Comment préparer votre opération de LBO
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Comment préparer votre opération de LBO
Comment préparer votre opération de LBO ? Mener une opération de « Leveraged Buy-Out » (LBO) pour un dirigeant d’entreprise est un acte de gestion stratégique de plus en plus fréquent de nos jours. C’est en effet une technique attrayante tant pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale, organiser une transmission, donner un nouvel élan à son entreprise, que pour optimiser la gestion de son patrimoine à la faveur, par exemple, d’un « Owner Buy-Out » (OBO). La technique du LBO touche maintenant un très large spectre d’entreprises qu’elles soient de petite taille ou leaders d’un marché important. I. La préparation d’un LBO Préparer un LBO comporte des étapes indispensables, à parcourir avec professionnalisme, compte tenu notamment de l’élément de risque accru que génère une telle initiative (servir, grâce à des remontées de dividendes, une dette d’acquisition d’un montant proportionnellement significatif), tout en n’en sous-estimant pas le côté chronophage. Il importe donc de s’organiser de façon à ce que la gestion normale de l’entreprise ne pâtisse pas de l’implication en temps que va durablement exiger le montage du LBO (compter 1 an à titre conservatoire). 1. Les étapes préalables au LBO La mise en œuvre d’un LBO nécessite de s’interroger sur les points suivants : définir précisément les objectifs recherchés tant pour l’entreprise qu’en matière patrimoniale ; faire un diagnostic de l’entreprise : structure du groupe, équipe dirigeante, évolution du secteur, positionnement au sein de ce secteur, facteurs de risques/opportunités, situation financière… ; établir des bases de valorisation, notamment à partir d’un plan d’affaires (business plan), préparé grâce à des outils de pilotage éventuellement déjà en place (plan à 3 ans…) ; définir une stratégie pour l’opération et rechercher les partenaires appropriés : - pour l’entreprise : financiers apporteurs de fonds propres/quasi-fonds propres, banques arrangeuses de dette LBO, cabinets d’audits spécialisés pour les « due diligences », conseil juridique et fiscal ; - pour le patrimoine privé : services de gestion privée des banques, notaire en charge des affaires de famille… 2. L’organisation Le dirigeant clé est, certes, le meilleur connaisseur de l’entreprise mais il n’est pas envisageable qu’il puisse mener l’opération de LBO seul. Il est nécessaire qu’il soit épaulé par un Conseil qui saura : prendre en compte avec réalisme les différents paramètres à considérer et l’aider à définir une stratégie ; réunir et mettre en forme la documentation, tout particulièrement le plan d’affaires (historique des années récentes + projections au moins sur 3 ans, dont l’élément clé sera de cerner la capacité de l’entreprise à dégager du cash flow non indispensable à l’exploitation) et un mémorandum d’information, qui se doit d’être clair et rigoureux ; établir une valorisation de l’entreprise dûment étayée ; assister le dirigeant, y compris pour négocier avec les partenaires professionnels qualifiés, notamment les fonds d’investissement en « private equity », les établissements prêteurs, dont au premier chef les banques actives sur le marché du financement LBO. Ce Conseil peut être le fait de nombre d’intervenants, le choix s’opérant notamment en fonction de la taille et de la complexité du projet. Beaucoup de réseaux bancaires disposent de structures de conseil adaptées à leurs différents segments de clientèle. II. Quelques clés pour un LBO réussi Les meilleurs candidats à un financement LBO sont les affaires bénéficiant d’une maturité suffisante, opérant sur un secteur d’activité peu cyclique, à la croissance dynamique, sans intensité capitalistique importante et bénéficiant d’une visibilité correcte sur un horizon moyen terme. Le montage de l’opération de LBO s’effectue généralement au travers d’une holding de reprise, couramment dénommée « Newco » au début du processus, spécialement créée et dotée des fonds nécessaires au rachat de la cible. La fusion avec la cible ne pouvant s’effectuer à court terme dans l’environnement réglementaire français, la viabilité de cette holding dépendra des remontées de dividendes de la cible pour assurer le service de sa dette. La dette financière nette du groupe sous LBO ne doit pas en principe excéder 1,5 fois les fonds propres et quasi-fonds propres (obligations convertibles…) mis en œuvre pour le projet. Elément de référence financier clé, le ratio de levier Dette financière nette du groupe/EBE peut être jugé inquiétant s’il excède 3,5. Les financements structurés de manière standard comportent une dette d’acquisition d’une durée de 7 ans amortissable linéairement, voire avec une légère progressivité, et parfois une tranche dite B à 8 ans, remboursable in fine. Les ratios financiers prévus par les banques dans la documentation des financements doivent être perçus comme des indicateurs d’alerte avancés. III. Avantages et inconvénients du LBO Avantages Pour le dirigeant actionnaire, sécurisation d’une partie importante de la valeur des titres de l’entreprise qu’il détient, tout en restant impliqué comme responsable opérationnel et actionnaire significatif si souhaité. Possibilité de fédérer une équipe de managers associés à la performance (participation au tour de table en capital de la holding, « packages fidélisants »). Occasion de s’associer à des professionnels du « private equity » apporteurs de bonnes pratiques en vue d’une meilleure réactivité (fortes exigences en contrôle de gestion). Accès plus facile à des soutiens financiers supplémentaires pour effectuer des opérations de croissance externe (built-up). Le rendement des capitaux investis bénéficie du levier de la dette dont la charge d’intérêt est fiscalement déductible moyennant un montage approprié. Inconvénients Prise de risque significativement plus élevée de par l’importance de la dette LBO à servir par la holding d’acquisition créée pour l’occasion, dite « Newco ». Une certaine supervision de tiers (partenaires financiers, banques…) et nécessité d’avoir des comptes à leur rendre régulièrement. Contraintes de gestion liées à la nécessité de donner une priorité forte au service de la dette de la « Newco » au risque d’obérer l’avenir de l’entreprise. Lourd investissement initial en temps. Certaine rigidité des contrats de financement (respect d’objectifs de performances, respect d’engagements et d’interdictions dits « covenants »…). Peut être perçu comme un outil spéculatif dans le cas de reventes rapides avec des plus-values substantielles : LBO secondaires, tertiaires, voire quaternaires… Technique désormais bien rôdée dans notre environnement financier, juridique et fiscal. Le LBO reste à l’heure actuelle une voie très pertinente de gestion stratégique et patrimoniale, visant la création de valeur et susceptible de se déployer de manière souple pour fournir une réponse à nombre de problématiques. Un contexte de conjoncture difficile exige naturellement un très grand réalisme, notamment quant au prix de cession possible, et la nécessité d’amples marges de manœuvre dans le montage financier. Au final le succès d’un LBO repose avant tout sur la qualité du dirigeant et de son équipe de managers capables de se mobiliser intensément pour réaliser les objectifs du plan d’affaires, en transparence avec les partenaires financiers et bancaires. Dominique LEROY, Responsable des Financements Structurés du Réseau. SOCIETE GENERALE - S.A. AU CAPITAL DE 725 909 055 EUR - 552 120 222 RCS PARIS SIEGE SOCIAL 29, BD HAUSSMANN 75009 PARIS. Représentée par le Directeur de DCMA/MOP, Tour Granite 75886 Paris Cedex 18.