Noyade Interdite

Transcription

Noyade Interdite
Cie EAU ID A
Création 2013
Théâtre dansé de cuisine verticale
-
NOYADE INTERDITE
(Ou le
passé est dans les œufs)
NOYADE INTERDITE
(ou le présent est dans les œufs)
De et par
Karine Laleu et Fanny Travaglino
NEUF HUIT SEPT
SIX CINQ
Q U AT R E T R O I S D E U X
UN ZERO
Cie EAU ID A
Création 2013
Théâtre dansé de cuisine verticale
-
NOYADE INTERDITE
(Ou le
passé est dans les œufs)
NOYADE INTERDITE
(ou le présent est dans les œufs)
De et par
Karine Laleu et Fanny Travaglino
NEUF HUIT SEPT
SIX CINQ
Q U AT R E T R O I S D E U X
UN ZERO
Compagnie EAU ID A
Au cours de l’EAU, des ID en corps et des lettres A la pelle : elle creuse, explore...
La compagnie EAU ID A est un espace de création qui frôle et effeuille la
frontière des arts.
________________________________________________La ligne Artistique
Compagnie de Corps lettrée et mouvementée dont l’enquête est un fil tendu
entre la physicalité et la parole.
Elle aborde la lettre tant que le geste, se penche sur leurs dynamiques, leurs mouvements
et tente d’identifier les consistances qu’engendrent l’une et l’autre.
Elle tend à articuler les jointures entre le corps et la raison : Deux pièces réunies sur un même axe.
Elle se situe donc dans un espace où s’écoule un travail qui sans cesse confronte ce corps qui abrite un esprit
et les mots qui ont une chair.
La cie EAU ID A en cherche les racines, observe les modèles sociaux et s’en joue : de l’ordinaire au
symbolique elle métaphore, pousse les cadres, détend les limites et cherche à redonner une place au temps.
Elle développe une poétique de l’absurde au centre de laquelle se dérèglent langages et gestuelles mécaniques
et s’invente une nouvelle façon d’écouter, de dire et d’Être.
Du corps organique au glissement sémantique, elle navigue de curiosités en découvertes.
Elle divague et sous l’ondée aspire à retrouver la source et à construire ensemble car le commun
et le différent orbitent en quête d’équilibre, en un mouvement perpétuel.
Elle investit des espaces théâtraux et élargit ses moyens de présentation en investissant des espaces atypiques
voire inadaptés pour pouvoir éveiller et surprendre.
Elle crée une scène ouverte, où les murs ne sont que matière, cette matière qu’elle interpelle, pioche...
de la terre, des pièces de vie, des pièces de scènes.
// Parallèlement
Elle met en place des événements, au sein desquels se croisent des artistes d’univers différents afin de
favoriser la rencontre de démarches artistiques diverses, d’en faire rejaillir le plus d’interrogations possible,
de mettre en place une synergie de recherche et de travail, de développer des liens entre les structures et de
promouvoir la jeune création.
Elle mène une démarche éducative et pédagogique, en met en place des ateliers et des temps de rencontres
avec les publics ainsi qu’avec des établissements scolaires, des centres de vacances ou des structures
associatives.
Un fil tendu au dessus du corps et des mots, elle se penche ;
Pas d’illusion, elle chancelle,
elle chance elle,
hésite, perd l’équilibre, elle se marche sur les pieds, avale sa langue, traverse l’étagère bancale,
elle interpelle
l’espace,
laisse passer la vague et saute, c’est sot d’eau :
écoulée sur l’aube, elle nuit ?
Elle prend le temps et se pend dialectiquement, elle met en scène et coule la source,
un geste de tr’eau : elle flotte,
des cales et des cales et des cales pour tenir et décale,
elle s’étend d’haut et effleure le sol.
Jeux sans cesse en suspend, elle divague,
entre absurde, entre courant,
elle est entre, elle entre !
Instinct de vie à mettre en scène,
elle tend des ponts imaginaires, elle fait des bulles, elle rit des lignes et trace des flèches.
Elle explore les racines tendant les bras aux cieux tout naturellement.
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Noyade Interdite
Théâtre dansé de cuisine verticale
Un triptyque qui se décline le temps en un menu :
le passé, avec l’entrée, le présent avec le plat, l’avenir avec le dessert.
Le fil se temps,
et recoud un repas
alentour du lien qui émerge
qui lit, danse et crie : l’œuf.
Note de départ
« Et si c’était par la faim que tout commençait… »
C’est au cours d’une résidence d’un mois en septembre 2011 au Théâtre de la Girandole à Montreuil
et d’un mois de répétions en appartement afin de présenter cette pièce au sein de lieux impromptus
que nous avons créé le premier volet de « Noyade Interdite » :
« Noyade Interdite (ou l’Avenir est dans les œufs)» pièce de danse, théâtre et pâtisserie de 25 mn.
A la suite du succès des premières présentations et en écho à l’énergie générée par ces premières
périodes de travail, nous avons décidé de faire de cette pièce une des parties d’un triptyque :
« Noyade Interdite (ou le Passé est dans les œufs)»- entrée
« Noyade Interdite (ou le Présent est dans les œufs)»- plat
« Noyade Interdite (ou l’Avenir est dans les œufs)»- dessert
L’objectif du projet est donc aujourd’hui de donner jour à un spectacle d’environ 90 minutes.
Une pièce formant une unité mais dissociable afin de pouvoir être présentée dans son entier ainsi
qu’« à la carte ».
Nous proposons de passer à table en trois temps ou de faire son choix car le menu peut-être
à composer :
Entrée + Plat Ou Plat + Dessert Ou Entrée + Dessert Ou Dessert Ou Plat Ou Entrée Ou Entrée + Plat + Dessert
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Note d’intention pour le Triptyque : Noyade Interdite
Noyade Interdite (théâtre dansé de cuisine verticale) est un triptyque qui décline le temps en un menu :
le passé avec l’entrée, le présent avec le plat, l’avenir avec le dessert.
Il développe une nouvelle écriture chorégraphique et dramaturgique.
L’homme, qui a Faim de savoir.
L’Alimentation originelle comme source première d’énergie, de mouvement, de pensée.
Noyade Interdite interroge la cuisine comme moteur créatif, comme identité et comme patrimoine
immatériel.
Face à l’absurdité de l’alimentation moderne, il faut retrouver le temps de choisir,
de préparer, de savourer et de digérer tout ce qui nous nourrit au sens le plus large du terme.
Ce projet réinvente un espace pour passer à table et bâtit de nouveaux appétits.
La Confrontation Corps-Mots
A la recherche du geste et de la lettre, le triptyque se penche sur leurs dynamiques,
leurs mouvements et tente d’identifier les consistances qu’engendrent l’un et l’autre.
Il expérimente diverses façons de les installer à travers le temps et au creux l’espace.
Il tend à articuler les jointures entre le corps et la raison :
Deux pièces réunies sur un même axe.
Entre le geste et la lettre, une fringale d’écoute et de verticale.
Une poétique de l’absurde
Extirpant du langage et de la gestuelle courante, symboles et métaphores, il se joue
à décontextualiser l’habituel, à mixer les codes, les cadres des mots, des objets et des corps.
En poussant toutes ces formes à l’absurde, ce spectacle invite à de nouveaux possibles
et bâtit une poésie souriante, car l’humour peut se permettre de dérégler les habitudes mécaniques et
c’est avec lui que l’on invente une nouvelle façon de dire.
Le Temps
Chaque partie du spectacle marque un temps...
Ces temps s’alimentent en un seul et unique mouvement circulatoire... car il passe.... le temps...
Celui que l’on fabule, celui qui nous rattrape, celui qui nous manque, celui auquel on s’accroche,
celui qui nous construit, celui que l’on oublie, celui que l’on prend, celui qui s’échappe,
celui qui se répète, celui que l’on propose, celui que l’on provoque,
celui qui nous reflète et explose notre désir d’être à infinitif et d’aimer conjuguer, les temps.
Différents Espaces Ces trois parties sont adaptables et modulables afin de faciliter la sensibilisation en élargissant
les moyens de présentation. Le parti pris est de pouvoir surprendre en investissant des espaces
atypiques voir inadaptés, car l’art navigue, et doit se confronter, s’acclimater et s’enrichir
de milieux divers et variés.
N.B :
L’œuf Un liant. Un arrêt. Un départ. Un retour. Un cycle. Une suite.
L’Eau Il suit le cours de l’eau (matrice s’écoulant de temps en temps), aspire à l’océan d’où nous venons
et qui nous compose.
Il remanie sens et directions. Il inter-pelle, il pioche, il creuse et déverse des pièces de vie,
des pièces de scènes :
Un spectacle intime et de proximité qui veut prendre le temps...
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Note d’intention pour Passé - 18 min.
L’entrée : Salade verte-maïs/œufs brouillés-basilic
Depuis les fonds, fixent des yeux la surface des eaux...
Entrez !
Neufs séquences vous parlent la bouche pleine, de la source et de la mémoire.
Du souvenir qui prend son propre corps, qui se transforme, qui s’échappe, hésite à rester à sa place
et se brouille de source sûre.
Il dépasse. Il fuit. Recherche son image, se colle à la peau.
Il nous bâtit, se répète :
Nous avons souvent l’impression d’être déjà Passé par Là !
Et ici en miroir, en écho, en cycle : le neuf, et le vieux.
Note d’intention pour Présent - 45 min.
Le plat : Boulettes viande-légumes/riz
On naît. On n’est où ? On vient d’où ? On va où ?
Le passé et l’avenir empruntent le présent.
Le réel immédiat.
Le plat ventre et
Le plat dos.
L’instant corps parfait.
L’instant de sa chute.
Les mots sous son cri.
Il se ressaisit.
Sa tenue.
Il se vêt, se nourrit, se meut de lui-même.
Il aime les œufs, le bleu : heu... Le temps d’hésiter : il n’est plus.
Un arrêt sur image, l’immolé, l’immortel.
Il passe instinctivement de lui à lui.
Il est mouvement nostalgique ou en avance.
Mémoires cellulaires gravées et esprit : il est une lettre qu’on écrirait à l’infini
Il est, il est, il est Là.
Au passé comme au présent- 12 mois
A la recherche du bon temps, du bon ton, une soif de naviguer de curiosités en découvertes :
s’immerger au sein des domaine divers et variés qui se lient à notre création: rencontrer,
ceux qui dialoguent avec l’esprit habitant leurs corps, qui meuvent l’organique, testent la gravité
et l’apesanteur, ceux qui écrivent et jouent de la langue, ceux qui disent, ceux qui sur toile
se jouent des reliefs, des perspectives et des couleurs gravant l’instant à la volée, ceux qui
de leurs caméras marquent le présent, ceux qui cherchent l’histoire, ceux qui travaillent la terre,
ceux qui de leurs fermes font des œufs …
Écrire une pièce empreinte de ces échanges et des lieux traversés.
Les souvenirs, les énergies, les ondes, les goûts rencontrés nourrissent la création.
Se déplacer, questionner, pour éclairer le passé, illuminer le présent.
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Notes d’idées pour
« Noyade Interdite (ou le Passé est dans les œufs)» - Entrée
salade verte-maïs/œufs brouillés-basilic
Neuf scènes de 2 minutes, Neufs œufs car toujours on naît et aime à raconter :
« Il était une fois... »
-1 – Exposition interactive : avant et entre les représentations le public déambule...
Ici, un questionnaire à remplir, là un cahier ou laisser une trace par là des œufs au sol soudain
d’autres tombant du ciel, des racines à traverser, des collants à éviter, un calendrier à défiler...
Un parcours d’attention à l’espace, des images trouvées sur la route de la création, des inspirations,
des échos, des souvenirs.
Une invitation à se rappeler, à imager ce qui c’est passé, et à inventer... l’avenir.
0 – Un retour à la terre : une salade mise en lumière à jardin, une provenance, une racine sous
chaque siège, une prière à la source, une nourriture plus simple, et le rythme, découpé, mesuré,
mais l’histoire écrite se laisse surprendre, cet éveil est écrit ?
1 – Recherche de la couleurs bleu « Elle a une longueur d’onde comprise approximativement entre
446 et 520 nm. » elle aussi mesurée, mais introuvable en cuisine, « maintenant que j’y pense …
il y a la pensée », les baies (échancrure du littoral) sauvages et la pourriture.
L’alchimie nous sauve, il suffit d’un petit calcul :
salade verte + maïs + œufs brouillés + basilic = vert + jaune + jaune + vert = Bleu
2 – Un trou de mémoire, un trou, un vertige, un abîme, une chute, une phrase trouée,
un déjà vu abîmé car le temps aussi se brouille, s’estompe ? Alors, on questionne l’être multiple,
l’identité, le double, la singularité, le miroir.
3 – Ne pas s’échapper de soi-même, ou ne pas y entrer, se préparer, se vêtir, s’avertir, se changer,
hésiter, se rappeler, se préparer, se regarder, répéter, défier les codes, les attentes,
là également se jouer d’une consommation outrancière et d’une esthétique plastique, se préparer,
déraper, se laver les cheveux, se couper la langue : silence, se couper les cheveux, couper le basilic,
et la salade elle est propre ? Se sécher, boire, se noyer dans un verre d’eau,
vert + jaune = bleu.
« Je suis vert de rage d’avoir une peur bleue ! »
4 – Jeux d’esprit coincé dans une case, dans une assiette à ras bord : trier les m&m’s, compter
les grains de maïs, ne pas parler la bouche pleine, c’est mal poli (rendre lisse et éventuellement
brillant), un galet (fragment de roche ballotté et poli par les courants et les vagues)
se coince en travers de la gorge, je crache : pardon, pardon !
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5 – Tendre l’oreille aux bruits et sons de la matière utilisée.
6 – Hantées de Théâtre :
° Refaire exactement la même scène avec des textes différents.
° Synchroniser la parole.
° Répéter exactement la même petite phrase à des moments différents.
Il l’avait, il l’avait vu pousser, c’est même lui qui l’avait plantée là, elle était restée plantée là !
Il n’avait pas réussi à la semer alors, il l’avait … laissée, lasser d’attendre, là, c’est … peut être là
qu’il avait fait une erreur, mais on ne réécrit pas l’histoire, on crie le passé, on annote l’avenir,
l’histoire perpétuelle, l’histoire perpétuelle, l’histoire perpétuelle,
perpétuelle, l’histoire perpétuelle, l’histoire perpétuelle, l’histoire perpétuelle, l’histoire perpétuelle,
l’histoire perpétuelle,
perpétuelle, l’histoire perpétuelle, l’histoire perpétuelle,
elle était lisse et lassée elle aussi, aussi au-ci-el(le) c’est à la terre qu’elle s’attachait, et à lui
elle s’est tâchée. Il l’avait pourtant... ce n’était pas sale, ça l’a marquée, ça l’avait marquée, ça reste ?
Ça... Juste là, juste après, lui, ça…, ça..., ça... sa...larié du sol, elle, elle poussait, elle poussait les limites,
à cran, il creusait,
elle sortait la tête à ses pieds, il épiait, elle grimpait, il l’avait vu grandir, il l’avait... il lavait la salade.
Fanny Travaglino
Il avait planté un noyé. Il flottait sur l’eau salé, inanimé, non, il était bien vivant, l’âme d’un arbre,
les racines tendant les bras au cieux. Les racines flottaient sur l’eau, l’haut du ciel semé à la verticale,
vers le bas, vertige du sol. Il fallait puiser et puiser et puiser le liquide sous terrain, il était fatigué, sec,
nerveux. Il avait planté un noyé. Et le voilà qui se débattait avec les eaux, rageusement, priant le retour
au calme. Suppliant la mer de s’assoupir. Il voulait juste ne pas se planter de rives. Se consacrer à
disséminer des embryons végétales. Consacrer son temps à la partie centrale du noyé: noyau dilué,
à peine arrosé. Consacrer à ces branches une église, de prières les inonder... Élever une cathédrale, des
poules, des papillons, faire pousser une basilique, du thym, du romarin. Il était marin.
Il avait planté un noyé.
Fanny Travaglino
7 – Matière Texte : en scène ou en voix enregistrées
° « La limitation » Pilar Gonzales España
° « Les Idées » Ghérasim Luca
° « Sans sujet » JM Reynard
° « Comprendre les marées » Odile Guérin
° « Quelques uns » Camille Laurens
° « Le funambule » Jean Genet
° « Les vielles femmes et la mer » Yannis Ritsos
8 – Matières Corps :
° Il abrite un esprit, les mémoires cellulaires ont gravé des souvenirs et... les émotions se répètent,
s’ancrent, se dissimulent... A partir d’improvisations retrouver les réflexes inscrits viscéralement,
ceux qu’on a fini par codifier et les plus primaires qu’on a banalisés ainsi que ceux que l’on ne
pense même pas couver. Tous ces mouvements, les retranscrire, au plus juste.
Développer la relation entre le corps et la conscience et créer un état propre à une plus fine
perception.
° Se jouer également de tous les gestes quotidiens, les transcender, les ancrer, en créant du geste :
la danse.
° Travailler les perceptions de l’espace, les énergies qu’il inspire et les modifications qu’il engendre
puis, affiner les lignes et courbes que le corps trace dans celui-ci lors de ses déplacements,
de sa gravité et de sa pesanteur déjà il défie les forces physiques. Les conscientiser et les offrir
comme un dialogue.
° Les appuis au sol, l’équilibre, le mettre en péril en entrant en mouvement sur de l’œuf.
9 – Le Temps de Digérer.
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Notes d’idées pour
« Noyade Interdite (ou le Présent est dans les œufs)» - Plat
Boulettes viande-légumes/riz
Une multitude de séquences sous forme d’aphorismes, mis en film et en scène.
Ces séquences seront des faits précis au temps que des faits divers. Elles parleront pour ne rien dire,
mimeront l’incroyable, images éparses à ordonner, à nue la préparation et mues par le quotidien
la commande commence par dire « Bonjour » en toute sincérité (c’est là la moindre des politesses),
le sourire se fige, il est temps de se détendre et d’attendre que...
Pistes de recherche
N.B : En numérotant ces pistes, nous nous sommes rendues compte qu’elles s’entremêlent,
se croisent et se répondent = les cf
1- Temps
Toujours la notion du temps, de l’eau et l’air, ce dernier fait défiler et évoluer les cieux :
« Et maintenant, que va t’il se passer ? »
Les variations s’éveillent aussi sous nos pieds car l’eau supporte nos poids et son départ nous rend
la terre ferme et nous offre des visons doubles (cf5): à marée basse le sable se dénude et l’haut
trouve ses reflets au sol :
°Dynamique (cf11) des couleurs et des matières sur un même lieu.
°Espace changeant au court des heures.
°Recherche sur les Miroirs : de nous-mêmes, de l’une à l’autre, de nous à l’autre à l’espace.
2- Eau
Suivre le cours de l’eau source première, matrice qui s’écoule de temps en temps. (cf1)
3- A table !
Débanalisons la mal-bouffe et l’absurdité de la cuisine moderne en prenant le temps de choisir,
de préparer, de savourer et de digérer tout ce qu’on ingurgite.
°Boulettes : une minute (cf7) pour rassembler les ingrédients (décompte en voix off) (cf7-8)
se jouer de la « chère » à saucisse et la viande hachée.
°Les confectionner sur « Mais 10 secondes » s’arrêter pendant 10 secondes . . . . . . . . . .
recommencer sur « Est-ce peu ?» en boucle, « Mais 10 secondes » etc... (cf1)
°L’une prend le temps (cf1) de râper les légumes, l’autre mixe à vide (cf7-1)
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4- Vidéo
(ou vies des eaux à la mer et au ciel) (cf1-2)
°Film présent sur scène soulignant les minutes qui s’écoulent. Il soutiendrait les étirements (cf12),
les modifications et les remaniements du temps. (cf1)
°Il sera en simultané, en soutien à l’action scénique, seul ou même contre. (cf5)
°Il extrait des actions de leur quotidien initial : préparation culinaire (cf3) à marée montante,
déborder. S’en rendent-elles compte au moins? Que l’eau les rattrape, (cf2) berce le temps, les
envahit, les dépasse. Elles comptent en tout cas : 5 carottes, 3 poireaux, 2 courgettes... (cf11)
Tout est Là !
°Il met en abîme les frontières de la fiction et de l’action, brouille les plans et les règles
(les préparatifs filmés peuvent arriver prêts sur scène pour laisser place à d’autres actions sur le
plateau, les corps peuvent se déplacer la tête (cf12) en bas sans en rougir, le ciel devenir mur…)
°Le projeter nous aiderait à jouer sur les échos scéniques, à accentuer les dérapages.
°Ces images afin d’agrandir encore l’espace, d’augmenter les plans, les axes, les points de vue.
°Champs large des émotions (cf11) en perpétuelle mouvance, allant droit, à l’envers, vertical, cale
pour se maintenir parallèle (cf12), l’horizon disparaît, se dispersent les lumières, personne,
percer les mystères des flots (cf12).
Film
Chorégraphie filmée de ses reflets au sol ombres des
ombres (cf15)
Allumer cigarette dans le vent
Marcher en talon sable (cf12)
Scène
Chorégraphie debout (cf15)
Vagues
Plonger
1/3 de l’image : Evolution d’un ciel nuageux
Eau qui déborde dans la casserole (cf2)
Se renverser une carafe d’eau sur la tête (cf1)
Quête du moindre mouvement voir de l’immobilité
«l’espace...» (cf1)
Quête du moindre mouvement voir de l’immobilité «... et
le temps» (cf1)
Quête du moindre mouvement voir de l’immobilité
«laisser passer le temps» (cf1)
Légumes épluchés coupés à chaque « couper » du film
(cf3)
2/3 de l’image : Le même ciel et son évolution
3/3 de l’image : Le même ciel et son évolution
Course effrénée avec chute sur le sable en direction
de la mer, continuer dans l’eau- détermination (cf12),
scène sans cesse reprise (« couper ») recommencer,
(« couper ») recommencer ….
Image d’une mer qui s’estompe (cf2)
Allumer une cigarette avec un sèche-cheveux
Equilibre très stable
Reculer de dos très lentement texte chuchoté (cf12-13)
Sur la table de cuisine (qui sera dans la mer) une des
deux en équilibre sur la tête, les jambes en tailleur,
l’autre en miroir assise en tailleur : discussion sérieuse
(cf11)
Sur la table de cuisine une des deux en équilibre sur
la tête, les jambes en tailleur, l’autre en miroir assise
en tailleur : discussion sur la situation ou écho de la
discussion (cf11)
Portrait qui dit un texte sans son (cf11)
Un œuf qui flotte sur la mer (cf3-2)
Equilibre sur la table (cf12)(qui est dans la mer) +
vrille dans l’eau (cf2)
Chorégraphie au sol sur le sable à la frontière de l’eau
(cf12-2), dynamique jusqu’à l’essoufflement
Chorégraphie filmée de ses reflets au sol
Voix « off » sur scène (cf11)
« Les sentiments à la dérivent » de Anna Karina (cf8)
Équilibre au sol plus chute (cf12)
Chorégraphie au sol dynamique jusqu’à l’essoufflement
(cf12) et l’autre est assise au repos et parle avec
l’essoufflement de celle en action le texte de Gherasim
Luca « le plein et le vide » (cf11)
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5- A deux
Le double, l’écho, l’image qui se copie, l’histoire qui se répète, la stéréo de la parole (cf11) celle des
corps (cf12), puits (empli d’eau (cf2)) les divisions (tout est calculé?), les cris, un appui à soi, un
appui assis, un brin de solitude et encore la recherche d’un reflet, d’un regard, d’un miroir, à 2 on se
complète et on s’efface, on s’efforce d’être ensemble, on frôle l’écho juste, on cherche la limite,
le point. Où jaillissent les paradoxes et où l’absurde prend forme.
6- Les costumes
Continuer et commencer et continuer et commencer et continuer à se préparer : recherche avec une
costumière sur une multitude d’habits identiques mais qui appellent le doute. (cf11)
7- Matière texte
°Océan mer Baricco
« Puis, juste à côté, là où s’arrêter n’est rien, et sans dire mot, regarder. L’homme ne se retourne
même pas, il continue à fixer la mer. De temps en temps il trempe son pinceau dans une tasse en
cuivre et trace quelques traits, légers, que le vent sèche aussitôt ramenant la blancheur d’avant.
De l’eau, il n’y a que de l’eau dans la tasse en cuivre. Et sur la toile, rien, rien qui ne se puisse voir.»
(cf2)
° Le plaisir et les jours Proust
« Les talons en dansant ne frappent plus l’allée
Où la cendre des yeux et du sourire éteints
Assourdit nos pas lents et bleuit les lointains ;
La voix des clavecins s’est tue ou s’est fêlée. » (cf2)
° Bertrand Cantat :
→ « Aux sombres héros de l’amer qui ont su traverser les océans du vide » (cf2)
→ « Juste le temps de battre des cils un souffle un éclat bleu, un instant qui dit mieux,
l’équilibre est fragile.» (cf1-12)
°« Le plein et le vide » Gherasim Luca
°Répéter la phrase « On n’a pas le choix. » jusqu’à ce qu’elle devienne : « On a le choix. »
°Slogan type « Manger 5 fruits et légumes par jour » (cf3)
°Fanny Travaglino :
→ « L’espace et le temps » « Laisse passer le temps » (cf1)
→ « En fait, mon problème c’est que j’ai l’impression d’ tourner en rond. Tu vois, j’ai la sensation
d’être...... un poisson dans un bocal, voilà, c’est ça, je tourne et je tourne, j’ fais des ronds quoi !
Mais pas de vague, ha, ça non, pas de débordement ! Un peu le tournis... comme ci, à force de …
C’que j’voudrais, c’est un peu d’action, d’altération, de l’alternance, de l’alternative... Je tourne
dans le vide et toi ? J’ai besoin d’un coup de pouce ?...
Un coup de balai ?... Un coup d’État ?!... Faut un bouleversement quoi, voilà, c’est ça : j’voudrais
que ça bascule ! Être enfin évasive, éclaircie, émerveillée...! De la novation ! Que ça ondoie !
Arrêter là, de faire des cercles avec ma vie... Si je pouvais avoir une idée, au moins l’ombre d’une
idée ou un idéal... une cause à servir quoi !... Même quelqu’un à servir! Il me faudrait de la surprise,
une prise, du courant, de la tension, une rupture... et rien ! Pas la moindre petite entorse. Tout est
propre ! Mais détruisons et... rénovons ! J’vais changer d’coiffure, changer d’dentiste... Tiens, je
vais même changer d’adresse !! M’adresser, c’est exactement ce dont j’ai besoin :
la communication ! Partager, être ensemble, être ensemble, être en sang, mais oui : saigner
ensemble, mourir ensemble et, renaître ensemble !! Glisser, osciller, Hou la la, ça tourne.. de l’air il
me faut de l’air... je me transforme en rond, je le sens ! Faudrait que je me secoue : un tremblement
de terre, ça, c’est une idée, la terre qui craquelle, les cris, la course et puis le silence, parce que la
terre (sait quand se taire,) elle tourne et chut... Tu vois ce que je veux dire ? » (cf3-11-12)
→ «Chère, non... Ma chère, Bonjour, Bonjour ma chère, Ma très chère, Chère, non... Bonjour ma
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très chère amie, Bonjour chère amie, Tendre et chère amie je vous écris... non.... Ma bien tendre,
Ma chère et tendre, … » (cf5-11)
→ «J’y arrive pas ! J’aimerais pour une fois trouver des mots pas hachés !! Pas ciselés, découpés.
Entre les bien conformes et les bien dosés... Comment veux-tu que je trouve le bon mot et puis
ensuite, la bonne place de ce bon mot ! Ils m’écrasent comme ça, tous ces mots, ils me mettent en
miette (ajouter de la chapelure) ! Ils s’amassent là dans ma bouche... Et quand enfin ils se décident
à sortir, c’est toujours pour faire une boulette !... Ils arrivent en désordre, ils amènent le débat, des
bas et des hauts... le milieu jamais, le centre, connaissent pas, et toi les mots tu... Motus et bouche
cousu! Jamais un mot en trop, jamais un mot tout court ! Ils... Il me faudrait le mot clé... Tu veux
aller voir à la porte?!...» (cf3-12)
8- Matière sonore
° «Heu…», enregistrer des enfants puis ne garder, que les mots doutés, écorchés, hésités.
°Plusieurs versions de la même chanson « Guarda che Luna ». (cf10)
°« Mais 10 secondes » . . . . . . . . . . « Est-ce peu ? » (en boucle) du Funambule - J. Genet (cf1)
° « Ne dis rien » - Gainsbourg et Karina
°Voix de recettes de cuisines disant « un oeuf ». (cf3)
°Extrait de Vivre sa vie de JL Godard sur l’usage de la parole (cf11)
°Natation synchronisée - Vincent Delerme (cf2-12)
°La noyée - Gainsbourg (cf2)
°La marée haute – Lhasa (cf2)
9- Le neuf
L’œuf et ses symboles, ses composantes, ses matières, ses prières, ses manières, ses barrières,
ses hiers, Aujourd’hui (cf1)!
10- La Lune
Affiner la présence de la lune et de ses faces variées.
11- Hantées de théâtre
°Commander les émotions : tu riz, tu pleures, tu riz, tu pleures, tu riz, tu pleures... En profiter pour
compter les grains de riz-rire. (cf3)
°Dire un texte compliqué techniquement de façon tout à fait banale.
°La voix, les tons aux nuances plus ou moins vagues, plus ou moins accentuées au gré de l’avancée
du temps, de l’eau (cf1-2-12), Ouvre la porte aux scissions voire aux ruptures.
°Réussir ou non à prendre la parole.
°L’une se sèche et se prépare les cheveux avec un sèche-cheveux l’autre tente de lui parler,
on n’entend que des bribes de texte.
°Dire le même texte chacune pour soi mais en même temps avec les mêmes intentions
(renforcement du texte ou doute d’authenticité ? (cf5))
°Tenir le même discours en canon. (cf5)
12- Matière Corps
Il enquête à se tenir, à s’en tenir à l’essentiel, dérouter par les infinis possibles, il tire le souffle
et retrace le parcours de ses os au son des mots (cf78). Il tend l’oreille à l’eau (cf2) qui l’habite,
il s’habille de bleu et cherche la limpidité arrêtée de rocher : au bout de l’expire il bloque.
Il imite. Se confond. Invente. (cf11) Il s’accroche, s’arche à l’écume: spirale et tend,
tangue vers le large. Du sable il chute, et chut : en silence retrouve son calme.
°Chorégraphie assise chacune sur un rond de la plaque «électricité» (cf3).
°Le corps s’étale et s’entend.
°Éplucher des légumes dans des positions incongrues. (cf3)
°Manger à la renverse sur une chaise pendant que l’autre dit le texte de la digestion à l’envers. (cf3-7-11)
°Parler et s’arrêter sur un mot et sa gestuelle, les reprendre en boucle et reprendre la parole comme si rien... (cf11-5)
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13- Clôturer par un café-digestif… bien Noir ! Car bientôt il va faire Nuit et la lune (cf10)…
Au Passé comme au présent L’ordre établi sans t poursuit ses décalages.
Il nous prend à la gorge, se coince entre les cordes vocales : un souffle s’immisce; et nous surprend.
La brise et la brisure fluidifient nos âmes en corps, il nous faut donc
Travailler ces corps avec la matière eau :
Un plat qui coule de source.
Une préparation claire comme de l’eau de roche.
Et limpide comme le vers d’une salade.
Il faut donc doser, se permettre d’oser peindre les vagues, et la vague avancée des nuages en guise
de toi.
S’immobiliser sur la mouvance iodée,
Voiler,
Voilà,
Elan immobile, une brise-eurent au présent…
Et puis au milieu de la phrase, l’hésitation, les avis qui montent, descendent (trois petits points)
Et la mer qui monte elle assurément, soulignant le temps qui passe, la précision, la mesure mais
aussi, l’inévitable.
L’amer de la situation ne manque pas de sel.
La mer réfléchit le ciel, réfléchit …
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Notes sur elles
Karine Laleu
Diplômée de l’Ecole Nationale du Val Maubuée.
Elle exerce une recherche approfondie de différentes cultures théâtrales
corporelles en travaillant le clown ainsi que les jeux burlesque et masqué puis
en s’initiant au Nô et au Kyôgen (théâtre traditionnel japonais). Elle a également
pratiqué le piano, la danse sportive et poursuit un travail vocal lyrique.
En tant que comédienne, elle aborde divers types de théâtres: le boulevard,
le clown, le café-théâtre, le théâtre de rue, le théâtre musical, le contemporain et
interprète les premiers rôles féminins du répertoire (Pasiphaé de Montherlant,
Othello de Shakespeare, Dom Juan de Molière, Phèdre de Racine,…).
Elle met en scène plusieurs opéras et spectacles musicaux (Don Giovanni de
Mozart, Madame Butterfly de Puccini, On m’appelle Zarzuela de N. Lopez, Nuits Blanches au Chat
Noir de V. Altaver,…) et travaille en collaboration avec de nombreux musiciens et chanteurs. En 2006,
elle crée avec F. Ligier, compositeur et chef d’orchestre, «Les Aléas», un groupe d’improvisation entre
comédiens et musiciens. Elle intervient régulièrement dans les Masterclasses
de grands artistes lyriques pour la direction scénique des chanteurs, avec OPT.
Fanny Travaglino
Fanny Travaglino commence le cirque dès son plus jeune âge.
En 2004, elle est comédienne/circasienne dans le spectacle « La Noce »
crée par La compagnie de la Girandole au Théâtre Jean Vilar à Vitry.
En 2004 elle entre à l’ENACR, c’est là qu’elle découvre la danse grâce à
Karine Noel et Emanuelle Lyon.
En 2005, elle met en scène et interprète « Cordes », un duo au sein duquel
le cirque frôle le théâtre.
En 2006 elle part à Barcelone afin de suivre une formation
de danse contemporaine: Varium.
C’est là qu’elle affine sa recherche autour du notamment grâce à Anna Sanchez.
En 2007 les mots jaillissent face au cirque et à la danse dans un solo : « Chut » mis en scène par Claude Viala.
Puis elle crée « Pas à pages », spectacle de théâtre dansé pour le jeune public (représenté plus d’une
centaine de fois en théâtres, écoles et festivals) et « Pieds Tracés », performance de danse dessinée avec
la peintre Anne Marie Vesco.
En novembre 2008, elle met en place au Théâtre de la Girandole un festival de formes courtes
autour du mouvement « A pas de corps ».
Pour novembre 2009 avec Anne Marie Vesco elles inventent un deuxième volet à leur performance :
« Et Face ».
En 2010, c’est avec Aube Dubecq et 2 diapasons, qu’elle crée « Le Cou des Notes ».
Poursuivant sa recherche sur les mots et leurs sens et leurs sonorités elle crée début 2011
une pièce courte avec la chanteuse Claire Dubuisson, « Son Sang ».
Sur la saison 2011-2012 elle fait une reprise de rôle pour la compagnie Itotoyo à l’Étoile du Nord.
Au printemps 2011 elle crée une Soirée à thème « En tête et… » réunissant des formes artistiques
pluridisciplinaires et inaccoutumées.
En mars 2011, poussée par le regard et par l’extérieur, elle fait l’assistanat à la mise en scène pour la
compagnie de la Girandole au Théâtre Jean Vilar de Vitry.
En décembre 2011 elle crée avec Karine Laleu « Noyade Interdite (ou l’Avenir est dans les œufs) »
premier volet d’un triptyque de théâtre dansé de cuisine verticale.
En 2012, pour la 2èmme édition de la soirées à thème « Leurre du Temps » elle crée une performance
avec le pianiste Or Solomon « Pas de Presse ».
C’est également en 2012 qu’elle crée sa compagnie EAU ID A .
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Note sur l’équipe artistique
Costumes : Julienne Paul
Son : Adrien Mallamaire
Lumière : Karl Big
Film : Mélanie Laleu
Conception graphique : Jessica C. Garreau
Durée des répétitions :
1 à 3 semaines
Répétitions prévues :
- L’essieu du Batut – Murols/ août 2013: 1 semaine
- Plage de Granville/ 10 au 20 mai 2013 : 10 jours
- MJC de Colombes / Mars 2013: 1 semaine
- Théâtre de la Girandole / mars 2013 :10 jours, septembre 2013: 10 jours
La note :
Addition pour une représentation : 800 euros + TVA à 5,5%
+ 50 euros pour 48personne ( de provision dessert)
Addition dégressive pour plusieurs représentations.
Défraiement pour trois personnes.
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Conception graphique Jessica C. Garreau
eau-id-a.fr
Avec le soutien du Théâtre de la Girandole dans le cadre de la Permanence Artistique et Culturelle Région Ile-de-France.
CONTACT
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06 73 88 22 51
Cie EAU ID A

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