La ruée vers l`Or 1/2
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La ruée vers l`Or 1/2
LA RUEE VERS L’OR AUX ETATS-UNIS (1) L ’histoire de la « fièvre de l’or » que connut le continent nord-américain ne commence pas avec la fameuse découverte effectuée par le charpentier John Marshall le 24 janvier 1848. Auparavant, au 16ème siècle, des conquistadores, compagnons de Pizarre au Pérou, avaient considéré l’existence possible d’un fabuleux pays de l’Or dans l’Ouest américain. Après de vaines recherches et devant l’hostilité manifestée par les Indiens, ils avaient dû se retirer vers le golfe du Mexique, désignant sous le nom de « tierras de ningun provecho » (« terres sans valeur »), cette partie de l’Amérique de l’Ouest située entre le Mexique et la Californie. Et même si, en 1843, un officier mexicain, Manuel Castañeras, s’était efforcé de convaincre son gouvernement de l’existence probable de riches gisements aurifères en Californie, la démarche était demeurée sans effet. L’exploitation de l’or débuta en 1799 dans plusieurs Etats du Sud (Virginie, Georgie, Tennessee, Alabama). On finit même par découvrir de l’or dans l’Ouest. L’historien J. Ross Browne rapporte que « les Indiens lavent occasionnellement le sable des rivières », avant d’ajouter que « les missionnaires, pour qui la conversion des indigènes compte plus que la richesse et que l’or, s’emploient de toutes leurs forces à les en empêcher ». Mais tout cela demeurait sans commune mesure avec ce qui allait devenir la ruée vers l’or (the Gold Rush) et qui, paradoxalement, causa la ruine de celui qui avait contribué, indirectement, à déclencher tout ce phénomène : il faut ici parler d’un de ces personnages en dehors du commun qui peuplent l’histoire américaine, une de ces figures dont il semble qu’ils doivent au destin de s’être trouvés confrontés à des événements qu’ils n’avaient ni souhaités ni prévus, et qui devaient pourtant orienter de façon déterminante l’avenir du pays. Johann August Sutter est cet aventurier par qui tout arriva. Né en 1803, fils d’un horloger suisse de la Forêt-Noire, Sutter connaît la faillite dans le commerce des livres. Comme il a une femme et quatre enfants à sa charge, il lui faut trouver un moyen de sortir de l’impasse où il se trouve. Alors, cet habitant de la vieille Europe, laissant sa famille au pays, s’embarque pour le Nouveau-Monde, poussé par des rêves de fortune et de gloire. Il s’installe d’abord à Saint-Louis, qui est alors le passage obligé vers l’Ouest, puis à Santa Fe, plaque tour10 nante du commerce entre les Etats-Unis et le Mexique. Ayant entendu parler de la Californie, il accoste à Yerba Buena, le premier nom de San Francisco, après un long voyage par mer. Le gouvernement mexicain le reçoit favorablement et lui accorde autant de terres qu’il pourra en cultiver. Alors, sous le commandement de Sutter, qui a recruté une population hétéroclite, une véritable colonie voit le jour, à laquelle il donne le nom de Nouvelle-Helvétie : on élève des maisons, on ensemence la terre, on développe l’élevage. Sutter est à la fois le chef, le juge, le pasteur et le commandant de la milice défensive. Il fait construire une scierie, Sutter’s Mill, des ateliers de tissage, une fabrique de chapeaux et une tannerie. Edifiée entre 1839 et 1848, la colonie apparaît comme un modèle de réussite, regroupant un millier de personnes sur ses 25 000 hectares situés le long du fleuve Sacramento. C’est dans cette situation paradisiaque que le charpentier John Marshall, qui travaillait à la scierie Sutter’s Mill, fait part à Sutter de sa découverte : plus d’une once de poudre et de paillettes et un morceau d’or gros comme un pois. Sutter demeure indifférent ; il pressent la catastrophe prochaine et écrira, quelques jours après la découverte : « C’est le commencement de la fin ». En effet, un ouvrier de la scierie a répandu la nouvelle et la fièvre s’empare de la colonie. Tout le monde abandonne son travail et se précipite dans l’espoir d’une fortune rapide. La colonie est pillée par la foule des prospecteurs qui maintenant afflue. Dès lors, s’estimant spolié, Sutter n’aura de cesse d’essayer de faire reconnaître ses droits au plus haut niveau. La guerre entre les Etats-Unis et le Mexique, déclenchée en 1846 à propos de l’annexion du Texas, prend fin le 2 février 1848 avec le traité de Guadalupe Hidalgo, par lequel le Mexique cède la Californie, le Texas et le Nouveau-Mexique. Sutter va donc s’adresser au gouvernement de Washington, réclamant que lui soit reconnue la propriété de « ses » terres et accordés des dommages et intérêts. Demandes sans cesse rejetées. Résigné et amer, Sutter mourra en 1880, hanté par ce rêve d’être salué comme le chef d’une colonie qui avait Fort Sutter cessé d’exister. Dans L’Or, roman publié en 1925, Blaise Cendrars trace un portrait pathétique de « l’homme le plus riche du monde », mort sur les marches du Congrès dans l’attente d’une réponse favorable qu’il espérait encore. Si la découverte d’or en Nouvelle-Helvétie ne suscita d’abord qu’un intérêt local, le phénomène prit quelques mois plus tard une ampleur nationale, voire internationale. Le 20 septembre 1848, le journal The Sun, de Baltimore, mentionnait l’événement, contribuant à déclencher ce qui allait véritablement devenir la ruée vers l’or. Celle-ci atteignit son apogée en 1849 et cette date entraîna la formation d’un néologisme : on donna le nom de fortyniners (« quarante-neuvards » - risquons un autre néologisme) à tous ceux qui, par dizaines de milliers, affluèrent en Californie, qu’ils soient financiers, prospecteurs ou aventuriers de toute sorte. La population connut un accroissement fulgurant au point que, dès 1850, la Californie revendiquait et obtenait le statut d’Etat. En dehors de la Californie, d’autres Etats eurent, eux aussi, « leur » ruée vers l’or. On découvrit des gisements dans le Montana en 1851 et la fièvre s’empara des villes de Bannock et d’Alder Gulch une dizaine d’années plus tard. Des Mormons découvrirent aussi de l’or dans les gorges du versant oriental de la Sierra Nevada, aujourd’hui sur le territoire du Nevada. De nouvelles villes, telles Virginia City, Carson City ou Gold Hill, surgirent de terre, près du filon de Comstock. La dernière grande ruée vers l’or est sans doute celle que connut le Canada, à proximité de la frontière avec l’Alaska. Le 16 août 1895, trois prospecteurs découvrirent de l’or dans le ruisseau Bonanza, un affluent de la rivière Klondike. La même découverte eut lieu dans la rivière Yukon, donnant naissance à de vastes mouvements humains : en un an, la ville de Dawson, partie de rien, regroupa une population de 30 000 habitants. Cette ruée vers l’or se distingua des autres par l’âpreté du climat, les rigueurs de l’hiver canadien et les difficultés d’accès aux champs aurifères : on estime que moins de 40 000 prospecteurs atteignirent le Klondike sur 100 000 qui avaient entrepris le voyage. On peut affirmer que la ruée vers l’or a constitué dans l’histoire des EtatsUnis un phénomène qui a contribué, de façon non négligeable, à la colonisation d’une partie du sol américain. Elle a aussi entraîné de profondes modifications du paysage, de la société et des comportements de tous ceux qui succombaient à cette fièvre de l’or. C’est ce que nous évoquerons dans un prochain article. (à suivre) . . . . . . . . Marc VAUTION Did you know that ? by Rosemary Brionne Coca-Cola was originally green. Shakespeare invented the words assassination and bump. Stewardesses is the longest word typed with only the left hand. The ant always falls over on its right side when intoxicated. The electric chair was invented by a dentist. The name of all the continents end with the same letter that they start with. 111,111,111 x 111,111,111 = 12,345,678,987,654,321 The human heart creates enough pressure when it pumps out the body to squirt blood 30 feet. 11 A suivre...