Jean Vallier, le docker devenu chanteur d`opéra
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Jean Vallier, le docker devenu chanteur d`opéra
Sète K2--- AGENDA DEMAIN ● Danse au Chai Le Chai Skalli accueille le spectacle de danse Nocturnes concocté par Maguy Martin et Denis Mariotte. A 20 h 30 et aussi mercredi. A partir de 8 €. MERCREDI Salon de la voyance au Zanzi-Bar Le Zanzi-Bar, boulevard ● Victor-Hugo, accueille jusqu’à vendredi de 14 h à 22 h un salon de la voyance. Entrée libre. ● Braderie du Secours catholique Le Secours catholique organise une braderie à moins 50 % sur des prix déjà réduits (vêtements, jouets, livres, accessoires...), de 9 h 30 à 18 h 30 au 4, quai Aspirant-Herber. Le produit de la vente aidera les personnes défavorisées de la ville. Infos au 04 67 74 70 50. Aussi jeudi et vendredi. ● “Chut ! Ecoute” au Poche Le théâtre de la Grande rue haute accueille le spectacle pour enfants de 1 à 4 ans intitulé Chut ! Ecoute. A 10 h et 16 h. Et aussi mercredi 20 aux mêmes horaires et samedi 16 à 16 h.Tarif 7 €. VENDREDI ● Expo au Quartier haut A 18 h 30, vernissage de l’exposition “Au cœur de nos quartiers” dans la chapelle du Quartier haut. ● Jazz au Chai Le Chai Skalli accueille, à 20 h 30, une soirée jazz intitulée Surnatural Orchestra autour de Gérald Chevillon. Première partie : Pierre Diaz et Laurent Cavalié (Rue Trivalle). A partir de 8 €. ● Sir John is back ! au Poche Le théâtre propose, à 21 h, la comédie d’aventures et actions baptisée “Sir John is back !” Et aussi samedi, vendredi 22 et samedi 23. A 21 h. Tarif 15 et 13 €. ● Observation du ciel Rendez-vous à 21 h 30 aux Pierres-Blanches pour observer le ciel avec l’association sétoise d’astronomie. SAMEDI ● Café solidaire L’Association Sète Amérique Latine semaine artistique (Salsa) organise, à partir de 14 h 30, au Palace, une présentation de la production de café solidaire au Chiapas, avec conférence, deux documentaires et une dégustation de café. ● Water polo Les Dauphins reçoivent Douai. A 20 h à Fonquerne. Midi Libre midilibre.fr LUNDI 11 FÉVRIER 2013 Jean Vallier, le docker devenu chanteur d’opéra Destins oubliés (5) ❘ Ce portefaix à la voix exceptionnelle se lança en 1890, à l’âge de 27 ans, dans une carrière lyrique qui lui valut une renommée internationale. L e “Grand Vallier”. C’est ainsi qu’à Cette, à la fin du XIXe siècle, on appelait ce solide gaillard, bien plus imposant que ses collègues portefaix. Ce n’était pas là sa seule particularité. Car quand il arpentait les quais en portant de lourdes charges, Jean Vallier chantait. Pas n’importe quoi : des grands airs lyriques. Pas n’importe comment : il était en effet également doté d’un “coffre” impressionnant. Et d’un type de voix peu répandu, basse noble, qu’il allait régulièrement peaufiner le soir au conservatoire. grin. Elle se poursuivra sur les plus grandes scènes du monde : la Scala de Milan, le Metropolitan de New York, Covent Garden à Londres, Saint-Petersbourg... Vallier affectionne particulièrement l’opéra de Monte Carlo où il apparaît dans Salomé, L’Or du Rhin, La Walkyrie, Rigoletto, Faust, Roméo et Juliette... Il y crée également Le Vieil Aigle à la place du Russe Chaliapine, considéré comme la plus grande basse slave de son temps. Un jour, la veuve de Richard Wagner fait appel à lui en Allemagne pour La Tétralogie ! Trop vieux pour l’audition Au Kursaal, un triomphe « Pourquoi n’irais-tu pas tenter ta chance ? », le pressaient souvent ses proches. Alors, un beau jour de 1890, le Grand Vallier se décide. Il était docker ? Il deviendra chanteur. Il monte à Paris pour se présenter à l’examen d’entrée au conservatoire national. Mais à son âge, 27 ans, il n’est en principe plus admissible. Qu’à cela ne tienne. Tandis que les derniers candidats se retirent et que le jury délibère, il insiste pour qu’on lui donne sa chance. Un membre du jury intervient auprès de la hiérarchie. Gagné ! Vallier est autorisé à passer son audition. Il chante La Cavatine de la Juive et Le rêve passe. Un certain Bach de Saint-Yves est impressionné. Ce n’est autre que le plus célèbre professeur de chant du conservatoire de Paris. Il invite Vallier à revenir le lendemain. Le directeur du conservatoire national, Ambroise Thomas, compositeur de l’opéra Mignon, le reçoit en personne. Et lui annonce : « Vous êtes admis en numéro un dans la classe de chant. Vous pouvez dire à votre famille que vous restez définitivement à Paris ! » C’est Bach de Saint-Yves lui-même qui sera pendant quatre ans son professeur. En 1894, Vallier quitte le conservatoire avec un Premier prix de chant et d’opéra. Dès lors débute une carrière à la mesure de ses capacités : exceptionnelle. Elle commence à l’Opéra de Paris avec Sigurd, de Reyer, puis à celui de Marseille, avec Lohen- Le 20 août 1903 est une date mémorable pour lui comme pour les Cettois : Vallier est enfin à l’affiche dans sa ville natale. La salle du premier Kursaal est pleine pour l’entendre et le voir chanter dans Les Huguenots. Mais certains ont la dent dure. Vexés que Vallier ne leur ait pas rendu visite plus tôt, ils s’installent non sans avoir emporté des sifflets achetés dans les bazars de la ville... Mais à la fin du premier acte, les sifflets restent dans les poches. A l’issue du deuxième, c’est l’ovation. Le public, debout, acclame l’enfant prodige. Vallier reviendra de temps à autre à Sète. Il louait la villa Thaïs pendant ses vacances. Mais c’est à Londres qu’il vivait après avoir rencontré et épousé une Anglaise, Adela Verne, pianiste de renom. Comme le sera leur fils John, né en 1920. Le Grand Vallier repose depuis 1942 dans un cimetière londonien. Miracle d’internet, on peut l’entendre chanter sur YouTube Le rêve passe ! Savoureuse ironie de ce titre. Son rêve à lui, l’ancien docker ne l’aura pas laissé filer... MARC CAILLAUD LUNDI PROCHAIN Marius Oliveri et le Melpomène ■ Photographié comme les stars par le Mishkin Studio lors d’un passage à New York. Né en 1863 Grande rue haute Enfant d’une famille de dockers du Quartier haut, Jean Vaillier (il a ensuite ôté par commodité le premier “i” de son nom) est né en 1863 au 57 de la Grande rue haute. Son neveu, Dominique Vaillier, avait assisté au fameux concert du 20 août 1903 au Kursaal où les sifflets restèrent muets. La fille de Dominique, Francine, était l’épouse de France-Jean MP*PKP #EZ\ =.[ T/B 2B. : X;U0U3 + *F496 MC7UJ379 : !9?;&6 ,-@&40 : K;-00&430U?7 FaDS"!L$! 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Leur fils, Guy, libraire, avait conservé l’une des rares photos du Grand Vallier, dont nous avons pu retracer ici le parcours grâce à l’article que lui avait consacré le regretté Paul-René Di Nitto dans les années 1990 pour sa rubrique “C’était Cette” dans Midi Libre. Et si la Ville honorait Arthur Fallot, qui a fait progresser la médecine ? ( D_B! ' ^?#TIE0Y0 )I 5Y@^ ^I NTVO D)YVOZ$X)Y0 "*%(+,.' 3 XZB.T/ Certains Sétois (ou plutôt Cettois) auraient pu figurer dans notre série “Destins oubliés”. A commencer par Arthur Fallot. Né le 29 septembre 1850 au 6, quai de Bosc, ce fils de négociants choisit d’étudier la médecine à Marseille, où ses parents étaient partis s’installer. Mais c’est à Montpellier qu’en février 1876, il présenta une thèse remarquée sur le pneumothorax. En 1888, il publia, dans “Contribution à l’anatomie-pathologie de la maladie bleue”, une description de certaines malformations cardiaques, et notamment des “cardiopathies congénitales cyanogènes”, qui fait référence encore aujourd’hui dans le monde entier. A tel point qu’elles sont désignées sous les noms de “trilogie de Fallot” et de “tétralogie de Fallot”, et qu’on parle aussi de “pentalogie de Fallot” bien qu’il ne l’ait pas décrite lui-même. Décédé en 1911, Fallot a été ■ Des malformations cardiaques portent son nom. honoré à Marseille où un rond-point porte son nom. Mais point à Sète. C’est pourquoi Gilbert Caujolle, masseur-kinésithérapeute, et Clément Marty, ORL, médecin du travail et membre de la société d’histoire de la médecine de Montpellier, souhaiteraient qu’une plaque en hommage à Fallot soit apposée en ville. Qu’en pense la municipalité, dirigée par un professionnel de la médecine ?