La Fiche du Film chez Vous
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La Fiche du Film chez Vous
NYMPHOMANIAC: VOL.I & II 2014 - n° 23 de Lars Von Trier VOIR OU REVOIR Dès le 28 mars 2014 - n° 26 Réalisation Lars von Trier Scénario Lars von Trier Image Manuel Alberto Claro Avec Charlotte Gainsbourg Stellan Skarsgård Stacy Martin Christian Slater Uma Thurman Shia LaBeouf Jamie Bell NYMPHOMANIAC: VOL.I & II Lars von Trier - France - 2014 - couleur - vost - 118 min/124 min. « Fondamentalement, j’ai peur de tout dans la vie, sauf de faire des films. » Lars von Trier La folle et poétique histoire du parcours érotique d’une femme, de sa naissance jusqu’à l’âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s’est auto-diagnostiquée nymphomane. Vol. I > Jeudi 3 avril à 17h00 > > Lundi 14 avril à 16h45 > > > Charlotte Gainsbourg raconte Nymphomaniac: Quand, au téléphone, il lui a proposé Nymphomaniac, Lars von Trier a prévenu Charlotte Gainsbourg que jamais elle n’aurait autant à parler que dans ce film. Puis elle a reçu le scénario : «C’était un pavé. J’ai été captivée, j’aimais ce que je lisais, j’avais terriblement envie de le faire. Quand Lars m’a dit que je ne jouerais pas Joe jeune, j’ai trouvé ça normal, mais en même temps j’étais déçue. Comme il affirmait ne pas savoir encore à quel moment j’entrerais dans le film, j’ignorais quelles scènes je ferais. J’espérais jouer celles avec le père, à l’hôpital, celle de l’accouchement, mais non, ce ne serait pas moi, je n’ai pas pu m’empêcher d’être déçue, là encore.» Des scènes, il lui en restait beaucoup à jouer, certaines extrêmement délicates. Depuis qu’ils se sont rencontrés pour Antichrist, où elle lui fit l’offrande d’une composition proprement extraordinaire, le cinéaste adore Charlotte Gainsbourg. (...) Ses scènes avec l’acteur suédois, Stellan Skarsgård, elle les a tournées en dernier, pendant deux semaines : «Je pensais que j’avais fait le plus dur, mais en réalité c’était une autre montagne à gravir. Le texte était très difficile à mémoriser, impossible même à apprendre mot à mot, et Lars ne nous laissait aucune liberté, lui qui prévoit toujours au moins une prise où les acteurs font ce qu’ils ont envie de faire. Il nous a dit qu’en nous associant il avait souhaité réunir deux personnes qu’il aime.» Au moins les scènes «délicates» ont-elles été épargnées à Stellan Skarsgård (enfin, presque), quand Charlotte a dû en faire son ordinaire: «Les séances de masochisme étaient très gênantes à tourner, je devais me placer et me tenir dans une position humiliante, © 2014 Les Cinémas du Grütli Rue du Général Dufour 16 | 1204 Genève tél. +41 22 320 78 78 | www.cinemas-du-grutli.ch Vol. II Jeudi 3 avril à 21h00 Lundi 14 avril à 19h00 Lundi 14 avril à 21h15 Mardi 15 avril à 16h45 mais j’ai aimé les faire malgré tout. J’ai été surprise de voir que, pour le rôle du «maître», Lars avait choisi Jamie Bell, si doux, presque tendre, alors qu’à la lecture du scénario j’avais imaginé une grosse brute. Bien sûr, je redoutais l’humiliation, et ce que le film montrerait de moi, mais grâce à Antichrist je sais que je peux faire confiance à Lars. Avant le tournage, il m’a demandé ce qui me gênerait le plus, que l’on voie à l’écran des parties de moi que je ne veux pas montrer ou bien que les gens croient que j’avais fait l’amour sur le plateau. Je lui ai dit que je préférais garder ma petite culotte.» De Charlotte, le film ne montre en effet que ce qu’elle a accepté de montrer. Elle n’oublie pas de remercier au passage l’actrice qui, pour ces plans-là, lui a servi de doublure. Et pour ce qui est du plan rapproché d’une fellation pratiquée par Joe, Charlotte insiste pour que l’on sache qu’il a bien été réalisé au moyen d’une prothèse. Si elle se dit très heureuse, elle regrette que certaines coupes aient été faites, autant pour des questions de durée que pour des raisons de censure : «Dans la version intégrale, Joe va beaucoup plus loin dans l’autodestruction. Il y avait aussi une conversation très drôle dans un magasin où j’achète une cravache. Mais cinq heures trente, c’était trop, me dit-on. Je sais que Lars est une belle personne, que son goût de la provocation entraîne parfois trop loin. On peut tout de même lui pardonner d’avoir la bêtise de vouloir se faire remarquer ! Moi, je me suis amusée sur le tournage du film, si je n’avais pas pensé y prendre du plaisir je n’y serais pas allée. Et, pour une actrice, il peut y avoir un plaisir à se brutaliser. Mais je ne serais pas maso avec n’importe qui je choisis avec qui je veux bien l’être !» Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur Salle associée de la Salle associée de la