troubles du calcium
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troubles du calcium
Métabolisme du calcium Calcémie • Taux relativement stable – 90 à 105 mg/l (2.33 à 2.55 mmol/l) • En fait – 40% lié aux protéines plasmatiques – 55% soit 55 à 60mg/ sous forme ionisée Forme « active » – 5% sous forme complexée Calciurie • Dosée sur 24heures • Régime pauvre en calcium • Valeurs : 100 à 250 mg/l Action de la Vitamine D • Essentiellement : augmente l’absorption intestinale du Ca : – Par stimulation de la synthèse de la Ca binding protein • Agit accessoirement – Sur la fixation osseuse du Ca – Sur l’excrétion rénale du Ca Rôle du calcium • Minéral – Minéralisation osseuse et dentaire • Ion : Ca++ : – Métabolisme intracellulaire Activation de processus intracellulaire (système de la protéine C) – Excitabilité membranaire • Myocyte – Muscle strié – Muscles « blancs » – Cœur • Neurone Régulation du métabolisme calcique • Essentiellement deux systèmes hormonaux interdépendants : – La parathormone – La vitamine D • Régulation : – De l’absorption intestinale du Ca – De l’excrétion rénale du Ca – De la fixation osseuse • Accessoirement : calcitonine, T3, oestrogènes, prolactine Parathormone • Sécrétée par les glandes parathyroïdes – Habituellement au nombre de 4 – Situées en regard des quatre pôles de la glande thyroïde • Régulation de la sécrétion : – Taux de la calcémie (rétrocontrôle) • Action : augmente la calcémie Mécanismes d’action de la parathormone • DONC : – Entraîne une activation des ostéoclastes • D’où libération osseuse de Ca – Augmente la réabsorption rénale du Ca – Augmente (indirectement) l’absorption intestinale du Ca • Mécanisme d’action sur le phosphore : – Augmente l’excrétion rénale du phosphore • Inter-relation hormonale : – Active la vitamine D au niveau du rein • Stimule l’hydroxylation en position 1α de la vitamine D • (1 α hydroxylase rénale) Vitamine D • Chez l’animal : Cholécalciférol (D3) • Formée dans le derme par action des UV – sur le 7-déhydrocholestérol • Alimentation : – – – – Graisse (vitamine « liposoluble ») Poissons gras Jaune d’œuf Foie • Hydroxylée par le foie : 25OH D3 • Hydroxylée en 1 α par le rein – sous l’action de la PTH – Forme active : 1-25OH D3 Pour résumer : • Parathormone : – Augmente la calcémie • Par action sur la résorption osseuse • En activant la vitamine D – Diminue la phosphorémie – Régulée par : • La calcémie • Vitamine D – Augmente la calcémie • Par action sur l’absorption intestinale – Régulée par la PTH – Nécessite • Des UV (synthèse initiale) ou apport alimentaire • L’intégrité du rein Troubles du métabolisme calcique Cas n° 1 • Patient de 43 ans – Asthénique depuis plusieurs semaines – A maigri de 5 kg en 8 semaines – Sensation de soif : • boit beaucoup • urine beaucoup – Pas d’antécédent particulier • Examen clinique : normal Cas n° 1 suite • Le médecin prescrit : – Une « biologie de routine » : normale • Devant la polyuro-polydsypsie : – Une glycémie : normale – Une calcémie : 130 mg/l (N < 105 mg/l) – Une calciurie : 420mg/24h Cas n° 1 : Que faut-il faire ??? • 1. Hospitaliser le patient car – Risque cardiaque (trouble du rythme) – Risque encéphalique (convulsion, troubles psychiatriques voire coma) – Risque rénal : lithiase, insuffisance rénale • A l’hôpital : – Surveiller : • Fréquence cardiaque, TA • État de conscience • POIDS +++, diurèse – Hydrater +++ • Per os et/ou en perfusion – Un secteur de réanimation est préférable – RECHERCHER LA CAUSE Diagnostic biologique d’une hypercalcémie • Soit due à une cause indépendante de la PTH : – Excès d’apport de Ca (syndrome des « buveurs de lait ») – Excès de 1-25OH D3 : • Intoxication à la vitamine D • Excès de 1α hydroxylation par les macrophages : sarcoïdose – Excès de résorption osseuse : • Cancers primitifs ou secondaires des os • Ici PTH très élevée (160 pg/ml) Hyperparathyroïdie primaire • Epidémiologie : – Plus fréquente chez la femme que chez l’homme – Tous les âges – Mais pic entre 30 et 50 ans • Etiologie – 80% des cas : adénome – Adénomes multiples : 4% – Hyperplasies diffuses : 15% Diagnostic différentiel • Celui de toutes les hypercalcémies • Syndrome paranéoplasique avec sécrétion de PTHrp – Polypeptide sécrété par cellules cancéreuses avec action PTH « like » – Dosage possible, d’emblée si arguments pour un cancer – Cancer bronchique, sein, pancréas, digestif… Prise en charge thérapeutique • Symptomatique +++ de l’hypercalcémie dès le diagnostic – Hydratation +++ : c’est la base du traitement – Eventuellement diurétiques (furosemide) – Éventuellement calcitonine – Si menace vitale : • Réanimation • Diphosphonates injectables • Dialyse • Traitement de l’adénome – Chirurgical – Pb des localisations ectopiques (scinti à la MIBI) – Pb des hyperplasies diffuses Hypocalcémie Cas n° 2 • Patiente de 35 ans – actuellement hospitalisée en service de chirurgie – pour thyroidectomie • Dans l’heure qui suit l’intervention, elle vous appelle : – Angoissée – Ressent des fourmillements aux mains, autour de la bouche, aux pieds • En l’examinant, vous constatez : – Une raideur des extrémités avec une main d’accoucheur Cas n° 2 : que faire ?? • 1. La rassurer • 2. Poser une perfusion – Doser le calcium (+/-PTH) – Injecter une ampoule de calcium IV • 3. Faire un ECG et appeler un médecin • 4. Surveiller : – État de conscience – Fréquence cardiaque Cas n° 2 : que se passe-t-il ??? • Hypoparathyroïdie secondaire à la chirurgie – Soit transitoire – Soit définitive • Hypocalcémie aiguë Diagnostic d’une hypocalcémie • Soit due à un manque de Ca – Par carence d’apport – Par déficit en vitamine D (rachitisme, ostéomalacie) • Soit due à une carence en PTH (hypoparathyroïdie) • Deux types : – Aiguë (post-chirurgicale) – Chronique Conséquences de l’hypocalcémie • Général : – Asthénie – Troubles des phanères et cutanés • Sur les cellules excitables – Cœur :risque de troubles rythmiques – Cerveau : • Convulsion • Troubles psychiques (délires, hallucinations) – Nerf : paresthésies, crampes, crise tétanique, laryngospasme…. • En fait, tout dépend : • De la profondeur de l’hypocalcémie • De sa vitesse d’apparition • D’éventuels autres troubles métaboliques (alcalose, acidose) Crise de tétanie : – Début : paresthésies (fourmis, picotements) : • Mains • Péribuccales – Puis contractures ou enraidissement • De la main (main d’accoucheur) et de tout le membre supérieur • Des pieds : extension complète du membre inférieur et flexion + invesrion du pied – Visage : en museau de tanche – Parfois : douleurs abdominales Hypoparathyroïdie • Assez peu fréquente sauf circonstances particulières • Signes cliniques : – Très variables • avec manifestations aiguës : crise tétanique et ses complications – Et manifestations chroniques :asthénie, paresthésies, crampes Complications • Laryngospasme – Chez le nourrisson et l’enfant • Stridor voire apnée • Crise convulsive Manifestation chronique • Cataracte (plusieurs années d’évolution) • Troubles cutanés et des phanères – Sécheresse de peau, desquamation – Ongles fendillés, atrophiés avec leuconychies • Densification osseuse (crâne) • Signe de Chvostek • Déminéralisation osseuse +++, fracture, etc… Atteinte neurologique et psychique • Chez l’enfant : retard de dévelopement • Chez l’adulte – Note dépressive, parfois mélancolie – Désorientation temporospatiale etc… – Paresthésies des membres/crampes Etiologies • Hypoparathyroïdie iatrogène ++++ – De loin la plus fréquente – Conséquence et complication d’une chirurgie thyroïdienne (<1%) • Soit par ablation accidentelle des parathyroïdes • Soit par phénomènes ischémiques – Tableau : hypoparathyroïdie aiguë dans les suites opératoires • Tableau classique de tétanie • Beaucoup plus rarement – auto-immune (éventuellement NEM autoimmuns) – Idiopathique Diagnostic différentiel • Si hypocalcémie – Tableau d’ostéomalacie • Carence en vitamine D, malabsorption • Hypocalcémie, hypophosphorémie • PTH élevée, vit D basse – Ostéodystrophie rénale • Hypocalcémie et Hyperphosphorémie • Mais : insuffisance rénale chronique et évoluée • PTH élevée – Pseudo-hypoparathyroïdie • Maladies génétiques (plusieurs types) • Début dans l’enfance • Résistance à la PTH (défaut de récepteurs) – Au niveau du rein – Au niveau osseux Traitement de l’hypoparathyroïdie • Symptomatique de la crise – Injections intraveineuses de sels de calcium • Chronique : – Objectif : augmenter la calcémie – Moyen : • Apport calcique : – Dans la ration alimentaire – En comprimés (1g au moins) • Augmenter l’absorption du Ca intestinale – Vitamine D mais » 1 a hydroxylation impossible » Donc Un alpha Tétanie et spasmophilie Constatations : Certaines personnes femmes >> hommes présentent : des crises tétaniformes : paresthésies identiques à la crise de tétanie contractures des mains, parfois des pieds parfois identiques à la tétanie souvent plus atypiques : plus diffuses pas de main d’accoucheur • souvent accompagnées – d’une angoisse – d’une dyspnée – d’une striction pharyngée « boule dans la gorge » Tétanie et spasmophilie entre les crises : « signes d’hyperexcitabilité » – paresthésies des membres • clonies et myokimies • signe de Chvostek – autres signes fréquents : • • • • • • • Asthénie Céphalées douleurs diffuses troubles du sommeil Anxiété dépression colopathie fonctionnelle Tétanie et spasmophilie • Donc tableau assez semblable à une hypocalcémie mais…. – calcémie normale • Etiologies ? – théorie du déficit en calcium intracellulaire – théorie du déficit en magnésium – théorie de l’excès en catécholamines • Aucune preuve de tout cela…. Tétanie et spasmophilie • Traitement : – de la crise calcium : CALCIBRONAT ? Benzodiazépines parler et rassurer – – – – – chronique : fonction de la théorie à laquelle on croit Ca ? Mg ? Bêta bloquant ? Psychothérapie Tétanie et spasmophilie • Commentaires : – concept obsolète ? – n’existe (stait…) qu’en France … • Plus moderne…. Plus anglo-saxon…: Attaque de panique Attaque de panique – Manifestation aiguë marquée par : • une polypnée – suivie de • paresthésies des extrémités • striction pharyngée • oppression thoracique (« douleur » thoracique) – Avec angoisse • parfois sensation de mort imminente – mécanisme des manifestations cliniques : hypocapnie par hyperventilation – Complications : agoraphobie Attaque de panique • Traitement de la crise : – sac sur la tête ? – benzodiazépine – parler et rassurer • Traitement chronique : – psychothérapie, – hypnose, relaxation etc … Fibromyalgie Généralités • Plusieurs noms : – – – – fibromyalgie fibrosite polyenthésopathie, syndrome polyalgique idiopathie diffus • Pour la SFR : «entité douloureuse chronique encore controversée située aux confins de la rhumatologie et de la pathologie psychosomatique » Epidémiologie • • • • reconnue par l'O.M.S. depuis 1992. 2% aux USA (3.4% des femmes) En France : 1,3 millions de patients 6 à 20 % des consultation de rhumatologie – peut débuter à l'adolescence, – le plus souvent entre 20 et 35 ans – femmes : 70 à 90 % des cas • Aux USA : 10-12% des personnes présentent au moins une fois dans sa vie un tableau douloureux rhumatismal inexpliqué Clinique (1) • Syndrome associant – des douleurs diffuses chroniques, – à des symptômes associés à des fréquences variables • Les douleurs doivent : – Évoluer depuis au moins 3 mois – Etre bilatérales – Exister au dessus ET en dessous de la ceinture Clinique (2) • Docteur j’ai "mal partout". • Caractéristiques des douleurs – – – – mobiles enraidissement à prédominance axiale (rachis +++), rhizomélique touchant surtout les insertions tendineuses et les muscles • Sensation de – nouure musculaire – « abarticulaire » : points douloureux aux insertions musculotendineuses . – variable, aggravée par • • • • l'effort, la fatigue, le froid, l'humidité, le stress, le changement de temps… les positions longtemps maintenues dans la vie professionnelle ou les activités ménagères. Clinique (3) • Douleurs soulagées – Habituellement par le repos – parfois paroxysmes nocturnes, • Topographie – région cervico-scapulaire +++ – région lombofessières +++ – extrémités des mains et des pieds habituellement respectées Possibilité de fourmillement ou de gonflement. Les points caractéristiques Douleur à la palpation digitale de 11 à 18 points suivants : • • • • • • • • • sous occipitaux rachis cervical inférieur (espaces intertransversaires C5 - C7) bord supérieur du trapèze jonction chondrocostale des deuxièmes côtes insertion du sus-épineux au niveau du bord interne de l'épine de l'omoplate épicondyle grand trochanter quadrant supéro-externe de la fesse en-dessous de l'interligne interne du genou (patte d'oie) Typiquement : pression de 4 kg/cm2 Clinique (4) : signes associés • Signes quasi constants – – – – raideur matinale troubles du sommeil Asthénie fatigabilité musculaire (difficulté aux maintiens de position) • autres signes associés – D’ordre rhumatologique : sensation subjective de gonflement des extrémités; dysfonction de l'articulation temporo-mandibulaire – Syndrome sec (15 à 30%) – Syndrome de Raynaud – D’ordre neuro psychiatrique : paresthésie des extrémités, éphalées de tension ou migraines, troubles anxio-dépressifs, troubles auditifs, visuels, vestibulaires cognitifs (difficultés de mémoire et de concentration) – Divers abdominal : colopathie fonctionnelle (>50 % des cas); troubles mictions impérieuses, dysménorrhée, dyspareunie) – Douleurs régionales atypiques (thoraciques, pelviennes) – Palpitations, prurit chronique, impatiences et crampes dans les membres inférieurs Physiopathogénie (1) • Psychosomatique avez-vous dit ? • Gracely et al Arthritis and Rheum 2002 46 1333 – Etude par IRM « fonctionnelle » – Conclusion dans la FM, il existe une augmentation des transmissions nociceptifs ) l’étage sous cortical et cortical • Cook and al. J Rheumatol 2004 31 364 – Etude par IRM « fonctionnelle » – Patients avec FM ont une plus forte activité cérébrale en réponse à des nocicepteurs douloureux ou non dans diverses zones Physiopathogénie (2) • Anomalies des neurotransmetteurs – Sérotonine • Anomalie du gène du transporteur – Catécholamines • Anomalie de la COMT – Substance P • Nette augmentation de son taux dans le LCR • Anomalies neuroendocrines • Anomalies du système neuro-végétatif • Anomalies similaires aux lombalgiques chroniques Le syndrome de fatigue chronique • Critères majeurs: – fatigue chronique, évoluant depuis au moins 6 mois, réduisant de 50% les activités – exclusion des autres causes d'asthénie • Critères mineurs: – – – – – – – – troubles de mémorisation ou de concentration Pharyngite adénopathies non indurées cervicales ou axillaires myalgies polyarthralgies sans gonflement ni raideur céphalées inhabituelles sommeil non réparateur malaise durant plus de 24 h après effort physique Diagnostic positif : 2 critères majeurs et 4 critères mineurs.