Formation professionnelle: la Fnaim a devancé la loi ALUR Une
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Formation professionnelle: la Fnaim a devancé la loi ALUR Une
6 Immobilier Tribune de Genève | Mardi 18 février 2014 C’est votre droit Une entreprise dans notre PPE fait du bruit. Que faire? Vous êtes locataire ou propriétaire? Vous avez une question en lien avec votre logement? Posez-la à [email protected]. Des avocats spécialisés y répondent chaque mardi. Sidonie Morvan Avocat, étude Morvan & Fabjan Question de la famille F-B, à Genève: «Nous sommes propriétaires d’un appartement que nous occupons dans un immeuble en PPE. L’immeuble comprend des bureaux et une école de danse. L’activité de celle-ci génère un va-et-vient continu et du bruit qui nous incommodent. Comment réagir?» Dans une propriété par étages, chaque propriétaire possède une part idéale sur l’immeuble entier (quote-part) et dispose d’un droit de jouissance et d’utilisation exclusif sur son unité d’étage. A ce titre, il a la compétence d’entreprendre tous les actes d’administration visant à maintenir la valeur de son lot. Par exemple, il peut conclure un contrat de bail. Ce droit n’est toutefois pas absolu: il doit s’exercer dans la mesure où il ne restreint pas l’exercice du droit des autres copropriétaires. Ainsi, le copropriétaire ne pourra pas changer le type d’usage des locaux sur lesquels il a un droit exclusif sans l’accord de l’Assemblée générale des copropriétaires. Des restrictions supplémentaires quant à l’usage des parties privées peu- vent ressortir de l’acte constitutif, du règlement d’administration et d’utilisation (le Règlement) ou encore du règlement de maison. A titre d’exemple, les copropriétaires peuvent prévoir l’interdiction d’exercer certaines activités commerciales ou définir des horaires pour recevoir de la clientèle. Il est fréquent que le Règlement stipule que celui qui loue sa part de copropriété informe le locataire du Règlement et qu’il demeure responsable du manquement de celui-ci vis-à-vis de la communauté. Dès lors, en cas de trouble du voisinage causé par le locataire, et si le copropriétaire bailleur reste passif, il s’expose à une procédure d’exclusion de la communauté. Le copropriétaire gêné par le locataire voisin pourra ainsi, dans un premier temps, signaler la situation au copropriétaire bailleur afin qu’il demande au locataire de respecter son devoir de diligence, sous menace de résilier le bail. L’administrateur de la PPE pourra être sollicité, celui-ci étant chargé de veiller au respect du Règlement (s’il en existe un). Par ailleurs, la loi prévoit la possibilité d’intégrer dans l’acte constitutif ou dans le Règlement, un droit d’opposition des copropriétaires selon lequel l’unité d’étage ne peut être louée que si les autres copropriétaires, en vertu d’une décision prise à la majorité, ne se sont pas opposés dans les quatorze jours après avoir été informés. L’opposition devant être fondée sur un juste motif. Enfin, le propriétaire d’étage est, comme tout propriétaire foncier, au bénéfice de certains moyens de défense contre les personnes qui troublent ses droits. Il peut ainsi, à certaines conditions, exercer l’action en cessation de trouble, ce qui implique toutefois le dépôt d’une demande en justice. La chronique de la Fnaim Formation professionnelle: la Fnaim a devancé la loi ALUR Bernard Bozon Délégué à la formation, Fnaim des Savoie Sous le terme «immobilier» se cachent en réalité plusieurs activités qui demandent des compétences à la fois différentes et complémentaires. La plus connue du public est celle d’agent immobilier. Ce professionnel prête son concours à l’achat et à la vente de biens immobiliers pour lesquels il a reçu un mandat. Vient ensuite l’activité d’administrateur de biens. Ce spécialiste loue et gère les biens pour le compte de ses propriétaires en matières d’habita- tion, professionnelle et commerciale. Le métier de syndic de copropriété, pourtant parfois décrié sur la scène médiatique, occupe une place à part entière sur la branche immobilière. A ces principales activités s’ajoutent l’expertise, la vente en fonds de commerce, le conseil en immobilier d’entreprise et les locations saisonnières. Souvent, certaines agences immobilières indépendantes ou certains groupes exercent plusieurs de ces activités au sein d’une même entité. Les compétences sont alors partagées par des équipes spécialisées. Consciente de cette diversité, la Fédération nationale française de l’immobilier (Fnaim) a obligé, depuis plusieurs années, ses adhérents et leurs personnels à se former de façon continue. Pour ce faire, l’organisation a mis en place des journées et des stages dans ses centres régionaux ou départementaux. Ceux-ci proposent un large choix de thèmes répondant aux exigences de chaque spécialité du secteur de l’immobilier. Pour sa part, la chambre syndicale Fnaim des Savoie organise à, elle seule, une trentaine de journées par an dans ses bureaux d’Annecy (en Haute-Savoie). Plus récemment, la Fédération nationale a même créé sa propre Ecole supérieure de l’immobilier (l’ESI) basée près du quartier de la Défense, à Paris. L'établissement dispense des formations diplômantes initiales ou continues de BAC à BAC + 5 (l’équivalent de la Maturité en Suisse). Le président national de la Fnaim, Jean-François Buet, peut donc légitimement se réjouir que la formation obligatoire, prévue par la prochaine loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové), puisse, à l’avenir, s’appliquer à l’ensemble de la profession en France, syndiquée ou non. Ainsi, tous les professionnels, dirigeants et collaborateurs salariés ou non, quelle que soit leur ancienneté, devront s’y soumettre pour redonner à cette profession, souvent décriée et pourtant indispensable à l’équilibre économique du marché immobilier, une image de qualité, de transparence et de confiance au service du consommateur.