Mélanie - Eureka Lorraine
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Mélanie - Eureka Lorraine
2014 Vivre après avoir été confronté à la mort. Psychologie clinique Mélanie Laurent est une jeune chercheuse au laboratoire Interpsy de l’Université de Lorraine. Elle travaille à Nancy et fait partie du Groupe de Recherche en « Psychopathologie clinique et projective ». Elle est spécialisée dans l’étude et la prise en charge des victimes de traumatismes*, d’accidents et d’agression. L’objectif de son travail est d’analyser le phénomène de résilience psychobiologique, c’est-à-dire la capacité de certaines personnes à surmonter un traumatisme qui les a mis en danger de mort alors que dans la même situation, d’autres éprouvent de plus grandes difficultés à se rétablir. Elle cherche à identifier les facteurs psychiques** qui permettent à une personne de s’en sortir, et à déterminer le rôle des hormones dans ce processus. *un traumatisme est un choc brutal auquel l’individu n’est pas préparé et qui peut engendrer des troubles de l’angoisse très prononcés. ** on utilise le terme ‘psychique’ pour faire référence à tous les processus dynamiques de la pensée qui caractérisent l’esprit humain. « Quel qu’ait été le passé, quel que soit le présent, l’individu n’est pas le jouet passif de forces inconscientes omnipotentes ou le produit de son histoire infantile. Grâce au phénomène de résilience, il est l’acteur de sa propre vie. » Ecoles doctorales de Lorraine Certains évènements, plus que d’autres, peuvent générer un traumatisme important. Les agressions de toute nature, conséquences d’un acte humain malveillant et volontaire, sont classiquement considérées comme les expériences les plus douloureuses pour l’individu. Les études épidémiologiques révèlent en effet que ces agressions ont de lourdes conséquences psychiques sur les individus, et peuvent conduire à des dépressions sévères pouvant mener jusqu’à des tentatives de suicide. Pourtant, certains individus se rétablissent mieux que d’autres. Il est donc important de comprendre les mécanismes qui contribuent au processus de résilience psychologique de certaines victimes après un évènement particulièrement traumatisant, afin d’améliorer les traitements psychologiques* proposés aux victimes. L’objectif des recherches de Mélanie est d’identifier les facteurs psychiques qui permettent à un individu de surmonter un traumatisme. Elle fait également l’hypothèse qu’il existe un lien entre le rétablissement de la victime et la présence chez ces personnes de certaines quantités d’hormones du stress et en particulier d’une hormone appelée cortisol. Mélanie travaille en collaboration avec des psychologues cliniciens et des neuropharmacologues. Elle rencontre des hommes et des femmes victimes d’accident ou d’agressions de diverse nature sur une période de 2 ans, à raison d’un rendez-vous tous les 6 mois. A chaque entrevue, elle fait passer des tests psychologiques spécifiques, réalise un entretien clinique et demande aux personnes victimes de cracher dans des tubes dont le contenu en hormones sera ensuite analysé par un laboratoire. A partir des résultats obtenus, elle essaie d’identifier les caractéristiques psychologiques, les forces psychiques, qui permettent à une personne de s’en sortir alors que d’autres ont parfois tant de mal à se rétablir. L’analyse du cortisol lui permet d’établir le profil hormonal des victimes et de rechercher ce qui peut distinguer une personne qui s’en sort par rapport à une qui ne parvient pas à se rétablir. * Psychologique : ce qui est relatif à l’étude scientifique des faits psychiques, du comportement verbal et non-verbal des individus. Objectifs et/ou applications Mieux connaître les mécanismes de la résilience psychobiologique impliqués dans la résistance à un traumatisme. Améliorer la prise en charge psychologique et biologique des victimes confrontées accidentellement ou intentionnellement à un risque de mort. D’aprés l’expérimentarium de Bourgogne