise Saint Eustache – Les Halles –
75001 Paris – Oeuvres de Komitas, Ganatchian
Yerganian, Zakarian, Haroutounian, Aprikian.
Direction H. SARKISSIAN, direction artistique
Garbis APRIKIAN.
DINER DANSANT
● Samedi 27 octobre – 21h – avec Berdj Naccachian- PACI, 25 avenue Victor Cresson- 92130
Issy-les-Moulineaux - Rés. 06.12.75.05.31 et
06.64.46.15.93.
ANNIVERSAIRE
● 92e anniversaire de la ville-martyre de HADJIN. Dimanche 21 octobre messe de requiem à
la cathédrale arménienne apostolique de Paris
15 rue Jean Goujon, à partir de 10h30. Banquet
traditionnel au IANÊs club, 5 avenue de Reille
75014 Paris à partir de 13 h, apéritif, présentation dédicace de ÿHADJN si on tÊoublieŸ de
Mme H. GRKACHARIAN, puis repas 35€. Réservations AU 01.45.36.95.56 avant le 18 octobre..
EXPOSITIONS
DU 11 octobre au 22 décembre – ZEBRAS pho-
tos de Francis Giacobetti – Galerie Matignon, 18
avenue Matignon, 75008 Paris. Du Lundi au Samedi de 10h à 13h et 14h30 à 19h.
Du mercredi 12 octobre au vendredi 9 novembre.
Photos dÊAnahid Samikyan, Arménie, ville et
campagne : le départ est-il une nécessité ? Vernissage mercredi 17 octobre de 18h30 à 20h30.
Centre dÊanimations Grange aux Belles, 6 rue
Boy Zelensky, 75010 Paris, métro Colonel Fabien. Tél 01.42.03.47.65.
Du 26 octobre au 30 novembre : Le livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora. Bibliothèque Mazarine, 23
quai de Conti, 75006 Paris, du Lundi au Vendredi
10h-18h. (V colloque du 26+.10).
● Dans le cadre de la fête du livre de lÊUCFAF
Du 22 au 25 novembre de 11h à 18 heures exposition des photographies dÊAnahid Samikyan
Arménie, ville et campagne, au centre UCFAF,
6 cité du Wauxhall – 75010 Paris. Vernissage le
22 novembre de 18h30 à 20h.
Du 18 au 21 octobre Pastels et dessins dÊITVAN
KEBADIAN –de 16 h à 20h -26 rue Charles Baudelaire – 75012 Paris, métro Ledru-Rollin.
Vernissage 18 octobre de 18 à 22 h.
CONFERENCES
● 26 octobre toute la journée COLLOQUE sur le
livre arménien - BULAC
(Bibliothèque Universitaire de Langues et Civilisations.) Bibliothèque Mazarine,
23 quai de Conti 75006, Tél. 01.44.41.44.66.
● Dans le cadre de la fête du livre de lÊUCFAF
Jeudi 22 novembre – 20h30- LÊArménie du levant 11e au 14e siècle. Claude Mutafian présente et commente son dernier livre avec
diaporama. UCFAF Paris, 6 Cité du wauxhall
75010 Paris.
● Samedi 24 novembre-16h30- Les secrets de
Yacob, le premier imprimemur arménien (15121513 par Jean-Pierre Mahé. UCFAF 75010.
Dimanche 25 novembre – 16h - La communauté arménienne dÊIstanbul de 1920 à nos
jours par J.-V. Sirapian (en partenariat avec lÊInstitut Tchobanian).
REPAS
● REPAS AMICAL UCFAF DE FIN DÊANNEE EN CLO-
TURE DE SA Xe FETE DU LIVRE.
Samedi 1er Décembre – 12h30 – En présence
de M. Henri Cuny, ancien ambassadeur de
France en Arménie et de Monsieur J.-Pierre
Mahé, Membre de lÊInstitut de France – YANÊS
CLUB – 5 avenue Reille – 75014 Métro Glacière,
PAF 40€.
Réservations : Tante Suzanne 01.39.90.66.28 ou
06.60.10.21.88.
Lyon Rhône-Alpes
CONCERTS
● Vendredi 26 octobre – NAREGATSI ensemble
traditionnel de Yerevan – basilique Saint-Martin
dÊAinay – Place dÊAinay 69002 Lyon - 15€.
EXPOSITIONS
● Du 11/10/2012 au 27/01/2013 – PRIMO LEVI –
De la survie à lÊoeuvre. Exposition produite par
la Fondation Auschwitz de Bruxelles – Centre
du patrimoine arménien –14 rue Léon Gallet –
26 Valence.
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CINEMA
● SOIREE CINEMA EN HOMMAGE A MISSAK MANOUCHIAN, Vendredi 19 octobre à 19 h 30 –
Missak Manouchian une esquisse de portrait,
film documentaire de Michel IONASCU, suivi
dÊun débat avec le réalisateur, présenté par la
Mairie de Vaulx en Velin, lÊUCFAF et la MCA de
Décines. Cinéma Les Amphis, 12 rue Pierre Cot,
69120 Vaulx-en-Velin.
Marseille Paca
DANSE et MUSIQUE.
● Samedi 20 octobre – 20h – Soirée TANGO
avec la Compagnie carrément Tango – Conférence dansante et cours dÊinitiation, cocktail dînatoire. 15€ non-adhérents, 12€ adhérents.
Réservations JAF 04.91.80.28.20.
● Dimanche 9 décembre – 16h – ARARAT MON
AMOUR – Dôme de Marseille – locations
JAF 04.91.80.28.20, 47 avenue de Toulon 13006
Marseille et réseau FNAC.
REPAS
● Tous les premiers mercredis du mois LA
TABLE DE BEA à la JAF MARSEILLE - 47 avenue
de Toulon – 13006 Marseille – repas 15€ tout
compris. Rés. 04.91.80.28.20.
COURS
● A TOULON avec lÊAbrisÊs club, cours dÊArménien le mercredi de 17h15 à 19h15, dÊOctobre
à fin Mai, professeur Madame Arpiné Sargsyan
06.52.39.65.78. Collège PEIRESC, Boulevard de
Strasbourg, 83000 Toulon.
● A MARSEILLE, rentrée des écoles de danse de
la JAF, musique et langue arménienne Octobre
2012. Infos : 04.91.80.28.20.
PARUTIONS
● LA COMMUNAUTÉ ARMÉNIENNE DÊISTAMBUL
des années 1920 à nos jours, de Rouben Melkonian aux Editions SIGEST. www.sigest.net
ARMENIE. LA CROIX ET LA BANNI˚RE de Denis
Donikian aux Editions SIGEST.
● ROUMI et SALOME – ÿune improbable histoire
dÊamourŸ de Georges Nourian.
ALAKYAZ
N° 1 - OCTOBRE 2012
MENSUEL
DES CULTURES ARMÉNIENNE
Collectif de Rédaction :
M. Haladjian - Alice T.-Mavian
A. Samikyan - A. Siranossian
Réalisation :
Jean-Pierre Mirdjanian
Tous droits de reproduction
réservés.
Alakyaz . Octobre 2012
LE REPAS
DES FAUVES
Théâtre
si leur veulerie atteint des degrés divers. Mais
quÊaurions-nous fait à leur place ? Aurions-nous
ÂfricotéÊ avec lÊennemi pour ne pas mourir ? Aurions-nous menti, vendu nos amis,
dÊaprès lÊfluvre de Vahé KATCHA vendu nos ennemis, vendu notre
femme, notre mari, soudoyé, payé,
Après une saison à Paris, une tournée de sep- perdu notre honneur par peur de la mort? Autembre 2011 à juin 2012 en province, la pièce rions-nous été patriotes jusquÊau bout et préLE REPAS DES FAUVES est rejouée à Paris, au féré périr plutôt que dÊenfiler le manteau du
théâtre Michel, adaptée de lÊfluvre du même collabo? Difficile de répondre, en temps de paix.
nom de Vahé Katcha dont chacun connaît le Sophie fête son anniversaire avec quelques
roman UN POIGNARD DANS CE JARDIN.
amis, deux officiers nazis sont abattus dans la
Vahé Katcha avait dÊabord écrit une nouvelle LE rue, devant chez elle, le commandant nazi KauREPAS DES FAUVES, puis en 1960 en avait fait bach exige alors deux otages dans chaque apune pièce de théâtre, origine du scénario du partement de lÊimmeuble, otages qui doivent
film de Christian-Jaque (1964) avec Antonella se désigner. Pendant quelques heures cette siLualdi, France Anglade, Francis Blanche et tuation cruelle sert de révélateur et met à jour
Claude Rich. AujourdÊhui, Julien Sibre, à la fois les liens, les sentiments des personnages entre
adaptateur, metteur en scène de la pièce et ac- eux et leur capacité dÊhypocrisie, de lâcheté
teur, dit quÊil a dÊabord vu le film, puis sÊest pro- dans la vie. Chacun, lorsque la vague de terreur
curé la pièce et la nouvelle, et longtemps après lÊenvahit, cherche une ÂbonneÊ raison pour ne
sÊest mis à lÊadaptation. Sa version garde les per- pas être choisi et parvient même à trouver son
sonnages, lÊintrigue ÿ car elle est dÊune force remplaçant plus ÂapteÊ à être otage. Après des
inouie Ÿ mais refonde les dialogues et une par- heures de lavage de linge sale entre amis, Kautie de la dramaturgie. ÿ JÊai souhaité garder bach leur annonce quÊil ne veut plus personne
lÊempreinte très forte des années quarante car ÿ vous êtes tous libres Ÿ leur dit-il, puisque lÊasle thème, lui, est universel Ÿ. Excellente idée, sassin sÊest dénoncé, il semble que ce soit lÊun
puisque 3 Molières ont récompensé la pièce : de leurs amis, Max, qui est juif.
le Molière de lÊadaptation, le Molière de la mise La tension va crescendo pour retomber dans les
en scène et le Molière du spectacle de théâtre derniers moments de la pièce par la décision
privé.
cynique de Kaubach, qui après cette épreuve,
Ce repas des fauves se passe en France pendant leur donne la liberté, une liberté qui devrait être
la seconde guerre mondiale en 1942 et pose la amère. Vont-ils pouvoir rester amis ?
question de la responsabilité, de la réaction de Même si la mise en scène resitue bien lÊintrigue
chacun dans une situation extrême- ici lÊoccu- en 1942, le spectateur ne peut sÊempêcher de
pation- vis-à-vis de lÊennemi et de son prochain. la transposer dans une dimension plus univerDans cette sorte de huis clos, chacun se révèle selle et atemporelle. Aurions-nous le courage
à lui-même et aux autres. Les 7 personnages dÊaffronter la mort immédiate pour sauver la
ont dans lÊensemble une attitude veule même vie de nos amis ? Devant lÊennemi serions-nous
Serge
BAGDASSARIAN
Excellent Sganarelle
dans Dom Juan
Photo Brigitte Enguérand
(Dom Juan et Sganarelle)
Ecrite en 1665, DOM JUAN
diffère des autres pièces
de Molière.
La troupe de la Comédie
Française la présente au
Théâtre de lÊEphémère
dans une mise en scène
de Jean-Pierre Vincent.
Un Dom Juan juvénile –
ce qui est assez rare pour
le signaler – interprété
avec légèreté par Loic
Corbery, virevolte dÊune
femme à lÊautre, séduit
comme il respire, inconscient du malheur quÊil
Alakyaz . Octobre 2012
sème et ne craint ni Dieu, ni diable. Sganarelle
(Serge Bagdassarian) gesticule, interroge, fait
force apartés et mimiques, approuve lâchement son maître en sa présence, tout en lui
suggérant de temps en temps de changer, de
reprendre ses esprits, mais en vain.
Sganarelle porte le comique de la pièce et excellent ambassadeur, il fait beaucoup rire le
public.
Tous les acteurs sont merveilleux, mais la salle
du Théâtre de lÊEphémère nuit à ceux qui nÊont
pas le verbe haut, dommage ! La scène de badinage avec les paysannes fonctionne et la représentation toujours problématique du
Commandeur est réussie.
Cependant le décor minimal, évidé, laisse un
sentiment de perte, de manque très désagréable.
A la fin, Jean-Pierre Vincent a pris le parti de
sauver Dom Juan, vu ici la jeunesse du personnage, on peut le comprendre, même si Elvire
(Suliane Brahim) est extrêmement crédible et
touchante dans le rôle dÊune femme amoureuse bafouée qui crie sa détresse.
Une représentation surprenante à voir.
A.T. MAVIAN
4
héros, traitres ou silencieux et passifs ? On ne
peut sÊempêcher de penser à Manouchian et à
ses camarades. Ici, pas de héros, des gens ordinaires prêts à toutes sortes de bassesses pour
sauver leur peau.
Les acteurs sont exceptionnels, ils jouent tous
juste. André (Pascal Casanova) qui fait
commerce de tout bois, a le rôle de lÊabject,
Françoise (Stéphanie Hédin) celui de la veuve
militante généreuse, le commandant Kaubach
(Pierrejean Pagès) celui, caricatural, de lÊautorité
nazie, mais à côté de ces trois rôles imposants,
chacun interprète son rôle à la perfection.
Les décors de Camille Duchemin et les réalisations graphiques de Cyril Drouin créent lÊambiance des années de guerre et pourvoient à la
difficulté des changements de lieux et du marquage du temps.
Le public réagit à chaque réplique et rit aux sarcasmes du commandant et aux remarques
acerbes que les sept personnages échangent.
Les moments tragiques sont heureusement
suivis de ces instants de répit.
Allez vite au Théâtre Michel.*
A.T. MAVIAN
*38 rue des Mathurins 75008 Paris
Location 01.42.65.35.02
VAHE KATCHA
Ecrivain, scénariste, journaliste, Vahé Karnik
Khatchadourian né à Damas en 1928, est mort à
Paris en 2003. Il a vécu au Liban jusquÊà ses 17
ans puis est arrivé en France où il a suivi des
études de cinéma et de mise en scène à lÊIDHEC.
Il a reçu en 1962 le Prix PELMAN
pour deux reportages Pas de pitié pour les aveugles et Les cancéreux
Gallimard a publié son premier roman Les mégots du dimanche en 1948, ensuite son ouvrage
fiil pour flil a été adapté au cinéma par André
Cayatte.
Prolifique Vahé Katcha a écrit plus de vingt romans, deux pièces de théâtre Le repas des
fauves (1960) et La farce (1963) mise en scène
par J.J. Aslanian en 1963 au Théâtre Plaisance
plus 15 scénarios de films.
Il a écrit aussi pour la MGM et a été le scénariste
des films dÊHenri Verneuil LE CASSE et MAYRIG.
Vahé Katcha a toujours gardé des liens solides
avec la communauté arménienne. Son roman,
connu de tous les Arméniens, UN POIGNARD
DANS CE JARDIN (1981) est le récit romanesque
certes mais historique dÊune famille arménienne
entre 1884 et 1915 en Turquie et en particulier
à Istanbul. Emouvant et digne, le roman se termine par ÿ Car dans la main de chaque Arménien saigne une cicatrice Ÿ.