Lars von Trier

Transcription

Lars von Trier
Lars von Trier
Lars von Trier
Lundi 23 octobre
> 20.45
Breaking the Waves
de Lars von Trier (1996)
> 23.15
Lars von Trier Reflets
dans un cœur d’or
de Marie Berthelius et Xavier Villetard (2000)
> 23.45
FreeDogme
de Marie Berthelius et Roger Narbonne (2000)
Lundi 30 octobre
> 22.30
Les idiots
de Lars von Trier (1998)
Contact presse Cinéma : Géraldine Musnier / Martina Bangert - 01 55 00 70 47 / 70 48
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Contact presse Thema : Françoise Landesque / Isabelle Courty - 01 55 00 70 42 / 73 25
[email protected] / [email protected]
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ARTE et Lars von Trier
ARTE accompagne depuis plusieurs années le travail de
Lars von Trier.
Attentive à l’oeuvre profondément novatrice du réalisateur,
qui a déjà gagné les faveurs de la critique avec ses
premiers films, la chaîne prend le pari de préacheter sa
première et très originale série télévisuelle : L’hôpital et ses
fantômes, qui connaîtra un véritable succès dans le monde
entier.
Peu après, le scénario de Breaking the Waves, qui a été
proposé à ARTE, marque une évolution majeure dans
l’oeuvre du cinéaste. En coproduisant ce film, ARTE
contribue, avec d’autres, à donner à Lars von Trier les
moyens de poursuivre ses ambitions artistiques. Ce film a
obtenu au Festival de Cannes 1996, le Grand Prix du Jury.
Deux ans plus tard, ARTE coproduit Les Idiots, deuxième
film issu du manifeste « Dogme 95 » rédigé par Thomas
Vinterberg et Lars von Trier.
Parallèlement, la chaîne poursuit son soutien à l’œuvre
télévisuelle du réalisateur en coproduisant le deuxième
volet de L’hôpital et ses fantômes .
Dancer in the Dark reçoit au Festival de Cannes 2000 la
Palme d’Or et le Prix d’interprétation féminine pour Björk.
Cette consécration fortifie ARTE, coproductrice de ce
film,dans sa politique de soutien à la création des grands
cinéastes européens.
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Lars von Trier
Depuis The Element of Crime (1984), son premier film
“professionnel”, Lars von Trier est reconnu comme le plus
talentueux des réalisateurs danois. Ses oeuvres, qui lui ont
valu plusieurs prix et récompenses, se caractérisent par
une bonne dose d’humour noir et un certain nombre de
citations visuelles, hommages aux chefs-d’œuvre de
l’histoire du cinéma. Né en 1956, Lars von Trier commence
à tourner en super 8 avec une caméra offerte par sa mère.
Il s’inscrit en 1983 à l’Ecole du Cinéma du Danemark, et
réalise deux films pour ses études, Nocturne (1981) et
Images of a Relief (1982) qui remportent successivement le
Filmographie
prix du meilleur film au Festival de Munich, bien qu’un de
ses professeurs dise de lui qu’il n’ira sûrement pas très loin
1977 Orchidegartneren
dans le cinéma. Après avoir réalisé plus de 40 spots
publicitaires, il tourne Element of Crime, couronné entre
1979 Menthe la bienheureuse
1981 Nocturne
(Court métrage)
autres par le Grand Prix de la technique du festival de
Cannes en 1984, un prix que Lars von Trier a de nouveau
reçu en 1991 pour Europa, conjointement avec le prix
spécial du jur y. Pour la télévision, il a réalisé Médée (1988)
1982 Images of relief
(Court métrage)
qui reçoit en France le Prix Jean d’Arcy. En 1996, il reçoit le
grand prix du jury au festival de Cannes pour son film
Breaking the Waves qui lui amène la reconnaissance du
1984 The Element of crime
grand public et qui est peut-être son film le plus personnel.
En 1998, Les Idiots est sélectionné en compétition au
1987 Epidemic
Festival de Cannes. Avec ce film Lars von Trier a prononcé
« le vœu de chasteté » cinématographique « Dogma 95 »,
1988 Medea
à savoir éviter les nombreux trucs du cinéma commercial
pour tenter de retrouver la vérité, la spontanéité et
1991 Europa
1994 The Kingdom I
1996 Breaking the Waves
l’inventivité du médium. En 1994, la série l’Hôpital et ses
Fantômes I connaît un énorme succès en Europe et reçoit
plusieurs prix en France et en Allemagne. Une fois encore,
Lars von Trier utilise ses rapports phobiques à la médecine
et à la psychiatrie pour nous donner une tranche de génie.
1997 The Kingdom II
En 1997, Lars von Trier réalise la suite de sa série, l’Hôpital
1998 Les Idiots
international de Venise. Le troisième et dernier opus de la
et ses Fantômes II, présentée la même année au Festival
série devrait être tourné courant 2001. Enfin l’année 2000
2000 Dancer in the Dark
apporte à Lars von Trier la consécration avec la Palme d’Or
à Cannes pour son film Dancer in the Dark et le Prix
1991/2024 Dimension
d’interprétation féminine à Björk.
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Breaking the waves
Lundi 23 octobre > 20.45
de Lars von Trier - 1996- Danemark- 2 h38
Grand Prix du Jur y, Festival de Cannes 1996
Felix 1996 du meilleur film européen
Félix 1996 de la meilleure actrice européenne à Emily Watson
President Award, Festival de Fort Lauderdale 1996
Prix Fipresci du meilleur film nordique, Festival de Stockholm 1996
César du meilleur film étranger 1997
Fiche technique
Scénario ........................... Lars von Trier
Photographie..................... Robby Müller
Son ................................... Per Streit
Costumes ......................... Manon Rasmussen
Musique............................. Joachim Holbek
Chansons ......................... David Bowie, Elton John, Deep Purple,
T-Rex, Procol Harum, Roxy Music
Production......................... Zentropa
Coproduction..................... ARTE France Cinéma, Swedish Television Drama,
Club d’investissements Media, Nordic Films & Television, VPRO Television
Fiche artistique
Emily Watson ............... Bess
Stellan Skargård ........ Jan
Katrin Cartlidge ......... Dodo
Jean-Marc Barr ........... Terry
Adrian Rawlins ............ le Dr Richardson
Jonathan Hackett ...... le pasteur
Sandra Voe.................... la mère de Bess
Udo Kier ........................ l’homme sur le chalutier
Mikkel Gaup ................. Pits
Roef Ragas .................. Pim
Phil Mac Call ................ William
Breaking the waves est disponible en VHS et en DVD chez ARTE Vidéo
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Synopsis
Au début des années 70, une petite communauté sur la côte nord-ouest de l’Ecosse.
Bess tombe amoureuse de Jan, un homme d’âge mûr. Malgré l’opposition de leur
entourage, ils se marient. Après leur mariage, Jan repart travailler sur sa plate-forme
pétrolière. Bess compte les jours qui la séparent de son retour. Convaincue que leur
amour est béni, elle attend le retour de son mari en communiquant avec Dieu. Mais Jan
est victime d’un accident. Gravement blessé, il reste paralysé. Craignant que Bess ne
se prive d’une vie normale de jeune femme, il réussit à la convaincre que se donner à
d’autres hommes pourrait l’aider à guérir…
A propos du film
Breaking the waves est une simple histoire d’amour, quelque chose que je n’aurais
jamais pu envisager il y a quelques années, mais récemment, j’ai eu envie de faire un
film où toutes les forces en actions sont motivées par le « Bien » . Le « Bien » est
partout dans le film, mais il est incompris ou mal interprété, des tensions jaillissent.
Les interludes qui interviennent dans le film représentent la vision de Dieu sur ce
paysage et sa protection des personnages. Bess est « bonne » au sens spirituel du
terme. Elle vit principalement dans son monde imaginaire, n’acceptant pas que le
« Bien » puisse ne pas exister. Elle est forte, assume entièrement sa vie, même si
beaucoup ne l’en croient pas capable. C’est la foi et son amour qui la rendent forte :
tellement forte qu’elle parvient à combattre les règles très répressives de la petite
communauté et de l’église auxquelles elle était tant attachée.
Jan est « bon » -de manière plus complexe- car il cherche vraiment à faire le « Bien ».
Il évolue dans le monde réel où il est plus difficile de le faire. Le fait qu’il tombe
amoureux et qu’il épouse Bess, cette femme-enfant innocente, dont aucun autre
homme ne veut, est une façon pour lui de rester fidèle à ses convictions, à sa volonté
de « bien » faire.
Quand on aime quelqu’un, la société ou l’opinion des gens ne doit jamais s’interposer.
Jan a des idées très précises sur l’amour et la façon dont il doit être vécu. Il a
l’expérience de la vie et a toujours obéi à une sorte « d’évangile de l’amour », pour
utiliser une formule de Carl Dreyer. Lorsque Jan et Bess se rencontrent, ils s’aiment
sans inhibition, sans honte. On sent qu’ils sont bien ensemble, lui avec la conscience
qu’il a de ses émotions et de son propre corps, elle, avec ses
émotions violentes, brusquement libérées par leur rencontre.
Avec une naïveté enfantine et une conviction intuitive, elle « sait »
que leur relation ne pourra jamais être que « bonne ». On perçoit
les tensions de la communauté dans laquelle ils vivent mais rien
ne peut les atteindre tant qu’ils sont ensemble.
Puis viennent la séparation et l’accident ; après celui-ci, Jan se
retrouve soudainement prisonnier de son corps. Il s’aigrit,
sentiment nouveau pour lui qu’il a du mal à accepter et qui est
contraire à sa philosophie de la vie. Le monde qu’aimait Bess
s’est retourné contre elle. Mais le « bien » sera toujours
reconnu…quelque part ! »
Lars von Trier
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Lundi 23 octobre > 23.20
Lars von Trier
Reflets dans un cœur d’or
Documentaire de Marie Berthelius et Xavier Villetard
Réalisation Xavier Villetard - 2000-France-26 mn
Coproduction ARTE France/AMIP
Synopsis
La filmographie de Lars von Trier est coupée en deux. D’un côté il y a la virtuosité, le
cinéma absolu de ses premiers films : la technique est reine. De l’autre, il y a une
générosité nouvelle, apparue aux alentours de Breaking the waves, revisitée dans Les
Idiots et qui culmine avec Dancer in the Dark , couronnée au Festival de Cannes 2000
avec Bjork dans le rôle titre. Ce souffle de la trilogie « Cœur d’or » est né de la
découverte par Lars von Trier de la direction d’acteurs et de son rapport si particulier
aux actrices. Tout se passe comme si, à l’instar de Karl Theodor Dreyer –autre monstre
danois- avec lequel il ne cesse de jeter des ponts, Lars von Trier parvenait à épouser
le point de vue de ses actrices et à les filmer de l’intérieur. Croisant les témoignages
de Lars von Trier, de Bodil Jorgensen (Karen dans Les Idiots) de Vibeke Windelov (sa
productrice) et de Mogens Rukow (son professeur de cinéma devenu consultant sur
certains de ses scénarios), ce film explore les liaisons dangereuses que Lars von Trier
entretient avec les héroïnes de ses films, d’Emily Watson à Bjork. Un coin du voile se
lève alors sur l’énigme filmante, ses paradoxes, ses contradictions et les mystères qu’il
entretient à dessein autour de sa personne.
Xavier Villetard
Xavier Villetard a débuté sa carrière comme journaliste responsable du service
télévision à Libération de 1982 à 1988. Parallèlement, il a collaboré à de nombreuses
émissions de télévision: Cinémas, cinémas, Envoyé spécial, Moi je, Autrement dit…..
En 1991, il réalise son premier court métrage documentaire sur David Lynch.
Il a réalisé ou a été coauteur de plusieurs films consacrés à l’univers du cinéma, dont
certains pour des soirées Thema diffusées sur ARTE : Portrait d’Alexandre Sukurov,
(1992) Chambre 12, Hôtel de Suède (1993), Jean Louis Barrault, l’incandescent
(1994).
Entre 1994 et 1996, tout en continuant à réaliser des magazines pour la télévision
(Extérieurs nuit, C’est pas le vingt heures, Une journée particulière de cinéma pour
Canal +, Metropolis pour ARTE, il tourne La légende de My Way
En 1996, il réalise l’Effet Transsibérien, sélectionné aux Etats Généraux du Film
Documentaire à Lussas. En 1997, Hors les rails remporte le prix du jury du Festival
international du Film Ferroviaire.
Depuis, Xavier Villetard a été l’auteur de Gina, Sophia et moi (1998),et de Francis
Scott Fitsgerald : retour à Babylone 1998 En 1999, il a réalisé Instant parfait : illusion
ou réalité ? et FBI contre Hollywood. Il a tourné cette année Police : nom féminin
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Lundi 23 octobre > 23.50
FreeDogme
Documentaire de Marie Berthelius et Roger Narbonne - 2000-France-54 mn
Fiche technique
Scénario ........................... Roger Narbonne et Marie Berthelius
Réalisation ........................ Roger Narbonne
Production ........................ Same Films
Producteur exécutif .......... Gabriel Chabanier
Format de tournage .......... DV Cam
Format de finalisation ....... béta numérique
Avec la participation de
Lars von Trier
Jean-Marc Barr
Lone Scherfig
Wim Wenders
Marie Berthelius
Synopsis
Il y a cinq ans, le mouvement cinématographique «Dogme 95 » est parti de Copenhague
au moment de la signature du « Vœu de chasteté » par Lars von Trier et Thomas
Vinterberg. Depuis, cette charte et cette nouvelle forme de cinéma, étroitement liées aux
nouvelles technologies, ont fait le tour de la terre pour former un genre à part entière.
FreeDogme cherche à faire le point sur ce mouvement, du point de vue de quelques-uns
de ses créateurs : Lars von Trier (auteur du Dogme#2 : Les Idiots), Jean-Marc Barr
(acteur fétiche de von Trier qui est passé derrière la caméra pour tourner le premier
Dogme français : Lovers : Dogme #5), Lone Scherfig (réalisatrice danoise du premier
Dogme féminin, #12). Guidés par une critique de cinéma suédoise, Marie Berthelius, ils
discutent à bâtons rompus entre eux mais aussi avec Wim Wenders, intervenant jouant
le rôle du « candide ». Il représente en même temps un autre mouvement
cinématographique contestataire : celui du jeune cinéma allemand des années 70.
Le réalisateur, Roger Narbonne, s’est imposé des règles précises pour ce tournage. Il a
choisi d’utiliser un dispositif de filmage inédit. Il s’agit d’une conversation téléphonique
filmée. Chacun des intervenants a choisi le lieu où il désirait être. Il se trouve donc dans
un environnement familier quelque part dans le monde : Marseille, Paris, Copenhague ou
Munich. Les participants s’entendent mais ne se voient pas. Durant cette conversation
d’une heure, ils ont toutefois la charge de se filmer avec une petite caméra DV dans le
décor où ils se trouvent ; de réaliser en quelque sorte leur autoportrait. Les rushes fournis
sont des plans-séquence de soixante minutes et le montage final respecte strictement la
chronologie des événements.
FreeDogme propose ainsi des paroles et des images consenties : un montage réalisé à
partir de films en plan-séquence, d’origine géographique éclatée, mais centré sur une
certaine communauté d’esprit.
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À propos du film
J’ai voulu donner une parole libre aux cinéastes, jouer le risque du direct, en temps réél,
sans savoir ce qui allait arriver et ce qui allait être filmé.
FreeDogme est un essai : les caméras ont tourné quelques instants sans limite; les
réalisateurs ont fait ce qu’ils ont voulu de leurs images et de leurs propos.
Aux dépens de la clarté et de la distinction, nous avons ainsi cherché l’émotion dans plus
de simplicité et d’authenticité. Les caméras saisissent, laissent à voir et à percevoir; il n’y
a plus de fiction que de documentaire, juste des fenêtres ouvertes sur la découverte, la
poésie ou la connaissance.
Mais le conformisme gagne du terrain et l’essence disparaît.
Quoi de plus conformiste qu’un débat télévisé ? Les invités savent d’avance ce qu’ils ont
à dire; on les invite pour cela, d’ailleurs.
Ingmar Bergman ne supporte pas la schizophrénie de la situation d’interview : d’une part
jouer le rôle social qu’on attend de lui : le metteur en scène renommé et, d’autre part, être
simplement vivant devant une caméra.
Roger Narbonne
Les auteurs
Roger Narbonne
Roger Narbonne s’est déjà plongé dans l’univers de Lars von Trier en 1990 en tournant
le making of de son film Europa et un portrait du réalisateur.
Il est parallèlement un spécialiste de la Suède et de ses artistes : il a réalisé le making
of du film de Bille August, Les Meilleures intentions, ainsi qu’une interview du
réalisateur.(1992). En 1992, il a aussi réalisé un documentaire, La Suède en crise, ainsi
qu’un court métrage de fiction intitulé Renaissance. En 1995, il a tourné Mémoire de
Suède, un documentaire de création sur un photographe suédois du début du siècle.
Enfin, avec « Du roman au cinéma à propos du Hussard sur le toit »(1995), il a étudié
les coulisses de l’adaptation cinématographique d’un roman.
Marie Berthelius
Marie Berthelius, suèdoise vivant en France, est critique et journaliste de cinéma. En
1994, elle a publié Gränsland, un livre sur Wim Wenders. Parallèlement, elle participe,
en tant que scénariste et journaliste, à la production de plusieurs documentaires sur le
cinéma et collabore à ce titre régulièrement avec Roger Narbonne. Outre FreeDogme,
elle a contribué à l’élaboration de Lars von Trier Portrait. Elle a traduit cette année le
livre Trier sur von Trier de Stig Björkman, publié aux Editions de l’Etoile.
Les intervenants
Jean Marc Barr
Né en 1960, Jean Marc Barr a passé une partie de son enfance en Allemagne et aux
Etats-Unis. Revenu en Europe au début des années 80, il étudie le théâtre à Paris et à
Londres. Découvert au cinéma dans Hope and glory de John Boorman en 1987, c’est
son rôle principal dans Le grand bleu de Luc Besson, en 1988, qui lui vaut une
notoriété internationale. Il enchaîne ensuite plusieurs films, dont Le Brasier d’Eric
Barbier(1991), La Peste de Luis Puenzo (1992), Le fils préféré de Nicole Garcia (1994),
J’aimerais pas crever un dimanche de Didier Le Pêcheur (1998), Préférence de
Grégoire Delacourt (1998)……
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Il mène parallèlement une carrière théâtrale. Mais c’est sa rencontre et son amitié avec
Lars von Trier, au début des années 90, qui sera déterminante dans le parcours de
Jean Marc Barr. Acteur fétiche du réalisateur danois, il joue dans Europa (1991),
Breaking the Waves (1996). En 1999, il passe derrière la caméra pour réaliser Lovers,
Dogme#5, premier film français adhérant au Vœu de Chasteté signé par Lars von Trier
et Thomas Vinterberg, premier volet d’une trilogie consacrée à la liberté.
On le reverra à partir du 18 octobre, dans Dancer in the dark.
Lone Scherfig
Lone Scherfig est la nouvelle venue des réalisateurs adhérant au Vœu de Chasteté
avec la réalisation de Dogme#12, Italien pour débutants cette année. Elle a déjà deux
long métrages à son actif, Le voyage d’anniversaire (1991), et En attendant maman
(1998).
Elle a parallèlement réalisé plusieurs court métrages et documentaires (Le cheval du
Far West(1986), La maison et musée de Sir John Soane 1993)…). ainsi que quelques
téléfilms (Taxi (1997-1998), Eaux calmes (1998-1999) ) et des épisodes de séries. Lone
Scherfig a en outre écrit et réalisé de nombreuses fictions radiophoniques entre 1988
et 1996, et mis en scène une pièce de théâtre, Métamorphoses, en 1992.
Wim Wenders
Wim Wenders, né en 1945 à Düsseldorf, incarne la génération du cinéma allemand
contestataire des années 70. Des films réalisés au cours de ses études à l’Ecole
supérieure du cinéma et de la télévision à Munich entre 1967 et 1970, à aujourd’hui,
Wim Wenders a réalisé 29 films. Il retient pour la première fois l’attention du public
international avec L’angoisse du gardien de but au moment du penalty (1972) et Alice
dans les villes (1974). Wenders fait ses débuts au Festival de Cannes en 1975 avec Au
fil du temps. En 1976/77, il réalise l’Ami américain en co-production européenne et
avec des stars internationales. En 1982, il tourne L’Etat des choses, (Lion d’Or à Venise
1982) et en 1983, Paris Texas qui lui vaut la consécration de la Palme d’Or à Cannes
en 1984. En 1987, il réalise Les Ailes du désir qui remporte un immense succès, et
après son voyage cinématographique autour du monde, Jusqu’au bout du monde,
Wim Wenders se penche sur les changements survenus à Berlin dans Si loin, si proche
(Grand Prix du Jury à Cannes 1993). Dans Lisbon story (1994), Wenders se consacre
à une nouvelle métropole européenne. Ensuite, il tourne Par delà les nuages, en coréalisation avec Michelangelo Antonioni. En 1997, il a présenté The end of violence à
Cannes. En 1999, il réalise The million dollar hotel, le documentaire musical The Buena
Vista Social Club, qui connaît un triomphe phénoménal.
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Manifeste de Lars von Trier
concernant le cinéma documentaire
Le manifeste de Lars von Trier concernant le cinéma documentaire, publié lors de la
création de la succursale documentaire, Zentropa Real, de sa société de production,
Zentropa :
A BAS LA NETTETÉ
Nous recherchons quelque chose qui ne tienne ni de la fiction, ni du factuel... la fiction
a des limites; notre imagination, tout comme les faits se bornent à notre
compréhension, et la part du réel qui nous intéresse ne se laisse pas résumer par une
« histoire », ni cerner à partir d’un « point de vue ».
La matière qu’il nous faut, habite la même réalité que celle dont les auteurs de fiction
s’inspirent ; cette même réalité que les journalistes croient décrire. Mais aveuglés par
leur technique, ceux-ci sont incapables de cerner cette chose rare. D’ailleurs, ils ne le
désirent même pas, puisque leur technique est devenue un but en soi.
Dès lors que l’on invente ou cherche à découvrir une histoire, ou tout simplement
quelque chose de communicable, on l’étouffe. Parce qu’on met en avant une structure
simple et connue, qu’elle soit authentique ou artificielle ; parce qu’on présente le
monde comme une image sur la couverture d’un puzzle, avec des solutions toutes
faites.
L’histoire, la conclusion, la révélation et le sensationnel nous ont dérobé cette matière :
le reste du monde, cette part qui ne se laisse pas transmettre si aisément, mais dont
nous ne nous saurons nous passer !
Le coupable, c’est l’histoire ; la thèse exposée au dépens de toute décence. Mais
j’accuse aussi cette façon d’impliquer le public, en faisant semblant de soumettre à
son jugement l’importance de tel ou tel fait, accompagné de points de vue et
d’antithèses qui disent tout et son contraire. J’accuse l’adoration de la sacro-sainte
Structure, au dépens de la matière dont elle est issue.
Cette matière, qui pourrait bien être le vrai trésor de la vie, s’est évanouie devant nos
yeux mêmes.
Comment la redécouvrir, et comment faire pour la transmettre et la décrire ?
Voici l’ultime défi de l’avenir... chercher sans chercher à voir - à bas la netteté!
Dans un monde où les médias courent s’agenouiller devant l’autel de la netteté, vidant
le vivant de la vie, les ADEPTES DU FLOU seront les communicants de notre époque
- ni plus, ni moins !
Lars von Trier
Rågeleje, 22 Mars 2000
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Lundi 30 octobre > 22.30
Les idiots
de Lars von Trier - 1998- Danemark- 1h57 mn
En compétition officielle, Festival de Cannes 1998
Bodil 1999 du meilleur second rôle à Nikolaj Lie Kaas
Prix Fipresci, Festival de Londres 1998
Fiche technique
Scénario ........................... Lars von Trier
Image ............................... Lars von Trier
Son ................................... Per Streit, Kristian Eidnes Andersen
Montage ........................... Molly Malene Stensgaard
Musique ............................ Camille Saint-Saëns, Kim Larsen
Production ........................ Zentropa/DRTV
Coproduction ................... Liberator Productions, ARTE France Cinéma,
ZDF / ARTE, Argus Film Produktie, Vpro Télévision.
Fiche artistique
Bodil Jørgensen
Jens Albinus
Anne Louise Hassing
Troels Lyby
Nikolaj Lie Kaas
Henrik Prip
Luis Mesonero
Louise Mieritz
Knud Romer Jørgensen
Trine Michelsen
Anne-Grethe Bjarup Riis
Synopsis
Les “Idiots” sont un groupe de jeunes gens ayant un centre d’intérêt commun : l’idiotie.
Installés dans une villa, ils passent tout leur temps libre à explorer ensemble les valeurs
cachées et les moins appréciées de l’ineptie. Dotés d’un appétit de vie féroce, le but
est de confronter la société à leurs idioties.
Une jeune femme, Karen, impliquée malgré elle dans leur petit jeu, va trouver du
réconfort au sein du groupe. Peu à peu, alors que les idioties s’intensifient et terrorisent
la vie quotidienne de certains de ses membres, le groupe se désagrège. Seule une
poignée d’irréductibles, dont Karen, iront jusqu’au bout de leurs actes les plus
stupides.
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A propos du film
L’idée des Idiots est née au même moment que le projet Dogme. D’un côté, les
préceptes sont venus d’un désir de me soumettre à l’autorité et aux règles que l’on ne
m’a pas inculquées dans mon éducation humaniste et culturelle de gauche ; d’un autre
côté, ils expriment le désir de faire quelque chose de tout à fait simple. Dans une
production de film normale, on est gêné par le fait d’avoir à décider et à contrôler un
nombre incalculable de choses, comme les filtres et les couleurs. Au fond, les règles
Dogme disent qu’il ne faut rien faire de tout cela.
J’ai écrit le scénario en quatre jours. J’avais déjà caressé une ou deux idées avant,
mais je n’avais pas écrit la moindre ligne et cela a été une sensation merveilleuse que
de l’écrire d’un jet. Je ne l’ai même pas relu, comme on peut le voir dans une scène où
un personnage a un nom erroné. Auparavant, je passais des années à écrire chaque
script, mais renoncer au contrôle est plus conforme au Dogme. L’idée générale est de
secouer sa propre poussière ou plutôt –si ça paraît trop facile- « se libérer de ses
fardeaux». En ne cessant de corriger un script, on risque de perdre son enthousiasme.
J’ai voulu imprégner le film de vie et de légèreté et j’ai réussi. Certains disent que c’est
totalement stupide, et effectivement, ça l’est. A certains moments, c’est même
désastreusement bête : une bêtise malicieuse, folle, vide de sens. Mais il y a d’autres
facettes dans le film. Si je regarde l’histoire du cinéma, chose que je fais constamment,
j’ai tenté de retrouver la légèreté et le plaisir des films auxquels je fais référence dans
Les Idiots : la Nouvelle Vague française et ce que j’appelle la période Swing de
Londres –y compris les films des Beatles où on les voyait courir à travers la ville en
transportant un gigantesque cadre de lit. La Nouvelle Vague a amené de l’air frais et
Dogme 95 a été conçu de la même façon, pour donner une bouffée d’air frais, retrouver
une innocence perdue.
Lars von Trier
(propos extraits d’un entretien
avec Peter Øvig Knudsen)
.13
Le Vœu de Chasteté
Je jure de me soumettre aux règles suivantes, établies et confirmées par DOGME 95 :
1. Le tournage doit avoir lieu en extérieur. Accessoires et décors ne peuvent être
fournis (si un accessoire particulier est nécessaire à l’histoire, il faut choisir un des
extérieurs où se trouve cet accessoire).
2. Le son ne doit jamais être produit séparément des images ou vice versa. (Il ne faut
pas utiliser de musique, sauf si elle est présente là où la scène est tournée.)
3. La caméra doit être tenue à l’épaule. Tout mouvement - ou immobilité - faisable à
l’épaule est autorisé. (Le film ne doit pas avoir lieu là où la caméra est placée ; c’est
le tournage qui doit avoir lieu là où le film a lieu).
4. Le film doit être en couleur. L’éclairage spécial n’est pas acceptable. (S’il y a trop
peu de lumière, la scène doit être coupée, ou bien il fait monter une seule lampe sur la
caméra).
5. Trucages et filtres sont interdits.
6. Le film ne doit contenir aucune action superficielle. (Meurtres, armes etc. en aucun
cas.)
7. Les aliénations temporelles et géographiques sont interdites. (C’est à dire que le film
a lieu ici et maintenant.)
8. Les films de genre sont inacceptables.
9. Le format du film doit être un 35 mm standard.
10. Le réalisateur ne doit pas être crédité.
De plus, je jure comme réalisateur de m’abstenir de tout goût personnel ! Je ne suis
plus un artiste. Je jure de m’abstenir de créer une “œuvre”, car je considère l’instant
comme plus important que la totalité. Mon but suprême est de forcer la vérité à sortir
de mes personnages et du cadre de l’action. Je jure de faire cela par tous les moyens
disponibles et au prix de tout bon goût et de toutes considérations esthétiques.
Ainsi je prononce mon VŒU DE CHASTETE.
Copenhague, Lundi 13 Mars 1995
Au nom de DOGME 95
Lars von Trier
Thomas Vinterberg
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En signant leur vœu de chasteté et ses dix règles, Lars von Trier et Thomas Vinterberg
s’efforcent à revenir à des techniques de tournage simples, artisanales, peu coûteuses
et à une forme très épurée d’écriture. Ils bouleversent en même temps les tabous
économiques de l’industrie cinématographique et accusent la machine
hollywoodienne et son système normalisateur, qui ne se soucie plus que d’émotions
faciles et de clichés payants.
Depuis, le Dogme a fait école et de nombreux autres cinéastes veulent se confronter à
cet ascèse, en espérant retrouver à travers cette nouvelle forme cinématographique
une simplicité qui les place devant les éléments essentiels d’une création engagée et
sincère. Dogme 95 fait référence dans le débat des nouvelles technologies de l’image
et des nouveaux modes de production audiovisuelle. Il suit, en cela, dans l’histoire du
cinéma, des mouvements tels que le Néoréalisme italien, la Nouvelle Vague ou
l’Underground new-yorkais.
Films issus du manifeste
Bien que ce manifeste s’attache avant tout à des précisions formelles visant à une plus
grande économie de moyens et à une approche plus spartiate du cinéma, il en
découle des films qui bouleversent le fond même de la fiction, remuant souvent les
idées reçues et retrouvant une justesse rare, ancrée dans la réalité :
Quelques films du Dogme :
Dogme # 1 : Festen de Thomas Vinterberg
Dogme # 2 : Les Idiots de Lars von Trier
Dogme # 3 : Mifune de Søren Kragh-Jacobsen
Dogme # 4 : The King is alive de Kristian Levring
Dogme # 5 : Lovers de Jean-Marc Barr (le premier Dogme français
« homologué »)
Dogme # 6 Julien donkey-boy de Harmony Korine (le premier Dogme
non européen)
Dogme#12 Italien pour débutants de Lone Scherfig
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En salles à partir du 18 octobre
Dancer in the dark
Un film coproduit par ARTE France Cinéma
Le dernier film de Lars von Trier, Dancer in the dark, a reçu la Palme
d’Or au dernier Festival de Cannes et valu le Prix d’interprétation
féminine à Bjork.
Dancer in the dark est une coproduction ARTE France Cinéma
Fiche technique
Auteur, réalisateur et cadreur ................ Lars von Trier
Assistant réalisateur ............................. Anders Refn
Directeur de la photographie ................ Robby Muller
Compositeur de la musique .................. Björk
Chorégraphe ......................................... Vincent Paterson
Directeur artistique ................................ Karl Juliusson
Créatrice des costumes ....................... Manon Rasmussen
Productrice ............................................ Vibeke WindelØv
Une coproduction .................................. Zentropa Entertainments, Liberator
Productions, Arte France Cinéma, France 3 Cinéma, Pain unlimited,
Cinematograph, What else?, Icelandic Film corporation.
Distribution ............................................. Les Films du Losange
Fiche artistique
Björk .................................................... Selma
Catherine Deneuve ......................... Kathy
David Morse ....................................... Bill
Cara Seymour .................................. Linda
Jean Marc Barr ................................ Norman
Siobhan Fallon .................................. Brenda
Joel Grey ............................................ Oldrich Novy
Zeljko Ivanek .................................... le procureur
Reathel Bean .................................... le juge
Udo Kier ............................................. Dr Porkorny
Luke Reilly ......................................... le nouvel avocat
Synopsis
Selma, émigrée tchèque et mère célibataire, travaille dans une usine de l’Amérique
profonde. Elle trouve son salut dans sa passion pour la musique, spécialement les
chansons et les danses des grandes comédies musicales hollywoodiennes.
Selma garde un lourd secret : elle perd la vue et son fils Gene connaîtra le même sort
sauf si elle réussit à mettre assez d’argent de côté pour lui payer une opération. Quand
un voisin aux abois accuse à tort Selma d’avoir volé ses économies, le drame de sa
vie s’intensifie pour se terminer en final tragique.
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ÉDITIONS DES CAHIERS DU CINEMA
Collections Albums
Lars von Trier
Entretiens avec Stig Björkman
Lars von Trier, cinéaste venu du Danemark, doit sa reconnaissance internationale au
prix décerné par le Festival de Cannes en 1996 à Breaking the Waves et à l’immense
succès public qui s’ensuivit. Depuis, il a pris le temps de se forger la réputation d’une
personnalité compliquée et inaccessible. Les entretiens qu’il a donnés à Stig Björkman
témoignent du contraire. Il s’y montre particulièrement franc et direct, généreux de sa
personne et peu avare de ses opinions au risque d’exposer ses contradictions en
pleine lumière. Un goût jamais démenti pour l’introspection teintée d’autocritique, une
curiosité perpétuellement en éveil, le tout accompagné d’une bonne dose de
provocation. Les entretiens ont eu lieu de l’été 1995, alors que Lars von Trier préparait
le tournage de Breaking the Waves jusqu’au printemps 2000, après qu’il eut terminé le
montage de Dancer in the Dark. Au cours de cette période, Stig Björkman a pu avoir
accès aux scénarios des films en projet. Il a également pu suivre Lars von Trier sur les
tournages de Breaking the Waves, Les Idiots et Dancer in the Dark.
L’évolution du cinéaste, depuis son film de fin d’études à l’école de cinéma de
Copenhague, Images d’une libération, jusqu’à Dancer in the Dark est loin de suivre un
parcours attendu. Chacun de ses films porte une vision nouvelle ; à chaque fois, il
remet en cause la cohérence de sa démarche, cherchant sans cesse à repousser ses
propres limites, engageant le spectateur à faire de même.
À travers ses films, Lars von Trier démontre qu’il a une confiance inébranlable en
l’avenir du cinéma et la capacité de cet art de se ressourcer ; la lecture de ces
entretiens permet de mieux comprendre la place qu’il occupe dans cette histoire en
train de s’écrire.
De nationalité suédoise, Stig Björkman est réalisateur et critique de cinéma. Rédacteur
en chef du magazine spécialisé Chaplin de 1964 à 1972, il enseigne à l’Institut
Dramatique de Stockholm. Auteur Réalisateur de sept longs-métrages ainsi que de
nombreux courts-métrages et documentaires, dont Je suis curieux, film en 1995 (à
l’occasion du centenaire du cinéma) et un portrait de Lars von Trier : Tranceformer, en
1997.
Il est également l’auteur d’une série de livres entretiens avec des cinéastes et
comédiens, dont Ingmar Bergman, Woody Allen, et Gena Rowlands.
Dancer in the dark présenté au dernier festival de Cannes a reçu la Palme d’Or et son
interprète principale Björk le prix d’interprétation féminine, le film sort le 18 octobre, les
Cahiers du cinéma publient le scénario le 6 octobre.
Parution 20 septembre 2000 - Format 200x230 - 252 pages - 141 photos NetB et
couleur - 198Frs (30,18Euros)
Ouvrage publié avec le concours du Danish Film Institute.
CONTACT PRESSE : AGNÈS BERAUD : 01.53.44.75.78
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