La noyade

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La noyade
La noyade
cours N4
- Les risques
- Définition
- Les types de noyades
- Classification des noyades
- Causes de noyade en plongée
- Conduite à tenir
- Prévention
© Gérard DOMINÉ – Instructeur Régional – MF2 – BEES1 – Moniteur Nitrox / Recycleur SCR – Formateur TIV
Les risques
- Muni de son réservoir d’air sur le dos, le plongeur est moins sujet au
risque de noyade que les apnéiste ou les baigneurs
Pourtant, le risque de noyade en scaphandre survient par :
- un manque d’expérience,
- un manque de technique,
- une panique,
- une mauvaise gestion du matériel,
- des troubles spécifiques (narcose, essoufflement, froid, etc…)
- une mauvaise gestion d’air
Définition
- Submersion des voies aériennes par un liquide entraînant une
asphyxie aiguë, avec ou sans inondation des alvéoles pulmonaires.
- Il en résulte une hypoxie (manque d’oxygène) avec arrêt
respiratoire pouvant conduire à un arrêt cardiaque et à la mort.
L’urgence des secours est primordiale.
Types de noyades
En médecine, on distingue communément la noyade primaire de la noyade
secondaire.
- La noyade primaire est une inondation des voies aérienne sans perte de
connaissance préalable (ex. inhalation d’eau en surface, conséquence
d’une narcose, d’une panique, d’une panne d’air, etc…)
- La noyade secondaire est précédée par une syncope durant laquelle
l’organisme continue à produire du CO² jusqu’à un seuil à partir duquel
le réflexe respiratoire réapparaît (plusieurs dizaines de secondes).
- Si le sujet est encore dans l’eau au moment de la reprise inspiratoire,
il se noie.
- La syncope peut résulter d’une plongée en apnée, d’une piqûre
d’animal, d’un choc à la mise à l’eau, etc.
- Les voies aériennes de la victime doivent être maintenue hors de l’eau
(ou détendeur en bouche). Il a été constaté des cas de noyade
secondaire où la victime, simplement en syncope, s’est noyé lors du
tractage en surface par les secours.
Classification des noyades
En prenant en compte :
- l’état de conscience (C),
- l’activité respiratoire (Re)
- l’efficacité circulatoire (Ci),
La classification dite de « Bordeaux » distingue 4 stades :
- stade 1 : aquastress
l’eau n’a pas pénétré dans les VAS, il a bu la tasse, il a froid,
il est angoissé et épuisé;
- stade 2 : petit hypoxique
début de noyade avec inhalation faible quantité de liquide,
épuisement, angoisse, froid et troubles respiratoires.
- stade 3 : grand hypoxique
noyade réelle, plus ou moins conscient, importants troubles
respiratoires (œdème du poumon).
- stade 4 : grand anoxique
noyé dans un état critique avec risque important d’arrêt
cardiaque (état de mort apparente).
Causes de noyade en plongée
On peut parler d’enchaînement de petits incidents ou manquements
(qui apparaissent anodins lorsqu’ils sont pris séparément).
Quelques causes possibles :
- retirer son détendeur ou son masque dans une mer agitée, en surface,
peut conduire à boire la tasse et à se noyer
- surlesté = incapacité à se maintenir en surface (mises à l’eau gilet gonflé)
- réactions inadaptées et noyade suite à une panique (par exemple :
entrée d’eau dans le masque)
- rester piégé dans filets, grottes, épaves.
- toute perte de connaissance (piqûre violente, morsure, syncope hypoxique
en apnée, choc à la mise à l’eau ou dans l’eau, hypoglycémie, crise
d’épilepsie, malaise cardiaque, etc.)
- noyade consécutive à narcose, essoufflement ou panne d’air.
Conduite à tenir
Sur les lieux de l’accident, procéder aux secours d’urgence (RIFAP) :
1 – Protéger voies aérienne hors de l’eau, éviter le suraccident.
2 – Alerter signal de détresse, alerte des secours (Vhf ou Gsm)
3 – Secourir oxygène, LVA, MCE si besoin, évacuation hôpital.
Conseils de prévention
En surface :
– rester vigilant dès la surface,
- faire gonfler le gilet avant mise à l’eau,
- si mer agitée : détendeur en bouche et masque sur le visage
- technique de mise à l’eau adaptée au bateau (hauteur pont)
- moniteur (guide de palanquée) premier à l’eau,
- capable de porter assistance sans délai
Sous l’eau :
– rester proche de sa palanquée,
- surveiller les consommations d’air,
- adapter la plongée si besoin (temps, profondeur, parcours…)
Conseils de prévention
A la remontée :
– arrêt et tour d’horizon sous la surface avant d’émerger,
- remonter équipé complet (détendeur + masque)si mer agitée,
- retour adaptée au bateau (hauteur pont)
- moniteur (guide de palanquée) dernier sorti de l’eau,
- rendre compte de tout incident (même bénin).
Nota :
Le gilet (gonflable de stabilisation) est un instrument de sécurité qui permet au plongeur
de rejoindre la surface et de s’y maintenir.
Comme encadrant, vous devez vous assurer que des débutants savent au minimum gonfler
et purger leur gilet comme s’il s’agissait d’une bouée.
Il en va de leur sécurité et de votre responsabilité.
© Gérard DOMINÉ – Instructeur Régional – MF2 – BEES1 – Moniteur Nitrox / Recycleur SCR – Formateur TIV

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