Message de Son Excellence Mme Ameenah Gurib

Message de
Son Excellence Mme Ameenah Gurib-Fakim,
G.C.S.K., C.S.K., PhD,
Présidente de la République de Maurice
à l’occasion de la
Fête de l’Independence
vendredi 11 mars, 2016
Je suis extrêmement heureuse d’être présente parmi vous
aujourd’hui à l’occasion de la cérémonie de levée du drapeau
marquant le 48eme anniversaire de l’Indépendance du pays
et le 24eme anniversaire de l’accession de l’ile Maurice au
statut de République.
C’est un moment à la fois symbolique et solennel qui revêt
toute son importance dans la vie d’une nation et d’un pays.
Célébrer notre indépendance nous permet de jeter un regard
sur notre histoire, ses difficultés parfois ses tribulations,
mais
aussi
davantage
sur
le
le
chemin
présent,
et
parcouru,
de
mieux
afin
d’apprécier
appréhender
les
perspectives d’avenir.
Le 12 mars 1968 marque certes la naissance de l’ile Maurice
comme un état souverain quand le quadricolore mauricien
flottait pour la première dans le ciel du Champ de mars à
Port
Louis
et
où
résonnait
notre
hymne
national,
le
« Motherland »,
Toutefois, si l’ile Maurice obtenait son indépendance de la
Grande Bretagne en cette année 1968, l’histoire de notre ile
remonte pour sa part, à bien des siècles avant.
Notre histoire, à la fois riche et multiple, se distingue par son
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peuplement venu de différents continents suivant des vagues
d’immigrations successives.
Si beaucoup se sont installés dans notre ile par choix,
certains y ont été emmenés de force alors que d’autres
encore, ont choisi de rejoindre nos rives pour échapper à leur
existence miséreuse dans leur pays natal.
Lieu de rencontre de civilisations venues d’Afrique, d’Orient
et de l’Occident ; la nation mauricienne s’est construite sur
un équilibre certes précaire, mais qui a malgré quelques
soubresauts, survécu à l’épreuve du temps.
Alors que la diversité de son peuplement la destinait à une
existence conflictuelle, la société mauricienne a su donner
l’exemple, en apprenant au fil des siècles à gérer ses
contradictions et à transcender ses différences.
Ces différences qui sont malheureusement dans de nombreux
pays,
sujets
de
discorde,
de
divisions
et
sources
d’interminables et violents conflits.
Malgré tout ce qui les séparent, les cultures et les religions
du pays, réunies par le hasard de l’histoire, vivent et
s’épanouissent dans un respect mutuel tout en faisant preuve
d’un remarquable esprit de solidarité.
Et comme le résume si bien, le poète Edouard Maunick :
(Je cite)
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« Plus peuple que race, nous additionnons nos fidélités à
l’Orient, à l’occident et à l’Afrique pour fonder une symbiose
certes difficile mais seule capable de nourrir notre quotidien…
... Nos aïeux venaient tous de quelque part ; nous avons pour
mission de continuer leur exil dans un lieu devenu pays
natal » (Fin de citation)
Ce n’est donc pas un hasard qu’on surnomme souvent l’ile
Maurice, « la nation arc en ciel » ; une manière de souligner la
diversité de ses populations, la pluralité de ses croyances,
l’extraordinaire palette de ses couleurs qui se mélangent sans
s’absorber ni s’exclure, et ses visages multiples.
Nous avons effectivement toutes les raisons d’être fiers de
nos réalisations depuis 1968 et de ce que nous avons pu
accomplir ensemble.
Aux jeunes d’aujourd’hui, il est bon de rappeler qu’on nous
prédisait le pire aux lendemains de notre indépendance.
Certains prévoyaient le chaos vu la division que pouvait
engendrer la diversité de nos cultures ; alors que d’autres
prophétisaient une véritable catastrophe économique.
Permettez-moi de souligner que ce que vous avez peut-être
tendance à prendre trop rapidement pour acquis a demandé
efforts et sacrifices, un généreux sentiment de patriotisme,
un formidable esprit de responsabilité parfois d’abnégation
mais aussi de la rigueur et un grand sens de la solidarité.
Si nous sommes là où nous sommes aujourd’hui, c’est parce
que nous avons marché ensemble, main dans la main afin de
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construire notre avenir.
Nous avons su construire une société où chacun a le droit de
s’exprimer, d’aimer et de rêver.
Nous avons adopté des traditions démocratiques stables,
établi des institutions fortes, respecté les langues et les
traditions de chacun et prôné un développement économique
reposant sur le partage.
Nous devons remercier tous ceux qui ont contribué à faire de
Maurice un pays ou prospérité rime avec solidarité ; tous
ceux qui grâce à leur détermination, leur ardeur et la foi dans
leur pays, ont su insuffler le dynamisme nécessaire pour
construire une nation pleine de confiance.
Je voudrais donc en ce jour solennel faire un appel à tous les
jeunes du pays et plus particulièrement à vous qui m’écoutez
aujourd’hui Que vous habitiez le nord, le sud, l’est ou l’ouest du pays,
Que vous veniez d’une ville ou d’une région rurale,
Que vous soyez originaire de Rodrigues ou de toute autre ile
faisant partie du territoire mauricien,
Ce pays vous appartient ; est le vôtre.
La destinée de notre pays est entre vos mains.
Vous êtes la relève et les bâtisseurs de l’ile Maurice de
demain.
Nous comptons sur vous pour relever les nouveaux défis
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auxquels doit faire face le pays, qu’ils soient technologiques,
économiques
ou
qu’ils
aient
trait
à
la
société
ou
à
l’environnement.
Nous comptons sur vous pour redéfinir si besoin est, les
contours de l’ile Maurice du futur, de poursuivre le rêve de
faire de l’ile Maurice un grand pays, “A Great little country”,
comme le disait Mme Indira Gandhi, ex-premier ministre de
l’Inde,
Un pays fier de son Histoire, de ses cultures et traditions, de
ses valeurs universelles et de son rayonnement dans le
monde.
J’ai toujours eu foi dans la jeunesse de mon pays et je suis
sûre que vous aurez le courage de prendre pleinement en
main l’avenir de notre Nation.
Je vous remercie de votre attention.
Vive la République de Maurice !