LE LAGUNAGE - Traitement des eaux usées par

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LE LAGUNAGE - Traitement des eaux usées par
LE LAGUNAGE - Traitement des eaux usées par lagunage.
L’assainissement individuel (fosse sceptique) ou la station d'épuration traditionnelle, à boues activées (terminal du tout à
l’égout), s'imposent souvent à l'esprit lorsqu'il s'agit d'épuration des eaux usées. Pourtant, d'autres modes épuratoires
existent. Ils s'appuient sur des processus d'autoépuration.
En individuel, mais essentiellement en semi collectif, le lagunage offre une alternative lorsque le tout à l’égout n’est pas
envisageable (30% des habitations à l’échelon national).
Historique - Le procédé d’épuration des eaux usées par lagunage a été créé aux Etats-Unis en 1901. Dès 1920 le lagunage se
développe de par le monde, aux USA, Canada, Suède, France où les premières formes de cette technique remontent à plusieurs
siècles mais son optimisation et la mesure des performances ne datent que du début du 20éme siècle.
Principe – Le lagunage consiste à établir un écoulement lent par gravité des eaux usées dans plusieurs bassins de rétention peu
profonds en éliminant le risque d’infiltration dans les eaux souterraines. L’épuration efficace s’obtient en faisant passer l'eau
successivement dans les différents bassins. Chacun ayant une fonction différente dans l'épuration. L'eau est filtrée par une
succession de plantes aquatiques, de microplanctons et par du gravier. Elle est ensuite dispersée via un drain de dispersion.
Fonctionnement – Le lagunage est une technique d’épuration des eaux usées basée sur la filtration naturelle des eaux par des
chaînes alimentaires aquatiques.
Une station de lagunage, c'est d'abord une succession de bassins (de 3 à 5) de 0,40 m à 1,20 de profondeur dans lesquels les eaux
usées s'écoulent par gravité. Elles y séjournent pendant plusieurs semaines pendant lesquelles les éléments polluants vont se
décomposer. Il est nécessaire d'utiliser des fosses ou des bassins de prétraitement : dégraisseurs, déshuileurs, dessableurs...
Les eaux usées finissent leur parcours dans une mare « naturelle » dans laquelle on introduit des espèces animales sensibles,
indicateurs biologiques de la qualité de l’eau (anodonte, mollusque, épinoche).
Avantages
Excellente élimination de la pollution microbiologique.
Faibles coûts d'investissement et de fonctionnement.
Très bonne intégration paysagère.
Valorisations aquacole et agricole de la biomasse planctonique produite et des effluents épurés.
Inconvénients
Contraintes possibles s'il y a la nécessité d'imperméabiliser le sol
Variation saisonnière de la qualité de l'eau en sortie.
N'apprécie pas les grandes pollutions ponctuelles et les pollutions chimiques.
En cas de mauvais fonctionnement, risque de mauvaises odeurs
Besoin d'une superficie importante
Précisions techniques – Le lagunage présente la caractéristique de nécessiter une surface importante, entre 15 et 20 m² pour 50
jours de consommation d'eau (minimum 10 m² par équivalent/habitant). Les bassins doivent être parfaitement étanches (risque de
pollution de la nappe – non fonctionnement). Les films ou membranes plastiques requis pour l’étanchéité doivent être de 0.5 à 1mm
d’épaisseur.
Lagune 1 – Elle contient un ballast constitué de galets (calibre : 20 à 40 mm) jusqu’à un niveau légèrement supérieur (3 à 4 cm) à la
surface de l’eau pour une profondeur d’environ 0.9m. Le ballast sert de substrat pour les plantes aquatiques et de support pour le
plancton. Le roseau, dans cette première lagune est le macrophyte
qui permet d’atteindre le meilleur rendement par unité de surface.
Lagune 2 – L’aménagement est identique à la lagune 1, la pollution ayant déjà été réduite, le choix des espèces végétales est plus
vaste (exemples : jonc des chaisiers, laiche des marais, rubanier, jonc fleuri).
Lagune 3 – Différent des deux premières, il s’agit d’une lagune à microphytes (algues vertes unicellulaires) ; aucune espèce végétale
n’est implantée. Ces algues colonisent le bassin 10 jours après le début de son utilisation (l’eau prend une coloration verte). Entre mai
et septembre cette eau est utilisable pour fertiliser le potager.
La présence abondante de ces algues attire un de leurs prédateurs naturels, les daphnies (micro crustacés de 2 à 4 mm faisant partie
du plancton). Pour ce type de bassin la protection enfants est obligatoire.
Lagune 4 – Contrairement aux autres bassins celui-ci n’est pas rempli d’eau. L’eau à traiter s’écoule par infiltration longitudinale et
percolation à travers un substrat sur un fond en pente de 2 à 4%. Si le bassin n’est pas rempli d’eau il est maintenu humide en
permanence et planté sur le dessus d’espèces végétales telles que : reine des prés, patience d’eau, salicaire, cassissier, etc…
La fonction de cette lagune concilie épuration et esthétisme. Son rôle épuratoire se justifie par :
La rétention dans son substrat des algues vertes unicellulaires.
La transformation en nitrates de l’ammonium présent dans la précédente lagune.
Lagune 5 – Cette dernière est aménagée prioritairement comme un refuge de vie aquatique indigène, autrement dit, une mare
naturelle. On y introduit 2 espèces : l’anodonte qui se nourrit de plancton et qui filtre en moyenne 250 ml d’eau par heure, l’épinoche,
fin de la chaîne alimentaire aquatique et contrôleur de la qualité de l’eau.
Coût – Pour un foyer de 5 personnes soit environ 50 m² de bassin.
3000 à 4000 € en réalisant soit même (attention au coût du terrain et à l’imperméabilisation).
6000 à 7000 € par un professionnel.
Les autorisations – Sachez que ce système d’épuration n’est pas agréé mais qu’il peut être autorisé par dérogation après examen du
projet par le service départemental de la police de l’eau qui décidera ou non de le valider. Le SPANC rattaché à votre commune peut
vous aider à monter le dossier et donnera son aval. Au final, c’est le maire de la commune qui fait autorité en temps que responsable
de l’assainissement sur son territoire.
Quelques conseils – Pour être correctement dimensionnée, la lagune doit pouvoir contenir 50 jours de votre consommation d’eau
(voir facture d’eau).
Une telle installation n’est pas autorisée pour les résidences secondaires (des variations de débit aussi importantes ne sont pas
compatibles avec le bon fonctionnement). Bien que plus complexe au plan juridique, le lagunage semi-collectif apporte un plus pour la
régulation du fonctionnement (les effets des vacances, des absences, etc.. sont atténués).
L’utilisation d’une lagune d’assainissement écologique ne dispense pas de faire des efforts pour réduire notre consommation
d’eau.

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