Le rôle du litige dans les tactiques et les stratégies de fusions et
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Le rôle du litige dans les tactiques et les stratégies de fusions et
Le rôle du litige dans les tactiques et les stratégies de fusions et acquisitions : plus important que jamais De nouvelles circonstances ainsi que les différents points de vue existant parmi les commissions des valeurs mobilières provinciales, et entre les commissions et les tribunaux, continueront d’influencer le cadre dans lequel les opérations de fusions et acquisitions se déroulent. Certains aspects du cadre juridique en matière de fusions et acquisitions ont été modifiés par des décisions judiciaires et réglementaires en 2010, bien que ces développements n’aient pas toujours été sans ambiguïté. L’affaire Magna a changé certaines des règles concernant les votes sur les plans d’arrangement, dans certaines situations. L’affaire Lions Gate a réinstauré l’approche classique dans l’analyse du rôle des pilules empoisonnées dans le contexte d’offres publiques d’achat contestées, dans certaines situations. En outre, les procédures judiciaires ont été utilisées à des fins stratégiques et d’une nouvelle manière dans certaines opérations, comme l’acquisition proposée de Potash Corporation par BHP Billiton, qui a abouti devant un tribunal de l’Illinois. Dans sa décision concernant Magna International Inc., la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) a décidé que lorsqu’un conseil d’administration ou un comité spécial ne fait pas de recommandation aux actionnaires sur une question qui requiert un vote des actionnaires, la société doit divulguer beaucoup plus d’information à ses actionnaires – essentiellement, l’information que le conseil a pu utiliser dans ses délibérations. La CVMO a exigé une divulgation beaucoup plus importante et ainsi réitéré sa position selon laquelle les actionnaires devraient prendre la décision finale concernant un changement de contrôle. Bien que cette décision ait concerné spécifiquement le cas de Magna, elle a suscité l’intérêt des investisseurs puisqu’il s’agit d’un précédent important pour ces situations où un conseil ne fait pas de recommandation aux actionnaires. En outre, la décision prise dans le dossier Magna pourrait bien influencer la vente ou la conversion d’autres sociétés canadiennes sous contrôle familial ou ayant une structure de capital à deux catégories d’actions, et il en Osler – Bulletin Marchés des capitaux 2010 reste encore plusieurs. Le dossier Magna s’est terminé par l’approbation de l’arrangement proposé par la cour, malgré l’opposition concertée d’un groupe d’actionnaires institutionnels lors de l’audience sur le caractère équitable de l’arrangement et la procédure d’appel qui a suivi, sans succès. Dans le cas de Lions Gate Entertainment Corp., la Commission des valeurs mobilières de la Colombie-Britannique a pris une position différente de celle qui semblait devoir être adoptée par les organismes de réglementation en Ontario et en Alberta à l’égard des pilules empoisonnées. Elle a repris l’interprétation qui avait cours avant la décision de la CVMO dans l’affaire Neo Materials, à savoir que les pilules ne peuvent pas demeurer en place indéfiniment. L’organisme de réglementation de la Colombie-Britannique a aussi déterminé que même un vote des actionnaires ne peut pas maintenir une pilule en place indéfiniment puisque cela signifierait qu’une majorité d’actionnaires peut décider si les actionnaires individuels peuvent exercer leur droit de déposer leurs actions en réponse à une offre s’ils le désirent. Dans l’affaire Neo Materials, la CVMO avait conclu qu’une pilule approuvée par les actionnaires alors que la société fait l’objet d’une offre pouvait demeurer en place, à moins que le conseil n’ait pas respecté ses devoirs fiduciaires en adoptant la pilule. Dans l’affaire Lions Gate, on a conclu que l’intérêt public doit l’emporter et qu’une pilule doit disparaître lorsqu’elle a procuré au conseil d’administration de la société cible un délai supplémentaire raisonnable pour tenter de trouver une offre concurrente ou une opération de rechange. À la fin de l’année 2010, l’organisme de réglementation de l’Ontario a profité de l’occasion dans l’affaire Baffinland pour circonscrire la portée de sa décision dans l’affaire Neo Materials, retournant à une approche plus classique de l’analyse des pilules empoisonnées. qui risquent de devenir plus fréquents dans les opérations à venir, notamment le recours à des procédures judiciaires dans une autre juridiction – dans ce cas, en Illinois. Un autre de ces développements a été l’indication par BHP qu’elle s’en remettrait à un organisme de surveillance indépendant pour surveiller ses engagements envers le gouvernement. Normalement, Ottawa devrait intenter une poursuite pour un manquement aux engagements devant la Cour fédérale, comme ce fut le cas dans l’affaire U.S. Steel – une procédure qui peut prendre des années. L’approche BHP pourrait devenir une façon plus commune de rassurer le gouvernement quant au respect des engagements d’un acquéreur. Osler a participé directement à certaines des procédures judiciaires qui ont modifié le cadre juridique en matière de fusions et acquisitions dans la dernière année (notamment dans les dossiers Magna et Lions Gate), et celui‑ci continuera d’évoluer. De nouvelles circonstances ainsi que les différents points de vue existant parmi les commissions des valeurs mobilières provinciales, et entre les commissions et les tribunaux, continueront d’influencer le cadre dans lequel se déroulent les opérations. collaborateurs : mark gelowitz [email protected] 416.862.4743 rob yalden [email protected] 514.904.8120 Bien que l’offre d’achat hostile visant Potash Corporation of Saskatchewan par BHP Billiton ait finalement été enterrée par une décision politique, il y a eu des développements Osler – Bulletin Marchés des capitaux 2010