Les derniers débats ont mis Alain Juppé en difficulté
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Les derniers débats ont mis Alain Juppé en difficulté
10 / LE MONDE / DIMANCHE 24 - LUNDI 25 OCTOBRE 2004 FRANCE-SOCIÉTÉ Les derniers débats ont mis Alain Juppé en difficulté L’ancien secrétaire général du RPR a eu du mal à se défendre sur le cas des époux Cherkaoui, qui lui avait valu dix années d’inéligibilité lors de sa condamnation en première instance. Le réquisitoire sera prononcé mercredi 27 octobre ’ 6e jour d’audience « HUM » (normal), « hum, hum, » (gêné), « hum, hum, hum » (agacé). Il est 15 h 50, vendredi 22 octobre, et Alain Juppé vient de se racler la gorge. On note, tout le monde note. C’est le raclement de gorge le plus remarqué de l’année. C’est idiot, c’est cruel, mais c’est comme ça : il n’aurait pas fallu, ce jour-là, à ce moment-là, dans ce lieu-là, se racler la gorge. C’était la dernière des six journées d’audience consacrées aux débats dans le procès du financement du RPR devant la 9e chambre de la cour d’appel de Versailles. Depuis mercredi, la présidente, Martine Ract-Madoux, détaille chacun des sept emplois de permanents du RPR dont la rémunération a été prise en charge par la Ville de Paris, et qui ont valu à M. Juppé d’être condamné en première instance pour « prise illégale d’intérêts ». Il en reste deux. « A ce moment des débats, déclare la présidente, il convient de préciser que seuls ces deux emplois pour la période comprise entre janvier et mai 1995 peuvent être concernés par l’application de l’article L7 du code électoral qui, par combinaison avec l’article LO 130 du code électoral, entraîne une inéligibilité de dix ans. » Silence tendu dans la salle. De la même voix claire, elle présente le premier de ces deux cas, Nouredine Cherkaoui. « Devant les services de police, M. Cherkaoui a déclaré : “En fait, je n’ai jamais travaillé pour les services de la Ville.” Il s’est ensuite rétracté, en expliquant que son témoignage “avait été entièrement rédigé par les policiers” (…) Dans son jugement, le tribunal a retenu la culpabilité de M. Juppé en estimant qu'“aucun élément de service fait n’apparaissait concernant M. Cherkaoui”. » « ’ » Elle se tourne vers M. Juppé pour l’inviter à prendre place à la barre, puis se reprend. « Non, je vais d’abord présenter le cas de son épouse, Farida Cherkaoui, vous répondrez ensuite sur les deux. » M. Juppé se rassoit. « Interrogée par la police, Farida Cherkaoui a déclaré : “Je n’ai jamais été concrètement employée par la Ville de Paris, mais par le RPR”, qu’elle a désigné comme étant son “employeur de toujours, à temps complet”. Elle est ensuite également revenue sur son témoignage (.). Le tribunal a retenu la culpabilité de M. Juppé en relevant que Mme Cherkaoui était “affectée au service direct du président et du secrétaire général du RPR”. » Mme Ract-Madoux écarte ses notes et redresse le buste. « Alors, M. Juppé, mettez-vous à la barre. » Dix ans d’inéligibilité, prononcés par les juges de Nanterre, l’accompagnent à cet instant devant la cour. « Si vous le permettez, Madame la présidente, commence l’ancien secrétaire général, je voudrais distinguer le cas de Mme Cherkaoui [premier raclement] de celui [deuxième raclement] de M. Cherkaoui [troisième raclement]. » La voix retrouve sa fluidité pour expliquer que la première, « petite main du RPR », venait apporter « un concours bénévole et militant à mes déplacements, le soir une fois par semaine et le week end ». « Donc, vous ne connaissiez pas les conditions de son embauche à la Mairie de Paris ? » « Absolument pas. » S’agissant du second, l’ancien secrétaire général du RPR a plus de choses à dire. Le jeune homme, explique-t-il, après avoir travaillé comme éducateur dans un centre de jeunesse municipal du 18e arron- dissement – dont M. Juppé était l’élu – avait été mis à la disposition de l’adjoint à la jeunesse du même arrondissement, Hervé Mécheri. « Ce travail a-t-il laissé des traces ? », intervient la présidente. « C’était essentiellement un travail de terrain auprès de la jeunesse en déshérence de cet arrondissement. Il y avait chaque année, une fête de la jeunesse, de multiples activités. » « Mais alors pourquoi disent-ils tous les deux à la police qu’ils travaillent pour le RPR ? » « Je n’ai pas bien compris. Farida Cherkaoui avait 20 ans. Peut-être était-elle impressionnable », répond M. Juppé, un léger voile dans la voix. « ’ » Me Jean-Pierre Mignard, avocat de la Ville de Paris, demande alors la parole. Il indique que le nom de M. Cherkaoui ne figure pas sur la liste des « chargés de mission de la mairie du 18e ». La présidente s’en saisit. « La jeunesse parisienne, lorsqu’elle voulait joindre M. Cherkaoui, elle appelait où ? » « Elle appelait M. Mécheri. » « Mais M. Cherkaoui, lui, on ne pouvait pas l’appeler. C’est étonnant. Comme est étonnant le fait que les deux époux ne disent, ni l’un, ni l’autre devant la police, qu’ils travaillaient pour la Ville », relève-t-elle. De ses notes, elle extrait plusieurs témoignages précis qui, tous, indiquent que M. Cherkaoui, secrétaire national à la jeunesse du RPR, était un « permanent » du mouvement. « Je maintiens qu’il n’y avait pas, dans la fonction de Nouredine Cherkaoui, matière à passer sa journée au RPR », dit M. Juppé. « Et puis, il y a aussi cette déclaration de M. Jean Tiberi qui, affirme “n’avoir jamais vu les époux Cherkaoui à la Ville”, intervient la présidente, procès-verbal à l’appui. Et ce contrat d’embauche de M. Cherkaoui, signé de M. Roussin qui indique que “l’intéressé sera affecté auprès de M. Juppé à la mairie du 18e”. » « Oui, c’est la rédaction de M. Roussin », précise M. Juppé, mâchoires serrées. Me Mignard intervient à nouveau. « Je constate, dit-il, que la mission de Farida Cherkaoui s’achève en mai 1995. M. Juppé, puis-je vous demander à quelle date vous avez été nommé premier ministre ? » « Au mois de mai 1995. » « Croyezvous que l’on puisse y voir une coïncidence ? », glisse l’avocat. « Je. je ne comprends pas la question. » Réquisitoire mercredi 27 octobre. Pascale Robert-Diard Dans une lettre à la cour, M. Roussin accuse M. Juppé de « se défausser sur des tiers » MIS EN CAUSE par Alain Juppé au cours de l’audience de jeudi, Michel Roussin n’a pas réagi publiquement, mais il l’a fait par écrit. Juste avant l’ouverture des débats, vendredi 22 octobre devant la cour d’appel de Versailles, l’ancien directeur du cabinet de Jacques chirac à la mairie de Paris (1989-1993) a fait porter une lettre à la présidente, Martine Ract-Madoux, dans laquelle il exprime sa « stupéfaction » et répond sèchement aux propos de M. Juppé. « Je constate que la nouveauté de son système de défense consiste en réalité à se défausser sur des tiers qui – exonérés de toute responsabilité pénale dans cette affaire – ne sont plus présents pour lui répondre contradictoirement, écrit M. Roussin. Je déplore que M. Juppé ait choisi, bien tardivement, de compromettre entre autres l’ancien directeur de cabinet du maire de Paris. » Initialement poursuivi, dès 1998, dans l’enquête sur le financement du RPR, M. Roussin a, de fait, été mis hors de cause en 2002, de sorte qu’il ne figurait pas sur le banc des prévenus lors du procès tenu en première instance à Nanterre (Hauts-de-Seine), et qu’il ne participe pas davantage au procès en appel. Aussi est-ce effectivement en son absence que M. Juppé a invoqué sa responsabilité dans la « gestion du personnel » de la Ville de Paris et notamment des employés du cabinet du maire soupçonnés d’avoir en réalité travaillé pour le RPR. Interrogé sur la connaissance qu’il pouvait avoir de la situation de ces employés, l’ancien premier ministre avait assuré que leur « surveillance » – au sens juridique du terme – incombait « au directeur de cabinet et [à] l’adjoint chargé de l’administration générale ». Confronté aux démentis catégoriques avancés par M. Roussin durant l’instruction, l’ancien premier ministre avait ajouté : « Je conteste formellement qu’un directeur de cabinet ne soit pas responsable du contrôle des activités du per- sonnel placé sous sa responsabilité » (Le Monde du 23 octobre). Dans sa lettre – dont Mme Ract-Radoux n’a pas donné lecture à l’audience –, M. Roussin rappelle sa « position constante » sur ce point, « la responsabilité de l’affectation et du travail des chargés de mission [du maire] incombait à la seule autorité au service de laquelle le chargé de mission était affecté », et souligne que cette argumentation, jusqu’alors « jamais contredite par M. Juppé », a été « longuement vérifiée par l’information et entérinée tant par le parquet que par le magistrat instructeur ». Mesurée dans sa forme mais ferme sur le fond, la réaction de M. Roussin confirme le choix d’une défense solitaire et indépendante. Exonéré de toute poursuite dans cette affaire, ayant obtenu un non-lieu dans l’enquête du juge Halphen sur les HLM de Paris, l’ancien ministre reste mis en examen dans l’enquête sur les « chargés de mission » de M. Chirac et comparaîtra devant le tribunal correctionnel au mois de mars 2005 dans le dossier des marchés d’Ile-de-France, où il apparaît comme le principal prévenu, soupçonné d’avoir organisé la répartition de fonds occultes entre les partis politiques. Considéré comme le détenteur de certains des plus lourds secrets de la chiraquie, M. Roussin s’est toujours refusé à mettre en cause M. Chirac, dont il fut aussi le collaborateur à Matignon (1986-1988). Ayant quitté la politique, devenu vice-président du groupe Bolloré, il a démissionné au mois de mai du Conseil d’Etat, où M. Chirac l’avait nommé en « service extraordinaire ». Cette décision a suscité d’autant plus d’inquiétude à l’Elysée qu’au même moment, M. Roussin a aussi refusé une place en position éligible sur la liste de l’UMP dans le Nord aux élections européennes, écartant « toute forme de protection ». Hervé Gattegno Stéphane Krauth est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité Son ancienne compagne, Péroline Garino, condamnée à trois ans de prison, a été incarcérée à l’issue de l’audience connexe de destruction de preuves. Elle était poursuivie pour avoir participé à la crémation du corps de la victime, qui avait été retrouvé dans la forêt de Mouterhouse, partiellement dénudé, calciné et dans un état de décomposition avancée. Un mandat de dépôt a été décerné à l’encontre de Péroline Garino, qui comparaissait libre et n’avait pas fait de détention provisoire. Enceinte de son troisième enfant, elle a été incarcérée à l’issue de l’audience. Les deux condamnés devraient faire appel. Le verdict des jurés de Metz est en N° 3 : CHANGER DE CANAPÉ LA FIN DE L’ANNÉE, C’EST LE DÉBUT DES BONNES IDÉES ! 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Car Mme Simoncello n’adhère en aucun cas à la thèse de la collision accidentelle livrée par l’accusé à l’audience. « J’aurais préféré que ce fût un accident de la circulation, car Karine serait toujours vivante », a-t-elle indiqué avant de détailler le parcours criminel de l’accusé lors de la journée du 22 juillet. Au terme de ses explications, elle n’a aucun doute : « Il est à l’origine de la mort de Karine. Et on me demande à moi comment elle est morte ? Ces blessures, en tout cas, n’étaient pas mortelles. Elle est morte d’autre chose. M. Krauth ne l’a pas tué accidentellement. Lui seul sait ce qui s’est passé. Je ne peux pas vous dire s’il l’a étranglée, puisque lâchement il se tait. Mais en tout cas elle a été renversée par lui, gazée par lui, embarquée dans sa voiture, séquestrée, laissée pour morte et retrouvée onze jours plus tard. » Le viol ? Là encore, rien ne permet de l’objectiver dans le dossier, mais Mme Simoncello a sa conviction. « Que lui a-t-il fait subir dans la forêt de Mouterhouse ? s’est-elle interrogée. Il a des frustrations, des manques sur le plan sexuel. Cela explique son comportement. Il voulait “carotter” une fille, comme il dit. Pas pour lui piquer son porte-monnaie. C’est à sa personne qu’il en voulait. Pourquoi, sinon, aurait-on retrouvé Karine avec le bas du corps dénudé ? » poursuit : « Victor le Nettoyeur encourt la même peine que Péroline. Ce n’est pourtant pas la même chose parce que ma cliente pensait que Karine était morte accidentellement. » « » METZ de notre envoyé spécial Stéphane Krauth a été condamné, vendredi 22 octobre, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingtdeux ans, par la cour d’assises de la Moselle. Il a été reconnu coupable de l’enlèvement, de la séquestration, du viol et du meurtre de Karine Schaaff, une lycéenne de 17 ans qui se promenait à bicyclette dans les environs de Bitche (Moselle), le 22 juillet 2001. Son ex-compagne, Péroline Garino, écope de trois ans d’emprisonnement pour le délit Les jurés ont suivi les réquisitions de l’avocate générale, qui avait qualifié Stéphane Krauth de « prédateur ». Coupable aussi Péroline Garino, pour sa participation à la crémation. « Ils ont réduit Karine à l’état d’un déchet, a tonné l’avocate générale. Ils sont à égalité dans la responsabilité de cet acte. Ce sont deux êtres diaboliques, sans aucune once d’humanité, qui, après ça, s’accouplent comme des animaux à quelques mètres du corps de la victime encore fumant. » Cette image d’inhumanité monstrueuse, les avocats de la défense ont tenté de la briser en rappelant longuement la biographie cahotante des accusés, abandonnés très jeunes par leurs mères. « Péroline n’est en aucun cas responsable de son parcours, elle n’en est que la victime, a assuré son conseil, Me Frédérique Loescher-Lorioz. Le résultat, c’est qu’elle manque de repères, elle est immature, elle n’a pas eu d’éducation. » Evoquant un personnage de Nikita, un film de Luc Besson, chargé de faire disparaître un cadavre, elle Pour la défense de Stéphane Krauth, Me Alexandre Bouthier s’est attardé sur les faits, tentant de convaincre les jurés qu’il y avait trop de doutes dans le dossier. Critiquant les « certitudes » des experts, stigmatisant les déclarations contradictoires des témoins et « les hypothèses devenues axiomes », l’avocat a enjoint les jurés de ne pas se laisser « submerger par l’émotion ». « Il y a longtemps que la loi du talion est proscrite et on ne va pas très loin avec des réflexes de café du commerce », a-t-il lancé, fustigeant les « pressions de l’opinion publique », qui interdisent « une recherche sereine de la vérité judiciaire ». « On nous l’a présenté comme un pervers alors que les experts ont indiqué qu’il n’avait aucun trait de perversité », a enchaîné Me Dominique Boh-Petit à propos de Stéphane Krauth. Ce « matraqué de la vie », Péroline Garino en a fait « un homme détestable » par « l’écho exceptionnel qu’elle va donner à cette affaire », a martelé l’avocate avant de s’adresser au jury. « La perpétuité, c’est une peine réservée à des criminels. La perpétuité, c’est la fin d’un homme, c’est prendre une vie qui restera enfermée pour de trop longues années. Il manque déjà une vie dans cette affaire, je vous demande de ne pas en enlever une deuxième. » Une supplique à laquelle la cour d’assises est visiblement restée sourde. Acacio Pereira Les sénateurs limitent la portée de la loi sur le handicap LORS DE SON ADOPTION par le Sénat, vendredi 22 octobre en deuxième lecture, le projet de loi sur l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées (Le Monde du 20 octobre) a vu sa portée passablement réduite. Les sénateurs ont revu à la baisse les obligations de mise aux normes des bâtiments et des transports en supprimant le délai de dix ans pour la mise en accessibilité des transports collectifs, en refusant de fixer une échéance pour les établissements accueillant du public et en réintroduisant les possibilités de dérogations pour raisons économiques. En outre, le Sénat a voté un amendement qui précise que la décision d’orientation des enfants handicapés revient aux parents, « sauf incompatibilité de leur choix avec la sécurité physique et psychique de l’enfant ou de la communauté d’élèves » ou « lorsque ce choix provoque des troubles qui perturbent, de manière avérée, la communauté des élèves ». Côté emploi, les sénateurs ont porté à 1 500 smic horaires (au lieu des 800 votés par les députés) la contribution au fonds pour l’insertion professionnelle des handicapés (Agefiph) des entreprises n’employant pas de personnes handicapées depuis plus de trois ans. Enfin, ils ont reconnu la langue des signes française comme « langue à part entière » pouvant être enseignée à tout élève qui le demande et ont approuvé des dispositions visant à accroître de manière substantielle, « dans un délai de cinq ans », l’accessibilité des programmes télévisés aux sourds et malentendants. M. Chirac : punir le révisionnisme « avec la plus grande rigueur » A L’OCCASION des vingt ans de l’association Judaïsme et liberté, reçue à l’Elysée, vendredi 22 octobre, Jacques Chirac a demandé que « le négationnisme et le révisionnisme que l’on voit encore tristement et scandaleusement à l’œuvre » soient « punis avec la plus grande rigueur ». Il a réaffirmé sa « totale détermination et celle du gouvernement » à poursuivre et sanctionner les actes à caractère antisémite « avec toute la rigueur de nos lois ». La polémique avait été relancée par le délégué général du FN, Bruno Gollnisch, qui avait déclaré, à Lyon, le 11 septembre qu’il n’y avait « plus un historien sérieux qui [adhérait] aux conclusions du procès de Nuremberg ». Vendredi, l’université Lyon-III, où M. Gollnisch est enseignant, a annulé son cours, alors que quelques dizaines de militants de l’UNEF, de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et de l’association Hippocampe s’étaient présentés dans la salle avec des photos d’amoncellement de cadavres des camps nazis. JUSTICE : la cour d’assises spéciale de Paris a condamné, vendredi 22 octobre, Jean-Pierre Bona et Jean-André Simonetti à treize ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Noël Sargentini, en août 1995, lors de la « guerre » entre nationalistes corses (Le Monde du 21 octobre). L’avocat général, François-Louis Coste, avait réclamé, jeudi, treize ans de réclusion et l’abandon de la circonstance aggravante de terrorisme. Il a été suivi sur ces deux points, mais les sept magistrats ont refusé de requalifier le meurtre en assassinat, comme il l’avait demandé. a La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a annulé, vendredi 22 octobre, la mise en examen du coureur cycliste Cédric Vasseur, soupçonné de s’être dopé au sein de l’équipe Cofidis, ainsi que l’expertise capillaire qui avait révélé des traces de consommation de cocaïne. Le contrôle judiciaire qui pesait sur lui a également été levé. Une contre-expertise demandée par le coureur s’était révélée négative. a