rapport de stage ifmsa mexique

Cassandra BOSC
DCEM2
Faculté de médecine de Grenoble
RAPPORT DE STAGE IFMSA
MEXIQUE
Hospital de la mujer, ZACATECAS
I. INTRODUCTION
Mon échange IFMSA s'est déroulé du 28 juillet 2014 au 22 août 2014 au
Mexique dans la ville de Zacatecas. Cet échange était pour moi une
formidable occasion d’améliorer la qualité de la formation médicale et de
favoriser le dialogue et la compréhension interculturelle.
J’ai participé à cet échange avec une amie de la fac, au départ nous avions
demandé les villes de Mexico et Merida mais nous avons finalement été
acceptées à Zacatecas.
J’ai effectué mon stage clinique à l’« Hospital de la Mujer » dans le
service de gynécologie-obstétrique sous l’encadrement du Dr. Rosbel
Vazquez Castro.
II. LE STAGE
1. Carnet de bord
L’hospital de la Mujer est situé dans la ville de Gualadupe (20 min en bus du
centre de Zacatecas). J’ai travaillé dans la salle du suivi de travail des femmes
enceintes, 5 jours par semaine de 8h30 à 13H30. Le service est organisé de la
manière suivante : huits lits accueillent les patientes ayant débuté leur travail,
trois salles d’accouchement., et deux blocs chirurgicaux pour les opérations
programmées et les césariennes en urgence. J’étais avec une étudiante
allemande participant également à l’échange IFMSA. Les médecins et
internes ont été très accueillants avec nous (rotation de l’équipe médicale
quotidienne, j’ai vu le Dr Vasquez Castro seulement le premier jour pour
m’accueillir, après je suivais les internes et les médecins).
J’ai pû assister à de nombreux accouchement et suivre le travail de
nombreuses patientes. J’ai pratiqué des touchers vaginaux, évalué le bon
déroulement du travail grâce à la mise en place et la surveillance du
monitoring foetal.
Au bloc opératoire, nous avons participé à une hystérectomie,
plusieurs césariennes, des révisions utérines sous valves, la prise en charge
d’avortements spontanés précoces, et celle d’ un prolapsus utérin ayant
compliqué une délivrance placentaire.
2. Différences avec la France
Le rôle des externes dans le service d’obstétrique est bien plus
développé (suivi de travail, possibilité de pratiquer les accouchements, les
épisiotomies) et plus formateur pour l’apprentissage de la clinique.
Le métier de sage femme n’existe pas, les internes et médecins
prennent en charge les accouchements des grossesses simples et
pathologiques. Il y a 20 internes, effectuant une rotation tous les jours entre
les urgences gynécologiques, la salle de travail et l’hospitalisation. L’internat
débute en cinquième année au Mexique autant dire que vos internes ne
seront pas bien plus âgés que vous.
Chaque jour il faut compter environ une trentaine d’accouchements.
En effet, il s’agit d’un hôpital subventionné par l’Etat accueillant les femmes
enceintes avec un contexte social difficile. Les règles d’hygiènes sont
beaucoup moins strictes (pas de gel hydro-alcoolique à disposition dans la
salle par exemple).
Concernant les moyens médicaux, les champs stériles en plastique
sont remplacés par des champs en tissu. L’anesthésie péridurale n’est pas
systématique et d’indication limitée. Les accouchements sont ainsi bien plus
rapides, il faut redoubler d’attention lors de la phase d’expulsion de
l’accouchement. Les épisiotomies préventives sont plus fréquentes. Les
patientes sont plus jeunes et leur contexte social est souvent difficile. Il n’y a
pas de box privé pour le suivi du travail et l’accouchement. Petite anecdote :
les internes rédigent leur interrogatoire et observation clinique sur une vieille
machine à écrire. Au bloc opératoire, les médecins s’occupent de toute
l’installation du patient avant l’anesthésie générale. L’incision des césariennes
est verticale contrairement à notre incision horizontale.
Concernant le fonctionnement de l’hôpital, les repas pour les femmes
en post-partum sont fournis ainsi que les repas pour la famile. Il n’y a pas de
carnets de santé.
Au total, ce stage a été très formateur dans l’apprentissage de la
clinique d’obstétrique. J’avais déjà effectué mon stage de gynécologie en
France mais malheureusement je n’ai pas eu la possibilité de réaliser
beaucoup d’examens cliniques gynécologiques. L’ambiance était super et
l’équipe médicale a été très accueillante.
III. VIVRE A ZACATECAS
1. Logement/repas
Nous avons vécu tous ensembles (11 étudiants IFMSA) durant un mois
dans une maison. Ce fût une incroyable expérience ! Malheureusement la
maison louée était loin de l’hôpital (20min en bus) et loin du centre de la
ville (20 min en bus également).
Les repas du matin et du midi sont fournis par l’hôpital. La nourriture
mexicaine est très particulière, peu variée, vous trouvez de la viande dans la
plupart des plats, (tacos,enchilladas) peu de légumes et fruits, et les
mexicains adorent le muy piquante !
Demandez toujours dans les restaurants si les plats sont piquants,
malheureusement parfois malgré cela vous aurez des surprises…
2. La ville
Zacatecas est la capitale de l'État
de Zacatecas au Mexique, à
100 km au nord de
Aguascalientes. Elle est située à
2450 m d'altitude au fond d'une
vallée encaissée, au nord de la
Sierra Fría. Malgré l’altitude, le
temps est très agréable, similaire à notre température estivale, mais ne
vous étonnez pas de voir les mexicains en pull et jean! Sa population
compte 130 000 habitants. Son centre historique a été classé au
patrimoine mondial de l'UNESCO en 1993.
Zacatecas est une très jolie ville, vous pourrez vous balader le soir dans
ses ruelles illuminées, visiter la majestueuse catédrale, emprunter le
téléphérique pour avoir une vue de toute la ville du haut du Cerro de la bufa.
Cerro de la bufa
Pour se déplacer le moins cher est d’utiliser le bus (6 pesos, toutes les 5
min), vous trouverez beaucoup de taxis (plus cher de 20 à 80 pesos) très
utiles lorsque au début vous serez sûrement un peu perdus dans cette grande
ville.
Concernant la langue, l’espagnol mexicain est plus facile à comprendre
car les mexicains parlent spontanément lentement. Mais attention, si vous
n’avez pas quelques bases ne comptez pas sur votre anglais, là-bas très peu
de personnes le parlent (seulement les étudiants de l’association, les
médecins ne parlent pas anglais).
3. Programme social
Vivre tous ensembles dans la maison a été une sacré expérience, et a
renforcé l’immersion dans cet échange culturel.
La première semaine se déroulait le festival de danse folklorique au cours
duquel nous avons pû assister à des danses typiques de pays du monde
entier très entrainantes avec des costumes hauts en couleurs !
Danse de Zacatecas
Nous avons visité la ville de Guanajuato, ville aux souterrains, le
jardin de la Union, le marché Hidalgo, et le musée des momies (les mexicains
ont un rapport avec la mort très particulier).
Les étudiants mexicains ont organisé des voyages auxquels il ont
également participé.
Nous avons eu la chance de
visiter la Huesteca,Potosina.
Nous étions en pleine
jungle lorsque nous avons
découvert le splendide
jardin botanique de Sir
Edward James. Nous avons
découvert la cascade de
Micos, et ‘’el sotano de las
golondrinas » gouffre de
500m de hauteur où vous pouvez voir plonger des centaines d’oiseaux.
Un étudiant mexicain nous a accueillis dans son ranch à Jerez. Nous avons
pû parcourir les paysages arides du Mexique, rencontrer des chevaux et ânes
sauvages lors d’une sympathique balade à cheval. Une expérience
formidable et riche en émotions!
3. CONCLUSION
Cet échange a été une expérience riche sur le plan de l’apprentissage
clinique et de la découverte d’une pratique médicale différente. Cet échange
m’a offert un regard très positif sur le Mexique, pays très accueillant et dont
la culture mérite d’être découverte. Expérience également riche sur le plan
humain avec la vie en communauté dans la maison et la rencontre de
personnes formidables.
Je ne regrette pas de n’avoir pas été acceptée dans les villes que j’avais
demandées au départ, à Zacatecas nous avons découvert une culture
mexicaine bien plus typique et visité des lieux exceptionnels.