Les maladies de système : les connectivites
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Les maladies de système : les connectivites
Dr Loig VARRON IFSI Montélimar Le 30/03/15 Définition Ensemble de pathologies aux manifestations cliniques diverses (spécifiques ou non spécifiques d’organe) secondaires à une réaction immunitaire vis-à-vis des antigènes du soi, par perte de tolérance du soi Epidémiologie Prévalence faible de chaque maladie … mais importante cause de morbidité Prédominance féminine Rôle probable de facteurs hormonaux L’immunité L’immunité a pour rôle de défendre l’organisme (le soi) contre l’invasion par des agents étrangers (le non-soi) Plusieurs moyens de lutte existent : L’immunité cellulaire, qui met en jeu plusieurs espèces de globules blancs (leucocytes) : ○ Les lymphocytes « T », qui reconnaissent les organismes étrangers et initient la réaction de défense. Ils ont une « mémoire » du « soi » et de « l’autre », ○ Les macrophages, qui capture l’antigène, le « prépare » et le présente aux autres cellules immunitaires, pour améliorer sa destruction, ○ Les polynucléaires neutrophiles, qui absorbent (« phagocytent ») l’antigène et le digèrent grâce à des enzymes. L’immunité humorale, qui lutte contre les antigènes grâce à des protéines sécrétées dans les liquides de l’organisme (plasma, lymphe,…) par les lymphocytes « B » . Ces protéines sont des immunoglobulines appelées « anticorps ». Physiopathologie Tolérance du soi Acquise par élimination des clones autoréactifs B et T Certains clones ne sont pas éliminés ○ D’autres mécanismes contribuent au contrôle de ces clones La présence d’auto-anticorps est donc un phénomène normal chez le sujet sain Physiopathologie Classification Le lupus érythémateux disséminé La sclérodermie Le syndrome de Sjögren Le lupus érythémateux disséminé Le lupus érythémateux Maladie essentiellement féminine surtout pendant la période de reproduction ( 12:1 avant la ménopause vers 2:1) Pic incidence de 15 à 45 ans Incidence variable de 2,2 à 21,9 par 100 000 habitants selon race et région du globe FR : hormonaux, environnementaux (UV), viraux (EBV), stress psychologique Les anticorps antinucléaires Retrouvés chez 95 à 98 % des patients Plusieurs patterns Titre minimal de 1/160 à 1/320 (3% d’individus sains) Présents jusqu’à 10 ans avant le diagnostic de lupus ENA (extractable nuclear antigen) : anti – Sm, anti SSA (anti-Ro), anti SSB (anti-La), anti ribosome, anti RNP (connectivites mixtes), anti ds -DNA Marqueurs biologiques du lupus Chute des taux de complément (C3, C4,CH50) Présence de complexes immuns circulants VS >> CRP Analyses urinaires : hématurie, protéinurie, leucocyturie, présence de cylindres Manifestations générales Fatigue Fièvre Raynaud sans modification à la capillaroscopie Syndrome de Sjögren secondaire Atteinte cutanée Atteintes musculosquelettiques Habituellement plutôt des arthralgies inflammatoires mais authentiques arthrites possibles, non érosives habituellement myosite ONA fibromyalgie Atteinte hématologique Anémie : d’origine inflammatoire chronique, par déficit martial ou auto immune Leucopénie : habituellement modérée, accompagnée ou non d’une neutro ou lymphopénie Thrombopénie : isolée ou dans le cadre d’une poussée sévère , possible purpura thrombotique thrombocytopénique Atteinte neurologique Système nerveux central : Céphalées réfractaires Epilepsie Etat confusionnel aigu Troubles cognitifs Psychose Anxiété Troubles de l’humeur Accidents cérébro vasculaires Mouvements anormaux Myélopathie Méningite aseptique Système nerveux périphérique Atteinte des nerfs craniens Polyneuropathie Mono- ou multinévrite Syndrome plexus Syndrome de Guillain Barré Myasthénie Atteinte pulmonaire Atteinte pleurale (sérite) – 30 à 60 % des patients : douleurs >> atteinte RX Pneumonie lupique : Aiguë : souvent poussée multi-systémique de la maladie – toux dyspnée, hyperthermie, parfois hémoptysie. Evolution très rapide. DD avec tableau infectieux. Chronique : atteinte interstielle Hémorragie alvéolaire (vascularite) Hypertension artérielle pulmonaire Divers : bronchiectasies, BOOP Atteinte cardiaque Péricardite (sérite ou dans le cadre d’une atteinte rénale sévère) Myocardite (parfois à bas bruit) Endocardite d’évolution variable – le plus fréquemment épaississement mitral ou aortique – endocardite verruqueuse de Libman – Sacks Atteinte coronaire : rare vasculite – thrombus sur APL – mais surtout athérosclérose secondaire aux stéroides Atteinte rénale Une des plus sévères manifestations lupiques Manifestations cliniques variables : de la forme silencieuse au syndrome néphrotique sévère ou l’insuffisance rénale terminale (10 %) Glomérulonéphrite lupique (la plus fréquente) – atteinte tubulo interstitielle – microangiopathie thrombotique – vasculopathie notamment secondaire à l’athérosclérose Biopsie indispensable Traitements AINS : symptômes ostéo articulaires, céphalées, sérite - !! Rein !! Corticostéroides : doses faibles à modérées (5 à 25 mg/j) dans les arthrites, sérites, atteintes cutanées Hautes doses (1 à 2 mg/kg/j) voire pulse de 1g/j pendant 3 jours dans les atteintes rénales, du SN, vascularites, pneumonies aiguës Régression progressive pour maintenir la plus petite dose efficace possible Traitements à visée immunomodulatrice Plaquenil (hydroxychloroquine) Imuran (azathioprine) Cell cept (mycophénolate mofetil) Endoxan (cyclophosphamide) Arava (leflunomide) Ledertrexate (methotrexate) Autres Attention pendant la grossesse Grossesse et lupus Anomalie de développement des artères spiralées placentaires (12 à 16 semaines de grossesse) Production oestrogènes placentaires surtout dans la 2ème partie de la grossesse Troubles de coagulation si APL FC à répétition (≥3), risque maternel, risque foetal Grossesse et lupus Complications maternelles : Prééclampsie, HTA, poussée lupique prééclampsie néphrite lupique Sédiment nl - protéinurie Sédiment positif Complément normal Chute taux de complément Pas de réponse aux stéroides Réponse aux stéroides Complications fœtales : mort in utéro, retard de croissance intra utérin, prématurité, bloc cardiaque congénital (dépistage de la 22 à la 30ème semaine) Grossesse et lupus Planifier la grossesse en phase non active Revoir le traitement : www.lecrat.org AINS plutôt évités (et CI après la semaine 32) Stéroïdes : inactivation placentaire de l’hydrocortisone et de la prednisolone Hydroxychloroquine autorisé Imurel autorisé : méthotrexate, leflunomide, cyclophosphamide, ciclosporine, mycophénolate mofétil Syndrome APL : ATC de thrombose : AAS 100mg et HBPM Pas de thrombose mais FC : AAS 100 mg et HBPM Pas de thrombose ni FC : AAS 100 mg La sclérodermie La slérodermie Maladie rare : Prévalence de 50 à 300 cas/million habitants aux USA Incidence de 2,3 à 22,8 nouveaux cas/million habitants/ par an aux USA Grande variabilité géographique Sex ratio : 3 à 4 femmes / 1 homme (jusqu’à 14/1) Âge moyen d’apparition : 30-50 ans Pas de race particulière mais variation d’expression raciale ( maladie plus sévère chez les afro américains) Cause : inconnue mais gènes, environnement, microchimérisme (GVH) Classification Critères de classification des sclérodermies systémiques limitées selon Leroy (2001) - ≈ syndrome de CREST Sclérodermie Raynaud objectivé cliniquement PLUS systémique •Soit une anomalie capillaroscopique (dilatation limitée (lSSc) vasculaire et/ou zone avasculaire) •Soit la présence d’autoanticorps spécifiques de la sclérodermie Sclérodermie En plus des critères précédents, infiltration cutanée systémique distale en aval des coudes et des genoux cutanée limitée (lcSSc) Sclerodermies systémiques diffuses (dSSc) : idem cidessus mais l’atteinte cutanée touche les bras, le thorax, l’abdomen le dos et les cuisses La sclérodermie systémique Triade : Atteinte vasculaire Atteinte fibrosante cutanée et viscérale (poumon, rein, cœur, tube digestif) Présence d’auto-anticorps Le phénomène de Raynaud 90 à 95 % des sclérodermies systémiques mais 5 % de tous les Raynaud Souvent inaugural – anomalies à la capillaroscopie Sujet sain Micro hémmoragies Dilatation L’atteinte cutanée Symptôme cardinal de la maladie Extension variable selon le type de sclérodermie Facteur pronostic d’évolution Calcifications sous cutanées Ulcérations ( ischémiques, zones de pression, calcifications), souvent précoces et récidivantes Score cutané de Rodnan Les ulcérations digitales L’atteinte digestive Quasi constante Tout le tube digestif peut être touché de l’œsophage à l’anus Symptômes de reflux, ralentissement de vidange gastrique, pullulation bactérienne grêle, constipation, incontinence anale Possible association avec une cirrhose biliaire primitive L’atteinte pulmonaire La pneumopathie infiltrante diffuse Le plus souvent formes diffuses Cause de 16 % des décès Formes très évolutives versus formes moins évolutives Symptômes : toux, dyspnée,… Explorations : scanner et EFR – LBA Pneumopathie infiltrante diffuse L’atteinte pulmonaire L’hypertension artérielle pulmonaire Primitive versus secondaire à la fibrose Pronostic médiocre : 60 % de survie à 3 ans Manifestations cliniques tardives et peu spécifiques Dépistage systématique annuel par échographie cardiaque et EFR, test de marche de 6 minutes, dosage NT-pro BNP Cathétérisme cardiaque selon algorythme La crise rénale sclérodermique Atteinte des artères rénales , réduction de perfusion glomérulaire et hyperréninémie sévère HTA récente (céphalées, rétinopathie, rétention hydrosodée, convulsions,…) Altération fonctionnelle à la biologie - pfs hématurie et protéinurie faibles Possible microangiopathie associée Facteurs de Risque : forme diffuse, récente, rapidement progressive, anti RNA polymérase III, Stéroides > 15 mg/j Le coeur Atteinte fréquente mais souvent peu symptomatique – haute mortalité des formes symptomatiques Atteinte fibrosante des tissus de conductions Atteinte de la microcirculation Péricardite Les articulations et les os – les muscles Arthralgies voire authentiques arthrites Rétraction tendineuse Canal carpien Acro ostéolyse (résorption de la houpe phalangienne) Possibles myosites vraies (seule indication de stéroides haute dose) Les traitements généraux Immunosuppresseurs Méthotrexate : arthrites – peau Azathioprine (imuran°) : surtout en relais de l’endoxan Mycophénolate mofétil (Cell Cept°) : peau – poumon Cyclophosphamide (Endoxan°) : poumon (mais bénéfices modestes) Rituximab (Mabthera°) : prometteur Greffe de cellules souches après intensification Anti fibrosants Anti TGF bêta, imatinib (Glyvec°), D Pénicillamine : résultats décevants Les traitements ciblés Raynaud : 1. prévenir – 2 . anticalciques (amlodipine, nifédepine) , IPPD5 Ulcérations digitales : prostaglandines et prostacyclines IV, Bosentan (Tracleer°), IPPD5 Œsophage et TD: IPP, dompéridone, érythomycine, traitement de la constipation Crise rénale sclérodermique : IEC à doses rapidement croissante, plus anti calciques, plus alphabloquants SN HTAP : algoryhtme : Inhibiteurs de l’endothéline 1, IPPD5, epoprosténol ( Flolan°), associations Le syndrome de Sjögren Le syndrome de Sjögren Pathologie à prédominance féminine (9:1) – prévalence de 0,5 à 3 % Mécanisme : Auto immunité déclenchée probablement par des facteurs d’environnement (HTLV1 – herpes – EBV) sur un terrain de susceptibilité génétique (DR 3 – DW 52) Entretien de l’auto-immunité par défaut des mécanismes de régulation Infiltrat inflammatoire des glandes exocrines notamment Manifestations cliniques Manifestations glandulaires Syndrome sec oculo-buccal classique : xérophtalmie et xérostomie (douleurs, infections, caries, périodontites,..) Sécheresse vaginale : dyspareunie Sécheresse cutanée : xérodermie Sécheresse nasale : xérorhinie, croûtes, épistaxis, trouble de l’olfaction Sécheresse trachéobronchique : toux sèche, dyspnée asthmatiforme Mise en évidence par le test de Schirmer < 5 mm après 5 min (normal : 15 mm) La sécheresse oculaire Le test au rose Bengale Le temps de rupture du film lacrymal (break-up time) (fluorescéine) (qualité lacrymale) (pathologique si < 10 sec) La sécheresse buccale Objectivé par mesure de production salivaire pendant 5-15 min (compresse ou salivette) (1 g = 1 ml); pathologique si < 1,5 ml en 15 min Sialographie Scintigraphie salivaire au 99mTc La sécheresse buccale • Biopsie des glandes salivaires accessoires Chisholm et Mason Pas d’infiltrat (0) Infiltrat léger (I) < 1 foyer/4 mm2 (II) 1 foyer/4 mm2 (III) >1 foyer/4 mm2 (IV) Autres manifestations cliniques Symptômes généraux (fatigue, état subfébrile, myalgies,…) Parotidomégalie (lymphomes!) Atteinte articulaire : arthralgies voire arthrites non érosives Syndrome de Raynaud sans modifications à la capillaroscopie Atteinte hématolgique ( leucopénie, anémie, thrombopénie) Autres manifestations cliniques Purpura des membres inférieurs (cryoglobuline) Atteinte pulmonaire (interstitium, bronchites) Atteinte neurologique ( SNC ou périphérique, la plus fréquente = névralgie du trijumeau) Atteinte rénale (très rare : tubulopathie, glomérulonéphrite) Thyroidite auto immune Lymphomes 5 % des SS avérés – RR : 44 Fréquence des atteintes muqueuses (estomac, bronches, glandes salivaires) Facteurs prédictifs : Présence d’une cryoglobulinémie mixte du taux de C4 Présence d’un purpura vasculaire Anomalies biologiques Troubles de l’hémogramme Élévation de la vitesse de sédimentation Augmentation polyclonale des immunoglobulines Anticorps anti-nucléaires : anti-SSA, antiSSB Positivité du facteur rhumatoïde Présence d’une cryoglobuline Le syndrome de Sjögren secondaire Polyarthrite rhumatoïde Lupus Sclérodermie Connectivite mixte Cirrhose biliaire primitive Polymyosite Vacularites Thyroidites Hépatite chronique active Cryoglobulinémie Autres causes de xerostomie Déshydratation cellulaire : fièvre, diabète Médications : antidépresseurs, anxiolytiques, diurétiques, anorexigènes, neuroleptiques, antihistaminiques, anti-hypertenseurs, anti-épileptiques, antiparkinsonniens… Irradiation de la tête et du cou Asialies neurologiques : SEP, maladie de Parkinson, diabète insipide post-traumatique Affections congénitales : aplasie, imperforation des canaux salivaires Stress et anxiété Traitements du syndrome sec Larmes et gels artificiels sans conservateur (sérum physiologique, éthers de cellulose substitués, acide hyaluronique,…) Occlusion des points lacrymaux : bouchons, brûlures, chirurgie Substituts salivaires (oral balance) Soins dentaires réguliers et précoces ( utilisation de fluoride, voire de résines spéciales) Chlorhydrate de pilocarpine (Salagen® ou en prescription magistrale) • gélules à 5mg, à augmenter de 5 mg/sem. • Max de 20 à 30 mg/jour. • Sudations chez 40 % des malades. Traitement général AINS : pour les douleurs articulaires Hydroxychloroquine : 4 à 6 mg/kg/j dans les atteintes articulaires, purpura vasculaire, hypergammaglobulinémie sévère Méthotrexate : dans les atteintes articulaires Stéroides : dans les atteintes extra glandulaires sévères Cyclophosphamide (Endoxan®) dans les complications pulmonaires et neurologiques graves Anti-TNF (infliximab et étanercept) : décevants Anti-CD 20 (Rituximab), anti-CD 22, CTLA4 IgG Définition • Le rhumatisme inflammatoire le plus fréquent • Prolifération pseudo-tumorale du tissu synovial (pannus rhumatoïde • Maladie systémique (manifestations extraarticulaires) • Maladie auto-immune (présence d’autoanticorps comme le facteur rhumatoïde) LES DIFFÉRENTS STADES DE LA PR Neutrophiles Cartilage Membrane synoviale Néo angiogenèse Hyperplasie synoviale Plasmocytes Villosités Infiltration LT, LB, monocytes Néoangiogenèse Neutrophiles Anatomie de l’articulation Une articulation est formée de deux extrémités osseuses (les épiphyses) attachées entre elles par un manchon étanche : la capsule articulaire. La capsule articulaire peut s’épaissir et se renforcer par endroits : ce sont les ligaments. Les épiphyses et la capsule délimitent un espace clos : la cavité articulaire. Les surfaces internes de cette cavité sont : soit du cartilage, qui recouvre les os, soit la membrane synoviale, qui tapisse la capsule articulaire. Clinique: Mode de début •Femme d’âge mure •Oligo ou polyarthrite d’horaire inflammatoire en particulier des mains mais respectant les interphalangiènnes distales •Monoarthrite •Rhumatisme palindromique (intermittent) •Manifestation extra-articulaire Clinique •Déformations articulaires caractérisiques: •Signe de la touche de piano •Déviation des doigts en coup de vent cubital •Déformation des doigts en col de cygne, en boutonnière, en maillet •Déformation du pouce en Z •Amyotrophie des interosseux Clinique •Déformation des pieds et des orteils •Atteinte du rachis cervical: Diastasis atloïdo-axoïdien •Manifestations extra-articulaire: •Nodules rhumatoïde •Syndrôme sec •atteintes pleuro-pulmonaires, cardiaques, rénaux, vascularite Clinique de la polyarthrite rhumatoïde Elle donne donc une tuméfaction et une destruction des articulations. Elle est un rhumatisme chronique, qui évolue pendant des années. Elle touche les articulations périphériques, préférentiellement les mains et les pieds, de façon symétrique. Elle provoque des douleurs et une raideur articulaire d’horaire inflammatoire : plus importantes en fin de nuit et le matin. Imagerie •Radiographies: Des mains et poignet, des pieds peuvent montrer une hypertrophie des parties molles, une déminéralisation, des érosions caractéristiques, pincement articulaire global. •IRM: synovite et ténosynovites infracliniques, érosions infra-radiologiques. Mains rhumatoïdes Pieds rhumatoïdes Genoux rhumatoïdes Biologie •Syndrôme inflammatoire biologique (hyperleucocytose, anémie inflammatoire, augmentation de la VS, CRP, profil inflammatoire à l’électrophorèse des protéines). •Auto-anticorps: FR, Anti-CCP (très spécifiques) •Ponction articulaire: liquide inflammatoire > 2000 leucocytes avec prédominance de PNN, stérile, sans microcristaux. Diagnostic Critères de L’ARA 1987 Critère Définition 1. Raideur matinale Raideur matinale articulaire et péri-articulaire durant au moins une heure avant l'amélioration maximale 2. Arthrite d'au moins trois groupes articulaires Gonflement des tissus mous ou épanchement (et non pas saillie osseuse isolée) d'au moins trois groupes articulaires, constaté par un médecin. Les 14 groupes possibles sont à gauche ou à droite les interphalangiennes proximales (IPP), les métacarpophalangiennes (MCP), les poignets, les coudes, les genoux, les chevilles et les métatarsophalangiennes (MTP) 3. Arthrite des articulations des mains Gonflement d'au moins un groupe articulaire (voir définition 2) parmi lesquels les poignets, les MCP ou les IPP 4. Arthrite symétrique Atteinte simultanée des même groupes articulaires (voire définition 2) des deux côtés du corps (atteinte bilatérale des IPP, MCP ou MTP sans symétrie absolue) 5. Nodules rhumatoïdes Nodules sous-cutanés sur les proéminences osseuses, les surfaces d'extension ou dans les régions para-articulaires, observés par un médecin 6. Facteurs rhumatoïdes sériques Mise en évidence d'une quantité anormale de facteurs rhumatoïdes sériques par une méthode dont les résultats sont positifs dans moins de 5% des sujets témoins normaux 7. Modifications radiologiques Modifications typiques des PR sur les radiographies de face des mains et des poignets avec obligatoirement des érosions ou une décalcification osseuse évidente, localisée, des articulations atteintes ou de façon plus nette dans les régions adjacentes à ces articulations (des modification d'allure seulement arthrosique ne conviennent pas) Traitement • Personnalisé, adapté, précoce, spécialisé et multidisciplinaire •Information !!! •Prise en charge à 100% •3 Objectifs: - Soulager - Ralentir l’évolution de la maladie - Maintenir la fonction articulaire, l’insertion professionnelle et la prévention des déformations Traitements symptomatiques •Antalgiques: paracétamol, Paracétamoldextropropoxyphène, tramadol, Morphine (skenan) •AINS •Corticoïdes: Faibles doses (posologie moyenne de 7-8 mg/l) •Traitements locaux: Infiltration intra-articulaires (produits cortisoniques) , synoviorthèse isotopique •Orthèse et règles d’économie articulaire •Kinésithérapie, physiothérapie Traitement •Traitement chirurgicaux •Information du malade et soutient psychologique •Rôle infirmier: •Surveillance des traitements (effet secondaire: peau,labstix, foie, digestif) •Lutte des attitudes viscieuses, complications décubitus (escarres, phlébites,…) •Moral !!! Traitements de fond •Méthothrexate: IM ou PO 7,5-20 mg/s traitement de référence !!! Surveillance poumons (allergie rare), foie (TGO, TGP), rein (creat), NFS (leucopénie, thrombopénie) •Plaquenil: 2-3 comp/j surveillance cornée rétine •Salazopyrine: 1-4 comp/j surveillance foie: TGO, TGP, NFS (leucopénie, thrombopénie) •Sels d’or: Allochrysine: IM 0,025-0,05 surveillance peau (aphte, stomatite,éruption), rein (protéinurie), NFS (leucopénie, thrombopénie) •Arava:1 comp/j surveillnce foie (TGO, TGP), rein (creat), NFS (leucopénie, thrombopénie) Le méthotrexate Traitement de fond immunosuppresseur de la PR Forme orale : Novatrex® comprimés à 2,5mg Peut être donné en I.M. Prise hebdomadaire de 7,5mg à 15mg Latence d’activité de 4 à 6 semaines Risques du Méthotrexate Pneumologique (pneumopathie immuno- allergique ou de fibrose pulmonaire) Radio des poumons ± E.F.R. avant traitement, À contrôler si toux fébrile ou dyspnée. Hépatique (fibrose) Bilan hépatique avant traitement, puis tous les mois (transaminases ++) Risques du Méthotrexate Atteinte des lignées sanguines N.F.S.plaquettes avant traitement, puis chaque semaine pendant les 3 premiers mois, puis tous les mois Infections avant traitement éliminer un foyer infectieux actif Risque tératogène Traitements de fonds: les biothérapies •Anticorps monoclonaux ou récepteur soluble blocant le TNF-a •Rémicade, Humira (anticorps monoclonaux) •Enbrel (récepteur soluble) •Surveillance risques inféctieux (tuberculose) Biothérapies : coût annuel - Infliximab : 9000 € / an (3 mg / kg ; 60 kg) - Etanercept : 13 000 €/ an (50 mg / sem) - Adalimumab : 13 600 € / an(40 mg / 14 jours) - Rituximab : 11 280 € (retraitement en moyenne tous les 9 mois), 5655 € pour 1 traitement (2 perf) - Abatacept : 15 000 € / an (10 mg / kg ; 60 kg) An unmarried woman, aged 50, was first admitted to the clinic in May, 1917. General examination at that time gave negative results. The blood pressure in millimeters of mercury was 129 systolic and 78 diastolic. At the second admission, in September, 1927, the physical examination and laboratory tests disclosed an enlarged uterus, sclerosis, graded 1, of the retinal arteries and a blood pressure of 216 systolic … VASCULARITE inflammation des vaisseaux quelle qu'en soit la cause tous les vaisseaux peuvent présenter des lésions de vascularite présentation histologique identique pronostic et traitement différents Classification de Jennette NEJM 1997;337(21):1513-23 Fréquence relative des vascularites MALADIE DE HORTON artérite temporale giganto-cellulaire la plus fréquente des vascularites ! diagnostic impératif avant les complications ophtalmologiques névrite optique ischémique aiguë (NOIA) thrombose de l'artère centrale de la rétine... cécité transitoire ou définitive Facteurs épidémiologiques Prédominance féminine (2 à 3/1) Surtout chez des patients déjà vasculaires x 6 si tabac x 4,5 si athérome Fréquence de HLA DR4 Rôle IFN ? Corrélé à l’atteinte ischémique Polymorphisme génétique MBL (mannose-binding lectin) IL-6 TNF ICAM-1 Clinique céphalées récentes/différentes chez un sujet de plus de 70 ans asthénie tableau de PPR, arthrites claudication intermittente de la mâchoire hyperesthésie du cuir chevelu, nécrose du scalp douleur/induration d'une artère temporale, abolition du pouls Atteintes vasculaires atteinte des gros troncs artériels sus-aortiques AVC nécrose linguale claudication des membres supérieurs Asymétrie tensionnelle Artériopathie des membres inférieurs ? Nécrose pulpaire Œdème facial Présentations atypiques Amaigrissement inexpliqué Sd inflammatoire nu Claudication intermittente MS (MI ?) Toux sèche chronique Amaurose transitoire () Arthrites périphériques Nécrose de la langue, du scalp ; œdème facial Signes neurologiques AVC Sd extra-pyramidal Névralgie faciale Plexite brachiale ischémique trismus Artérite temporale Diagnostic Le plus dur, c’est d ’y penser ! Confirmation histologique « systématique » = Biopsie de l'artère temporale : panartérite avec rupture de la limitante élastique interne et infiltrat inflammatoire granulomateux et gigantocellulaire Traitement Corticothérapie précoce à fortes doses (0,7 mg/kg/j sans dépasser 80 mg/j) Bolus si syndrome ophtalmologique ou complication grave Décroissance lente des doses (5 mg toutes les 2 semaines ?) sous couvert d'une CRP normale et de l'absence de symptômes Mesures associées Prévention thrombo-embolique initiale Prévention des effets secondaires de la corticothérapie conseils nutritionnels +/- apport calcique diphosphonates dépistage diabète, dyslipidémie, HTA