LE CECR (Cadre Europen Commun de Rfrences)
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LE CECR (Cadre Europen Commun de Rfrences)
LE CECR (Cadre Européen Commun de Références) Une brève introduction Cette introduction est le texte de la présentation du Cadre, faite par les inspecteurs d’anglais dans l’Académie de Paris, les 11 et 12 avril 2005. Qu’est-ce que le CECR ? Un document pour favoriser la circulation des hommes et femmes entre les pays européens, essentiellement dans le monde du travail. Des normes communes d’évaluation des compétences langagières, harmonisation devenue nécessaire pour apprécier le niveau de personnes d’horizons différents. Comme l’a écrit Dave Allan, linguiste britannique, There were very few verbal descriptors available to describe language performance in detail, though the Threshold level had been around since the early 1970s, so the decisions as to how good somebody was depended on which particular set of criteria the examiners had in mind: not only was ‘Advanced’ in Greece different from ‘Advanced’ in Germany, but ‘Gut’ in Vorarlberg was not the same as , ‘Gut’ in Vienna. New Standpoints 24, April 2005, p. 3-4 • Ce document ayant pour objectif essentiel de donner aux Européens des références communes d’évaluation, il était nécessaire d'analyser en profondeur ce qui venait en amont, c’est-à-dire les apprentissages. • En conséquence, le CECR présente également un tableau exhaustif des connaissances existant à l’heure actuelle sur ENSEIGNER et donc APPRENDRE. On ne peut comprendre les grilles d’évaluation du cadre sans prendre en compte les éléments fondamentaux de réflexion sur l’apprentissage des langues. Présenter ce document uniquement sous forme de tableau serait réducteur ; le CECR est bien plus qu’un ensemble de grilles sur l’évaluation des compétences en langue, c’est un instrument exhaustif d’analyse didactique et pédagogique . • Ce document propose des descripteurs, qui permettent de décrire les aptitudes langagières selon des niveaux croissants. (Tableau 1, p.25) De façon plus détaillée des descripteurs permettent ensuite d’évaluer l’aptitude à réaliser les tâches comprenant une activité langagière. • Pour faire un bilan, ces descripteurs sont associés en fonction des buts précis de l’évaluation, du contexte d’apprentissage. (Tableau p. 49, 50, 51, 52, 53) Le CECR ne propose pas et, à fortiori, ne prescrit pas de méthodes d’enseignement. p.110. « Le CECR n’a pas pour vocation de promouvoir une méthode d’enseignement particulière, mais bien de présenter des choix. » Si le CECR ne présente pas de méthode particulière, il présente néanmoins un panorama récapitulatif et exhaustif de toutes les questions que les linguistes, psycholinguistes se sont posées au cours des trente dernières années. (cf. chapitre 6) A savoir par exemple : l’apprentissage du lexique, (p. 115) le rôle d’une progression grammaticale, (productivité communicative des catégories grammaticales (p. 116), Le Cadre Européen de Références 1 « Est-il judicieux de faire suivre aux apprenants une progression qui les laisse incapables après deux ans d’études de raconter un événement au passé ? » l’erreur : son rôle dans l’apprentissage d’une langue (p. 118) Le principe du CECR est de présenter les points de vue existants - lesquels peuvent très bien être contradictoires - liés à des théories ou pratiques récentes ou anciennes. Il s’adresse aux enseignants, aux institutionnels, en charge des programmes, aux auteurs de manuel, aux formateurs. 1. Les objectifs de l’enseignement des langues vivantes • • • la composante linguistique la composante pragmatique la composante socio-linguistique La composante linguistique : entrée dans la langue par l’apprentissage morphosyntaxique, par exemple, produire un énoncé au temps correct - éléments constitutifs placés dans l’ordre correct - sans souci du contexte de l’énoncé. “I want you to open the window .” La composante pragmatique (capacité d’agir dans la langue étrangère, rendre l’interaction possible par l’utilisation de la langue étrangère, même fruste). Par exemple « Open the window. » Le locuteur fait passer un message, se fait comprendre, même si la correction n’est pas toujours présente, et encore moins la finesse socio linguistique. Par exemple « Repeat » souvent utilisé par les élèves pour se corriger mutuellement, n’a pas grande valeur sociolinguistique, car il est abrupt, voire impoli. Un anglais dirait plutôt : « Could you say that again ? ») La composante socio linguistique (capacité à adapter le registre de langue, en fonction de la situation de communication) « Could you please open the window?” Un exemple : l’hôtellerie, p.108 Compétence linguistique : le lexique de la cuisine, description des plats Compétence socio-linguistique : s’adresser à la clientèle à la 3 ème personne etc. En plus savoirs portant sur la cuisine locale, les habitudes alimentaires du client si étranger Plus savoir-être : affabilité, sourire, humour discret. 2. L’accomplissement des tâches C’est à travers l’accomplissement de tâches que l’apprenant pourra faire la démonstration de ses aptitudes langagières. Les tâches permettent en effet d’activer des stratégies exigeant de mobiliser du langage. On peut partir de l’exemple de tâches très stéréotypées, semi-automatisées : répondre au téléphone comme le/la standardiste, ou de tâches ludiques - jouer au jeu des sept familles pour apprendre le lexique de la famille, pour aller vers des tâches complexes et personnalisées : au niveau C2, par exemple « peut comprendre dans le détail des textes longs et complexes en appréciant de subtiles distinctions de style et le sens implicite autant qu’explicite. » Si l’on veut pouvoir faire acquérir de telles aptitudes aux apprenants, il est nécessaire d’établir des objectifs transitoires. (simulations, jeux de rôles, débats contradictoires) Le Cadre Européen de Références 2 3. Comment les apprenants apprennent-ils ? Le Cadre répertorie tous les modes possibles d’apprentissage, de façon objective, et démontre qu’il n’y a pas de consensus fondé. Disons que globalement l'enseignement peut évoluer entre plusieurs partis pris (Cette expression est employée sans jugement de valeur) on peut penser qu’il suffit de créer l’environnement linguistique le plus riche possible dans lequel l’apprentissage aura lieu, sans enseignement formel. ou bien estimer que seule compte l’interaction communicative, (plus exposition à un apport compréhensible) et que l’étude explicite de la langue est inutile. enfin (mais c'est de moins en moins le cas !) estimer que les activités cognitives sont suffisantes (règles de grammaire plus vocabulaire suffisent) Entre ces pôles extrêmes On peut estimer qu’il faut : • • • un apport de langue substantiel et contextualisé l’interactivité un apprentissage conscient doublé d’une pratique suffisante On aura aisément ici reconnu les instructions des programmes français ! On aura compris que l’enseignement d’une langue est un ensemble composite et équilibré et non un parti pris monolithique. 4. Qu’est-ce que le portfolio ? les portfolios… Ce sont des documents que l’on peut mettre à la disposition des élèves, pour leur permettre d’avoir une plus claire conscience de ce qu’ils apprennent, de ce qu’ils savent faire dans les langues avec lesquelles ils sont mis en contact. Utiliser le portfolio n’est pas une obligation des Programmes officiels. C’est un outil que nous conseillons au professeur d’adopter et d’adapter….Il permet une déclinaison plus détaillée, parfois plus concrète (mais pas toujours !!) des descripteurs du CECR Le CECR dans la classe d’anglais Exemple 1 Evaluer la compréhension de l’écrit Niveau A2 Niveau B1 Hypothèse 1 Partir d’un même support et définir des tâches visant des niveaux de compétence différents à partir du même support L'exemple est donné à partir de la nouvelle Mr Jones (Truman Capote) Descripteurs du CECR Niveau A2 « Peut identifier l’information pertinente sur la plupart des écrits simples rencontrés tels que lettres, brochures et courts articles de journaux. » Le Cadre Européen de Références 3 Mr Jones A2 Cadrage des activités/tâches qui permettent les repères circonstanciels : lieux, années. On recourt à un protocole de consignes d’évaluation faisant largement part au visuel. • • • • une carte, avec espaces pour écrire les dates correspondantes ou une ligne chronologique, une identification des personnages et des référents, la réalisation d’illustrations/croquis permettant de contrôler si l’élève a effectué les repérages description physique, la conclusion à en tirer. Niveau B1 Mr Jones Niveau B1 (cf. New Standpoints 23, February 2005, page 48-49) « Peut lire des textes factuels directs sur de sujets relatifs à son domaine et à ses intérêts, avec un niveau satisfaisant de compréhension. » Dans la classe, on peut transférer ce qui est référé comme relatif au « domaine et intérêts », (formule utile dans le monde du travail, la spécialité de l’apprenant) au domaine de connaissances acquises ou en cours d’acquisition, ici en histoire, ce que sait l’élève sur la guerre froide. Pour évaluer sa compréhension du texte, on pourra entrer par une série de questions portant sur le contexte, USSR, Cold War, puis ensuite centrer le questionnement sur les repérages, la description des activités de chacun. What we know about the narrator His physical description His activities Where he lives What we know about Mr Jones Physical description His activities Where he lives What we know about the two ladies Physical description Their activities Where they live B2/C1: lire l’implicite/point de vue particulier The protagonists : What is said, what is suggested The narrator seen as a spy, the beguiled reader, the dual interplay : narrator/reader, spying and spied, going and coming across a curtain, East and West... cf New Standpoints, 23, page 45-47 "Of spies and story-telling" Hypothèse 2 Evaluer les élèves sur des supports différents, assez courts et qui s’ajoutent, du simple au complexe, un peu à la façon des exercices de maths dans un devoir de maths, sachant que chaque exercice est effectué indépendamment. On pourrait par exemple programmer une évaluation sur l’année, en évaluant à partir de différents types de support, ciblés sur des attentes différentes. Un court extrait factuel, un extrait proposant un argumentaire, un texte porteur d’implicite –caractérisation, implicite culturel, attention c’est le plus difficile !!! Est- ce - nouveau ? OUI ! Car jusqu’à présent, on choisit un texte, que l’on juge plus ou moins facile, en fonction du profil de sa classe, et chacun est noté en fonction de ce qu’il a plus ou moins compris sur un même texte, qui peut comprendre des difficultés de types divers. Au bout du compte l'élève peut conclure qu'il a plus ou moins bien compris, ou qu'il est plus ou moins bon sans plus Dans la perspective d’une évaluation/ descripteurs, on s’attache à trouver des supports qui correspondent aux descripteurs…ce que l’on ne fait pas encore dans les classes. On fait en sorte que les élèves connaissent ces descripteurs et une fois la tâche réalisée, aient conscience d’avoir atteint un niveau tangible, et ayant du sens à leurs Le Cadre Européen de Références 4 yeux. L'élève saura plus précisément ce qu'il est capable de faire bien et totalement, ou ce qu'il n'est pas encore capable de faire. Il sera prudent d’évaluer chaque élève plusieurs fois dans l’année sur le même type de support avant de décider d’un niveau à décerner. Mise en garde : le risque encouru dans ce cas est le choix des supports. Une analyse très fine doit être menée, car qui dit support purement factuel, ne dit pas nécessairement support particulièrement facile. Veiller à la charge lexicale, plus ou moins lourde et également à l’enchâssement syntaxique, plus ou moins complexe. Exemple 2 : évaluer la compétence d’expression orale L’expression orale, Niveau A2 Parler avec quelqu’un • • • • • Déclinaison des aptitudes CECR, p. 49 Installer des activités en classe permettant d’entraîner les élèves, puis de vérifier leurs aptitudes Entraîner les élèves à évaluer leurs camarades, puis à s’auto-évaluer. Donner aux élèves des critères clairs de réussite Etablir pour soi –même des critères clairs (linguistique, socio-linguistique, pragmatique) Remarques : toutes les activités enclenchées en classe, en cours collectif, et couvrant les quatre compétences mènent l’élève vers le niveau attendu dans une compétence évaluée. Donc on conserve, tout en les maintenant à jour, les pratiques d’enseignement fondée sur la communication, l’interactivité, la variété des supports écrits, oraux etc… Mais l’on peut ajouter des activités spécifiques ciblées sur la compétence à atteindre, surtout quand une compétence met en jeu fortement le savoir –être, à l’oral par exemple. Donc on introduit parallèlement aux activités de classe des activités d’entraînement. (s’exprimer pour agir et inter-agir dans la vie quotidienne. Mise en garde : L’objectif plancher à atteindre est que des élèves en fin de troisième puissent parler en toute autonomie d’eux-mêmes de leur environnement etc…dans des situations simples etc… Mais en entraînement, on ne va pas se limiter au seul « plancher » vécu quotidien…on intègre le culturel également… ! Quelques exemples (très sommaires) de « role play » Leave a message on your friend’s voicemail You have overused your mobile phone, explain why to your parents You have left your card in the cash dispenser You have lost your passport.during a school trip... MF Chen Géré IA-IPR Le Cadre Européen de Références 5