Acheter un bien immobilier en Indivision ou dans le cadre d`une SCI
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Acheter un bien immobilier en Indivision ou dans le cadre d`une SCI
Juin-Juillet 2011 SCI OU INDIVISION ? Acheter un bien en commun c’est possible, mais qu’elle est la meilleure solution : Le faire dans le cadre d’une indivision simple ou par le biais d’une SCI , Avant de prendre une décision et de choisir la bonne formule, il est important d’envisager deux principales éventualités et d’en mesurer les conséquences. Il s’agit de : • • La mésentente, Le décès L’INDIVISION Il s’agit de la formule la plus couramment utilisée. Chaque membre est propriétaire du bien à hauteur de son investissement. Le titre de propriété précise la quote-part de chacun. l’indivision est la solution la plus simple car elle ne nécessite pas de grandes formalités administratives, ni de frais d’enregistrement. Le principe de l’indivision est simple : les indivisaires achètent tous ensemble, et ont tous les mêmes droits. En pratique la gestion de l’indivision se fait par la réunion des indivisaires et d’une prise de décision à l’unanimité (au moins la majorité des 2/3 des droits indivis). Pour faciliter la gestion du bien en évitant la réunion des indivisaires pour chaque décision à prendre, les indivisaires peuvent nommer un représentant et lui donner certains pouvoirs de décision. Mais la désignation de ce représentant doit être également faite à l’unanimité et ne pourra être donnée que pour une durée maximale de 5 ans. En revanche chaque coïndivisaire peut céder ou hypothéquer sa quote-part indivise. La cession à une personne étrangère à l’indivision n’est néanmoins possible qu’après notification aux autres indivisaires Si l’indivision doit correspondre finalement à une entente parfaite entre les indivisaires une règle simple est à retenir : Nul ne peut être contraint de demeurer dans l’indivision et le partage peut toujours être provoqué, à moins qu’il n’y ait sursis par jugement ou convention (art 815 du code Civil). Même s’il s’agit d’un achat en famille, ce postulat prime sur tout contrat privé et il n’est pas possible d’y faire échec par un « pacte d’indivisaires ». Il suffit qu’un seul veuille vendre pour que les autres soient obligés d’en faire autant. C’est souvent ce qui se produit après le décès d’un des indivisaires, lorsque les nouveaux héritiers ne souhaitent pas partager la jouissance (et les frais) Document non contractuel – destiné uniquement à l’information. d’une maison avec les autres indivisaires. Les familles recomposées posent ces problèmes sous des angles nouveaux. Mais la règle de mise en place n’est pas simple à mettre en place si les autres indivisaires refusent la vente. Il sera alors nécessaire d’obtenir l’autorisation de vendre du Tribunal de Grande Instance et cette dernière ne pourra se faire qu’aux enchères. LA SCI La SCI est une société de gestion du patrimoine et doit être à but non commercial. Ainsi, il n’est pas possible acheter un bien pour le revendre aussitôt après. De même, il n’est pas possible de le « louer meublé » car, sur le plan fiscal, la location meublée génère des bénéfices commerciaux. SCI : S’organiser pour durer Créer une SCI revient à créer une société qui achète le bien, grâce aux apports de ses membres (deux au minimum, même mariés) ou à crédit. Elle a pour principal objet la détention et l’administration des biens et droits qui composent son patrimoine. Attention la SCI ne peut pas avoir pour objet l’achat de biens en vue de la revente. Si cela est, bien entendu, possible, cela doit rester exceptionnel. La création d’une SCI peut présenter des intérêts fiscaux et patrimoniaux. Il s’agit même d’un outil particulièrement efficace de stratégie patrimoniale. Mais la création d’une SCI ne doit pas être prise à la légère car selon les situations elle peut présenter des inconvénients. La SCI c’est un moyen d’éviter les blocages de l’indivision. C’est aussi une façon de simplifier et clarifier la gestion. Dans une SCi un gérant est nommé, il peut donc, en principe, accomplir tous les actes qui entrent dans l’objet social et sont dans l’intérêt de la société. La rédaction des statuts est donc importante. Les statuts de la SCI vont ainsi définir les pouvoirs du gérant et fixer la « règle du jeu » entre les associés. Par ailleurs, autre avantage important de la SCI c’est de préserver les acquis. Si dans une indivision, nul ne peut être contraint d’y demeurer, dans une SCI cette règle ne s’applique pas. Si le risque de dissolution judiciaire de la SCI Juin – Juillet 2011 existe aussi, mais uniquement pour « justes motifs », l’associé qui demandera la dissolution doit convaincre le juge que le motif invoqué présente un caractère de gravité suffisant et de nature à justifier la demande. La SCI un outil patrimonial Elle est idéal entre époux pour contourner certains dispositifs du régime matrimonial sans avoir à le modifier. Cependant mettre le logement des époux dans le cadre d’une SCI doit s’envisager avec une grande prudence. Au delà de cet aspect, la SCI constitue un moyen privilégié pour préparer la transmission. Le simple fait de détenir un patrimoine immobilier au travers d’une société permet d’opérer une décote sur sa valeur du patrimoine détenu… et la décote peut être très importante. Par ailleurs une SCI est répartie entre les associés sous forme de parts. Il est donc ainsi possible de transmettre sur la durée la totalité du patrimoine avec un meilleur partage entre chaque héritier, tout en conservant l’unité du patrimoine familial… et en profitant au maximum des avantages fiscaux accordés… et finalement en conservant si nécessaire la gestion (statut de gérant). Lorsque dans une famille il existe des mineurs ou des majeurs protégés, la transmission en direct d’un patrimoine peut être compliquée et source de difficultés de gestion. La SCI répond aussi à cette problématique. La SCI est une personne morale qui doit avoir une existence réelle. Puisqu’il s’agit d’une personne morale, il faut faire vivre la SCI : elle doit être dotée d’un compte bancaire, d’une comptabilité ; il faut tenir des assemblées générales, publier un bilan et effectuer une déclaration fiscale annuelle. Si les statuts sont bien rédigés, la gestion est aisée. Il est possible de prévoir des versements réguliers à la caisse de la société permettant de régler, au prorata du nombre de parts, les dépenses courantes que le gérant effectue (il rend compte de ses actes lors de l’assemblée annuelle). Vis-à-vis des tiers, tout acte d’un seul gérant (même s’il y en a plusieurs) engage la société dans son ensemble : il n’est donc pas possible de s’opposer au paiement d’une dépense effectuée par un gérant, sous prétexte que les autres n’en étaient pas avertis. Document non contractuel – destiné uniquement à l’information.