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Juranson, vin deu Rèi, rèi deus vins
Jurançon, vin du Roi, roi des vins
Maison des Vins
et du Terroir du Jurançon
64360 LACOMMANDE
05 59 82 70 30
fax : 05 59 82 74 64
[email protected]
www.vins-jurancon.fr
Le Jurançon
et
La Route des Vins
du Jurançon
Terroir du
Jurançon
Cédric LAPRUN
Animateur de « La Route des Vins du Jurançon »
05 59 82 70 30
[email protected]
La Route des Vins du Jurançon
Entre soleil et Pyrénées, le vignoble de Jurançon chante un hymne aux traditions : le circuit d'une inoubliable balade
gourmande...
« Association de loi 1901 qui a pour objet de faire découvrir, faire connaître, mettre en valeur, assurer la promotion, la
communication et le rayonnement des Appellations d'Origine Contrôlée de JURANÇON et JURANÇON SEC par toute
action et activité de quelque nature que ce soit et ce, autant en France que dans le reste du Monde ». (extrait des statuts)
Les membres de cette association1 représentent la quasi-totalité des vignerons indépendants de l'A.O.C. Jurançon. Les
vignerons récoltent, vinifient et mettent toute leur production en bouteille à la propriété.
(aujourd’hui, la Route des Vins du Jurançon rassemble 61 vignerons indépendants sur les 65 de l’appellation, ainsi que le
groupe Castel et son unité de vinification et de vente basée à Monein, La Confrérie du Jurançon); nos vignerons
produisent environ 40% du volume, les 60 autres % étant assurés par la Cave coopérative.
L'association « La Route des Vins du Jurançon » a pour objet la mutualisation des connaissances techniques, le
fonctionnement d'un laboratoire oenologique, la mutualisation de la communication et le fonctionnement de la "Maison des
vins et du Terroir du Jurançon" à Lacommande.
Plus de 20% de nos adhérents sont installés sur des communes de l'agglomération paloise.
La Route des Vins du Jurançon développe 2 objectifs :
 qualité : elle assure le fonctionnement d'un laboratoire pour les analyses courantes. Un suivi œnologique (du raisin à la
mise en bouteille) est réalisé pour l'ensemble des adhérents par une œnologue .
D’autre part, des formations générales ou spécifiques sont mis en place à destination des vignerons et/ou des salariés.
 promotion-communication : elle assure la promotion collective du Jurançon dans toute manifestation professionnelle et
festive.
 Fêtes des Vendanges en Jurançon, de septembre à décembre (15ème édition en 2011)
 Fête du Printemps le lundi de Pâques à Lacommande
 Saison culturelle de printemps « Camin de Vins, Camin de Hèstas »
 Participation à des concours et dégustations
 Réception des journalistes de magazines professionnels du vin, du tourisme…
 Manifestations (concerts-dégustation de l’été…) et partenariats divers (Carnaval biarnés de Pau, Hestiv'òc, Festival de
Jazz d'Oloron .... manifestations culturelles diverses ….)
 Charte d'accueil à la propriété et membre du réseau régional d'Aquitaine « Destination Vignobles »
La Route des Vins du Jurançon est un véritable acteur du développement territorial :
- développement touristique : par nos actions, nous avons impulsé et accompagné toutes sortes d'initiatives privées et
publiques dans le domaine de l'oenotourisme que nous mettons en réseau (notamment dans le cadre de l'opération
régionale "Destination Vignobles" dont nous sommes le chef de file sur notre territoire).
- valorisation paysagère : nos vignerons apportent leur contribution à l'entretien et à la valorisation paysagère des coteaux
sud de l'agglomération paloise; leur image et la qualité de leurs produits sont des atouts indéniables pour la
communication du département et de l'agglomération paloise, notamment au niveau touristique.
- animation culturelle : par notre implication aux côtés des événements majeurs béarnais (Carnaval Biarnés de Pau,
Hestiv'òc, Festival de Jazz d'Oloron ...) et par notre programme culturel, la Route des Vins du Jurançon joue un rôle
moteur d'animation culturelle territoriale.
- contribution dynamique à la communication du départementpar les valeurs véhiculées : authenticité , qualité , écoresponsabilité ( 20% des vignerons indépendants sont certifiés "agriculture biologique" ou en cours de conversion).
Le circuit « La Route des Vins du Jurançon » (circuit fléché indiquant l’ensemble des domaines) a été inauguré en août
1994.
Entre soleil et Pyrénées, le vignoble de Jurançon chante un hymne aux traditions : le circuit d'une inoubliable balade
gourmande...
Les caves se situent en dehors des sentiers battus mais une signalisation ou signalétique adéquate y conduira le pèlerin
en quête de bon cru. Il trouvera alors la voie de chais traditionnels flanqués dans des replis de coteaux délaissés par le
béton, et au pied des vignes découvrira les secrets ancestraux de fabrication du " roi des vins ".
1
Créée en 1986 sous le nom de « Clos, Domaines et Châteaux des AOC Jurançon et Jurançon sec », elle s’intitule « La Route des
Vins du Jurançon » depuis 1995.
Ainsi l'itinéraire est fléché mais chacun est libre de construire le sien dans le vaste éventail des petits et moyens
producteurs. Et il ne pourra se fier qu'à son nez et son palais pour le choix final.
L'initiative dépasse le seul Jurançon, et vin blanc entend là se conjuguer avec tourisme vert. Des détours par la
commanderie de Lacommande, l'église romane de Monein ou celle de Lucq de Béarn, la cité des abeilles de Saint-Faust
ou encore les centres équestres et bonnes auberges du cru s'imposeront naturellement.
La Route s'enracine dans le pays et ses charmes pour que le passant y prenne goût.
Dans ce piémont où les hommes ont de tout temps cultivé l'excellence, les vignerons de La Route des Vins du Jurançon
perpétuent une viticulture originale, des cépages uniques "Les Manseng" sur un terroir exceptionnel, des manières
séculaires et une volonté farouche de défendre l'âme béarnaise.
Cette route vous fera découvrir des domaines nichés au détour d'un coteau, des femmes et des hommes passionnés qui
vous parleront de leurs vins comme de leurs enfants, des produits qui ont l'accent de leur signataire, le tout en face de la
ligne picturale des Pyrénées, sentinelle blanche et bleue qui veille sur l'horizon.
Aujourd’hui, La Route des Vins du Jurançon emploie :
– un Animateur-conseil « agri-tourisme », à temps plein, sur la partie animation de l’association et des différentes
structures « satellites », et sur la partie communication, promotion, évènementiel…
– une œnologue à temps partiel (60%)
– une animatrice des ventes à temps plein sur la Maison des Vins
– une animatrice à mi-temps sur la Maison des Vins et à mi-temps au laboratoire d'oenologie
– un comptable à temps partiel (20%)
Structures satellites de la Route des Vins du Jurançon
 Syndicat de défense des Vignerons Indépendants du Jurançon
regroupe les viticulteurs non coopérateurs (indépendants et vendeurs de raisins au négoce) : près de 100 personnes.
 La Maison des Vins des Vignerons Indépendants du Jurançon
(SARL La Commanderie du Jurançon)
Présente à Lacommande, au couer de l'appellation, depuis 1997, la Maison des Vins du Jurançon a investi une vieille
grange en 2006 à l'ombre du Monument Historique « La Commanderie » (ancien hospital sur la voie d'Arles du chemin de
Saint Jacques de Compostelle).
Elle propose aujourd'hui plus de 140 références de Jurançon et Jurançon sec, une vingtai ne de Madiran, d'autres vins du
sud-ouest et de nombreux produits du terroir.
Histoire
Produit sur 1100 ha de vignes plantées au flanc des coteaux pentus, face à la grandiose chaîne des Pyrénées, le vin de
Jurançon puise dans ses souches antiques son histoire royale.
Au XVIe siècle les princes de Béarn et le parlement de Navarre introduisirent la notion de "cru" suivant la valeur des
parcelles, premières tentatives de classement en France bien avant tous les autres vignobles, premières protections pour
préserver l'authenticité des vins de Jurançon.
En 1553, à la naissance d'Henri IV, le futur Bon Roy Henry, le Jurançon entre dans l'histoire de France , les lèvres frottées
d'une gousse d'ail et humectées d'une goutte de Jurançon, le royal baptisé se vit insuffler une vigueur et une fougue qui ne
devaient pas le quitter.
Le vignoble a traversé les siècles et les nombreux avatars de l'histoire récente pour reconquérir ses lettres de noblesse
grâce à une dynamique de qualité.
Déjà avec les " Fors de Morlaas ", on parle de " Mansenc " sur le vignoble de Navarre et c'est en 1538 que le cru de
Jurançon et le terme de petit Manseng apparaissent avec Henri d'Albret.
Le petit Manseng blanc a été peu planté dans le passé, parce que productif. Il est aujourd'hui en phase d'expansion et en
passe de devenir le cépage principal de l'appellation.
Bien que ce soit deux variétés différentes, le gros Manseng a une histoire commune avec le petit Manseng jusqu'à Henri
de Navarre.
Dès 1555/1557 , il se développe sur les coteaux de Gan, Jurançon et Saint Faust. Il va s'étendre peu à peu sur tout le
vignoble.
Géographie
le Terroir
Non loin de Lourdes et de Biarritz, dans une zone de coteaux à une altitude moyenne de 300 mètres, le vignoble s'étale
sur une quarantaine de kilomètres.
Il est blotti dans des combes ensoleillées qui s'étagent dans un cadre verdoyant parmi de nombreux palmiers et bananiers,
des terrasses du château de Pau à la grandiose chaîne des Pyrénées.
Pour exploiter les meilleurs terroirs souvent très pentus, il peut être planté en terrasses qui prennent quelques fois la forme
d'un amphithéâtre.
Le sol silico-argileux est riche en galets roulés, portés par les torrents et glaciers pyrénéens.
Le vignoble est divisé par une ligne est-ouest :
Au sud, le sous sol provient des sédimentations marines déposées avant et pendant la formation des Pyrénées.
Au nord des sols terriens : poudingues de Jurançon, galets calcaires et argiles à graviers siliceux, mis en place pendant la
formation des Pyrénées
Les sols marins du sud, des sols terriens au nord donnent des vins blancs qui sont aussi bien les compagnons des fruits
de mer que du foie gras.
Le climat
La rigueur montagnarde : vigne conduite en hautain à cause des risques de gelées du printemps.
La douceur océanique : bonne répartition des pluies qui assurent un développement harmonieux de la vigne.
La chaleur méridionale, et notamment le bel été indien du Béarn et le vent du sud qui permettent le passerillage : technique
de surmaturation pour l'élaboration des grands moelleux.
Caractéristique des vins
Jurançon :
Les vins moelleux associent la rondeur due au sucre et la fringance d'une pointe d'acidité qui assurent douceur, nerf et
charpente.
La robe est "or vert" pour les plus jeunes ou "vieil or" pour les plus vieux.
Au nez ils exhalent des arômes de fleurs blanches, de miel, de grillé, de fruits confits.
Ce sont des vins d'ambre et de lumière qui font partie de la famille prestigieuse des grands vins liquoreux de France.
Jurançon secs :
La robe est plus ou moins dorée, nuancée de vert. Jeunes, ils développent des arômes floraux (genêt, acacia) et fruités
(fruits de la passion). Plus vieux on y trouve de l'amande grillée, des fruits secs.
En bouche, ce sont des vins ronds, avec de la sève et de la longueur, des vins virils et de caractère.
L'appellation : Décret de l'appellation Jurançon sec et Jurançon
Seuls ont droit respectivement aux appellation Jurançon et Jurançon sec, les vins blancs moelleux ou liquoreux et les vins
blancs secs répondant aux conditions fixées ci-après :
Les vins doivent être issus de vendanges récoltées à l'intérieur du territoire des communes désignées à l'article 3 dans
l'aire délimitée de production constituée par les parcelles qui, par leur nature et leur situation, sont aptes à produire des
vins d'appellation.
Des experts désignés par le Comité Directeur de l'Institut National des Appellations d'Origine des vins et eaux de vie
délimitent l'aire de production ainsi définie. Les plans établis par des experts sont, après mise à l'enquête et approbation
du Comité national de l'institut National des Appellations d'Origine Contrôlée, déposés à la mairie de chacune des
communes intéressées.
L'aire de production est délimitée à l'intérieur du territoire des communes ci-après du département des PyrénéesAtlantiques : Jurançon*, Abos*, Arbus*, Artiguelouve*, Aubertin*, Bosdarros, Cardesse*, Cuqueron*, Estialesq, Gan*,
Gélos, Haut de Bosdarros, Lacommande, Lahourcade*, Laroin*, Lasseube*, Lasseubetat, Lucq de Béarn*, Mazères,
Monein*, Narcastet, Parbayse*, Rontignon, Saint Faust* et Uzos.
( * : des vignerons indépendants y sont.)
Les vins doivent provenir des cépages suivants : petit Manseng, gros Manseng, Courbu, Camaralet et Lauzet. Toutefois, la
proportion de l'ensemble de ces deux derniers cépages est limitée à 15 % pour l'appellation " Jurançon " et pour celle-ci
seulement.
Appellation "Jurançon sec" :
Pour bénéficier de l'Appellation d'Origine Contrôlée "Jurançon sec", les vins doivent provenir de moûts récoltés à bonne
maturité et présenter un titre alcoométrique naturel minimum de 11 p. 100. Ne peut être considéré comme étant à bonne
maturité tout lot unitaire de vendange présentant une richesse inférieure à 187 grammes de sucre.
En outre, lorsque l'autorisation d'enrichissement est accordée, les vins ne doivent pas dépasser un titre alcoométrique
volume total maximum de 14 p. 100 sous peine de perdre le droit à l'appellation.
Les vins doivent présenter une teneur en sucres résiduels au plus égale à 4 grammes par litre.
Appellation "Jurançon" :
Pour bénéficier de l'Appellation d'Origine Contrôlée "Jurançon", les vins doivent provenir de moûts récoltés à
surmaturation et présenter un titre alcoométrique naturel minimum de 12 p.100.
Ne peut être considéré comme étant à bonne maturité tout lot unitaire de vendange présentant une richesse inférieure à
212 grammes de sucre.
Les vins doivent présenter une teneur en sucres résiduels au moins égale à 35 grammes par litre .
Depuis 1996, nous pouvons également revendiqués l'appellation Jurançon Vendanges Tardives, sous certaines
conditions.
Rendements et modes de production pour les Appellations :
rendements de base :
Pour l'Appellation "Jurançon sec", le rendement de base est fixé à 60 hectolitres à l'hectare de vigne en production.
Pour l'Appellation "Jurançon" le rendement de base est fixé à 40 hectolitres à l'hectare de vigne de production.
Il ne peut être revendiqué pour les vins produits sur une même superficie déterminée de vignes en production que les
Appellations "Jurançon" et "Jurançon sec". Dans ce cas la quantité déclarée en Appellation "Jurançon sec" ne doit pas
être supérieure à la différence entre la quantité susceptible d'être revendiquée en application des dispositions relatives au
plafond limite de classement de cette Appellation, et la quantité déclarée dans l'Appellation "Jurançon", affectée d'un
coefficient K.
Ce coefficient est fixé à 1,5. Le bénéfice de l'Appellation "Jurançon" ou de l'Appellation "Jurançon sec" ne peut être
accordé aux vins provenant de jeunes vignes qu'à partir de la deuxième année suivant celle au cours de laquelle la
plantation a été réalisée en place le 31 août.
modes de production :
Les vignes produisant des vins ayant droit aux Appellations Contrôlées "Jurançon" et " Jurançon sec" doivent être plantées
et taillées dans les conditions suivantes :
* Mode de plantation :
La distance entre les ceps, sur le rang, doit être au maximum de 1,30 mètres.
L'intervalle entre les rangs doit être au maximum de 2,80 mètres, cette disposition n'étant pas applicable pour les vignes
installées en terrasses.
* Mode de taille :
Seule est autorisée la taille longue, le cep portant deux arcures au maximum et vingt deux yeux au maximum. En tout état
de cause, le nombre d'yeux productifs ou fertiles à l'hectare doit être inférieur à 60000, cette disposition n'étant pas
applicable pour les vignes installées en terrasses.
Pour les vignes installées sur des terrasses, seule est autorisées la taille longue, le cep portant deux arcures au maximum
et vingt deux yeux au maximum productifs ou fertiles.
La surface de palissage utile doit être au minimum de 5000 mètres carrés par hectare, cette disposition n'étant pas
applicable pour les vignes installées en terrasses. Il s'agit d'une surface plane développée résultant du produit de la
longueur cumulée des rangs par la distance comprise entre le fil porteur (fil inférieur) et le sommet des piquets porte-fils
majorée de 20 centimètres
Pour bénéficier de l'Appellation "Jurançon", les vignes doivent provenir de raisins arrivées à surmaturation et récoltés lors
d'au moins de deux tries successives manuelles.
La vinification doit être conforme aux usages locaux. Les vins ne peuvent être mis en circulation avec l'une ou l'autre
appellation sans certificat délivré par l'Institut National des Appellations d'Origine Contrôlée selon les examens analytiques
et organoleptiques des vins à Appellation d'Origine Contrôlée.
Le vignoble : des origines à aujourd’hui
Le petit vignoble de Jurançon a eu l'avantage non négligeable de faire parler de lui au cours de sa longue et riche histoire.
Un vignoble aux origines lointaines Selon les hypothèses les plus répandues, la vigne aurait été introduite en Béarn il y a
2000 ans environ par les romains (mosaïques gallo-romaines symbolisant la vigne retrouvées aux environs de Jurançon).
Comme souvent, la culture de la vigne au Moyen-Age est placée sous influence ecclésiastique. C'est à cette époque, en
1117, que le mot "juransoo" apparaît pour la première fois ; le bourg de Jurançon, lui, n'est créé qu'en 1297.
Le recensement de Gaston Fébus en 1385 témoigne du développement de la vigne dans la région, mettant notamment en
évidence le noyau historique du vignoble : le secteur que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de " Chapelle de Rousse ".
Au XVe siècle, les plus grands domaines sont aux mains des notables, donnant ainsi naissance à des contrats sur
l'exploitation des terres : les colloqui (location de la vigne contre un tiers de la récolte).
Mais l'événement majeur de ce siècle est l'installation des vicomtes du Béarn en 1460 à Pau, qui marque le début de l'âge
d'or du vignoble.
Le XVIe siècle : la naissance d'un vin royal.
Ce siècle apporte prestige et renommée au vin de Jurançon, lui proférant pour les siècles à venir un statut de vin royal.
Henri II d'Albret, père du futur roi de France Henri IV, acquit des vignes en 1550.
De celles-ci est née la fameuse légende de la goutte de vin à la naissance de Henri IV. Son père lui fit humer du vin de
Jurançon avant de lui frotter les lèvres avec une gousse d'ail, pratique sensée fortifier le nouveau-né. Cet épisode, qui peut
paraître anecdotique, va devenir une tradition (baptême béarnais) et le symbole des vins du Jurançon.
Le commerce extérieur se développe essentiellement avec l'Europe du Nord, entraînant la mise en place de
réglementations strictes sur le vin afin de lutter contre les fraudes. Le vin, à l'époque vendu en barriques, se présentait
sous deux formes : un cru vieux de 1 an pouvant se conserver 8 mois et un autre de qualité inférieure, issu des dernières
récoltes, se conservant 18 mois. On trouvait également du vin rouge et du claret (mélange blanc/rouge).
Une renommée difficile à confirmer.
Le XVIIe siècle est le témoin d'une nette augmentation de la consommation du vin. Une "révolution viticole" se produit à
cette époque avec notamment la diffusion de la mise en bouteilles (XVIIIe) permettant au vin de se sublimer avec les
années. Le paysan découvre un intérêt financier dans la culture de la vigne et se met alors à planter en masse ; le
paysage rural s'en trouve profondément modifié (mélange de polyculture et de vigne sur les parcelles).
C'est dans ce contexte qu'apparaît la culture haute de la vigne (hautains) qui se substitue à la vigne basse afin de lutter
plus efficacement contre les catastrophes climatiques fréquentes. La culture de la vigne devient une véritable institution en
Béarn, le paysan y est fortement attaché car elle représente, pour lui, prestige et reconnaissance individuelle : une
agriculture du riche en quelque sorte.
Mais le plus difficile alors est de maintenir la qualité. En effet, la plantation en plaine (terroir inadapté) était monnaie
courante, le vin "vert" produit avec du raisin trop jeune provoque des épidémies et les fraudes se multiplient (lors du
transport, on utilisait le nom prestigieux de Jurançon pour des mélanges avec des crus inférieurs). L'image des vins en
pâtit, ce qui oblige les états du Béarn à prendre, en vain, des mesures draconiennes. Les rapports avec l'étranger
s'amplifient grâce à l'établissement de comptoirs à Anvers et Hambourg (ouverts par les protestants chassés du Béarn
après la révocation de l'Edit de Nantes).
Pour faciliter ces échanges, les états du Béarn prennent la décision de créer un commerce sans intermédiaire.
L'établissement de la "société patriotique des vins de Béarn" en 1780 fut la toute première tentative pour fédérer les
vignerons béarnais par une circulaire conseillant les exploitants (sorte d'ancêtre de l'AOC).
Malheureusement, cette noble et ambitieuse entreprise ne fut jamais récompensée, la compagnie s'endetta rapidement et
fut dissoute en 1786. D'autre part, les autorités béarnaises tentèrent de sensibiliser la Cour à Paris par l'envoi de produits
du pays, mais là aussi la tentative fut vaine car les grands du royaume avaient d'autres préoccupations en cette fin de
XVIIIe siècle.
De toutes ces expériences, les béarnais vont garder un fort traumatisme. Dès lors, le vin sera uniquement écoulé
localement ; cet isolement fait basculer inexorablement le vignoble dans la crise au XIXe.
Le long sommeil du Jurançon
La Révolution marque le début d'une nouvelle ère agricole puisqu'elle remet de nombreux domaines entre les mains des
paysans. Ces derniers, dans une recherche louable de profit, vont négliger la qualité .
Les premières crises surviennent dès le début du XIXe siècle avec tout d'abord une surproduction en 1828 provoquant un
écroulement des prix du vin puis une crise due au manque de matériel moderne des vignerons et ce malgré une certaine
embellie dans la période 1830-1850 (notamment grâce à la résurgence du mythe du baptême d'Henri IV prônée par la
Restauration) le vignoble a du mal à se relancer.
Pourtant c'est durant ces mêmes années qu'apparaissent les premiers ouvrages œnologiques, le vin de Jurançon y est
largement reconnu puisqu'il est placé à un rang supérieur à celui des grands sauternes mais les auteurs reconnaissent
unanimement que l'homogénéité de la qualité fait défaut et ils redoutent une aggravation.
La situation du petit vignoble va considérablement empirer avec l'émergence des maladies de la vigne qui surviennent
dans la deuxième partie du siècle et frappent l'ensemble du territoire français.
Tout d'abord, le jurançonnais est touché par l'oïdium (champignon provoquant le dépérissement du cep) en 1860 sévissant
en Béarn jusqu'en 1870 et vaincu finalement par des soufrages répétés.
Puis c'est au tour du phylloxéra (larve attaquant les racines des ceps) de faire des ravages en 1892. Aucun traitement ne
s'avère réellement efficace contre cette maladie, la seule solution reste l'arrachage massif des plants de vigne et un
greffage sur des plants américains.
Et comme si cela ne suffisait pas d'autres maladies (black rot, mildiou) viennent s'ajouter.
Au sortir de cette épiphytie, le jurançonnais est en perdition : la qualité des vins est médiocre et sa réputation en pâtit
considérablement, les petits exploitants ruinés se recyclent dans des activités plus lucratives (maïs). Une restructuration
du vignoble est nécessaire pour espérer une relance mais celle-ci est trop aléatoire, la plantation (le vigneron a adopté
depuis la fin du XIXe une vigne haute de 1,80 m mieux adaptée au terroir, bon compromis entre hautains et vignes
basses) massive en plaine avec des cépages hybrides à fort rendement devient monnaie courante afin de minimiser les
effets de la crise et les meilleurs terroirs sont laissés à l'abandon.
La crise de qualité s'accompagne d'une crise de production et de mévente jusqu'en 1919. Le vin de Jurançon semble
destiné à disparaître pour bientôt n'être plus qu'une légende à l'entrée de la première guerre mondiale. Au lendemain de
14-18, les vignerons jurançonnais ne peuvent plus vivre du fruit de leur vigne (la polyculture est leur seul recours) et les
plus fragiles d'entre eux disparaissent alimentant l'exode rural (pénurie de main d'œuvre).
La réputation du vin est au plus bas, il est consommé uniquement dans les débits de boissons locaux. La renaissance d'un
vin royal : le retour du prestige et de la renommée C'est au moment où l'on n'y croyait guère plus que des hommes, qui ont
toujours vanté le potentiel du vignoble, se sont évertués (au nom de son glorieux passé) à sortir le Jurançon du "coma".
Le plus important d'entre eux est sans nul doute le docteur Doléris (membre de l'Académie de Médecine) qui est peut-être
avec le recul le personnage majeur de l'histoire du vignoble. Il dénonce dans ses ouvrages les nombreux abus des
viticulteurs et fait appel à leur bon sens et leur don inné pour la vigne afin de réagir au plus vite.
Il revendique auprès des vignerons, avant tout, un retour à la tradition de la qualité et, pour parvenir à ses fins, a mené de
multiples expériences scientifiques et viticoles. Il a notamment déterminé les cépages les mieux adaptés au terroir, élaboré
de meilleures méthodes de vinification, mis en place la toute première délimitation géographique du jurançonnais…
Tout ce travail de longue haleine afin de reconstituer le vignoble d'une manière plus efficace est récompensé dès 1936
avec l'entrée dans l'AOC (une des premières de France que Doléris réclamait depuis 1932) dont le décret s'est largement
inspiré des travaux du docteur. L'AOC "Jurançon" (uniquement pour le vin blanc moelleux) de 1936 permet une sélection
scrupuleuse des terroirs (en 1933, le vignoble s'étendait sur 3800 ha, en 1936 seulement 400 ha bénéficient de
l'appellation) et par conséquent un retour à une certaine qualité. L'AOC "Jurançon sec" arrive beaucoup plus tard (pour
répondre à une forte demande), en 1975 alors que la mention "vendanges tardives" (la seule en France avec l'Alsace, et
depuis les Coteaux du Layon) est obtenue en 1994.
La création d'une Coopérative en 1949 confirme la conjoncture favorable.
La mise en commun du travail viticole grâce à cet organisme a permis notamment de venir en aide aux petits exploitants et
de réhabiliter des terroirs abandonnés.
Malgré tout, les difficultés perdurent : le gisement de gaz trouvé dans la région dans les années 50 provoque la destruction
des plants (300 ha d'AOC en 1962), le maïs se développe de plus en plus, l'exode rural est conséquent alors que les
vignerons sont encore trop sous-équipés ce qui fait que le vin vendu en vrac est destiné en majorité au négoce
En fait, le véritable décollage du Jurançon a lieu au début des années 80 avec l'émergence d'une génération de jeunes
vignerons indépendants qui ont pris conscience du potentiel viticole qu'ils avaient entre leurs mains. Ils vont investir
massivement dans le développement moderne du vin notamment en créant une association en 1986, la "Route des Vins"
et vont entraîner l'ensemble des membres de l'appellation dans leur sillage pour la conduire vers le haut.
Il est indéniable que le Jurançon a retrouvé, à la fin du XX e siècle, la qualité et le prestige qui a fait sa renommée au
cours de son histoire en France comme à l'étranger. Aujourd'hui cette petite appellation de 1000 ha est en plein essor et
fait partie des plus "Grandes" de France.
Travail extrait du mémoire de Maîtrise d'Histoire de Alexandre Lahitte (2002) intitulé
"Entre tradition et modernité, la renaissance d'un vin : contribution à l'étude du vignoble de Jurançon"
Cépages
Ce sont des cépages spécifiques et locaux, bien adaptés aux conditions du climat ; ceps très hauts pour éviter les gelées
du printemps et grains très résistants
Le gros Manseng 70 % : cépage de base des Jurançon secs et des Jurançon moelleux jeunes,
Le petit Manseng 25 % : cépage à petites baies et peau épaisse, très apte au passerillage, produit les grands moelleux de
garde.
Les Courbus, les Camaralet, les Lauzet 5 % : apportent une pointe aromatique épicée
Les Vendanges
Elles commencent début octobre tout d'abord pour les secs . Un mois après (fin octobre / début novembre) les raisins
dorés de gros Manseng sont ramassés pour l'élaboration des moelleux traditionnels. Quant au petit Manseng, nous
attendons avec patience la fin novembre pour commencer à vendanger les premières grappes passerillées par le soleil et
le foehn (vent chaud venant du Sud).
Les vendanges de petit Manseng se réalisent par tries successives afin de cueillir les grappes les plus grillées et dorées
par le soleil. Ici, le vignoble est planté à flanc de coteau, les vendanges sont réalisées uniquement à la main et
acheminées au chai dans des caissettes afin d 'éviter le tassement des grappes. Les vignerons font appel à une
population hétéroclite et conviviale pour vendanger.
Conseils du sommelier
La structure et la sève des Jurançon secs, l'équilibre et la vivacité des jurançon moelleux, en font des vins de gastronomie
qui trouvent bonne place à table dans bien des circonstances.
Les Jurançon secs : à 8°-10°C pour les vins jeunes, avec coquillages, crustacés, poissons grillés, poissons au four, en
sauce.
Pour les vins vieux : 10°-12°C avec saumon, truite de montagne, pibales, coquilles St Jacques…, mais aussi en apéritif, en
entrée ou avec charcuterie, omelettes aux asperges, piperade, fromage de chèvre.
Les Jurançon : à 10°-12°C dès l'apéritif, puis avec le foie gras (foie mi-cuit de canard), le saumon fumé, mais aussi avec
de la viande blanche en sauce, le fromage de brebis des Pyrénées, et le roquefort.
Durée de conservation
Selon la sélection des raisins, la vinification et l'élevage, ils s'apprécient jeunes ou acquièrent la structure nécessaire à une
longue garde.
Les vins jeunes : mis en bouteille dans l'hiver qui suit la récolte, à boire dans les 2 ou 3 ans pour profiter du fruit et de la
fraîcheur.
Les grands vins : 2 ans d'élevage avant mise en bouteille, vins aptes à un long vieillissement : 5 à 10 ans pour les secs
qui acquièrent un bouquet d'une rare distinction, 15 à 25 ans pour les moelleux qui deviennent une véritable liqueur au
bouquet puissant et somptueux.
Histoire de Lacommande
Parmi les très nombreuses églises, chapelles que la fin du Moyen-Age voit fleurir, l'église de Lacommande et son
"hospitalet" se construisent dans un quartier d'Aubertin à proximité de Pau, à la suite de la cathédrale romane de Lescar ;
Monein et son église gothique, Lucq de Béarn et son abbaye suivront de près son édification.
Les documents relatifs à Lacommande sont rares, cependant nous pouvons situer le village dans son temps et son histoire
: Gaston IV ayant engagé une lutte sans merci avec les musulmans y trouva la mort, mais contribua à unifier le vaste
territoire pyrénéen de la Couronne d'Aragon, englobant Béarn, Bigorre, Cerdagne et Roussillon. Si cet ensemble politicoéconomique fut par la suite, brisé par Simon de Monfort, la famille béarnaise de Moncade n'en resta moins vassale
d'Aragon. Durant son règne d'un demi-siècle, Gaston IV eut le souci d'aménager des routes conduisant vers le Somport
reliant ainsi Béarn et Aragon.
A la même époque Diego Gélimirez, avec l'aide de la papauté et les moines de Cluny, s'ingéniait à donner au pèlerinage
de St Jacques de Compostelle une dimension internationale. Partout furent aménagés haltes, relais, accueillant les
pèlerins et les marchands. La fondation de Lacommande bénéficiera de ces deux conjonctures et devint "cami de
roumieux", c'est-à-dire chemin romain (Rome et Jérusalem étaient le pèlerinage par excellence).
Gaston IV comprit rapidement l'intérêt d'accorder ses visions politiques à celles de la chrétienté ; la région entre Lescar et
Oloron étant placée sur les routes menant à St Jacques de Compostelle soit par Roncevaux soit par le Somport, donc,
Lacommande, Gabas et Ste Christine du Somport devinrent ainsi les trois hôpitaux de la chrétienté.
Le nom de Lacommande fut tardivement attribué à l'église et à l'hôpital de ce lieu qui à l'origine faisait partie de village
d'Aubertin ; il ne figurait pas de ce recensement ordonné par Gaston Fébus en 1385, seul est fait mention de l'espitau
d'Aubertii " ou plus exactement " hospitalet du faget d'Aubertii ". Le nom de " faget " vient de Fagus, en latin ; hêtraie. En
effet de denses forêts de hêtres couvraient de nombreuses régions béarnaises, régions particulièrement dangereuses à
traverser, infestées qu'elles étaient de bêtes sauvages et de redoutables brigands.
Gaston IV, en déboisant la forêt pour relier Lescar à Oloron, contribua à l'assainissement des lieux et favorisa le transit de
nombreux pèlerins et aussi des marchands qui enrichirent la région. Fondée en 1120, mais sujet à diverses revendications
et transactions, le Faget d'Aubertin fut assuré de son avenir en 1128. Mais ce n'est probablement qu'au XVI et XVII siècle
que se constitua à proprement dit le village de Lacommande, indépendamment de celui d'Aubertin, quand en 1773 ce
village fit bâtir son église
L'importance et la notoriété que prit " l'espitau du Faget " s'explique non seulement par sa situation privilégiée sur " La
Route de Provence " ; l'une des quatre routes qui menaient à Saint Jacques de Compostelle soit par Roncevaux, soit par
le Somport, mais elle s'explique aussi par la sagacité de Gaston IV qui en confia l'organisation aux chanoines d'Augustin
plutôt qu'aux moines de Cluny, pourtant prépondérant à cette époque.
Gaston IV comprit que les chanoines de Saint Augustin plus souples, plus ouverts aux laïques sauraient donner son essor
à ce relais privilégié. Ainsi un Commandeur de Saint Augustin s'installa dans ce lieu, qui fut désigné Commanderie du
Faget, puis La Commande, enfin Lacommande.
Hélas les documents nous manquent, mais il est probable que l'ensemble de la Commanderie connut une grande
prospérité durant le Moyen-Age, où affluaient pèlerins et marchands venant de l'Ouest et de l'Est.
La Réforme vit s'effondrer l'hospital de Sainte Christine du Somport et péricliter du même coup celui de Lacommande.
Quand le culte catholique fut rétabli, Lacommande fut confiée en 1610 aux barnabites ; ces derniers trouvèrent les
bâtiments hospitaliers en ruine, l'église atteinte, où l'abside heureusment restait intacte. Les Barnabites entreprirent la
restauration en 1698, date encore lisible sur le clocher.
Il serait intéressant de savoir qu'elle fut l'histoire de Lacommande durant les siècles qui nous séparent de l'arrivée des
Barnabites à Lacommande jusqu'à nos jours. Quelle fut sont histoire pendant les guerres et révolutions des ces trois
centenaires ? Nous savons que diverses restaurations furent apportées en 1925 et 1938, qu'une catastrophe en 1970 vit
s'effondrer le chœur et l'abside mettant l'édifice en grand danger. Amis des églises anciennes, municipalités, Conseil
Général, affaires culturelles unissent leurs efforts. Le département ira même jusqu'à rénover l'ancien hôpital et racheter la
propriété voisine pour en faire la mairie.
De nos jours, le site de La Commanderie restaurée offre aux pèlerins et aux visiteurs une église sombre et harmonieuse,
remaniée au XVIII siècle par l'adjonction de la façade...
Au nord, un auvent classique qui protège la porte d'entrée et un escalier, et qui part de parterres fleuris, monte au clocher.
Au chevet roman de l'édifice, comme à la base du clocher, sculptures, bandeaux de billettes, chapiteaux de fenêtres,
oculus quadrilobes, sont remarquables. Les belles pierres de l'édifice primitif portent la marque de différents tâcherons.
Mais c'est à l'intérieur du chœur que se dévoilent toutes les beautés sculpturales médiévales des chapiteaux, évoquant
des scènes bibliques
IL est important aussi d'attirer l'attention sur la rénovation du cimetière. En effet, ce cimetière unique en Béarn recèle de
belles stèles discoïdales (plutôt trouvables en Pays Basque), dont certaines portent des croix pattées.

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