Le 30e anniversaire du Centre

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Le 30e anniversaire du Centre
Nîmes
Midi Libre midilibre.fr
SAMEDI 20 AVRIL 2013
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Léa Vicens: « Je me
sens prête pour Séville »
Tauromachie l Dimanche 21 avril, la Nîmoise toréera à cheval pour la première fois dans les
arènes de la Maestranza. Un passage crucial et une consécration pour cette jeune rejoneadora.
A
quelques heures du grand
jour, dans quel état
d’esprit êtes-vous ?
Très bien. C’est un peu
l’aboutissement de tous les efforts
consentis ces dernières années.
Je sais que c’est une date
incontournable dans ma carrière
et j’ai envie de bien faire les choses.
Car c’est ce que j’aime faire.
Vous vous apprêtez à faire votre
présentation dans l’une des
arènes les plus prestigieuses.
Tout torero en rêve un jour.
Vous ne sentez pas la pression
monter, même un petit peu ?
La tauromachie, c’est avant tout le
temple, alors si je ne l’ai pas avant,
je ne l’aurai pas pendant non plus !
Mais à force de l’entendre, je vais
commencer par la sentir, cette
pression (rire) ! Je reçois beaucoup
de messages d’encouragement,
même de la part de gens que je ne
connais pas. C’est sympa et
bienveillant. Je sais aussi qu’il y
aura beaucoup de Nîmois
dimanche. Je ne m’attendais pas à
tout ça. Mais je ne veux rien
changer. Cette semaine, j’ai monté à
cheval, j’ai rassuré les chevaux.
En réalité, je me sens prête pour
Séville, et mes chevaux aussi.
« Quand vous
commencez à toréer,
ça devient une
obsession. Vous ne
pensez plus qu’à ça »
En 2007, quand vous quittez
Nîmes pour rejoindre La Puebla
del Rio, près de Séville, le
décidez-vous sur un coup de tête
ou êtes-vous réellement décidée
à percer ?
Quand je suis partie, je ne parlais
quasiment pas espagnol. À ce
moment-là, personne n’y a cru !
Surtout en Espagne. Moi, je me suis
dit : “Je vais y aller, je vais y
arriver.” Ma famille m’a toujours
Bio express
Léa Vicens est née le 22 février
1985 à Nîmes. Elle fait sa
scolarité à l’école de la Tour
Magne puis enchaîne avec le
collège Révolution et le lycée
Daudet. Le bac en poche, la
Nîmoise entame une licence de
biologie d’abord à la fac des
Carmes (Nîmes) puis à
Montpellier. C’est alors qu’elle
décide de partir en 2007 chez
Don Angel Peralta pour se
consacrer à sa passion. Elle
torée depuis trois ans en public et
se produira cette année, en
France, au moins aux
Saintes-Maries-de-la-Mer et dans
les arènes de Dax, Bayonne et
Mont-de-Marsan. En Espagne,
outre Séville, la torera à cheval
possède déjà une vingtaine de
dates dans les autres arènes.
CARTELS
■ Léa Vicens, « une ascension programmée » : « J’ai fait énormément de sacrifices pour en arriver là. »
soutenue, surtout moralement. Et
voilà. Tout n’est pas arrivé d’un
coup. C’est une ascension
programmée. J’ai fait énormément
de sacrifices pour en arriver là. Pas
de plage, pas de sortie, beaucoup
de travail.
Une “ascension programmée”
jusqu’à quel point ? À quel
moment avez-vous pensé à faire
carrière ?
Depuis toute petite, cet univers me
fascine. Je monte à cheval depuis
mes 3 ans mais je ne pensais pas
concrétiser. Quand les Peralta
(dynastie de légende pour la
tauromachie à cheval, NDLR) m’ont
proposé de venir travailler chez
eux, je me suis donnée à fond. Je
m’entraîne entre dix et douze
heures par jour. Les toros sont
devenus une priorité. Ça n’est pas
une légende : quand vous
commencez à toréer, ça devient
une obsession. Vous ne pensez
plus qu’à ça.
Pour Nîmes, les cartels de
Pentecôte viennent de sortir et
vous n’y êtes pas. Serez-vous
présente à la feria des
Vendanges ?
Je n’ai pas voulu trop
d’accumulation. Je serai
certainement présente à Nîmes en
septembre, pour la feria des
Vendanges. En tout cas, je serai
ravie de toréer dans ma ville. La
dernière fois que j’y suis allée, je
me suis promis que la prochaine
fois que je viendrai dans ces arènes,
ce serait pour toréer.
Comme Marie Sara a pris son
alternative des mains d’une autre
femme, Conchita Cintron, un
cartel avec, justement, Marie
Sara, est-il envisageable pour
votre alternative ?
Peut être... Pour l’instant, je préfère
ne pas trop en parler.
Être femme et torera, est-ce un
statut difficile à assumer ?
Je n’ai jamais eu de problème avec
le fait d’être une femme, même
dans le milieu professionnel.
En revanche, le public sévillan
m’attend avant tout par curiosité, je
pense. J’ai vraiment envie de bien
faire et de triompher.
Recueilli par AGATHE BEAUDOUIN
[email protected]
Le 30e anniversaire du Centre
Aficionados ❘ Joselito sera présent pour fêter l’événement.
Il est né il y a trente ans et,
sous la direction actuelle de
Christian Lesur, assisté de Patrick Varin pour l’enseignement pratique, les cours réguliers qui sont dispensés permettent aux élèves de gravir toutes les étapes de l’apprentissage avant, peut-être, d’envisager
une carrière professionnelle.
Lancé en 1983, le Centre français de tauromachie accompagne les aspirants toreros dans
leur passion. Au cours des années, dix-sept aspirants ont accédé au statut de matador de
toros et c’est toute cette histoire qui sera évoquée ce
week-end à travers l’organisation de spectacles gratuits aux
arènes et des animations à l’Imperator.
Premier “becerro” à 12 ans
Pour cet anniversaire, une figura sera présente. Aujourd’hui
éleveur à la tête de la ganaderia El Tajo y la Reina (dans la
■ Joselito, un des maestros majeurs des années 80-90.
province de Cáceres), Joselito
restera, pour les aficionados,
un des maestros majeurs des
années 80-90. Il a combattu
son premier becerro à l’âge de
12 ans et reçu l’alternative seulement cinq saisons plus tard,
des mains de Damaso Gonzalez. Ancien élève de l’école taurine de Madrid (où il forma,
Photo archives W. T.
avec El Fundi et El Bote, l’une
des promotions les plus glorieuses de la structure d’enseignement de la capitale), il a
toujours, par sa sincérité et sa
classe, interprété une tauromachie profonde, esthétique et
dominatrice. Jamais un geste
de trop ni une attitude inappropriée.
Photo WILLIAM TRUFFY
Depuis une dizaine d’années,
Joselito retrouve, à l’occasion
de cette Fête des aficionados,
Nîmes et ses arènes. Sur cette
piste, le nombre de ses faenas
d’envergure est à la mesure de
son art de torero. En de nombreuses circonstances, Joselito a imprimé son nom dans la
liste des journées mémorables
des ferias. Son solo face à six
toros, un matin de Pentecôte
1993, avec démonstration et
émotion à la clé, restera un
grand moment. Et, malheureusement, la blessure (fracture
du tibia) reçue en mai 2002
comme l’une des dates noires
de sa prestigieuse carrière.
Contribuant à précipiter les
adieux du maestro à l’aficion.
Mais, dès cet après-midi, c’est
sur le même sable qu’il dirigera une classe pratique. Avec
des gamins qui croiront rêver
en approchant une légende du
toreo moderne.
ROLAND MASSABUAU
[email protected]
Avec cinq autres
toreros à Séville
Léa Vicens est intégrée au cartel de
la corrida à cheval, dimanche
21 avril, dans les arènes de Séville
(midi). Avec Álvaro Montes, Joao
Moura (hijo), Francisco Palha,
Manuel Manzanares, Luis
Valdenebro fils, face aux toros
de Toros de Cubero-Buendía.
Au Centaure d’or
des Saintes
Le 14 juillet aux
Saintes-Maries-de-la-Mer, à
18 heures, avec Andy Cartagena,
Joao Moura junior, Léa Vicens fera
sa première présentation en France
pour la corrida du Centaur d’or. Ils
affronteront le bétail de Bohorquez.
AU PROGRAMME
● AUJOURD’HUI
À 15 heures : aux arènes, classe pratique dirigée par
Joselito. En capea, deux vaches pour les Minots toreros
encadrés par la section Passion aficion. Quatre novillos des
élevages français d’Olivier Fernay, du Scamandre, d’Alain
Tardieu et de Tierra d’oc pour El Potro, Joaquin Josian
Laguila et Tibo Garcia. Entrée libre.
À 19 heures : au club de l’Impé, quai de la Fontaine,
inauguration et visite guidée de l’exposition “Le Centre
français de tauromachie a 30 ans”, et projection en boucle
du film Joselito, trois jours en France (durée 50 minutes).
L’exposition sera ouverte tous les week-ends jusqu’à la
feria de Pentecôte.
À 20 heures ; à l’hôtel Imperator, lecture du livre Joselito,
el verdadero.
● DEMAIN
À 14 heures : sur le parvis des arènes, hommage à Nimeño II
par Joselito et les élèves des écoles de tauromachie.
À 14 h 30 : sur le parvis des arènes, le premier flashmob
taurin. Rassemblement des aficionados pour un ballet de
capes et muletas, et photo souvenir. Chaque participant
aura ensuite la possibilité de déployer sa cape en barrera,
aux arènes, lors de la novillada.
À 15 heures : aux arènes, novillada sans picador. Au cartel,
Alejandro Fermin, de Badajoz, Joao Machado, de Béziers,
et Adrian Henche, de Guadalajara. Le bétail proviendra de
l’élevage El Tajo y la Reina, ganaderia appartenant au
matador Joselito. Entrée libre.

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