Fidelity Investments
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série leadership MAI 2016 Un article de fond de nos partenaires américains Des indicateurs clés à surveiller dès maintenant L’assouplissement a-t-il cédé la place à une atténuation du resserrement? La politique de la Fed et d’autres signaux offrent des indices sur les prochaines étapes du marché. Jurrien Timmer l Directeur principal, Macroéconomie mondiale l @TimmerFidelity POINTS À RETENIR • Le marché boursier américain, tel que mesuré par l’indice S&P 500, se situe à moins de 1 % de son sommet de tous les temps, après avoir progressé de 16 % au cours des deux derniers mois. • De nombreux investisseurs se demandent maintenant si les actions doivent faire une pause, ou si elles peuvent poursuivre sur leur lancée. • Le prix du pétrole brut, la vigueur du dollar américain et l’intention de la Fed de relever ou non les taux d’intérêt en juin figurent parmi les indicateurs clés pouvant offrir des indices quant au prochain mouvement du marché. • Les bénéfices enregistrés au premier trimestre peuvent également influer sur l’orientation du marché; de plus, malgré la faiblesse des attentes, les conditions pourraient soutenir une remontée surprise. Nous voilà donc ici, le tiers de l’année 2016 est écoulé, et l’indice S&P 500 se rapproche de son sommet de tous les temps après avoir bondi de 16 % au cours des deux derniers mois. La question clé à se poser maintenant est la suivante : à quoi faut-il s’attendre? Le marché poursuivra-t-il sa progression? Consolidera-t-il ses gains, et fera-t-il du surplace jusqu’à ce qu’un nouveau catalyseur le pousse à la hausse ou à la baisse? Ou assistons-nous plutôt à une reprise typique d’un marché baissier, où les cours des actions s’envolent avant de redescendre vers la limite inférieure de la fourchette? De mon point de vue, le marché boursier semble être « suracheté » après avoir traversé une longue période de gains appréciables sans repli marqué; il aurait peut-être donc besoin d’un peu de temps pour consolider ses gains. Je ne m’attends pas à une tendance à la baisse dans l’immédiat, mais je doute que tous les ingrédients soient en place pour un maintien à long terme de la reprise. Autrement dit, l’indice S&P 500 pourrait demeurer dans une sorte de purgatoire du marché haussier et évoluer à l’intérieur d’une fourchette de négociation de 1 800 à 2 100 points jusqu’à ce que la situation des liquidités s’améliore et que les bénéfices de redressent. Je reviendrai aux bénéfices plus tard... En attendant, je surveille plusieurs indicateurs qui pourraient révéler des indices importants sur le prochain mouvement d’envergure du marché. 1. Le prix du brut peut-il rester au-dessus de 35 $ le baril? Après avoir atteint un double creux de 26 $ le baril en janvier et en février, le pétrole brut (West Texas Intermediate) a regrimpé au-dessus de 35 $ (son sommet de négociation précédent) au début du mois de mars. Dans un tel contexte, il arrive fréquemment que le marché reteste son point de rupture précédent (lequel constitue maintenant son soutien). C’est alors que la nouvelle direction se révèle. Si la tendance sous-jacente est à la hausse, il demeurera habituellement dans cette zone de soutien et reprendra sa progression vers de nouveaux sommets. Si, en revanche, il s’agissait uniquement d’une reprise dans un marché baissier, cette nouvelle zone de soutien cédera, et le marché retournera vers ses creux précédents. Dans le cas du pétrole brut (WTI), ce niveau de soutien se situe à 35 $ le baril. Lorsqu’il a été mis à l’épreuve au début d’avril, il n’a pas seulement tenu le coup : il a poursuivi sa remontée pour atteindre un sommet (pour 2016) de 42 $ avant la fin de la semaine1. 1 Bloomberg Finance L.P., en date du 30 avril 2016. série leadership MAI 2 016 Nous pourrions voir là un signe de marché haussier pour les titres du secteur de l’énergie et les titres à risque en général. Étant donné la nature systémique de la baisse récente des prix de l’énergie (ces derniers étant étroitement liés aux bénéfices, au crédit et aux économies émergentes), la progression du prix du pétrole brut est un indicateur important pour l’ensemble des marchés. S’il peut demeurer au-dessus de 35 $ le baril, cela sera probablement de bon augure. 2. Le dollar américain et la Réserve fédérale La vigueur du dollar américain est elle aussi liée aux prix de l’énergie et aux conditions financières2. En fait, l’orientation du dollar pourrait, selon moi, être le plus important indicateur de l’évolution à venir du marché. Le dollar a atteint un sommet le 20 janvier, date à laquelle l’indice S&P 500 a enregistré son premier double creux de l’année (il a retesté ce creux le 11 février). Depuis, le dollar a reculé de 6 %, tandis que l’indice S&P 500 et le pétrole brut, affichant une parfaite corrélation inverse, ont respectivement bondi de 16 % et de 50 %. Le dollar ne s’est pas apprécié depuis la mi-février, en grande partie parce que la Fed a minimisé les attentes d’une hausse imminente des taux, ce qui a en retour apporté un soutien considérable aux marchés. L’interaction entre les attentes à l’égard de la Fed et le dollar (et, par conséquent, les conditions financières) constitue donc une dynamique clé pour les marchés. En date du 25 avril, la probabilité d’une hausse de taux en juin était de 20 %3, et les conditions financières et les marchés de titres à risque s’étaient améliorés. Cela semble indiquer que le marché tient pour acquis que la banque centrale ne relèvera pas les taux en juin. Et si la Fed laisse les taux inchangés, les conditions devraient rester relativement stables sur le plan du risque. Mais pendant combien de temps? Je n’en sais rien, mais à 20 % seulement, la probabilité d’une majoration des taux semble être plus favorable à une hausse qu’à une baisse. Et puisque les conditions financières se sont déjà beaucoup améliorées, nous pouvons peut-être en dire autant des actifs à risque. Quoi qu’il en soit, il sera important de continuer à surveiller cette interaction entre la Fed et les marchés à l’approche du mois de juin. Essentiellement, les marchés comptent sur le fait que la Fed ne relèvera pas les taux. À cet égard, je suppose que nous pourrions dire qu’une atténuation du resserrement correspond dorénavant à un assouplissement. Autrement dit, si la Fed resserrait moins sa politique monétaire que ce qui a déjà été actualisé par le marché, cela aurait le même effet que si elle l’assouplissait. 2 Conditions financières : l’état actuel des variables financières qui influencent le comportement économique et, par conséquent, l’état futur de l’économie, tel que mesuré par l’indice des conditions financières Goldman Sachs. 3 2 Selon le modèle World Interest Rate Probability (WIRP) de Bloomberg Finance L.P., en date du 25 avril 2016. 3. Écarts entre l’indice S&P 500, le yen et le rendement des bons du Trésor à 10 ans Au début de 2016, le yen japonais était faible, atteignant même de nouveaux creux (en termes de dollars par yen). Depuis, il s’est fortement apprécié (passant de 122 à 109 yens par dollar entre janvier et avril), tandis que l’indice S&P 500 a de nouveau grimpé vers son sommet de tous les temps. Cela dit, une corrélation positive entre un yen vigoureux et un dollar solide est inhabituelle, puisqu’un yen fort signale généralement une aversion au risque. La raison pour laquelle nous assistons à un tel écart n’est pas claire, mais le marché a certainement démontré un engouement pour le risque (du moins aux États-Unis, puisque l’indice boursier Nikkei du Japon demeure 25 % en deçà de ses sommets de 2015). Il existe une corrélation semblable inhabituelle entre l’indice S&P 500 et le rendement des bons du Trésor à 10 ans. Ces points de référence ont par le passé évolué en parallèle, l’engouement pour le risque se fondant sur les attentes d’une activité économique plus robuste. Or, bien que l’indice se soit fortement redressé, le rendement des bons du Trésor à 10 ans est de 1,79 % seulement, ce qui est nettement inférieur au sommet de 2,5 % enregistré en 2015. Il est difficile de déterminer si c’est la vigueur des actifs à risque aux États-Unis, le yen ou le rendement des bons du Trésor américain qui est à l’origine de cette erreur d’évaluation. Mais il y a lieu de surveiller la tendance. Si cet écart persiste, cela pourrait signifier que les actions sont surévaluées et qu’une correction est à prévoir, ou que les rendements des bons du Trésor sont trop bas et vont remonter. 4. Direction des actions mondiales Il n’est pas nécessaire d’être un technicien pour constater, à la lecture du tableau de l’indice mondial MSCI, tous les pays (tableau 1), que les actions mondiales ont été à la baisse pendant la majeure partie de 2015. L’indice a même brièvement atteint le statut de marché baissier en février. Comme l’indique le tableau, une tendance à la baisse peut être définie simplement comme une série de sommets moins élevés et de creux plus bas. Elle indique aussi un lien clair entre le ralentissement de la croissance à l’échelle mondiale (tel que représenté par l’indice des conditions financières Goldman Sachs) et les cours boursiers. Bien que les actions mondiales aient beaucoup progressé par rapport à leurs creux de février, je crois que nous devrons voir de nouvelles preuves de cette tendance avant de pouvoir conclure que le recul prolongé des actions mondiales (ou la consolidation de l’indice S&P 500) tire à sa fin. Pour les actions mondiales, cette preuve pourrait être une série continue de sommets plus élevés et de creux plus élevés sur le graphique quotidien. Dans le cas de l’indice S&P 500, il faudrait assister à une rupture au-dessus du sommet de 2 132 enregistré l’an dernier. DES INDICATEURS CLÉS À SURVEILLER DÈS MAINTENANT 5. Bénéfices Les estimations consensuelles sur la croissance des bénéfices par action (BPA) en 2016, qui s’élevaient à 6,8 % au début de l’année, ne s’établissent plus qu’à un maigre 2,3 % à l’heure actuelle. Cependant, la remontée de 50 % du prix du pétrole brut et le recul de 6 % du dollar américain peuvent avoir eu un effet positif inattendu sur les prévisions de bénéfices, au moment précis où les attentes sont à leur plus bas. Cela ouvre la voie à des surprises sur le plan de la croissance des bénéfices au cours des semaines à venir, ce qui pourrait stimuler l’élan du marché. Il est particulièrement intéressant de constater que les prévisions ont continué d’être revues à la baisse depuis le sommet atteint par le dollar et le creux du brut enregistrés il y a quelques mois. Bien sûr, de nombreuses entreprises laissent entendre que leurs résultats seront inférieurs à ceux qu’elles attendent en réalité et dépassent donc inévitablement leurs prévisions. C’est ce qui se produit presque chaque trimestre, ce qui explique pourquoi on assiste fréquemment à une remontée des prévisions à mesure qu’évolue la saison des bénéfices. Étant donné la faiblesse des attentes à l’égard du premier trimestre, il est possible que la flambée des bénéfices soit plus importante que d’habitude. Il restera toutefois à voir si cela suffira à pousser l’indice S&P 500 au-delà de ses anciens sommets. Le marché devra probablement traverser plus d’un trimestre de résultats « moins mauvais » avant que nous assistions à une telle hausse. En outre, le cycle des bénéfices (qui dure cinq ans en moyenne) a atteint son sommet il y a un an à peine, et les indicateurs de fin de cycle augmentent aux États-Unis. L’amélioration de la croissance des bénéfices est habituellement un phénomène de début de cycle. Il n’en reste pas moins que le cycle actuel n’a été normal à aucun égard, si bien que tout est possible. D’autres informations sont à venir. Tableau 1 Les prix des actions mondiales sont montés en flèche depuis février, en proportion directe avec l’amélioration des conditions financières. 450 443,75 440 430 416,26 420 410 409,98 416,2 99 400 390 100 380 372,91 370 360 350 100 Indice mondial MSCI, tous les pays 351,25 Indice des conditions financières GS 101 101 Févr. 15 Mars 15 Avr. 15 Juin 15 Juill. 15 Sept. 15 Oct. 15 Nov. 15 Janv. 16 Févr. 16 Mars 16 Les conditions financières sont illustrées selon une échelle inversée. Source : MSCI et FactSet, en date du 15 avril 2016. Le rendement passé peut ne pas être reproduit. 3 série leadership MAI 2 016 AUTEUR Jurrien Timmer l Directeur principal, Macroéconomie mondiale, Division de la répartition mondiale de l’actif de Fidelity Jurrien Timmer est directeur principal, Macroéconomie mondiale auprès de Fidelity Investments et se spécialise dans l’élaboration de stratégies macroéconomiques mondiales et en répartition tactique de l’actif. Il est entré au service de Fidelity en 1995 en tant qu’analyste de recherche technique. Matt Bennett, vice-président, Leadership éclairé de Fidelity, a fourni une direction éditoriale pour cet article. © 2016 FMR LLC. Tous droits réservés. É.-U. : 754861.1.0 CA : 760687.1.0 61.111252F À l’intention des investisseurs canadiens Réservé aux clients canadiens éventuels et aux investisseurs institutionnels. Offert dans toutes les provinces du Canada par Fidelity Investments Canada s.r.i. conformément aux lois sur les valeurs mobilières en vigueur. L’indice Goldman Sachs U.S. Financial Conditions suit les variations des taux d’intérêt, des écarts de crédit, des prix des actions et de la valeur du dollar américain. Une hausse de l’indice indique un resserrement des conditions financières, tandis qu’une baisse révèle un relâchement. Les opinions contenues aux présentes ont été exprimées à la date indiquée, d’après l’information disponible à ce moment-là, et sont appelées à changer en tout temps en fonction de l’évolution des marchés et d’autres facteurs. À moins d’indication contraire, ces opinions sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement le point de vue de Fidelity Investments ou de ses sociétés affiliées. Fidelity décline toute obligation de mettre à jour l’information fournie dans le présent document. L’indice mondial MSCI, tous les pays, est un indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière conçu pour mesurer le rendement des marchés boursiers de l’univers des placements du marché boursier pour les investisseurs mondiaux dans les marchés des pays développés et émergents. Les décisions de placement doivent tenir compte des objectifs individuels de l’investisseur, de son horizon temporel de même que de sa tolérance au risque. En règle générale, les marchés obligataires sont volatils et les titres à revenu fixe présentent des risques de perte liés aux taux d’intérêt. (Habituellement, les prix des obligations baissent à mesure que les taux d’intérêt augmentent et vice-versa. Cet effet est ordinairement plus marqué dans le cas des titres à long terme.) Tout placement comporte un risque, y compris un risque de perte. Le rendement passé n’est pas une garantie des résultats futurs. Définitions des indices Le Bloomberg World Interest Rate Probability (WIRP) calcule la probabilité des hausses de taux d’intérêt aux prochaines réunions de politique selon les prévisions des courbes prospectives des contrats à terme des fonds de la Fed. L’indice Nikkei 225 (Moyenne des actions) est un indice pondéré par rapport aux cours des 225 sociétés japonaises les plus prestigieuses cotées dans la première tranche d’actions de la Bourse de Tokyo. L’indice JP Morgan Broad Dollar est une mesure de la valeur du dollar américain par rapport par aux autres devises mondiales. La valeur de base de l’indice est de 100 en mars 1973. 4 Le S&P 500 ® est un indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière de 500 actions ordinaires choisies en fonction de la taille du marché, des liquidités et de la représentation sectorielle afin de représenter le rendement des actions américaines. L’indice S&P 500 est une marque de service enregistrée de The McGraw-Hill Companies, Inc. 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