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ALAKYAZ MENSUEL DES CULTURES ARMÉNIENNES - N° 1 - OCTOBRE 2012 Arménie entre ville et campagne P. 2 Lettre AU LECTEUR Les faucheurs Région de Lori, sur le plateau de Gochavank. Photo Anahid Samikyan Hayk Melikyan la passion du piano P. 2 P. 3 Manifestations culturelles P. 4 La page Théâtrale Ami lecteur, A CHKHAR a cessé de paraître. Avec lui s’éteint l’un des représentants de la presse arménienne de diaspora et le lien tissé entre le journal et ses lecteurs. Le numéro 1 d’ALAKYAZ* vient vous informer en ligne. Son objectif est de vous donner envie de voir, d’entendre et de découvrir différents aspects de la culture arménienne en Arménie et en diaspora. Dans un premier temps ALAKYAZ sera chez vous le 15 de chaque mois, il concernera l’art, les livres récemment parus ou réédités, les expositions, concerts, films, pièces de théâtre, en rapport direct ou indirect avec la culture arménienne. ALAKYAZ vous signalera aussi les principales manifestations du mois. Nous espérons que ce journal en ligne suscitera votre intérêt et que vous serez nombreux à nous soutenir, à nous encourager. Lisez-le, faites-le lire, propagez-le auprès de vos proches sous forme imprimée si nécessaire. BONNE LECTURE ! L’équipe de rédaction : M. HALADJIAN, A.T. MAVIAN, A. SAMIKYAN. *ALAKYAZ est le nom d’une bourgade rurale située non loin de la plus haute montagne d’Arménie l’Arakatz, elle est aujourd’hui célèbre pour un plat LE KHASH qu’on vient déguster. Mais notre choix provient surtout de la mélodie de KOMITAS, qui fait partie du patrimoine arménien. Notre ami Alexandre Siranossian développera pour vous l’histoire de cet air très connu. Photo Brigitte Enguérand (Dom Juan et Sganarelle) ● Serge Bagdassarian dans Dom Juan ● Le Repas des Fauves dÊaprès lÊfluvre de Vahé Katcha Le mont Arakatz 1 ARMENIE ENTRE VILLE ET CAMPAGNE Après plusieurs randonnées pédestres en Arménie qui nous ont permis de nous approcher de la vie dans les campagnes, nous ne pouvons rester insensibles aux différences frappantes qui existent avec la vie urbaine, en particulier à Yerevan. DÊun côté, la ville résolument tournée vers la modernité et la société de consommation, où apparaissent les enseignes commerciales du monde occidental qui prennent ici des allures incongrues, de lÊautre, des villages qui conservent des modes de vie ancestraux, avec des paysans qui semblent sculptés dans les pierres de magnifiques sites montagneux. Comment ces deux mondes, si proches dans lÊespace géographique, peuvent-ils coexister et demeurer si éloignés lÊun de lÊautre dans la réalité quotidienne ? A Yerevan, marcher dans les rues est source dÊétonnement à chaque instant : les artères du centre rénové sont très animées, de nombreuses voitures imposantes y circulent, beaucoup de monde et des jeunes en particulier flânent dans les parcs et les jardins, le boulevard du Nord aligne ses immeubles neufs et offre ses terrasses de café aux passants, des hôtels somptueux jalonnent les parcours dans des perspectives de dépliants touristiques, les magasins affichent quantité de produits et de marques de luxe, lÊapparence semble occuper une grande place dans le quotidien des habitants. Pourtant, non loin de là, on trouve aussi des rues défoncées, des cours intérieures peu entretenues ou des immeubles laissés à lÊabandon, des petits étalages de vendeurs regroupés, lÊaffairement des gens ordinaires pour régler les préoccupations journalières. Tous les contrastes se retrouvent dans la circulation dense de la ville, pour les automobiles comme pour les autobus, les guimbardes côtoyant les modèles les plus sophistiqués. Plus lÊon sÊéloigne du centre, plus la vétusté des habitations saute aux yeux, les immeubles jamais finis et laissés en lÊétat subissent leur lente dégradation alors que de pompeuses villas imposent dans le paysage leur architecture voyante et dominatrice. En circulant dans les campagnes, dans la plupart des régions, nous sommes frappés par lÊaspect souvent délabré des maisons villageoises, quand elles ne sont pas abandonnées. Souvent âgés, les paysans semblent être là depuis la nuit des temps, portant sur lÊépaule une houe ou une faux qui laissent penser que les progrès techniques nÊont jamais pénétré dans ces zones rurales. Les prés sont fauchés à la main et les foins conservés dans des granges toutes de guingois. Quelquefois, un berger, jeune ou vieux conduit un troupeau le long dÊun sentier montagneux ; cÊest le village qui lui a confié la garde de toutes les bêtes. Une famille entière travaille pour la fabrication du fromage; la laiterie dÊun autre âge est installée dans les prairies où paissent vaches et brebis pendant lÊété. Quelques vieilles machines agricoles finissent de rouiller en bordure dÊune route, tandis que près des maisons, des briquettes de bouse et de torchis sèchent au soleil avant dÊêtre empilées en pyramides pour servir de combustible en hiver. Des jardins potagers bien entretenus, de minuscules vergers accrochés aux pentes de la montagne fournissent une bonne part de lÊalimentation de la famille. Malgré ces différences évidentes, entre lÊapparente richesse de la ville et la criante pauvreté des campagnes, dÊautres phénomènes moins visibles agissent de manière plus sourde dans les mutations que Alakyaz . Octobre 2012 connaît la société arménienne. Par exemple, nous pouvons nous demander ce que sont devenus tous les habitants de Yerevan qui ont été expropriés, parfois brutalement, lors de la construction du boulevard du Nord ; que sont devenues aussi les personnes âgées qui vendaient dans les rues de Yerevan quelques graines de tournesol afin de gagner quelques drams pour subsister et qui se sont vu interdire leur petit commerce ? Dans cette population urbaine qui peut laisser une impression dÊinsouciance et dÊoisiveté, quels sont ceux qui travaillent et à quelles conditions, et ceux qui nÊont pas dÊemploi ? Comment se fait-il que les campagnes dÊArménie connaissent maintenant un tel dénuement, alors que le pays était considéré comme lÊun des fleurons de lÊagriculture et de lÊindustrie agro-ali- mentaire du système soviétique ? Enfin, sans perspective dÊavenir dans le pays, un grand nombre dÊArméniens ne trouvent de solution que dans lÊémigration définitive ; il ne sÊagit plus dÊopposition entre deux modes de vie mais dÊune volonté commune de se reconstruire ailleurs. Quelles seront les conséquences de ce dépeuplement à plus ou moins long terme pour lÊArménie ? Sur ce thème, une exposition de photographies sera présentée du mardi 16 octobre au vendredi 9 novembre au centre dÊanimation de la Grange-auxBelles à Paris 10e, puis pendant la fête du livre de lÊUCFAF, au mois de novembre. Anahid Samikyan Hayk MELIKYAN la passion du piano Le pianiste Hayk Melikyan sÊest produit dans la capitale pour un récital le 22 septembre à la Scots Kirk consacré à la musique de notre temps. Secret et profond, néanmoins chaleureux, attentif aux autres, ce pianiste aime avec ardeur faire partager sa passion pour la musique et transmettre au public la beauté dense des fluvres quÊil choisit dÊinterpréter. Le musicien arménien est un familier de la capitale et de la France où il est invité régulièrement depuis 2006. Il est particulièrement sensible à la culture et à lÊart français, sa littérature, ses musées, ses artistes qui ont joué un rôle important dans la construction de sa personnalité. Il a participé au prestigieux Concours dÊOrléans où il a remporté une mention spéciale du Prix Samson François en 2008, il a été convié dans le cadre du festival de la Côte de Nacre en 2009 ainsi quÊau festival de Valmagne. Né à Yerevan dÊun père architecte amateur dÊopéras et dÊune mère géographe qui a encouragé sa vocation précoce, Hayk Melikyan a commencé à toucher son instrument avant même lÊâge de 6 ans. Très jeune, ses dons se manifestent, il compose et il improvise au gré de sa fantaisie et de lÊinspiration. Après des premiers cours de piano et de flûte, il entre au Conservatoire de Yerevan en classe de piano et suit lÊenseignement dÊAlexandre Gourguenov, un maître qui aura une influence déterminante sur sa formation. De brillantes études pianistiques et dÊhistoire de la musique achevées, son intérêt pour lÊécriture musicale lÊamène à sÊinscrire en classe de composition pour donner forme et contenu à ses intuitions ÿ pour être professionnel Ÿ, reconnaît-il. Son goût de la perfection, son exigence artistique trouvent à se développer au cours de différents master-classes, en particulier à Utrecht, en Hollande, où il élargit son répertoire et travaille avec acharnement lÊfluvre pour piano de Franz Liszt. De nombreuses récompenses, dont un deuxième prix attribué à lÊissue du Concours de musique contemporaine de Rome en 2000, seront comme autant de marques de reconnaissance de son immense talent. Des organisateurs de concerts lÊont ainsi programmé dans différents festivals qui lÊont conduit du Japon au Mexique où il a pu donner la mesure de ses innombrables possibilités dÊinterprète, une maîtrise technique éblouissante et un sens musical aigu, tant dans le répertoire classique que contemporain. La grande singularité de ce pianiste dÊexception est une curiosité permanente pour la musique de notre temps. ÿJÊaime lÊimagination contemporaine, le langage dÊaujourdÊhui mÊinterpelle, sa forme musicale et le toucher particulier quÊil exige sont un enjeu important pour lÊinterprète qui doit faire preuve dÊ un 2 engagement total pour donner vie à des partitions expérimentales Ÿ avoue le pianiste. Ainsi, il donne à écouter en Arménie des fluvres de Michel Karsky et de musiciens majeurs tels Pierre Boulez, Pascal Dusapin, Salvatore Sciarrino, György Ligeti, György Kurtag, John Cage, Samuel Barber, Charles Ives et surtout des créations importantes de compositeurs arméniens. LÊexcellence de ses choix et la qualité de son jeu ont fidélisé en Arménie même un public assidu, avide de découvertes. ÿ Je me donne un rôle : servir la musique contemporaine. Si complexe soit-elle, elle est universelle par lÊémotion quÊelle suscite à condition de se donner la peine dÊentrer dans ce monde musical Ÿ. Outre sa carrière de concertiste et de soliste de lÊOrchestre National Philharmonique dÊArménie, dÊaccompagnateur des chanteuses Varduhi Khachatryan et Anna Mayilyan dans des romances arméniennes, Hayk Melikyan poursuit son travail de composition. Il a écrit des pièces pour piano, pour orchestre, pour voix et ensembles instrumentaux ainsi que des transcriptions pour piano de plusieurs opéras. Parallèlement à ses nombreuses activités, il dispense des cours au Conservatoire de Yerevan où il fut lui-même étudiant. Il accompagne ses élèves dans leur parcours artistique, leur prodigue les conseils nourris de sa propre expérience et leur transmet avec générosité le sens de son engagement. Il a gravé plusieurs CD sous label arménien Digital Productions. En 2008, un premier enregistrement réunissait des fluvres de compositeurs contemporains dont Chostakovitch et Takémitsu, puis un second consacré à And the earth shall bear again de John Cage et une transcription de Petrouchka de Stravinsky, enfin un CD voué à la musique pour piano de compositeurs arméniens dont Arno Babadjanian, Harutiun Dellalian, Aram Khachatourian, Tigran Mansourian, Lazar Sarian. Les projets sont un moteur constant qui anime lÊénergie créative de Hayk Melikyan comme celui dÊinstaurer en Arménie un concours de musique contemporaine et de développer le Festival 1900 + dont il a été lÊinitiateur voici trois ans. Marguerite Haladjian MANIFESTATIONS CULTURELLES Paris Ile-de-France CONCERTS Jeudi 18 octobre – 20h30 – LÊorchestre de chambre La nouvelle Philharmonie de Hambourg – Les 4 saisons de Vivaldi ainsi que des fluvres de Mozart, Brahms, Dvorak et Komitas. Tigran Milaelyan directeur musical et premier violon, Edouard Tachalow violon solo. Cathédrale Ste-Croix des Arméniens, 13 rue du Perche, 75003 Paris. Vendredi 19 octobre – 20h30 – même programme – Eglise St-Germain des Prés –Place StGermain des Prés, 75006. Samedi 20 octobre – 20h30 – Eglise N.-D.de Versailles, 36 rue de la Paroisse, 78 Versailles. Dimanche 21 octobre à 17 h - Eglise N.-D. de Chantilly – 13 rue du Connétable, 60 Chantilly. Locations Fnac Virgin, Carrefour ou sur place 1h avant le concert. Place 20€ et 15 € . Vendredi 19 octobre – 20h30 PAPIERS DÊARMENIE – Péniche ANAKO – 12 €, TR 8 €. Dimanche 21 octobre – 17h - Nouveaux talents Eva Berberian chant, Shaké Mouradian chant et Raffi the blues Kid. Péniche Anako - 12 € TR 8 € . Dimanche 21 octobre – 15 h précises – Récital pour deux pianos – LYDIE BARKEV, CLAUDIO CHAIQUIN. fiuvres de Bach, Krebs, Reger, Arensky, Rachmaminov. Salle Cortot, 78 rue Cardinet, 75017 Paris, métro Malesherbes. 22 €, moins de 25 ans 12 €. Réservations s/répondeur 01.43.71.60.71, Fnac, Virgin. Dimanche 28 octobre – 17h – MASSIS chanteur et Chahan Dinanian violoncelle – Péniche Anako face au 61 quai de Seine – 75019 Paris – 12 € et TR 8 €. Vendredi 23 novembre – 20h30 – Chflur SIPANKOMITAS- Eglise Saint Eustache – Les Halles – 75001 Paris – Oeuvres de Komitas, Ganatchian Yerganian, Zakarian, Haroutounian, Aprikian. Direction H. SARKISSIAN, direction artistique Garbis APRIKIAN. DINER DANSANT ● Samedi 27 octobre – 21h – avec Berdj Naccachian- PACI, 25 avenue Victor Cresson- 92130 Issy-les-Moulineaux - Rés. 06.12.75.05.31 et 06.64.46.15.93. ANNIVERSAIRE ● 92e anniversaire de la ville-martyre de HADJIN. Dimanche 21 octobre messe de requiem à la cathédrale arménienne apostolique de Paris 15 rue Jean Goujon, à partir de 10h30. Banquet traditionnel au IANÊs club, 5 avenue de Reille 75014 Paris à partir de 13 h, apéritif, présentation dédicace de ÿHADJN si on tÊoublieŸ de Mme H. GRKACHARIAN, puis repas 35€. Réservations AU 01.45.36.95.56 avant le 18 octobre.. EXPOSITIONS DU 11 octobre au 22 décembre – ZEBRAS pho- tos de Francis Giacobetti – Galerie Matignon, 18 avenue Matignon, 75008 Paris. Du Lundi au Samedi de 10h à 13h et 14h30 à 19h. Du mercredi 12 octobre au vendredi 9 novembre. Photos dÊAnahid Samikyan, Arménie, ville et campagne : le départ est-il une nécessité ? Vernissage mercredi 17 octobre de 18h30 à 20h30. Centre dÊanimations Grange aux Belles, 6 rue Boy Zelensky, 75010 Paris, métro Colonel Fabien. Tél 01.42.03.47.65. Du 26 octobre au 30 novembre : Le livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora. Bibliothèque Mazarine, 23 quai de Conti, 75006 Paris, du Lundi au Vendredi 10h-18h. (V colloque du 26+.10). ● Dans le cadre de la fête du livre de lÊUCFAF Du 22 au 25 novembre de 11h à 18 heures exposition des photographies dÊAnahid Samikyan Arménie, ville et campagne, au centre UCFAF, 6 cité du Wauxhall – 75010 Paris. Vernissage le 22 novembre de 18h30 à 20h. Du 18 au 21 octobre Pastels et dessins dÊITVAN KEBADIAN –de 16 h à 20h -26 rue Charles Baudelaire – 75012 Paris, métro Ledru-Rollin. Vernissage 18 octobre de 18 à 22 h. CONFERENCES ● 26 octobre toute la journée COLLOQUE sur le livre arménien - BULAC (Bibliothèque Universitaire de Langues et Civilisations.) Bibliothèque Mazarine, 23 quai de Conti 75006, Tél. 01.44.41.44.66. ● Dans le cadre de la fête du livre de lÊUCFAF Jeudi 22 novembre – 20h30- LÊArménie du levant 11e au 14e siècle. Claude Mutafian présente et commente son dernier livre avec diaporama. UCFAF Paris, 6 Cité du wauxhall 75010 Paris. ● Samedi 24 novembre-16h30- Les secrets de Yacob, le premier imprimemur arménien (15121513 par Jean-Pierre Mahé. UCFAF 75010. Dimanche 25 novembre – 16h - La communauté arménienne dÊIstanbul de 1920 à nos jours par J.-V. Sirapian (en partenariat avec lÊInstitut Tchobanian). REPAS ● REPAS AMICAL UCFAF DE FIN DÊANNEE EN CLO- TURE DE SA Xe FETE DU LIVRE. Samedi 1er Décembre – 12h30 – En présence de M. Henri Cuny, ancien ambassadeur de France en Arménie et de Monsieur J.-Pierre Mahé, Membre de lÊInstitut de France – YANÊS CLUB – 5 avenue Reille – 75014 Métro Glacière, PAF 40€. Réservations : Tante Suzanne 01.39.90.66.28 ou 06.60.10.21.88. Lyon Rhône-Alpes CONCERTS ● Vendredi 26 octobre – NAREGATSI ensemble traditionnel de Yerevan – basilique Saint-Martin dÊAinay – Place dÊAinay 69002 Lyon - 15€. EXPOSITIONS ● Du 11/10/2012 au 27/01/2013 – PRIMO LEVI – De la survie à lÊoeuvre. Exposition produite par la Fondation Auschwitz de Bruxelles – Centre du patrimoine arménien –14 rue Léon Gallet – 26 Valence. 3 CINEMA ● SOIREE CINEMA EN HOMMAGE A MISSAK MANOUCHIAN, Vendredi 19 octobre à 19 h 30 – Missak Manouchian une esquisse de portrait, film documentaire de Michel IONASCU, suivi dÊun débat avec le réalisateur, présenté par la Mairie de Vaulx en Velin, lÊUCFAF et la MCA de Décines. Cinéma Les Amphis, 12 rue Pierre Cot, 69120 Vaulx-en-Velin. Marseille Paca DANSE et MUSIQUE. ● Samedi 20 octobre – 20h – Soirée TANGO avec la Compagnie carrément Tango – Conférence dansante et cours dÊinitiation, cocktail dînatoire. 15€ non-adhérents, 12€ adhérents. Réservations JAF 04.91.80.28.20. ● Dimanche 9 décembre – 16h – ARARAT MON AMOUR – Dôme de Marseille – locations JAF 04.91.80.28.20, 47 avenue de Toulon 13006 Marseille et réseau FNAC. REPAS ● Tous les premiers mercredis du mois LA TABLE DE BEA à la JAF MARSEILLE - 47 avenue de Toulon – 13006 Marseille – repas 15€ tout compris. Rés. 04.91.80.28.20. COURS ● A TOULON avec lÊAbrisÊs club, cours dÊArménien le mercredi de 17h15 à 19h15, dÊOctobre à fin Mai, professeur Madame Arpiné Sargsyan 06.52.39.65.78. Collège PEIRESC, Boulevard de Strasbourg, 83000 Toulon. ● A MARSEILLE, rentrée des écoles de danse de la JAF, musique et langue arménienne Octobre 2012. Infos : 04.91.80.28.20. PARUTIONS ● LA COMMUNAUTÉ ARMÉNIENNE DÊISTAMBUL des années 1920 à nos jours, de Rouben Melkonian aux Editions SIGEST. www.sigest.net ARMENIE. LA CROIX ET LA BANNI˚RE de Denis Donikian aux Editions SIGEST. ● ROUMI et SALOME – ÿune improbable histoire dÊamourŸ de Georges Nourian. ALAKYAZ N° 1 - OCTOBRE 2012 MENSUEL DES CULTURES ARMÉNIENNE Collectif de Rédaction : M. Haladjian - Alice T.-Mavian A. Samikyan - A. Siranossian Réalisation : Jean-Pierre Mirdjanian Tous droits de reproduction réservés. Alakyaz . Octobre 2012 LE REPAS DES FAUVES Théâtre si leur veulerie atteint des degrés divers. Mais quÊaurions-nous fait à leur place ? Aurions-nous ÂfricotéÊ avec lÊennemi pour ne pas mourir ? Aurions-nous menti, vendu nos amis, dÊaprès lÊfluvre de Vahé KATCHA vendu nos ennemis, vendu notre femme, notre mari, soudoyé, payé, Après une saison à Paris, une tournée de sep- perdu notre honneur par peur de la mort? Autembre 2011 à juin 2012 en province, la pièce rions-nous été patriotes jusquÊau bout et préLE REPAS DES FAUVES est rejouée à Paris, au féré périr plutôt que dÊenfiler le manteau du théâtre Michel, adaptée de lÊfluvre du même collabo? Difficile de répondre, en temps de paix. nom de Vahé Katcha dont chacun connaît le Sophie fête son anniversaire avec quelques roman UN POIGNARD DANS CE JARDIN. amis, deux officiers nazis sont abattus dans la Vahé Katcha avait dÊabord écrit une nouvelle LE rue, devant chez elle, le commandant nazi KauREPAS DES FAUVES, puis en 1960 en avait fait bach exige alors deux otages dans chaque apune pièce de théâtre, origine du scénario du partement de lÊimmeuble, otages qui doivent film de Christian-Jaque (1964) avec Antonella se désigner. Pendant quelques heures cette siLualdi, France Anglade, Francis Blanche et tuation cruelle sert de révélateur et met à jour Claude Rich. AujourdÊhui, Julien Sibre, à la fois les liens, les sentiments des personnages entre adaptateur, metteur en scène de la pièce et ac- eux et leur capacité dÊhypocrisie, de lâcheté teur, dit quÊil a dÊabord vu le film, puis sÊest pro- dans la vie. Chacun, lorsque la vague de terreur curé la pièce et la nouvelle, et longtemps après lÊenvahit, cherche une ÂbonneÊ raison pour ne sÊest mis à lÊadaptation. Sa version garde les per- pas être choisi et parvient même à trouver son sonnages, lÊintrigue ÿ car elle est dÊune force remplaçant plus ÂapteÊ à être otage. Après des inouie Ÿ mais refonde les dialogues et une par- heures de lavage de linge sale entre amis, Kautie de la dramaturgie. ÿ JÊai souhaité garder bach leur annonce quÊil ne veut plus personne lÊempreinte très forte des années quarante car ÿ vous êtes tous libres Ÿ leur dit-il, puisque lÊasle thème, lui, est universel Ÿ. Excellente idée, sassin sÊest dénoncé, il semble que ce soit lÊun puisque 3 Molières ont récompensé la pièce : de leurs amis, Max, qui est juif. le Molière de lÊadaptation, le Molière de la mise La tension va crescendo pour retomber dans les en scène et le Molière du spectacle de théâtre derniers moments de la pièce par la décision privé. cynique de Kaubach, qui après cette épreuve, Ce repas des fauves se passe en France pendant leur donne la liberté, une liberté qui devrait être la seconde guerre mondiale en 1942 et pose la amère. Vont-ils pouvoir rester amis ? question de la responsabilité, de la réaction de Même si la mise en scène resitue bien lÊintrigue chacun dans une situation extrême- ici lÊoccu- en 1942, le spectateur ne peut sÊempêcher de pation- vis-à-vis de lÊennemi et de son prochain. la transposer dans une dimension plus univerDans cette sorte de huis clos, chacun se révèle selle et atemporelle. Aurions-nous le courage à lui-même et aux autres. Les 7 personnages dÊaffronter la mort immédiate pour sauver la ont dans lÊensemble une attitude veule même vie de nos amis ? Devant lÊennemi serions-nous Serge BAGDASSARIAN Excellent Sganarelle dans Dom Juan Photo Brigitte Enguérand (Dom Juan et Sganarelle) Ecrite en 1665, DOM JUAN diffère des autres pièces de Molière. La troupe de la Comédie Française la présente au Théâtre de lÊEphémère dans une mise en scène de Jean-Pierre Vincent. Un Dom Juan juvénile – ce qui est assez rare pour le signaler – interprété avec légèreté par Loic Corbery, virevolte dÊune femme à lÊautre, séduit comme il respire, inconscient du malheur quÊil Alakyaz . Octobre 2012 sème et ne craint ni Dieu, ni diable. Sganarelle (Serge Bagdassarian) gesticule, interroge, fait force apartés et mimiques, approuve lâchement son maître en sa présence, tout en lui suggérant de temps en temps de changer, de reprendre ses esprits, mais en vain. Sganarelle porte le comique de la pièce et excellent ambassadeur, il fait beaucoup rire le public. Tous les acteurs sont merveilleux, mais la salle du Théâtre de lÊEphémère nuit à ceux qui nÊont pas le verbe haut, dommage ! La scène de badinage avec les paysannes fonctionne et la représentation toujours problématique du Commandeur est réussie. Cependant le décor minimal, évidé, laisse un sentiment de perte, de manque très désagréable. A la fin, Jean-Pierre Vincent a pris le parti de sauver Dom Juan, vu ici la jeunesse du personnage, on peut le comprendre, même si Elvire (Suliane Brahim) est extrêmement crédible et touchante dans le rôle dÊune femme amoureuse bafouée qui crie sa détresse. Une représentation surprenante à voir. A.T. MAVIAN 4 héros, traitres ou silencieux et passifs ? On ne peut sÊempêcher de penser à Manouchian et à ses camarades. Ici, pas de héros, des gens ordinaires prêts à toutes sortes de bassesses pour sauver leur peau. Les acteurs sont exceptionnels, ils jouent tous juste. André (Pascal Casanova) qui fait commerce de tout bois, a le rôle de lÊabject, Françoise (Stéphanie Hédin) celui de la veuve militante généreuse, le commandant Kaubach (Pierrejean Pagès) celui, caricatural, de lÊautorité nazie, mais à côté de ces trois rôles imposants, chacun interprète son rôle à la perfection. Les décors de Camille Duchemin et les réalisations graphiques de Cyril Drouin créent lÊambiance des années de guerre et pourvoient à la difficulté des changements de lieux et du marquage du temps. Le public réagit à chaque réplique et rit aux sarcasmes du commandant et aux remarques acerbes que les sept personnages échangent. Les moments tragiques sont heureusement suivis de ces instants de répit. Allez vite au Théâtre Michel.* A.T. MAVIAN *38 rue des Mathurins 75008 Paris Location 01.42.65.35.02 VAHE KATCHA Ecrivain, scénariste, journaliste, Vahé Karnik Khatchadourian né à Damas en 1928, est mort à Paris en 2003. Il a vécu au Liban jusquÊà ses 17 ans puis est arrivé en France où il a suivi des études de cinéma et de mise en scène à lÊIDHEC. Il a reçu en 1962 le Prix PELMAN pour deux reportages Pas de pitié pour les aveugles et Les cancéreux Gallimard a publié son premier roman Les mégots du dimanche en 1948, ensuite son ouvrage fiil pour flil a été adapté au cinéma par André Cayatte. Prolifique Vahé Katcha a écrit plus de vingt romans, deux pièces de théâtre Le repas des fauves (1960) et La farce (1963) mise en scène par J.J. Aslanian en 1963 au Théâtre Plaisance plus 15 scénarios de films. Il a écrit aussi pour la MGM et a été le scénariste des films dÊHenri Verneuil LE CASSE et MAYRIG. Vahé Katcha a toujours gardé des liens solides avec la communauté arménienne. Son roman, connu de tous les Arméniens, UN POIGNARD DANS CE JARDIN (1981) est le récit romanesque certes mais historique dÊune famille arménienne entre 1884 et 1915 en Turquie et en particulier à Istanbul. Emouvant et digne, le roman se termine par ÿ Car dans la main de chaque Arménien saigne une cicatrice Ÿ.