physarum cinereum - Ecophyto Pro en zones non agricoles

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physarum cinereum - Ecophyto Pro en zones non agricoles
RESEAU DE SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DU TERRITOIRE 2012
PAYS DE LA LOIRE
B U L L E T I N DE S AN T E D U V E G E T AL
Z O N E S N O N AG R I C O L E S — N ° 7
12 JUILLET 2012
Retrouvez le Bulletin de santé du végétal sur le web !
www.draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr
www.agrilianet.com — www.fredonpdl.fr
SITUATION
GÉNÉRALE
 Information Physarum
cinereum
 Jardins d’amateurs Mildiou : état des lieux
régional
PHYSARUM CINEREUM
Un observateur en Loire-Atlantique a détecté des phénomènes particuliers sur gazon, à savoir des
fructifications gris cendré. Il s’agit de champignons de la classe des myxomycètes : myxo = gélatineux et myc = champignons. Ce sont des masses gélatineuses, dont la paroi n’est pas rigide (elles
peuvent se déplacer de quelques centimètres par heure) et sont constituées de plusieurs noyaux
libres.
Ces myxomycètes peuvent fructifier de juin à octobre, selon les conditions climatiques. Ils peuvent se développer sur de nombreuses graminées à gazon, ornementales ou sauvages.
En Loire-Atlantique, ce développement est consécutif à l'humidité actuelle du sol et probablement à l'accumulation de feutre au
niveau du gazon, peut-être due à des tontes non ramassées ou à l’utilisation d'une tondeuse-mulcheuse.
Bien que surprenant et inesthétique, le développement de ces fructifications ne portent aucune atteinte aux graminées à gazon.
Les feuilles recouvertes peuvent éventuellement jaunir par manque de lumière, mais reverdiront dès le dessèchement des myxomycètes.
Source : LEMALE Bertrand
Il convient de tondre, puis d'aérer le sol et de défeutrer avec un scarificateur pour réduire l'inoculum. Aucun traitement fongicide
n'est justifié.
Fructifications gris cendré caractéristiques de
Physarum cinereum
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BULLETIN DE S AN TE DU VEGETAL
ZONES NON AGRICOLES —N° 7
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JARDINS D’AMATEURS - MILDIOU
PRÉSENTATION
L'apparition du mildiou se produit à la faveur de longues périodes d'humidité (pluies, averses, bruines). La température la plus
favorable se situe entre 12 et 25 degrés.
En lien avec des conditions météo, temps pluvieux et doux, de nouveaux cycles de contamination peuvent se succéder rapidement avec une ampleur croissante. Un nombre toujours plus grand de spores est projeté dans l'air et sont dispersées par le ve nt,
parfois à grande distance.
On observe sur les plantes atteintes de mildiou différents symptômes : face supérieure des feuilles : plages brun-vert d'apparence
huileuses débutant en bordure des feuilles et se desséchant en leur centre, face inférieure des feuilles : duvet blanc (mycélium ou
filament fongique), tiges et pétiole : taches brunes, fruits : bosselures brunes, fermes et marbrées, avec des difficultés de mûrissement.
En région Pays de la Loire, nous rencontrons des cultures atteintes de mildiou depuis fin juin, mais surtout à partir de début juillet,
avec l'augmentation relative des températures. La durée du cycle infectieux est devenu plus court, d'environ 5 jours, contre 8 à 15
jours par températures inférieures à 20°C.
OBSERVATIONS
Sur plus d’une dizaine de parcelles en Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne et Vendée, le mildiou a été observé en nette
progression, causant des brunissements sur feuillage, tiges, fruits et la pourriture des fruits.
Considérant les conditions climatiques régionales, il est très probable que le mildiou soit également présent en Sarthe (pas de
parcelle SBT pour ce bioagresseur en 72).
- Tour d’horizons des attaques de mildiou sur les différentes cultures, par département :

44 : tomates, pommes de terre, vigne de table (cépages chasselas et muscats sensibles, agent pathogène Plasmopara
viticola),

49 : tomates (y compris celles sous tunnel : condensation le long des parois avec l'amplitude thermique jour-nuit), pommes
de terre, vigne de table (cépages chasselas et muscats sensibles, agent pathogène Plasmopara viticola), impatiens hybride,

53 : tomates, pommes de terre,

85 : tomates.
- Impacts quantitatifs et qualitatifs : en l’absence de protocoles, il est difficile d’avoir des données harmonisées. Cependant, nous
pouvons présenter les éléments suivants :

Progression du mildiou depuis le début du mois.

Certains jardins familiaux du Maine-et-Loire ont vu la totalité de leur récolte impactée, nécessitant élimination et destruction, ce malgré des traitements préventifs pour certains.

En Mayenne et en Vendée, les parcelles ont perdu la totalité de leurs plants de tomates, 30 à 40 pieds chacune.

Sur impatiens hybride, à Châteauneuf-sur-Sarthe (49), une importante attaque de mildiou en massif et jardinière dans un
jardin de particulier : 80 % des plantes atteintes, fructifications blanchâtres sous les feuilles, pourriture des tiges, flétrissement des fleurs. Ce pathogène est émergent en France.
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A SURVEILLER :

Mildiou de la laitue Bremia lactucae pour les variétés sensibles et les premiers semis de mâche. Les chicorées (scaroles
en été) peuvent également être attaquées par le mildiou.
« L’infection (contamination + germination) se fait en 2 ou 3 heures en présence d’eau liquide sur les feuilles ou débris de culture, à des températures se situant entre 10 et 15°C. L’incubation (phase de latence) se fait à des températures inférieures à 19°C avec une hygrométrie supérieure
à 60 %, elle dure de 4 à 7 jours en conditions favorables au champignon. L’apparition d’un poudrage blanchâtre a lieu lorsque la phase de latence
se termine, c’est la forme conidienne du champignon. La sporulation se produit entre 5 et 24°C à forte humidité (donc plutôt la nuit). Ces conidies
(spores assurant la multiplication asexuée) produites au niveau des taches sont libérées et disséminées lors de l’élévation de température et de la
diminution de l’hygrométrie (dans la matinée en général). Les courants d’air, le vent et les éclaboussures favorisent cette dissémination. » (source : fiche technique DRAAF Haute Normandie)

Mildiou de l'oignon Peronospora destructor
« Son cycle de développement se compose de 3 phases : la contamination, l’incubation et la sporulation. Les conditions favorables à la contamination (d’après Y. Monnet, J. Thibault, M. Legrand) sont les suivantes : une hygrométrie supérieure à 95 % pendant au moins 11 h, une absence
de pluie (supérieure à 1 mm), des températures inférieures à 24 °C la veille. Après chaque contamination, il y a incubation du champignon. La
durée d’incubation va dépendre de la température. L’optimum se situe entre 15 et 17 °C. L’incubation dure au minimum 10 jours quand les conditions sont réunies. Les taches de mildiou apparaissent ensuite sur les feuilles de l’oignon .» (source : http://www.syndicat-agricole.com)

Mildiou du poireau Phytophthora porri : risques sur les premiers poireaux repiqués dans les potagers.
« Le mildiou est favorisé par des températures basses. Il peut se développer entre 1°C et 25 °C avec un optimum à 17°C, Il est essentiellement à
craindre lorsque des périodes douces et humides succèdent à des périodes plus froides. » (source : fiche technique DRAAF Haute Normandie)

Mildiou de l’impatiens hybride Plasmopara obducens. Considérant le caractère émergent de ce bioagresseur, sa présence en Maine-et-Loire et la météo actuelle, il convient de le surveiller dans tous les départements de la région afin d’affiner l’état des lieux sanitaire.
On rencontre ce bioagresseur sous serre comme en extérieur. Il peut s’attaquer à la plupart des espèces d’impatiens, cultivées comme sauvages.
Son apparition en France est récente (2007), mais sa répartition est mondiale. Il se développe avec des températures douces et une forte hygrométrie (de 85 à 90 % pendant quelques heures). (informations : fiche Mildiou de l’Impatiens Astredhor).
MÉTHODES CULTURALES ET PROPHYLACTIQUES

effectuer une rotation des planches de culture,

préférer des variétés résistantes,

respecter la densité optimale de semis,

ne pas réutiliser le terreau infecté,

supprimer les parties malades dès l’apparition des premiers symptômes.
Source : FDGDON 53
Certaines méthodes permettent d’éviter les attaques de mildiou :
Mildiou sur tomate (tiges)
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Source : CDDL
Source : Jérôme JULLIEN Sral PdL
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Mildiou sur :
Vigne, face inférieure
Source : CDDL
Persil
Radis
Source : Val Nantais
Concombre
Information :
Remplissez le formulaire d’inscription en ligne sur le site agrilianet.com
vous recevrez votre BSV par mail !
http://www.agrilianet.com/vegetal/surveillance-biologique-du-territoire/inscription-bsv.html
Vous souhaitez nous faire part de vos observations et participer au développement du BSV ?
Devenez observateurs : des fiches d’observations sont à votre disposition !
Contact : Francine LOREAU, FDGDON 53 : 02 43 56 12 40
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Directeur de publication : Jean-Loïc Landrein - président du Comité régional de surveillance biologique du territoire.
Rédacteur : Francine LOREAU - FDGDON 53 - [email protected]
Groupe technique restreint : FDGDON 85, 44, 49, 53, 72 - FREDON Pays de La Loire - Fédération Régionale des Chasseurs
- ARS Pays de La Loire - DREAL Pays de la Loire - DRAAF Pays de la Loire - CRAPL - Institut National d’Horticulture,
Agrocampus Ouest, site d’ANGERS.
Observateurs : AREXHOR, FREDON PdL, FDGDONs et GDONs des Pays de la Loire, Entreprise Nature Elagage, Prophy
Végétal, Paysage Fertois Services, Lycée le Fresne, MFR Verneil le Chétif, jardiniers amateurs, Services Espaces Verts :
Les Herbiers, St Hilaire de Riez, Saint Gilles Croix de Vie, Les Sables d’Olonne, Talmont Saint Hilaire, La Roche sur Yon,
Laval, Saint Georges Buttavent, Château Gontier, Saint Berthevin, Andouillé, Mayenne, Le Lude, Mulsanne, Ruaudin, La
Flèche, Cerans Foulletourte, Beaupréau, La Ferté Bernard, Longeron.
Ce bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire
régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La CRAPL dégage donc toute responsabilité quant aux
décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre
ces décisions sur la base des observations qu’ils auront réalisées sur leurs parcelles.
Action pilotée par le ministère chargé de l’Agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance
pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018.