droit de cuissage dans l`entreprise

Transcription

droit de cuissage dans l`entreprise
Assemblée Générale de
Féministes et de Lesbiennes
contre l’impunité des
violences masculines
droit de cuissage dans l’entreprise
subir et la fermer ? parler et se faire virer ?
P
atron violeur, blagues sexistes, porno- perd quasiment quasiment toujours son poste
graphie affichée, collègue harceleur... Le (à travers un licenciement, une mutation, une
monde du travail est - au même titre que les démission, une mise à la retraite... - Source
espaces publics ou la cellule familiale - un AVFT 1), tandis que les sanctions sont rares
lieu où les femmes sont expopour le harceleur. Et quand
sées aux violences sexistes et
malgré tout il y a condamDans cette période
sexuelles de certains hommes. d’entre-deux tours qui monopolise nation au pénal c’est très
Cette violence est multiforme :
rarement suivi de sanction au
l’actualité et les débats, il est
injures, agressions physiques,
travail - quand on n’offre pas
utile de rappeler que
harcèlement sexuel, agression
une promotion à l’agresseur
les élus sont dans
sexuelle, viol, pornographie,
pour séparer les deux parties.
incitation à la prostitution...
De nombreux clichés et idées
le top 4 des auteurs
Si l’accès à la sphère du
reçues renforcent ces rapports
de violences faites aux de domination, comme le
travail est une avancée non
femmes au travail.
négligeable, cela ne doit pas
travail féminin érotisé (infirmasquer la réalité des viomière, femme de chambre,
(source AVFT)
lences masculines faites aux
secrétaire...), ou l’idée que le
femmes au travail.
pouvoir serait désirable et
Les femmes sont souvent en situation de sexy, qui biaise la lecture des violences faites
subordination vis-à-vis de leur harceleur aux femmes (violées par un élu, un patron ou
(patron ou supérieur), et sont dépendantes un supérieur).
économiquement de leur travail. La préca20 ans après le vote de la loi sur le harcèlerité et la crise touchent particulièrement les ment sexuel, celle-ci est aujourd’hui menacée
travailleuses - qui continuent d’être payées après la saisie du Conseil constitutionnel par
37% de moins que leurs homogues mascu- un ancien député condamné pour ce délit 2,
lins - accentuant tant leur vulnérabilité dans tandis que les notions même de harcèlement
l’entreprise que leur dépendance économique sexuel et de viol sont constamment minimià un conjoint. Lorsqu’une femme visibilise sées, au nom de cette fameuse «séduction à
les violences et le harcèlement qu’elle subit la français» (une notion que DSK doit connaîau travail, l’affaire se règle le plus souvent en tre aujourd’hui par coeur), or cet argument
interne (dans une mécanique comparable aux permet de rejeter aussi bien la réalité de
violences qui se passent dans le cadre fami- l’agression que le débat de société sur les
lial dit privé), dans l’idée de faire le moins relations entre femmes et hommes et sur les
de remous possible, au détriment évident de relations au travail.
la victime. Quand on ose porter plainte, on
tsvpb
Vous êtes victime de violences
au travail ?
L
es syndicalistes étant majoritairement des
hommes, les syndicats ne font pas de ce
sujet une priorité, il n’y a donc ni prévention,
ni campagnes de sensibilisation, et peu d’action ou de soutien pour les victimes. Pour les
syndicats, les violences masculines ne sont
pas une réalité dans l’entreprise, quand ce
n’est pas considéré comme un sujet de division - le harceleur n’est pas toujours un patron
ou un supérieur hiérarchique mais parfois un
collègue camarade. Les syndicats doivent
intégrer cette réalité dans leurs luttes !
Si vous êtes victimes de violences sur votre
lieu de travail, réagissez le plus vite possible. Plus le temps passe, plus le harcèlement
risque de s’aggraver. Faites confiance à votre
intuition. Le malaise que vous ressentez est
très probablement fondé ; contrairement à ce
que l’on entend souvent « vous ne vous faites
pas des idées ». Avertissez vos proches et
vos collègues. Faites appel à leur solidarité.
Demandez leur témoignage, leur appui face à
la hiérarchie. Pensez aux démarches communes comme le comité de soutien, la pétition.
Contactez les représentant.e.s du personnel, les syndicats, le Comité d’Hygiène et de
Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT).
(pour ce paragraphe : source AVFT*)
Contactez l’AVFT
L
’AVFT (Association européenne contre les
Violences faites aux Femmes au Travail)
est une association féministe autonome spécialisée dans la dénonciation des violences
sexistes et sexuelles au travail.
L’AVFT assure une fonction d’écoute, de
conseils - notamment juridiques -, de suivi et
d’intervention.
AVFT - 51 boulevard Auguste Blanqui
75013 PARIS (uniquement sur rendez-vous)
Site : www.avft.org
Mail : [email protected]
Tél : 01 45 84 24 24
contre les violences masculines,
au travail et ailleurs, nous ne nous
tairons pas !
Assemblée Générale de Féministes et
de Lesbiennes contre l’impunité des
violences masculines - www.ag-feministe.tk
1
Association européene contre les Violences faites aux
2
Plus d’infos : www.avft.org/article.php?id_article=623
Femmes au Travail
L’ Assemblée Générale de Féministes et de Lesbiennes se réunit un lundi sur deux depuis
septembre 2011 en non-mixité de femmes et de lesbiennes.
Suite à la relâche de DSK par la justice américaine, nous nous sommes mobilisées contre
l’impunité des violences masculines. Nous avons mené des actions pour pointer la responsabilité
des politiques et des médias et dénoncer la loi du silence, nous avons manifesté le 5 novembre
pour briser le silence et contre toutes les violences masculines faites contre les femmes, nous
avons dénoncé l’hypocrisie du couple et de la famille lors de Noël et à la Saint-Valentin.
Nous agissons tous azimuts pour nous libérer de nos oppressions, violences subies, harcèlements
quotidiens. Nous développons des pratiques de solidarité entre nous. Nous dénonçons ce que
la société refuse d’entendre : l’impunité massive des violences masculines. Nous nous révoltons
publiquement et agissons pour donner de l’espoir aux femmes en lutte à Paris, en France,
en Europe et dans le monde. Nous agissons en fonction de nos besoins, de nos envies, de nos
motivations : en plus de l’AG toutes les deux semaines, l’AG s’organise en commissions, ouvertes
à toutes celles qui participent à l’AG - chacune peut faire une proposition de commission, on y
travaille en petit groupe sur des sujets spécifiques ou autour de tout ce qui nous semble nécessaire
pour s’organiser, résister, se libérer.