Transplantation hépatique pédiatrique

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Transplantation hépatique pédiatrique
Haute Ecole de la Province de NAMUR
Rue Henri Blès, 188-190
5000 NAMUR
4ème
PEDIATRIE
Transplantation hépatique
pédiatrique
MICAULT Caroline
ROUSSELET Charlène
2014-2015
MICAULT Caroline – ROUSSELET Charlène – La Transplantation Hépatique
4ème PEDIATRIE
TABLE DES MATIERES
Introduction : ............................................................................................................................................................................ 2
I.
Anatomie et physiologie du foie ................................................................................................................. 2
1.
Développement in-utéro du foie.......................................................................................................... 2
2. Anatomie du foie ............................................................................................................................................... 3
3. Les rôles du foie ................................................................................................................................................. 4
II. La transplantation hépatique ......................................................................................................................... 5
1.
Les particularités de l’enfant par rapport à l’adulte ................................................................ 5
2. Les indications ...................................................................................................................................................... 6
3. Préparation de l’enfant à la transplantation ................................................................................. 6
4. Technique de transplantation hépatique ..........................................................................................7
5. Complications ....................................................................................................................................................... 9
III.
1.
Survie et qualité de vie post-transplantation ............................................................................ 13
Survie des patients..........................................................................................................................................14
2. Survie du greffon............................................................................................................................................14
3. La non-observance du traitement ......................................................................................................14
4. Qualité de vie après transplantation hépatique ....................................................................... 15
Conclusion................................................................................................................................................................................. 17
Bibliographie ............................................................................................................................................................................ 18
1
MICAULT Caroline – ROUSSELET Charlène – La Transplantation Hépatique
4ème PEDIATRIE
Introduction :
La transplantation hépatique date de 1969 à en Belgique. Suite à plusieurs échecs, elle n’est
plus pratiquée jusqu’1984 où elle est réussie chez un adulte. Il faudra attendre 1993 pour que
la première transplantation hépatique soit effectuée chez l’enfant à partir d’un donneur vivant.
La transplantation hépatique est une chirurgie lourde. L’intervention dure entre 5 et 15 heures.
Elle peut entrainer des complications telles que l’hémorragie surtout s’il y a d’autres
pathologies associées (troubles de la coagulation et hypertension portale). Elle permet de
remplacer un foie malade par un foie sain. Elle intervient lorsque le foie n’est plus en mesure
d’assurer les fonctions nécessaires à la vie.1
I.
Anatomie et physiologie du foie
1. Développement in-utéro du foie
Le foie provient d’un bourgeon endodermique qui apparait durant la 4ème semaine de
gestation. Celui-ci se divise en bourgeon hépatique, cystique et pancréatique ventral.
Jusqu’à la naissance, le foie est un organe hématopoïétique. Il contient des cellules souches
hématopoïétiques multipotantes capables de créer toutes les cellules sanguines.
1
Vignette d’Information du Centre de Transplantation d’Organes, numéro 1, Pr Jan Lerut, Directeur du Centre
de Transplantation UCL, Novembre 2011, Avril 2012, consulté le 28 novembre 2014
http://www.saintluc.be/services/medicaux/centre-transplantation/documents/victor-1.pdf
2
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4ème PEDIATRIE
2. Anatomie du foie
Le foie est l’organe le plus volumineux. Il est situé dans la partie supérieure droite de
l’abdomen protégé par les côtes.
Il est composé de 4 lobes : le lobe droit (le plus volumineux), le lobe gauche, le lobe carré et
le lobe caudé (situé entre les lobes droite et gauche). Les deux derniers sont séparés par le hile
où pénètrent la veine porte, l’artère hépatique et les voies biliaires principales.
Le foie peut aussi être divisé en huit segments. Ces subdivisions sont importantes lors des
chirurgies hépatiques.
Cet organe est richement vascularisé. La vascularisation du foie se fait via deux vaisseaux
majeurs :
-
La veine porte, qui amène au foie le sang provenant du tube digestif (estomac et
intestin), de la rate et du pancréas.
L’artère hépatique, qui apporte l’oxygène à l’organe.
Les veines hépatiques drainent le sang vers la veine cave inférieure.
3
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4ème PEDIATRIE
Il existe deux types de voies biliaires :
-
Les voies biliaires intrahépatiques (canicules biliaires)
Les voies biliaires extrahépatiques
 Voies biliaires principales constituées notamment du canal hépatique et du
canal cholédoque
 Voies biliaires accessoires constituées de la vésicule biliaire et du canal
cystique
Elles servent à acheminer la bile du foie au duodénum participant ainsi à la digestion. Une
partie de la bile est stockée dans la vésicule biliaire.
Le foie est constitué de lobules hépatiques eux-mêmes constitués de cellules hépatiques.
Chaque lobule contient des vaisseaux sanguins et des canaux biliaires.
3. Les rôles du foie2
Le foie est un organe essentiel dans l’organisme. Il a de nombreux rôles :
-
-
-
-
Métabolisme des lipides et des glucides : stockage, glycogenèse, glycogénolyse afin
de produire du glucose grâce au glycogène stocké et néoglucogenèse, qui produit du
glucose à partir des lipides et des protéines stockées.
Transforme et stocke les lipides sous forme de triglycérides et les divise en acide gras
pouvant être utilisés en fonction des besoins de l’organisme.
Synthétise le cholestérol et sécrète les produits de dégradation de celui-ci dans la bile
Dégrade les substances toxiques :
 L’ammoniaque, fortement toxique pour les fonctions neurologiques, en urée.
 Décomposition de l’hémoglobine et élimination de la bilirubine via la bile
 L’alcool
 Les médicaments
Production de la bile qui est composée de :
 Bilirubine
 Cholestérol
 …
Synthétise les protéines sanguines
 Albumines
 Globines
 Protéines de coagulation grâce aux acides aminés issus de la digestion
2
Le Foie et ses Voies Biliaires : Anatomie, Centre Hépato-Biliaires Paul Brousse, Pr. Denis Castaing, Chirurgien,
Claire Mony, Documentaliste, Mis à jour le 06/10/2014, consulté le 23 Novembre 2014.
http://www.centre-hepato-biliaire.org/maladies-foie/anatomie-foie.html
4
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II.
La transplantation hépatique
Le nombre d’enfant en demande de greffe est constant depuis une dizaine d’année. Le nombre
de donneur est lui en augmentation tout comme le nombre de greffon.
Le nombre d’enfants transplantés est plus important de 0 à 4 ans avec un pic entre 1 et 2 ans3.
1. Les particularités de l’enfant par rapport à l’adulte
Tous d’abord, comme nous le verrons au point suivant, les indications pour la transplantation
hépatique sont différentes de l’adulte (chez l’adulte, la cirrhose du foie est la principale
indication alors que c’est l’enfant, il s’agit de l’atrésie des voies biliaires).
La deuxième particularité de l’enfant est qu’il est en pleine croissance. La place réservée au
foie dans la cavité abdominale (contrainte anatomiques) influent sur le choix du greffon.
Les complications médicales sont différentes selon l’âge du patient.
Lorsqu’il s’agit d’un enfant, la place de ses parents et de sa famille est prédominante dans la
prise en charge.
L’enfant est amené à passer de l’enfance à l’âge adulte.
3
Transplantation hépatique chez l’enfant, Frédéric GAUTHIER, Chirurgie pédiatrique, Hépatologie pédiatrique,
CHU Bicêtre, 2008
http://spiral.univ-lyon1.fr/files_m/M6576/WEB/02-praticien_des_formation_continue/03-les-differentestransplantations/03-foie/particularites-adulte-enfant/th-enfant.pdf
5
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2. Les indications
-
La principale indication est l’atrésie des voies biliaires. Cela correspond à une
obstruction de la lumière de l’arbre biliaire extra-hépatique. Elle représente environ
50% des interventions.
-
La cholestase chronique, qui correspond à la diminution ou à l’arrêt de l’écoulement
de la bile (environ ¼) et les hépatites fulminantes
Les maladies métabolique et autres tumeurs représentent le dernier quart.
-
3. Préparation de l’enfant à la transplantation
Afin de réaliser la greffe dans les meilleures conditions possibles, il faut que l’enfant ait un
état nutritionnel satisfaisant (les maladies cholestasiques chronique entrainant un retard de
croissance staturo-pondéral, il faut apporter davantage de calories). Il faut également agir
avant les signes de décompensations cirrhotiques. De ce fait, il faut parfois envisager une
transplantation hépatique précoce. Il faut inscrire l’enfant sur les listes d’attente dès que son
état commence à se dégrader.
6
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4. Technique de transplantation hépatique
a. Choix du greffon
Le greffon peut avoir pour origine un donneur vivant (souvent un parent) ou un donneur
cadavérique (pédiatrique ou adulte).
Le prélèvement chez un donneur vivant est surtout réalisé pour les enfants.
Le choix du greffon dépend principalement de l’âge et du poids du receveur et du donneur
mais il est nécessaire d’avoir une compatibilité sanguine. Pour cela, il est nécessaire que le
donneur effectue des examens ayant pour but de déceler une insuffisance hépatique qui
pourrait avoir des conséquences sur les reins, le cœur, le cerveau ou les poumons et
constituerait une contre-indication au prélèvement. La compatibilité est vérifiée grâce à
l’analyse du système ABO et du système HLA qui est en général propre à chaque individu. Le
système HLA est régi par les antigènes HLA qui sont à la surface de la quasi-totalité des
cellules nucléés.
Pour sélectionner le donneur, il faut tout d’abord déterminer son groupe sanguin grâce au
système ABO afin que celui-ci soit identique à celui du receveur. Après cette étape, il faut
définir le système HLA du donneur et le comparer à celui du receveur. Ces deux analyses se
font simplement grâce à un prélèvement sanguin. Ce prélèvement est ensuite analyser dans un
laboratoire. Une bonne compatibilité mène au bon fonctionnement du greffon chez le receveur
alors qu’une mauvaise compatibilité conduit à une destruction du greffon. La bonne
compatibilité est faite suite à la comparaison des antigènes du système HLA et détermine
ainsi la condition la plus importante pour qu’une greffe réussisse avec le moins d’effets
secondaires pour le receveur4.
« Les antigènes HLA sont classés en 2 groupes chez l’Homme. Les macromolécules de classe
I ou HLA-A, HLA-B, HLA-C servent de cibles aux cellules cytotoxiques et aux anticorps.
Les antigènes de la classe II essentiellement HLA-DR, participent à l'activation des
lymphocytes T et donc à l'induction de la réponse immunitaire. Les deux classes d'antigènes
sont également impliquées dans la discrimination entre le "soi" et le "non-soi". »5
La probabilité que deux personnes soient héritières du même typage HLA est plus grande
lorsqu’il s’agit de frères ou de sœurs issus d’un même père et d’une même mère.
Une fois la prise de sang faite, il faut 4 à 6 semaines pour avoir le résultat final du typage
HLA. Mais, dans les cas où la santé du receveur est compromise, le délai peut être plus court.
4
Le typage HLA, Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Centre affilié à l’Université de Montréal, octobre
2006, consulté le 1er décembre 2014
http://biblio.hmr.qc.ca/ciup/Publications_pdf/T/typage_hla_onc011.pdf
5
ème
Répertoire d’analyses de Biologie Clinique, 4 édition 2009, Institut de Biologie Clinique, Université Libre de
Bruxelles, consulté le 7 décembre 2014
http://www.ulb-ibc.be/repertoire%20_IBC/HLA.aspx
7
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Cependant, bien que la compatibilité HLA soit indispensable, d’autres paramètres tels que
l’âge, le nombre de grossesses, l’exposition à certains virus sont tout aussi importants.
Le prélèvement chez le donneur est effectué dans un service spécialisé en transplantation
hépatique6.
Néanmoins, il est possible de réaliser une greffe avec un donneur et un receveur non
compatible dans les cas d’extrêmes urgences et avant l’âge d’un an. Dans ces conditions, les
résultats sont satisfaisants.
Il n’y a pas de limites d’âge pour le donneur, cependant, les greffons de donneurs âgés de
moins de un an entrainent plus de risques tout comme des greffons de donneurs âgés de plus
de 50 ans.
b. Volume du greffon
Le nombre de donneur enfant est peu important tout
comme la globalité des greffons hépatiques. Par
conséquent, les chirurgiens sont souvent amenés à
diviser un foie d’un donneur cadavérique en deux
greffons (lobe droit pour le receveur adulte et lobe
gauche pour le receveur enfant). C’est la greffe partagée.
Le prélèvement sur le donneur vivant, l’un des deux
parents, est également une pratique utilisée. Elle permet
d’obtenir un greffon de bonne qualité dans des brefs
délais ce qui permet à l’enfant de garder un bon état
général. Cependant, cette pratique n’est pas toujours
réalisable du fait de la non-compatibilité, de la
différence de poids entre le donneur et le receveur, …
Dans le cas d’un donneur adulte, seule la partie gauche
Cf bibliographie
du foie est prélevée à hauteur de 20%. Le foie étant capable de se
régénéré, il va retrouver son intégrité chez le donneur et comblé la cavité réservée au foie
dans la cavité abdominale chez l’enfant et il va s’adapter à sa croissance.7
6
Cahier Pédagogique, Histocompatibilité et greffe d’organes, dernière modification du 26 févier 2014, consulté
le 5 décembre 2014
http://www.angcp.be/bxl/fr/cah_peda/cah2/histo.htm
7
ème
Communiqué de presse du 03/04/2014, 300 greffe hépatique pédiatrique par donneur vivant aux Cliniques
Universitaires Saint-Luc, Clinique Universitaire de Saint-Luc Bruxelles, Un Hôpital pour la Vie,
Consulté le 23 Novembre 2014
http://www.saintluc.be/presse/communiques/2014/300%20greffes%20hepatiques%20pediatriques.pdf
8
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c. Avantages de la transplantation hépatique « donneur vivant » par
rapport à la transplantation avec « donneur décédé »8
Les avantages sont:
- La greffe peut être faite de manière sélective.
- Il y a moins de complications et de décès car on évite les complications qui
surviennent pendant l’attente d’un organe de donneur décédé
- La qualité de préservation de l’organe est optimale : le temps de transport du donneur
au receveur est très court
- La réaction du rejet peut être diminuée en cas de parenté directe
5. Complications
L’hépatectomie totale du foie malade est une technique difficile et hémorragique d’autant plus
si le patient a des antécédents de chirurgies hépato-biliaires.
a. Risque de réaction du rejet contre l’hôte (GvH)
-
Durant les premiers mois, les lymphocytes T du greffon considèrent le receveur
comme « non soi » ce qui conduit à la destruction des cellules du receveur. C’est que
qu’on appelle la réaction du greffon contre l’hôte.
8
Transplantation Hépatique, Chirurgie viscérale et transplantation de Genève, mis à jour le 27 mars 2012, Dr
er
Raphael Meier, consulté le 1 décembre 2014
http://www.visceralsurgery.ch/visceral/index.php?option=com_content&view=article&id=276&Itemid=156&lang=fr
9
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-
-
Elle peut être aigue, c’est-à-dire qu’elle apparait dans les 100 premiers jours après la
greffe.
 Elle peut toucher différents organes et notamment le foie entrainant une
nécrose des hépatocytes et des canaux biliaires ainsi qu’un ictère
Elle peut être chronique, c’est-à-dire après 3 mois mais avant 1 an.
b. Complications chirurgicales post-opératoires
Dysfonctionnement primaire du greffon
Elle est la conséquence d’une souffrance ischémique du greffon et oblige à une
retransplantation hépatique en urgence.
Cette complication est exceptionnelle lorsque le donneur est vivant du fait de la courte durée
d’ischémie. A contrario, elle est donc plus fréquente lorsqu’il s’agit d’un donneur en mort
céphalique. Lors du prélèvement du greffon, il est important de diminuer au maximum la
durée où le greffon sera privé de circulation sanguine.
Complications vasculaires
-
Thrombose de l’artère hépatique
C’est une complication fréquente.
Cette complication l’est d’autant plus chez des petits enfants et lors de greffes partagées. Elle
peut entrainer une nécrose massive du foie. Elle oblige à une réimplantation hépatique en
urgence. Elle peut aussi entrainer une nécrose ischémique des voies biliaires. Dans ce cas-ci,
la retransplantation sera fonction des complications infectieuses et du développement d’une
cirrhose biliaire.
10
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-
Thrombose de la veine porte
Elle est moins fréquente que la thrombose artérielle. Cependant, elle peut, par la suite,
entrainer une hypertension portale et rarement une insuffisance hépatique aigue si elle n’est
pas associée à une thrombose artérielle.
-
Sténose de l’anastomose veineuse sus-hépatique
Cette complication est rare. Elle se révèle habituellement par une ascite réfractaire après
plusieurs années
Ces deux groupes de complications sont particulièrement redoutées en post-opératoire
immédiat.
Complications biliaires
Elles sont très fréquentes surtout lors des greffes partagées et lors de l’apparition d’une
thrombose hépatique
Leurs origine est souvent post-ischémique. Une retransplantation peut parfois être indiquée.
Complications digestives
Elles sont plus rares et particulièrement observées chez les enfants ayant des antécédents de
chirurgies hépato-biliaires.
11
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c. Complications non-chirurgicales
-
Rejet du greffon
Un traitement immunosuppresseur, des corticoïdes et des anticorps monoclonaux sont mis en
place afin d’éviter un rejet de la greffe.
Après une greffe hépatique, on peut constater 3 types de rejets9 :
 Rejet hyper-aigu : il est causé par des anticorps anti-donneur préformé c’est-à-dire que
le receveur a déjà été exposé à des antigènes similaires à celles du donneur.
 Ce rejet se passe dans les minutes ou les heures après la transplantation.
 Extrêmement rare dus aux tests effectués avant la greffe.
 Rejet aigu : peut-être dû à la non-observance du traitement surtout chez les adolescents
 Peut survenir dans les premiers mois jusqu’à un an après la greffe.
 Le plus fréquemment rencontré. C’est pour cela que c’est la principale cible
des agents immunosuppresseurs.
 Rejet chronique : la cause est encore inconnue cependant, un rejet aigu accroit la
survenue d’un rejet chronique
 Ce rejet survient dans 5% des cas.
 Nécessitera une retransplantation.
 Ce phénomène a pu être observé
grâce aux biopsies hépatiques
systématiquement effectuées 10 ans après la greffe.
Les signes de rejet comprennent :
-
-
Signes spécifiques :
 La perturbation des enzymes hépatiques est le premier symptôme.
 L’encéphalopathie
 Un ictère
 Des ecchymoses
 Une tendance aux saignements
Signes moins spécifiques :
 Des malaises
 Une anorexie
 Des douleurs musculaires
 De la fièvre
 Une légère augmentation du nombre de globules blancs
9
Transplantation Hépatique, Chirurgie viscérale et transplantation de Genève, mis à jour le 27 mars 2012, Dr
er
Raphael Meier, consulté le 1 décembre 2014
http://www.visceralsurgery.ch/visceral/index.php?option=com_content&view=article&id=276&Itemid=156&lang=fr
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-
Complications infectieuses
Elles sont présentes dans plus de 60% des cas et représentent la première cause de mortalité.
Les infections peuvent provenir d’origines multiples (bactérienne, pulmonaires, virales et
iatrogène (cathéters))
-
Allergies alimentaires
Elles se manifestent par un œdème de Quincke. Il se manifeste par un gonflement au niveau
du visage. Cette complication peut mettre en jeu le pronostic vital de l’enfant.
-
L’insuffisance rénale chronique
C’est une complication tardive dont les causes peuvent être multiples. Le traitement
immunosuppresseur à base d’anti-calcineurines est reconnu comme néphrotoxique.
III.
Survie et qualité de vie post-transplantation
Malgré ces complications, dont certaines sont fréquentes, la transplantation hépatique offre
une survie à long terme et une qualité de vie que sont satisfaisantes.
13
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1. Survie des patients
Selon un communiqué de presse des Clinique Universitaire Saint-Luc BRUXELLES, le taux
de survie après un an est de 95%. Ce taux était à 75% aux débuts des greffes en 1993.10
La survie des patients à 5 et à 10 ans est de l’ordre de 85 à 87%.11
La majorité des décès surviennent dans les 3 premiers mois post-transplantation du
principalement aux causes infectieuses
2. Survie du greffon
Selon cette étude, le temps de survie du greffon, il survie au-delà de la période post-opératoire
et qu’il échappe à la première cause de décès c’est-à-dire l’infection, il y a de forte chance que
celui-ci survive pendant 216 mois soit 18 ans. Au-delà ces années, on remarque une nette
diminution concernant la survie du greffon.
Les 3 principales causes de retransplantation sont :
-
Dysfonctionnement secondaire du greffon après thrombose vasculaires
Dysfonctionnement primaire du greffon (complications biliaires post-ischémique)
Rejet chronique du greffon
3. La non-observance du traitement
Ce problème est un enjeu de santé publique car celle-ci a souvent des répercussions en termes
de morbidité et de mortalité chez ces personnes.
Les adolescents sont les plus concernés. Cette non-adhésion aux traitements est la cause
principale de rejets aigu ou chronique pouvant aller jusqu’à la nécessité d’une nouvelle
transplantation. La compliance dans le traitement immunosuppresseur est donc essentielle
pour la survie de l’adolescent transplanté. Ce phénomène de non-observance chez les
adolescents est retrouvé dans 30 à 50% des cas durant des périodes plus ou moins longues.
Plusieurs facteurs ont été identifiés :
-
10
Facteurs liés à la personne (démographiques, socio-économiques, cognitifs,
psychosociaux)
ème
Communiqué de presse du 03/04/2014, 300 greffe hépatique pédiatrique par donneur vivant aux Cliniques
Universitaires Saint-Luc, Clinique Universitaire de Saint-Luc Bruxelles, Un Hôpital pour la Vie,
Consulté le 23 Novembre 2014
http://www.saintluc.be/presse/communiques/2014/300%20greffes%20hepatiques%20pediatriques.pdf
11
Pédiatrie.be, Atrésie de Voies Biliaires, Christophe CHARDOT, consulté le 28 Novembre 2014
http://www.pediatrie.be/fr/atresie-des-voies-biliaires-/791/2
14
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4ème PEDIATRIE
-
Facteurs liés à la maladie et au traitement (symptômes, visibilité, durée, complexité de
la maladie et du traitement, effets secondaires)
Facteurs liés aux relations (soutien des proches)
Facteurs liés au contexte de vie et de soins
Facteurs liés aux relations avec les soignants
La provenance de l’organe transplanté (cadavre ou parent) et la représentation que
l’adolescent a de l’organe greffé comme faisant partie intégrante de sa personne sont deux
facteurs qui influenceraient l’adhésion ou non au programme thérapeutique.
Il est possible d’agir sur ce phénomène par de l’éducation au patient :
-
Transmettre une bonne connaissance de la maladie et du traitement est indispensable
pour l’autogestion de son traitement
Interaction avec les médecins et les soignants sur les pratiques des soins et leurs
représentations de la maladie, d’une personne malade et de leur rôle éducatif /
d’accompagnement envers cette personne
4. Qualité de vie après transplantation hépatique
-
En post-opératoire immédiat :
L’enfant est hospitalisé aux soins intensifs pédiatriques. Il est traité par des analgésiques qui
ont pour but de soulager la douleur causée par les incisions et les drains. L’enfant est
également sédaté afin d’éviter les extubation et de facilité la ventilation mécanique.12
Le suivi comprend notamment des analyses régulières des enzymes hépatiques.
La première semaine, il y a une surveillance échographique deux fois par jour. Ensuite, la
deuxième semaine, elle est d’une fois par jour afin d’observer la bonne vascularisation de
l’organe et prévenir une nécrose hépatique.
C’est à cette période que le risque d’infection est le plus important.
12
La transplantation hépatique en Pédiatrie, Une approche Communautaire, Diego AGUIAR, Adeline DUGERDIL,
Mihaela MUNTEANU, Sophie SOUDRY, université de Genève, Faculté de Médecine, Juin 2011
http://www.medecine.unige.ch/enseignement/apprentissage/module4/immersion/archives/2010_2011/trava
ux/11_r_transplantation-h.pdf
15
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4ème PEDIATRIE
-
Traitement :
Le traitement est très contraignant et comporte de nombreux effets secondaires.
Le traitement est habituellement
d’immunosuppresseurs13 :
-
-
-
composé
de
corticoïdes,
d’une
association
Médicaments contre le rejet ou immunosuppresseurs (doivent être prit à vie):
 Cortisone pendant un mois
 Inhibiteur des calcineurines
 Médicament freinant la multiplication des globules blancs
Médicaments protégeant contre les infections bactériennes et virales
 Antibiotiques
 Antiviraux si nécessaire
Médicaments luttant contre les effets secondaires des anti-rejets :
 Antidiabétiques
 Antihypertenseurs
 …
La tendance actuelle est de donner des petites quantités de corticoïdes voire de les éviter du
fait de ses effets secondaires comme l’ostéoporose ou le retard de croissance.
Cependant, ces traitements comportent de nombreux effets secondaires tels que les toxicités
rénales, l’hypertension, hirsutisme,
13
Centre Hospitalier Universitaire de Liège, Transplantation d’Organes, CHU de Liège, Le foie, Après la
transplantation, 2014, consulté le 28 novembre 2014.
http://www.transplantation.be/organes/le-foie/apres-la-transplantation
16
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4ème PEDIATRIE
Conclusion
Malgré un traitement immunosuppresseur difficile à observer surtout durant l’adolescence, la
qualité de vie des enfants transplantés semble satisfaisante et semblable à celle des enfants du
même âge.
Ces enfants ont un développement intellectuel normal. Après la transplantation, on remarque
un rattrapage staturo-pondéral dans les trois premières années de vie.
Selon une étude d’autoévaluation à 21 ans, 81% des greffés durant leur enfance estiment être
satisfait voire très satisfait de leur santé actuelle et 75% de leur qualité de vie. En revanche,
53% d’entre eux se disent angoissés par leur état de santé.
17
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4ème PEDIATRIE
Bibliographie
 Ouvrages :
Perlemuter L. Anatomie et Physiologie pour les soins infirmiers. 4Éme édition. Paris :
Masson, 2006, 263p. (Nouveaux cahiers de l'infirmière ; n°27).
Marieb E. Biologie humaine : anatomie et physiologie .6éme édition. Bruxelles : Deboeck
université, 2000 ,542p.
Perlemuter L. Nouveaux cahiers de l'infirmière : anatomie et physiologie pour soins
infirmiers. 4Éme édition.Paris : Masson, 2006, 269p.
 Sites Internet :
Le Foie et ses Voies Biliaires : Anatomie, Centre Hépato-Biliaires Paul Brousse, Pr. Denis
Castaing, Chirurgien, Claire Mony, Documentaliste, Mis à jour le 06/10/2014, consulté le 23
Novembre 2014.
http://www.centre-hepato-biliaire.org/maladies-foie/anatomie-foie.html
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