Tiré à part du journal "Travail-Santé Infos" n°28 consacré à l`intérim
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Tiré à part du journal "Travail-Santé Infos" n°28 consacré à l`intérim
tireapart interim:AMSN • lettre interne 23/03/2009 09:51 Page 1 L a l e t t r e d e l ’ A M S N , S e r v i c e d e S a n t é a u Tr a v a i l Numéro spécial Intérim Répondre aux besoins de l’intérim Docteur Françoise de Geuser Médecin du travail coordonnateur amSn L’intérim au sein de l’amSn représentait 11000 personnes en 2007, sur un secteur géographique étendu à toute la région rouennaise. L’importance de l’activité d'intérim reflète la réalité du marché du travail avec sa dynamique caractéristique et sa variabilité. La population intérimaire, particulièrement exposée aux accidents du travail nécessite plus que jamais l’engagement de chacun des acteurs que sont les employeurs, les responsables de sécurité, les médecins du travail, les intervenants en prévention des risques professionnels. En 2004, les accidents du travail étaient évalués à 39,5 pour 1000 pour l’ensemble des salariés et à 92 pour 1000 pour les jeunes intérimaires de moins de 25 ans (nouveaux embauchés). L’activité intérimaire devra se doter prochainement d’une organisation spécialisée. La priorité est de mettre en place une structure permettant de traiter le maximum de demandes avec qualité et de sécuriser ce process. Au-delà, les enjeux sont nombreux sur cette population et permettront d’autres travaux de collaboration avec l’ensemble des partenaires. Ju i n 2 0 0 9 Pour une surveillance en réseaux Face à une demande croissante de visites médicales pour le secteur de l'intérim, le Dr Françoise de Geuser, médecin du travail à l’amSn, a mené un groupe de travail pour répondre aux besoins des entreprises de travail temporaire et proposer des solutions adaptées. Ce groupe de travail composé de médecins de l’amSn*, en concertation avec de nombreux partenaires ** a permis de croiser les besoins et les expériences de chacun et d’enrichir les propositions. Récemment, 250 entreprises de plus de 200 salariés de la région ont été sollicitées pour apporter les informations nécessaires aux médecins du travail concernant les postes de travail des intérimaires. Deux innovations vont voir le jour (voir encadré ci-dessous). En effet l’accueil des intérimaires, les informations sur les risques, la prévention des accidents de travail, l’accompagnement des situations à risques (conduites addictives, alcool,..), sont autant de sujets de prévention primaire qui placent les équipes de santé au travail auprès des entreprises de travail temporaire tout au long du cursus laboris de leur personnel. Deux innovations vont voir le jour Un carnet de liaison interservices de santé au travail (LISST). Ce carnet sera remis au travailleur temporaire. Chacun des acteurs de prévention pourra noter ainsi la surveillance ou l’information médicale effectuée. L’initiative d’une traçabilité est donc lancée (voir page 3). Une base de données. Sous confidentialité médicale, cette base permettra d’améliorer la connaissance des expositions professionnelles encourues aux postes de travail et les mesures de prévention. *Dr Paulette Barbier, Dr Françoise de Geuser, Dr Barbara Olivier, Dr Joël Zanin **CRAM (Caisse Régionale Assurance Maladie), DRTEFP (Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle), MSA (Mutualité Sociale Agricole), PRISME (Les professionnels de l’Interim, services et métiers de l’emploi). tireapart interim:AMSN • lettre interne 23/03/2009 09:51 Page 2 spéci al i ntéri m Intérim... De l’agence d’intérim à l’agence d’emploi… Apparu en France dans les années 50, le travail temporaire a évolué depuis. La mission initiale était de trouver, pour le compte d’entreprises le travail temporaire représente 600 000 emplois équivalents temps plein chaque année (qui donnent suite à 40 000 embauches) et près de 30 000 placements se sont concrétisés en 2007. utilisatrices, les salariés correspondant aux profils définis, et ce pour effectuer essentiellement des remplacements ou répondre à l’accroissement temporaire d’activité. Les agences devaient recruter, détacher les salariés temporaires sélectionnés et enfin employer ces mêmes salariés pendant une durée déterminée. Depuis 2005, et l’application de la Loi de programmation pour la cohésion sociale, mettant fin au monopole de placement, l’ANPE, les sociétés d’intérim ont développé les activités de recrutement en CDD et CDI. Au-delà de ces deux métiers principaux, les agences d’intérim sont devenues ces dernières années de véritables agences d’emploi tant leurs missions se sont diversifiées. Toutes ces missions ayant un objectif commun : la diminution du chômage. Tous les publics sont concernés : - Les chômeurs très éloignés de 2 l’emploi qui bénéficient de mesures d’insertion en collaboration quadripartite (état, entreprise utilisatrice, agence d’emploi et organisme de formation). - Les travailleurs handicapés qui font l’objet d’une attention particulière grâce aux conventions conclues entre les entreprises de travail temporaire et l’AGEFIPH. - Les demandeurs d’emploi en général ; les agences d’emploi se voient confier des missions d’évaluation (ECCP) et d’accompagnement par l’ANPE. Au cœur de l’activité économique et au plus près des réalités des entreprises, l’agence d’emploi est devenue un véritable acteur du marché du travail. Ainsi elle se doit d’être exemplaire et de jouer un rôle social. Ce rôle consiste notamment à promouvoir les valeurs de nondiscrimination (une charte a été signée avec la Halde), de sensibiliser les entreprises utilisatrices à la prévention des risques (en collaboration avec les associations de médecine du travail, et la CRAM), et de lutter contre le travail illégal. Pour toutes ces raisons, il est légitime de nommer désormais les agences d’intérim «agences d’emploi». Le PRISME a signé, le 28 novembre 2007, avec le Ministre du Travail, Xavier Bertrand, un engagement pour promouvoir la prévention des risques professionnels dans la branche du travail temporaire. Cet engagement traduit la volonté du PRISME, vis-à-vis de l'État, de poursuivre les actions entreprises dans la branche du travail temporaire, depuis de nombreuses années, en vue de diminuer significativement le nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles dont sont victimes les salariés intérimaires. Il fait suite à l'accord relatif à la santé et à la sécurité au travail conclu le 26 septembre 2002 avec les partenaires sociaux du travail temporaire ainsi qu'au document interprofessionnel établi par la CNAMTS***, le 21 mars 2007, sur l'accueil et la santé au travail dans l'intérim. Cet engagement comporte une charte de bonnes pratiques dans laquelle le PRISME demande aux agences d'emploi de prendre des mesures visant à prévenir les risques professionnels sur quatre plans : dans le cadre de leur organisation, vis-à-vis des salariés permanents, vis-à-vis des salariés intérimaires et vis-à-vis des entreprises utilisatrices. *** Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés Laurent Mouly Directeur Crit Intérim Saint-Aubin-lès-Elbeuf Travail - Santé Infos - numéro spécial Intérim - juin 2009 tireapart interim:AMSN • lettre interne 23/03/2009 09:51 Page 3 spéci al i ntérim Sur les pas de la MSA La Mutualité Sociale Agricole (MSA) partage avec l’amSn les réflexions autour du suivi des travailleurs intérimaires. En effet, la MSA utilise avec succès depuis douze ans le carnet de santé professionnel du salarié agricole...Un outil qui a fait ses preuves. L’itinérance croissante des salariés en termes géographique, de métiers, d’emplois et de régimes sociaux d’affiliation différents est une réalité. Il en découle une dispersion des dossiers médicaux entre les services de santé au travail et leurs différents centres, sans interconnexion. Cette situation conduit à une perte réelle d’informations dom-mageable à la pertinence et la qualité du suivi médico-professionnel individuel. Améliorer la traçabilité Ainsi, la traçabilité des expositions professionnelles et de l’information dispensée aux salariés concernant les risques auxquels ils sont exposés est très incomplète. A cela s’ajoute une collaboration très insuffisante entre médecins des entreprises de travail temporaire et des entreprises utilisatrices au regard du Décret de 1991. Enfin, il n’existe aucun recueil linéaire du cursus laboris de cette population alors que le bon sens et l’efficacité du suivi l’imposeraient. L’élaboration d’un support propre à faciliter et rationaliser l’organisation de la surveillance médicale s’inscrit donc dans une démarche commune en un temps où la pénurie de la ressource médicale contraint à repenser son rôle, ses missions et son organisation. Le carnet de liaison Ce carnet de liaison interservices de santé au travail comprend trois parties : le parcours professionnel et les expositions, l’accompagnement en termes de suivi déployé, d’aménagements et autres préconisations formulées, de recommandations ou d’informations dispensées, les informations, orientations et conseils variés prodigués. Il ne s’agit pas d’un dossier médical mais un support qui, instruit par les médecins intervenants successifs constitue la propriété exclusive du salarié qui en est le détenteur, seul maître de son usage. Il favorise le dialogue entre co-intervenants, avec l’accord du salarié, sur les éléments utiles à échanger entre médecins de santé au travail qui se succèdent en conciliant l’obligation de secret professionnel avec le droit du patient (Loi du 4 mars 2002). Repositionner la prévention... Le Docteur Pierre Bourdilloud (médecin du travail MSA). “Le suivi médical et l’expression de l’aptitude au poste de travail constituent une obligation réglementaire qui doit s’intégrer dans une démarche d’accompagnement du salarié tout au long de son parcours professionnel. Le repositionnement de la prévention à sa juste place au cœur de nos métiers participe largement à la valorisation de notre identité professionnelle.” Travail - Santé Infos - numéro spécial Intérim - juin 2009 3 tireapart interim:AMSN • lettre interne 23/03/2009 09:51 Page 4 spéci al i ntéri m Aerazur accompagne ses intérimaires Depuis trois ans, l'augmentation de la charge de travail a conduit l’entreprise Aérazur* à recourir au travail temporaire. De 20 personnes intérimaires en 2006, le recrutement est passé à 126 en 2008 auprès de quatre sociétés de travail temporaire du secteur géographique de Caudebec-lès-Elbeuf**. “L’accueil des intérimaires se fait en plusieurs étapes”, explique Olivier Aiguillon, directeur de l’entreprise. Une majorité de femmes “A leur arrivée, ce personnel est reçu par la responsable du personnel intérimaire qui remet un livret d’accueil d’informations générales concernant l’usine. Ils sont ensuite dirigés vers leurs ateliers. Le relais est pris ensuite par le responsable de la production qui précise les règles de fonctionnement et de sécurité du service. Ils sont ensuite affectés à un ilôt où leur tuteur (ou tutrice) va leur enseigner les “bonnes pratiques”… Dans les trois mois qui suivent... “Dans le mois qui suit leur arrivée, poursuit Olivier Aiguillon, je leur fais visiter l’ensemble de l’usine en insistant sur les risques spécifiques, les règles de sécurité, l’obligation du port des équipements de protection individuelle ou encore le respect de la zone fumeurs... Puis le responsable de sécurité assure dans les trois mois une sensibilisation à la sécurité au cours de laquelle sont évoqués les risques chimiques, mécaniques, les gestes et postures, les risques incendie. Cette dernière formation est renouvelée tous les deux ans pour l’ensemble du personnel intérimaire ou non…” Une surveillance médicale renforcée “Enfin, le service de recrutement est en contact permanent avec le service médical et l’informe des nouveaux arrivants. En effet, la majorité des postes requiert une surveillance médicale renforcée directement effectuée dans l’entreprise, avec un suivi spécifique des risques. Un contrat intérimaire s’écoule sur un minimum de douze mois car il faut quatre à six mois de formation à l’apprentissage de la fabrication des dégivreurs et réservoirs. Pendant cette formation, l’intérimaire reste sous la responsabilité de son tuteur. Une bonne capacité de mémorisation est une des principales qualités requises de l’intérimaire. J’en terminerais sur le fait que ces contrats débouchent de façon non négligeable sur une embauche au sein de notre société. Ainsi, soixante intérimaires ont été embauchés ces deux dernières années dont 38 sur le dernier exercice 2007-2008”, conclut Olivier Aiguillon. Propos recueillis par le Dr Paulette Barbier médecin du travail amSn pour l’entreprise Aerazur ** Adecco, Adia,Crit Interim, Manpower 4 Travail - Santé Infos - numéro spécial Intérim - juin 2009 *L’usine de Caudebec-lèsElbeuf appartient à la branche Aerosafety du groupe Zodiac. Zodiac est un groupe industriel français implanté dans le monde pour le secteur aéronautique. Il emploie 17000 personnes dont 3000 en France. Aérazur constitue le pôle élastomère du groupe. Responsable de la publication : Marc Sanson Comité de rédaction : Dr Elisabeth Beaugrand, Dr Laure Boudet, Corinne Emo, Dr Myriam Kamel, Dr Etienne Leroy, Catherine Martin, Dr Claire Montagner, Dr Caroline Nayrat, Carole Ouvry, Dr Marie-Noëlle Pillet, Marc Sanson, Céline Tranchant. Responsable de la rédaction : Dr Myriam Kamel Mise en page : service communication 155 Rue Louis Blériot BP 610 76235 Bois-Guillaume Cedex 02 76 08 12 00 [email protected] www.amsn.fr Impression : IROPA