1 récapitulatif des participants de la délégation de nanterre à l

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1 récapitulatif des participants de la délégation de nanterre à l
RÉCAPITULATIF DES PARTICIPANTS DE LA DÉLÉGATION DE NANTERRE À
L’UNIVERSITÉ D’ÉTÉ À MINSK, JUIN 2012
:
« HARMONISATION DES SYSTÈMES JURIDIQUES NATIONAUX ET INTÉGRATION
RÉGIONALE : ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES
RÉCAPITULATIF DES PARTICIPATIONS PAR STATUTS
I) Professeurs
-
M. Éric MILLARD
-
M. Otmar SEUL
II) Maîtres de conférences
-
Mlle Camille VIENNOT
-
M. Philippe GUTTINGER
-
M. Arnaud SÉE
-
M. Manuel TIRARD
III) Docteur(e)s
-
Mlle Marjolaine ROCCATI
-
M. Vincent ORIF
IV) Doctorant(e)s
-
Mlle Céline CHASSANG
-
M. Romuald Di NOTO
-
M. Carlos GONZALES-PALACIOS
-
M. David LARBRE
1
»
RÉCAPITULATIF DES PARTICIPATIONS PAR THÈMES
THÈME 1 / THEMA 1 : Interaction entre les systèmes nationaux de droit : aspects généraux /
Entwicklung der steuerrechtlichen und wirtschaftsbeziehungen in Bedingungen der
Integrationsvereinen.
− (1) M. Éric MILLARD (Professeur / Professor) : « Les rapports entre systèmes juridiques
nationaux de droit : questions théoriques et méthodologiques » / „Das Verhältnis zwischen
nationalen Rechtssystemen : theoretische und methodologische Fragen“.
− (2) M. David LARBRE (Doctorant / Doktorant) : « Le dialogue des juges au cœur de
l’interaction des systèmes nationaux de droit : entre intégration et protection des droits
fondamentaux » / „Der Richterdialog im Zentrum der Wechselwirkung der nationalen
Rechtssysteme: Zwischen Integration und Schutz der Grundrechte“.
(1) « Les rapports entre systèmes nationaux de droit : questions théoriques et méthodologiques »,
par Éric MILLARD, Professeur à l’Université Paris Ouest - Nanterre
La réflexion en théorie générale du droit sur les rapports de systèmes, et particulièrement les
rapports de systèmes juridiques nationaux non impliqués dans une construction supranationale
partagée, est renouvelée et particulièrement féconde. Au-delà des approches classiques et toujours
utiles que proposent le droit international public et le droit international privé, et à côté des
éclairages que la science politique ou l’histoire proposent, cette question renvoie immédiatement à
la conception même des systèmes juridiques nationaux, et aux conditions de possibilité d’une
pensée juridique entre systèmes. Plusieurs pistes sont possibles, qui vont de l’imperméabilité
structurelle avec une stratégie d’incorporation (théorie de la relevance notamment) à celle de la
dissolution de la notion même de système (et de son corolaire, la souveraineté étatique). La
présentation posera les cadres théoriques de ces réflexions, en soulignant leurs difficultés
pragmatiques, et leur signification politique.
2
„Das Verhältnis zwischen nationalen Rechtssystemen : theoretische und methodologische Fragen“,
Eric MILLARD, Professor an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Die Reflektion der Beziehungen der Systeme in der allgemeinen Rechtstheorie,
insbesondere das Verhältnis nationaler Rechtssysteme, die nicht in einem gemeinsamen
überstaatlichen Gebilde vereint sind, ist wiederholt und besonders ergebnisreich. Über die
klassischen und stets nützlichen Herangehensweisen, wie sie das Völkerrecht oder das
Internationale Privatrecht kennt hinaus, und neben den Erkenntnissen, die die Politik- oder die
Geschichtswissenschaften bereitstellen, verweist diese Frage unmittelbar zur Konzeption der
nationalen Rechtssysteme an sich und zur Bedingung einer möglichen juristischen Denkweise
zwischen den Systemen. Hierbei sind mehrere Wege möglich, die von der strukturellen
Undurchlässigkeit mit einem Inkorporationskonzept (namentlich der Relevanztheorie) bis hin zur
Auflösung des Systems selbst (und als logische Folge der staatlichen Souveränität) reichen. Der
Vortrag wird die theoretischen Rahmen dieser Überlegungen darlegen und dabei die pragmatischen
Schwierigkeiten und deren politischen Bedeutung unterstreichen.
(2) « Le dialogue des juges au coeur de l’interaction des systèmes nationaux de droit : entre
intégration et protection des droits fondamentaux »,
par David LARBRE, Doctorant à l’Université Paris Ouest - Nanterre
Le dialogue des juges est une expression forgée par deux commissaires du gouvernement
émérites : Mme Nicole Questiaux et M. Bruno Genevois. La première fut à l’origine de la théorie de
l’acte clair, alors que le second s’est notamment signalé par ses célèbres conclusions sur l’arrêt
Cohn-Bendit dans lesquelles il estimait « qu’à l’échelle de la Communauté européenne, il ne doit y
avoir ni « gouvernement des juges » ni « guerre des juges », seulement le dialogue. Le VicePrésident Jean-Marc Sauvé reconnaissait lui-même que « dans un monde ouvert, le dialogue des
juges n’est plus décoratif ou accessoire ; il est devenu une impérieuse nécessité ». En effet, il s’agit
de faire face à la pluralité des juges et l’interpénétration des normes dont ils ont en charge
l’application.
N’en déplaise aux sceptiques, le premier modèle significatif d’intégration régionale fondée
sur une convention respectant la souveraineté de ses membres s’est construit autour de
l’approfondissement des droits fondamentaux – la CESDHLF. De même pouvons-nous affirmer que
l’objectif économique pour lequel a été forgée l’Union européenne – l’ancienne CEE – a peu à peu
fait place à la volonté d’approfondir les droits fondamentaux. Dans ces deux cas, il est patent que le
3
juge a joué un rôle décisif par une interprétation téléologique – finaliste – pour ne pas dire hardie
des textes. Ce mouvement initié il y a plus d’une trentaine d’années obéit à différentes logiques qui
sont autant verticales qu’horizontales. Verticale par l’autorité des arrêts de la CEDH de la CJUE.
Horizontale, car il ne faut pas sous-estimer la volonté des juges nationaux de faire converger leur
jurisprudence au-delà de la simple application de leur droit respectif.
De fait, si l’interaction des systèmes nationaux, conséquence de l’existence d’un ordre
juridique intégré, est le fruit d’une volonté politique de faire émerger un nouveau système de valeur,
le dialogue des juges apparaît comme son garant.
Cette communication vise donc à montrer comment ce dialogue a permis à la fois
l’intégration (I) et la protection des droits fondamentaux, favorisant ainsi l’approfondissement de
l’État de droit (II).
„Der Richterdialog im Zentrum der Wechselwirkung der nationalen Rechtssysteme: Zwischen
Integration und Schutz der Grundrechte“,
David LARBRE, Doktorant an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Der
Richterdialog
ist
ein
von
zwei
emeritierten
Verwaltungsrichtern
als
Entscheidungsvorbereitungsrichter („commissaires du gouvernement“) geprägter Ausdruck: Frau
Nicole Questiaux und Herr Bruno Genevois. Die erste begründete die Acte-clair-Theorie, während
letzterer vor allem durch seine berühmten Schlussanträge im Fall Cohn-Bendit, in dem er die
Ansicht vertreten hat, „dass es auf europäischer Ebene weder eine „Richterregierung“ noch einen
„Richterkrieg“ geben darf, sondern nur den Dialog“, auf sich aufmerksam gemacht hat. Der
stellvertretende Vorsitzende Jean-Marc Sauvé hat anerkannt, dass „der Richterdialog in einer
aufgeschlossenen Welt nicht mehr dekorativ oder nebensächlich ist; er ist zu einer zwingenden
Notwendigkeit geworden“. Man muss sich in der Tat der Vielzahl von Richtern und der Auslegung
der Normen, die sie anzuwenden verpflichtet sind, stellen.
Ob es den Skeptiker gefällt oder nicht, das erste bedeutsame Model regionaler Integration,
das auf eine Konvention, die die Souveränität ihrer Mitglieder respektiert, zurück geht, wurde im
Rahmen der Stärkung der Grundfreiheiten geschaffen – die EMRK. Ebenso können wir bestätigen,
dass der wirtschaftliche Zweck, zu dem die Europäische Union – die ehemalige EWG - gegründet
wurde, nach und nach Raum für den Willen die Grundfreiheiten zu stärken geschaffen hat. In diesen
beiden Fällen hat der Richter, durch teleologische – ergebnisorientierte – um nicht zu sagen kühne
Auslegung des Wortlauts, offenkundig eine entscheidende Rolle gespielt. Diese vor über 30 Jahren
initiierte Bewegung folgt einer anderen Logik, die so vertikal wie auch horizontal ist. Vertikal,
durch die Autorität der Rechtsprechung des EGMR und des EuGH. Horizontal, da die Bereitschaft
4
der nationalen Richter, ihre Rechtsprechungen über die einfache Anwendung ihres jeweiligen
Rechts hinaus konvergieren zu lassen, nicht zu unterschätzen ist.
Wenn die Wechselwirkung der nationalen Systeme, als Konsequenz einer integrierten
Rechtsordnung, die Früchte eines politischen Willens ein neues Wertesystem entstehen zu lassen
sind, erscheint der Dialog unter den Richtern faktisch als sein Garant.
Dieser Beitrag zielt somit darauf ab aufzuzeigen, wie dieser Dialog gleichzeitig die
Integrierung (I) und den Schutz der Grundfreiheiten erlaubt und auf diese Weise den Rechtsstaat
gefördert hat (II).
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THÈME 2 / THEMA 2 : Harmonisation et unification du droit pénal dans une Europe moderne /
Harmonisierung und Unifikation des Strafgesetzgebung in moderne Europa.
− (1) Mlle Camille VIENNOT (Maître de conférences / Dozentin) : « L’influence de la
jurisprudence européenne sur les réformes de la procédure pénale » / „Der Einfluss der
europäischen Rechtsprechung auf die Reformen des Strafverfahrens“.
− (2) Mlle Céline CHASSANG (Doctorante / Doktorantin) : « La ‘directive Retour’ et le droit
pénal
des
étrangers
:
‘Rückführungsrichtlinie ’ und
un
das
exemple
d’harmonisation
Ausländerstrafrecht:
complexe »
Beispiel
einer
/
„Die
komplexen
Harmonisierung“.
(1) « L’influence de la jurisprudence européenne sur les réformes de la procédure pénale »,
par Camille VIENNOT, Maître de conférences à l’Université Paris Ouest - Nanterre
La jurisprudence de la Cour européenne est un vecteur puissant d’évolution des dispositions
juridiques internes. En France, la procédure pénale est soumise à de très fréquentes réformes. Or, on
observe qu’elles sont souvent pensées et orientées au regard de la jurisprudence européenne.
Les réformes procédurales peuvent d’abord adapter notre législation interne au droit
européen. A ce titre, on peut bien sûr évoquer la récente réforme française de la garde à vue qui a en
partie été rendue nécessaire par l’inadéquation des dispositions internes à la conception européenne
des droits de la défense et du droit de ne pas s’auto-incriminer. En effet, depuis les arrêts Salduz de
2008 et Danayan de 2009, rendus à l’encontre de la Turquie sur le fondement de l’article 6, il était
évident que la France se devait de modifier ses dispositions internes. De même, on peut mentionner
d’autres nombreux arrêts, rendus par exemple en matière d’écoutes téléphoniques (arrêts Kruslin et
Huvig de 1990) qui ont incité la France à modifier sa législation pénale. Enfin, certains arrêts
récents, rendus en matière pénitentiaire (arrêts Cocaign et Plathay contre France de novembre
2011), incitent à de nouvelles réformes, en particulier quant à l’exercice de recours contre le
placement en cellule disciplinaire.
L’influence du droit européen et de la jurisprudence européenne sur la procédure pénale
française est donc significative, mais il se peut également qu’elle bloque, à l’inverse, certaines
velléités de réforme. Ainsi, la suppression du juge d’instruction a par exemple été envisagée en
2009, mais cette réforme ne peut être réalisée telle qu’elle était envisagée – c’est-à-dire sans
modification du statut du parquet – au regard des exigences européennes. En effet, la Cour
6
européenne affirme que les membres du ministère public français ne disposent pas d’une
indépendance suffisante vis-à-vis de l’exécutif pour être qualifié de magistrat au sens de l’article
5§3 de la Convention. En conséquence, cette position compromet sérieusement la volonté de
supprimer le juge d’instruction sans conférer au parquetier un statut plus protecteur.
Autour d’exemples jurisprudentiels concrets, concernant la France mais aussi d’autres Etats
membres du Conseil de l’Europe, cette communication visera donc à mettre en lumière l’influence
de la jurisprudence européenne sur l’évolution de la procédure pénale.
„Der Einfluss der europäischen Rechtsprechung auf die Reformen des Strafverfahrens“,
Camille VIENNOT, Dozentin an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Die Rechtsprechung des europäischen Gerichtshofs ist ein starker Träger für Entwicklungen
innerstaatlicher Rechtsnormen. In Frankreich unterliegt das Strafverfahren sehr häufigen Reformen.
Es ist nun aber festzustellen, dass diese häufig im Sinne der europäischen Rechtsprechung gedacht
sind und sich an ihr orientieren.
Die prozessualen Reformen können zunächst unsere innerstaatliche Gesetzgebung an das
Europarecht anpassen. In diesem Sinne kann man natürlich die jüngste Polizeigewahrsamsreform
erwähnen, die zum Teil durch die Unvereinbarkeit der nationalen Bestimmungen mit der
europäischen Gestaltung des Rechts auf Verteidigung und des Rechts sich nicht selbst zu belasten,
notwendig wurde. In der Tat war es seit den Rechtsprechungen Salduz von 2008 und Danayan von
2009, die gegen die Türkei ergingen, offensichtlich, dass Frankreich seine innerstaatlichen
Regelungen ändern musste. Ebenso können eine Reihe anderer Rechtsprechungen, die z.B. im
Bereich der Telefonüberwachung (Fälle Kruslin und Huvig von 1990) ergangen sind, erwähnt
werden, die Frankreich dazu veranlasst haben seine Strafgesetzgebung zu ändern. Schließlich haben
neuere Rechtsprechungen (Fälle Cocaign und Plathay gegen Frankreich vom November 2011) neue
Reformen, insbesondere hinsichtlich der Rechtsmittel gegen die Anordnung des disziplinarischen
Einzelarrests, angeregt.
Der Einfluss des Europarechts und der europäischen Rechtsprechung auf das französische
Strafverfahren ist daher bedeutsam, aber im Gegensatz dazu kann er auch gewisse Reformvorhaben
blockieren. So wurde zum Beispiel die Abschaffung des Untersuchungsrichters 2009 ins Auge
gefasst, aber diese Reform kann nicht so wie geplant umgesetzt werden - d.h. ohne Änderungen der
Stellung der Staatsanwaltschaft – im Hinblick auf die europäischen Anforderungen. Der EuGH hat
in der Tat bestätigt, dass die Mitglieder der französischen Staatsanwaltschaft nicht über eine
ausreichende Unabhängigkeit gegenüber der Exekutiven verfügen um als Staatsanwälte im Sinne
von Artikel 5§3 der Konvention zu gelten. Diese Haltung setzt folglich ernsthaft die Absicht den
7
Untersuchungsrichter abzuschaffen, ohne den Staatsanwälten eine noch schützendere Stellung zu
verleihen, aufs Spiel.
Anhand dieser Beispiele aus der Rechtsprechung, die Frankreich, aber auch andere
Mitgliedsstaaten des Europarats betreffen, strebt dieser Beitrag auf den Einfluss der europäischen
Rechtsprechung auf die Entwicklung des Strafverfahrens aufmerksam zu machen.
(2) « La ‘directive Retour1‘ et le droit pénal des étrangers : un exemple d’harmonisation
complexe »,
par Céline CHASSANG, Doctorante à l’Université Paris Ouest - Nanterre
En droit pénal français des dispositions existent pour sanctionner pénalement les étrangers
se trouvant ou se maintenant irrégulièrement sur le territoire français. Ainsi en est-il de l’article L621-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) qui punit ce
comportement d’un an d’emprisonnement et de 3 750 Euros d’amende. Or, cet article relatif au droit
pénal des étrangers pose des difficultés au regard des dispositions de la directive Retour qui a pour
objectif l’établissement de « règles communes applicables au retour, à l’éloignement, à l’utilisation
de mesures coercitives, à la rétention et aux interdictions d’entrée2 ». En effet, dans un arrêt récent,
mais néanmoins célèbre, du 28 avril 2011, la Cour de Justice de l’Union européenne a estimé, en
l’espèce à propos du paragraphe 5 ter de l’article 14 du décret législatif italien n°286/1998, que la
directive s’opposait à « une règlementation d’un État membre (…) qui prévoit l’infliction d’une
peine d’emprisonnement à un ressortissant d’un pays tiers en séjour irrégulier pour le seul motif que
celui-ci demeure, en violation d’un ordre de quitter le territoire de cet État dans un délai déterminé,
sur ledit territoire sans motif justifié3 ».
Or, malgré cet arrêt, l’article L. 621-1 était maintenu en droit français, ce qui semblait
contraire au droit international et plus particulièrement à la directive Retour mettant ainsi en péril
l’efficacité du droit de l’Union européenne dans le rapprochement des législations nationales en
matière de droit pénal des étrangers. Face aux hésitations françaises, la Cour d’appel de Paris a saisi
la Cour de Justice de l’Union européenne d’une question préjudicielle lui demandant si la directive
Retour s’opposait au maintien de l’article L-621-1 du CESEDA. La Cour de Justice de l’Union
européenne y a répondu dans un arrêt du 6 décembre 20115 ; selon elle, l’article L-621-1 du
1 Directive 2008/115/CE du Parlement européen et du Conseil, du 16 décembre 2008, relative aux normes et procédures
communes applicables dans les États membres au retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier.
2
Considérant n° 20 de la Directive 2008/115/CE du Parlement européen et du Conseil, du 16 décembre 2008, relative
aux normes et procédures communes applicables dans les États membres au retour des ressortissants de pays tiers en
séjour irrégulier.
3
CJUE, première chambre, arrêt du 28 avril 2011, M. HASSEN EL DIDRI alias KARIM SOUFI, C-31-11, § 62.
8
CESEDA doit effectivement être réécrit pour se conformer au droit de l’Union européenne et
particulièrement aux exigences de la directive. En effet, selon la Cour, la directive Retour ne
s’oppose pas à la réglementation nationale prévue par l’article L-621-1 du CESEDA qui « qualifie
le séjour irrégulier d’un ressortissant d’un pays tiers de délit et prévoit (…) une peine
d’emprisonnement » mais s’oppose, par contre, à « l’infliction et l’exécution d’une peine
d’emprisonnement au cours de la procédure de retour prévue par la directive » ; cette peine prive, en
effet, la directive de tout effet utile en empêchant la réalisation de la procédure d’éloignement
prévue par celle-ci.
Ainsi, ces allers-retours entre les juridictions nationales et la Cour de Justice de l’Union
européenne, par l’intermédiaire du mécanisme de la question préjudicielle, montrent la complexité
de l’harmonisation des législations nationales au sein de l’Union européenne.
„Die ‘Rückführungsrichtlinie4 ’ und das Ausländerstrafrecht: Beispiel einer komplexen
Harmonisierung“,
Céline CHASSANG, Doktorantin an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Im französischen Strafrecht gibt es Regelungen um Ausländer, die sich illegal auf dem
französischen Hoheitsgebiet befinden oder aufhalten, zu bestrafen. So hält es sich mit dem Artikel
L-621-1 des französischen Gesetzes über die Einreise und den Aufenthalt von Ausländern und das
Asylrecht (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile [CESEDA]), laut dem ein
solches Verhalten mit einjährigem Freiheitsentzug und einer Geldbuße in Höhe von 3.750 Euro
bestraft wird. Dieser Artikel des Ausländerstrafrecht stellt nun aber Schwierigkeiten hinsichtlich der
Bestimmungen der Rückführungsrichtlinie, die eine Einführung „gemeinsamer Vorschriften zu
Fragen der Rückkehr, der Abschiebung, der Anwendung von Zwangsmaßnahmen, der Inhaftnahme
und der Einreiseverbote“5 zum Ziel hat, dar. In einer neuen, aber dennoch berühmten
Rechtsprechung vom 28. April 2011 hat der EuGH im vorliegenden Fall hinsichtlich im Bezug auf
Artikel 14 §5 des italienischen Gesetzesdekrets Nr. 286/1998 vertreten, dass die Richtlinie „einer
Regelung eines Mitgliedstaats (…) entgegensteht, die vorsieht, dass gegen einen illegal aufhältigen
Drittstaatsangehörigen allein deshalb eine Haftstrafe verhängt werden kann, weil er entgegen einer
Anordnung, das Hoheitsgebiet des betreffenden Mitgliedstaats innerhalb einer bestimmten Frist zu
4 RICHTLINIE 2008/115/EG DES EUROPÄISCHEN PARLAMENTS UND DES RATES vom 16. Dezember 2008
über gemeinsame Normen und Verfahren in den Mitgliedstaaten zur Rückführung illegal aufhältiger
Drittstaatsangehöriger.
5 20. Erwägungsgrund der RICHTLINIE 2008/115/EG DES EUROPÄISCHEN PARLAMENTS UND DES RATES
vom 16. Dezember 2008 über gemeinsame Normen und Verfahren in den Mitgliedstaaten zur Rückführung illegal
aufhältiger Drittstaatsangehöriger.
9
verlassen, ohne berechtigten Grund in dessen Hoheitsgebiet bleibt“6.
Trotz dieser Rechtsprechung wurde der Artikel L. 621-1 im französischen Recht
beibehalten, was unvereinbar mit dem internationalen Recht und insbesondere mit der
Rückführungsdirektive scheint und daher die Effizienz des Europarechts bei der Angleichung der
nationalen Gesetzgebungen im Bereich des Ausländerstrafrechts gefährdet. Angesichts der
zögernden Haltung Frankreichs hat das französische Berufungsgericht Paris (Cour d’appel de Paris)
in einem Vorabentscheidungsverfahren den
EuGH angerufen um zu klären, ob die
Rückführungsrichlinie der Beibehaltung des Artikels L-621-1 des CESEDA entgegensteht. Der
EuGH hat darauf in einer Entscheidung vom 6. Dezember 2011 geantwortet; laut dem Gericht muss
der Artikel L-621-1 des CESEDA tatsächlich umgeschrieben werden um im Einklang mit dem
Europarecht und insbesondere mit der Richtlinie zu sein. Laut dem Gerichtshof steht die
Rückführungrichtlinie nicht der nationalen Regelung des Artikels L-621-1 des CESEDA entgegen,
nach dem der „illegale Aufenthalt eines Drittstaatsangehörigen ein Vergehen ist und der eine
Freiheitsstrafe“vorsieht, sie ist jedoch mit der „Verhängung und Vollstreckung einer Freiheitsstrafe
im Zuge des Rückführungsverfahrens, welches die Richtlinie vorsieht“, unvereinbar; diese Strafe
beraubt der Richtlinie tatsächlich jeden effet utile indem sie die Durchführung des durch die
Richtlinie vorgesehenen Abschiebungsverfahrens verhindert.
Das Hin und Her zwischen den nationalen Gerichten und dem EuGH mittels der
Vorabentscheidungsverfahren zeigt somit die Komplexität der Harmonisierung der nationalen
Gesetzgebungen in der Europäischen Union auf.
6 EuGH, erste Kammer, 28. April 2011, M. HASSEN EL DIDRI alias KARIM SOUFI, C-31-11, § 62.
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THÈME 3 / THEMA 3 : La dimension sociale européenne et l’harmonisation du droit du travail /
Europaeische soziale Erstreckung und Harmonisation des Arbeitsrechts.
− (1) M. Otmar SEUL (Professeur / Professor) : « La participation des salariés aux décisions
de l’entreprise : moyennant la représentation syndicale ou les institutions représentatives
élues du personnel ? Vers un transfert des ‘modèles’ participatifs de l’Europe des Quinze
vers les nouveaux pays membres de l’Union européenne ? » / „Die Mitbestimmung der
Arbeitnehmer an Unternehmensentscheidungen : mittels der gewerkschaftlichen Vertretung
oder der vom Personal gewählten repräsentativen Institutionen? Hin zu einer Übertragung
der ‚Mittbestimmungsmodelle’ des Europa der Fünfzehn auf die neuen Mitgliedsstaaten der
Europäischen Union ?“
− (2) M. Vincent ORIF (Docteur / Dr. iur.) : « L’harmonisation progressive du droit des
relations individuelles de travail dans l’Union européenne » / „Die progressive
Harmonisierung des Individualarbeitsrechts in der Europäischen Union“.
(1) « La participation des salariés aux décisions dans l’entreprise : moyennant la représentation
syndicale ou les institutions représentatives élues du personnel ? Vers un transfert des ‘modèles’
participatifs de l’Europe des Quinze vers les nouveaux pays membres de l’Union européenne ? »,
par Otmar SEUL, Professeur à l’Université Paris Ouest - Nanterre
Dans l’Union européenne, la participation des salariés est considérée comme une
composante du dialogue social, lequel doit être établi à tous les niveaux de la vie économique. Ce
dialogue doit renforcer la compétitivité internationale de l’économie européenne et – du point de
vue des salariés – permettre de démocratiser les entreprises. Les directives européennes, qui
respectent les traditions des Etats membres d’Europe occidentale, doivent servir, dans le cadre de
l’élargissement de l’UE, à garantir des standards minimaux en droit social dans les pays
nouvellement intégrés. Cela conduit-il au transfert d’un certain « modèle européen » de
participation des salariés aux processus décisionnels des entreprises? En rappelant les dispositifs en
vigueur dans l’ancienne Europe des Quinze, cette contribution soulignera qu’il n’existait pas de
modèle unique en Europe de l’Ouest. La discussion sur l’harmonisation européenne des droits des
salariés est, hier comme aujourd’hui, marquée par l’existence parallèle de différentes traditions
nationales. L’évolution en cours dans les nouveaux Etats membres montre que ces derniers,
lorsqu’ils transposent les directives européennes sur les droits d’information et de consultation des
11
travailleurs, ont tendance à suivre le modèle britannique. Les conceptions française et allemande,
qui reposent sur l’existence parallèle d’organes de représentation élus et d’autres émanant des
syndicats, sont, au mieux, considérés comme une solution transitoire (système tchèque). Car dans
les pays ayant récemment adhéré, le monopole de représentation des salariés devra, le plus souvent,
être donné aux syndicats, dès que ceux-ci seront consolidés et ce, à tous les niveaux – de la branche
à l’établissement.
„Die Mitbestimmung der Arbeitnehmer an Unternehmensentscheidungen : mittels der
gewerkschaftlichen Vertretung oder der vom Personal gewählten repräsentativen Institutionen? Hin
zu einer Übertragung der ‚Mittbestimmungsmodelle’ des Europa der Fünfzehn auf die neuen
Mitgliedsstaaten der Europäischen Union ?“,
Otmar SEUL, Professor an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Die Arbeitnehmermitbestimmung wird in der Europäischen Union als eine Komponente des
sozialen Dialogs, der auf jeder Stufe des Wirtschaftslebens hergestellt werden muss, angesehen.
Dieser Dialog muss die internationale Wettbewerbsfähigkeit der europäischen Wirtschaft stärken
und – vom Standpunkt der Arbeitnehmer – die Demokratisierung der Unternehmen ermöglichen.
Die europäischen Richtlinien, die die Traditionen der westeuropäischen Mitgliedstaaten
respektieren, müssen im Rahmen der EU-Erweiterung dazu dienen in den neu integrierten Ländern
sozialrechtliche Minimalstandards zu garantieren. Führt dies zu einer Übertragung eines gewissen
„europäischen
Models“
der
Arbeitnehmermitbestimmung
im
Entscheidungsvorgang
der
Unternehmen? Indem an die im alten Europa der Fünfzehn geltenden Maßnahmen erinnert wird,
wird dieser Beitrag betonen, dass es kein einheitliches Model in Westeuropa gab. Die Diskussion
über die europäische Harmonisierung der Arbeitnehmerrechte ist, gestern wie heute, durch das
parallele Bestehen unterschiedlicher nationaler Traditionen geprägt. Die laufende Entwicklung in
den neuen Mitgliedstaaten zeigt, dass letztere, wenn sie die europäischen Richtlinien über die
Informations- und Konsultationsrechte der Arbeiter umsetzen, dazu neigen dem britischen Model zu
folgen. Die französischen und deutschen Auffassungen, die auf der parallelen Existenz von
gewählten repräsentativen Organen und anderen, die von den Gewerkschaften herrühren, beruhen,
werden allenfalls als eine Übergangslösung betrachtet (tschechisches System). Denn in den kürzlich
beigetretenen
Ländern
muss
das
Monopol
der
Arbeitnehmervertretung
meistens
den
Gewerkschaften, sobald diese verfestigt sind, zugesprochen werden, und dies auf allen
Abteilungsebenen im Unternehmen.
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(2) « L’harmonisation progressive du droit des relations individuelles du travail dans l’Union
européenne »,
par Vincent ORIF, Docteur en droit et ATER à l’Université Paris 13-Nord
La libre circulation des travailleurs et la valeur du travail sont des éléments importants de la
construction de l’Union européenne. Dès lors, le rapprochement des législations des États membres
a été recherché.
Initialement, la construction de l’Union Européenne était centrée sur une approche
économique. Concernant le droit social, l’idée était que les règles sociales allaient s’harmoniser
d’elles-mêmes par l’effet du marché. Ceci explique que les compétences déléguées au niveau
communautaire par les États étaient assez restreintes. Cette conception de l’harmonisation sociale
s’est trouvée fortement limitée par l’objectif économique de l’Union Européenne à tel point que
l’idée d’une harmonisation du droit social par les marchés a été abandonnée.
La place des préoccupations sociales s’est progressivement accrue. Elle a acquis une place
majeure depuis le traité d’Amsterdam entré en vigueur le 1er mai 1999 et, plus encore, avec le traité
de Lisbonne. Désormais, l’Union européenne poursuit « le développement durable de l’Europe
fondé sur une économie sociale de marché hautement compétitive qui tend à assurer le plein emploi
et le progrès social » et elle « promeut la cohésion […] sociale ». L’objectif final est d’instaurer un
statut de base du travailleur européen c’est-à-dire de déterminer les éléments fondamentaux devant
gouverner la relation de travail.
Pour atteindre cet objectif un choix méthodologique a été effectué. La méthode retenue n’a
pas été d’instaurer une réglementation européenne complète et approfondie des droits et obligations
du salarié et de l’employeur puisque les droits nationaux, surtout le droit français, sont déjà bien
étoffés. Par conséquent, la mise en place d’une norme modèle, non obligatoire, a été privilégiée
afin de rapprocher les législations des États membres. Il en découle un recours important aux
directives pour procéder à cette harmonisation du droit du travail. Le dernier exemple est la
directive n°2010/18/UE du 8 mars 2010 relative au congé parental.
Plusieurs obstacles se sont dressés sur la voie de cette harmonisation du droit du travail.
D’abord, il a fallu surmonter la diversité des approches retenues par les législations nationales,
risquant d’aboutir à un nivellement par le bas. Ensuite, l’absence de force contraignante des
directives laissait une marge d’appréciation trop large aux États quand il ne s’agissait pas de
transpositions tardives. Enfin, les autorités européennes se trouvaient confrontées à la nécessité de
réaliser un arbitrage entre l’objectif social et l’objectif économique. Sur ce point, la CJUE a
clairement indiqué que la « finalité économique poursuivie par l’article 141 revêt un caractère
secondaire par rapport à l’objectif social visé par la même disposition, lequel constitue l’expression
13
d’un droit fondamental de la personne humaine » (CJUE, 10 février 2000, Deutsche Telecom AG,
L. Scroder, aff. C-50/66).
En conséquence, il est intéressant de s’interroger sur les modalités et la portée de
l’harmonisation du droit des relations individuelles du travail dans l’Union européenne.
„Die progressive Harmonisierung des Individualarbeitsrechts in der Europäischen Union“,
Vincent ORIF, Dr. iur. und ATER an der Universität Paris 13-Nord
Die Freizügigkeit der Arbeitnehmer und die Bedeutung von Arbeit sind wichtige Elemente
der Entstehung der Europäischen Union. Seitdem wurde eine Annäherung der Gesetzgebungen der
Mitgliedstaaten begehrt.
Die Entstehung der Europäischen Union war ursprünglich auf einen wirtschaftlichen Ansatz
beschränkt. Was das Sozialrecht betrifft, ging man davon aus, dass sich die Sozialnormen, als Folge
des Marktes, von selbst einander anpassen werden. Dies erklärt dass die Kompetenzen, die auf
europäische Ebene übertragen wurden, sehr eingeschränkt waren. Diese
Vorstellung von der
sozialen Harmonisierung war so stark durch die wirtschaftlichen Ziele der Europäischen Union
beschränkt, dass die Idee einer Harmonisierung des Sozialrechts durch den Markt aufgegeben
wurde.
Die Stellung der sozialen Anliegen wurde immer stärker. Seit dem Vertrag von Amsterdam,
der am 1. Mai 1999 in Kraft getreten ist, haben sie eine bedeutsame Position erhalten, und dies noch
mehr durch den Vertrag von Lissabon. Die Europäische Union verfolgt nun „ die nachhaltige
Entwicklung Europas, fundiert auf einer höchst wettbewerbsfähigen sozialen Marktwirtschaft, die
Vollbeschäftigung und sozialen Fortschritt sichern soll“ und sie „fördert den sozialen
Zusammenhalt“. Das finale Ziel ist einen Grundstatus des europäischen Arbeitnehmers zu
erreichen, d.h. die grundlegenden Elemente festzulegen, die die Arbeitsbeziehungen bestimmen
sollen.
Um dieses Ziel zu erreichen wurde eine methodologische Wahl getroffen. Die Wahl fiel
nicht auf eine vollständige und tiefgreifende europäische Regelung der Rechte und Pflichten der
Arbeitnehmer und Arbeitgeber, da die nationalen Gesetzgebungen, vor allem die französische,
schon sehr reichhaltig sind. Infolgedessen wurde die Einführung eines nicht verpflichtenden
Modelgesetzes bevorzugt um die nationalen Gesetzgebungen anzugleichen. Daraus folgt, dass für
die Harmonisierung des Arbeitsrechts verstärkt auf Richtlinien zurückgegriffen wird. Das neueste
Beispiel hierfür ist die Richtlinie 2010/18/UE vom 8. März 2010 bezüglich des Elternurlaubs.
Mehrere Hürden waren auf dem Wege dieser Harmonisierung des Arbeitsrechts zu
14
bewältigen. Zunächst mussten die verschiedenen Ansätze der nationalen Gesetzgebungen, durch die
eine Nivellierung von Unten drohte, überwunden werden. Zudem hat der nichtzwingende Charakter
der Richtlinien den Staaten einen zu großen Ermessensspielraum gelassen, wenn es sich nicht um
verspätete Umsetzungen handelte. Schließlich waren die europäischen Autoritäten mit der
Notwendigkeit konfrontiert eine Abwägung zwischen den wirtschaftlichen und den sozialen Zielen
vorzunehmen. Hierzu hat der EuGH deutlich darauf hingewiesen, dass „der wirtschaftliche Zweck
des Artikels 141, gegenüber dem sozialen Ziel dieser Vorschrift, das Ausdruck des Grundrechts ist,
nur nachgeordnete Bedeutung“ hat (EuGH, 10. Februar 2000, Deutsche Telecom AG, L. Schroder,
C-50/66).
Demnach ist es interessant sich die Frage nach den Modalitäten und der Reichweite der
Harmonisierung des Individualarbeitsrechts in der Europäischen Union zu stellen.
15
THÈME 4 / THEMA 4 : Harmonisation dans le domaine du droit privé (à l’échelle régionale) /
Harmonisation im Bereich des privatrecht an die Regionale Ebene.
− M. Romuald Di NOTO (Doctorant / Doktorant) : « Le droit international privé européen
et les États tiers à l’Union européenne » / „Das europäische Internationale Privatrecht und
die Drittstaaten“.
« Le droit international privé européen et les États tiers à l’Union européenne »,
par Romuald Di NOTO, Doctorant à l’Université Paris Ouest - Nanterre
Si la construction de l’espace judiciaire européen en matière civile a été de facto amorcée
dès la signature de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 concernant la compétence
judiciaire et l’exécution des décisions en matière civile et commerciale, l’intégration du droit
international privé aux matières « communautarisées » est relativement récente, dans la mesure où
elle remonte au Traité d’Amsterdam (1997). Cette faculté d’intervention des institutions
européennes est aujourd’hui consacrée par l’article 81 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union
Européenne. De nombreux instruments européens adoptés dans le champ du droit international
privé constituent l’espace judiciaire européen : Règlements « Bruxelles I », « Rome I » et « Rome
II » en matière civile et commerciale ; Règlements « Bruxelles II bis », « Rome III » et « 4/2009 »
en droit de la famille ; Règlement 1346/2000 en matière de procédures internationales
d’insolvabilité, etc. On constate par ailleurs la création de procédures européennes transfrontalières
et autonomes. Ces instruments, qui produisent des incidences multiples sur les aspects
internationaux de domaines juridiques variés, ont pour ambition commune de faciliter la résolution
des litiges privés internationaux, en apportant des solutions aux conflits de lois ou de juridictions
émanant de ceux-ci.
Originellement justifiée par l’amélioration du fonctionnement du marché intérieur,
l’adoption de ces instruments de coopération civile a progressivement été détachée de ce concept, et
semble désormais se fonder sur le droit d’accès à la justice des personnes domiciliées sur le
territoire de l’Union européenne. C’est dans ce contexte que la Commission européenne a, en
décembre 2010, proposé une refonte du Règlement « Bruxelles I », qui constitue la pierre angulaire
de l’espace judiciaire européen. Un volet essentiel de cette proposition tend à « améliorer le
fonctionnement du règlement dans l’ordre juridique international », c’est-à-dire dans le cadre de
relations entretenant des liens avec un ou plusieurs États tiers. Abstraction faite de ces
16
développements récents sur lesquels portera une part substantielle de notre exposé (possible 2e
partie), il est possible de constater que nombre d’instruments européens intervenus dans le domaine
du droit international privé ont une vocation à intervenir dans des litiges qui sont pas purement
intra-européens. Cette vocation peut résulter soit de la volonté du législateur européen, soit de
l’exégèse qui est faite de ces instruments par la Cour de Justice de l’Union Européenne (possible
1ère partie).
Cette intervention se proposera donc d’observer ce phénomène d’uniformisation et
d’harmonisation européennes des règles de conflit de lois et de juridictions sous l’angle spécifique
de son emprise sur les relations privées internationales entretenant des liens avec un ou plusieurs
États tiers, ainsi que de mener une réflexion sur l’opportunité de cette « internationalisation » du
droit international privé européen.
„Das europäische Internationale Privatrecht und die Drittstaaten“,
Romuald Di NOTO, Doktorant an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Auch wenn die Schaffung eines europäischen Rechtsraums im Bereich des Zivilrechts de
facto mit dem Brüsseler Übereinkommen über die gerichtliche Zuständigkeit und die Vollstreckung
gerichtlicher Entscheidungen in Zivil- und Handelssachen vom 27. September 1968 in Gang gesetzt
wurde, ist die Integrierung des Internationalen Privatrechts auf die „europäisierten“ Bereiche relativ
neu, sie geht auf den Vertrag von Amsterdam (1997) zurück. Die Möglichkeit des Eingriffs der
europäischen Institutionen ist heute im Artikel 81 des Vertrags über die Arbeitsweise der
Europäischen Union verankert.
Zahlreiche europäische Maßnahmen, die im Bereich des
Internationalen Privatrechts verabschiedet wurden, stellen den europäischen Rechtsraum dar: die
Verordnungen „Brüssel I“, „Rom I“ und „Rom II“ in Zivil- und Handelssachen; die Verordnungen
„Brüssel II bis“, „Rom III“ und „4/2009“ im Familienrecht; die Verordnung 1346/2000 im Bereich
der internationalen Insolvenzverfahren, etc. Außerdem ist die Schaffung eigenständiger
grenzüberschreitender europäischer Verfahren festzustellen. Diese Maßnahmen, die multiple
Wirkungen auf die internationalen Aspekte verschiedenster Rechtsgebiete entfalten, bezwecken die
Beilegung internationaler privatrechtlicher Streitigkeiten zu vereinfachen und liefern Lösungen für
Normen- oder Zuständigkeitskonflikte, die sich aus ihnen ergeben.
Der Erlass dieser Maßnahmen der Zusammenarbeit in Zivilsachen, der ursprünglich durch
das bessere Funktionieren des Binnenmarktes gerechtfertigt wurde, hat sich schrittweise von diesem
Konzept losgelöst und scheint sich nun auf den Anspruch auf rechtliches Gehör der auf dem Gebiet
der Europäischen Union ansässigen Menschen zu stützen.
In diesem Zusammenhang hat die
Europäische Kommission im Dezember 2010 eine Neufassung der „Brüssel I“ Verordnung, die den
17
Eckpfeiler des europäischen Rechtsraums darstellt, vorgeschlagen. Dieser Vorschlag zielt zu
wesentlichen Teilen darauf ab „die Funktionsweise der Verordnung innerhalb der internationalen
Rechtsordnung zu verbessern“, d.h. im Rahmen von Verhältnissen, die Verbindungen mit einem
oder mehreren Drittstaaten aufweisen. Nach einer Abstraktion der aktuellen Entwicklungen, die
einen substantiellen Teil des Vortrags darstellen werden (möglicher 2. Teil), lässt sich feststellen,
dass eine Vielzahl europäischer Maßnahmen, die im Bereich des Internationalen Privatrechts
zustande gekommen sind, darauf abzielen in nicht rein innereuropäische Streitigkeiten einzugreifen.
Dies kann entweder auf den europäischen gesetzgeberischen Willen oder auf die Auslegung des
Europäischen Gerichtshofs zurückzuführen sein (möglicher 1. Teil).
Dieser
Beitrag
bietet
sich
somit
an,
die
europäische Vereinheitlichungs-
und
Harmonisierungserscheinung der Vorschriften des Kollisionsrechts und der internationalen
Zuständigkeiten unter dem spezifischen Gesichtspunkt ihres Einflusses auf internationale
Zivilsachen, die eine Verknüpfung mit einem oder mehreren Drittstaaten haben, zu untersuchen,
sowie Überlegungen zu der Zweckmäßigkeit der „Internationalisierung“ des Internationalen
Privatrechts anzustellen.
18
THÈME 5 / THEMA 5 : Évolution des rapports fiscaux et économiques dans le contexte de
l’intégration à l’intérieur des communautés d’États / Interaktion der nationalen
Rechtsystemen: allgemeintheoretischen Aspekt.
− (1) M. Arnaud SÉE (Maître de conférences / Dozent) : « Intégration du droit européen des
affaires dans l’ordre national : l’exemple du juge administratif français » / „Die Einbindung
des europäischen Wirtschaftsrechts in die nationale Rechtsordnung : Das Beispiel des
französischen Verwaltungsrichters“.
− (2) M. Manuel TIRARD (Maître de conférences / Dozent) : « Effets de l’intégration
européenne sur la fiscalité et les finances publiques des États membres : état des lieux et
perspectives » / „Die Auswirkungen der europäischen Integration auf das Steuerwesen und
die öffentlichen Finanzen der Mitgliedstaaten: Bestandsaufnahme und Perspektiven“.
(1) « Intégration du droit européen des affaires dans l’ordre juridique national : l’exemple du juge
administratif français »,
par Arnaud SÉE, Maître de conférences à l’Université Paris Ouest - Nanterre
Le droit de l’Union européenne a profondément bouleversé la conception traditionnelle du
droit public des affaires. En soumettant tant les activités publiques que les actes de puissance
publique aux règles de concurrence, le droit de l’Union à conduit à repenser l’encadrement
juridique de l’intervention de l’État sur le marché. Celle-ci n’est plus de droit, et la puissance
publique se doit aujourd’hui d’intégrer les préoccupations concurrentielles afin de les concilier avec
les autres intérêts généraux dont elle à la charge.
Juge de droit commun du droit de l’Union européenne, le juge administratif français est
naturellement conduit à mettre en œuvre les stipulations du traité telles qu’interprétées par la Cour
de justice. A ce titre, le juge administratif a fait des progrès considérables depuis quelques années
dans la prise en compte formelle du droit de l’Union. Mais force est de constater que, sur le plan
matériel, le juge national tend à développer des analyses divergentes de son homologue européen.
Cette tendance peut être perçue dans de nombreux domaines. Ainsi, alors que la Cour de justice
adopte une conception extensive de la notion d’activité économique, critère d’application des règles
de concurrence, le juge national exclut nombre d’activités exercées par les autorités publiques afin
de les soustraire aux règles du droit du marché. Dans le même sens, le juge exclut certains contrats
passés avec des opérateurs économiques des règles de la commande publique, et ce afin de
19
préserver la liberté d’organisation des services d’intérêt général gérés par les personnes publiques.
Enfin, le Conseil d’État n’hésite pas à admettre facilement des dérogations au droit du marché en
faveur des services d’intérêt général, et ce dans le but de faciliter leur financement.
Dans ces conditions, l’application du droit européen des affaires par le juge administratif
révèle une forme résistance de ce dernier au développement de l’ordre concurrentiel prôné par la
Cour de justice.
„Die Einbindung des europäischen Wirtschaftsrechts in die nationale Rechtsordnung : Das
Beispiel des französischen Verwaltungsrichters“,
Arnaud SÉE, Dozent an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Das Recht der Europäischen Union hat die traditionelle Anschauungsweise des öffentlichen
Wirtschaftsrechts tiefgründig verändert. Durch die Unterziehung der öffentlichen Vorgänge wie
auch des staatlichen Handelns unter die Wettbewerbsregeln hat das Europarecht dazu geführt, den
rechtlichen Rahmen staatlicher Eingriffe auf dem Markt zu überdenken. Hierbei handelt es sich
nicht
mehr
um
reine
Rechtsfragen
und
die
öffentliche
Gewalt
muss
heutzutage
Wettbewerbsgesichtspunkte einbeziehen um diese mit anderen allgemeinen Interessen, die ihr
obliegen, zu vereinbaren.
Als Richter des gemeinen Rechts der Europäischen Union ist der französische
Verwaltungsrichter natürlich daran gehalten die Bestimmungen des Vertrages, so wie sie von dem
EuGH interpretiert wurden, umzusetzen. Diesbezüglich hat der Verwaltungsrichter beachtliche
Fortschritte in der formellen Berücksichtigung des Europarechts in den letzten Jahren gemacht. Es
bleibt aber festzustellen, dass der innerstaatliche Richter, was das materielle Recht betrifft, dazu
neigt andere Lösungen als sein europäischer Kollege zu entwickeln. Man kann diese Tendenz in
vielen Bereichen feststellen. Auch wenn der EuGH eine weite Definition des Begriffs der
wirtschaftlichen Tätigkeit, die Anwendungsvoraussetzung der wettbewerbsrechtlichen Regeln ist,
anwendet, schließt der nationale Richter eine Reihe von Tätigkeiten, die von der staatlichen Gewalt
ausgeübt werden, aus, um sie den Regeln des Marktes zu unterwerfen. In diesem Sinne unterwirft
der Richter auch gewisse Verträge, die mit Unternehmen geschlossen wurden, nicht den Regeln für
öffentliche Aufträge, zu dem Zweck die Organisationsfreiheit der Dienstleistungen von allgemeinen
Interesse, die von der öffentlichen Hand geleitet werden, zu erhalten. Schließlich zögert das oberste
französische Verwaltungsgericht (Conseil d’Etat) auch nicht Abweichungen vom Marktrecht zu
Gunsten von Dienstleistungen von allgemeinen Interesse leichtfertig, in der Absicht ihre
Finanzierung zu erleichtern, zu gewähren.
Unter diesen Bedingungen offenbart die Anwendung des europäischen Wirtschaftsrechts
20
durch den Verwaltungsrichter eine Art Widerstand des letzteren gegen die Entwicklung der vom
EuGH gepriesenen wettbewerbsrechtlichen Ordnung.
(2) « Les effets de l’intégration européenne sur la fiscalité des États membres : états des lieux et
perspectives »,
par Manuel TIRARD, Maître de conférences à l’Université Paris Ouest - Nanterre
La crise de la dette des États membres de l’Union européenne pose la question des solutions
pour y faire face. Sous la pression des marchés, les partenaires européens semblent s’orienter vers
un rapprochement de leurs finances publiques, en particulier en accroissant les contraintes supra
nationales pesant sur leurs budgets respectifs. Dans ce cadre et a contrario, la fiscalité paraît laissée
de coté, tout au plus ayant été évoquée la fin des décisions à l’unanimité en la matière à l’échelle
européenne, mais sans que cela se soit traduit par des propositions concrètes.
Cette « omission fiscale » étant constatée, elle doit être interrogée. Dans un premier temps,
elle ne semble pas si étonnante. En effet, au cœur de la souveraineté, la fiscalité reste
fondamentalement une compétence des États membres. L’Union européenne, qui n’est pas un État
fédéral, ne peut avoir en la matière que des compétences très limitées, ce que confirme l’étude
concrète de l’état actuel de l’intégration fiscale européenne.
Toutefois, à l’inverse, l’Union n’est pas non plus une simple confédération d’États, ce qui
implique qu’elle exerce une part de la souveraineté qui lui a été transmise par ses membres. Cet état
de fait place donc la matière dans une situation singulière. Elle l’est d’autant plus que l’intégration
budgétaire en cours suite à la crise de la dette semble appelée celle de la fiscalité, ou en tout cas son
approfondissement.
Ce faisant, l’exemple européen démontre, à travers la place de l’intégration fiscale dans une
communauté d’États, qu’il y a là, d’abord, un révélateur du degré de rapprochement correspondant,
tout en révélant ensuite les limites d’une situation « d’entre-deux » qui ne paraît pas viable à long
terme.
I) Des réalisations encore limitées
A) Harmonisation limitée (intégra° +) ; B) Lutte contre les discriminations plus (intégra° -)
II) Des limites à questionner
A) Les limites intrinsèques (exemple US) ; B) Les limites actuelles (entre-deux ; déficit
démocratique)
21
„Die Auswirkungen der europäischen Integration auf das Steuerwesen und die öffentlichen
Finanzen der Mitgliedstaaten: Bestandsaufnahme und Perspektiven“,
Manuel TIRARD, Dozent an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Die Schuldenkrise der Mitgliedstaaten der Europäischen Union wirft die Frage nach
Lösungen um ihr entgegenzutreten auf. Unter dem Druck der Märkte scheinen sich die
europäischen Partner, insbesondere durch eine Stärkung der überstaatlichen Verpflichtungen, denen
die jeweiligen Haushalte unterliegen, auf eine Angleichung ihrer öffentlichen Finanzen
hinzubewegen. Im Zuge dessen und a contrario scheint das Steuersystem als solches weitestgehen
außen vor gelassen, allenfalls wurde das Ende der einstimmigen Beschlussfassung in dem Gebiet
auf europäischer Ebene erwähnt.
Diese « fiskalische Auslassung », wenn einmal festgestellt, muss hinterfragt werden.
Zunächst einmal erscheint sie nicht sonderlich überraschend. Denn, im Herzen der Souveränität,
bleibt das Steuerwesen grundlegend eine Kompetenz der Mitgliedstaaten. Die Europäische Union,
die kein föderalistischer Staat ist, kann auf diesem Gebiet nur begrenzte Zuständigkeiten haben, was
durch eine konkrete Analyse des aktuellen Stands der steuerlichen Integration bestätigt wird.
Jedoch ist die Europäische Union im Gegensatz dazu auch keine einfache Konföderation
von Staaten, was impliziert, dass sie einen Teil der Souveränität, der ihr von den Staaten übertragen
wurde, ausübt. Aufgrund dieser Tatsache hat die Materie eine besondere Stellung. Diese hat sie
noch vielmehr, da die laufende haushaltsrechtliche Integration infolge der Schuldenkrise scheinbar,
zumindest ihre Vertiefung, eine steuerrechtliche genannt wird.
Durch die Stellung der fiskalischen und haushaltsrechtlichen Integration
in einer
Staatengemeinschaft, gibt das europäische Beispiel zunächst Aufschluss über den Annäherungsgrad
zwischen diesen Staaten und zeigt sodann die Grenzen einer Situation „zwischen den zwei“ auf, die
auf lange Zeit nicht lebensfähig zu sein scheint.
I) Die langezeit eingeschränkten Umsetzungen
− Die begrenzte fiskalische Harmonisierung
− Die existierende, aber theoretische Harmonisierung der Haushalte
II) Die Grenzen im Zuge der Bewältigung
− Die laufenden Vertiefungen
− Die zugrundeliegenden Risiken
22
THÈME 6 / THEMA 6 : L’application des standards de la jurisprudence internationale dans la
jurisprudence de droit civil à l’échelle nationale / Realisierung der internationalen Standarten
der Rechtsprechung in nationalen Systemen der zivilrechlichen Rechtsprechung.
− (1) Mlle Marjolaine ROCCATI (Docteur / Dr. iur.) : « Le juge national et l’application d’un
standard européen de protection juridictionnelle » / „Der nationale Richter und die
Anwendung eines europäischen Rechtsschutzstandards“.
− (2) M. Carlos GONZALES-PALACIOS (Doctorant / Doktorant) : « Adaptation du droit
national et la réforme des institutions françaises face aux attentes de la Cour européenne
des droits des l’Hommes » / „Die Angleichung des nationalen Rechts und die Reform der
französischen Institutionen angesichts der Anforderungen des Europäischen Gerichtshof für
Menschenrechte“.
(1) « Le juge national et l’application d’un standard européen de protection juridictionnelle »,
par Marjolaine ROCCATI, Docteur en droit de l’Université Paris Ouest - Nanterre
« La procédure est la chose de l’État ». Dans le cadre européen, un tel adage transparait dans
le principe de l’autonomie procédurale, inscrit dans la jurisprudence de la Cour de justice de
l’Union européenne. Cependant, cette autonomie procédurale est en réalité conditionnelle et ne
s’exerce que dans la mesure où n’ont pas encore été élaborées de normes européennes de droit
judiciaire. Ces dernières proviennent de la Cour de justice et, depuis l’entrée en vigueur du traité
d’Amsterdam, du législateur de l’Union dans le domaine de la coopération judiciaire en matière
civile.
Ces règles européennes de droit judiciaire visent à l’élaboration d’un véritable standard de
protection juridictionnelle effective et uniforme, qui recouvre deux dimensions : au sein du marché
intérieur, il permet la sauvegarde des droits que les justiciables tiennent des normes européennes ;
dans le domaine de la coopération civile, il vise à atténuer les obstacles résultant du caractère
transfrontière d’un litige.
Il revient au juge national de garantir ce standard de protection juridictionnelle dans l’ordre
interne. En effet, la Cour de justice s’adresse directement à lui dans les décisions y relatives qu’elle
rend dans le cadre d’une procédure préjudicielle. Par ailleurs, en particulier dans le domaine de la
coopération civile, le législateur de l’Union semble faire de lui le destinataire d’instruments
caractérisés par leur précision. Dès lors, il revient au juge national de renforcer ce standard
23
européen de protection juridictionnelle à l’échelle nationale.
„Der nationale Richter und die Anwendung eines europäischen Rechtsschutzstandards“,
Marjolaine ROCCATI, Dr. iur. an der Universität Paris Ouest - Nanterre
« Das Verfahren ist Sache des Staats ». Ein solcher Sinnspruch kommt im europäischen
Rahmen durch das Prinzip der Verfahrensautonomie, das in der Rechtsprechung des Europäischen
Gerichtshofs verankert ist, zum Vorschein. Diese Verfahrensautonomie ist jedoch in Wirklichkeit
bedingt und wird nur dort ausgeübt,
wo noch keine europäischen Zivilprozessrechtsnormen
aufgestellt wurden. Letztere stammen vom europäischen Gerichtshof und, seit dem Inkrafttreten des
Vertrags von Amsterdam, vom europäischen Gesetzgeber im Bereich der gerichtlichen
Zusammenarbeit in Zivilsachen.
Diese europäischen Regeln des Zivilprozessrechts streben die Errichtung eine wahrhaftigen,
effektiven und uniformen Rechtsschutzstands an, der zwei Dimensionen umfasst: innerhalb des
Binnenmarktes ermöglicht er die Wahrnehmung der Rechte, die die Parteien durch die europäischen
Normen innehaben; im Bereich der Zusammenarbeit in Zivilsachen bezweckt er die Hemmnisse,
die aus dem grenzüberschreitenden Charakter eines Rechtsstreits resultieren, zu vermindern.
Die Wahrung des Rechtsschutzstandards obliegt dem nationalen Richter in der
innerstaatlichen Ordnung. Denn der EuGH wendet sich in diesbezüglichen Entscheidungen, die er
im Rahmen des Vorabentscheidungsverfahrens erlässt, direkt an ihn. Außerdem scheint der
europäische Gesetzgeber, insbesondere im Bereich der Zusammenarbeit in Zivilsachen, ihn zum
Adressaten der Maßnahmen, die durch ihre Präzision gekennzeichnet sind,
zu machen.
Infolgedessen obliegt es dem nationalen Richter, den europäischen Rechtsschutzstandard auf
nationaler Ebene zu stärken.
(2) « L’adaptation du droit national et la reforme des institutions françaises face aux attentes de la
Cour Européenne des Droits de l’Homme »,
par Carlos GONZALES-PALACIOS, Doctorant à l’Université Paris Ouest - Nanterre
Les objectifs de l’intervention sont les suivants :
- déterminer les attentes du système européen de protection des droits de l’Homme
- déterminer son influence sur le droit français en matière institutionnelle
La France est un des États les plus actifs en matière de contentieux auprès de la Cour
Européenne des Droits de l’Homme, dans ce sens depuis sa ratification du traité en 1974 elle a une
24
grande influence sur le droit interne et dans ce sens il a été nécessaire d’adapter les règles de droit
mais aussi les pratiques institutionnelles aux standards du droit européen.
L’attente principale de la Convention Européenne des Droits de l’Homme se définit par son
contenu et par l’esprit du contexte qui entoura son élaboration. Tout d’abord nous pouvons dire que
le contenu est focalisé dans la défense des libertés fondamentales (droits civils, politiques, droit à la
propriété, garanties judiciaires) et non pas dans la défense des droits sociaux ni dans la défense
exclusive des droits économiques. Ensuite, l’esprit dans lequel il fut élaboré est imbibé par le
contexte pro-démocratique et altruiste de l’après guerre, voulant assurer à toute personne se
trouvant en Europe des garanties minimales de respect de ses libertés et ayant pour socle le respect
de la dignité.
Cependant, l’apparition des ces garanties en 1950 en Europe et leur reconnaissance par la
France en 1974 ne suffit pas, il faut encore que ces droits soient effectifs. C’est pourquoi la
Convention n’étant pas suffisante, une série d’outils vont permettre d’uniformiser les règles
juridiques et les pratiques institutionnelles des États. Dans ce sens on peut citer l’exemple de la
jurisprudence européenne en matière civile mais encore celui des "notions autonomes" (communes
à tous les États signataires) qui vont donner un caractère prééminent au droit européen face au droit
français (même si selon l’arrêt CE, Sarran Levacher 30 octobre 1998, le droit international à une
valeur infra constitutionnelle)
L’exemple des reformes en matière institutionnelle pour se conformer au principe de séparation des
pouvoirs:
Adaptation du rôle du rapporteur public (ancien commissaire du gouvernement) dans le
contentieux administratif depuis la condamnation de la France, fruit de l’arrêt CEDH Kress du 7
juin 2001. En effet, l’ancien commissaire avait une position assez ambigüe dans le procès (ses
remarques n’étaient pas toutes soumises au principe du contradictoire, il participait au délibéré),
devant cette pratique, la doctrine juridique développa la théorie du "commissaire juge" qui mettait
en jeu la solidité de l’État de droit en France dans le sens où le principe de séparation des pouvoirs
était peu respecté lors de ces contentieux.
Dans le même sens, alors que la pratique française en matière de contrôle de réciprocité des
traités internationaux était confiée à l’exécutif (dans la personne du Ministre d’Affaires Étrangères)
et non pas au pouvoir judiciaire, la CEDH dans un arrêt Mme Chevrol c. France du 13 février 2003
va demander à la France sous couvert de l’article 6§1 de la Convention Européenne des Droits de
l’Homme d’abandonner la pratique du "ministre-juge" dans le but de séparation des pouvoirs, ce à
quoi la France ne va pas accéder directement (CE, 11 février 2004, Mme Chevrol) mais elle
attendra six ans avant d’adapter sa pratique institutionnelle aux injonctions de la CEDH (CE, 9
25
juillet 2010 Mme Cherlet-Benseghir). Même si ladite adaptation est factuellement contestée du fait
que le juge peut toujours demander un avis au Ministre d’Affaires Étrangères et que le premier suit
généralement l’avis de ce membre de l’exécutif.
„Die Angleichung des nationalen Rechts und die Reform der französischen Institutionen angesichts
der Anforderungen des Europäischen Gerichtshof für Menschenrechte“,
Carlos GONZALES-PALACIOS, Doktorant an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Die Ziele des Vortrags sind folgende:
1) Bestimmung der Anforderungen des europäischen Menschrechtsschutzes
2) Bestimmung seines Einflusses auf das französische Recht im institutionellen Bereich
Frankreich ist einer der aktivsten Staaten hinsichtlich Verfahren vor dem Europäischen
Gerichtshof für Menschenrechte, in diesem Sinne hat die Ratifizierung des Vertrags 1974 einen
großen Einfluss auf das nationale Recht und es war notwendig Rechtsnormen, aber auch
institutionelle Praktiken den Standards des europäischen Rechts anzupassen.
Die wesentlichen Anforderungen der Europäischen Menschenrechtskonvention definieren
sich über ihren Inhalt und über den Geist, der ihrer Entstehung beiwohnte. Zunächst können wir
sagen, dass sich der Inhalt auf den Schutz der Menschenrechte (zivile, politische und prozessuale
Rechte sowie das Eigentumsrecht), und sich weder auf den Schutz sozialer Rechte noch auf den
ausschließlichen Schutz wirtschaftlicher Rechte konzentriert. Des Weiteren ist der Entstehungsgeist
vom prodemokratischen und altruistischen Kontext der Nachkriegszeit durchzogen, der jedem
Menschen, der sich in Europa befindet, einen Mindestschutz auf Achtung seiner Freiheiten
garantieren wollte und dessen Grundlage die Wahrung der Menschenwürde ist.
Die Entstehung dieser Rechte in Europa im Jahr 1950 und deren Anerkennung Frankreichs
im Jahr 1974 ist jedoch nicht ausreichend, diese Rechte müssen auch wirksam sein. Dies ist der
Grund warum die Konvention nicht genügte und eine Reihe von Mechanismen es ermöglichte die
Rechtsnormen und die institutionelle Praxis der Staaten zu vereinheitlichen. In diesem Sinne kann
man das Beispiel der europäischen Rechtsprechung im Bereich des Zivilrechts oder auch der der
„eigenständigen Begriffe“ (die gemein für alle unterzeichnenden Staaten sind) zitieren, die dem
europäischen Recht gegenüber dem französichen Recht eine herausragende Stellung gewährt (auch
wenn nach der Rechtsprechung Sarran Levacher des obersten französischen Verwaltungsgerichts
vom 30. Oktober 1998 dem internationalen Recht hierarchisch eine Geltung unterhalb dem
Verfassungsrangs zukommt).
26
Das Beispiel der Reformen im institutionellen Bereich um dem Prinzip der Gewaltenteilung gerecht
zu werden :
Anpassung
der
Rolle
Entscheidungsvorbereitungsrichter,
des
früher
„rapporteur
public“
“commissaire
du
(Verwaltungsrichter
als
gouvernement“)
im
Verwaltungsverfahren seit der Verurteilung Frankreichs im Fall Kress des EGMR vom 7. Juni 2001.
Der frühere „commissaire du gouvernment“ hatte tatsächlich eine ziemlich ambivalente Rolle im
Verfahren (seine Äußerungen unterlagen nicht alle dem Verfahrensgrundsatz des rechtlichen Gehörs
beider Parteien, er nahm an der Beratung der Richter zur Urteilsfindung teil) unter dieser Praxis hat
die Lehre die Theorie des „commissaire juge“ entwickelt, die die Stabilität des Rechtsstaats in
Frankreich in der Hinsicht aufs Spiel gesetzt hat, dass das Prinzip der Gewaltenteilung in diesen
Verfahren wenig respektiert wurde.
Im gleichen Sinne unterlag die Kontrolle der Gegenseitigkeit internationaler Verträge der
Exekutive (in der Person des Außenministers) und nicht der Judikative. Der EGMR hat im Fall
Mme Chevrol/Frankreich vom 13. Februar 2003 Frankreich aufgefordert gemäß Artikel 6§1 der
Europäischen Menschenrechtskonvention die Praxis des „Minister-Richters“ aufzugeben um die
Gewaltenteilung zu wahren, dem kam Frankreich nicht unmittelbar nach (CE als oberstes
französisches Verwaltungsgericht, 11. Februar 2004, Mme Chevrol) und hat 6 Jahre gewartet um
seine institutionelle Praxis den Anordnungen des EGMR anzupassen (CE als oberstes französisches
Verwaltungsgericht, 9. Juli 2010 Mme Cherlet-Benseghir). Auch wenn diese Umsetzung faktisch
dadurch umgangen wurde, dass der Richter immer noch den Rat des Außenministers einholen kann
und ersterer grundsätzlich dem Rat dieses Exekutivorgans folgt.
27
THÈME 7 / THEMA 7 : La protection de l’environnement comme outil politique de
l’harmonisation des systèmes nationaux et d’intégration régionale / Umweltschutz als Faktor
der Harmonisationspolitik der nationalen Rechtsysteme und regionela Integration.
-
M. Philippe GUTTINGER (Maître de conférences / Dozent) : « La protection de
l’environnement comme outil politique de l’harmonisation des systèmes nationaux et
d’intégration régionale : l’exemple de la démocratie environnementale » / „Der
Umweltschutz als politisches Mittel der Harmonisierung der nationalen Systeme und der
regionalen Integration : das Beispiel der Umweltdemokratie“.
« La protection de l’environnement comme outil politique de l’harmonisation des systèmes
nationaux et d’intégration régionale : l’exemple de la démocratie environnementale »,
par Philippe GUTTINGER, Maître de conférences à l’Université Paris Ouest - Nanterre
La prise de conscience de dégradations de l’environnement ou de risques de dégradations
supplémentaires n’amène pas nécessairement à l’adoption de mesures de prévention ou de
réparation adaptées et efficaces, faute, notamment, de consensus ou d’acceptabilité sociale
suffisante.
Le droit de l’Union européenne, mais aussi le droit issu du Conseil de l’Europe et de la
Commission économique régionale des Nations-Unies pour l’Europe s’efforcent d’apporter sa
contribution en reconnaissant un droit à la participation du public, tant dans le cadre national que
dans le cadre des relations interétatiques.
Ce principe de participation, proclamé par le principe 10 de la Déclaration des NationsUnies de Rio-de-Janeiro sur l’Environnement et le Développement, se décline selon trois
modalités : l’accès aux informations détenues par les autorités publiques, la participation à
l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement, et l’accès à la justice
pour contester de telles décisions.
„Der Umweltschutz als politisches Mittel der Harmonisierung der nationalen Systeme und der
regionalen Integration : das Beispiel der Umweltdemokratie“,
Philippe GUTTINGER, Dozent an der Universität Paris Ouest - Nanterre
Das Bewusstsein über Umweltschädigungen oder über das Risiko von zusätzlichen
28
Schädigungen führen, insbesondere mangels hinreichendem sozialen Konsens oder sozialer
Akzeptanz, nicht zwangsläufig zur Verabschiedung von angemessenen und effizienten präventiven
oder wiederherstellenden Maßnahmen.
Das Recht der Europäischen Union, aber auch das aus dem Europarat und der
Wirtschaftskommission für Europa der Vereinten Nationen hervorgehende Recht, bemüht sich
seinen Beitrag zu leisten, indem es ein Beteiligungsrecht der Öffentlichkeit, sowohl im nationalen
Rahmen wie auch in zwischenstaatlichen Beziehungen, anerkennt.
Dieses Prinzip der Beteiligung, das im 10. Grundsatz der Rio-Erklärung über Umwelt und
Entwicklung der Vereinten Nationen proklamiert wird, besteht aus drei Modalitäten: Zugang zu den
im Besitz öffentlicher Stellen befindlichen Informationen, die Teilhabe an der Ausarbeitung
öffentlicher Entscheidungen, die Auswirkungen auf die Umwelt haben und den Zugang zu
Gerichtsverfahren um diese Entscheidungen zu beanstanden.
29